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    18 novembre 1803 : Haïti chasse les Français

        Le 18 novembre 1803, à Saint-Domingue, les débris de l'armée française capitulent devant les anciens esclaves. La colonie française devient le premier État noir indépendant sous le nom de Haïti. C'est le résultat d'une guerre odieuse voulue par le Premier Consul de la République française, Napoléon Bonaparte.
      Dix ans plus tôt, les députés de la Convention avaient voté l'abolition de l'esclavage et mis fin à la révolte des Noirs exploités dans les plantations de Saint-Domingue.
      18 novembre 1803 : Haïti chasse les FrançaisLe chef des révoltés, Toussaint Louverture, se rallie à la Convention, obtient le grade de général et libère l'île des Anglais. Mais Toussaint Louverture ne veut pas en rester là. Le 8 juillet 1801, il occupe la partie orientale de l'île. Il mène une politique indépendante et signe des contrats de commerce avec les États-Unis et la Grande-Bretagne.
      Dès 1799 le Premier Consul Bonaparte caressait le désir de reconstituer un empire colonial aux Amériques «conformément aux lois et règlements antérieurs à 1789». Avec les encouragements des planteurs et de sa femme, Joséphine, native de la Martinique, il commence le 20 mai 1802 par légaliser l'esclavage puis, profitant du répit offert par la paix signée à Lunéville avec l'Autriche, décide de rétablir à Haïti la souveraineté française.
      Le 14 décembre 1801, une flotte de 36 navires appareille de Brest. En février 1802, elle débarque une première armée de 23.000 hommes au Cap-Français, sous le commandement du général Charles Leclerc, mari de Pauline Bonaparte et beau-frère du Premier Consul. Par ailleurs, une expédition de onze navires quitte Brest et arrive à Pointe-à-Pitre le 2 mai 1802. Elle amène en Guadeloupe 3500 hommes.
      L'île, petite, est rapidement soumise et les insurgés sont impitoyablement massacrés par les héritiers de la Révolution. Dans le même temps, l'esclavage est rétabli sur l'île conformément au décretpris par Bonaparte le 20 mai 1802 : les hommes de couleur perdent leur citoyenneté et les travailleurs des plantations leur droit à un salaire.
      Le 7 juin 1802, Leclerc invite Toussaint Louverture à conférer avec lui à la plantation Georges. A peine le chef noir s'y présente-t-il qu'il est arrêté par traîtrise (il ne semble pas que des généraux français eussent utilisé ce procédé à l'encontre de leurs ennemis européens mais un Bonaparte ou un Leclerc ne voyaient pas d'inconvénient à y recourir contre un «nègre»).        

    DR-François Toussaint est né dans une plantation sucrière proche du Cap-Français, la grande ville du nord de la colonie. On croit savoir que c'est le fils d'un chef africain du Bénin qui a été déporté comme esclave.

        François Toussaint Louverture et sa famille quittent les chaleurs tropicales (sur un navire dénommé le Héros !). A l'instant de monter sur le navire, le prisonnier prononce ces mots célèbres : «En me renversant, on n'a abattu à Saint-Domingue que le tronc de l'arbre de la liberté, mais il repoussera car ses racines sont profondes et nombreuses».   Par un raffinement de cruauté, ledit héros est enfermé sans jugement dans l'un des endroits les plus froids qui existent en France ! C'est le fort de Joux, dans le Jura. Il y meurt le 7 avril 1803 (ses cendres seront restituées à Haïti le 25 mars 1983).

    Source Herodote.net

    http://www.algerieinfos-saoudi.com/

     Toussaint Louverture et la révolution des esclaves Saint-Domingue 1791 - 1803

    images--11-.jpg Après douze ans de soulèvements, de guerre, de carnages et de trahisons, la révolution qui a éclaté en 1791, à Saint-Domingue, a finalement abouti à l’abolition de l’esclavage et à l’indépendance d’Haïti. Cette révolution fut la conséquence et un prolongement de la révolution française. Ses étapes successives, marquées par de nombreux chocs et revirements, furent largement déterminées par le flux et le reflux de la révolution en France.

    L’histoire de cette révolution est faite d’héroïsme et de sacrifices. Les esclaves insurgés ont fini par vaincre, tour à tour, les grandes puissances européennes qu’étaient l’Espagne, l’Angleterre et la France. Mais c’est aussi une histoire faite de l’avarice, du cynisme et de la cruauté inhumaine des classes possédantes.

    La révolution de Saint-Domingue mérite d’être mieux connue des travailleurs et de la jeunesse de notre époque. C’est dans le livre remarquable de C.L.R. James, Les Jacobins Noirs, écrit en 1938, que l’on en trouve l’explication la plus complète et la plus sérieuse. Ici, nous ne pouvons qu’en retracer les grandes lignes.

    Après l’arrivée de Christophe Colomb sur les côtes de l’île, qu’il appellera Hispaniola, une colonie espagnole a été fondée dans sa partie sud-est. Les colonisateurs ont apporté avec eux le christianisme, les travaux forcés, les massacres, les viols et les pillages. Ils ont apporté également des maladies infectieuses. Pour soumettre les indigènes rebelles, ils organisaient des famines. La conséquence de cette « mission civilisatrice » fut une réduction dramatique de la population indigène, qui est passé de 1,3 million à seulement 60 000 en l’espace de 15 ans.

    La bourgeoisie française s’engraissait de l’esclavage et de toutes les abominations nécessaires à sa perpétuation

    En 1695, le traité de Ryswick attribuait la partie occidentale de l’île à la France, et au cours du 18e siècle, la traite des esclaves s’est masssivement développée. Capturés en Afrique et embarqués de force, les esclaves traversaient l’Atlantique enchaînés et rangés dans les cales suffocantes des navires négriers. Ce commerce a déplacé des centaines de milliers d’Africains vers l’Amérique et les Indes occidentales, où ils étaient livrés à l’insondable cruauté des possédants blancs.

    Marqués d’un fer chaud, les esclaves subissaient le fouet, les mutilations et toutes sortes de sévices. Leurs propriétaires se vantaient des « mille raffinements » des méthodes de punition et de mise à mort. Ils leur versaient de la cire enflammée sur la tête. Ils leur faisaient manger leurs excréments. Les condamnés à mort étaient brûlés vifs ou mourraient attachés aux « quatre poteaux », le ventre ouvert, cependant que les chiens des maîtres mangeaient leurs entrailles.

    La bourgeoisie française s’engraissait de cette exploitation brutale et de toutes les abominations nécessaires à sa perpétuation. Les propriétaires de Saint-Domingue étaient corrompus par le pouvoir de vie ou de mort qu’ils avaient sur cette masse grandissante d’êtres humains. La fortune de la bourgeoisie maritime, bâtie sur la traite des esclaves, était en partie investie dans la colonie. Avec ses agents et négociants, ainsi que des fils de nobles appauvris et divers marchands, cette classe de propriétaires formait la strate supérieure de la société coloniale, en dessous de laquelle se trouvaient les clercs, les notaires, les avocats, les régisseurs, les chefs de travaux et les artisans.

    « S’il n’y avait pas un point du globe qui portât autant de misère qu’un navire de négrier, » lit-on dans Les Jacobins Noirs, « aucune partie du monde, compte tenu de sa surface, ne recelait autant de richesses que la colonie de Saint-Domingue. » Ainsi, de nombreux « petits blancs » - travailleurs journaliers, vagabonds urbains et criminels - s’installaient à Saint-Domingue dans l’espoir d’y faire fortune et d’y jouir d’une considération qui était hors de leur portée en France. Pour la bourgeoisie maritime de Nantes et de Bordeaux, l’abolition de l’esclavage signifiait la ruine. Il en était de même pour les propriétaires des esclaves sur l’île. Et aux yeux des « petits blancs », le maintien de l’esclavage et des distinctions raciales était essentiel. A maintes reprises, dans l’histoire de la colonie, ils ont montré qu’ils ne reculaient devant aucune atrocité pour les préserver.

    Une infime fraction des noirs -cochers, cuisiniers, nourrices, domestiques, etc. - échappait au calvaire permanent que subissait la masse des esclaves, et pouvait même acquérir un peu d’instruction. C’est de cette fine couche sociale que viendront la plupart des chefs de la révolution, dont Toussaint Bréda, le futur Toussaint Louverture.

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    Commerce des esclaves en Afrique : en route vers les navires négriers

    Le père de Toussaint est arrivé sur l’île dans les cales d’un navire négrier, mais il a eu la chance d’être acheté par un colon qui lui accordait certaines libertés. Le premier né de huit enfants, Toussaint eut comme parrain un esclave du nom de Pierre Baptiste, qui lui enseigna un français rudimentaire. Il devint gardien de troupeaux, puis cocher. Parmi les livres que Toussaint a pu lire, il y avait Histoire philosophique et politique des Etablissements et du Commerce des européens dans les deux Indes, publié en 1780 par l’abbé Raynal. Convaincu qu’une révolte éclaterait dans les colonies, l’abbé écrivait : « Deux colonies de nègres fugitifs existent déjà. Ces éclairs annoncent le tonnerre. Il ne manque qu’un chef courageux. Où est-il ? Il surgira, n’en doutons pas. Il viendra et brandira le drapeau sacré de la liberté. »

    Lorsque la révolution française a éclaté, les « petits blancs » y ont vu l’occasion de porter un coup à l’autorité royale et de se faire reconnaître comme les maîtres de l’île. Depuis longtemps, ils prônaient l’extermination de tous les mulâtres - au « sang mélangé » - dont ils voulaient s’approprier les biens. De nombreux mulâtres avaient été incorporés dans la milice de l’autorité royale, qui s’appuyait sur eux pour résister à l’agitation « révolutionnaire » des blancs.

    La condition avilissante de l’immense majorité des esclaves engendrait chez nombre d’entre eux un fatalisme et une indifférence quant à leur sort personnel. Cependant, des actes de résistance n’étaient pas rares. Ils pouvaient prendre la forme d’une « évasion » par le suicide ou de l’empoisonnement des esclavagistes, de leurs femmes et de leurs enfants.

    Les esclaves qui fuyaient leur maître se cachaient dans les régions montagneuses et les forêts, où se formaient des groupes de fugitifs libres appelés « marrons ». Au milieu du 18e siècle, l’un d’entre eux, Makandal, projeta de soulever les noirs en masse et chasser les colons. Son plan prévoyait l’empoisonnement de l’eau de toutes les maisons des colons. Mais ce plan n’a jamais été exécuté. Trahi, Makandal a été capturé et brûlé vif en 1758.

    En 1790, la révolution française est en reflux. La bourgeoisie maritime, qui prédominait dans l’Assemblée nationale, trouvait son compte dans le compromis établi avec la monarchie, et ne souhaitait pas que la révolution aille plus loin. Elle refusa de reconnaître les droits des mulâtres, de peur d’ouvrir la voie à une révolte des esclaves noirs. Cependant, de même que le conflit d’intérêts entre la bourgeoisie et la monarchie, en France, avait ouvert un espace pour l’entrée en action des masses parisiennes, le conflit entre les blancs et les mulâtres de Saint-Domingue déclencha la révolution des esclaves, qui éclata dans la nuit du 22 au 23 août 1791.

    Les instigateurs de l’insurrection se réunirent autour de leur chef Boukman dans la forêt de la montagne Morne Rouge, à la lueur de torches et sous la pluie d’un orage tropical. Après avoir bu le sang d’un porc égorgé, Boukman proclama une prière : « Le Dieu des blancs leur inspire des crimes, mais le nôtre ne nous pousse qu’aux bonnes actions. Notre Dieu, bon pour nous, nous ordonne de nous venger des offenses reçues. Il dirigera nos armes et nous aidera. » En quelques heures, l’insurrection avait dévasté la moitié de la plaine du nord. Les esclaves détruisaient et tuaient inlassablement, au cri de « Vengeance ! Vengeance ! ».

    L’insurrection parisienne du 10 août 1792 eut des conséquences immenses pour les esclaves de Saint-Domingue

    Un mois après le début de l’insurrection, Toussaint Louverture la rejoint et devient, à côté de Biassou et Jean-François, l’un des dirigeants du mouvement. Les esclaves en révolte dominaient les campagnes, mais commencèrent alors à marquer le pas. Devant l’enlisement de l’insurrection, ses chefs, dont Toussaint, s’apprêtaient à abandonner la lutte en échange de la liberté d’une soixantaine de chefs. Mais les propriétaires ne voulaient rien savoir. Aucun compromis n’était possible. Ainsi, pour l’armée révolutionnaire, dont Toussaint est rapidement devenu le chef incontesté, c’était désormais la liberté ou la mort !

