• Un Autunois combattant de la Commune de Paris

    Jules Miot est né à Autun (Saône-et-Loire) en 1809 . Pharmacien, élu le 26 mars dans le 19è arrondissement avec 5520 voix. Condamné à mort par contumace se réfugie en Suisse.

    Portail de l'action des Elus et de la vie citoyenne

    Jules est le fils de Claude Miot, pharmacien et de Marie Duchemin. La famille demeure Terrasse du Champ de Mars où l' officine s'ouvre à l'angle des actuelles rues du général Demetz et aux Cordiers dans un local remplacé depuis par un immeuble moderne qui abrite aujourd'hui une boutique de vêtements.

    Claude Miot, Haut-Marnais de Langres, s'est installé dans la cité éduenne dans les dernières années du siècle révolutionnaire. Il y a rencontré sa future épouse, de douze ans sa cadette, originaire de Moulins-Engilbert. Il l'épouse en novembre 1808. Au milieu des années 1820, le couple Miot qui a désormais trois enfants, Jules l'aîné, Amélie Madelaine née en 1811 et Jean-Baptiste né en 1812, quitte Autun pour retourner « chez Marie » à Moulins-Engilbert. C'est dans cette cité que Jules, après ses études, succède à son père.

    Jules est dévoré par la politique. Mais, contrairement à ses pairs, le jeune notable ne rejoint pas les partisans de la libérale Monarchie de Juillet qui compte dans la ville voisine de Château-Chinon l'une des personnalités les plus en vue du régime en la personne d'André Dupin, président de la Chambre des députés. Nostalgique de la Grande Révolution qui a balayé l'Ancien Régime quarante ans plus tôt mais dont les conquêtes ont été finalement reprises par la classe dirigeante, le jeune franc-maçon rêve d'une République sociale. Élu du conseil municipal en 1834, il défend « un système où tout appartiendra à tous le plus équitablement possible et où le salaire sera remplacé par l'association » (1) .

    Jules Miot voit donc arriver avec ferveur la Révolution de 1848 à l'avènement de laquelle il a travaillé sous la surveillance des autorités préfectorales. Il est élu maire de Moulins-Engilbert puis député en 1849. Mais les élections législatives qui le portent à l'Assemblée consacrent dans le pays le Parti de l'Ordre qui portera Louis-Napoléon à la présidence de cette IIe République naissante. Et lorsque ce Bonaparte organise son Coup d'État, Jules Miot figure sur les listes des personnes à neutraliser. Il est arrêté à Paris au petit matin du 2 décembre 1851 puis déporté en Algérie à la redoute de Sebdou dans l'Oranais.

    Libéré par l'amnistie du 15 août 1859, Jules Miot ne revient pas dans le Morvan. C'est à Paris, rue de Rivoli qu'il rouvre une pharmacie. Et renoue avec l'activisme politique. Nullement abattu par ses sept années de déportation, Jules Miot reprend la lutte contre le régime impérial. Accusé d'être l'instigateur d' une société secrète ayant pour objectif d'enlever Napoléon III, il est à nouveau arrêté et condamné à trois années de prison pour complot en 1861.


    Peine purgée il s'installe à Londres et adhère à l' Association Internationale des Travailleurs (Première Internationale) à l'origine des divers mouvements socialistes du XXe siècle.

    A la chute du Second Empire, Jules Miot rentre à Paris où il est nommé maire du VIIIe arrondissement en novembre 1870. Le peuple de Paris, craignant d'être trahi par le gouvernement Thiers installé à Versailles proclame la Commune. Jules Miot est élu le 26 mars 1871 au Conseil de la Commune par le XIXe arrondissement et siège à la commission de l'Enseignement. Le 28 avril, le « vieux jacobin » nostalgique de 1793 propose la création du Comité de Salut public destiné à organiser la défense contre les Versaillais.


    La Commune de Paris exerça son pouvoir durant deux mois, du 18 mars 1871 jusqu'à la « semaine sanglante », effroyable guerre civile au coeur de la capitale à l'issue de laquelle les troupes versaillaises, commandées, ironie de l'histoire, par un autre Autunois, le maréchal Patrice de Mac-Mahon, écrasèrent l'insurrection: 30 000 tués au combat ou fusillés dans Paris en ruine. La reprise en main par le gouvernement d'Adolphe Thiers s'accompagne d'une terrible répression: 38000 communards sont emprisonnés et 7000 autres déportés au bagne.

    Jules Miot réussit à quitter Paris et se réfugie à Genève. Il est condamné à mort par contumace par le conseil de guerre le 11 septembre 1872. Il rentre en France après l'amnistie du 19 juin 1880. Mais il ne reverra pas le Morvan: c'est à Adamville (aujourd'hui Saint Maur des Fossés) qu'il décède le 9 mai 1883.
    Jules Miot est enterré au Père Lachaise, 52e division.

    source http://www.gensdumorvan.fr/

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_Miot 

     


    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :