• PSA Aulnay : une saignée pour l’emploi, un malheur pour les salariés, du bonheur pour les actionnaires !

    La direction de PSA Peugeot-Citroën vient d’annoncer la fermeture en 2014 du site d’Aulnay sous bois (Seine-Saint-Denis), où travaillent 3 300 salariés et la suppression de 8 000 emplois au total sur le territoire national. Les conséquences de cette annonce violente iront bien au-delà, la fermeture d’Aulnay s’accompagnera de la perte supplémentaire de 7 000 emplois induits parmi les entreprises de sous-traitance et de maintenance.

    Alors qu’il passait son temps à nier ce projet odieux, depuis la révélation par la CGT, il y a un an, d’un plan de restructuration d’ampleur, Philippe Varin, administre sans ciller, une saignée pour l’emploi, annonciatrice de malheur pour les salariés d’Aulnay et des autres sites de Citroën. PSA s’inscrit dans la vague des licenciements boursiers, que les grands groupes du CAC40 gardaient sous le coude pour ne pas polluer le débat présidentiel. Les marchés financiers encouragent cyniquement cette attaque en rafale contre l’emploi, le court de l’action PSA augmentant aujourd’hui à 11H de 3,23%.

    La direction de PSA prétexte de l’insuffisance des ventes de véhicules pour appuyer sa décision. Il n’en est rien ! Il reste à produire 450 000 Citroën C3 jusqu’à la fin de la commercialisation de ce véhicule, soit trois années de production. L’usine d’Aulnay est donc pérenne jusqu’en 2016, ce qui permettrait d’organiser la mise en production d’un nouveau véhicule et de garantir l’avenir de ce site historique.

    Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, demande un rapport d’expertise, devant l’aider à préparer le plan de soutien à la filière automobile qu’il annoncera à la fin du mois.

    Pour ce qui nous concerne et sans attendre, nous exigeons une opposition ferme de l’état à la fermeture de ce site industriel et la perte de ses 3 300 emplois. Pour les élu-e-s et militant-e-s PCF, l’heure est au développement d’une mobilisation avec les salariés et toutes les forces vives du département. Nous serons à leur côté, aujourd’hui à 14H, devant l’usine d’Aulnay-sous-Bois.

    Hervé Bramy, secrétaire départemental du PCF

    PSA Aulnay: "La décision de fermer le site a été prise en 2010"

    Depuis deux ans, PSA savait qu'il allait fermer son usine d'Aulnay. C'est ce que révèle Philippe Julien, secrétaire du syndicat CGT de PSA Aulnay, dans l'Humanité Dimanche de cette semaine. L'entretien a été réalisé avant les annonces du constructeur automobile française de ce jeudi matin.

    HD. Dans une grande partie des médias, la fermeture de l’usine d’Aulnay est présentée comme inéluctable ? Est-ce votre avis ?

    Philippe Julien. Une partie de la presse nous a effectivement déjà enterrés vivants. Pourtant il n’y a aucun argument valable pour justifier la fermeture. On évoque la baisse des ventes. Mais PSA ne peut décider de fermer une des cinq usines de montage qu’il a en France sous prétexte d’une baisse du marché depuis le début de l’année, alors que cette chute intervient après deux années exceptionnelles, 2010 et 2011. En une dizaine d’années, PSA a augmenté son chiffre d’affaires en proportion de ses ventes de 41 à 61 milliards d’euros en 2011. Les effectifs ont baissé et la productivité a augmenté. Et ça ne serait pas rentable ? L’autre argument avancé, c’est une prétendue surcapacité, mot repris en boucle par les « experts » sans que rien ne soit jamais démontré. La direction a même affirmé qu’Aulnay ne marchait qu’à 50 % de ses capacités, alors que l’on fabrique 700 véhicules par jour, c’est-à-dire 100 % de la capacité d’une ligne de montage.

     

    HD. Si l’on en croit le document envoyé anonymement à la CGT en juin 2011, la décision de fermeture aurait de toute façon été prise en 2010, une excellente année pour PSA.

    Philippe Julien. Oui, effectivement, selon ce document la décision a été prise en janvier 2010. Elle est peut-être même antérieure. C’est donc sans rapport avec l’évolution du marché. Le calcul de la direction, c’est qu’en « saturant » les autres usines de montage – je n’emploie pas ce mot par hasard, c’est celui qui était utilisé dans le document – on peut augmenter la productivité de manière très importante. En vérité, les voitures continueront à être fabriquées, mais au lieu de l’être dans cinq usines elles le seront dans quatre.

     

    HD. La direction du groupe invoque la nécessité de baisser les coûts de fabrication des modèles du segment B, dont la C3, fabriquée à Aulnay. Mais quels sont ces coûts de fabrication ?

    Philippe Julien. C’était le premier argument de la direction pour fermer Aulnay : une marge insuffisante sur les petites voitures. Argument qu’elle a laissé tomber quand on lui a demandé le niveau de ses marges par modèle, sur l’ensemble des gammes fabriquées. L’un des problèmes, c’est le manque de transparence de la direction. D’où la nécessité de dispositifs permettant aux salariés de pouvoir contrôler réellement les comptes de l’entreprise, les coûts, les prix de revient.

     

    HD. Depuis quelques années, la menace de fermeture semble passer d’un site à l’autre. Après Rennes, Aulnay…

    Philippe Julien. C’est une technique de management. Depuis une dizaine d’années, il y a mise en concurrence des sites entre eux. On crée le doute. Chaque site est ainsi déstabilisé. Auparavant, chaque site savait à l’avance quel type de voiture lui serait attribué. La direction dit : « Aujourd’hui vous fabriquez tel modèle, mais après on ne sait pas. On réfléchit, on verra si vous êtes performants. » C’est une manière d’accroître l’exploitation des salariés.

     

    HD. La CGT alerte depuis plus d’un an sur les plans de la direction. Qu’ont fait les pouvoirs publics ?

    Philippe Julien. Dès qu’on a eu le document, on a alerté l’État. Puisque l’État, contrairement à ce qu’on entend un peu partout, a les moyens d’intervenir. Le code du travail lui permet de nommer des médiateurs pour intervenir dans un conflit du travail. Surtout, l’État a versé des centaines de millions d’euros d’aides au groupe PSA et même, il y a 2 ans, un prêt de 3 milliards à taux préférentiel. Par exemple, à travers les conventions APLD (activité partielle de longue durée – NDLR), qui en théorie sont là pour éviter les licenciements, l’État augmente sa participation au financement du chômage partiel, et l’employeur s’engage en contrepartie au maintien de l’emploi. PSA a signé des dizaines de conventions de ce type. Qu’attend l’État pour les faire respecter ? Au lieu de cela, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, se contente de demander au groupe de clarifier ses intentions. Il n’y aurait que le ministre qui ne les connaisse pas ! Et s’il lui manquait quelque chose dans son arsenal juridique, le gouvernement a aujourd’hui tous les moyens pour faire voter des lois qui soient favorables aux salariés. Entre autres d’interdiction des licenciements.

     

    HD. Peut-on chiffrer le total des aides reçues par PSA ?

    Philippe Julien. Nous n’obtenons que des données partielles, au compte-gouttes. Mais l’État peut connaître ce montant : aides à l’APLD, prime à la casse, aides pour des études sur la voiture électrique et la voiture hybride, argent versé au titre de la formation, exonérations de cotisations sociales, défiscalisation des heures supplémentaires, aides à la recherche et au développement, etc. On serait curieux de connaître le total. On accuse souvent les salariés d’être des assistés, on voit que de grands groupes le sont complètement !

     

    HD. Il y a un CCE extraordinaire le 12 juillet. Un autre programmé le 25, juste avant les congés, qui démarrent le 27 juillet. Va-t-on vers un plan de sauvegarde (PSE) de l’emploi à Aulnay ?

    Philippe Julien. Pour la première réunion aucun document n’a été remis à l’avance, contrairement à ce que prévoit la loi. Ils seront transmis en séance aux représentants du personnel. Ce qui, outre le choix des dates, juste avant les congés, montre que la direction craint la réaction des salariés. Les décisions prises seront-elles soumises au vote du CCE le 25 juillet ? On n’en connaît pas encore l’ordre du jour. Tout le monde a compris maintenant que la direction préparait la fermeture de l’usine. Elle se cale d’ailleurs sur le calendrier prévu dans le document que nous avons rendu public. C’est la fin d’un an de mensonges, au moins sur ce terrain. Mais l’objectif, c’est de fermer Aulnay, comme Melun (Seine-et-Marne) et Asnières (Hauts-de-Seine), sans PSE. Pour la direction, c’est encore trop cher ! Et cela l’obligerait à négocier avec les syndicats. La direction compte fermer Aulnay dans le cadre de la GEPEC, la gestion prévisionnelle des effectifs et des compétences, qui normalement n’est pas prévue pour fermer des entreprises mais au contraire pour éviter les licenciements.