    Le gouvernement français envoya une expédition militaire, dirigée par le général Sonthonax, pour rétablir l’ordre sur l’île. Cependant, avant qu’elle n’arrive à Saint-Domingue, l’insurrection parisienne du 10 août 1792 renversa la monarchie et chassa les représentants de la bourgeoisie esclavagiste. Cette nouvelle phase de la révolution française eut des conséquences immenses pour les esclaves de Saint-Domingue, car les masses populaires en armes sur lesquelles reposait le pouvoir révolutionnaire étaient favorables à l’abolition de l’esclavage. Pour la première fois, les esclaves de Saint- Domingue avaient de puissants alliés en France ! Toussaint et son armée d’esclaves se sont rangés du côté de l’Espagne pour combattre les forces armées envoyées de France. Après avoir réorganisé ses troupes, Toussaint a enlevé une série de villes. Les Britanniques, profitant des difficultés de Sonthonax, prirent le contrôle de toute la côte occidentale, à l’exception de la capitale. Débordé de tous les côtés et menacé de défaite, Sonthonax sollicita le soutien de Toussaint face aux Britanniques. A cette fin, il est allé jusqu’à décréter l’abolition de l’esclavage. Mais Toussaint était méfiant. Quelle était l’attitude de Paris ? Sonthonax n’avait-il pas été envoyé pour « rétablir l’ordre » pour le compte des esclavagistes ? Ce n’est que lorsque Toussaint prend connaissance du décret du 4 février 1794, abolissant l’esclavage, qu’il se retourne enfin contre les Espagnols et se joint à Sonthonax pour combattre les Britanniques.

    L’autorité et le pouvoir de Toussaint Louverture, désormais officier de l’armée française, ne cessent de grandir. Avec 5000 hommes sous ses ordres, il tient une ligne de positions fortifiées entre le nord et l’ouest de l’île. Les forces britanniques et espagnoles, en face, étaient supérieures en armement et en approvisionnement. Il y avait aussi les forces mulâtres commandées par Rigaud, qui étaient de mèche avec les Britanniques.

    Presque tous les soldats de Toussaint étaient nés en Afrique. Ils ne parlaient pas français, ou très peu. Leurs officiers étaient d’anciens esclaves, comme Dessalines, qui portait sous son uniforme de l’armée française les traces du fouet de ses anciens maîtres. Leur force venait de leur enthousiasme révolutionnaire et de la crainte de la restauration de l’esclavage. Leur arme principale était les mots d’ordre de la révolution : liberté et égalité. Cela donnait aux anciens esclaves un avantage colossal sur les troupes adverses, qui se battaient pour des intérêts qui n’étaient pas les leurs. Mal armés et affamés, les anciens esclaves faisaient preuve d’un courage et d’une combativité extraordinaires sous le feu de l’ennemi. Quand les munitions manquaient, ils se battaient avec des pierres ou à main nue.

    La lutte pour la liberté exerçait une attraction sur tous les opprimés de l’île, ce qui donnait à l’armée de Toussaint une base sociale de masse. Lorsqu’un certain Dieudonné, qui se trouvait à la tête de quelques milliers de « marrons », s’apprêta à passer du côté des généraux mulâtres Rigaud et Beauvais et de leurs alliés britanniques, Toussaint lui a adressé une lettre pour lui exposer son erreur : « Les Espagnols ont pu m’aveugler quelques temps, mais je n’ai pas été long à reconnaître leur rapacité. Je les ai abandonnés et les ai bien battus. [...] S’il est possible que les Anglais aient réussi à vous tromper, mon cher frère, abandonnez-les. Unissez-vous aux honnêtes républicains, et chassons tous ensemble ces royalistes de notre pays. Ce sont des rapaces qui veulent nous rejeter aux fers que nous avons eu tant de mal à briser. »

    Cette lettre a été lue aux troupes de Dieudonné par un émissaire de Toussaint. Les noirs qui l’écoutaient ont aussitôt dénoncé la trahison de Dieudonné, qui a été arrêté et jeté en prison. Comme l’écrit James à propos de cet incident : « Preuve que malgré leur ignorance et leur incapacité à s’y reconnaître au milieu des masses de proclamations, mensonges, promesses et traquenards qui les environnaient, ils voulaient combattre pour la liberté. »

    Entre temps, en France, la révolution avait atteint ses limites. Les couches inférieures de la société, qui avaient été la force motrice de la révolution, ne pouvaient pas outrepasser les limites de l’ordre bourgeois, et la réaction releva sa tête. Après la chute des Jacobins, ce sont les ennemis des esclaves, et notamment la bourgeoisie maritime, qui sont revenus aux affaires.

    Toussaint a senti que le vent tournait. Sonthonax, conscient lui aussi du danger d’une restauration de l’esclavage, avait proposé à Toussaint de chasser définitivement les colons blancs de l’île. Toussaint a refusé cette proposition, et finit par renvoyer Sonthonax en France. Ce geste a incité le Directoire à soupçonner Toussaint de s’orienter vers l’indépendance, ce qui n’était pas le cas. Toussaint craignait en fait que la France ne cherche à rétablir l’esclavage.

    Pour rassurer le Directoire, Toussaint a envoyé une longue et remarquable lettre, lui assurant de sa fidélité. Mais il s’agit surtout d’une fidélité aux idées de la révolution et à l’émancipation des esclaves. « La France ne reniera pas ses principes, elle ne nous enlèvera pas le plus grand de ses bienfaits, elle nous protégera contre nos ennemis, [...] elle ne permettra pas que son décret du 16 pluviôse, qui est un bonheur pour l’humanité, soit révoqué. Mais si, pour rétablir l’esclavage à Saint-Domingue, on faisait cela, alors je vous le déclare, ce serait tenter l’impossible ; nous avons su affronter des dangers pour obtenir notre liberté, et nous saurons affronter la mort pour la maintenir. »

    Sur place, à Saint-Domingue, Toussaint avait encore à venir à bout des armées de la Grande-Bretagne. Celles-ci avaient déjà payé un lourd tribut à la volonté révolutionnaire des anciens esclaves. A la fin de 1796, la guerre avait tué 25 000 soldats britanniques et en avait blessé 30 000. Face à de telles pertes - sans résultat tangible - le gouvernement de Sa Majesté avait décidé de se retirer et de ne conserver que Môle Saint Nicolas et l’Ile de la Tortue. Mais Toussaint n’allait même pas leur accorder cette présence symbolique. Avec Rigaud, le général mulâtre devenu depuis peu son allié, il lança une offensive de grande envergure qui ne laissait au général britannique Maitland d’autre choix que d’évacuer toute la partie occidentale de l’île.

    En France, la bourgeoisie maritime voulait retrouver les fabuleux profits de l’époque pré-révolutionnaire

    En juillet 1797, le Directoire désignait le général Hédouville comme représentant spécial de la France à Saint-Domingue. Le général avait pour mission de réduire le pouvoir et la capacité militaire de Toussaint en attendant de nouveaux renforts militaires. Il est arrivé à Saint-Domingue en avril 1798, au moment où Toussaint infligeait la défaite aux Britanniques.

    Hédouville conclut un accord avec Rigaud qui, une fois de plus, se retourna contre Toussaint. Face aux provocations et menaces d’Hédouville, Toussaint ordonna à Dessalines de l’attaquer. La campagne foudroyante de Dessalines a obligé Hédouville à fuir Saint-Domingue en toute hâte, accompagné d’un millier de fonctionnaires et de soldats. Toussaint et Dessalines pouvaient alors se lancer contre Rigaud, dans le sud. Après la défaite des mulâtres, Toussaint règne en maître sur la colonie.

    Napoléon Bonaparte, désormais au pouvoir, ne peut que reconnaître le l’autorité de Toussaint, et le confirme commandant-en-chef de Saint-Domingue. Rigaud, qui fait naufrage pendant son retour vers la France, n’y arrive qu’en 1801. Napoléon le reçoit et lui dit : « Général, je ne vous blâme que d’une chose, c’est de ne pas avoir su vaincre. » De son côté, Toussaint propose l’administration du sud au mulâtre Clairevaux - qui la refuse - puis à Dessalines, qui fait fusiller 350 militaires mulâtres. Il ne lui était pas possible de tolérer la présence d’éléments douteux face à la menace d’une nouvelle expédition française.

    Après les Britanniques sous Maitland, les Français sous Hédouville et les mulâtres sous Rigaud, c’était désormais au tour des Espagnols, à l’est de l’île, de faire face à la puissance des anciens esclaves. Le 21 janvier 1801, le gouverneur espagnol doit ordonner l’abandon de la colonie.

    Saint-Domingue était alors exsangue. Sur les 30 000 blancs qui habitaient l’île en 1789, il n’en restait plus que 10 000, et sur les 40 000 mulâtres, seulement 30 000. Les noirs, qui étaient 500 000 au début de la révolution française, n’étaient plus que 350 000. Les plantations et les cultures étaient largement détruites. Mais le nouveau régime, qui reposait désormais sur une masse de paysans indépendants, était beaucoup mieux que l’ancien. La reconstruction et la modernisation du pays pouvaient enfin commencer. Surtout, la révolution avait créé une nouvelle race d’hommes, chez qui le sentiment d’infériorité que leur inculquaient les esclavagistes avait disparu.

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    En 1801, Leclerc est chargé de rétablir l’esclavage à Saint Domingue

    En France, cependant, la bourgeoisie maritime voulait retrouwver les fabuleux profits de l’époque pré-révolutionnaire. Pour leur donner satisfaction, Napoléon se décide à rétablir l’esclavage des noirs et la discrimination contre les mulâtres. En décembre 1801, une expédition de 20 000 hommes se dirige vers Saint-Domingue, sous le commandement du beau-frère de Napoléon, le général Leclerc.

    Au cours de tous ces retournements et changements d’alliance, il n’a jamais été question, pour Toussaint, d’indépendance. Alors que l’expédition s’approchait, les blancs manifestaient partout leur enthousiasme devant la perspective d’un rétablissement de l’esclavage. Mais Toussaint ne voulait pas admettre la vérité concernant les intentions de Napoléon. Il était convaincu qu’un compromis était encore possible, et n’agissait pas.

    La frustration des anciens esclaves face à certains aspects de la politique de Toussaint a donné lieu à une insurrection, en septembre 1801. On reprochait à Toussaint d’avoir favorisé les blancs pour soigner ses rapports avec la France. Toussaint a fait fusiller Moïse, son fils adoptif ou « neveu », qui était vénéré par tous les anciens esclaves comme un héros de leur guerre pour la liberté.

    Au lieu d’expliquer clairement les objectifs de l’expédition, de purger son armée des éléments douteux et de réprimer les blancs qui réclamaient le retour de l’esclavage, Toussaint avait réprimé ceux de son propre camp qui, comme Moïse, comprenaient le danger et voulaient agir en conséquence. Ceci explique la dislocation, les défections massives et la confusion désastreuse qui régnaient dans son camp au moment du débarquement, ainsi que les succès initiaux des troupes de Leclerc.

    Une fois que l’étendue du désastre devint évidente, Toussaint se ressaisit. La résistance commençait enfin à s’organiser au point de contenir l’avance des forces françaises. Avec la saison des pluies et la fièvre jaune, les pertes infligées aux Français mettaient Leclerc, lui-même épuisé et malade, dans une situation particulièrement précaire. L’incroyable bravoure des anciens esclaves face à la mort affecta le moral des soldats français, qui se demandaient si la justice, dans cette guerre, était vraiment de leur côté.

    Tout en faisant vaillamment la guerre, Toussaint considérait ce conflit avec la France comme un véritable désastre. C’est pourquoi il combinait la guerre à outrance sur le terrain et des négociations secrètes avec l’ennemi. Il espérait toujours un compromis, et le commandement français profita de cette faiblesse. Leclerc proposa un accord de paix, selon lequel l’armée de Toussaint devait réintégrer l’armée française avec le maintien de ses généraux et gradés. Cet accord était assorti d’une garantie du non-rétablissement de l’esclavage. Toussaint l’accepta. Mais en réalité, Leclerc avait besoin de gagner du temps. Il attendait des renforts qui, pensait-il, lui permettraient d’exterminer les troupes de Toussaint et de rétablir le régime esclavagiste.

