• Paulette et les opposants au mariage pour tous

     

    Avec Paulette, aujourd'hui dimanche, on a fait relâche. On a regardé un peu la télé, ce 13 janvier qui était très religieux. Après « Le jour du seigneur » sur France 2, on a regardé la manifestation anti-Hollande des autorités religieuses, de Civitas, de l'UMP et du FN réunis.

     
    Le spirituel aux pieds sur terre avait pris le dessus et le pas sur les infos. Il y avait du monde à Paris. Ils ont « marché pour l'enfant », disent-ils. Pour eux, ils ont connu l'enfer du trottoir.
    Qu'il y ait beaucoup de marcheurs, on s'en était douté un peu avec Paulette. On le vérifia très vite au marché. Là on a vraiment compris ce qu'est le manque à gagner pour des commerçants. Les travées étaient vides : les catholiques n'étaient pas là. Ils avaient dû tous prendre des cars pour se rendre dans la capitale. On ne saura jamais si des places distinctes hétéro/homosexuels étaient prévues, mais ceci ne nous regarde pas.
     
    Nous, nous n'y sommes pas allés, à Paris. Il faut dire qu'avec Paulette, nous ne sommes pas très catholiques. Ça n'empêche, on a assez de jugeote pour comprendre les problèmes de société.
     
    Chez nous, où ça sent encore la soupe mais pas le « bébé dormant », tout se passait bien. Le Jurançon était frais et vif, avec un nez qui offrait une douce caresse de parfums exotiques et d'agrumes, mêlée à de belles notes de fruits pulpeux.  Paulette était à température ambiante.
     
    Mais quand on a vu la banderole « Tous nés d'un homme et une femme », notre sang n'a fait qu'un tour.
     
    « - Ah ! Les cons ! » s'est écriée Paulette. « Ils vont droit au schisme ! ».
    J'ai vite compris ce qu'elle voulait dire : Jésus, il comptait pour du beurre ?
     
    Elle avait raison de s'étouffer : Jésus-Christ, le fils unique de leur Seigneur était né de la vierge Marie.
    Jésus fut un homme conçu par le Saint-Esprit qui lui ne l'était pas. C'était comme ça depuis que le monde est monde et il n'y a pas de raison que ça change, même sous Hollande, qui jusque là avait plutôt tendance à ne pas faire de miracles, sauf pour le Medef qui est assis à sa droite.
     
    On voudrait pas se mêler, mais non, nous ne sommes pas tous nés d'un homme et une femme. On notera en passant que Dieu, qui a crée le monde à partir de rien, n'a crée l'homme et la femme que très tard, quand il s’aperçut que ça lui ferait de la main d’œuvre payée pas cher en créant des inégalités et la flexisécurité. Sapin et Parisot comprennent bien, eux.
    Donc, on résuma : un homme et une femme, pas toujours. Marie elle même en atteste, qui s'est posée la question en temps réel quand l'ange vint lui annoncer qu'elle allait se faire avoir : «  “ Comment cela se fera-t-il puisque je ne connais point d’homme ? ” (Luc 1, 34) ». 
    Il faut dire à sa décharge que Meetic et Attractive Word n’existaient pas à l'époque pour les célibataires exigeants. Pour le coup, entre Marie et l'Autre, il est écrit que le Verbe s'était fait chair. Ce qui ne voulait pas dire que ça s'était fait avec la bouche. Quoi que. 
    En tout cas, le Verbe s'est fait Homme. Comme quoi il n'y avait pas loin de la coupe aux lèvres. Il fallait rétablir la Vérité.
     
    C'était parti. A cause de Monseigneur 23 et de Frigide Barjot, le débat était lancé avec Paulette. Notre couple adjura les catholiques de continuer de croire et de ne pas mélanger la politique au spirituel, d'autant que l'ange répondit à Marie qui se demandait comment elle se ferait engrosser que “ L’Esprit Saint viendra sur toi ” (Luc 1, 35). Ou c'était du pipeau ou on touchait déjà à la procréation médicalement assistée. C'était quand même simple à comprendre et il n'y a aucune raison deux mille ans plus tard de tout remettre en cause : il faut que les catholiques appliquent aux autres ce qui est arrivé à leur Jésus, qui a été conçu en Marie sans relations sexuelles, mais par le don de l’Esprit Saint “car rien n’est impossible à Dieu”. L'incident devrait se clore très vite, sauf à allumer des bûchers.
     
    On s'est dit que c'était dommage de tout casser. Les catholiques devaient à tout prix se souvenir que le premier homme et la première femme avaient été créés bons, quelle que soit leur tendance sexuelle. Et qu'ils avaient été crées libres.
     
    On avançait dans le débat. Mais les signes de fatigue se firent sentir.
    « Tu sais que l'homme ne peut vivre sans amour ? » interrogea Paulette, après avoir fumé un joint.
     
    Il ne fallait pas être devin pour comprendre où elle voulait en venir. Pendant que je me déshabillais, alors que je me disais que les catholiques étaient un peu salauds avec Hollande qui le même jour faisait bombarder des islamistes au Mali, j'entendis vaguement que Paulette me disait «  prends-moi toute, ceci est mon corps livré pour toi ». ( Matthieu 26:26-28 ; Luc 22:14-20 ; Jean 15:8-17 )
     
    Léon

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  • Déserts ruraux ?

    Mieux qu’un centre commercial : une épicerie coopérative, culturelle et solidaire dynamise une commune

    Par Camille Botella (4 janvier 2013)

    C’est une épicerie, bar, café concert. Un lieu multi-services que font vivre les habitants d’une commune du Morbihan : vente de produits bio, production de bière locale, livraisons pour les personnes âgées, lieu de débat... Une coopérative au service des habitants, dont tous peuvent devenir copropriétaires. Petite visite guidée à Augan, où se réinvente le vivre-ensemble.

    Trouver une alternative au capitalisme marchand tout en créant de l’emploi et en répondant aux besoins locaux ? C’est le défi que se sont lancés en décembre 2009 les 67 associés du Champ Commun, une coopérative de services de proximité à Augan, commune morbihannaise de 1400 habitants. En janvier 2010, ils créent une société (SARL) pour l’exploitation de l’activité économique avec, à la clef, la création d’emplois. Pari réussi puisque aujourd’hui le Champ Commun emploie six salariés et compte plus de cent associés ! Alors que la lutte contre la disparition des services de proximité dans les communes rurales s’organise, le Champ Commun apporte sa pierre à l’édifice.

    « On avait envie avant tout de créer un lieu où les gens du village se rencontrent », explique Mathieu Bostyn, co-gérant de la coopérative. L’endroit combine à la fois une alimentation générale et un bar-café, à la programmation musicale et culturelle variée. En plein cœur d’Augan, c’est le lieu où l’on peut se retrouver pour discuter d’un sujet de fond tous les premiers jeudis du mois avec l’association Polen, ou s’initier à la couture avec l’Atelier de Louise et Sandrine. C’est aussi une épicerie, Le Garde-Manger, qui propose des produits bio, locaux, mais pas que.

    Devenir copropriétaire de l’entreprise

    Les gérants veulent soutenir la production paysanne locale et promouvoir une autre manière de consommer. Pour autant, dans un esprit de service commun, l’épicerie a choisi d’être une alimentation générale ouverte à tous les habitants. Et propose une large gamme tous publics, « dans l’idée de faire une alimentation générale populaire, au sens premier du terme », précise Mathieu Bostyn. On y trouve 1 200 références de produits conventionnels, 350 produits issus de l’agriculture biologique et 200 produits locaux.

