• Le 30 janvier 1933, le vieux maréchal Hindenburg, 86 ans, président de la République, confie à Adolf Hitler de diriger le gouvernement: la bête immonde vient de sortir en plein jour.

     

    Autrichien de naissance, il s'est engagé comme volontaire dans l'armée du Kaiser, lorsque débute la Première Guerre mondiale. Il était déjà à Munich depuis 1913, pour ne pas avoir à faire son service militaire au sein de l'empire d'Autriche-Hongrie, régime pluri-ethnique qu'il exècre. Blessé en octobre 1918, il est soigné dans un hôpital militaire en Bavière.

    A cette époque, l'Allemagne est sur le point de capituler, la révolution a gagné Berlin où se sont formés des conseils d'ouvriers et de soldats et la marine s'est mutinée. Guillaume II ayant abdiqué et s'étant enfui aux Pays-Bas, Le socialiste Philip Scheidemann proclame la république et signe l'armistice, le 11 novembre. C'est depuis son lit d'hôpital militaire qu'Hitler apprend toutes ses nouvelles.

    C'est pour lui le "coup de poignard dans le dos", mythe créé par la caste militaire auquel il adhère: L'Allemagne a été vaincue de l'intérieur par la gauche et les juifs. Et toute sa vie, celui qui fonde, en février 1920, le Parti national-socialiste des travailleurs allemands (NSDAP), à partir d'un petit groupement d'extrême-droite (le Parti ouvrier allemand), n'aura de cesse de vouloir anéantir les "criminels de novembre "  de 1918.

     

    Pour l'heure, depuis le 9 novembre 1918, la Bavière, dont il est citoyen et soigné, est dirigé par une  "république des Conseils" qui vire à l'extrême-gauche, après la naissance du KPD (Parti communiste d'Allemagne), le 1er janvier 1919. Mais les troupes du gouvernement fédéral socialiste et les Corps francs (groupes paramilitaires armés) réduisent peu à peu les révolutionnaires partout en Allemagne. A Berlin, en janvier 1919, Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht, dirigeants communistes, sont assassinés, sans que les socialistes n'objectent. Et leurs meurtriers, jugés par un tribunal militaire au lieu de passer devant une cour de justice civile, sont condamnés à des peines légères.

    Description de cette image, également commentée ci-après

            Rosa Luxemburg en 1915.

     

    Juste avant la prise de Munich, encore soldat, Hitler se fait remarquer par ses officiers pour ses opinions nationalistes et racistes. En juin 1919, alors que la répression fait rage contre les révolutionnaires en Bavière, sa hiérarchie le charge de faire de la propagande anticommuniste parmi la troupe. Cette répression de 1918 à 1919 a causé la mort de nombreux révolutionnaires, puis de militants et dirigeants du KPD. Ce qui anéentira toute union entre socialistes et communistes contre les nazis.


    Une patrouille de Corps francs

     

    L'Allemagne est ruinée et le travail se fait rare, le cours du mark s'effondre. La stabilisation de l'économie ne dure pas en 1925 et la crise capitaliste internationale de 1929 plonge le pays dans une récession encore plus forte.

    En 1923, Hitler et des militaires de haut rang, dont le maréchal Ludendorff, (adjoint du maréchal Hindenburg lors de la guerre) tentent un coup d'état en Bavière, pour ensuite marcher sur Berlin. Le putsch avorte. Arrêté et condamné à 5 ans de prison, il n'en fait que 9 mois sous la pression des partis conservateurs. Mais il a le temps d'y écrire Mein Kampf, qui explique le fondement idéologique de la politique qu'il compte mener avec son parti, le NSDAP.

     

            Les inculpées lors du procès d'Adolf Hitler en 1924

    Entre 1928 et 1930, semant la terreur, profitant des divisions de la gauche depuis la répression de 1918 à 1919, du Parti socialiste au gouvernement gérant l'austérité et soutenant la droite dans l'opposition, le parti nazi passe de 2,6% à 18,3% des voix. L'engrenage est enclenché et la bête immonde est présente sur la place publique, au grand jour.

    Début 1932, le Parlement allemand n'a toujours pas de majorité stable. Mais Hitler se concilie l'armée et les milieux d'affaires qui redoutent un "péril rouge" venant des communistes allemands, le KPD ayant obtenu 16,9% des voix à l'élection présidentielle de 1932, sous le nom de Ernst Thälmann, son secrétaire général.

    Hitler, lui, recueille 30,1% au premier tour et 37,3% au deuxième. Le parti nazi est le premier parti d'Allemagne et Hermann Göring, du NSDAP, devient le président du Parlement. Mais le maréchal Hindenburg, ancien chef d'état-major de Guillaume II, est réélu. Il va gouverner par décrets.

     

    Un tiers des travailleurs est alors au chômage, les salaires sont réduits et les allocations sociales limitées: le terreau social est nourricier pour la sanglante "mission" nazie.

    Sous la pression de la droite conservatrice et de l'armée, Hindenburg désigne Adolf Hitler comme chancelui le 1er janvier 1933 et dissout le Parlement le 1er février.

     

    Le ''démocrate'' Hitler serrant la main du président Hindenburg.
     

    Les nazis se préparent aux élections législatives dans une violence extrême avec les SA et les SS.

    Le 27 février, c'est l'incendie du Reichstag dont Hitler fait aussitôt supporter la responsabilité au KPD. Les SA et les SS reçoivent des pouvoirs de police. Le 3 mars, Ernst Thälmann, secrétaire général du KPD est arrêté et sera exécuté dans le camp de concentration de Buchenwald en 1944.

    Le 5 mars, aux élections législatives, le parti nazi obtient 43,9% des voix, les socialistes 18,3%, le KPD 12,3% (une prouesse malgré que les communistes soient déjà pourchassés, emprisonnés ou assasssinés), la droite 11,2% et les nationalistes 8%.

     

    Le 21 mars, débute la construction du camp de concentration de Dachau. Le 23 mars, les députés du KPD arrêtés, Hitler obtient les pleins pouvoir du Parlement; seuls les socialistes ont voté contre. le 26 avril, Göring fonde la Gestapo. Les partis politiques sont dissous ou se font hara-kiri; depuis le 7 avril, le KPD était interdit. Le 14 juillet, le NSDAP devient le parti unique.

    En 1934, le maréchal Hindenburg, gravement malade d'un cancer, se retire de la vie politique tout en restant président de la République. Il meurt le 2 août.

    Le 19 août 1934, par un plébiscite, le peuple allemand donne le titre de chancelier et de président de la république à Hitler.