    Toussaint mourut de froid et de mauvais traitements à Fort-de-Joux, dans le Jura

    Malgré l’accord conclu avec Toussaint, la résistance se poursuivait. Aussitôt une région « pacifiée », la résistance surgissait dans une autre. La fièvre jaune tuait les soldats français par centaines. Leclerc craignait une défection des troupes noires placées sous ses ordres par l’accord.

    Le 7 juin 1802, Toussaint fut convoqué à un entretien avec le général Brunet. Une fois sur place, il a été saisi, enchaîné, et jeté avec sa famille dans une frégate qui le ramena en France. Il mourut de froid et de mauvais traitements à Fort-de-Joux, dans le Jura, en avril 1803. Mais cette arrestation n’arrangea rien pour Leclerc. Le mois suivant, à bout de souffle, il suppliait Paris de le remplacer et d’envoyer des renforts. Sur les 37 000 soldats français qui sont venus par débarquements successifs, il n’en restait que 10 000, dont 8 000 étaient dans les hôpitaux. « La maladie continue et fait des ravages affreux » écrivait Leclerc, « et la consternation existe parmi les troupes de l’ouest et du sud. » Dans le nord, la résistance se développait.

    Leclerc, puis Rochambeau, menèrent une guerre d’extermination

    Leclerc avait gardé secret les ordres de Napoléon concernant le rétablissement de l’esclavage. Mais fin juillet 1802, quelques noirs à bord de la frégate La Cocarde, en provenance de Guadeloupe, se sont jetés dans la mer et ont nagé jusqu’au rivage pour porter la nouvelle à leur frères de Saint-Domingue : l’esclavage était rétabli en Guadeloupe.

    L’insurrection, à Saint-Domingue, fut immédiate et générale. Et pourtant, pendant un certain temps encore, les généraux noirs et mulâtres n’ont pas rejoint les insurgés. Ils espéraient que leur fidélité éviterait aux noirs de Saint-Domingue le sort de ceux de Guadeloupe. Ils participaient même à la répression des « brigands ». Finalement, ce sont les généraux mulâtres Piéton et Clairveaux qui passent les premiers du côté de la résistance. Dessalines ne tarde pas à suivre leur exemple.

    Rochambeau, qui remplace Leclerc après sa mort, en novembre 1802, mène comme lui une véritable guerre d’extermination contre les noirs, qui par milliers sont fusillés, pendus, noyés ou brûlés vifs. Les mulâtres subissent le même sort. Rochambeau demande l’envoi de 35 000 hommes pour finir ce travail d’extermination, mais Napoléon ne peut lui en envoyer que 10 000.

    Pour économiser des munitions et pour son propre amusement, Rochambeau a fait jeter un millier de noirs dans la baie du Cap, à partir des frégates françaises. Pour qu’ils ne puissent pas nager, on attachait à leurs pieds les cadavres en décomposition des noirs qui avaient été fusillés et pendus. Dans le sous-sol d’un couvent, Rochambeau avait aménagé une scène. Un jeune noir y a été attaché à un poteau sous le regard amusé de dames bourgeoises. Les chiens, qui devaient le manger vivant, ont hésité, sans doute effrayés par la musique militaire qui accompagnait le spectacle. On a donc ouvert son ventre d’un coup de sabre, et les chiens affamés l’ont dévoré.

    C’était moins une guerre d’armées que de populations, et la population noire, loin d’être intimidée par les méthodes de Rochambeau, les affrontait avec un tel courage et une telle fermeté qu’elle effrayait ses bourreaux. Dessalines n’avait pas les scrupules de Toussaint vis-à-vis de la France. Son mot d’ordre était : « indépendance ».

    Dessalines rendait coup pour coup, massacrant pratiquement tous les blancs qui se trouvaient sur son chemin. L’offensive des noirs sous son commandement fut d’une violence irrésistible. La guerre prenait l’allure d’une guerre raciale. Cependant, sa véritable cause n’était pas dans la couleur de peau des combattants, mais dans la soif de profits de la bourgeoisie française. Le 16 novembre, les bataillons des noirs et des mulâtres se sont groupés pour l’offensive finale contre le Cap et les fortifications qui l’entouraient. La puissance de l’assaut accula Rochambeau à la décision d’évacuer l’île. Le jour de son départ, le 29 novembre 1803, une déclaration préliminaire d’indépendance fut publiée. La déclaration finale fut adoptée le 31 décembre.

    Toussaint Louverture n’était plus, mais l’armée révolutionnaire qu’il avait créée s’était montrée, une fois de plus, capable de vaincre une grande puissance européenne. Les dirigeants de cette armée, ainsi que les innombrables inconnus qui se sont battus et qui moururent pour en finir avec l’esclavage, méritent tous que l’on se souvienne de leur combat. Pour reprendre l’expression de l’auteur des Jacobins Noirs, les esclaves qui ont fait la révolution de Saint-Domingue furent de véritables « héros de l’émancipation humaine ».

    http://34-eme-congres-pcf.over-blog.com



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  • Novembre 1918: Quand la révolution allemande mettait fin à la guerre

    Par Guy Van Sinoy le Dimanche, 23 Novembre 2008

    Les commémorations du 90e anniversaire de l’armistice du 11 novembre 1918 ont en général passé sous silence le fait que la Première Guerre mondiale a pris fin parce que la révolution venait d’éclater en Allemagne. Dans notre pays, beaucoup de personnes ignorent d’ailleurs qu’entre 1918 et 1923 l’Allemagne a connu une situation révolutionnaire avec de nombreux rebondissements.

    Une guerre industrielle dans la boue des tranchées

    Grâce aux progrès techniques, stimulés par le développement du capitalisme, la Première Guerre mondiale a aussi été la première guerre industrielle. L’industrie de guerre a fabriqué des armes de destruction massives: mitrailleuses, artillerie lourde, gaz asphyxiants. De nouveaux engins militaires ont fait leur apparition: sous-marins, blindés, avions. La reconnaissance aérienne a permis de cartographier les lignes ennemies et d’ajuster avec précision les tirs de l’artillerie. Entre 1914 et 1918, 70% des pertes humaines ont été causées par l’artillerie. La guerre 14-18 a fait, en tout, 9 millions de morts et 8 millions d’invalides, soit environ 6.000 morts par jour!

    De 1915 à 1918, les armées belligérantes se sont trouvées face à face sur une ligne de front peu mobile. Les soldats, enterrés dans la boue des tranchées, ont survécu parmi les cadavres, les rats et la vermine. En 1917, des mutineries ont eu lieu dans les rangs des armées française, allemande et anglaise. Plusieurs centaines de soldats français ont été fusillés pour l’exemple.

    Le mouvement ouvrier allemand et la guerre

    En août 1914, le Parti social-démocrate allemand (SPD) a voté les crédits de guerre et a basculé dans le chauvinisme. Il a ensuite progressivement exclu de ses rangs les opposants à la guerre (Rosa Luxemburg, Karl Liebknecht, Hugo Haase, Karl Kautsky, Paul Levi, Otto Rühle, Clara Zetkin).

    En 1915, Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg ont fondé la Ligue Spartakus, mais ce groupe est resté très minoritaire et peu centralisé. Incorporé de force dans l’armée, Liebknecht prononce, le 1er mai 1916, un discours public contre la guerre à Berlin, ce qui entraîne son arrestation immédiatement et son emprisonnement. Rosa Luxemburg, elle, était déjà en geôle depuis 1915.

    En avril 1917, alors que la révolution a éclaté en Russie, l’aile gauche de la social-démocratie allemande, de plus en plus hostile à la guerre, a fondé l’USPD (Parti social-démocrate indépendant). Les spartakistes sont membres de l’USPD tout en publiant leur propre littérature. A l’inverse de la Russie où une fraction bolchevique du Parti social-démocrate a existé, autour de Lénine, de 1903 à 1912 (date à laquelle la fraction s’est transformée en Parti bolchevique), il n’existait pas, dans l’Allemagne de 1917,de parti révolutionnaire centralisée. L’USPD, à gauche certes du SPD, restait un centre mou et hésitant.

    1918: de la grève générale à la mutinerie de Kiel

    Le 28 janvier 1918, une grève générale éclate dans un grand nombre de villes allemandes: Berlin, Hambourg, Kiel, Breslau, Danzig, Mannheim, Munich, Nuremberg,… La grève est interdite et l’état de siège est renforcé. Cela n’empêche pas une nouvelle grève de masse à Berlin du 15 au 17 avril.

    Le 22 septembre, le SPD décide de participer au gouvernement. Le 1er octobre, la conférence nationale de la Ligue Spartakus lance un appel à la révolution et à la formation de conseils ouvriers. Karl Liebknecht sort de prison le 20 octobre alors que Noske (SPD) déclare au parlement: «Dans les circonstances actuelles, nous considérons la collaboration des social-démocrates au gouvernement comme un acte nécessaire pour prévenir l’écroulement».

    Le 30 octobre, à Kiel, alors que la flotte de guerre allemande s’apprête à appareiller, les matelots de plusieurs cuirassés se révoltent et éteignent les chaudières. L’état-major envoie des torpilleurs contre les mutins: 400 mutins sont arrêtés. Mais l’agitation se répand comme une traînée de poudre auprès des autres matelots. Le 4 novembre, il y a 20.000 révoltés à Kiel et les drapeaux rouges flottent partout. Seul le navire Kônig arbore encore les couleurs impériales. Les matelots des autres unités de la flotte demandent que ce pavillon soit amené. Le commandant du König refuse et les fait mitrailler. Le commandant et un autre officier sont tués. Le König arbore désormais le pavillon rouge et tous le pouvoir passe au conseil des ouvriers et des soldats! Lorsque Noske arrive à Kiel, où il comptait faire reprendre leurs places à bord aux matelots révoltés, il s’aperçoit qu’il arrive trop tard. Il change alors de tactique en se plaçant à la tête de la révolution et en prenant le titre de gouverneur de Kiel.

    La révolution met fin à la guerre

    La révolution s’étend à tout le pays. Le 6 novembre à Hambourg, 70.000 ouvriers sortent des usines et se rassemblent pour adopter un programme révolutionnaire. Ils décident d’arrêter l’état-major et de s’emparer d’une imprimerie. Le 7 novembre, des conseils ouvriers apparaissent à Wilhelmshaven, Hanovre, Cologne et Munich. Le 8, le mouvement s’étend à toutes les grandes villes du pays.

    Le 9 novembre à Berlin, d’immenses masses ouvrières sortent des usines et occupent le centre ville. La police n’offre aucune résistance et abandonne ses armes. Au grand quartier-général, l’empereur Guillaume II se résigne à abdiquer. Les dirigeants du SPD (Ebert, Scheidemann) mettent tous leurs soins pour confisquer le bénéfice de la révolution. Ils proposent à l’USPD de former un gouvernement en commun. Trois ministres USPD, siègent au gouvernement aux côtés du SPD. Au cours de la nuit, Scheidemann obtient du Prince Max de Bade de se faire nommer chancelier du Reich en promettant qu’il y aura une assemblée nationale. A deux heures du matin, Scheidemann proclame la «République allemande» devant le parlement (Reichstag). Quelques heures plus tard, devant une foule ouvrière, Karl Liebknecht proclame du balcon du Château (non loin du Reichstag) la «République socialiste libre d’Allemagne». L’épreuve de force entre le SPD et les révolutionnaires est désormais engagée.

    Le 10 novembre, alors que Guillaume II s’enfuit en Hollande, Ebert prend la présidence du conseil des commissaires du peuple et se met en rapport avec l’état-major afin de lutter contre le « bolchevisme ». La décision est prise de signer l’armistice pour désamorcer le mouvement révolutionnaire. La signature de l’armistice, vécue comme une capitulation par la caste militaire et l’abdication de l’empereur ont bouleversé les cartes politiques pour la bourgeoisie qui compte utiliser le SPD pour éteindre l’incendie de la révolution.

    (A suivre...)

    http://www.lcr-lagauche.be

    Histoire:1ère guerre mondiale: la chanson de Craonne

      Clio

    Cette guerre infâme...C'est à Craonne sur le plateau

    la chanson de Craonne


     

    Chant de colère des poilus envoyé au massacre. 

    Contre la première grande saignée européenne piloté par l'impérialisme. L'hymne des mutinés de 17.