     

    HD. Quel est l’état d’esprit des salariés ?

    Philippe Julien. Plusieurs centaines d’entre eux sont prêts à se mobiliser pour sauver leur emploi, même si d’autres hésitent encore à entrer dans une lutte collective. Les 4 et 5 juillet par exemple, les salariés de la peinture – un secteur qui fait rarement grève – ont arrêté le travail. Le journal « les Échos » a titré récemment « Comment désamorcer la bombe d’Aulnay ? » (le 29 juin – NDLR). Comme si c’était la seule préoccupation, et pas de préserver l’emploi ! Effectivement, 3 000 salariés unis pour mener une lutte collective, qui peuvent s’adresser aux autres salariés dans la même situation, mais aussi à ceux qui restent au travail soumis à des efforts croissants de productivité, des baisses de salaire… c’est une bombe. Nous avons bien conscience que nous ne sommes pas les seuls salariés menacés. Dans le groupe PSA, il y a de nombreux licenciements, des suppressions de poste dans tous les sites. C’est la même chose pour toute la filière automobile, pour les équipementiers. Le fait que nous soyons une grosse usine en région parisienne nous donne la responsabilité de porter haut et fort la revendication du maintien de l’emploi, de l’interdiction des licenciements, de la répartition du travail entre toutes les usines.

     

    La fermeture est actée, les promoteurs s'activent sur la future dépouille

    Ce que tout le monde savait depuis longtemps, la direction de PSA le confirme ce matin dans un communiqué de presse, l’usine d’Aulnay comme celle de Rennes fermera d’ici 2014.

    C’est un cataclysme supplémentaire pour l’emploi industriel et un coup très dur pour les 8000 salariés et leurs familles ainsi que les employés indirects. 

    Les salariés sont restés mobilisés en permanence car eux ne doutaient pas de cette issue tragique. Certains avaient déjà remarqué que l’usine se vidait tout doucement de sa substance, les salariés puis les machines.

    Le député de l’époque Gérard Gaudron recommandait dans son rapport remis au gouvernement Fillon, la reconversion immédiate du site et des salariés. 

    La droite annonçait déjà au Parisien du 11 mai « il y a une usine de construction automobile de trop en France ».

    Les élus communistes et les militants du Front de Gauche d’Aulnay et du Département condamnent cette décision de fermeture du site et s’inquiètent de l’avenir de ces milliers de personnes.

    C’est encore plus scandaleux lorsqu’on entrevoit des promoteurs immobiliers venir frapper à la porte de la ville d’Aulnay-sous-Bois, après l’annonce d’une DUP possible par le Maire.

    Quel devenir du site ? Quels plans déjà dans les tiroirs ? Comment ne pas mettre en corrélation les projets du Grand Paris et l’implantation d’une gare avec les appétits des spéculateurs y compris ceux de PSA qui y voit un juteux marché.

    La spéculation va bon train tandis que des hommes et femmes sont en colère et pleurent sur leur avenir qui s’assombri.

    Les salariés en lutte depuis de nombreux mois ont tout notre soutien car l’avenir de l’automobile dans le Département est une nécessité, il ne faut rienlâcher.

    C’est une bataille nationale d’importance qui doit interpeller le Président de la République et le Ministre de Relance Productive.

    Les militants et les élus communistes d’Aulnay-sous-Bois donnent aux habitants et aux salariés rendez-vous dès début septembre pour poursuivre la mobilisation de tous et construire ensemble les perspectives industrielles du site.

    En ce sens nous répondons à l’appel des représentants des salariés qui se sont exprimés cette après-midi devant l’usine.



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      Notre histoire sociale le montre, les conflits dans le monde du travail l'ont emporté sur les compromis entre patronat et syndicalisme. Mais aujourd'hui, comme si la société actuelle était juste et apaisée, sans aucune exploitation des plus forts sur les plus faibles qui sont la multitude, politologues, sociologues ou économistes en chambre s'en prennent à ceux qui feraient primer le conflit, ces rétrogrades. Par contre, les mêmes louent le réformisme charpentant certains syndicats français prêts, non pas pour changer l'état de la société, mais à humaniser le capitalisme. Oui, nous sommes au 21e siècle et l'histoire s'est arrêtée avec la chute du mur de Berlin. Plus de luttes de classes ni de drapeaux rouges de la contestation violente, mais l'Union sacrée autour d'une table pour sauver l'entreprise et donc le pays.

     

      C'est oublier que, particulièrement en France, les tenants du pouvoir et le patronat, qui naît pour s'établir en maître absolu, ont réprimé par le sang, la prison, les amendes, l'exil ou la déportation tous ceux se réclamant de l'émancipation du genre humain. Pour aller vite, il y eut la loi Le Chapelier de 1791 interdisant la grève et le syndicalisme, le livret ouvrier de Napoléon qui lui survivra longtemps en imposant au travailleur d'être constamment fiché par les forces de l'ordre. il y a la légalisation des syndicats en 1884, mais ses dirigeants doivent se dénoncer toujours aux forces de l'ordre; le syndicalisme est interdit dans la Fonction publique jusqu'à la Libération; et, lors d'une manifestation ouvrière, les organisateurs doivent se faire connaître à la police.

      Il faut 1968 et les évènements sociaux du printemps pour que le droit syndical soit enfin reconnu à l'entreprise. Encore faut-il savoir qu'il est toujours obligatoire de distribuer un tract syndical à "l'entrée et à la sortie du personnel". Et récemment, les syndicalistes cités en justice par le patronat ou les préfets de la République ne sont pas une vue de l'esprit.

     

      Aujourd'hui, les réunions entre employeurs et délégués du personnel ne sont pour la plupart qu'une chambre d'enregistrement du mal-être du monde du travail que les premiers ignorent complètement. Dans les grandes entreprises, les CE ne sont consultés (quand ils le sont) que quand le mal est fait. Dans les petites entreprises (la majorité en France), aucun droit institutionnel, même le plus mineur.

      Oui, le patronat reste hégémonique en France et entend conserver cette autorité absolue. Oui, dans notre pays, on est plus attentif aux groupes du CAC 40 qu'au sort des salariés.

      Dans cette situation sociale de la France, dès lors, rechercher un compromis (même positif) à tout prix, entre exploiteurs et exploités, est comme un emplâtre sur une jambe de bois.

    http://le-blog-de-roger-colombier.over-blog.com


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  • « Activité syndicale : le crime du siècle ? » (Collectif LBO)

    « Activité syndicale : le crime du siècle ? »Lettre ouverte à Monsieur le président de la République François Hollande. En ce jour de conférence sociale, nous nous félicitons de votre initiative et de votre intérêt pour les revendications syndicales; parmi les thèmes abordés, celui de la démocratie sociale nous paraît essentiel.

    Notre Collectif a porté dès 2006 dans le débat public la question des LBO* en France, attirant l’attention d’acteurs syndicaux, associatifs et politiques sur la question centrale de la transmission des entreprises, et sur les risques inhérents à ce type de montages. De multiples analyses comptables ont  montré, depuis, une déformation préoccupante de la répartition de la valeur ajoutée dans ces sociétés, au profit des actionnaires et au détriment des salariés et de l’investissement.

    • La prise de participation des fonds d’investissement dans de nombreuses entreprises ne laisse pas d’être inquiétante.

    Rappelons qu’en 2006 déjà, les entreprises sous le contrôle des fonds d’investissement généraient près de 10% du PIB français, contre 25% du PIB aux Etats-Unis. Cette forme de reprise d’entreprises représente un coût élevé pour nos finances publiques par l’incitation fiscale octroyée et soutenue par les gouvernements précédents, qu’il s’agisse de la déductibilité des intérêts de la dette LBO, de la niche dite « Copé » (évaluée de 4 à 22 milliards de manque à gagner pour l’Etat selon les sources), du crédit d’impôt recherche astucieusement détourné de sa finalité, de subventions publiques sans contreparties peu contrôlées et jamais remises en cause, voire même d’évasion fiscale.

    A cet égard, il n’est pas inutile de relever que la Cour des comptes, dans son rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques remis récemment à Monsieur le Premier Ministre, préconise de réexaminer « les dispositions du régime d’intégration fiscale des groupes de sociétés qui vont au-delà de la simple compensation des résultats bénéficiaires et déficitaires ».

    M. Philippe Marini, président de la commission des finances du sénat, soulignait d’ailleurs, lors de la séance du 6 décembre 2011, que le gouvernement de l’époque évaluait le rendement potentiel de l’écrêtement de la déductibilité des intérêts d’emprunt par rapport au résultat fiscal d’une entreprise à 17 milliards d’euros. Ces 17 milliards, offerts gracieusement aux actionnaires, pourraient utilement réintégrer les finances publiques en limitant le recours au surendettement des entreprises dans les opérations de LBO.