     

    Adolf Hitler est le Führer de l'Allemagne, son "Guide" suprême et absolu. Les démocraties occidentales, qui avaient plein leur bouche de "Monsieur le chancelier", ont nourrit aussi la bête immonde.



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  • Rassemblement à Paris pour le 70ème anniversaire de la victoire de Stalingrad, le 2 février à 15h, place Stalingrad (métro Jaurès)
    dimanche 27 janvier 2013

    Et d’abord, dans quelle situation sommes-nous pour le faire ? Il y a peu d’années, les faiseurs d’opinion les plus largement diffusés ont fait quelques titres à propos de la bataille de Stalingrad : ils s’agissait de saisir l’occasion de la sortie d’un film, un véritable navet négateur de l’évènement historique, pour dénigrer cette bataille autant qu’il leur était possible de faire.

    Aujourd’hui, ils en parlent toujours de manière réductrice et tendancieuse, mais beaucoup plus rarement.

    Leurs textes et leurs discours continuent une réécriture qui nie l’histoire : ils fondent et articulent leurs présentations autour des thèses réactionnaires que nous connaissons depuis longtemps, et que nous avons toujours combattues parce que nous les savons fausses ; ces thèses ne contiennent aucun document nouveau, aucun fait nouveau : rappelons par exemple que toutes celles qui traitent des crimes commis par les SS ou par les miliciens reprennent les arguments et récits diffusés par les SS et par les pétainistes, les unes le jour même, les autres le lendemain de leurs crimes.

    Réécrire ainsi l’histoire, en niant sa vérité, aboutit dans tous les cas à réhabiliter les criminels et les kollabos, et à condamner les résistants comme s’ils étaient des criminels ; si les faiseurs d’opinions réactionnaires aboutissaient à leurs fins, une chose est certaine et annoncée sans aucune ambigüité par de nombreux précédents historiques : tous les Résistants sans exception seraient condamnés !

    Aujourd’hui, ce processus de réécriture et de négation de l’histoire a déjà produit de très graves dégâts dans notre société ; au nombre de ces dégâts, il faut citer :

    • la mise aux oubliettes du programme les Jours heureux du CNR et de toute son œuvre, notamment, l’oubli forcé du plan de réforme démocratique et progressiste de nos institutions scolaires, lycéennes et universitaires élaboré par la « Commission Langevin-Wallon » ;
    • la mise au placard, puis le démontage des réalisations de la Libération que furent les statuts de la fonction publique, les nationalisations, la Sécurité sociale, etc… ;
    • le bâillon de plus en plus épais imposé aux luttes démocratiques ;
    • la mise sous l’étouffoir des luttes revendicatives de tous les travailleurs et de leur pensée autonome, individuelle et collective, avec comme résultat l’asservissement de la classe sociale qu’ils constituent ;
    • la montée du nombre des femmes et des hommes privés de travail et contraints au chômage ;
    • la destruction de l’industrie et de l’agriculture de notre pays.
    • ...

    Nous voyons dans ces traits caractéristiques de la situation que nous vivons, les effets des processus instrumentaux actifs et délibérés de l’oubli, je dirai : les effets de l’oubli organisé. Si les très riches capitalistes et les politiciens à leur service ont voulu, organisé et propagé cet oubli, nous voyons aujourd’hui que c’est parce qu’ils en avaient besoin, et qu’ils en ont toujours besoin, pour bâtir sur les ruines résultant de ces dégâts l’empire qu’ils appellent l’Europe et pour nous l’imposer.

    D’une manière générale, cet oubli actif et délibéré, organisé, a obtenu pour résultat que les jeunes générations (les moins de cinquante ans) semblent à peu près tout ignorer de notre histoire.

    Sauf que ces mécaniques de l’oubli ont créé des vides que les plus jeunes générations (lycéens, collégiens, adultes jusque vers vingt-cinq ans...) ressentent comme des manques : il faut observer avec quelle avidité ils écoutent les réponses sincères que les témoins peuvent faire à leurs questions lorsqu’ils ont l’occasion de les poser.

    Tout cela donne, à nos yeux, une grande pertinence à la commémoration de la bataille livrée par l’Armée rouge aux forces nazies et fascistes, et de son aboutissement, la victoire de l’Armée rouge, remportée le 2 février 1943. Nous commémorerons cette bataille et cette victoire en célébrant le 2 février 2013 à Paris le soixante-dixième anniversaire de la victoire.

    Il s’agit pour nous de rappeler l’importance qu’avait aux yeux de tous les Français dès son début, le 22 juin 1941, la guerre que faisait l’Armée rouge pour résister à la tentative hitlérienne, mussolinienne, horthyste, franquiste, pétainiste, etc... de reconquérir les territoires de l’ancien empire des tsars de Russie, et pour la repousser : cette importance, c’était l’espoir de vaincre l’oppression, de vaincre les forces armées du nazisme et du fascisme.

    Aux yeux de tous les résistants, cette importance tenait à ce que cette guerre modifiait de manière décisive le rapport des forces armées en apportant à toute la Résistance, l’appui considérable de l’Armée rouge et de l’industrie soviétique.

    Cette importance grandissait à chacune des batailles que les armées de Hitler, de Mussolini, de Horthy, la « Légion azùl (Légion bleue) » franquiste, la « LVF (Légion des Volontaires français contre le bolchévisme) » pétainiste, etc... devaient livrer contre l’Armée rouge. Elle a pris la force de l’évidence lorsque commencèrent les combats retardant l’invasion dans son approche de Stalingrad.

    La victoire de Stalingrad, remportée par l’Armée rouge le 2 février 1943, a transformé l’espoir raisonné et documenté en la victoire probable en certitude que désormais, la victoire était en marche.

    Cette certitude confirmait avec une grande force la place du combat au premier plan des préoccupations de tous les Résistants, tout en plaçant tout près, au second plan, la victoire et ce qu’il fallait faire de la victoire ; le besoin de se donner les moyens de participer à la victoire stimula grandement le mouvement fédérateur de tous les Résistants et lui permit d’aboutir à la formation du Conseil national de la Résistance, qui se réunit pour la première fois le 27 mai 1943 ; immédiatement, le besoin de concevoir ce que la nation victorieuse ferait de sa victoire assigna au Conseil national de la Résistance la tâche d’inscrire dans un programme les principes qui animaient la Résistance et les directions de la nécessaire réorganisation du pays, afin que, la victoire obtenue et l’ennemi chassé de notre territoire, les Résistants avec toutes les citoyennes et tous les citoyens, avec toutes les travailleuses et tous les travailleurs de notre pays, s’en servent pour réorganiser la France en l’assurant contre le retour des trahisons de l’avant-guerre : le programme les Jours heureux est le produit de ces travaux.