     

    Voici ici  cette version de 1917 par Paul Vaillant-Couturier, popularisée en liaison avec les mutineries ou Pétain le fusilleur fera ses premières armes répressives en France après s'être "fait la main" dans les colonies. 

    L' estimation basse de "600 fusillés pour l'exemple" ne prend pas en compte les exécutions sommaires. Les carnets de guerre des soldats en parlent avec effrois et rage.

     

    Cette chanson est un manifeste même si les motivations des soldats étaient pas spontanément révolutionnaires, déjà pacifistes elles lui donnèrent très rapidement  toutes ces dimensions. 

     

    Craonne se prononce "krɑn", Le plateau de la chanson surplombe le village. Il est le lieu de terribles combats à partir du d'avril 1917 : la 1re division d'infanterie est envoyée à l'assaut. Elle se trouve bloquée au niveau des caves de Craonne. Puis le 4 mai, une seconde offensive est lancée par l 'envoie de la 36e division dinfanterrie  d'infanterie qui aboutit à la reprise de Craonne et à la progression sur le plateau de Californie 3.

     

    Légendes ou réalité qui entourent la chanson, "on" affirme qu'un million de francs or en plus de la démobilisation furent promis à qui dénoncerait son ou ses auteurs. Ce fait dit en lui même combien elle mis en rage état major et bourgeoisie de l'arrière.

     

    La chanson de Craonne a été interdite en France jusqu'en 1974, Censurée sur les antennes, comme dans les cafés les anciens de 14 la chantaient comme un défit pacifistes.

    Une interdiction d'antenne, première d'une série, qui fut suivi par le déserteur de B Vian et la palanquée de Titre de Ferrat interdit d'antenne à l'ORTF :  

                                                                       

      

    Quand au bout d'huit jours le r'pos terminé
    On va reprendre les tranchées,
    Notre place est si utile
    Que sans nous on prend la pile
    Mais c'est bien fini, on en a assez
    Personne ne veut plus marcher
    Et le cœur bien gros, comm' dans un sanglot
    On dit adieu aux civ'lots
    Même sans tambours, même sans trompettes
    On s'en va là-haut en baissant la tête

    - Refrain :
    Adieu la vie, adieu l'amour,
    Adieu toutes les femmes
    C'est bien fini, c'est pour toujours
    De cette guerre infâme
    C'est à Craonne sur le plateau
    Qu'on doit laisser sa peau
    Car nous sommes tous condamnés
    C'est nous les sacrifiés

    Huit jours de tranchée, huit jours de souffrance
    Pourtant on a l'espérance
    Que ce soir viendra la r'lève
    Que nous attendons sans trêve
    Soudain dans la nuit et le silence
    On voit quelqu'un qui s'avance
    C'est un officier de chasseurs à pied
    Qui vient pour nous remplacer
    Doucement dans l'ombre sous la pluie qui tombe
    Les petits chasseurs vont chercher leurs tombes

    - Refrain -

    C'est malheureux d'voir sur les grands boulevards
    Tous ces gros qui font la foire
    Si pour eux la vie est rose
    Pour nous c'est pas la même chose
    Au lieu d'se cacher tous ces embusqués
    Feraient mieux d'monter aux tranchées
    Pour défendre leur bien, car nous n'avons rien
    Nous autres les pauv' purotins
    Tous les camarades sont enterrés là
    Pour défendr' les biens de ces messieurs là

    - Refrain :
    Ceux qu'ont le pognon, ceux-là reviendront
    Car c'est pour eux qu'on crève
    Mais c'est fini, car les trouffions
    Vont tous se mettre en grève
    Ce s'ra votre tour messieurs les gros
    De monter sur l'plateau
    Car si vous voulez faire la guerre
    Payez-la de votre peau

     

    Paroles de Paul Vaillant-Couturier

    Par canaille le rouge

    http://pcfcapcorse.over-blog.com

    11 novembre 40


    http://www.lyceelyautey.org/marocomb//img/ceremonie_11nov/10.gif 

    C'est à partir du blog de l'ami Jean de "canepechepasnicolas" que canaille le Rouge reprend cet article de l'HD en 2012 qui est juste pour l'essentiel.

     

    les manifestations parisiennes des 8 et 11novembre 40


    Deux ou trois points d'histoire auraient été à préciser (manque de place?) le premier, d'importance : Claude Lalet dont il est fait état à la fin de l'article est un des 27 otages de la liste des 50 de Nantes désignés par Pucheu, fusillé à Chateaubriant avec JP Timbault, Guy Moquet. 

     

    Des faits et des dates qui démontent totalement la fable de la non résistance des communistes avant juin 41 sauf si aller défiler face à des mitrailleuses, se faire tabasser, tirer dessus, arrêter et fusiller soit pris comme un acte de collaboration.


    http://www.gauchemip.org/IMG/jpg/Langevin.jpg

    Dernière précision. à l'occasion de l'hommage rendu à Henri Krasucki à l'hôtel de Ville de Paris il y a quelques semaines, des acteurs toujours présents de ces journées (dont Bernard langevin et Robert Endewelt, alors lycéen pour le premier, jeune travailleur pour le second) qui  donneront des combattants et des dirigeants clandestins des FTP dont ceux de la MOI , précisèrent l'engagement des communistes dès ce moments.

     

    La manif du 11 novembre 40 à caractéristique étudiante et lycéenne marquée ne le fut pas exclusivement. Les jeunes des quartiers populaires de l'est et de la banlieue, quasiment absents des lycées et de l'université pour des raisons de classes évidentes y prirent aussi leur part. Ce sera aussi le vivier de recrutement des "Bataillons de la Jeunesse" commandé par M. Ouzoulias.

     

    Ce n'est pas un hasard si ceux des jeunes manifestants de novembre 40, qui n'auront pas été arrêtés, déportés ou assassinés (gars et filles) chacun ayant suivi son chemin dans la résistance politique puis armée seront des animateurs des combats de la Libération de Paris d'août 44,  quatre ans plus tard.

    Par canaille le rouge


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  •  6/7 novembre 1917 : les Soviets prennent le pouvoir

       

     La nécessité d'assumer l'héritage de la révolution d'Octobre pour la relance du mouvement communiste, par Andrea Catone, directeur de la revue italienne Marx XXI

    longa-vida-a-revolu--o-de-outubro.jpgNotre Octobre

    par Andrea Catone, directeur de Marx XXI, revue marxiste liée au Parti des communistes italiens (PdCI)

    Article datant initialement du juin 2006

     

    Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

    Commémorer l'Octobre soviétique n'est plus depuis longtemps à la mode ni politiquement correct pour la gauche. On préfère plutôt rendre hommage à d'autres « octobre »: la « chute du mur de Berlin » en 1989 ou l'insurrection anti-communiste de Budapest en 1956 saluée par le président de la république Napolitano et par le président de l'Assemblée Bertinotti – l'un ancien communiste, l'autre leader d'un parti qui se réclame de la refondation communiste – comme la vraie révolution annonciatrice des « révolutions » de 1989-91 qui marquèrent la fin des démocraties populaires et de l'URSS, de ce long cycle historique qui traverse le « court siècle », inauguré justement par la révolution d'Octobre. La boucle semble se boucler. Le verdict de l'histoire – dit-on – a été prononcé sans discussion possible: cette révolution (mais parmi les repentis du communisme certains ont même épousé la thèse du putsch, du coup d'Etat) a produit d'indicibles horreurs et elle s'est achevée dans un champ de ruines. De là une condamnation sans appel, l'abolition de cette histoire, son effacement du calendrier des anniversaires qu'il convient de rappeler aux nouvelles générations pour leur formation communiste. Et ceux qui veulent se réclamer de l'histoire des révolutions communistes du XXème siècle ouvert par l'Octobre soviétique sont étiquetés de nostalgique, irrémédiablement incapables de lire les défis du temps présent.

     

    C'est actuellement la tendance dominante – exceptées de méritoires exceptions – dans la culture politique de la « gauche », des héritiers de ce que fut le parti communiste italien et de la « nouvelle gauche » soixantehuitarde et post-soixanthuitarde, en Italie et dans de nombreux pays du monde. Cette situation est bien présente aux communistes qui résistent, qui n'acceptent pas l'effacement d'une histoire, d'un projet de société, d'une identité qui a marqué profondément l'histoire du XXème siècle et que l'on veut aujourd'hui condamner au silence et à l'oubli.

     

    Contre cette tendance majoritaire et dévastatrice, qui semble tout renverser dans sa furie iconoclaste, dont ne peuvent être sauvés non seulement les bolchéviques – cela va de soi – mais pas plus Rousseau et les jacobins français et quiconque qui ait l'odeur du révolutionnaire (la seule « révolution » aujourd'hui acceptée est la contre-révolution!), la première réaction immédiate et passionnée est celle de brandir bien haut notre drapeau rouge et de crier de toutes nos forces: vive Lénine! Vive la révolution d'Octobre, qui a ouvert la voie à la libération des peuples du joug colonial et impérialiste! Vive le parti bolchévique qui a su – seul parmi les partis de la Seconde internationale – déclarer la guerre à la guerre et transformer la guerre impérialiste en guerre révolutionnaire! Vive l'Internationale communiste, qui a formé une génération de communistes capables de lutter dans la clandestinité contre le fascisme et de mener les résistances en Europe! Vive l'Union soviétique, qui avec l'armée rouge et la résistance de ses peuples a été déterminante dans la victoire contre le nazisme et le fascisme! Vive l'URSS qui après la guerre a su affronter l'impérialisme américain et a favorisé, par sa seule existence, la résistance vietnamienne, la libération de l'Angola et du Mozambique, les luttes anti-coloniales, la révolution cubaine et les luttes populaires en Amérique latine!

     

    Vive la révolution qui, première dans l'histoire, a essayé de construire une société sans privilèges de caste, sans propriété capitaliste, fondée sur l'idée d'un développement rationnel et équilibré de l'économie par la planification!

     

    Et cela, nous le disons et le rappelons à ceux qui veulent effacer de l'histoire le communisme du XXème siècle. Mais cela ne suffit pas, et au contraire, si cela reste seulement un cri désespéré contre l'infamie et la calomnie, cela peut être également une réaction impuissante, le signe d'une faiblesse stratégique. La commémoration comme fin en soi n'a jamais intéressé les communistes. Le jeune Gramsci dans un de ses articles passionnés accusait le parti socialiste d'avoir réduit Marx à une icône, un saint, à ressortir pour les grandes occasions, les commémorations, les anniversaires, pour ensuite le laisser pourrir au grenier tout le reste de l'année, en évitant scrupuleusement de transformer en action politique vivante sa pensée critique.

     

    Rappeler, défendre, approfondir la mémoire historique est utile et nécessaire dans la mesure où nous réussissons à traduire cette mémoire en action culturelle et politique, en consolidation et accumulation de forces communistes, en formation politique pour les nouvelles générations. Nous ne sommes pas ici pour agiter des drapeaux ou des icônes, nous ne sommes pas les nostalgiques (même si cette « nostalgie » communiste est un sentiment qui mérite le respect) d'un paradis perdu, d'illusions non-réalisées, d'un noble rêve, d'une utopie irréalisable. Si le 7 novembre 1917 est encore une date dont nous devons nous souvenir et que nous devons honorer, ce n'est pas seulement pour rendre un hommage mérité aux furies héroïques d'un temps révolu, nous ne cherchons pas à être les avocats commis d'office de la révolution. L'Octobre soviétique n'en a pas besoin comme les communistes aujourd'hui n'en ont pas non plus besoin.

     

    Par ailleurs, il y a un besoin urgent. En premier lieu, de se réapproprier notre histoire communiste, contre toute diabolisation, mais libres de toute mythification. Le communisme naît comme critique – critique théorique de l'économie politique bourgeoise dans le « Capital » de Marx et critique comme praxis (et l'action théorique est également une action pratique dans la mesure où elle influe sur la transformation des rapports sociaux), pratique politique pour l'abolition de l'état actuel des choses, pour la transformation des rapports de propriété bourgeois en propriété communiste. Il faut savoir se réapproprier de manière critique notre histoire communiste du XXème siècle. Ce sont les autres, le camp bourgeois et anti-communiste, qui écrivent aujourd'hui cette histoire – pour partie de façon très grossière, pour partie avec des moyens plus raffinés qui tirent profit également de centaines de milliers et de millions de documents historiques soviétiques et des pays qui furent des démocraties populaires rendus aujourd'hui accessibles aux chercheurs. Sur ce terrain, nous ne sommes pas à la traîne. Qui a essayé d'écrire en histoire sait que c'est par la sélection que le chercheur opère dans la documentation archivistique qu'il peut tracer tel ou tel cadre d'analyse. Les documents – en en vérifiant philologiquement l'authenticité – rapportent les faits, mais à l'intérieur d'une masse qui comme dans le cas russe est véritablement extraordinaire (6 millions de documents dans les Archives centrales russes) on peut sélectionner certains éléments et en omettre d'autres. Ainsi, l'histoire de l'URSS peut aussi être réduite à celle d'un immense Goulag et la famine en Ukraine dans les années 1930 peut être attribuée à un plan stalinien diabolique d'élimination physique d'une nation. Il est temps de commémorer l'Octobre en dotant les communistes des instruments adéquats pour répondre aux dénigrements et à la démolition de l'expérience historique du communisme du XXème siècle.