    Quand la coopérative voit le jour, les premiers associés créent en parallèle une Société civile immobilière pour l’acquisition d’un bien immobilier destiné à accueillir les différentes activités. Ils diffusent un appel à soutien. Différentes modalités sont possibles : premier niveau, devenir copropriétaire de l’entreprise coopérative en prenant une part sociale, « pour faire appel le moins possible au système bancaire ». Mais s’associer au projet collectif peut passer par d’autres chemins, comme participer aux travaux d’aménagement des locaux, via des chantiers participatifs ouverts et orchestrés par une équipe permanente expérimentée dans les métiers du bâtiment.

    Alimenter le champ des possibles

    D’autres responsabilités sont partagées par le collectif : la programmation culturelle du bar, ou encore le lien avec les producteurs locaux pour alimenter les rayons de l’épicerie. Le Champ Commun prend de l’ampleur et de nouveaux projets se greffent progressivement. Toujours dans une dynamique de développement local, une micro-brasserie s’est montée et propose une bière maison au comptoir du café, des livraisons pour les personnes âgées ont lieu plusieurs fois par mois et un projet d’accueil en auberge est en train de naître… avec 101 associés. De quoi alimenter le champ des possibles !

    Pour que la gestion collective soit avec et au service de la communauté, ses initiateurs ont adopté, en avril 2012, le statut de Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC), permettant ainsi aux salariés, bénévoles, usagers, mais aussi aux collectivités publiques, entreprises et associations, d’être sociétaires.

    Camille Botella (membre de l’Afip Bretagne)

    Photos : © Le Champ commun

    Article publié par Transrural Initiatives, revue associative d’information sur le monde rural.

     

    http://www.bastamag.net/article2845.html


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  • Politique sociale

    L’aide alimentaire pour les plus pauvres bientôt supprimée ?

    Par Nolwenn Weiler (2 janvier 2013)

    En France, 3,5 millions de personnes ont recours à l’aide alimentaire, ces produits de première nécessité distribués par les organisations caritatives. Financée grâce au budget européen, cette aide est aujourd’hui remise en cause. Les efforts déployés depuis plusieurs années pour améliorer la qualité de ces aliments, et ne pas enfermer les plus précaires dans la malbouffe, seront-ils réduits à néant ?

    120 millions de personnes menacent, en Europe, de sombrer dans la pauvreté. Les gouvernements européens, qui discutent en ce moment du budget 2014-2020, hésitent cependant à prolonger le financement de l’aide alimentaire destinée aux plus pauvres. C’est pourtant une minuscule part d’un énorme budget : 0,4% sur 1 000 milliards d’euros ! Né en 1987, le Programme européen d’aide aux plus démunis prévoit que les excédents agricoles – sous lesquels croule alors l’Europe – soient redistribués à celles et ceux qui en ont besoin. Depuis, les excédents se font rares. L’Europe aligne donc du cash : des subventions versées aux associations au titre de l’aide alimentaire (500 millions d’euros en 2012) et l’achat direct de produits destinés à être redistribués (383 millions) s’ajoutent à la reprise d’excédents agricoles (177 millions).

    Tous les États membres ne bénéficient pas de cette aide, qui passe par le budget de la Politique agricole commune (PAC). Certains pays, comme l’Allemagne ou le Royaume-Uni refusent d’y recourir. « L’Angleterre considère que l’Union européenne doit rester un grand marché et l’Allemagne pense que l’Europe ne doit pas s’immiscer dans les politiques sociales, gérées par les Lands », précise Nadège Chambon, chercheuse à l’institut Notre Europe.

    Austérité pour les plus démunis

    Les principaux bénéficiaires sont l’Italie (95 millions d’euros en 2012), l’Espagne (80 millions d’euros), la Pologne (75 millions d’euros), la France (70 millions d’euros) et la Roumanie (60 millions d’euros). « Le montant de l’aide est calculé en fonction de la proportion de la population ayant un revenu inférieur à 60% du « revenu médian » national [1]. Cela a fait passer l’Espagne en tête cette année », indique Nadège Chambon. En France, quatre associations gèrent cette aide : La Croix rouge, les banques alimentaires, le Secours populaire et les Restos du cœur.

    Mais cette aide n’est pas du goût de tout le monde : plusieurs pays, dont l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Suède [2] considèrent que l’aide aux pauvres relève de l’action de chaque État. Et refusent de payer. Début 2012, l’Allemagne obtient la condamnation de l’aide alimentaire par la Cour de Justice européenne. Le dispositif actuel n’existera donc plus en 2014. Il pourrait être remplacé par un « Fonds européen d’aide aux plus démunis » moins bien doté [3]. Soit « 350 millions par an, à partager entre 28 pays membres, contre 500 millions actuellement, détaille Gaëtan Lassale, de la Fédération française des banques alimentaires. Sachant que de nouvelles thématiques s’ajouteront à l’aide alimentaire : l’achat de biens essentiels à destination des SDF et des enfants en situation de précarité notamment ». Inquiètes, les associations se sont mobilisées pour que ce fonds voit bel et bien le jour.

    Les pauvres, abonnés à la malbouffe ?

    Il faudra donc aider mieux, et plus de familles, avec moins. Alors même que le nombre de personnes poussant les portes des soupes populaires ne cesse d’augmenter. « 3,5 millions de personnes ont bénéficié de cette aide en France l’année dernière, souligne Marianne Storogenko, de la Direction générale de la cohésion sociale, en charge du dossier. 8,5 millions de personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté et pourraient donc en bénéficier. En plus des familles monoparentales et des chômeurs, recourent aujourd’hui à l’aide alimentaire les travailleurs pauvres, les étudiants et les personnes à la retraite. »

    Autre problème : la qualité de cette aide alimentaire. Les bénéficiaires de cette aide présentent souvent des troubles nutritionnels, pouvant induire des pathologies telles le diabète ou des problèmes cardiovasculaires, selon une étude menée par l’Institut de veille sanitaire [4]. Seule une personne sur dix mange les cinq fruits et légumes par jour recommandés par le Programme national nutrition santé. Suite à cet alarmant constat, les critères d’achat de denrées pour l’aide alimentaire ont été revus. Dans les appels d’offre lancés par les ministères, la qualité nutritionnelle compte pour 30% de la note, les tests gustatifs pour 40% et le prix pour 30%. « S’alimenter est un besoin fondamental, mais c’est aussi une source de bonne ou de mauvaise santé, rappelle Marianne Storogenko. Et puis, recevoir des produits de qualité, c’est nécessaire aussi pour l’estime de soi. Si on vous offre quelque chose de bon, c’est que vous êtes quelqu’un. »

    Des alternatives pour un bon repas

    Ces appels d’offre ne couvrent qu’un quart de l’aide alimentaire. Les 75% restants sont collectés auprès des particuliers à la sortie des supermarchés ou remis gracieusement par les enseignes de la grande distribution, qui écoulent ainsi des marchandises qu’elles ne peuvent pas vendre, pour des raisons d’ordre esthétique le plus souvent. Une autre partie des produits vient des partenariats passés entre des grandes entreprises et les associations. « Dans la relation avec les donateurs, il faut parfois s’armer de courage pour leur dire : "c’est très gentil, mais nous ne prendrons pas la cinquième tonne de pains au chocolat parce que les gens ne mangent pas que des pains au chocolat. Il nous faudrait plutôt des haricots verts" », poursuit Marianne Storogenko.

    Des initiatives émergent pour améliorer le contenu de l’assiette de personnes obligées de recourir à l’aide alimentaire. La Fédération des paniers de la mer (PLM), par exemple, travaille avec les criées, lors des retours de pêche, pour valoriser les poissons invendus, créer des emplois sur l’activité de mareyage – l’achat de poissons en gros – et permettre de diversifier les apports en protéines. « Il ne s’agit pas seulement de remettre un produit aux gens, explique Hélènet Rochet, directrice de la fédération des PLM. Mais de leur donner envie de cuisiner, d’offrir un bon repas à leur famille. » A l’aide de fiches recettes, et à force de communication avec les bénévoles des associations, les paniers de la mer remettent au goût du jour le tacot, le congre, la roussette.