    Il faut porter la plus grande attention à la diversité des signatures que recueille l’appel à commémorer la bataille et la victoire de Stalingrad : ce sont les signatures de communistes avec ou sans carte, de gaullistes, de socialistes, de syndicalistes, de gens d’opinions très diverses : leur diversité se rapproche beaucoup de la composition du mouvement qui s’était fédéré dans le Conseil national de la Résistance.

    Voilà les raisons pour lesquelles il faut commémorer la bataille de Stalingrad et son issue victorieuse.

    Jean-Pierre Combes, jeudi 17 janvier 2013

    Ami de l’égalité

    http://lepcf.fr


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    Il y a 10 ans, le 24 janvier 2003, disparaissait Henri Krasucki

    Mercredi 23 Janvier 2013

    Michèle PICARD
    Maire de Vénissieux

     
    Henri Krasucki, Benoit Frachon et Georges Séguy
    Henri Krasucki, Benoit Frachon et Georges Séguy
     
    Henoch Krasucki est né le 2 septembre 1924, à Wolomin, près de Varsovie. Il a deux ans lorsque ses parents, juifs et communistes, émigrent à Paris. Il changera de prénom et s’appellera désormais Henri.

    Membre actif de la jeunesse communiste, à 16 ans, il entre dans la Résistance et va animer la section juive des jeunes résistants communistes et francs tireurs partisans de la MOI.

    Il est arrêté par la police française en 1943, torturé, livré aux allemands et déporté deux ans plus tard à Auschwitz puis à Buchenwald. Grâce au réseau communiste des camps de concentration, il est affecté dans une mine de charbon où il travaille 16 heures par jour, avec la faim au ventre, les coups, la peur d’être malade signifiant la mort, et échappe ainsi de peu à l’extermination. Il ne reverra jamais son père, Isaac, également déporté, qui sera gazé dès son arrivée en camp de concentration.

    De retour de déportation, Henri Krasucki va acquérir la nationalité française et intégrera une formation professionnelle. Très vite, il succédera à Georges Séguy à la tête de la CGT.

    Je veux rendre hommage à Henri Krasucki, ancien dirigeant de la puissante centrale syndicale de 1982 à 1992, qui a donné sa vie en faveur du dialogue social. Homme sobre, travailleur, cultivé, fou d'opéra, polyglotte et admirateur de Paul Eluard, il détenait une véritable popularité. Il était aussi connu et reconnu pour ses qualités humaines et comme un puissant négociateur. Militant dévoué, Henri Krasucki était avant tout, un acteur principal du dialogue social qui avait à cœur d’œuvrer en faveur de l’intérêt général.
     

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  • 21 janvier c'est tête de veau . Au fait, pourquoi ?

     

    http://www.tete-de-veau-rochelaise.fr/sites/tete-de-veau-rochelaise.fr/files/imagecache/affiche_article/imagefield_default_images/teteveau_0.jpg

     

    Il était une fois, il y a juste 230 ans aujourd'hui, l'UMP et le FN n'en était pas à pétitionner pour appeler génocide les guerres de Vendée, la France coupait court à son passé statut monarchique et ainsi confirmait sa République. 

     

    http://f.hypotheses.org/wp-content/blogs.dir/1013/files/2011/01/guillotine.jpg

     

    Flaubert nous donne une des explications les plus assurées sur le lien avec la tête de veau, La Canaille lui laisse la totale responsabilité de ses propos sur les thermidoriens tout en précisan d'abord ceci :

    Un  pamphlétaire nommé Romeau commet un opuscule intulé  « La Tête et l’Oreille » dans lequel il projete  dès le 21 janvier 1794 l’organisation de banquets républicains pour commémorer la fin de la monarchie absolue de Droit Divin génératrice d’injustices et d’oppressions en tous genres. Il suggéra alors que le plat principal du menu soit concocté à base d’oreilles et de têtes de cochons. :

     

     C'est dans l’Éducation sentimentale, Flaubert reprend la thèse de l’origine anglaise : le jour de la décapitation du roi Charles Ier, des Indépendants fondèrent un banquet annuel où l'on mangeait des têtes de veau, et où on buvait du vin rouge dans des crânes de veau en portant des toasts à l'extermination des Stuart. qui revient chez ce peu révolutionnaire gustave dans la bouche de Deslauriers ex-délégué du Gouvernement provisoire  :

     

    “Frédéric poussa un cri de joie, et pria l’ex-délégué du Gouvernement provisoire de lui apprendre le mystère de la tête de veau.
    - C’est une importation anglaise. Pour parodier la cérémonie que les royalistes célébraient le 30 janvier, des Indépendants fondèrent un banquet annuel où l’on mangeait des têtes de veau, et où on buvait du vin rouge dans des crânes de veau en portant des toasts à l’extermination des Stuarts. Après Thermidor, des terroristes organisèrent une confrérie toute pareille, ce qui prouve que la bêtise est féconde.”

     

    Donc, une seule erreur du père de madame Bovary, au départ c'est assuré, les premiers gastronomorégicides  lorgnèrent sur la tête de cochon rapidement le veaux tint la corde et la confrérie des vitellicéphamophages pris son essort.

     

    On peut donc déjà être certains d’une chose : en 1869, quand Flaubert publiait l‘Education Sentimentale, la tête de veau avait déjà remplacé celle de cochon.

     http://imblog.aufeminin.com/blog/D20111026/444605_979679521_oeufs-brouilles-argenteuil_H231740_L.jpg

     

    Pour ne pas en rester qu 'aux principes et changer de la ravigotte qui a la préférence de La Canaille, voici une des neufs recettes de TdV compilées par Alexandre Dumas[recettes ici].

    il la sert là, farcie:

     

    Enlevez la peau de dessus une tête de veau bien blanche et bien échaudée, et prenez garde de la couper ;

    Vous désossez ensuite la tête pour en prendre la cervelle, la langue, les yeux et les bajoues.

    Faites une farce avec la cervelle, de la rouelle de veau, de la graisse de bœuf, le tour haché bien fin ; assaisonnez avec du sel, gros poivre, persil et ciboule hachés, une demi-feuille de laurier, thym et basilic hachés comme en poudre ; mettez-y deux cuillerées à bouche d'eau-de-vie ; liez cette farce avec trois jaunes d'œufs et les trois blancs fouettés.


    Prenez la langue, les yeux, dont vous ôtez le noir, les bajoues; épluchez le tout proprement après l'avoir fait blanchir à l'eau bouillante ; coupez-le en filets ou en gros dés, et le mêlez dans votre farce.

    Mettez la peau de la tête de veau sans être blanchie dans une casserole, les oreilles en dessus, et la remplissez avec votre farce ; ensuite vous la cousez en la plissant comme une bourse; ficelez-la tout autour en lui redonnant sa forme naturelle.