    • Vous recherchez des milliards, Monsieur la président ? Voilà où les trouver !

    Au sein des entreprises sous LBO, le creusement des inégalités salariales, le faible niveau d’investissement, les destructions inutiles d’activités et d’emplois qualifiés concourant à la désindustrialisation de notre pays, participent de préoccupations majeures pour notre économie, alors qu’investisseurs en capital et banquiers se partagent les fruits de ces opérations déstabilisantes.

    Ainsi, les entreprises sous LBO font régulièrement la une de l’actualité tout comme le « mur de la dette LBO » révélé par l’économiste Nouriel Roubini rejoint maintenant par la plupart des analystes financiers. Vous-même êtes intervenu, durant la campagne présidentielle, en soutien de salariés confrontés à cette logique de financiarisation outrée de l’économie.  S’agissant de la dette LBO, elle  présente un risque  majeur d’explosion  de nature « systémique » dès 2013-2014 !

    • Donner toute sa place à l’action syndicale et aux comités d’entreprise.

    Si votre mandat exige de relancer la croissance dans la justice et de redresser les finances publiques, il nécessite également, selon nous, de donner toute sa place à l’action syndicale et aux comités d’entreprise.

    La criminalisation des syndicalistes et la dépénalisation des patrons, renforcées depuis 10 ans par les lois Perben et Sarkozy, doivent être remises en cause immédiatement, constituant un préalable.
     
    Mais c’est bien dans l’octroi de nouveaux droits d’intervention que les comités d’entreprise pourront jouer pleinement leur rôle économique. Pour paraphraser Jaurès, il est d’intérêt public que le salarié français ne soit plus seulement un serf dans l’entreprise.

    Cette financiarisation des entreprises devenues de véritables marchandises, objets de spéculation, conduit  à des risques sociaux et politiques majeurs. Les abus de droit, les erreurs de gestion, la criminalisation des rapports sociaux, les infractions au code du travail, mis en oeuvre impunément par des patrons voyous, sur ordre d’actionnaires financiers – considérés par la loi comme irresponsables – contribuent au discrédit de nos institutions publiques et au rejet de la politique par une partie de nos concitoyens.

    • La finance a un visage, l'Etat a un visage. C'est souvent le même.

    Dans votre discours du Bourget, vous avez déclaré : "La finance, mon adversaire, n'a pas de visage et elle ne se présente pas aux élections".
    Cependant, comme l’a démontré l’universitaire Geoffrey Geuens, il existe une proximité sociologique croissante entre le monde économique et le monde politique, fusionnés en une même oligarchie qui a réussi à imposer de faux antagonismes. La finance a un visage, l'Etat a un visage. C'est souvent le même.

    Le fond d’investissement « Qualium », filiale de la Caisse des Dépôts et Consignations, en est une parfaite illustration : il est loin d’être exemplaire en matière de respect de la représentation salariée dans les entreprises où il détient des participations, alors même que l’institution publique au service de l’intérêt général, contrôlée par le Parlement, vise à l’exemplarité !

    Ainsi, si nous saluons votre initiative de vouloir limiter la rémunération des dirigeants des entreprises publiques, nous considérons que vous devez donner un signe fort à l’opinion, en reconnaissant la responsabilité et la culpabilité de l’Etat en matière de discrimination syndicale quand celle-ci est reconnue par la justice, et en ne soutenant pas comme vos prédécesseurs les procédures abusives pilotées par ces fonds prédateurs détenus ou financés, directement ou indirectement, par des entreprises publiques ou des subsides de l’Etat.

    • Une justice pour les salariés

    Il nous apparaît également comme prioritaire de renforcer les moyens d’une justice pour les salariés qui se doit d’être rapide et efficace, complétée d’une inspection du travail efficiente sur l’ensemble des territoires, et réaliser un audit social et environnemental sur tous les fonds d’investissement qui minent notre économie.

    Le pendant de la financiarisation de l’économie est la judiciarisation des relations sociales, souhaitée et encouragée par le patronat et les actionnaires. Cette judiciarisation qui inquiète et qui divise des organisations syndicales au plus haut niveau, constitue un véritable piège tendu aux salariés. Si elle révèle certes un échec de la solidarité entre salariés, elle est exacerbée par les modes de gestion individualisés et les crises à répétition, dont la finance est responsable, en l’absence de contre-pouvoirs démocratiques et d’institutions réglementaires fortes.

    Et si des organisations syndicales avec la « méthode CLERC », réussissent à faire condamner des directions pour discrimination syndicale, nous ne pouvons nous satisfaire de cette situation, étant donné le niveau des condamnations trop peu dissuasives tant sur le plan pénal que financier, et compte tenu des enjeux démocratiques et citoyens qui y sont associés.
    La judiciarisation ne peut être que temporaire sauf à souhaiter l’américanisation de notre justice et le renoncement à nos institutions républicaines héritées de la vie démocratique de notre pays.

    Monsieur le président de la République, il est donc urgent que la mission d’information sur les LBO, votée à l’unanimité par la commission des finances de l’assemblée nationale dès janvier 2007, démarre enfin et prenne la mesure de l’ampleur des dégâts causés par les fonds d’investissement à notre économie, nos emplois et nos finances publiques. Il serait même opportun que les députés nouvellement élus transforment cette mission en une véritable commission d’enquête, tant la question de la place et du rôle des fonds d’investissement dans notre économie est centrale.

    Ne laissez pas l’Association Française des Investisseurs en Capital, cette organisation professionnelle de fonds prédateurs de notre économie, continuer d’exercer son lobbying auprès de vous au détriment de notre pays, comme elle a commencé de le faire dans le cadre de la campagne électorale, et ne soyez pas dupe du changement opportun de son nom en « association française des investisseurs pour la croissance » !

    Le Collectif LBO se tient à votre disposition pour vous aider à concevoir des outils innovants de progrès favorisant la démocratie sociale dans les entreprises, permettant une redistribution plus équitable, favorisant l’investissement, et garantissant la pérennité des activités et des emplois lors des transmissions d’entreprises.

    Et surtout, Monsieur le président de la République, ne prenez pas le risque historique de laisser perdurer la criminalisation de l’activité syndicale dans notre pays !

    * LBO : de l’anglais « Leveraged Buy Out », opération financière de rachat d’entreprise à crédit


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  • PSA ou la fuite en avant du système capitaliste


    Le jeudi 28 juin, les salariés de PSA Aulnay se mobilisaient. En effet, depuis plus d’un an, des militants syndicaux prévoient la fermeture de l’usine pour 2014. Celle de Madrid semble aussi être une cible de la restructuration du groupe, dans un contexte de crise de surproduction qui touche l’ensemble de la branche. Ce jeudi 28 juin étaient présents des syndicalistes non seulement des usines PSA France, mais aussi ceux d’Opel Bochum, de GM Strasbourg et de PSA Madrid. Les stratégies de restructuration impliquent non seulement la destruction de capital (fermeture d’usines ou d’ateliers et licenciements), mais aussi une mise en question radicale des conditions de travail et salariales.

    Le quotidien économique français Les Echos écrivait le 28 juin 2012: «L’arrêt de la production automobile est désormais inéluctable à Aulnay-sous-Bois. Le constructeur et les collectivités font face à un défi inédit: déminer une situation sociale explosive et proposer une reconversion pour ce gigantesque site de 3000 salariés.»

    L’article continuait : «A côté des chaînes de la C3 se trouve un gigantesque espace désormais dédié à la logistique. Au fond de l’atelier, une zone de dépôt pour les pièces détachées a été rapatriée d’un autre bâtiment. Les restes d’une époque où Aulnay assemblait plus de 400’000 voitures par an sur deux lignes avant l’arrêt de la C2… Pour ceux qui ont connu l’usine en 2004, à l’époque où Aulnay figurait parmi les plus grosses unités de Peugeot-Citroën, le contraste est saisissant.»

    Le mercredi 4 juillet au soir un arrêt de travail s’est produit dans la cabine de peinture. Il a été déclenché par une douzaine d’intérimaires. Puis il a été suivi par d’autres salariés de l’atelier que leurs collègues de travail ont refusé de remplacer. Une grève partielle a donc commencé avec l’appui de SUD et de la CGT. Il faut savoir que sur les 3400 salariés de PSA-Aulnay, 300 sont des intérimaires. Cette grève intervient donc quelques jours avant la réunion extraordinaire du Comité d’établissement. Elle doit se tenir le 13 juillet. PSA-Aulnay risque d’être un test pour le gouvernement Hollande et certaines centrales syndicales françaises.

