• Spéculer sur la dette souveraine peut rapporter très gros

    Moyen Orient

    Pour les hedge funds, spéculer sur la dette souveraine peut rapporter très gros

    La zone euro se déchire, les Etats surendettés redoutent la faillite… et les spéculateurs cherchent le moyen d'en tirer profit. Le 22 juin, à Monaco, lors du sommet GAIM International, où se rencontre le gratin des patrons de fonds spéculatifs, la remarque a échappé à Robert Marquardt, fondateur de Signet, un fonds qui investit dans différents fonds spéculatifs : avec cette crise grecque, à condition d'aimer le risque, "il y a certainement beaucoup d'argent à se faire", a-t-il lâché.

    S'ils ne sont qu'une poignée, les fonds vautours, les spéculateurs ou investisseurs plus classiques, tentent et peuvent s'enrichir "grâce" aux déboires de la Grèce, avant l'Italie ou l'Espagne.
    Comment ? Les opportunités sont nées de la pression exercée sur les créanciers privés d'Athènes. A ce moment-là, certaines banques, affolées à l'idée de perdre trop d'argent, ont été tentées de se défaire de dettes pour les revendre à des investisseurs plus audacieux.

    Selon le Sunday Telegraph, au cours des trois derniers mois, de grandes sociétés de gestion et des fonds d'investissement américains (Loomis Sayles, BlackRock), suisse (Julius Baer), français (Natixis AM) ou allemand (Star Cap), auraient racheté l'équivalent de 150 millions d'euros de dette grecque… à vil prix.

    "C'EST LE JACKPOT"

    De fait, aujourd'hui, sur ce marché de seconde main, la dette à 10 ans de la Grèce s'achète environ 50% de sa valeur initiale, celle à 5 ans à 47%. Plus le temps passe, plus l'investisseur empoche de l'argent car la dette grecque, jugée très risquée, rapporte en ce moment plus de 15% l'an. Or, les investisseurs ont sûrement emprunté à un taux de l'ordre de 1,5%, calcule un analyste.
    Autrement dit, le jeu est gagnant sur le court terme et si la Grèce parvient à honorer sa dette, "c'est le jackpot", poursuit-il. L'investisseur a empoché de juteux coupons et récupère, en plus, la mise initiale qu'il n'a payée que la moitié de son prix. En investissant à très court terme, "les rendements peuvent atteindre 50% !", s'enthousiasme cet expert.

    En cas de restructuration de dette, c'est une autre histoire : il faut que l'effort réclamé aux créanciers privés ne soit pas trop sévère, et requière un abandon de créance de moins de 50% de la mise, pour ne pas être perdant. Autrement dit, les spéculateurs n'ont pas intérêt à ce que le pays fasse défaut. En outre, s'ils peuvent se faire beaucoup d'argent, ils sont peu à naviguer dans ces eaux troubles. En ce moment, le marché de la dette grecque est déserté. "Les volumes sont dix fois inférieurs à ce qu'ils étaient avant la crise", constate un opérateur.

    Reste une autre méthode pour s'enrichir : jouer avec des credit default swaps, ou CDS, ces titres de garantie servant à se couvrir contre le défaut d'un pays. Un marché de 78 milliards d'euros pour la Grèce, selon Natixis. Mais pour en profiter, il fallait être visionnaire et s'emparer de CDS à un prix raisonnable, avant la tourmente.

    Aujourd'hui, les propriétaires de CDS peuvent gagner de l'argent s'ils parviennent à empocher la prime versée en cas de défaut officiel du pays, ou s'ils arrivent à les revendre plus cher. En faisant, par exemple, courir le bruit que le pays va droit à la catastrophe pour augmenter le prix de la prime d'assurance ? La méthode serait malhonnête, mais les experts soupçonnent certaines rumeurs d'être issues de financiers sans scrupule.

    www.lemonde.fr/economie/article/


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