    « Les personnes pauvres ne sont pas condamnées à le rester, estime Hélène Rochet. Et quand leurs moyens le leur permettront, ces personnes pourront reprendre le chemin des poissonneries, et participer à la valorisation de produits qu’elles connaîtront déjà. » La démarche emporte l’adhésion des pêcheurs. « Leur métier est rude. Et savoir que le fruit de leur travail n’est pas perdu est très important pour eux. »

    Mieux que le discount, les épiceries solidaires

    Un autre acteur a fait son entrée dans le monde de l’aide alimentaire : les épiceries sociales et solidaires (regroupées au sein de l’association Andes). Elles proposent en libre-service des produits de consommation courante, contre une participation financière de 10 à 30% du prix normal. En 2011, 130 000 personnes se sont pressées dans les 240 épiceries solidaires que compte désormais le territoire français (voir la carte.). « Pour lutter dignement contre la faim, il faut permettre aux gens de choisir », affirme Guillaume Bapst, fondateur des épiceries solidaires. « Quand on vous donne un colis, on nie votre identité : ce que vous aimez, votre façon de cuisiner... Et quand on reçoit une seule ration, on ne peut pas inviter quelqu’un à partager son repas. »

    Pour remédier au déficit de fruits et légumes, l’Andes lance en 2008 « le potager de Marianne » à Rungis. Un chantier d’insertion dans lequel on trie les fruits et légumes invendus pour approvisionner les circuits de l’aide alimentaire. Des « potagers » qui essaiment à Perpignan, Marseille et Lille. En janvier dernier, une ferme maraîchère solidaire a ouvert ses portes en Basse-Normandie.

    Des paysans dépendants de l’aide alimentaire

    « Il vaut mieux récupérer des produits alimentaires que de les jeter, rappelle Guillaume Bapst. Mais la lutte contre le gaspillage ne doit pas être la seule finalité de l’aide alimentaire. Sinon, on se contente de donner aux pauvres ce que l’on a récupéré. Et on ne s’intéresse pas à leurs besoins nutritionnels. Il faut laisser l’approche purement caritative pour remettre les gens à leur place de citoyen. » Pour Marianne Storogenko, « la fourchette est un excellent outil d’insertion. Il faut faire en sorte que ces personnes se sentent soutenues et pas assistées. »

    Jean-Claude Balbot, éleveur dans le Finistère, est plus radical : « L’agro-industrie produit de la pauvreté. Même des paysans deviennent clients de l’aide alimentaire ! Ou ces employés des usines agro-alimentaires qui se retrouvent sans travail. Finalement, l’agriculture n’a pas tenu ses promesses, à savoir nourrir le monde et donner du travail aux gens. » Membre actif de la fédération nationale des Civam (Centres d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural), Jean-Claude Balbot participe à un groupe de travail qui planche sur la question de l’accès à l’alimentation. Pour les Civam, il faut rapatrier l’aide alimentaire vers les territoires. « Cela coûterait moins cher à la collectivité, que ces échanges de conteneurs, de boîtes et de produits transformés », estime Jean-Claude Balbot. Pensée à petite échelle, l’aide alimentaire pourrait passer par la création de potagers collectifs, par le troc, la révision de certains prix, voire du système productif tout entier.

    Les exclus de la qualité

    Assidu de la vente directe, et producteur bio, l’agriculteur regrette le profil trop uniforme de sa clientèle, relativement aisée. « Quand je vais livrer les gens, je sais toujours à quoi m’attendre : le type de maison, de voiture, de journaux.... C’est sympa, mais cet enfermement, pour moi et d’autres collègues, est le signe d’un échec de nos modes de production. Nous tenons à garantir la qualité, mais nous excluons de fait une large partie de la population. »

    La solution ? « En tant que producteur, il faut que je m’arrange pour produire quelque chose que tous les consommateurs peuvent acheter. Nous devons réfléchir au prix, très sérieusement. Est-il normal, par exemple, que les consommateurs paient une partie des emprunts que j’ai contracté pour m’installer ? Et qu’ils participent ainsi à l’accroissement d’un capital qui n’appartiendra qu’à moi. » Pour savoir ce que les consommateurs sont en mesure de payer, « il y a un vrai travail de connaissance et de reconnaissance à faire. » Les échanges entre fermes et quartiers, qu’il pratique avec d’autres collègues sont, à ce titre, très riches d’enseignements. « L’aide alimentaire que nous aimerions voir se développer doit s’inscrire dans ces échanges citoyens, dans ce partage, ces discussions où l’on réfléchit ensemble à l’accès à l’alimentation. » Le ministre Stéphane le Foll, pour qui « l’accès à une alimentation de qualité est un élément décisif pour rester inséré dans la société », prêtera-t-il attention à ces expérimentations ?

    Nolwenn Weiler

    Photo de une : Alain Curie via Rue 89

    Notes

    [1] En France, le revenu médian se situe aux alentours de 1 600 euros (il varie de 1431 euros pour une personne seule à 3 700 euros pour un couple avec trois enfants) : la moitié de la population, en fonction du type de ménage, a des revenus inférieurs et l’autre moitié dispose de revenus supérieurs.

    [2] Ainsi que le Danemark, les Pays-Bas et la République tchèque.

    [3] L’éventuel Fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD) s’élèverait à 2, 5 milliards d’euros sur 7 ans.

    [4] Voir l’étude menée en 2005.

    http://www.bastamag.net/article2834.html?id_mot=22


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  •  LE CREUSOT - MONTCHANIN : La CGT «veille au grain» sur la situation de l'industrie et en appelle à miser sur la formation
     

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    Des salariés d'Industeel, d'Areva et de SFAR ont tenu une conférence de presse ce vendredi matin.

    « Nous avons décidé de nous réunir une fois par mois pour faire un point régulier sur l'industrie et son avenir », ont-ils annoncé au sein de l'Union locale, Maison des sociétés Saint-Henri.
    Pour eux, si les spécificités de production sont bien différentes, les industries représentées sont à suivre ensemble, dans le sens où leurs fluctuations d'activités sont liées. « Areva et Industeel, groupe ArcelorMittal, ce sont 3 200 emplois en Saône-et-Loire. En prenant en compte la sous-traitance, ce sont 9 000 emplois qui sont compris ».

    « La situation n'est pas catastrophique mais elle n'est pas joyeuse non plus », ont alors dit les salariés. Cela en parlant d'une baisse d'effectifs à Industeel et des mobilités de groupe au sein d'Areva, davantage favorisées au détriment de départs en retraite donc non remplacés.
    Pour les salariés CGT, le renforcement des contrôles de sûreté nucléaire suite à l'épisode de Fukushima, et les oppositions ou contraintes environnementales affirmées, ne font pas évoluer la situation. Les syndicalistes l'ont rappelé : « Dans un contexte de crise, on sait tous que le nucléaire est actuellement le mieux pour le portefeuille des contribuables. On peut dire ce qu'on veut, mais le nucléaire amène du travail. Mais aujourd'hui, les commandes sont bloquées. D'autant plus qu'à Industeel, le premier trimestre 2013 ne va pas être mirobolant au niveau des commandes. Concernant les lingots à Areva, les objectifs sont seulement remplis à moitié ». Et ils ont rajouté à propos des effectifs : « Le savoir-faire s'en va, les compétences aussi. Il ne faut pas oublier que si le nucléaire demande de l'expérience pour arriver à de la qualité, il en faut aussi pour le démantèlement des centrales. Il faut se donner les moyens de faire ce qui est demandé (remise aux normes et autres exigences de sûreté) et ne pas laisser partir le savoir-faire ».
    « Nous demandons à rencontrer les pouvoirs publics, les directeurs des industries, le Pôle Nucléaire Bourgogne, en début d'année prochaine », ont ainsi fait savoir les salariés autour de la table. Avant d'expliquer leurs intentions : « Nous voulons les interpeler et leur présenter des alternatives telles que des périodes de formations au lieu de reconduire celles de chômage technique. Nous pensons que miser plus sur la formation serait une manière de bien préparer l'avenir de l'industrie en Saône-et-Loire ».