    S’il n’y avait pas en jeu le sort de milliers de salariés, l’affaire PSA serait presque ironique, car elle illustre toutes les hypocrisies passées, et malheureusement à venir, concernant la défense des emplois industriels:

    • Du discours présidentiel des états généraux sur l’industrie de mars 2010 qui promettait (tenez-vous bien chers lecteurs!) une augmentation de 25% de l’activité industrielle d’ici à 2015, la pérennisation de l’emploi et un gain de plus de 2% de la part française dans la production industrielle européenne!
    • De tous les tenants d’une Europe, pure zone de compétition et de libre-échange qui, pendant 25 ans, ont fait mine de croire à son innocuité en matière de développement économique et social.
    • De tous les naïfs qui pensaient pousser leurs «champions nationaux» (dont PSA) à devenir de parfaits prédateurs de la mondialisation, sans que ceux-ci remettent jamais en question leur attachement à la «défense du maillot».
    • De tous ceux qui ont fait semblant de ne pas entendre ce que leur annonçaient les salariés d’Aulnay et leurs organisations syndicales, ainsi que ceux de Sevelnord près de Valencienne, et bien d’autres tout au long des cascades de sous-traitance.
    Voici donc les résistants de la onzième heure qui s’agitent, gesticulent, discourent et même menacent, un peu comme Don Quichotte menaçait les moulins.

    La quête d’une dimension mondiale

    Le 26 novembre 2011, le Journal des Finances se demandait si PSA n’avait pas été «trop “bon citoyen” en délocalisant beaucoup moins et plus tard que Renault». Ah l’impatience légendaire de la Finance !
    Il suffisait d’attendre quelques semaines à peine pour que le partenariat stratégique avec Général Motors soit annoncé et que d’emblée la question de leurs surcapacités industrielles conjointes en Europe soit montrée du doigt. C’est désormais un milliard et demi d’économies qui est attendu grâce aux synergies.

    Le Journal des Finances croyait-il vraiment un instant que la «malheureuse» direction de PSA était encore sous l’emprise d’une mauvaise conscience patriotique? Sans doute pas. Mais prêcher le faux pour savoir le vrai est assez courant parmi les analystes financiers. D’autant qu’il faudrait être un peu niais pour confondre le désir incontestable de la famille Peugeot de conserver la majorité du capital (tout en l’ouvrant à General Motors) avec une volonté de conserver le caractère «français» du groupe. Les deux choses n’ont évidemment rien à voir et la «citoyenneté» de la holding familiale ne se matérialise plus que dans les retours d’ascenseurs qu’elle doit encore parfois à la puissance publique (Etat français). Pour le reste, que vive la mondialisation du groupe!

    Une mécanique infernale

    Il n’est pas même nécessaire d’attendre le document officiel de la direction de PSA sur l’avenir de ses sites européens. On sait d’avance qu’on y trouvera l’argument de la crise actuelle, la contrainte d’une Europe conçue comme un ring de boxe, la nécessaire course aux marchés asiatiques, l’impitoyable concurrence mondialisée, les paris périlleux sur les nouvelles motorisations…

    Le dossier Aulnay, c’est la quintessence du monde tel qu’il a été construit depuis 30 ans. C’est la représentation, en miniature, de la fuite en avant d’un système.
    Mais, ce que ne dira pas le document de PSA, c’est que la pérennité des emplois à Aulnay aurait nécessité d’inverser complètement la vapeur, il y a bien longtemps déjà. Car Aulnay c’est aussi le condensé d’une pathologie bien connue de la concurrence marchande: s’il lui faut détruire ainsi du capital (et des milliers d’emplois au passage), ce n’est pas seulement à cause de la crise et du fléchissement conjoncturel de la demande. C’est aussi et surtout parce que la bataille du marché et du profit se joue sur le couple investissement/gains de productivité! Or que s’est-il passé depuis 20 ans?

    • Première séquence: constitution d’une zone de libre-échange européenne; les grands groupes industriels se réorganisent dans ce nouvel espace, cherchent par l’investissement à optimiser cette nouvelle donne géopolitique; rationalisation, synergies, gains de productivité…
    • Deuxième séquence : ouverture vers l’Europe centrale; la conquête de ces marchés et l’opportunité d’y trouver une main-d’œuvre qualifiée et pas chère relance l’investissement (absorption de marques locales, nouveaux sites, explosion de la sous-traitance délocalisée…); gains de marge, hausse des profits et des dividendes. Renault qui distribuait à ses actionnaires autour de 18% de son résultat au début des années 2000 passe à 37% en 2007 juste avant la crise. PSA qui remontait 21% de son résultat en 2003 en remonte [vers les actionnaires] 40% en 2007!
    • Troisième séquence: l’histoire montre qu’avec ou sans la crise actuelle, cette course vers la surcapitalisation conduit immanquablement à des surcapacités de production. Autrement dit, la forme que prend la bataille pour le profit mène régulièrement à une irrationalité du dispositif productif. Et donc à des chocs sociaux considérables. La crise actuelle (baisse de la demande) ne vient que renforcer cette tendance structurelle. Le problème n’est pas de vérifier quel est le taux de surcapacité en Europe, mais de savoir par quels mécanismes en arrive-t-on régulièrement à devoir détruire de la richesse, du savoir, des équipements et des emplois.
    L’autre aspect symbolique du cas Aulnay, c’est qu’en dépit de la répétition systématique de ces cycles, rien n’est jamais fait pour anticiper. Pire, on persiste pendant des mois, voire des années, à dire aux salariés qu’il n’y a pas de problème. Par diverses voies, on fait passer le message insidieux que c’est «plus compliqué», que peut-être ce ne sera pas sur ce site ou que ce sera moins radical… La manière dont la direction de PSA a cherché à maintenir le doute et a joué la montre jusqu’à l’accord avec General Motors est tout à fait éclairante. Ce qui ne l’empêchera pas d’alimenter positivement la rubrique «Responsabilité sociétale et environnementale» de sa prochaine plaquette financière annuelle.

    On peut espérer que la résistance des salariés sera relayée au niveau de la puissance publique pour sauver le maximum d’emplois. Mais sur le fond, Aulnay c’est le symbole d’un système qui déraille sur le compte du monde du travail qui le paie très cher.

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  • Projet pour l’emploi d’un côté, projet fumeux de l’autre : notre enquête est implacable. Quoiqu’en dise UNILEVER, contrairement au solide projet des salarié-e-s, le projet qu’elle soutient avec l’entreprise SIBELL ne tient pas la route. la preuve en chiffres.

    Un peu plus d’un mois s’est écoulé depuis le dernier article de Rouge Midi sur la lutte des Fralib. C’était au lendemain de la visite de Montebourg à l’usine occupée visite où, au côté du ministre, il y avait entre autres le préfet qui avait mangé son chapeau, tant il avait joué un rôle contre l’emploi au temps de l’ancien gouvernement. A l’issue de cette visite UNILEVER avait été contraint d’accepter ce que les salarié-e-s réclamaient depuis plus de 600 jours à savoir, de s’asseoir à la table des négociations. Un délai d’un mois avait été fixé pendant lequel les deux parties devaient présenter leur projet pour l’avenir du site.

    Les deux projets en présence

    Les deux projets celui d’UNILEVER et celui des salarié-e-s ont donc été rendus au ministère en fin de semaine dernière et une assemblée de salarié-e-s a validé ce vendredi 29 juin la démarche et les propositions du syndicat à l’issue de sa rencontre avec le ministère.

    Avant de revenir sur le projet des salarié-e-s que les lecteurs de Rouge Midi avaient déjà eu à connaître regardons d’un peu plus près le « projet » d’UNILEVER. Bien sûr d’aucuns diront que nous sommes de parti pris et nous l’assumons : oui nous avons pris le parti des salarié-e-s. Et c’est ce choix qui nous fait dire que le pseudo projet d’UNILEVER est du bois dont on fait les pipeaux.

    Le projet en bois d’UNILEVER

    D’abord observons que pendant près de 600 jours le seul projet qu’UNILEVER ait annoncé c’était d’envoyer quelques salarié-e-s en Pologne ou en Belgique, de proposer une prime à la valise aux autres et de reporter toute discussion sur l’avenir du site après que l’ensemble du personnel ait accepté la fermeture [1]. Autrement dit s’il n’y avait pas eu occupation l’usine serait une friche.

    On peut logiquement se dire que ce n’est que devant la détermination des salarié-e-s que la direction de la multinationale a d’un coup tardivement sorti la « solution » SIBELL solution qu’elle continue de défendre quoique avec de plus en plus de difficulté.

    SIBELL ce n’est pas si beau !