    Mettez-la cuire dans un vaisseau juste à sa hauteur avec un demi-sertier de vin blanc, deux fois autant de bouillon, un bouquet de persil, ciboule, une gousse dail, trois clous de girofle, oignons, sel, poivre ; faites-la cuire à petit feu pendant trois heures.

    Lorsqu'elle est cuite, mettez-la égoutter de sa graisse et l'essuyez bien avec un linge ; après avoir ôté la ficelle, passez une parde de sa cuisson au travers d'un tamis, ajoutez-y un peu de sauce espagnole et mettez-y un filet de vinaigre ; faites-la réduire sur le feu au point d'une sauce; servez sur la tête de veau.

    Si vous vouliez vous servir de cette tête de veau pour entrée froide, il faudrait mettre dans le bouillon un peu plus de vin blanc, sel, poivre, et moins de bouillon ; laissez-la refroidir dans sa cuisson, et servez sur une serviette avec gelée de viande.

    Par canaille le rouge


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    Vladimir ILLITCH : MORTS un 21 JANVIER...

     Il y a 89 ans, le 21 janvier 1924 mourait Vladimir Illitch Oulianov dit LENINE 

     Lenine5

     LENINE (pseudonyme de Vladimir Illitch OULIANOV)

     

    Né à Simbirsk le 10 avril 1870 , Russie Tsariste.

     

    Fils d'un inspecteur des écoles, sa famille est membre de la petite noblesse. Il part étudier à l'Université de Kazan, à sa sortie de l'école supérieure de sa ville natale. Son frère, membre d'un groupe populiste, prépare avec ses amis politiques un attentat contre le Tsar Alexandre II. Il est arrêté et pendu en 1887. Lénine s'engage alors dans la lutte politique. En décembre1887, il est renvoyé de l'Université. Il épouse peu de temps après Catherine Kroupchkaya, qui est comme lui une étudiante révolutionnaire. Il réussit néanmoins ses examens en 1891, à Saint-Pétersbourg. Il estime dès cette époque que seul le Marxisme peut changer en profondeur la société. En 1893, il s'installe à Saint-Pétersbourg. Il étudie en profondeur les thèses Marxistes. De tempérament, il est toujours un pragmatiste et un tacticien révolutionnaire. Il milite et a une importante action de propagande. Il fonde en 1895 "L'Union de la Lutte pour ta Libération de la Classe Ouvrière". Il est l'instigateur du premier groupe social-démocrate de Saint-Pétersbourg~ vers 1895. Il passe un an en prison et est exilé en Sibérie entre 1896 et 1900. A cette date il part pour l'exil et séjourne en Allemagne, France, Angleterre mais surtout en Suisse. Il unit les groupes sociaux-démocrates Russes et crée le journal "Iskra" (L'Etincelle) qui paraît pour la première fois à Munich en décembre 1900. Il écrit son célèbre pamphlet "Que faire" en 1902. Il s'exprime contre le "Primitisme" et rompt avec eux. Il fonde le Parti Communiste et est le dirigeant de la Majorité. Il est de nouveau obligé de s'exiler. Il part cette fois pour la Finlande. Il ne soutient pas le Mouvement de la Révolution Décembriste en 1905. Il rejoint Paris et s'y installe entre 1909 et 1912. Il fait un autre séjour en Suisse pendant la 1ère guerre mondiale. En 1917, il rejoint la Russie grâce au "Train Plombé", mis à sa disposition par l'Etat-Major Allemand qui croit que la politique de Lénine favorise une paix séparée. Il crée de journal "La Pravda" (La Vérité), qui lui permet de lutter contre le gouvernement réformateur de Kerensky. Il déclenche la Révolution prolétarienne en octobre 1917. Il est Président du Conseil des Commissaires du Peuple, jusqu'à sa mort. Il prend des décrets abolissant la propriété privée des terres et des entreprises industrielles le 8 novembre 191. Sous son impulsion la paix de Brest-Litovsk est signée en mars1918. Il doit combattre les contre-révolutionnaires surnommés "Russes Blancs". Les contre-révolutionnaires sont battus au début 1920 par l'Armée Rouge, organisée par Trotsky. Il fonde le 10 mars 1919, le Komintern (Internationale Communiste). Il est contraint par les événements survenus dans les années précédentes d'influer sa politique économique. Cette conception nouvelle donne plus de liberté économique tout en continuant la socialisation de l'industrie soviétique, créée en 1922. Il est atteint d'une hémiplégie en mai 1922 et meurt le 21 janvier 1924. D'après certains la blessure qu'il a reçue lors de l'attentat, le 30 août 1918, du social-révolutionnaire F.Kaplan a eu elle aussi son importance dans la détérioration de son état de santé.

    Source du texte: Encyclopédie Marxiste

     Lenine4.jpg

     


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  • Article d’Amédée Dunois paru dans L’Humanité du 18 janvier 1919.

    Comment furent assassinés Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg

     

    15 janvier 1919, l'assassinat de Karl Liebknecht et Rosa Luxembourg

    Est-il vrai que Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg soient morts ? Est-il vrai qu’ils aient été tous deux abominablement assassinés ? Nous voudrions pouvoir douter de l’authenticité de l’atroce nouvelle. Hélas ! Il semble bien qu’aucun doute n’est permis.

    Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg tombent au champ d’honneur du socialisme international, fidèles jusque dans la mort à l’idéal sublime au nom duquel ils avaient pris – à tort ou à raison – les armes. Devant leurs glorieux cadavres, nous nous découvrons en pleurant – Ô misères des révolutions humaines ! Par quelle fatale loi faut-il que le sang des martyrs soit nécessairement la semence d’où sortiront les temps nouveaux ?

    Puisse le sang de Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg n’avoir pas été répandu en vain ! On peut émettre des jugements contradictoires sur les « méthodes » spartaciennes, on peut douter de leur efficacité finale, voire de leur opportunité du moment. Mais c’est notre droit de penser et notre devoir de dire que, contre Ebert et Scheidemann, Karl et Rosa avaient raison.

    Comme ils avaient eu raison dans la guerre, ils ont eu raison dans la révolution. Ils n’avaient pas voulu, dans la guerre, de lâches compromis avec l’Allemagne bismarkienne « ivre de sang et d’orgueil ». Ils n’ont pas voulu davantage, dans la révolution déchaînée, de compromis délétère avec les personnages d’ancien régime qu’on devine, plus qu’on ne les voie, s’agiter sournoisement derrière les maîtres de l’heure. Ils ont voulu que la place fût nette, sur quoi s’identifiera l’Allemagne républicaine et socialiste. Ils ont compris qu’après d’aussi grands crimes que ceux qu’elle a laissé commettre, l’Allemagne ne pouvait être châtiée que par l’Allemagne – l’Allemagne des junkers et des capitalistes par l’Allemagne du prolétariat.