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    http://www.creusot-infos.com

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  •  Avez-vous survécu à la fin du monde?

    énergie renouvelable

    Rien de plus normal, amis lecteurs. Il y a eu 182 bobards de ce genre jusqu'à ce jour. Et pris sur Slate.fr, les plus mémorables:

     

    1.La toute première

    La toute première prédiction d’apocalypse bien renseignée est celle du Livre de Daniel dans l'Ancien Testament . D’après Luc Mary, historien et auteur du livre Le mythe de la fin du monde

    «Elle aurait été écrite aux environs de 167 av. JC dans le Livre de Daniel, à la suite de la profanation du Temple de Jérusalem par le roi Antiochos IV.» 

    A son arrivée au pouvoir, le roi Antiochos IV, qui règne sur l'empire des Séleucides (un empire syro-iranien instauré entre -305 et -64 av.JC) tente d'éradiquer le judaïsme et applique une politique d’hellénisation forcée de la Judée. Il interdit le sacrifice juif, les fêtes et la circoncision, avec peine de mort pour ceux qui font  chabbat.

    «Cela a déchaîné la colère des juifs et déclenché la révolte des Maccabées. Le prophète Daniel prophétisa alors la fin des temps et l'avènement d'un temps meilleur pour les juifs, où aurait lieu le règne éternel de Dieu. Pour les juifs, c'était un message d'espoir, une révélation de temps plus prospères, plus divins.»

    D'après la prophétie de Daniel, «le temps de la fin» devait commencer «1.290 jours après la fin du sacrifice perpétuel». Personne ne s'est  jamais mis d'accord sur sa date exacte.

    2.Les chrétiens et la peur de l’an mille

    Pour les historiens, l’idée selon laquelle il aurait pu exister «une grande peur de l’an mille» fait débat.

    Cette date à trois zéros n’a peut-être pas provoqué autant d’angoisses que sa date cousine l’an 2000, malgré ce que laisserait supposer de nombreux textes. Jean-Noël Lafargue précise:

    «Les historiens débattent du sujet mais un consensus tend à écarter l'idée d'une "grande peur de l'an mille". Les chroniques de l'époque font état d'un intérêt pour la question parmi les religieux, mais pas d'une panique et encore moins d'une panique générale.»

    A l’époque, le calendrier n’était pas encore très répandu et les gens n’ont probablement pas eu conscience du passage au nouveau millénaire:

    «Peu de gens connaissaient la date à laquelle ils vivaient. […] Les premiers textes faisant état d'une grande peur datent effectivement de deux siècles plus tard, et seront repris pendant la Renaissance, et surtout à l'époque romantique, deux périodes qui ont eu un intérêt politique, philosophique et esthétique à véhiculer une image du Moyen-Age sombre et superstitieuse.»

    3.Les prophéties du XXe siècle

    Les nombreuses prophéties du XXe siècle sont plus faciles à répertorier, et ont eu un impact avéré sur les populations. D’après Luc Mary, «il y en a eu 18, dont une dizaine sont comprises entre 1945 et 1991 à cause de la peur de la Guerre froide et de l’apocalypse nucléaire. A partir du XXe siècle, les hommes ont progressivement moins peur des dieux mais plus peur d’eux-mêmes».

    La crainte de l’apocalypse nucléaire, qui atteint son paroxysme avec l'explosion du réacteur n°4 de la centrale de Tchernobyl en 1986, a aussi été une source d’inspiration pour le cinéma. Après la chute du Mur de Berlin, la peur du nucléaire reste ancrée mais s’y ajoutent des peurs liées à toutes sortes de catastrophes naturelles. Luc Mary explique:

    «C’est une peur plus rationalisée, basée sur des phénomènes observés: l’univers est périssable, des astéroïdes ont déjà détruit d’autres planètes, les dinosaures aussi ont été exterminés.»

      4.Celles des témoins de Jéhovah

    Les témoins de Jéhovah aiment beaucoup les prophéties: ils en ont formulé au moins huit et détiennent ainsi le record des annonces de fin du monde ratées. Bernard Blandre, auteur du livre Les témoins de Jéhovah , raconte leur fin du monde de 1914:

    «Ils avaient prévu l’effondrement complet de tous les systèmes politiques, économiques, sociaux et religieux ainsi que la fin des guerres. Tout ce qui était méchant devait disparaître. Ne devaient rester sur Terre que les témoins de Jéhovah et les futurs convertis.»

    Cet échec cuisant ne les empêchera pas de présager d’autres fins du monde, un moyen pratique et rapide de recruter des fidèles, selon Bernard Blandin:

     «La peur de la fin du monde est un stimulant pour eux. Ils en ont prédit une pour 1975 par exemple. Entre 1966 et 1975, le nombre de baptêmes a beaucoup augmenté, les témoins étaient galvanisés et très motivés pour recruter. Mais après 1975, ils ont déçu et perdu 551.000 fidèles sur les 2.179.000 dans le monde.»

    5.Les peurs «scientifiques»

    Les prédictions à caractère «scientifique» sont souvent prises très au sérieux par la population. En mai 1910, des astronomes prévoient que la Terre est sur la trajectoire de la queue de poussière de la comète de Halley. La population s’affole: la queue pourrait contenir un gaz toxique, le cyanogène, susceptible de les intoxiquer. Très médiatisée, cette prophétie provoqua des mouvements de panique décrits par Eugen Weber dans son livre Apocalypses et Millénarismes :

    «La comète suscita des angoisses qui s’exacerbèrent jusqu’à la panique. Certains continuaient en effet d’y voir un présage des plus funestes. A Londres, le général William Booth, de l’Armée du Salut, qui s’attendait à la fin de toutes choses, prédisait la destruction par l’eau et le feu. A Paris, une prophétesse en vogue, Mme de Thèbes, (…)  prévoyait que le destin de l’humanité allait être rougi de sang, une crise financière allait éclater.»

    carte postale de 1910

     

    Dans la nuit du 18 au 19 mai 1910, la population mondiale a vraiment cru mourir intoxiquée:

    «Dans le monde entier, prières et panique allèrent de pair: les églises se remplirent, les mineurs refusèrent de descendre dans les puits, les femmes obturèrent portes et fenêtres, pour empêcher le gaz mortel de rentrer dans les maisons.»

    Autre mystère de la science, en 2008, le Cern inaugure le Grand collisionneur d’hadrons (LHC). Malgré ses publications rassurantes, l’accélérateur de particules continue, encore aujourd'hui, de susciter l’effroi avec l’avènement d’un possible «mini-trou noir planétaire» potentiellement capable d’engloutir la Terre:

    A ce jour, aucun trou noir n’a été observé. A la place, on a même découvert le Boson de Higgs.

    Enfin, un des plus éminents scientifiques de tous les temps, Sir Isaac Newton, à l’origine de la Loi universelle de la gravitation et du calcul infinitésimal, a prévu la fin du monde pour 2060. D’après Haaretz, qui consacre un article à ce sujet :

    «Pour  calculer la fin des temps, Newton se base sur la date du sacre de Charlemagne en tant qu’empereur romain, en 800 ap. JC et sur des informations recueillies dans le livre de Daniel, qui selon lui prévoyait la fin du monde 1260 ans plus tard, soit en 2060.»