     

    Mais il ne s'agit pas seulement de répondre à la diffamation historique.Le travail que les communistes peuvent et doivent entreprendre dans la connaissance de l'histoire des révolutions ne peut pas être principalement « réactif », il ne doit pas naître seulement de la réponse aux attaques. L'étude passionnée et critique de notre histoire doit savoir jouer avec plusieurs coups d'avance – pour le dire par un trait d'esprit: il ne faut attendre août 2008 pour travailler sur une compréhension solide de ce qui a emmené les chars soviétiques à Prague. Les communistes doivent se concevoir et s'organiser comme formation autonome, qui prenne l'initiative également sur le terrain dangereux et fondamental de la lutte culturelle, sans attendre que ce soient les autres qui choisissent et fixent le terrain sur lequel nous affronter.

     

    L'histoire – dans tous ses aspects – des révolutions communistes du XXème siècle doit être étudiée et approfondie en se dotant de tous les instruments appropriés pour un travail collectif critique non seulement pour vaincre le « révisionnisme historique » mais parce qu'elle constitue un bagage d'expériences fondamentales pour la lutte politique d'aujourd'hui, ses perspectives. Pour en citer seulement un aspect: le terrain de la construction d'une nouvelle organisation économique fondée sur une propriété majoritairement publique, étatique, et dans certains cas sociale. Cette organisation économique, tant admirée aussi par les pays en développement parce qu'elle a réussi à doter l'URSS en quelques années d'un grand appareil industriel, l'emmenant à pouvoir faire concurrence dans certains domaines avec les pays capitalistes les plus avancés, n'a pas réussi à passer au stade supérieur d'une économie intensive à haute productivité. Et cela fut certainement une des causes qui ont conduit le pays d'Octobre à sa fin peu glorieuse de 1991. Mais pendant ce temps, les bolchéviques et les communistes des démocraties populaires se sont posés et se sont mesurés à la question de l'organisation et la gestion d'une économie socialisée, avec certains succès à côté de lourdes défaites. Ce grand patrimoine d'expériences, de théorisation de l'économie politique du socialisme, de pratiques, ne peut pas être rejeté dans l'oubli par ceux qui se proposent comme fin le dépassement de la propriété bourgeoise en propriété socialiste. Seuls ceux qui ont embrassé un nouveau bernsteinisme et défendent la thèse que le mouvement est tout et la fin rien – et qu'on ne peut ni ne doit rien dire sur une société socialiste, mais attendre que quelque chose émerge des contradictions seules de la société – peut éluder la référence à cette expérience. Mais les contradictions du capitalisme, comme Walter Benjamin en avait bien l'intuition, ne mènent pas inévitablement au socialisme, et sans l'action consciente et organisée, dirigée vers une fin, peuvent mener à la destruction de la civilisation: socialisme ou barbarie.

     

    La pire conséquence de l'idéologie de la fin des idéologies et de l'élimination de l'histoire communiste est le total obscurcissement des perspectives de transformation future de la société. La tactique, dans un présent sans histoire, sans passé et sans futur, est devenue le pain quotidien d'une bonne partie du personnel politique ex-communiste ou pseudo-communiste. A bien y regarder, ce n'est rien d'autre que l'apologie du capitalisme existant. La couverture de l'oubli qui recouvre l'histoire ouverte avec Octobre vise également – et surtout – à cela: pas seulement à régler ses comptes avec l'histoire communiste, mais surtout à éluder la question de la perspective communiste. La classe politique nihiliste ex-communiste ou pseudo-communiste n'est pas en mesure et ne veut pas aller au-delà de la tactique quotidienne.

     

    Étudier Octobre – et le rappeler aujourd'hui, comme nous l'avons expliqué, ce n'est pas chercher à agiter des drapeaux mais à construire une science communiste pour la construction d'une société socialiste – nous permet au contraire de penser et d'agir stratégiquement, sans élever la tactique en une fin en soi.

     

    Penser en termes stratégiques et pas seulement réactifs. Ce qui nous manque aujourd'hui, ce dont nous avons besoin, cela nous conduit aujourd'hui à commémorer ce grand tournant de l'histoire que fut le 1917 russe. La grandeur de nos maîtres – de Lénine en premier lieu – est d'avoir su placer tout choix tactique à l'intérieur d'une grande perspective, mettant au premier plan la question stratégique. Penser stratégiquement signifie construire les conditions pour que ce soient les communistes qui fixent le terrain sur lequel poser les grandes questions. Réagir, répondre aux attaques et aux provocations de l'adversaire est juste et méritoire, mais la seule réaction ne nous fait pas accomplir le bond qualitatif dont les communistes ont aujourd'hui plus que jamais besoin. L'ordre du jour du monde, des grandes questions culturelles d'importance stratégique, ce ne sont pas les autres qui doivent nous l'imposer, mais c'est aux communistes de le fixer.

     

    Commémorer aujourd'hui Octobre signifie alors penser stratégiquement pour la recomposition et la relance à l'échelle mondiale du mouvement communiste. Un élément important pour cette pensée stratégique est la construction, en coordonnant les forces et les intelligences, capables de lire notre histoire et d'analyser les contradictions mondiales et leur développement, en pensant la révolution, ce qui signifie isoler dans les contradictions de l'impérialisme les prémisses non seulement d'une résistance des peuples aux agressions, mais aussi de la possible transformation de la guerre en révolution, de la résistance nationale en transition socialiste. Commémorer aujourd'hui Octobre signifie passer de la résistance réactive à la « résistance stratégique ». On ne peut pas être seulement « anti »: anti-capitalistes, anti-fascistes, anti-impérialistes. Octobre russe ne fut pas seulement contre la guerre, « pacifiste », elle ne fit pas seulement la « guerre à la guerre », mais a transformé la guerre en révolution sociale.

     

    Penser stratégiquement signifie savoir se doter aujourd'hui également des instruments culturels pour la transformation socialiste au XXIème siècle. Nous ne regarderons pas l'histoire du communisme du XXème siècle comme un témoignage du passé à sauvegarder des intempéries et intempérances des nouveaux barbares, comme les moines coptes qui sauvaient les trésors perdus des classiques antiques, mais comme une mine précieuse, un trésor d'expériences dont on peut apprendre, un patrimoine d'inestimable valeur où doivent s'immerger les racines de notre identité et de notre avenir. Nous ne vivrons pas ainsi plongés dans la tactique quotidienne d'un présent sans histoire, mais dans la perspective stratégique de la construction des conditions de la révolution, qui se trouve dans les choses actuelles.


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  • Soviet-Flag-Over-Reichstag.jpgDéclaration de 12 partis communistes et ouvriers d'ex-URSS sur le 95ème anniversaire de la Révolution d'Octobre

     

     

    Traduction JC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

     

    95 années se sont écoulées depuis la grande Révolution socialiste d'Octobre. Elle a été et reste le plus grand événement de l'histoire mondiale récente. La portée mondiale de la Révolution d'Octobre réside dans le fait qu'elle a marqué une nouvelle ère, celle du socialisme qui a garanti des acquis tangibles et incontestables aux travailleurs qui prirent le pouvoir sous la forme des Soviets ouvriers et paysans. A la dictature du capital s'est substitué un véritable pouvoir populaire fondé sur la propriété sociale des principaux moyens de production.

     

    Octobre a révolutionné le mouvement ouvrier international. C'est sous l'influence directe de son exemple que la plupart des Partis communistes ont été créés. Les acquis gagnés par le peuple Soviétique ont forcé le monde capitaliste a réaliser des concessions sociales aux travailleurs hors d'URSS. Pendant de nombreuses décennies, la terre de la Révolution d'Octobre a fixé les normes les plus élevées au monde en terme de développement économique et d'acquis sociaux, dans la science et dans l'éducation.

     

    L'Union soviétique a été la principale force à contribuer à la victoire contre le Fascisme lors de la Seconde Guerre mondiale. L’héroïsme du peuple Soviétique a inspiré des centaines de milliers de combattants des mouvements de Résistance, des mouvements dont les communistes se trouvaient en première ligne. Le mouvement de libération nationale des peuples opprimés par l'impérialisme et l'effondrement du système colonial auraient été impossibles sans la Révolution d'Octobre.

     

    En dépit du reflux temporaire du Socialisme, nous restons fidèles aux idéaux de justice sociale et d'internationalisme et sommes convaincus des victoires futures de ce « mode de production » fraternel. La grande Révolution socialiste d'Octobre reste pour tous les communistes du monde entier une leçon inoubliable, celle d'une lutte de classe menée par les travailleurs pour leurs intérêts fondamentaux. Elle a donné au prolétariat mondial un exemple immortel. Elle continuera à être notre référence pour l'avenir.

     

    Partis signataires :

     

    Parti communiste d'Arménie

    Parti communiste d’Azerbaïdjan

    Parti communiste d'Abkhazie

    Parti communiste de Biélorussie

    Parti communiste unifié de Géorgie

    Parti communiste du Kazakhstan

    Parti communiste du Kirghizistan

    Parti des communistes de la République de Moldavie

    Parti communiste d'Ossétie du Sud

    Parti communiste de la Fédération russe

    Parti communiste de Transnistrie

    Parti communiste d'Ukraine


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  •  SOUGE:Ils sont morts en nous passant le relais des LUTTES pour la VIE !
    de : Alain Chancogne dit A.C
    jeudi 18 octobre 2012 - 12h15
     
    SOUGE:Ils sont morts en nous passant le relais des LUTTES pour la VIE !

    Avant propos.

     Je dédie cet article aux proches,amis et camarades de Paul Lagourgue, ex élu et militant du PC, cheville ouvrière du travail de fourmi, qui a permis financièrement.. que ce Mémorial soit inauguré.

    Notre PAUL mort en février 2011 donc les obsèques furent à la mesure de l’engagement de ce copain.

    .Avec un hommage COMMUNISTE, c’est à dire non ""organisé"... par une direction du PC33, qui avait honteusement en 2001, écarté Paul au nom d’un néo-stalinisme qui frappa X dirigeants.

    Les militants présents lors de ces funérailles de caractère inédit n’oublierons pas ce que fut la façon intelligente et donc révolutionnaire, dont son ami et compagnon de lutte de classes,Jean Pierre Bouge , fit de cette cérémonie, un vibrant , émouvant témoignage de ce que le "communisme reste la jeunesse dumonde"
     Une pensée émue pour l’investissement d’’Henriette "Cany" POIRIER, elle aussi parti trop tôt, qui mit toute son énergie et son humanisme pour que les fusillés de SOUGE soient désormais honorés , bien au delà du militantisme dont iis avaient été, dans leur immense majorités, de courageux combattants..(Parti Communiste, J.C , CGT)

     Un remerciement pour ceux qui se reconnaitront si je précise qu’ils s’adressent à toutes les personnalités d’horizons divers dont je fus l ’un des ’interlocuteur pour que la présidence d’honneur soit ô combien "large" et pluraliste

    A.C

    A voir le site :

    http://www.fusilles-souge.asso.fr/c... Extrait :

     

    Quatre années de terreur nazie

    Le camp militaire de Souge, situé dans la lande girondine, commune de Martignas-sur-Jalle à quelques kilomètres de Bordeaux (Voir rubrique "Comment s’y rendre), fut créé au début du XXème siècle.