    Ils n’ont pas réussi dans leur tentative justicière. Ils sont morts – mais, comme tous ceux qui donnent leur vie, ils ne sont pas morts tous entiers. Ils ressusciteront et vaincront. Quoi qu’il advienne au surplus, nous déclarons qu’entre un Ebert et un Scheidemann – et ceux qui sont tombés hier sous d’inexplicables coups, – entre les assassins et les assassinés – les socialisme international n’attendra pas l’histoire pour choisir et se prononcer.

    http://bataillesocialiste.wordpress.com/documents-historiques


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  • Georges Guingouin, en souvenir des résistances à venir.

    07 janvier 2013 Par Edwy Plenel

    Mardi soir 8 janvier, à 20h45, ne manquez pas, sur France 3, Le Grand Georges, un film de François Marthouret. Moment trop ignoré de la mémoire française, l’histoire de vie qu’il nous remémore est de celles qui, par leur modeste grandeur, sauvent l’espérance pour demain.

    C’est l’histoire d’un héros intensément tragique, premier maquisard de France et, pour ce fait même, mauvaise conscience brûlante pour tous ceux qui, en 1940, accompagnèrent l’abaissement national, entre petits calculs et grandes hontes. Il se nommait Georges Guingouin (1913-2005), était instituteur de métier et communiste d’engagement, et il fut l’initiateur, le chef et l’âme du plus grand maquis de la Résistance, celui du Limousin. Guingouin dit « Lou Grand », le seul civil que j’aie jamais appelé avec déférence « Mon colonel »…

    Compagnon de la Libération, ce libérateur de Limoges en sera brièvement maire de 1945 à 1947, avant d’être détrôné par l’ancien maire socialiste d’avant-guerre qui, en 1940, avait voté les pleins pouvoirs à Pétain. Tandis que les notables qui avaient accepté la collaboration prenaient leur revanche sur le résistant du premier jour, la direction du PCF lâchait sans ménagement le militant au franc parler qui avait critiqué son attentisme militaire de 1940-1941, puis son attentisme social de 1945-1946.

    Déchu, Guingouin allait alors connaître une épreuve terrible, dans une inversion des rôles à perdre tout repère : arrêté en 1953 pour des crimes supposément commis par des maquisards incontrôlés, ce héros de la Résistance se retrouvera face à des gendarmes, à des policiers et à des juges qui avaient servi, sans mot dire voire avec zèle, le régime de Vichy. Humilié, calomnié, battu à mort par ses geôliers, oublié de presque tous sauf de ses proches camarades, il obtiendra un non-lieu six ans plus tard, en 1959, l’avocat général allant jusqu’à prendre sa défense en s’étonnant que des poursuites aient pu être engagées.

    C’est cette histoire que raconte le film de François Marthouret, écrit par Patrick Rotman et produit par Michel Rotman. Celle d’un victorieux vaincu ou d’un vaincu victorieux, comme l’on voudra, c’est-à-dire d’un homme dont le ressort n’était pas de l’ordre du pouvoir mais de celui de l’idéal. L’un de ces imprudents qui, devant l’événement, ses défis et ses paris, choisissent d’inventer le chemin inconnu que leur dicte leur conscience plutôt que d’arpenter les routes trop fréquentées des calculs, des renoncements et des carrières.

    Dans une lettre à l’auteur de Ces chefs de Maquis qui gênaient, l’un des rares livres qui s’est efforcé de retracer son calvaire, Georges Guingouin constatait sans amertume et avec stoïcisme cette défaite qui grandissait ses victoires : « La philosophie de l’Histoire m’a appris que les précurseurs ont toujours tort et que les guerres de libération nationales, menées exclusivement par des volontaires, sont les plus cruelles qu’aient à subir les nations. Le sacrifice de leurs meilleurs fils atteint irrémédiablement la fibre morale des peuples et, l’épreuve passée, c’est le temps des habiles et la revanche de ceux qui manquèrent de courage. Le temps de la décadence morale succède au temps où l’homme s’élève face à l’événement. »

    La bonne action de Marthouret et des frères Rotman souligne les longs et lourds silences du cinéma et de la télévision françaises sur ces histoires de vie qui dérangent les idéologies consensuelles d’une histoire officielle, antiquaire et muséale, figée dans le refus de regarder en face tout passé qui bousculerait le présent. Dans d’autres nations, notamment les Etats-Unis qui ont fait du cinéma leur roman national, l’extraordinaire saga de Guingouin aurait déjà donné lieu à des dizaines de récits, films et séries. Cet oubli est enfin réparé, fût-ce dans les limites financières d’une fiction télévisée, avec un souci de rigueur et d’honnêteté que le réalisateur, éminent comédien lui-même, explique fort bien dans la vidéo ci-dessous, venue du Limousin où le film fut tourné.

     

     

    Pour ma part, j’ai connu Georges Guingouin au seuil de l’été 1985. J’avais été le rencontrer dans sa petite maison de Sainte-Savine, dans la banlieue de Troyes, où il habitait depuis sa retraite de l’éducation nationale. Il m’attendait de pied ferme, avec cette autorité naturelle que l’on retrouve dans son personnage du film, incarné par Xavier Gallais, celle d’un instituteur à l’ancienne qui, à tout juste ou à peine trente ans, fut aussi un chef de guerre. Sur la table de sa cuisine où eut lieu notre entretien, il avait posé en évidence un exemplaire annoté de mon premier livre, L’Effet Le Pen, paru en 1984, façon de dire qu’il s’était renseigné afin d’évaluer son interlocuteur.

    J’étais venu voir Guingouin à la demande de mon chef de service d’alors au Monde, Jean-Maurice Mercier. Canardier hors pair dont les brusqueries cachaient une rare élégance d’âme et de style, il est décédé à 77 ans à Limoges, en décembre 2007, au moment même où commençait l’aventure de Mediapart. Corrézien ayant vécu, enfant, la guerre et l’occupation dans cette région paysanne où l’on ne blaguait pas avec l’honneur, Mercier était encore habité par la légende du « préfet du maquis » autoproclamé dont les avis et les tracts annonçaient que « justice avait été faite » quand un collaborateur avait été châtié. Aussi quand la revue Le Crapouillot, au printemps 1985, remit le couvert de la calomnie pour accuser le « colonel communiste Guingouin » d’être responsable d’un millier d’exécutions sommaires, il m’envoya vers cette banlieue de Troyes où vivait dans une sorte d’exil national le premier maquisard de France.