    6.Le 11 août 1999 de Paco Rabanne

    Impossible de conclure une compilation de prophéties de fin du monde sans mentionner le couturier Paco Rabanne, auteur de 1999, le feu du ciel , qui avait annoncé l’apocalypse pour le 11 août 1999. Il expliquait avoir fondé sa théorie sur une réinterprétation croisée entre numérologie, Nostradamus et aéronautique:

    «C'est précisément le 11 août qu'aura lieu la plus grande éclipse du siècle. Celle-ci s'accompagne d'une conjonction astrale particulièrement inquiétante pour notre pays. Je vous rappelle qu'en inversant 1999 on obtient 6661, soit 666, le nombre de la Bête, accolé à 1, le chiffre de Dieu: l'affrontement entre le Christ et l'Antéchrist annoncé dans l'Apocalypse! (…) Je n'ai su exactement ce qui allait causer la catastrophe qu'il y a deux ans, lors d'une conversation avec un chercheur en aéronautique du CNRS. C'est lui qui m'a mis sur la voie de Mir, ensuite j'en ai eu la confirmation chez Nostradamus.»

    Pour Luc Mary, pourtant, Nostradamus n’aurait jamais annoncé de fin du monde:

    «Le livre sur les soi-disant prophéties de Nostradamus est sorti en 1980, j’ai acheté sa traduction, et comme par hasard toutes les prédictions d’avant 1980 étaient vraies et toutes celles d’après se sont révélées fausses.»

    Et après?

    Ceux qui survivront au 21 décembre 2012 auront droit à mai 2014, date de «la vengeance du diable» pour la Kabbale ou encore à 2029, année où un astéroïde doit s’écraser sur la Terre. Sans oublier la prophétie de saint Malachie, alias «prophétie des papes», selon laquelle l’arrivée du 112e pape coïnciderait avec la fin du monde. Benoît XVI est le 111e.

     

    France Ortelli

    http://le-blog-de-roger-colombier.over-blog.com


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  • Les soldats du système

     

    8119 (present)

    Je fais partie des privilégiés qui reçoivent une newsletter destinée aux riches investisseurs, ce qui me permet de constater le niveau de dépravation de la morale du système.

    Comme de coutume le ton et les sous-jacence du discours viennent conforter et formaliser une mentalité criminogène afin de mettre à l'aise le client blindé de thunes qui vit à l'écart du monde réel.

    Et encore cette dernière apostrophe sera très mal vue de leur part, vous allez voir ! (eux qui ont toujours deux trains d'avance)
    Car ces infos sont disponibles de butte en blanc sur le web, tranquillement, au format PDF toutefois.
    Les gars devisent (jeu de mot, ahah) sur les nouvelles opportunités que la crise leur offrent. Pour eux c'est la super teuf, la grande promo, le monde est en solde, il faut se ruer sur les bonnes occasions de "parfaire son parc", "solidifier", "diversifier" et surtout de se familiariser avec les nouvelles techniques "dont on a toujours rêvé" du marchandage.

    C'est ainsi que, ce n'est qu'un exemple, on peut voir une immense satisfaction pleine de promesses baveuses devant une nouvelle machine à café nommée "senseo".
    Il y a la pub à la télé. Tu as la machine à café et les cartouches qui vont avec. ça n'a l'air de rien comme ça mais c'est une révolution ! Car désormais la café devient de l'or brun. Les consommateurs étant devenus suffisamment accros et nombreux, il était temps de passer à l'étape supérieure de la dépendance.

    Car désormais grâce à cette petite machine, que les vendeurs auront l'instruction de promouvoir comme étant la nouvelle norme en disant des anciennes "oui mais ça, ça ne se fait plus", il se produit l'effet fantastique que le café n'est plus vendu à la louche du grammage mais au grain près. Et vendre le café au grain près permet de faire que "la marge brute du café vendu passe de 35 à 65%", sans quasiment n'avoir rien changé dans la chaîne de fabrication, uniquement grâce à la pub à la télé !
    Génial le concept ! Et en plus les gens ont l'impression de progresser vers un monde plus moderne.

    Les investisseurs se lèchent les babines et s'interrogent sur la possibilité d'étendre ce nouveau mode de consommation à d'autres "opportunités".
    Ils aiment beaucoup ce mot, les guerriers du Système.
    L'"offensive" a été lancée.

    *

    Le dialecte du système

    L'opportunisme c'est ce concept à double tranchant qui est vendu de façon Orwellienne. Côté Face il dit aux gens "Soyez pas bêtes", "saisissez votre chance", de sorte qu'ils ne réfléchissent pas et agissent impulsivement. Et du côté des guerriers, l'opportunité c'est de dire "puisqu'ils sont bêtes, profitons-en !".

    Le plus probant que j'ai vu c'est le texte d'un contrat passé entre deux grandes firmes, où véritablement il faut être un initié pour comprendre de quoi ça parle. Les guerriers ont développé un langage qui leur est propre et empli de poésie, de litotes, d'hypocrisie conventionnelle, un peu comme si le respect, la soumission à l'autorité s'exprimait pas l'acceptation du plus énorme des mensonges.
    On ne parle pas de "dommages collatéraux" mais d'"entente conséquente" (ou des trucs comme ça).

    La mentalité qui s'en dégage dépasse les attentes de la pire fiction d'une dictature complètement cinglée. Car dans la vie, si on nous ment en pleine face, soit on est assez innocent pour ne pas avoir l'impolitesse de supposer qu'il s'agisse d'un mensonge, soit on comprend à demi-mots qu'en fait le gars ne veut rien avoir à faire avec nous.

    (moi j'encourage les peuples à rester innocents !)

    Mais dans la langue du système cela signifie à l'inverse que c'est comme un torrent qu'il faudra remonter, en "faisant ses preuves", et en esquivant les méandres de la félonie, les stratagèmes et la brutalité psychologique, afin de se hisser vers un pouvoir tortionnaire au plus haut point, et devenir capable de produire le contexte qui donne tout son satanisme aux mots les plus usuels.

    Car une fois là-haut sur la montagne du pognon, les choses sont différentes, ils n'hésitent pas à les dire carrément, et à dévoiler d'une voix semi-tremblante et purement démoniaque, les vérités les plus affligeantes. On "dresse les moutons", on on "prend à revers", bref on commet des crimes tout en s'auto-congratulant des pièges qu'on a tendus dans le but noble de faire progresser l'espèce.

    Quand ils commettent des crimes ils disent entre eux "mais je leur ai rendu service, il ne s'en rendront compte que plus tard".

    Les gars sont clairement conscients que si on les déloge alors l'humanité aura fait un grand pas en avant, et à la fois ils sont pleinement tranquillisés sur le fait que ça ne se fera jamais car ils se battront jusqu'à leur dernier souffle pour brouiller les pistes, faire diversion, étouffer la vérité et éliminer les gêneurs.

    Bref,
    Les soldats du système sont sur la même longueur d'onde que le Système (dont la spiritualité est celle d'une proto-protéine), ils en sont les artisans, les porte-parole, et les bénéficiaires.

    Ils vous, humains innocents, le carburant de la consumation de leur âme.

    http://w41k.info/74940

    altermonde-sans-frontiere.com


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  •  La haine du pauvre est bien vivace

     
    La haine du pauvre est bien vivace Aujourd'hui, à l'occasion des mesurettes «socialistes» contre la pauvreté, la fRance profonde s'en est donné à cœur joie sur internet.