    En 1940, après la défaite française, l’armée allemande en prit possession, et y procéda à deux exécutions de personnes isolées arrêtées pour manifestation hostile aux occupants. Le 23 octobre 1941, ce fut au tour d’un jeune syndicaliste. Le lendemain 24 octobre, en représailles à l’action de la Résistance à Bordeaux contre le commandant Reimers, cinquante nouveaux patriotes, pour la plupart emprisonnés à Bacalan (quartier populaire au nord de Bordeaux) dès 1939 pour activités communistes tombèrent à Souge et furent enfouis en pleine terre dans un lieu aujourd’hui clôturé appelé "Première enceinte".

    En 1942, les exécutions se renouvelèrent par vagues, la plus forte étant celle du 21 septembre avec ses 70 victimes. Les fusillades se déroulèrent désormais sur un lieu appelé "Deuxième enceinte" et ce, jusqu’à la fin de la guerre. Les corps furent dispersés sur ordre de l’armée allemande dans les cimetières des communes alentour puis, à la Libération, remis aux familles ou enterrés au cimetière de la Chartreuse à Bordeaux. Par la suite, un certain nombre d’entre eux furent réunis dans un caveau-monument : "le Caveau des fusillés", dans ce même cimetière. En 1943, deux patriotes furent fusillés à Souge. Les allemands, considérant que l’image qu’ils donnaient à la population leur portait tort, et devant les besoins de main d’oeuvre dans les usines allemandes décidèrent cette année-là les déportations massives de Résistants.

    Le développement de toutes les formes de rejet de l’occupant et de la collaboration, l’activité des maquis de la région, leur répression, la situation de plus en plus dangereuse pour l’ occupant et la perspective de sa défaite, firent de 1944 l’année du plus grand nombre de victimes dans le camp de Souge :cent neuf fusillés en huit mois, la dernière exécution datant du 21 août, à quelques jours de la Libération de Bordeaux. Le curé de Martignas, ville sur laquelle se trouve une partie du Camp militaire, ayant été requis par les Allemands, témoigna après la guerre :à son avis, tous les fusillés n’ont pas été répertoriés. Leur nombre dépasserait trois cent, et les lieux d’exécution connus ou retrouvés à la Libération ont été plus dispersés que les registres ne le laissent apparaître.

    Que personne ne m’en veuille si j’écris cet article en pensant à ma mère, récemment décédée, jeune militante de ces années noires , qui apprit l’horreur des crimes alors qu’elle se"planquait" , à 20 ans, avec son "minot " de 18 mois, ..qui allait devenir le groucho marxien connu des initiales A.C...

    Qu’ELUARD est actuel, quand il nous fait imaginer ces ces derniers instants de ceux de SOUGE, de Chateaubriand, du MONT VALERIEN..quand il écrit

     

    La nuit qui précéda sa mort

    Fut la plus courte de sa vie

    L’idée qu’il existait encore

    Lui brûlait le sang aux poignets

    Le poids de son corps l’écoeurait

    Sa force le faisait gémir

    C’est tout au fond de cette horreur

    Qu’il a commencé à sourire

    Il n’avait pas UN camarade

    Mais des millions et des millions

    Pour le venger il le savait

    Et le jour se leva pour lui.

    (Au rendez-vous allemand (1942-1945))

    Commémorer le sacrifice de nos Camarades, c’est faire nôtre ce cri du poète

    TU lutteras pour changer la Vie,

    Tu lutteras , sans aucun doute

    Pour que la HONTE de ce temps s’achève


    RAPPEL pour les GIRONDINS :

    Dimanche 21 octobre : 68ème Cérémonie d’hommage aux fusillés de Souge 1942-2012

    14h45. Accueil des familles à l’entrée du Mémorial.

    15h00. 70 ème anniversaire des fusillades de 1942

    Cheminement parmi les stèles (fleurissement par les familles),

    accompagnement musical.

    15h10. Cérémonie des couleurs et allocutions

    de : Alain Chancogne dit A.C


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  • Le village d'Aincourt n'appartient plus à l'arrondissement de Mantes-la-Jolie, lorsque celle-ci était sous-préfecture de Seine-et-Oise. Aincourt et le canton de Magny-en-Vexin sont désormais dans le département du Val-d'Oise. Pour autant, sous l'Occupation, le sanatorium d'Aincourt fut réquisitionné par le régime de Vichy pour être un lieu de détention des communistes de la région parisienne, militants de ce parti interdit et syndicalistes de l'ex-CGTU, dès le 5 octobre 1940. Et nombre de ceux-ci habitant le Mantois s'y trouvèrent internés. (Voir la page Gabriel Roulleau, un métallo résistant).

         Voici un résumé de son histoire durant ces années noires.

    rapport001

     

    Affichette découverte par la gendarmerie d'Argenteuil, sur la rafle des syndicalistes chassés de la CGT avant-guerre et qui vont être internés à Aincourt.

     

    rapport002.jpg

          Communiqué du préfet collaborationniste de Seine-et-Oise

     

     

          Aincourt, le camp oublié

         La courte existence du camp d'internement d'Aincourt d'octobre 1940 à mai 1942, son isolement dans une forêt au coeur du Vexin Français, le fait aussi qu'une stèle commémorant sa triste histoire n'est apposée qu'en 1994, peuvent sans doute induire cette méconnaissance. Pourtant, comme tous ces camps encerclés par des barbelés, gardés par des gendarmes français et sous contrôle total des autorités de Vichy,  il fut aussi l'antichambre de la déportation et de la mort.

         Le sanatorium est réquisitionné par Marc Chevalier, préfet de Seine-et-Oise, sans papier officiel, parce qu'écrit ce dernier "les circonstances en commandaient l'urgence et l'opportunisme". En effet, l'un des premiers soucis du régime de Vichy est la "répression du communisme". De ce fait, les autorités d'occupation sont sollicitées pour l'ouverture du camp, même si les Allemands n'en sont pas demandeurs. Dès lors, le camp d'Aincourt est bien le prélude à cette collaboration franche entre le maréchal Pétain et l'Allemagne nazie.

         Et voici un sanatorium transformé en camp d'internement par les premiers prisonniers, après la rafle de 182 communistes ou supposés l'être. Ces internés déboisent les alentours du pavillon Bonnefoy-Sibour, l'encerclent de trois rangs de barbelés; ils construisent aussi les guérites et les miradors de leurs gardiens. Fin décembre, ils s'entassent à 670 dans un bâtiment initialement prévu pour 150 malades. Ils sont incarcérés là, sans jugement ni procédure judiciaire à leur encontre.

         Marcel Peyrouton, ministre de l'Intérieur de Vichy, se félicite de l'emplacement du camp, isolé, sans transport en commun pour le desservir, ce qui est bien, car "les familles des internés n'auront pas l'idée de venir manifester en ses abords".  Aincourt est administré avec un zèle excessif par son directeur, le commissaire Andrey, sous les ordres du non moins collaborationniste préfet de Seine-et-Oise. Celui-ci se permet d'écrire à son ministre ou à la prison allemande de Compiègne, pour que soit appliqué le régime draconien sévissant dans le camp: brimades et sanctions de toutes sortes, transfert dans des prisons ou dans d'autres camps pour "les plus dangereux d'entre eux", avec pour ceux-ci avis à la Feldkommandantur de Saint-Cloud. De sorte, les Allemands vont puiser parmi eux nombre d'otages pour la déportation ou le peloton d'exécution. Au fil des mois, l'internement reste à prédominance communiste.

         Au débit de 1942, Vichy décide de fermer le camp, afin que la Résistance ne soit pas tentée de libérer "ce brûlot communiste aux portes de Paris". Les hommes sont transférés dans d'autres camps; demeurent à Aincourt qu'une centaine d'entre eux chargés d'aménager un pavillon pour interner des femmes. Elles arrivent en mai 1942: résistantes communistes, mais aussi juives et "indésirables" selon le vocable de Vichy (étrangères ou Tsigannes françaises). Huit enfants vont être internés avec leurs mères.

         Le 15 septembre 1942, le camp ferme définitivement. Il devient centre de formation des GMR, Groupes mobiles de réserve aux ordres de la collaboration contre la Résistance et les Juifs. Les hommes du camp ont été transférés à Voves, autre lieu d'internement qui va être remis aux autorités allemandes; les femmes sont parties pour Gaillon; ensuite, certaines d'entre elles vont être envoyées en Allemagne et ne pas revenir des camps nazis de la mort. Les Juives ont été séparées de leurs enfants; après Drancy, elles périront toutes en déportation.

         Concernant les hommes, Aincourt reste aussi l'antichambre directe de la mort ou de la déportation: 7 internés sont fusillés au Mont-Valérien; plus d'une centaine sont déportés en Allemagne et peu en reviendront. ils ont tous été désignés comme otages par le directeur du camp avec l'aval du préfet de Seine-et-Oise.

         La mémoire contre l'oubli, voilà ce qui doit entourer le camp d'Aincourt et les 1056 hommes, femmes et enfants qui y furent détenus par l'Etat français de Pétain.

    roulleau003

     

    Chaque année, le premier samedi d'octobre, jour anniversaire du camp, se déroule une cérémonie patriotique devant la stèle commémorative de ce tragique évènement, à l'hôpital public d'Aincourt.

     

    Pour plus d'informations, mon travail d'écriture puisé aux archives de l'ex-Seine-et-Oise (archives départementales des Yvelines): Aincourt, le camp oublié aux éditions Le Temps des Cerises.


    le-camp-oublie001.jpg

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  • LE 21 SEPTEMBRE 1792 NAISSAIT LA RÉPUBLIQUE, 220 ANS APRÈS ELLE AGONISE !

    Par le Mouvement politique d’éducation populaire (M’PEP).

    Le 18 septembre 2012.

    Le 21 septembre 1792 naissait la République, 220 ans après elle agonise !

    Un peu d’histoire.

    Depuis sa fuite à Varennes (21-22 juin 1791), Louis XVI est assigné à résidence au palais des Tuileries mais reste le roi et n’hésite pas à user du droit de véto que lui donne la Constitution du 3 septembre 1791.

    Le 20 avril 1792, l’Assemblée vote à l’unanimité (moins sept voix) la déclaration de guerre à l’Autriche, l’armée française, désorganisée par l’émigration de nombreux officiers nobles, connaît ses premiers revers militaires. Le 18 mai, la situation est si catastrophique, que Lafayette, ainsi que les autres généraux, sollicitent le roi pour demander la paix : une trêve est conclue. Le 6 juillet, la Prusse entre en campagne aux côtés de l’Autriche, l’Assemblée proclame « la Patrie en danger » le 11 juillet suivant.

    Le 25 juillet, le duc de Brunswick, général des armées austro-prussiennes, donne au quartier-général de Coblence le « Manifeste de Brunswick », qui part le 26 pour arriver à Paris le 1er août et publié dans le Moniteur et le 3 août dans le Journal Officiel. Dumouriez l’imprime et le fait distribuer aux soldats. Il demande la restauration de la monarchie absolue, menaçant, sinon, « d’une vengeance exemplaire et à jamais mémorable, en livrant la ville de Paris à une exécution militaire ».

    Cette déclaration provoque des effets inverses à ceux escomptés. Le 10 août, une foule de sans-culottes, renforcée de fédérés (volontaires montés de la province), prend d’assaut le palais des Tuileries, tuant près de 600 gardes suisses, (400 du côté insurgés), et appelle à la chute de la monarchie. La famille royale est contrainte de se réfugier dans la salle du Manège, qui abritait alors l’Assemblée législative. Louis XVI est suspendu par décret et incarcéré au Temple. Une Convention nationale, élue, est chargée de rédiger une nouvelle Constitution.

    La peur d’un nouveau mouvement antirévolutionnaire fait éclater de nouvelles violences. Du 2 au 7 septembre, des émeutiers s’introduisent dans les prisons de Paris et de province (Orléans, Meaux, Reims, Versailles) pour, avec ou sans jugement sommaire, en tuer les prisonniers (environ 1 200), essentiellement des prêtres réfractaires (70%), des criminels de droit commun (15%), des prisonniers politiques dont des nobles.

    Longwy capitule le 22 août et Verdun le 2 septembre. Les Prussiens franchissent la forêt d’Argonne le 14 septembre, la route de Paris leur est ouverte. Ils sont arrêtés le 20 septembre à Valmy, par Kellermann et Dumouriez (qui ne poursuivit pas les Prussiens et passa à l’ennemi en 1793) dans des conditions obscures. La nouvelle de cette victoire a un retentissement considérable. Le 21, la Convention tient sa première séance et abolit la royauté. Le texte du décret est très bref : la Convention nationale décrète à l’unanimité que la royauté est abolie en France. Il porte la date du 21 septembre 1792 an IV de la liberté. Le lendemain, il sera « collationné à l’original » (vérifié) sous la date du « 22 septembre 1792, l’an premier de la république françoise ». Dans la marge gauche du document est écrit : « En vertu du Décret du 10 août 1792 le 22 septembre 1792, l’an Ier de la république françoise au nom de la nation » pour rappeler la suspension du roi décrétée par l’Assemblée législative après la prise des Tuileries par les sans-culottes.