    L’entreprise SIBELL est une entreprise située dans la même zone que FRALIB et qui emploie environ 150 salarié-e-s dans la confection de frites. Cette entreprise qui d’un seul coup voudrait acheter le site, les machines a-t-elle des résultats financiers lui permettant de faire cet achat ?

    Son projet nommé DELISNACKS prévoit la création de 55 emplois et la liste de ceux-ci permet d’affirmer que cela concerne tout au plus 40 fralibiens (sur 103 occupants) et donc laisserait 63 copains sur la paille. Un détail pour eux, essentiel pour nous !

    Outre le fait qu’à aucun moment l’entreprise n’indique pourquoi elle aurait choisi ce site plutôt qu’un autre (alors qu’il est éloigné des principaux sites de production Picardie, Nord, Bretagne…), ni ce qu’elle va faire des machines son projet est particulièrement discret sur la nature des financements.

    Pour son projet SIBELL [2] prévoit d’investir 14 millions d’euros or l’entreprise est déjà en dette : où va-t-elle prendre l’argent ? Elle va emprunter ? Auprès d’UNILEVER ? Le projet ne le dit pas.

    Une entreprise endettée

    La lecture du tableau des dettes année après année ci-après se suffit à elle-même.

    2006200720082009
    5 722 213 6 065 464 10 211 468 15 200 122

    Soit un triplement sur 4 ans !!

    L’entreprise n’a pas déposé son bilan 2011 au greffe, mais nos sources annoncent un chiffre d’Affaires 29,5 M€ assorti à une perte de 865 000 € et un montant des dettes de 12 millions d’euros (sur 15 millions de passif) soit 40% du chiffre d’affaires…une paille !

    Enfin son faible résultat d’exploitation puisque tournant autour de 1% [3] et ses dettes font que ses frais financiers sont plus importants que le résultat !!

    Et c’est au vu de tous ces chiffres que Bruno Witvoet, Président d’Unilever France a déclaré : « le projet Sibell est apparu concret et viable. Il comporte un entrepreneur local, une marque et son savoir-faire, des investissements et surtout des débouchés sur un marché porteur avec des clients de la grande distribution qui se sont dit publiquement prêts à l’accompagner. » ?

    Il faut croire qu’il n’a pas lu la même étude que nous qui, parlant d’un possible partenariat avec SIBELL appelle à la plus grande prudence « compte tenu des mauvaises performances économiques ».

    Le projet de SCOP avance

    Comme le dit Olivier Leberquier, la rencontre au ministère a mis une fois de plus en évidence que les fralibiens se battent pour l’emploi et non pour une prime à la valise. Toute leur crédibilité depuis 640 jours repose sur cela. Au ministère ils ont été entendus et ils ont mis UNILEVER en difficulté au point que le même impayable Witvoet après avoir déclaré en parlant du projet des Fralib : « même si nous sommes convaincus qu’il n’est pas viable économiquement car il n’a pas de marché porteur ni de clients potentiels, nous serions prêts à céder à titre gratuit les machines d’une valeur de 7 millions d’euros présentes sur le site. »

    La question de la préemption du terrain (volonté annoncée en mai dernier par le président de la communauté urbaine marseillaise) et de l’outillage se pose désormais avec encore plus de force.

    Bien sûr la bataille n’est pas finie et UNILEVER n’a pas fini de mettre des bâtons dans les roues. Ainsi, le groupe propriétaire de 1600 marques et qui en 10 ans en a fait disparaître les 2/3 pour n’en garder que 400, ne veut toujours pas céder la marque Eléphant. Concernant le projet des fralibiens il parle de « projets de reprise fondés avant tout sur des attendus idéologiques (sic !) au détriment de la réalité économique » Effectivement on ne doit pas avoir la même idéologie sur la question de la nécessaire sauvegarde de l’emploi…

    Devant cette attitude de blocage les salarié-e-s ne renoncent pas et trouvent des solutions faisant intervenir des investisseurs [4] qui n’ont pas la même vision du « marché porteur ».

    La lutte continue donc. Moins spectaculaire, plus de dossier mais à chaque étape les salarié-e-s y sont associé-e-s et donnent leur avis.

    A la sortie de l’assemblée de vendredi Rime disait : « On se sent soulagés mais ce n’est pas fini la bagarre continue surtout contre UNILEVER. On est vigilants, il faut que je touche, je dirai c’est bon quand je travaillerai, on est confiants. On est passés du mépris à l’écoute… Je suis enthousiaste mais tu sais on a vu tellement de choses. Je suis rentrée en intérim à Fralib et grâce à la lutte des collègues je suis passée en CDI en mars 2008. A mon embauche on m’avait demandée comment je voyais mon avenir dans la société je ne pouvais imaginer que 2 ans plus tard on m’annoncerait la fermeture ! »

    En attendant c’est sûr, « pas un boulon ne sortira d’ici ! »

     

    [1] C’est d’ailleurs sur cette base de la faiblesse de son projet qu’UNILEVER s’est faite retoquer deux fois son PSE devant la justice

    [2] et ses entreprises filiales créées pour l’occasion

    [3] on a d’ailleurs du mal à comprendre comment la même entreprise passerait à un taux de 10% comme annoncé dans son projet

    [4] A ce jour 4 se sont dits intéressés par un partenariat avec la SCOP créée

    http://www.rougemidi.fr/


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  • Pedro Guerreiro, membre du Comité central du PCP et député européen de 2005 à 2009

    Au contraire de ce que certains cherchent systématiquement à escamoter, en pointant uniquement du doigt Merkel et Sarkozy, les résultats de ces élections traduisent, dans le fond, le rejet des politiques contraires aux intérêts des travailleurs et à la souveraineté des peuples, de politiques impulsées par l’Union européenne et par ceux qui en sont co-responsables, la social-démocratie et la droite.

    Se faisant les défenseurs des intérêts du grand capital financier,la social-démocratie et la droite mènent l’intégration capitaliste européenne, c’est-à-dire qu’ils définissent et appliquent ses politiques, ses traités, son Marché unique, son Euro, sa stratégie de Lisbonne, aujourd’hui renommée « 2020 », parmi une multiplicité d’exemples.

    La social-démocratie qui se gargarise de l’importance du sens de la victoire de Hollande contre Sarkozy, est la même qui exige de la Grèce qu’elle applique ses « mémorandums »- d’authentiques mécanismes d’extorsion, d’intensification de l’exploitation et de domination économique – imposés par l’Union européenne et appliqués avec enthousiasme par la social-démocratie, alliée à la droite dans le gouvernement grec.

    Malgré tout, l’aiguisement de la crise structurelle du capitalisme, et par conséquent, de l’intégration capitaliste européenne, réveille des divergences qui ont été mises en évidence lors des récentes élections en France. Divergence entre la social-démocratie et la droite quant à la perspective d’une longue période de récession économique et ses conséquences pour la préservation du processus d’intégration européenne.

    Divergence entre les intérêts et l’agenda immédiat du grand capital français et celui allemand, apparemment, voyant une « France » plus intéressée que l’ « Allemagne » dans l’accélération de la création de mécanismes et de répartition des coûts et des risques associés à l’Euro(avec ce que cela signifieraient en termes de déclin social et économique, de perte de souveraineté nationale pour les pays comme le Portugal et de renforcement du directoire franco-allemand).

    Il n’y aura pas grand-chose à espérer sur le contenu effectif de la condition annoncée par Hollande à la ratification du traité budgétaire.

    Jusqu’alors, Hollande n’a remis en cause aucun des aspects inacceptables contenus dans ce traité en cours de ratification, soulignant juste la nécessité de « l’améliorer » (tout comme le PS Portugais l’a déjà ratifié).

    Or, contrairement à ce que la social-démocratie prétend, ce qu’il faut ce n’est pas une impossible « réforme » - par l’insertion d’un « protocole additionnel » - d’un traité budgétaire qui s’attaque aux souverainetés nationales et condamne le Portugal à être sous la tutelle permanente de l’Union européenne. Ce qui s’impose, c’est son rejet.

    Ce qu’il faut, ce n’est pas remplacer une « austérité excessive » par une « austérité intelligente » qui continue à intensifier l’exploitation, à démanteler la Sécurité sociale et les services publics. Ce qui s’impose, c’est la rupture avec le pacte d’agression.