    « Le combat pour la mémoire et pour l’honneur du colonel Guingouin, résistant limousin » : l’article parut dans l’édition du Monde du 8, datée 9 juillet 1985, soit deux jours avant l’attentat contre le Rainbow Warrior qui marqua le début de l’affaire Greenpeace, évoquée dans mon précédent billet. Décidément, curieux été 1985… Tout en contestant farouchement, faits après faits, les accusations de ses détracteurs, Guingouin assumait sans hypocrisie la violence du combat libérateur. Nous avions évoqué ensemble le souvenir du massacre nazi d’Oradour-sur-Glane qui est toujours là pour rappeler ce que fut l’extrême dureté de la guerre en Limousin.

    Mon article faisait droit à sa protestation contre ce « retournement des valeurs où résistants et collaborateurs sont jugés à même enseigne », « à cet air du temps qui érode la mémoire et met sur le même pied la résistance au nazisme et l’engagement fasciste ». S’ensuivit une correspondance régulière, entrecoupée d’appels téléphoniques, à l’exemple de cette lettre du 17 avril 1989 où il me demande si je peux l’aider à trouver un éditeur pour son livre de témoignage paru en 1974, Quatre Ans de lutte sur le sol limousin, que la maison Hachette refusait de rééditer alors qu’il était épuisé.

    Dans ses lettres, ses appels et ses discours annuels, notamment lors de la commémoration en juillet de la bataille du mont Gargan de juillet 1944, « Mon colonel » Guingouin ne cessait de s’alarmer pour l’avenir, s’inquiétant avec prescience et lucidité « de la désillusion des masses populaires et du chômage toujours accru », tandis que les idéologies barbares faisaient retour. Dès lors, et plus que jamais, « rendre la mémoire au peuple est une nécessité », répétait-il. Rendre, c’est-à-dire donner en retour. Faire don et honorer sa dette.

    C’est ce que vous ferez, je l’espère, mardi soir, en regardant Le Grand Georges sur France 3. En attendant, vous pouvez visionner cet hommage poétique à celui que les campagnes du Limousin appelaient et continent encore de nommer Lou Grand :

    « Le Grand Georges » un téléfilm sur Georges Guingouin « le premier marquisard de France » diffusé sur France 3 le 8 janvier 2013

    Georges Guingouin méritait mieux

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    cliquez sur le texte pour l'agrandir

     

    Merci à Henri sans qui la publication de cet article n'aurait pas été possible

     

    Site de L'ECHO

     

    http://eldiablo.over-blog.org

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  • Politiques antimilitaristes et anticoloniales de l’Internationale communiste (1919-1926)


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  • « Deux siècles de luttes. Une brève histoire du mouvement socialiste et ouvrier en Suisse »

    Ecrit par deux journalistes de « Gauchebdo », Jérôme Béguin et Pierre Jeanneret, et édité par notre publication, « Deux siècles de luttes » revient sur le long combat des organisations ouvrières et de leurs membres pour l’amélioration des conditions de vie. A paraître à la mi-décembre et à commander dès maintenant.

    Le progrès social ne s’est pas fait tout seul. Salaires décents, congés payés, vacances, assurances accident et chômage, etc., sont autant de conquêtes sociales arrachées de haute lutte. Luttes qui ont pris d’abord la forme de révoltes spontanées, comme lorsque les artisans à domicile, privés de leur gagne-pain par la révolution industrielle, se sont appliqués à détruire les machines des fabriques. Mais rapidement, sur le terrain, les forces vives de la résistance ont compris l’importance de s’organiser, à travers des syndicats, coopératives de consommation et de production et autres partis politiques qui, eux-mêmes, s’appuyaient sur les idées et théories de penseurs dits « utopiques », socialistes chrétiens ou laïques, anarchistes et communistes. Ces luttes ont souvent pris le caractère d’un affrontement entre le patronat et la classe ouvrière : ce furent les nombreuses grèves, occultées dans l’histoire suisse officielle, et dont la plus fameuse reste celle de novembre 1918. Elles ont revêtu aussi un aspect culturel, avec l’élaboration d’une contre-culture prolétarienne, reposant sur de nombreuses sociétés ouvrières, et qui s’est incarnée dans ce qu’on a appelé les « forteresses du prolétariat » : les Maisons du Peuple.

    Après les conditions d’existence très dures, voire impitoyables du 19e siècle, un relatif mieux-être est apparu dans les années vingt. Mais celui-ci fut vite remis en question par la Grande Crise des années trente, à laquelle le mouvement socialiste tenta d’apporter des remèdes. Quant au fantastique essor de la Suisse qui a suivi la Seconde Guerre mondiale, il n’a pas manqué d’amener de nouveaux problèmes, comme la cherté de la vie – notamment du logement – et la montée en puissance de l’extrême droite, qui a utilisé la présence dans le pays d’une maind’oeuvre étrangère nombreuse pour attiser la xénophobie. Depuis le krach pétrolier des années septante, nous vivons une succession de périodes de prospérité et de crises, rendues plus aiguës par les politiques néolibérales de la bourgeoisie, qui entraînent une forte précarité de l’emploi. C’est dire que, si les conditions de vie de la population suisse se sont incontestablement améliorées depuis un siècle, la lutte n’est pas terminée ! Sur le plan politique, celle-ci a été notamment été menée, pendant la période considérée, par le Parti socialiste, le Parti communiste et le Parti suisse du Travail.

    Ce petit livre ne prétend pas être un ouvrage académique. Il se veut d’abord un hommage aux femmes et aux hommes qui ont lutté pour plus de justice, de dignité, d’égalité, de fraternité. Ses auteurs espèrent qu’il sera utile, comme rappel historique, à celles et ceux, en particulier dans les jeunes générations, qui sont décidés à reprendre le flambeau et à continuer le combat.

    Pierre Jeanneret et Jérôme Béguin, Deux siècles de luttes. Une brève histoire du mouvement ouvrier et socialiste, Editions Gauchebdo, 64 pages, 46 illustrations, en librairie à la mi-décembre au prix de 25 frs et sur souscription à 20 frs ci dessous.