    La date du 21 n’a pas été choisie, mais elle tombe bien, symboliquement, car il s’agit de l’équinoxe d’automne où les durées du jour et de la nuit sont égales.

    220 ans après, que reste-t-il de la République ?

    L’Union européenne impose insidieusement l’ « Europe des régions », du droit des minorités qui n’existent pas en France : on est Français ou pas, de la « charte européenne des langues régionales ou minoritaires » alors que le français est la langue des Français depuis 1539. La souveraineté nationale est remise en cause quand plus de 80% de nos lois nous sont imposées par Bruxelles, que la souveraineté monétaire nous a été confisquée au bénéfice de l’euro (pour information le Franc a été crée le 5 décembre 1360 pour payer, aux Anglais, la rançon de Jean II dît le Bon, franc signifiant libre).

    Et maintenant nos représentants, députés et sénateurs, se proposent, sous l’injonction du gouvernement de gauche putatif, de mettre fin à notre souveraineté budgétaire en votant le TSCG (Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance économique) qui pérennisera l’austérité pour les Français et la prospérité des rentiers.

    C’est la souveraineté populaire qui est ainsi remise en cause, la démocratie que l’on bafoue.

    Pauvre France et pauvres Français ! Se réveilleront-ils un jour ? De préférence avant qu’il ne soit trop tard !

    Tous à Paris le 30 septembre pour manifester notre opposition à l’adoption du TSCG


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  • Henri Krasucki : un homme, un siècle
    Entretien avec Christian Langeois sur son dernier livre. Stéphane Gravier

    Henri Krasucki : un homme, un siècle« Krasucki c’est un nom typiquement polonais, mais un nom facile, simple, il y a seulement trois syllabes. En France c’est déjà une de trop. On préfère deux, je suis souvent devenu Krasu ». Juif polonais, communiste, résistant, déporté, l’homme à la casquette conduit les négociations des Accords de Grenelle en mai 1968. Dirigeant national de la CGT de premier plan, Henri Krasucki (1924-2003) devient une figure populaire médiatique dans les années 1980. Caricaturé, vilipendé, « Krabesucki », entré au Bêbête show, n’échappe pas aux attaques antisémites. Dans Le Monde, Plantu le représente en ivrogne enfonçant ainsi le clou de l’image qu’ont certaines élites des ouvriers, cégétistes de surcroit. Christine Clerc du Figaro n’hésite pas à s’interroger sur l’ingratitude de ce « Français de fraiche date ». Pour autant, Henri Krasucki occupe son terrain de prédilection, celui du syndicalisme, des entreprises, des grèves et des plateaux de télévision où il s’oppose aux représentants du pouvoir politique et patronal. Mélomane averti, passionné de Mozart, il apparaît à l’Opéra, au théâtre, aux Victoires de la Musique et chez Denisot. L’accès aux archives de la préfecture de police, du Parti communiste français, de la CGT, de la police politique polonaise comme les entretiens inédits avec des acteurs dont « Krasu » lui-même, rendent possible en 2012 d’en dégager une réalité plus complexe, en particulier quant à son rôle dans la prise de distance de la CGT avec le PCF dès 1985. Avec son ouvrage Henri Krasucki 1924-2003, Christian Langeois nous livre une biographie vibrante et émouvante d’une personnalité dont les vies construisirent un destin. Entretien.

    « Depuis mon enfance je n’ai manqué aucun 1er mai, quelles qu’aient été les circonstances. Mais le plus fort reste pour moi le 1er mai 1945 » témoigne Henri Krasucki. Un défilé qu’il fera, marqué du matricule 126049. Pour vous cela correspond à quoi ?

    Christian Langeois. J’ai l’image d’un jeune homme qui rentre de Buchenwald où il était arrivé en janvier 1945, venant d’Auschwitz devant l’avancée de l’Armée Rouge. Il y avait été déporté en juin 1943 à la suite son arrestation en mars après trois ans de résistance dans les FTP MOI. On peut dire que c’est une expérience fondatrice par rapport à ce que va devenir Henri et en même temps l’aboutissement d’une éducation, d’une enfance et d’une vie dans une famille juive, communiste, immigrée, ouvrière. Henri comme ses proches sont déportés comme juifs alors qu’il avait été arrêté comme résistant. Dès son arrivée dans ce camp nazi, il cherchera, comme ses camarades à reconquérir son statut de combattant et de résistant.

    Pour être précis, il faudrait parler Henock Krasucki. Issu d’une famille immigrée polonaise, il arrive à l’âge de 4 ans à Paris. Dans quel milieu évolue-t-il ?

    Ses parents sont des jeunes juifs communistes polonais qui sont allés à l’école. En Pologne, ils militent dans le milieu juif et dans toute la société polonaise. Ils émigrent à la fois pour des raisons économiques et pour des raisons politiques. Eux qui connaissent les 1er mai interdits, ils veulent partir pour un pays « où ils pourront manifester ».

    Une période de militantisme en yiddish et en français. D’ailleurs, toute la famille s’intègre à la société.

    Ses parents sont de culture yiddish, ils veulent s’intégrer à la société française. Henri va à l’école publique dans le quartier de Belleville, au patronage de la Bellevilloise, mais il fréquente les associations culturelles juive, polonaise, souvent dirigées par les communistes. Il lui arrive par exemple de partir en colonie de vacances d’une de ces associations. Si la famille n’est pas religieuse, elle ne se coupe pas pour autant de ses racines.

    Rapidement, il s’engage et découvre le monde du travail.

    Après le certificat d’études, il intègre le lycée Voltaire où une section spéciale prépare l’entrée à « Arts et métiers ». Mais à 15 ans, il est obligé d’arrêter pour des raisons financières. C’est un très bon élève qui maitrise en outre la littérature, le théâtre, la musique. A l’automne 1939, il cherche un apprentissage qu’il finit par trouver chez un artisan. Une formation qu’il va interrompre lors de son passage dans la clandestinité en mai 1941 vraisemblablement à l’annonce ou à la suite de la rafle dite du « billet vert ». De la fin de l’été 40 au printemps 41, il va participer aux différentes initiatives, actions qui constituent l’expression du refus populaire, principalement ouvrier, à Vichy et à l’occupant, alors que tout type de manifestation est fortement réprimé. Ces actions, s’il ne faut pas les surestimer en ce début 1941, caractérisent d’ores et déjà ce que sera la résistance communiste.

    Henri Krasucki, un homme à multiples facettes. Que faut-il en retenir ?

    À Buchenwald où il rédige, sur la sollicitation de la direction du Parti communiste, sa première biographie sur ce qu’il trouve comme papier disponible, à la question « Qu’est ce que tu vas faire en rentrant ? » il répond : « chercher du travail et reprendre mes activités à à la Jeunesse communiste » [1]. Ce qu’il fait. Il reprend son apprentissage, obtient son CAP d’ajusteur et se fait embaucher chez Hispano. Et commence son activité syndicale. Très vite, il va écrire des textes pour le journal Le Peuple et sera responsable du journal du Parti communiste français du XXe arrondissement de Paris. Toute sa vie, il va occuper des responsabilités, écrire, parler, produire des idées. Il sera directeur de la Vie ouvrière, rédigera toute les semaines des éditos, des articles, donnera des interviews en France et à l’étranger. Il sera responsable communiste aux relations avec les intellectuels. Ses archives occupent 36 mètres linéaires à l’Institut CGT d’Histoire Sociale.

    Et la musique ?

    Cet amour de la musique n’est pas un amour passif. Il va lire des biographies de musiciens, se documenter et étudier la musique notamment en lisant, adolescent, Romain Rolland – prix Nobel de littérature en 1915 - auteur d’une fameuse biographie de Beethoven. Il va côtoyer des gens qui vont lui parler musique et rapidement il va écouter de façon active de la musique et l’assimiler. Il y a cette anecdote où lorsqu’il fait connaissance de Paulette Szlifke durant l’été 40, il a seize ans, la première fois il parle musique et la seconde amène un disque, une Symphonie de Beethoven et le gramophone de la famille. Les autres symphonies suivront . En pleine occupation allemande, les jeunes communistes font des équipées aux concerts. Roger Trugnan, son camarade de résistance, témoigne que le soir du Noël 1943 à Auschwitz Henri leur siffle l’intégrale de la 7e symphonie de Beethoven. On n’entendra pas beaucoup parler de tout cela car lorsqu’il sera pris dans les responsabilités politiques et syndicales au plus haut niveau. Il ne cessera pas d’écouter de la musique, d’assister à des concerts mais il n’aura pas l’occasion d’en parler. Il faudra attendre les années 1990, la dernière partie de sa vie, l’émission de Canal + avec Michel Denisot, les Victoires de la musique avec Bernard Rapp, pour qu’il devienne « Camarade mélomane » suivant un entretien fameux dans Télérama où le journaliste l’interroge sur ses pratiques musicales notamment dans les grèves et pendant les négociations pour que l’on ait, dans le grand public, une image différente d’Henri.

    Cependant, Henri Krasucki sera attaqué, caricaturé, taxé de stalinisme, « de dur de la CGT », comment, pourquoi ?

    Les attaques arrivent aux débuts des années 1980, en particulier 1982, 1983 et 1984. Il est victime de la situation politique. La gauche est arrivée au pouvoir, on accuse la CGT d’avoir un pied dans la rue et l’autre dans les négociations. Pour cette période, la spécificité de ces attaques, je me suis appuyé sur un travail important de Jérôme Pelisse qui a fait un mémoire « La disqualification du personnel politique ouvrier » et son cas d’application est Henri Krasucki. Jérôme Pélisse démontre bien que par rapport à des hommes politiques de la même époque, c’est Krasucki qui concentre toutes les attaques comme si « les élites » se défendaient de l’arrivée d’ouvriers sur un champ qui leur serait réservé.

    C’est un livre sur un personnage, mais aussi sur le XXe siècle. Ces attaques arrivent aux lendemains des luttes de la métallurgie, de l’arrivée des ministres communistes au gouvernement et au moment de choix idéologiques importants au sein de la Confédération Générale du Travail.

    Depuis les échecs du programme commun, la CGT a commencé à se remettre en cause. C’est tout le sens du 40e congrès qui dit en gros « il ne faut pas s’investir autant dans les programmes de gouvernement ». Mais en 1981, la CGT est dans une situation inédite, un rapport de force particulier où les gens pensent qu’après tant d’années de la droite ils vont voir leurs revendications satisfaites. Très rapidement le PCF va se trouver en difficulté et en 1984 les élections européennes sont pour lui une catastrophe. A la suite de quoi ne siègent plus de ministres communistes au gouvernement ce qui provoque le raidissement du PCF. La CGT est sommée d’accompagner ce mouvement antisocialiste. Membre du bureau politique et du comité central du PCF, Henri Krasucki défend devant la direction du parti l’indépendance de la CGT. Je suis le premier, à ma connaissance, à avoir exploité les enregistrements du comité central de 1985 où l’on assiste à un véritable affrontement sur la notion d’indépendance de la CGT vis à vis du PCF.

    On ne peut pas dissocier Henri Krasucki de Georges Marchais, secrétaire général du PCF.

    Ils sont contemporains. Même si beaucoup de chose les différencient, ils ont une vie politique commune. Je le souligne : ils sont à la direction de l’Union départementale CGT et du comité fédéral du PCF dans le département de la Seine, deux jeunes métallos. On ne peut pas les dissocier pour autant ce n’est pas le même type d’homme.

    On apprend à la lecture de cette biographie les tensions très vive entre les deux hommes. Henri Krasucki sort abattu des réunions du comité central. Cette période est dure.