    Partout, en commentaires d'articles des principaux sites d'information survolant le contenu du pitoyable "plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté" de Jean-Marc Ayrault, on trouvait des réactions pleines d'ignorance, de bêtise et de haine. Florilège.

    «encore des mesures qui n encouragent personne à travailler!!! assistanat encore et toujours!!!»

    «tout à fait d'accord avec vous..............outrée de voir que s'est toujours les memes mais toujours qui en profitent sur notre dos et encore je mache mes mots!!!!!!»

    «et en plus ils passent a la télé et ils pleurent devant les cameras»

    «Encore plus d'aide mais jamais sans contre partie!!! A quand l'acceptation de n'importe quel emploi pour un chomeur de longue durée ?»

    «Tu veux pas aller faire les vendanges ? OK ! fin du RSA ! En Allemagne des milliers de gens font des petits boulots à 1 euro/h, en Angleterre ou en Espagne, les gens font 2 ou 3 petits boulots ! pourquoi pas en France et Ayrault veut encore augmenter le RSA sans aucune contre partie En Angleterre le chômage maxi c'est240? par semaine quelque soit le salaire précedent et ça dure 6 mois maxi ! les gens se remuent pour prendre n'importe quel petit boulot. Residus Assistes Societé»

    «je vous lis tous et j'approuve votre colère et votre incompréhension .l'assistanat règne en maître et décourage ceux qui règlent la facture.. et pensez vous que cela va s'arranger??? à cette cadence la Belgique va se peupler de gens de qualité !!!!!»

    Ça, c'était sur La Tribune. Passons maintenant à 20 Minutes :

    «A quand l'obligation de travailler !
    A quand l'obligation de faire des "stages" en entreprises ou chez des maraichers, agriculteurs en échange de légumes ?
    MAIS NON EN FRANCE ON DONNE sans rien faire !
    LA FRANCE CULTIVE DES FAINEANTS !»

    «retirer le droit de vote aux ayant droits sociaux…
    Car quand on est pas capable de gagner soi-même sa vie et celle de sa famille, on ne peut pas avoir les capacités de décider pour les autres ce qui est bon pour le pays. Et ça évitera à la gauche d'être tentée de produire de plus en plus de pauvres…
    »

    Sur Le Parisien :

    «Le president de la France qui se leve tard... Vive les faineants!»


    «Les jeunes en difficulté ? Ba il ont cas aller travailler toujours les même aide pour les gens qui foutre rien s'il sont jeunes et motiver il auront du boulot mais de nos jour yen à plus beaucoup qui veulent gagner de l'argent en travaillant ils préfèrent rester chez eux les aides à gogo et pis voilà elle est pas belle la France»

    «dans ce pays il vaut mieux rien glander et rester a la maison plutôt qu'aller bosser!»

    J'arrête là. Vous en trouverez de meilleures si vous vous donnez la peine de chercher...

    Quand le sage désigne la lune, l'idiot regarde le doigt

    A ces gens qui ne s'offusquent ni des scandaleuses rémunérations des patrons du CAC 40 (que la crise n'a nullement affectés mais qui ont mis plus d'un salarié au chômage), ni du coût du bouclier fiscal (qui a privé nos finances publiques de près de 4 milliards d'euros depuis sa création et bénéficié à une poignée de nantis), ni du coût des niches fiscales et sociales (50 milliards accordés chaque année en pure perte, essentiellement aux mieux lotis), ni de l'assistanat de la France d'en haut;

    A tous ces abrutis qui, malgré l'explosion du chômage, s'imaginent qu'il y a encore assez d'emplois pour tout le monde en France;

    A tous ces méprisants qui ne savent pas ce que c'est que de vivre avec 400 € par mois, ni même avec un Smic;

    A tous ces sado-masochistes bourreaux-victimes qui voudraient voir revenir l'esclavage et ne se rendent même pas compte que les droits dont ils voudraient priver certains leur seront un jour supprimés pour eux-mêmes;

    A tous ces imbus qui se croient "méritants", donc au-dessus de la mêlée, et considèrent autrui comme de la merde;

    A tous ces psychopathes qui adorent s'en prendre aux plus faibles et oublient que les chômeurs ou les allocataires du RSA sont des êtres humains comme eux;

    Nous leur souhaitons, pour 2013, de perdre leur emploi, d'en chercher un vainement, puis de se retrouver dans la mouise ou à la rue afin qu'ils comprennent enfin (peut-être ?) ce que nous — les millions de victimes de la crise de ce système ultralibéral failli, qu'ils insultent avec tant d'ardeur, bien au chaud derrière leur clavier — avons perdu et supportons.

    HONTE À EUX !
    Honte à ceux — médiacrates/éditocrates en première ligne, notamment à la télévision — qui distillent inlassablement le mensonge et la division.
    Et honte aux gouvernements, de "gauche" comme de droite, tous complices de la finance et d'un patronat rapace, qui ont sciemment laissé le chômage, la précarité et la pauvreté s'installer partout.

    On sait à quoi tout cela mène : quand on désigne des boucs-émissaires, la barbarie n'est jamais loin.

    SH

    http://www.actuchomage.org

     RSA et CAC40 ; ploutocratie et la misère, misère de la ploutocratie

     http://www.christophe-berardi.org/extranet/blog/images/RSA.jpg

     

     

    Ce qu'il y a de bien avec les billets de Françoise Fressoz (éditorialiste au Monde) c'est qu'on peut y trouver les meilleurs produits pour faire la soupe, mais aussi malheureusement des épices éventés ou des mélanges gustativement surprenant qui transforme le consommé en brouet.

     

    Prennez sa livraison du 12 12 12. il obéit à sa cuisine diabolique .

     

    on y trouve ceci  qui ferait un bon fond pour travailler la recette:

     

    "Les députés UMP Christian Jacob et Laurent Wauquiez accusent la gauche de choisir «une nouvelle fois la politique de l'assistanat ».

    Ils jugent indéfendable le relèvement de 10 % du RSA sur cinq ans (actuellement de 418 euros par mois pour une personne seule) au motif que ce sont les salariés modestes, ceux qui travaillent, qui devraient être encouragés. Ils accusent le premier ministre de « se tromper complètement d'approche », ils revendiquent une autre politique fondée sur la création d'activité.

    Ils feraient mieux de se taire, car en cinq ans, Nicolas Sarkozy n'est guère parvenu à renverser la table  : le RSA jeune est un échec ; le RSA, activité qui offre un complément d'activité aux travailleurs pauvres, va devoir être remis à plat, de même que la prime pour l'emploi."

     

    Si nous observons le nombre de personnes contraintes à survivre qu'avec le RSA, 1 800 000 personnes (avec des conditions d'attributions bien plus surveillés que la ventilation des coupons obligataires un 31 décembre), on mesure la goujaterie de la droite et la pingrerie de cette drôle de gôche aux affaire.

    Imaginons qu'au lieu d'aller aux actionnaire les dividendes soient attribués à chacun des "bénéficiaires" du RSA. A (hypothétique) répartition égalitaire, la part  pour un exercice pompée sur la seule capitalisation du cac 40 (n'oublions jamais qu'il existe d'autres groupes de capitalisation qui drainent encore plus de profits mais différemment répartis), celle du CAC 40 apporterait 21 111 € par titulaire du RSA et cela indépendamment des rémunérations des patrons du dit CA 40 rendues publiques ce jour.

    Augmenter ce RSA de 250€ mensuel (soit 250x12 par an) fait une somme annuelle de 3000€ qui mettrait les titulaires hors gel (gaz et électricité) et permettrait d'y voir plus clairs pour envisager de remplacer une paire de chaussures et moins clair dans le fond des assiettes.