    Autrement dit, ce qui est nécessaire ce n’est pas le renforcement et l’approfondissement de l’intégration capitaliste européenne– et de ses aspects inséparables néo-libéral, militariste et fédéraliste - mais l’affrontement et la rupture avec ses politiques, pour une Europe de coopération, de progrès et de paix.

    http://bellaciao.org/fr


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  • Les PSA entre colère et résignation

    Le président du directoire de PSA Peugeot Citroën Philippe Varin a annoncé jeudi la tenue d'un comité central extraordinaire

    Le président du directoire de PSA Peugeot Citroën Philippe Varin a annoncé jeudi la tenue d'un comité central extraordinaire "dans les tout prochains jours", ont indiqué des sources syndicales, alors que l'inquiétude plane sur l'avenir du site d'Aulnay-sous-Bois. | Thomas Samson

     
     

    Les visages sont fermés. Les voix commencent à fatiguer. Depuis jeudi matin, devant le siège de PSA à , où se tient un comité de groupe européen, 3 000 salariés se sont rassemblés pour crier leur colère et leurs inquiétudes face à la probable fermeture du site d'Aulnay-sous-Bois. Le site est l'un des plus gros employeurs privés de Seine-Saint-Denis : 3 100 salariés, auxquels s'ajoutent 300 intérimaires sont menacés de perdre leur .

     

    Et les en sont certains : l'arrêt de la production à Aulnay devrait être annoncé avant le début des congés payés en août. 

    Devant une banderole «Non à la fermeture de PSA Aulnay» accrochée sur la façade du siège, les salariés venus de plusieurs usines du groupe, reprennent en choeur, aux sons de vuvuzelas et de pétards : «Non aux licenciements». Parmi eux, Jean-Pierre Mercier, responsable CGT et employé à Aulnay, prévient la direction : «Si vous décidez de passer à l'acte (et de fermer l'usine), vous allez trouver des centaines et des centaines de salariés face à vous ! L'Etat serait alors complice».

    «A mon avis, c'est mort. On n'y croit plus», lance, dépité, un père de trois enfants, 35 ans, employé comme son épouse à Aulnay. Le couple vit dans l'angoisse de tout perdre. «Comment on va faire, nous, on a un crédit de maison à payer ?». Christophe Caudron, à Aulnay depuis 22 ans,  est lui aussi inquiet, «comme tout le monde». «On n'a rien de concret depuis un an, ça traîne», lâche le jeune homme.

    PSA veut atteindre un milliard d'euros d'économies

    A leurs côtés, d'autres salariés de PSA sont venus en soutien. «On est là pour les aider. Aulnay sera certainement le premier site touché. Et ça peut aussi nous arriver à tous. On entend que Rennes pourrait être aussi touché, on est quand même aux prémisses d'une grosse restructuration», confie Jean-Paul Guy, responsable CFTC de PSA Vesoul. «On aimerait avoir une visibilité, sans ça, ça tend à des rumeurs folles, ce qui met dans une précarité subjective les salariés de tous les sites», souligne le syndicaliste.

    Quelques étages plus haut, à l'intérieur du siège, sont présents le président du directoire Philippe Varin; ainsi que Denis Martin, directeur industriel, et Claude Brunet, DRH. Philippe Varin est venu annoncer la tenue d'un comité central extraordinaire «dans les tout prochains jours». Il a fait savoir que les mesures d'économies déjà prises pour redresser la situation financière du groupe ne seront pas suffisantes et que «des mesures complémentaires seront nécessaires». 

    Le premier constructeur automobile français avait déjà lancé un programme d'économies qu'il a durci à plusieurs reprises. Après avoir lancé en 2009 un «plan de performance», qui doit lui permettre d'épargner 3,7 milliards d'euros, il a présenté en octobre dernier un paquet supplémentaire de 800 millions d'économies pour 2012. A présent, PSA veut atteindre un milliard d'euros d'économies. Il va vendre des actifs et ouvrir le capital du transporteur Gefco, qu'il contrôle pour l'instant complètement, pour 1,5 milliard d'euros.

    L'usine de Rennes en danger ?
    Outre le sort d'Aulnay-sous-Bois, celui du site de Rennes inquiète les syndicats de PSA Peugeot Citroën. La direction envisagerait de supprimer une équipe de nuit et de mettre un terme à la fabrication de la C6. «Plus de 1 000 personnes seraient concernées» au total, selon la CFTC. L'usine de Rennes, qui fabrique les gros modèles du constructeur automobile français, est déjà durement frappée par le chômage partiel, avec 32 jours au total cumulés entre le début de l'année 2012 et fin mai dernier. Elle comptait encore 12 000 salariés en 2005. Aujourd'hui, ils ne sont plus 5 800.

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  • Par Maurice Ulrich

    Pour nombre de commentateurs, la cause est entendue et les attentes sociales sont à ce point solubles dans les résultats de la séquence électorale majeure que nous venons de vivre qu’elles auraient disparu. En somme, ce qui a permis le succès de la gauche n’aurait plus lieu d’être et il n’y aurait rien de plus urgent que de prendre le tournant de la rigueur en désertant, si l’on peut dire, le champ de bataille, toutes armes bas, avant même d’avoir livré combat. De ce point de vue, les 2 % de « pichenette » évoqués sur le Smic sont bel et bien de nature à donner raison à ceux qui, à droite et au Medef, comme l’avare de Molière, ne font que répéter «ma cassette, ma cassette», au motif fallacieux que 23 euros par mois mettraient en péril les entreprises de France en dépit des multiples allégements de charges qui leur ont déjà été consentis. Les mêmes seraient mieux inspirés de s’élever contre la pression, sans aucune commune mesure, que font peser sur les PME les grands donneurs d’ordres du CAC 40 et autres, en exerçant sur elles une pression constante sur les marges, les prix, la productivité. Mais là-dessus, ils ne disent rien. Voyant qui ils défendent, on peut dire qui ils sont.

    Le compte n’y est pas, loin s’en faut. Et pour le dire clairement, des millions d’hommes et de femmes de gauche, dont les quatre millions qui ont voté au premier tour pour le Front de gauche mais pas seulement, attendent autre chose. Les quelques luttes en cours pour les salaires que nous évoquons ci-contre en témoignent. Les salariés de Camaïeu demandent 100 euros par mois, fiches de paye à l’appui alors même que nombre d’entre eux, comme on l’a appris ces derniers jours, sont amenés à toucher ou à solliciter un complément du RSA. Un comble, alors même qu’ils travaillent, que de devoir en appeler à l’aide de l’État. Un scandale quand une entreprise en arrive à parier cyniquement sur la solidarité nationale pour suppléer à la fiche de paye ! Aux Galeries Lafayette, c’est de 200 euros de plus par mois qu’il s’agit. Et combien d’attentes à ce niveau dans des milliers d’entreprises ? En d’autres termes, la question n’est pas de savoir comment ces entreprises peuvent faire pour augmenter le Smic, mais comment font des millions de salariés pour vivre avec les salaires qui sont les leurs aujourd’hui.

    Dans nombre de milieux, qui veulent que la victoire de la gauche ne soit qu’un changement d’équipe pour une même politique économique, la rigueur (pour les plus modestes) est érigée en dogme. Mais la réalité, c’est qu’un pays de bas salaires, comme la France le devient, est un pays qui s’appauvrit. C’est bien la peine, comme le font chaque mois les économistes, de surveiller comme le lait sur le feu les indices de la consommation des ménages, pour faire ensuite comme si cela n’avait aucun rapport avec les politiques salariales.

    À Rome en fin de semaine, François Hollande semblait assez satisfait d’avoir pu parler croissance. Hier, dans une interview au Journal du dimanche, Bernard Cazeneuve, le ministre délégué aux Affaires européennes, rejetait «l’austérité à perpétuité». Soit, mais faudrait-il alors accepter l’austérité maintenant ? La croissance ne se décrète pas, et il ne s’agit pas davantage, comme Nicolas Sarkozy prétendait le faire, d’aller «la chercher avec les dents», avec les résultats que l’on sait. La croissance ça commence avec ceux dont l’argent ne va pas à la spéculation, mais irrigue immédiatement l’économie réelle. La croissance, elle est au bas de la fiche de paye et c’est la pierre de touche d’une politique de gauche, pour la justice, et pour une autre dynamique.


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  • Le smic va-t-il augmenter en juillet ?

       Le SMIC fait l'objet de bien de débats. Le patronat voudrait carrément le supprimer, parce que ce salaire minimum, qui lui est imposé par la loi, contrarie sa liberté de gérer à son gré son entreprise. Devant la levée évidente de boucliers qui se dresserait si cela se faisait, depuis sa création, en 1950, il ne cesse donc d'en réduire sa réévaluation au maximum. Il a toujours au fond de la gorge l'augmentation de 35% acquise après les grèves de mai-juin 1968. Et puis, il n'oublie pas, lui, que le Conseil National de la Résistance avait posé les jalons d'un salaire minimum, légalisé en 1950 salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) et de croissance (SMIC) en 1970.

      De croissance, il faut voir, plus sûrement une bien longue dénomination pour 9,22 euros brut de l'heure depuis le 1er janvier 2012, soit 1 096,94 euros net pour 35 heures dans le 5ème pays le plus riche au monde, faut-il le rappeler.