    Table des matières

    La révolution industrielle est sur les rails
    La rude condition ouvrière au 19e siècle
    Les socialismes utopiques
    L’anarchisme s’installe dans les Montagnes
    Les origines du socialisme en Suisse romande
    Christianisme social et socialisme chrétien
    Les coopératives de production se passent de patrons
    Les rituels de la culture ouvrière
    La Maison du Peuple, « cathédrale du prolétariat »
    La grève générale de 1918 secoue la Suisse
    La fondation du Parti communiste suisse
    La grande crise des années trente
    La naissance du Parti suisse du Travail
    La « Paix du travail » et l’intégration politique du Parti socialiste
    Ces trente ans qui ont transformé la classe ouvrière
    Une fin de siècle d’effervescence idéologique
    Bibliographie

    Les auteurs

    Docteur ès Lettres en histoire, Pierre Jeanneret a été maître d’histoire et de français dans un gymnase vaudois. Ancien président de l’Association pour l’étude de l’histoire du mouvement ouvrier (AEHMO), il est l’auteur de nombreux ouvrages, contributions et articles dans ce domaine, ainsi que de travaux d’ethnographie rurale. Il a publié, entre autres, Dix grandes figures du socialisme suisse (PSV 1983 et 1992), Histoire du Parti socialiste vaudois (1890-1950) (PSV 1982), Léon Nicole et la scission de 1939. Contribution à l’histoire du Parti socialiste suisse (FNRS 1986/87), Un itinéraire politique à travers le socialisme en Suisse romande. La vie du Dr Maurice Jeanneret-Minkine (1886-1953) (L’Aire 1991), Popistes. Histoire du Parti Ouvrier et Populaire Vaudois (1943-2001) (en bas 2002).

    Journaliste à Gauchebdo, Jérôme Béguin est l’auteur de L’extrême droite genevoise. Des origines à nos jours (Cabédita 2007).

    http://www.gauchebdo.ch/?Deux-siecles-de-luttes-Une-breve


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  •  

    L'association "Comité pour une Nouvelle Résistance-CNR"organise le vendredi 30 novembre 2012 à 18h30 dans la salle FSGT 27 rue Smolett, NICE, une conférence de Michel Etiévent sur:
               
             "Ambroise Croizat ou l'invention sociale"

    imagesoko.jpg Le conférencier Michel Etiévent est un spécialiste d'Ambroise Croizat et de la sécurité sociale.
    Michel Etiévent, écrivain, historien, auteur d’une quarantaine d’ouvrages (Vies de marcel Paul, de Guy Môquet…) retrace au fil de sa conférence, le chemin de l’un des grands inventeurs sociaux du 20 ème siècle: Ambroise Croizat. 
    Au fil de sa biographie, il raconte son enfance ouvrière, son engagement, ses luttes et son combat pour la dignité. On vit à ses côtés les grandes heures de l’histoire sociale française, l’aventure du Front Populaire, la Résistance, la Libération. 
    Peu à peu s’inscrit le fabuleux héritage social qu’il nous a légué. Ambroise Croizat, ministre communiste du travail, bâtira entre autres la sécurité sociale, les comités d’entreprises, sera à l’origine de la Médecine du travail, des conventions collectives, des statuts des mineurs et d’EDF GDF, de la généralisation de la retraite pour tous, de la fonction publique... 
    A l’heure des inquiétudes sur le devenir d’une protection sociale de qualité et de nos acquis sociaux, une longue et vivante promenade dans l’univers de ce personnage qui a su donner à notre pays le sens de la solidarité et de la dignité.
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    Le modèle social français est très sérieusement attaqué par les  prédateurs autorisés que sont les multinationales. Le pactole est gigantesque, 277milliard d'euros pour les dépenses de santé!!!. Ces dernières, les retraites,  etc..., échappent encore partiellement aux convoitises du grand capital. La Sécurité Sociale est crée à la Libération dans une France ruinée et pillée. Ambroise Croizat trace dès l’été 1943 les moutures de ce qui va devenir l’un des systèmes sociaux les plus enviés au monde. « Dans une France libérée, nous libèrerons le peuple des angoisses du lendemain ! » écrit-il le 14 janvier 1944.  


    "Les Maîtres de Forges", l'ancêtre du "MEDEF", malgré le choix de la défaite et une collaboration active avec l'Allemagne nazie, ils avaient quasi unanimement  préféré Hitler au front populaire, ont combattu cette avancée sociale pour les mêmes motifs qu'aujourd'hui à savoir: " l'impossibilité pour l'économie de supporter ces charges". Le combat de ce ministre communiste était tout sauf facile. Sa détermination a permis de créer la protection sociale que nous avons aujourd'hui et que nous avons le devoir de défendre devant les rapaces insatiables que sont les maîtres du monde.  


    Ces derniers utilisent le fardeau de la dette et la soumission de notre état nation aux diktats de la finance mondialisée et des marchés financiers pour nous dépouiller de ce bien commun. Comme le disait déjà Ambroise Croizat  «  Jamais nous ne tolérerons que soit rogné un seul des avantages de la Sécurité sociale… », nous devons donc retrouver le chemin de la dignité et du courage afin de défendre un des éléments essentiels de notre vivre ensemble.  


    L'urgence est là!  En 2012, la question du renoncement aux soins est devenue centrale.  

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    La question financière est la principale cause de renoncement aux soins, marque de la baisse générale du pouvoir d'achat des salariés et de la montée de la précarité.  La Sécurité Sociale est à reconstruire d'urgence ! Il y va de la justice sociale et de la santé publique !    La prédation financière des spéculateurs et la cupidité patronale doivent reculer devant l'intérêt général !   


    La stratégie de l'élite mondialisée est clairement expliquée dans un éditorial du journal «

    Challenge » le 4 octobre 2007. 