     
     

    Resterait 18 111 euro de disponibles pour les égoistes ou utilisable autrement pour qui veut s'en emparer et les réaffecter collectivement et socialement

    Mais dans le panier de dame Françoise, caché sous la verdure des légumes nous trouvons ce paquet d'ingrdients chargés de corser son bouillon et  d'épicer son argumentation. Cela commence bien et hop juste après ça dérape : :

     

    "Et pendant ce temps, la pauvreté explose : plus de 8,5 millions de français vivent en-dessous du seuil de pauvreté, 20 % des enfants et des jeunes de moins de 18 ans sont touchés, un tiers des familles monoparentales. Tous ces chiffres incitent au plan d'urgence plutôt qu'aux critiques.

    Sur un point cependant, le gouvernement mérite d'être interpellé. Où va-t-il trouver les 2 à 2,5 milliards d'euros nécessaires pour financer son plan sur la durée du quinquennat ?

    En 1988, lorsqu'il avait institué le Revenu minimum d'insertion, Michel Rocard avait rétabli l'impôt sur la fortune. Cette simultanéité lui avait permis d'affirmer que ce sont les riches qui paieraient pour les pauvres, ce qui ne s'est pas révélé totalement exact, car les dépenses de solidarité ont par la suite progressé beaucoup plus vite que les recettes de l'ISF."

     

     Un mélange qui semble sympathique à la couleur mais qui manque de punch à cause du deuxième composant : ou va-t-on trouver l'argent ?

    Pourtant les simples calculs fait par La Canaille qui n'a fait ni l'ENA ni Science-Po montrent bien qu'il ne s'agit pas d'une question de taille et remplissage de réservoir mais de qui va y puiser pour faire quoi du liquide qu'il contient.

    Ce qui est nouveau et pein d'intérêt c'est qu'un débat autour de l'appropriation collective (encore exclusivement circonscrit à la seule nationalisation) est au coeur des débats.

    La goujaterie étant un des traits communs du capital dès qu'il se sait dominant , la dose rajoutée par PSA à celle de la droite au parlement démontre la nature prédatrice et pathogène du capital et ses sbires.

    Notre éditorialiste de poursuivre (mais si tu vises les patates à l'eau tu ne fera jamais une potée au choux, il va te manquer des ingrédients) : 

    Mais le gouvernement a déjà fait payer les riches et les grandes entreprises pour boucler son projet de budget pour 2013, et il ne peut plus le faire, sauf à provoquer pour le coup une vraie sécession.

    Il ne lui reste plus que deux gisements : les classes moyennes qu'il faudrait taxer via l'impôt ou une refonte des aides sociales ou bien les économies budgétaires. Mais il en a déjà annoncé beaucoup : plus de 60 milliards d'euros sur la durée du quinquennat, sans préciser pour autant la façon dont il compte s'y prendre."

     

    Les riches, déjà payé ? A voir. Mais si dame Fressoz peut disserter sans que la part de ses propos qui écornent l'égoïsme du capital ne prête à conséquences c'est bien parce que le monde du travail réel (ceux dont l'activité concourent à la création des richesses) ne dispose plus d'outil pour couper les pattes aux prédateurs et leur écraser les mains dès qu'ils les tendent. (ils l'ont même retirés du portail d'entrée du club pour y installer la piste aux étoiles européennes).

     

    http://img.over-blog.com/500x375/0/32/46/53/illustration14/carte-PCF-2013.jpg 

    C'est de cela qu'il est question faire que ces 95% des actifs (intégrant avec eux ceux qui vont le devenir et ceux qui toujours actifs ne sont plus dans l'activité salariée) se dotent d'un outil pour aller à la conquête des leviers de la société (économiques et politiques). 

    Tant que nous n'aurons pas réglé cette question, le caviar se mangera à la louche à Neuilly, les lentilles seront plats de luxe sur le plateau de Champigny.

    Fançoise Fressoz pourra distribuer ses bons et mauvais points sans que cela risque de provoquer le moindre séisme politico social dans les cultures sous serres chauffées du politique hors sol, les semanciers du cac 40 et consort se gardant chaque années les conditions de reconductions des semis.

    Par canaille le rouge

     Ayrault ou le père Noël est une ordure

     

    Le Père Noël est une ordure

    Conférence nationale contre la pauvreté et pour l'inclusion sociale, que ça c'est appelée, le 11 et 12 décembre 2012, présidée par Jean-Marc Ayrault, le grand chambellan du palais de l'Elysée. Et quels moyens pour lutter contre la pauvreté en hausse: 14,1% de la population en 2010, mais plus en 2011 et 2012, tant la crise capitaliste est insupportable?

    Augmentation du RSA de 10% sur 5 ans, soit 10 euros par an. Mécanisme genre usine à gaz pour les moins de 25 ans pour obtenir le RSA, alors que la précarité de la vie touche cette catégorie en force. Ou bien, sur les 124 000 demandeurs d'emplois supplémentaires prévus en 2013, le budget de l'assurance chômage ne prévoit d'en indemniser que 7 300.

    De ce fait, la fondation Abbé-Pierre, qui n'a rien de révolutionnaire, regrette à juste raison "l'absence d'une transformation en profondeur du système de l'urgence sociale" par le gouvernement de François Hollande. Oui, en d'autres termes, ce n'est pas demain la veille qu'il y aura du caviar dans des petits souliers.

     

    Pendant ce temps, les dirigeants du CAC 40 empochent 240 fois le revenu annuel d'un smicard, quand on ne planque pas le magot à l'étranger. Oui, dans la France de François Hollande, c'est toujours la Bourse contre la vie du peuple.

     

    Et le musée du Louvre, décentralisé à Lens et inauguré en grandes pompes par le président de la République, malgré le bien fondé culturel, n'est-il pas avant tout un lot de consolation pour cette région détruite industriellement et socialement?

     

    http://le-blog-de-roger-colombier.over-blog.com


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  •  Téléthon: les terriens sont des gens vraiment bizarres

    Bizarre qu’on mobilise tant de bonne volontés, tant de générosité alors que depuis des années on casse systématiquement le service public de santé et de recherche

     

    On ferme des hôpitaux, on ferme des maternités, on ferme des dispensaires. On étrangle les hôpitaux publics pour ouvrir des parts de marché aux cliniques privées, aux secteurs privés des hôpitaux.

     

    Nos Universités sont des taudis qui font pitié. On taille chaque année dans les crédits du CNRS, de l’INSERM, de l’INRA. Et on va dire « Oh mon dieu, la recherche française n’est plus ce qu’elle était. Elle ne répond plus à nos besoins. Donnez, donnez pour financer la recherche médicale. »

     

    Finalement ce Téléthon, c’est quoi ? Un immense élan de générosité (certes lancé, encouragé et encadré par un énorme business-média) mais qui mobilise de larges masses de la population. C’est une sorte de sursaut vital de la société civile qui sentant confusément que « tout fout le camp » se mobilise pour faire une immense collecte et tenter ainsi de combler les vides financiers de la recherche publique et de la santé.

     

    C’est très bien de réinventer l’eau chaude mais on avait déjà un système de collecte remarquable : la sécu, qui prélevait des fonds à tout le monde, de manière équitable : « de chacun selon ses revenus », y compris pour les entreprises. Mais depuis fort longtemps les cotisations patronales (rebaptisées « charges » !) n’ont cessé de baisser alors que les cotisations salariales n’arrêtent pas d’augmenter. Les remboursements eux, diminuent ouvrant un boulevard aux compagnies d’assurance privées. Elles pourront, c’est vrai, reverser un chèque au Téléthon (à grand renfort de fanfares et de projecteurs), de même pour BNP, Crédit Agricole et autres « bienfaiteurs de l’humanité ».