     

      Il faut également rappeler que, avant l'augmentation du Smic prévue ce mardi et la Conférence sociale (gouvernement, employeurs, syndicats) des 9-10 juillet, la CGT revendique 1 700 euros brut minimum et la revalorisation des grilles des salaires. Bon, si vous avez entendu le matraquage des médias (comment pourriez-vous y avoir échappé?), ce n'est pas dans ce sens-là que va opérer le gouvernement socialo-écolo. Cela va être plutôt du niveau d'un mini coup de pouce pour le Smic que de satisfaire une meilleure vie pour les plus bas salaires. François Hollande aura donc été plus attentif aux incantations du patronat et des économistes de la concurrence libre et non faussée, pour ne pas couler l'économie française. En effet, libéraux et réformistes prédisent que cela tuerait carrément l'emploi, parce que cela obligerait les petites entreprises à fermer et les autres à délocaliser.

     

     Comparons donc avec nos voisins européens ayant à peu près notre niveau de vie: L'Allemagne de Merkel, mais avant celle dirigée par les sociaux-démocrates, n'a pas de Smic; dès lors, on peut comprendre dans quel camp se range en France ceux qui crient à hue et à dia pour qu'on copie ce qui se fait outre-Rhin. Le Royaume-uni a un salaire minimum de 1 138,54 euros. Par contre, celui de la Belgique est de 1 415,24 euros, celui des Pays-Bas est de 1 424,40 euros, celui du Luxembourg de 1 757,56 euros. Et la fragile Irlande dispose elle de 1 461,85 euros. (Souce: Eurostat 2012).

     

    Qui est payé au Smic en France? (Source Insee juillet 2008 en milliers)

     Emploi
    salarié
    xProportion de
    salariés
    au SMIC
    =Nombre de
    salariés
    au SMIC
    Entreprises non agricoles, hors intérim 15 530 x 14,1 % = 2 190
    Secteur de l’intérim 680 x 24,2 % = 160
    Salariés agricoles 330 x 29,4 % = 100
    Secteur domestique 710 x 41,4 % = 320
    État, secteur hospitalier public et collectivités locales 5 930 x 10,4 % = 620
    Total 23 180 x 14,5 % = 3 370

     

      Toujours selon l'Insee, un tiers (33,5 %) des salariés payés au SMIC horaire travaillent à temps partiel. Et pour eux le loyer ou les charges d'une famille sont dus entièrement et non pas en proportion de leur revenu.  Les salariés à temps partiel constituent 53,9 % des salariés des services aux particuliers et 52,3 % des salariés des industries agroalimentaires. ils ne sont que 0,6 % dans le secteur de l’énergie et 2,4 % dans l’industrie automobile. Les smicars sont majoritaires dans les secteurs de la construction ou du nettoyage.

      La fable éhontée que l'augmentation du Smic favoriserait la délocalisation des entreprises fait donc long feu, puisque les secteurs concernés par les bas salaires ne peuvent pas fuir à l'étranger.

      Enfin, il faut savoir que la moitié des salariés en France perçoivent 1 650 euros brut. Une augmentation significatives du Smic force à revoir les grilles de rémunération. Depuis les années 1980, la part des salaires dans la valeur ajoutée a baissé de 10 points, la part de la richesse créée par le travail, accaparée par les dividendes versées aux actionnaires, a elle été multiplié par 5.

      Alors, ho hisse pour l'augmentation du Smic ou un pétard mouillé?

    http://le-blog-de-roger-colombier.over-blog.com/

    http://www.paris-est-audit.fr/_infos/_photos/lea10015814-g.jpg

    Une question vite fait en passant :

     

    Pourquoi toutes celles et tous ceux qui glosent sur les "dérives catastrophiques d'une hausse déraisonnable du Smic" n'ont jamais été en situation de vivre avec ce seul revenu et pour leur plus grand nombre en dispose mensuellemement au titre de leur argent de poche?

     

    C'est un peu comme ces administrateurs de mines qui considèrent que faire descendre au fond des gamins de 12 ans n'est pas nuisible pour la santé...des dividendes.

     

    Comme ces politicards qui tentent de revenir aux abattements d'âges avec les CPE De Robien  et smic Jeune Balladur ... et ceux qui les tolèrent où les accompagnent.

     

    Chaque époque à ses salaud. Hélas à chaque fois il est d'entrée difficile de trouver le nombre nécessaire pour aller botter le cul.


    C'est pour cela qu'ils arrivent à se reproduire.

     

    http://www.la-croix.com/var/bayard/storage/images/lacroix/actualite/s-informer/france/etre-au-smic-en-2012-_eg_-2012-06-25-823132/26428220-2-fre-FR/Etre-au-smic-en-2012_article_main.jpg

    Par canaille le rouge



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  •  
    « Ça devient fou ! Doux va garder sa fortune tandis que c'est l'ensemble des salariés va payer. »Trois semaines après le placement en redressement judiciaire, les syndicats CGT, CFDT, CFTC et FO sont unanimes : il est urgent de préserver les sites et les emplois du groupe. Un emploi déjà bien fragilisé à Châteaulin, où les salariés ont appris mardi l'arrêt de l'équipe de nuit, soit la demande de chômage partiel pour 57 personnes, CDI, CDD et cadre confondu.

    À Quimper, l'activité saucisse de Père Dodu a cessé de fonctionner depuis cinq jours maintenant. « On travaille au jour le jour. C'est invivable pour les salariés », alerte Jean-Luc Guillart (CFDT). D'autant plus invivable que « des commissaires priseurs se sont rendus sur tous les sites de Père Dodu pour faire l'inventaire des actifs de Charles Doux ces dernières semaines. »

    La filière avicole menacée

    « Du fait du dépôt de bilan et de l'absence de perspectives financières à terme, les éleveurs exigent désormais d'être rémunérés dès l'arrivée des poussins, comme les fournisseurs exigent d'être réglés à la livraison. Si des garanties rapides ne sont pas trouvées, les poussins prévus pour les éleveurs seront détruits et auront comme conséquence la fin de l'approvisionnement des chaînes d'abattages plongeant à nouveau le groupe dans de nouvelles difficultés », pointe encore la CGT, pour illustrer l'effet « domino » pour toute la filière avicole.

    Bien au-delà des 3 400 salariés du groupe Doux. Pour Nadine Hourmant (FO), rien de moins qu'une « mort à petit feu, car nous n'avons plus de quoi travailler ».

    Samedi, 15 h, manifestation de soutien aux salariés du groupe Doux et à la filière avicole en Bretagne, place de la Résistance à Châteaulin.


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  • Publié le mardi 19 juin 2012 à 07h09 La CGT occupe la Bourse du travail depuis hie - 17412149.jpgPersonne, pas même les policiers des ex-RG, n'était au courant de l'occupation de la Bourse du travail CGT avant qu'elle ne soit effective.Richard Ray

    Ils étaient quelque cinq cents militants, venus d'un peu partout dans la région, à battre hier le pavé de la Prom', sur le coup de midi, devant les Jardins Albert-Ier. Cinq cents militants CGT (1) venus pour s'opposer à « l'expulsion » de la CGT de la Bourse du travail de la place Saint-François (lire ci-dessous).

    Avec, parmi eux, Agnès Naton, membre du bureau national, spécialement descendue de Paris, et Gilles Fournel, secrétaire du comité régional de la CGT. Ce dernier n'a d'ailleurs pas mâché ses mots : « Cette opération concertée entre les barons de l'UMP locale, c'est une décision que, seul, le maire FN d'Orange avait osée ! »

    Après les discours, l'action...

    http://www.nicematin.com


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  • http://www.ledauphine.com/fr/images/6BF2CC50-B6D2-48E1-A1BE-651EEF0E579A/LDL_06/24-des-32-facteurs-en-service-hier-matin-sur-le-centre-d-evian-ont-exerce-leur-droit-de-retrait-pho.jpgAbasourdis… les facteurs hier matin n’avaient guère de mots pour traduire leur ressenti. Nombre d’entre eux auraient même carrément craqué. Ils espéraient fermement qu’un accord puisse être trouvé avec leur direction et assurer la distribution des plis électoraux, le scénario a été tout autre.