    La stratégie de l’époque du PCF est d’avoir toujours deux membres du Bureau Politique qui soient au plus haut niveau de responsabilité de la CGT. L’un qui surveille l’autre. Lorsqu’il y a au bureau politique Georges Séguy secrétaire général de la CGT, Henri Krasucki est là pour veiller à ce qu’il applique bien les orientations du parti. Lorsqu’Henri Krasucki devient secrétaire général de la CGT, il y en aura d’autres qui auront le même rôle. Mais, la fonction crée l’organe, et le jour où Henri devient secrétaire général, il tient à tenir son organisation et à l’indépendance de la CGT. Il va se battre becs et ongles. A la suite de Séguy et avant Louis Viannet, il va ’amplifier l’indépendance de la CGT pour arriver à ce que l’on connaît aujourd’hui. Il faut dire au passage qu’agir avec détermination pour l’indépendance de la CGT quand le parti communiste recueille quatre millions de voix, dispose de plusieurs centaines de milliers d’adhérents, n’est pas la même chose que ce que l’on connaitra plus tard.

    Et puis il y a l’effondrement de l’Union soviétique et des pays socialistes. Quelle sera son attitude ?

    Il est persuadé que l’URSS est dans l’impasse. Il voit arriver Gorbatchev avec énormément d’espoirs. Il pense profondément que le communisme soviétique peut être conservé s’il est rénové. Pour lui, ce n’est pas le communisme qui est en cause. Il soutient totalement Gorbatchev considérant que c’est le seul espoir possible pour que l’URSS tienne. Il est en décalage avec la direction du PCF qui, elle, est plus distante. C’est sur ces bases-là qu’il soutient l’idée que la CGT doit reprendre des responsabilités dans la Fédération syndicale mondiale, la FSM. Ce qui lui sera souvent reproché plus tard. Henri pense que le communisme va se rénover, et perdurer et il pense que la CGT doit jouer son rôle dans la FSM. Ça ne marchera pas. En 1990, il fait la leçon – il n’était pas avare en leçons - aux syndicats d’Union soviétique qui défendent l’économie de marché.

    Une ligne dont il ne variera jamais ?

    Il ne se remettra jamais vraiment de l’effondrement de l’Union Soviétique.

    Finalement, et avant de se plonger dans la lecture de votre ouvrage, que faut-il retenir de ce personnage ?

    Henri Krasucki est un homme du XXe siècle, il appartient à une génération qui a le culte du savoir, où il n’y a pas d’alternative au travail, à la culture et à l’étude. Cet homme aborde la question de la résistance, fort de cette culture. Pour lui, préparer une initiative des jeunes communistes le 1er mai 1942, en totale clandestinité, c’est d’abord faire l’historique du 1er mai, au risque de paraitre rasoir auprès de ses camarades. Il lui fallait tout disséquer. Et en 1967, à 43 ans, il va devenir le deuxième homme de la CGT imprégné des responsabilités qu’il a occupé dans la résistance, la déportation et de celle de responsable au PCF de la politique culturelle et des relations avec les intellectuels, l’interlocuteur d’Aragon et Louis Althusser. C’est en 1982 qu’il prend la tête de la CGT.

    La première fois où vous avez vu Henri Krasucki ?

    Je l’ai vu dans des meetings, puis de près lorsqu’il pose pour la photo avec Georges Séguy, Louis Viannet et Bernard Thibault lors de l’élection de celui-ci. Il était très satisfait de l’évolution de la CGT.

    Propos recueillis par Stéphane Gravier.

    Henri Krasucki 1924-2003, Christian Langeois – Editions Le Cherche Midi.

    A lire sur le site : des extraits du livre. Christian Langeois sera présent à la Fête de l’Humanité du 14 au 16 septembre prochain à La Courneuve, au Village du livre.

    [1] L’une des "bio" remplies par Henri Krasucki figure dans l’ouvrage La France rouge

    http://www.lafauteadiderot.net


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  • http://www.memoire-net.org/etran/etrang/etran.jpg

    Un maquis FTP-MOI © Amicale Carmagnole-Liberté 

     

    La Canaille a reçu le texte qui suit de son camarade et ami Léon Landini.


    Quoi de mieux pour en illustrer la pertinence que de s'appuyer sur la mémoire des combattants qui donnent à Léon la pleine légitimité de son indigntion que La Canaille partage.


    Le dirigeant FTP MOI, un communiste internationaliste et donc patriote s'offusque à juste titre du silence médiatique et politique qui entoure l'anniversaire du débarquement en provence du 15 aout 1944.


    Ses arguments claquent comme rappel du lien démocratie, engagement citoyen et progrès social.


    A vous d'en prendre connaissance et de les faire connaitre :

    http://img.over-blog.com/500x302/3/82/36/49/2e-guerre-mondiale/Debarquement_Provence.jpg

    Parmi les forces alliées de ce débarquement  :


    Les trois quarts de la Force Garbo étaient sous commandement français avec pour moitié de troupes coloniales (moitié de soldats d'origine européenne et moitié de soldats Africains et Nord-Africains ).

     

    Et la mobilisation active de toutes les forces de la Résistance qui ouvriront, accompagneront et joueront un rôle irremplaçable dans la débacle des armées d'un Reich prévu pour durer mille ans.

     

    Le texte de Léon Landini :


    15 Aout 2012, 68ième anniversaire du débarquement des troupes alliées en Provence.

    Ce 68ème anniversaire est scandaleusement passé sous silence, sans qu’un seul rappel aussi minime soit-il, n’ait été fait par l’ensemble de nos médias.

    Pourtant, c’est bien dans ce débarquement, que pour première fois de très importantes unités des Forces Françaises Libres (FFL) étaient engagées sur le sol de notre pays (94 000 soldats et 11 000 véhicules)  qui se distinguèrent par leur courage et leur combativité.

    En quelques jours, l’armée allemande défaite était mise en fuite.

    La montée des troupes alliées dans la vallée du Rhône se fit à marche accélérée et huit jours plus tard Grenoble était libérée.

    Dans cette vallée du Rhône, les soldats allemands harcelés de toutes part et sans arrêts, par les maquisards, pris de panique au lieu de résister n’avaient plus qu’une idée en tête, fuir et rejoindre leur pays le plus rapidement possible et dans n’importe quelles conditions.

    A la fin août 1944, (moins de 15 jours après le débarquement) les lyonnais virent passer sous leurs fenêtres une armée de fuyards en guenille, des soldats dépenaillés, ayant abandonnés leurs armes en route, certains montés sur une charrette tirée par un cheval, (volé à quelque paysan) d’autres à vélo, d’autres encore à pied et trainant la patte en s’aidant d’une canne pour marcher.

    C’en était fini de l’orgueilleuse armée allemande, regardant avec mépris ces Français qu’ils avaient terrassés en quelques semaines.

    La peur avait maintenant changé de camp, l’angoisse et la « trouille » se lisaient sur le visage de ces hommes qui pendant 4 ans avaient fait régner la terreur sur les pays qu’ils occupaient et cela dans le but de nous imposer, sous leur férule, une Europe allemande qui devait durer mille ans.

    Cette Europe impériale revit aujourd’hui sous des formes nouvelles ; pilotée par l’Allemagne réunifiée, forte de la chute des pays socialistes et de l’annexion de la RDA ;  une Europe allemande que les financiers internationaux souhaiteraient faire durer mille ans.  

    Une Europe que, malgré le refus du peuple français le 29 mai 2005, nos gouvernants continuent à nous imposer de plus en plus férocement.

    Pourtant, ce débarquement de Provence que l’on voudrait nous faire oublier, avait eu un effet psychologique très important, non seulement  sur l’ensemble de la population qui souhaitait se débarrasser le plus vite possible des « boches », comme le prouva l’insurrection de Paris et de Villeurbanne, mais également  dans les prisons, où les nazis puisaient de plus en plus souvent des internés pour les fusiller.

    « A Lyon entre le 14 juillet et le 20 août 1944 il y eut 450 internés, exécutés et enterrés dans des fosses communes ».

    Au Fort-Montluc à Lyon, où tant de crimes furent commis et où fut massacré Jean Moulin,  en apprenant la nouvelle du débarquement l’ensemble des prisonniers laissèrent éclater leur joie convaincus que désormais leur libération était toute proche.

    Il est incontestable qu’avec ce débarquement, l’engagement et la combativité des Forces Française Libres (FFL)  ainsi que celle des Forces Française de l’Intérieur (FFI) contribuèrent grandement à rendre à la France son prestige, ainsi que son titre de grande Nation.

    Cela permit à notre pays, (le seul en Europe occupée) d’être présent le 8 mai 1945 à Berlin, pour recevoir, aux côtés des alliés  la capitulation sans conditions  (ce que certains continuent à appeler l’armistice) de l’armée allemande.

    Alors pourquoi ce silence de la part de l’ensemble des médias ?

    Faudrait-il croire que tous nos commentateurs ignoraient tous, que le débarquement  du 15 août avait très grandement contribué à la libération de la France ?  

    Non ! Nous croyons plutôt que dans le but de satisfaire et surtout de ne pas mécontenter leurs employeurs, ils ont volontairement oublié cette date.

    « Ne dit-on pas que qui paye les musiciens choisit la musique ».

    Nous savons tous que les détenteurs des médias ce sont les puissances d’argent qui contrairement aux directives du programme de CNR qui préconisait : « La pleine liberté de pensée, de conscience et d’expression, La liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l’égard de l’Etat, des puissances d’argent et des influences étrangères », régentent  en maître tout-puissants la presse et l’audiovisuel public et privé.

    Sachant que leurs « patrons » ne souhaitaient en aucun cas que l’on rappelle, à Angela Merkel,  représentante de la grande finance européenne, ce qui était arrivé à ses concitoyens lorsqu’ils ont cru qu’en martyrisant les peuples épris de liberté on pouvait les soumettre.

    En serviteurs serviles qu’ils sont, les journalistes qui ont fait volontairement silence sur un des plus grands évènements de la dernière guerre, espèrent sans doute réactualiser la phrase du vieux maréchal félon : « Français vous avez la mémoire courte »

    Pour eux il n’y avait qu’à ne pas  parler du débarquement pour que les français  oublient.

    De même que l’on tait le rôle primordial joué par l’Union Soviétique dans la défaite du Reich ainsi que la bataille de Stalingrad qui changea le cours de la guerre.

    Par ailleurs, le rôle des combattants des FFI et des FFL est régulièrement sous estimé afin de laisser croire que seuls les Etats-Unis auraient libéré la France, alors que, sans la Résistance armée française et notamment les batailles menées par les FTPF et les FTP-MOI et sans l’intervention du gouvernement  soviétique pour mettre la France à la table des puissances victorieuses de l’Allemagne, notre pays serait officiellement passé sous administration américaine directe, comme le prévoyait initialement les plans anglo-américains de l’AMGOT.

    Et bien non ! Ceux qui se souviennent ne peuvent que manifester un profond mépris aux « speakeurs » qui pour une poignée d’argent  contribuent par leur silence volontaire à falsifier la vérité historique.

    Et encore si ce n’était que par leur silence, mais la falsification de la vérité toute simple et aujourd’hui devenue une de leur spécialité : il suffit pour cela de consulter certains manuels « d’histoire » en usage dans les collèges ou Lycées de notre pays, où l’histoire de la seconde guerre mondiale est honteusement déformée (pour ne pas dire falsifiée) dans le sens d’une négation de rôle de l’URSS, des communistes français et de la Résistance armée en général, au point que l’on ne retrouve quasiment nulle part mentionné le débarquement de Provence, comme nous avons pu le constater dans les médias du 15 août dernier.


    http://www.memoire-net.org/etran/etrang/carm.jpg.

     Les femmes du groupe MOI Carmagnole-liberté défilent dans Lyon libéré

    Par canaille le rouge

     


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  • La cérémonie du souvenir pour commémorer la Libération de Paris aura lieu samedi 25 août 2012 à 17 h Place de l'Hotel de Ville en présence de François Hollande, Président de la République .

    A noter que pour la première fois la Ville de Paris a donné son accord pour que les drapeaux de l'AVER ( l'Amicale des Volontaires en Espagne Républicaine ) et celui de la République espagnole soient représentés .

    Cette cérémonie du souvenir sera précédée à 16h précises, sur le parvis de l'Hotel de Ville, d'un hommage aux anciens de " la Nuevé" de la 2ème DB.

    Accès : place de l'Hotel de Ville Paris 4ème (côté quai de l'Hotel de Ville )

    Soyons nombreux à participer à cette manifestation du souvenir.

     

    Claire Rol-Tanguy

    Secrétaire Générale de l'ACER

    (Les Amis des Combattants en Espagne Républicaine)

    drapeau-repu-espana.jpg



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