    281599 191746794214108 2492062 n

      Denis Kessler révèle le programme secret de la présidence Sarkozy qui est celui de l'oligarchie au pouvoir depuis trente ans dans cette Europe soumise à l'ordre ultralibéral sous la houlette de l'Union Européenne :    « Adieu 1945, raccrochons notre pays au monde ! ».  
    387770 220411661361187 100001770649973 502942« Le modèle social français est le pur produit du Conseil National de la Résistance. […] Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s’y emploie. Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d’importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité Sociale, paritarisme…
    A y regarder de plus près, on constate qu’il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Et est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil National de laRésistance ».  Jamais encore, on n’avait osé révéler l’envers du décor avec autant de cynisme. Denis Kessler ajoute également que :
      « L’architecture de la Libération s’identifie à des conquêtes sociales qui continuent de marquer la société française : la création de la Sécurité Sociale, la nationalisation des ressources énergétiques et de grands secteurs économiques, le droit de vote des femmes, l’instauration de nouveaux pouvoirs pour le monde du travail, est à l’évidence dépassée, complètement dépassée, inefficace et datée. La France doit s’adapter aux exigences internationales nouvelles.
    L’ensemble des réformes économiques et sociales mises en place au moment où la France venait de se libérer de l’occupation nazie  et du régime fasciste de Vichy ont été rendues possibles grâce à un pacte politique entre les gaullistes et les communistes ».
    telechargement--46-.jpg 395210 238894302846256 100001770649973 545630 1293454161 nAmbroise Croizat le bâtisseur de la Sécurité sociale (l’Humanité) Ouvrier métallurgiste à treize ans, député communiste du Front populaire, il participe à l’élaboration, dans la clandestinité, du programme du Conseil national de la résistance qui débouche, à la libération, alors qu’il est ministre du Travail, sur la création de la Sécurité sociale. La ville de Paris lui rend hommage, mardi, en inaugurant une place à son nom.
    « Jamais nous ne tolérerons qu’un seul des avantages de la sécurité sociale soit mis en péril. Nous défendrons à en perdre la vie et avec la plus grande énergie cette loi humaine et de progrès. » Cette phrase, prononcée par Ambroise Croizat lors de son dernier discours à l’Assemblée nationale, le 24 octobre 1950, sera mardi le fil rouge de l’inauguration de la place qui est lui est enfin dévolue au cœur de Paris [1]
    Un slogan brûlant d’actualité à l’heure du détricotage des acquis et qui sonne comme un hommage à un parcours qui a fait du « bâtisseur de la Sécurité sociale », l’un de ceux qui ont forgé la dignité de notre identité sociale. Il faut rappeler ce chemin entamé un 28 janvier 1901, dans l’éclat des fours de Savoie ou son père, Antoine, est manœuvre. En cette aurore du siècle, dans la cité ouvrière de Notre-Dame-de-Briançon, on vit la misère qui court les pages de Germinal. Pas de Sécurité sociale, pas de retraite. L’espoir, c’est le père d’Ambroise qui l’incarne. Fondateur du syndicat CGT, il lance la première grève pour une protection sociale de dignité.
    Il l’obtient mais de vieilles revanches l’invitent à s’embaucher ailleurs. 1907. Ugine, autre grève, errance obligée vers Lyon. C’est là qu’Ambroise prend le relais du père. Á treize ans, il est ajusteur. Derrière l’établi, les mots du père fécondent : « Ne plie pas, petit. Le siècle s’ouvre… » Ambroise adhère à la CGT. Á dix-sept ans, il anime les grèves de la métallurgie. Reste à faire le pas. Celui de Tours, ou il entre au PCF. « On le voyait partout, dit un témoin, devant les usines, au cœur d’une assemblée paysanne. Proche du peuple d’ou il venait. »
    Antimilitarisme, anticolonialisme tissent les chemins du jeune communiste. 1927. Il est secrétaire de la fédération des métaux CGTU. « Militant ambulant », un baluchon de Vie ouvrière à vendre pour tout salaire. Commence un périple ou il anime les révoltes de Marseille et du Nord, tandis que sur le terreau de la crise germe le fascisme. « S’unir, disait-il, pas unis, pas d’acquis ! »
    Ces mots, il les laisse au cœur des luttes ou se dessinent les espérances du Front populaire. En 1936, Ambroise est élu député du PCF dans le 14e arrondissement. Il impose la loi sur les conventions collectives. Présent à Matignon, il donne aux accords du même nom, la couleur des congés payés et de la semaine de quarante heures. Vient l’année noire, 1939. Arrêté le 7 octobre avec trente-cinq autres députés communistes, il est incarcéré à la Santé. Fers aux pieds, il traverse quatorze prisons avant de subir les horreurs du bagne d’Alger.
    Libéré en février 1943, il est nommé par la CGT clandestine à la commission consultative du gouvernement provisoire autour du général de Gaulle. Là, mûrissent les rêves du La pl&ace Ambrouse Croizat se situe dans le 14è arrondissement de Paris, Conseil national de la résistance (CNR). La Sécurité sociale, bien sûr, dont le postulat colore le programme de mars 1944 : « Nous, combattants de l’ombre, exigeons la mise en place d’un plan complet de sécurité sociale vivant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence dans tous les cas ou ils sont incapables de se le procurer par le travail avec gestion par les intéressés et l’État. »
    images23654.jpg Á la tête d’une commission de résistants, Ambroise trace dès l’été 1943 les moutures de ce qui va devenir l’un des systèmes sociaux les plus enviés au monde. « Dans une France libérée, nous libérerons le peuple des angoisses du lendemain ! » écrit-il le 14 janvier 1944. C’est cette réflexion collective, mûrie par François Billoux, ministre de la Santé, qui aboutit à l’ordonnance d’octobre 1945. Le texte écrit, reste à bâtir. Le chantier débute en novembre 1945, quand il est nommé au ministère du Travail.
    Centre trente-huit caisses sont édifiées en deux ans sous sa maîtrise d’œuvre par un peuple anonyme après le travail ou sur le temps des congés. P. Laroque, technicien chargé de la mise en place du régime, déclarait en 1947 : « En dix mois et malgré les oppositions, a été construite cette structure solidaire alors que les Anglais n’ont pu mettre en application le plan Beveridge, qui date de 1942, qu’en 1948. Il faut dire l’appui irremplaçable d’Ambroise Croizat. Son entière confiance manifestée aux hommes de terrain est à l’origine d’un succès aussi remarquable. »
    Rappelons combien le rapport de forces de l’époque permit la naissance de l’institution : un PCF à 29 % ; 5 millions d’adhérents à la CGT, qui a joué un rôle fondateur ; une classe ouvrière grandie par l’héroïsme de sa résistance. Là ne s’arrête pas l’héritage. Ambroise laisse à l’agenda du siècle ses plus belles conquêtes : la généralisation des retraites, des prestations familiales uniques au monde, les comités d’entreprise, la médecine du travail, les statuts des mineurs et des électriciens et gaziers (cosignés avec M. Paul), la prévention dans l’entreprise, la reconnaissance des maladies professionnelles… «  Jamais nous ne tolérerons que soit rogné un seul des avantages de la Sécurité sociale… »
    Un cri répété demain, place Ambroise Croizat, pour que la Sécurité sociale ne soit pas une coquille vide livrée au privé mais demeure ce qu’Ambroise a toujours voulu qu’elle soit : un vrai lieu de solidarité, un rempart contre le rejet et l’exclusion. Ambroise meurt en février 1951. Ils étaient un million à l’accompagner au Père-Lachaise. Le peuple de France, « celui à qui il avait donné le goût de la dignité », écrivait Jean-Pierre Chabrol.  


    Michel Etiévent (*)
    (*) Auteur d’Ambroise Croizat ou l’invention sociale et de Marcel Paul, Ambroise Croizat, chemins croisés d’innovation sociale. Livres disponibles auprès de l’auteur, 520 avenue des Thermes, 73600 Salins-les-Thermes (25 euros l’un + 5 euros de port l’unité).

     


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