    « En fait d’accord, la direction nous a accueillis avec, pour chacun d’entre nous, une lettre de mise en demeure nous menaçant, à défaut d‘assurer la distribution, de sanctions disciplinaires », lance écœuré Julien Harrois pour la CGT. L’effet a été immédiat, « 24 des 32 professionnels présents ont exercé leur droit de retrait », détaille Jérôme Ranc, du comité hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) et représentant CGT. « Ils étaient émotionnellement dans l’incapacité de conduire. »

    L’enjeu ? 800 €

    Le cœur du problème tient à la décision prise par la direction de revoir à la baisse la rémunération de la distribution des plis électoraux (Le DL des 15 et 16/06). « Alors que nous avons en main une note de février qui fixe les modalités et rendements. Et là, c’est très clair : pour la présidentielle et les législatives, c’est le même barème. Or, une réduction de l’ordre de plus de 30 % a été appliquée. C’est inacceptable », commente Christiane Favre-Victoire pour Sud PTT. Calculette en main, une de ses collègues estime l’enjeu à 800 €.

    Contactée hier, la directrice du secteur de Thonon, Chantal Yoccoz, a refusé de s’exprimer.

    En cours de journée, certains électeurs du canton d’Évian ont reçu les plis électoraux dont la distribution aurait été en partie assurée par des “chefs”. De toute évidence, La Poste craint d’avoir à endosser la responsabilité d’une invalidation du scrutin.

    http://www.ledauphine.com/haute-savoie/2012/06/16/menaces-de-sanctions-disciplinaires-24-facteurs-ont-exerce-leur-droit-de-retrait


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  • Licenci'elles, les ex-employées des 3 Suisses mobilisent autour d'elles

    Les ex-salariées des espaces boutiques du groupe de vente par correspondance les 3 Suisses, les Licenci'elles, ont manifesté hier devant les prud’hommes de Roubaix, contestant leur licenciement pour non justificatif économique. Elles ont été rejointes par des ouvriers d’autres entreprises en lutte, comme Goodyear, Samsonite, La Redoute et la Fnac.

    Devant le tribunal de Roubaix hier, les ex-salariées ont mobilisé des travailleurs provenant d’autres enseignes, ainsi que des associations féministes, des élus et militants du Front de gauche, alors qu’une deuxième audience de conciliation devait se dérouler. Tous sont venus soutenir le combat des « Licenci’elles », nom que les protestataires ont donné à leur association.  Le délégué CGT des Goodyear, sortis victorieux dans une lutte de 5 ans affirme qu’il n’y a « qu’en mobilisant largement les salariés, y compris d’autres entreprises, qu’on peut réussir ».

    Tee shirts roses et mobilisation pour les combattantes des 3 Suisses

    « Un sentiment d’injustice terrible »

    Après la fermeture de l’espace boutique fin janvier, les 149 employés dont 77 anciens salariés ayant été remerciés ont décidé de saisir les prud’hommes pour licenciement avec « non justification économique », d’après l’une de leurs portes paroles, Marie Lecomte. Elle déclare : « nous voulons montrer l’illégalité du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE)». L’avocate des salariés parle de « sentiment d’injustice terrible », le groupe ayant licencié massivement « alors qu’il fait des bénéfices ». Lors d’un rendez vous avec le 1er adjoint de Martine Aubry hier, le responsable des ressources humaines Mr De Saintignon a fait trois propositions : rencontrer le patron des 3 Suisses pour élargir les offres de reclassement, aider financièrement Licenci’elles pour permettre à toutes les personnes qui ont décidé de poursuivre 3 Suisses en justice d’aller au bout de leur combat, et aller plus loin dans le reclassement, 5 mois ne suffisant pas à retrouver une solution adaptée à chacune.  La première audience sur le fond doit se tenir le 5 juillet.

    Des responsables PCF sont également venus présenter leur soutien

    • Michèle Demessine, député PCF du Nord : "Je tiens à vous féliciter : c’est la deuxième fois que vous avez bravé les difficultés pour vous rassembler, en venant de toute la France. Vous avez raison de vous révolter. Otto est un groupe qui fait des bénéfices, la famille Mulliez aussi. Même leur choix de fermer des magasins au nom du e-commerce est contestable, au moment où d’autres comme Pixmania ouvrent des boutiques. La proposition de loi contre les licenciements boursiers que nous avions déposée a été rejetée au Sénat par quatre voix, mais il n’est pas trop tard, on peut la présenter à nouveau. Ce n’est plus possible que des grands groupes puissent décider seuls, uniquement pour faire plus de profit. Au Front de gauche, on se battra pour donner des droits aux salariés pour intervenir dans les choix des entreprises. Ca irait dans le sens de la société qu’on veut pour demain."
    •  Laurence Cohen, sénatrice PCF du Val-de-Marne : "Nous avons contribué à virer Sarkozy : on a gagné une première manche, mais maintenant, il faut concrétiser avec des élus qui ne lâchent rien. Il faut un moratoire – pas seulement contre les licenciements boursiers – mais contre l’ensemble des licenciements. Je remarque en plus que quand ça touche des femmes, on en parle beaucoup moins que quand ça concerne des entreprises plus masculines. En tout cas, on sera avec vous jusqu’au bout pour faire plier le patronat."

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  • Goodyear: abandon du plan de licenciements confirmé

    La direction de Goodyear Amiens-Nord s’est engagée ce mercredi l’abandon des licenciements au profit d'un plan de départs volontaires. La poursuite de l’activité tourisme du groupe est également confirmée.

    La CGT s’apprête d’ores-et-déjà à fêter sa victoire, alors qu'un plan social visant à mettre un terme à l'activité de pneus tourisme à l'usine Goodyear d'Amiens-Nord a été abandonné, après avoir été plusieurs fois invalidé par la justice. "La direction de GDTF (Goodyear Dunlop Tires France) confirme" que dans le cadre de discussions avec la CGT Amiens-Nord, "il n'est plus question de licenciements contraints mais uniquement d'un plan de départs volontaires", a-t-elle indiqué dans un communiqué.

    "La direction abandonne le PSE (plan de sauvegarde de l'emploi), renonce à tout licenciement (et) s'engage à poursuivre l'activité tourisme", affirme de son côté la CGT Goodyear dans un communiqué. "La discussion (entre le syndicat et la direction) ne concerne que la possibilité de départs volontaires accompagnés d'indemnités conséquentes", précise la centrale syndicale. "Au terme des discussions actuellement en cours, un document reprenant ces propositions sera soumis à l'ensemble du personnel (et) ne sera signé par la CGT que s'il est approuvé par tous les salariés en assemblée générale".

    Interrogée par l'AFP, une porte-parole du groupe GDTF a déclaré que "les négociations en cours portent sur l'avenir du site Amiens-Nord et en particulier sur la modalité d'un plan de départs volontaires". "Nous sommes dans un plan de départs volontaires, sans licenciements contraints. Seuls les salariés qui souhaitent quitter l'entreprise pourront le faire".

    Le plan social de Goodyear prévoyait de mettre un terme à la production de pneus de tourisme à Amiens-Nord, en supprimant 817 postes sur les 1.300 que compte le site. Plan vigoureusement combattu dès le début par la CGT du site.


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  • LA LUTTE PAYE !

     

    Une grande victoire de la classe ouvrière grâce à l’opiniâtreté des ouvriers en lutte depuis plus d'un an. Le lien entre le monde du travail, la CGT et le PCF a une nouvelle fois démontré que la lutte payait ! Bravo aux ouvriers de Véninov, ils nous ont démontré que la classe ouvrière était capable de résister aux attaques du Capital !

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    En cette période difficile pour les travailleurs, cette crise des capitalistes qui malgré tout leur permet de s’enrichir encore, les salariés de Véninov viennent de remporter une victoire capitale.

    L’entreprise de Vénissieux, leader européen des toiles cirées est placée en liquidation judiciaire dès juillet 2011, suite à de nombreuses combines financières mêlant actionnaires et fonds de pension. Suite à cette onde de choc, les salariés organisés avec les syndicats de l’usine se sont relayés nuit et jours pour préserver leur outil de travail : le site de l’entreprise, les machines et les stocks.

    Après plus d’une année de lutte acharnée, soutenue par les vénissians, les élus communistes locaux, et bon nombre d’institutions élues, ceux que nous osons avec toute l’humilité qu’il se doit, désormais appeler nos camarades ont montré que la lutte paie et viennent de gagner leur procès face à leurs repreneurs.

    Presque seuls contre tous, placés sous silence médiatique, subissant ainsi une double peine, les salariés unis derrière leurs représentants syndicaux, avançant dans un même sens, sans jamais se désolidariser !

    Unis dans la lutte ils ont montré que la solidarité, celle de la classe ouvrière et par delà, de tous les travailleurs de notre pays peut se solder par une victoire. Ils sont désormais un exemple pour toute la région, pour tous les travailleurs en lutte. Suivons les travailleurs de Véninov, montrons notre solidarité, rendons leur hommage en poursuivant leur combat vers plus de justice sociale, luttons unis face aux intérêts égoïstes de la droite, du patronat ,des capitalistes, vers une nouvelle société, de justice, de paix où les travailleurs auront enfin le droit de prendre en main leur destin.

     

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