• Sommet social : "Il va falloir rester mobilisés"

     

    Sommet social : "Il va falloir rester mobilisés"

    Nicolas Sarkozy a annoncé ce mercredi le déblocage de 500 millions d'euros pour financer des mesures d'urgence destinées à enrayer le chômage dont l'embauche d'un millier de salariés supplémentaires pour le service public de l'emploi. Retrouvez les principales réactions syndicales et politiques.

    Outre ce renforcement de Pôle emploi, le président français a déclaré à l'issue d'un "sommet social" réuni à l'Elysée que le gouvernement allait lancer un plan de formation "sans précédent" pour les chômeurs et relancer le recours à l'activité partielle pour éviter les licenciements. Ce demi-milliard d'euros à la charge de l'Etat "sera financé par redéploiement pour ne pas accroître d'un centime le déficit de notre pays", a précisé Nicolas Sarkozy dans une brève déclaration à la presse. Il n'a en revanche annoncé aucune mesure précise sur les chantiers du financement de la protection sociale et du logement pour lesquels des décisions seront arrêtées d'ici la fin du mois.

     

    • Les réactions syndicales :

    Ces mesures n'auront "pas d'impact sur l'emploi" pour Bernard Thibault. Le secrétaire général de la CGT a estimé que les mesures annoncées n'auraient "pas d'impact véritable sur l'emploi aujourd'hui" et appelé à "la poursuite de la mobilisation". Il a dit aboutir à "un constat de désaccord" sur l'idée, défendue par des organisations patronales et "reprise à plusieurs reprises par le président de la République", que "la véritable cause du chômage était le coût du travail trop élevé" en France. "Il va falloir rester mobilisés parce qu'il n'y a pas d'annonces plus précises", a-t-il ajouté à l'issue du sommet.

    "Ce sommet social s'est tenu avec cinq mois de retard" selon François Chérèque qui a indiqué que la CFDT prenait les "quelques mesures utiles que la CFDT va prendre même si elles ne vont pas aussi loin que nous le souhaitions" tout en regrettant "le flou sur le financement de ces mesures" et le flou total sur les futures décisions du gouvernement même sur le financement de la protection sociale. François Chérèque a répété son opposition à une augmentation de la TVA et indiqué que la CFDT était "prête" à se remettre autour d'une table pour en discuter. "Ca ne peut pas se faire de manière précipitée", precise-t-il.

    Jean-Claude Mailly (FO) estime que sur "certains points nous avons des réponses", évoquant notamment le chômage partiel. Il rappelle, néanmoins son désaccord à propos de "l'allègement du coût du travail", précisant que le président n'a pas prononcé le terme de TVA sociale. Il a assuré que "l'Etat mettra 100 millions d'euros supplémentaires pour le chômage partiel".

    Le président de la CFE-CGC, Bernard Van Craeynest est sorti avec "un sentiment partagé", regrettant que sur le dossier des accords de compétitivité "nous ne sommes (pas) entrés dans le vif du débat pour savoir si c'était possible, souhaitable, si on en avait les moyens". Par ailleurs, "ce qui nous semble préoccupant, c'est sur le coût de travail et financement de la protection sociale", a-t-il déclaré.

     

    • Les réactions politiques à gauche

    Pierre Laurent, secrétaire national du PCF: "Comme prévu il n'y a aucune mesure véritable de lutte pour l'emploi" mais "des annonces du programme de campagne de Nicolas Sarkozy avec de nouvelles attaques contre des piliers du code du travail". "Ce sommet est un épisode dans la campagne pour mettre sur orbite des propositions dans la lignée de la destruction des politiques sociales au cours du quinquennat"

    Martine Billard, co-présidente du Parti de Gauche : "La réunion a été excellente selon Mme Parisot: c'est mauvais signe pour les travailleurs. Nicolas Sarkozy en appelle à la nécessité urgente de répondre à la crise, mais ne propose rien de concret contre les plans sociaux, les délocalisations et la précarité". "Ce n'est qu'un début, il nous promet une fin de mois difficile lorsqu'il nous présentera l'addition de ses mesures d'austérité et de régression des droits sociaux".

    Jean-Marc Ayrault, conseiller spécial de François Hollande: "A la fin de son quinquennat, Nicolas Sarkozy semble découvrir la gravité de la situation. Je trouve ça navrant parce qu'on sait bien que cette situation s'est dégradée de plus en plus depuis qu'il est président de la République". M. Ayrault a cité une déclaration de M. Sarkozy datant de fin 2007: "Je m'engage au plein emploi, nous pouvons réussir le plein emploi. Donc je réduirais le chômage à 5%. Et si à la fin de mon mandat on est à 10%, c'est qu'il y a eu un problème (...). Je dirais aux Français: j'ai échoué, vous pouvez en tirer les conséquences. Nous en sommes là. Ce sommet social a lieu à la veille de l'élection présidentielle (...). Tout ça est navrant, tout ça est le symbole d'un échec. Ce sommet social n'a rien de social, c'est le sommet de l'échec et surtout de la dégradation de l'emploi et surtout de l'affaiblissement de la France".

    Éva Joly, candidate écologiste à l'élection présidentielle : "Je constate qu'il n'y a pas de véritable solution proposée, ni dans l'immédiat ni pour l'avenir. Il aurait été simple par exemple d'annoncer un blocage des loyers qui aurait soulagé immédiatement les citoyens. Ce n'est pas non plus l'annonce du recrutement de 1.000 CDD au Pôle Emploi qui va changer la situation catastrophique au Pôle Emploi".


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