     

    Donc en résumé, après avoir cassé la sécu, cassé le service public de santé, cassé la recherche publique, on tente de re-bricoler un système de remplacement en mobilisant le dévouement et l’ardeur de millier de bénévoles dans tous les coins de France.

     

    Si le Petit Prince revenait faire un tour parmi nous, c'est sûr qu’il trouverait que décidemment, les terriens sont des gens vraiment bizarres

     

    Ce texte m’a été adressé par un de mes correspondants

    telethon.png

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  • Bien le bonjour monsieur le curé d'Eréac 

         

       

    Bon, je ne suis pas spécialement croyant. Je dois dire même que je suis totalement athée, peut-être grâce à Dieu et à ceux qui se servent des religions pour diriger le temporel. Et en ce moment, toutes les religions de France, partant en croisade contre le mariage pour tous, n'arrangent pas les choses.

    Mais mon pote la Canaille rouge, qui est du même calice que ma pomme, a repéré un article dans le Télégramme de Brest, au sujet du curé d'Eréac en Bretagne, prêtre de la paroisse et maire du village à la fois. La Canaille rouge demande de faire tourner son article et c'est bien volontiers que j'accepte.

     

    "Mariage gay. Pas d'états d'âme pour le maire et prêtre

    Elie Geffray, maire d'Éréac et prêtre, estime que la «clause de conscience» n'a pas à peser en la matière.

    "Les lois, en vertu du principe de la laïcité beaucoup trop négligé aujourd'hui. IUn maire n'a pas à faire intervenir ses convictions religieuses dans l'exercice de ses fonctions. Ou alors, il démissionne". Des propos d'autant plus décoiffants qu'ils sortent de la bouche d'un prêtre. 

    La vertu de la laïcité
     

    Élie Geffray confesse avoir été très excédé par l'attitude de François Hollande quant à l'application de la loi sur le
     mariage pour tous: «Si, à chaque fois qu'on vote une loi, on peut ne pas l'appliquer en raison d'une clause de conscience, c'est dangereux... Que les cultures puissent s'exprimer, c'est normal, affirme le maire d'Éréac. Mais que l'on veuille imposer sa différence religieuse, je ne suis pas d'accord. Et cela, quelle que soit la religion. Je suis chrétien sans complexe, soit, mais aussi sans arrogance... Dans l'espace public, la laïcité est cette vertu qui régule nos différences. Et je suis pour le moins étonné que le président de la République ne s'en sente pas le garant rigoureux». 

    Légiférer pour pacifier
     

    Quant au
     mariage gay, Élie Geffray, en tant que prêtre, confie avoir de sérieuses raisons d'être contre, au niveau anthropologique. «Mais d'un point de vue pratique, il y a de bonnes raisons d'être pour. Le mariage gay, dans dix ans, ce sera anodin et ça ne perturbera pas la société. C'est comme le Pacs. Sur ce genre de question, il vaut mieux légiférer pour pacifier la société. Imaginez ce que serait la société française si on n'avait pas réglementé le divorce, la contraception ou l'avortement... En Espagne, où le mariage gay existe, c'est plus la crise financière qui perturbe la société que cette question-là. À cet égard, je préférerais que les évêques français mettent plus leur énergie à lutter contre une société qui détruit des familles et supprime toute perspective à la jeunesse qu'à combattre le mariage homosexuel. Même si je comprends leurs réticences, il faut une hiérarchie des urgences...».

     

    L'homme est atypique. En plus ou à côté d'être maire et prêtre il est aussi sociologie, philosophe et géographeEt la Canaille ne résiste pas au plaisir de vous donner à lire sa déclaration devant le monument au mort de sa commune le 8 mai 2012 :

     

     

    Déclaration d'Elie Geffray, maire d’Eréac, devant le monument aux morts lors de la cérémonie du 8 Mai.

    "Il y a quatorze noms de victimes de la guerre 39-45 sur notre Monuments aux Morts. Avant d’observer la minute de silence traditionnelle , je voudrais que l’on pense à eux d’une manière particulière, en raison des circonstances que je vais expliciter ici.

    Il y a 79 ans, en 1933, en Allemagne, un sinistre personnage entamait son accession au pouvoir, tranquillement, par les urnes, au cours d’un scrutin démocratique. Ce personnage, c’était Adolph Hitler. Son langage était simple. Il exaltait la nation allemande bien au-delà du patriotisme. Avec fanatisme. Son nationalisme s’accompagnait de la haine des étrangers et se focalisait sur les juifs. La doctrine du nazisme a eu les résultats que l’on sait et les 14 noms gravés sur ce monument  nous la rappellent concrètement.

    A l’instant, dans la déclaration de Marc Laffineur, secrétaire d’Etat auprès du Ministre de la Défense Nationale, on nous disait qu’après plus de cinq années de luttes acharnées, le nazisme avait été anéanti. Est-ce si sûr ? On vient d’apprendre qu’en Grèce, un parti néo-nazi a fait un score de 8% aux élections législatives. Profitant de la crise, l’extrême-droite remporte des succès dans de nombreux pays européens. Chez nous, pendant la campagne électorale qui vient de s’achever, on a entendu ces deux thèmes refleurir : le nationalisme et la haine des autres. Les autres désormais, ce ne sont plus les juifs, mais les immigrés, les arabes, les noirs. Nous avons été particulièrement complaisants à l’égard de ces thèses. J’ai ressenti comme une humiliation et comme un déshonneur qu’Eréac leur ait accordé 20% de ses suffrages le 22 avril. Si nos quatorze héros de la guerre pouvaient parler, ils nous auraient certainement rafraîchi la mémoire. Mais ils ne peuvent plus parler. Alors, c’est à nous de le faire et en particulier aux Anciens Combattants qui sont chargés de la vigilance et à qui je vais écrire. Mais aussi à nous tous qui sommes conscients des dangers qui nous menacent.

    Et c’est en ce sens que je vous convoque à cette minute de silence qui sera à la fois celle de la mémoire et de la réparation ».

     

    Sans commentaire de ma pomme. Ah si Canaille le Rouge est toujours à lire ici: link

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    Prime de Noël : un montant inchangé depuis… 14 ans !


    Prime de Noël : un montant inchangé depuis… 14 ans ! Bonne nouvelle, cette aide exceptionnelle aux allocataires de certains minima sociaux (RSA socle, ASS, AER, ATS…) est reconduite en 2012 et pérennisée pour les exercices suivants. Mauvaise nouvelle, son montant reste désespérément le même.

    Afin d'apaiser les incertitudes qui, chaque année en novembre, agitent ses bénéficiaires potentiels et les collectifs qui les défendent, le gouvernement a décidé d'intégrer désormais la prime de Noël aux projets de loi de Finances. Pour assurer son financement, jusqu'ici erratique, il a choisi d'en confier la gestion exclusive au Fonds national des solidarités actives (FNSA) via un budget supplémentaire qui sera dégagé par l'augmentation de 0,35 point de la taxe sur les revenus du capital : la contribution sociale additionnelle sur les produits de placement et les revenus du patrimoine, communément appelée "taxe RSA", passera de 1,1% à 1,45%.

    Il est important de souligner que le Fonds national des solidarités actives, créé en 2009 pour financer notamment le RSA "activité" ou le RSA "jeunes" — des prestations qui ne "décollent" pas… —, est excédentaire depuis sa mise en place (+1,3 milliard fin 2010, +476 millions fin 2011…) et que le renouvellement de la prime de Noël a toujours été un faux suspense, celle-ci ne coûtant au total que 400 millions d'euros distribués à 1,7 million de démunis. En comparaison, le bouclier fiscal a coûté 735 millions à l'Etat en 2011 et profité à une poignée d'environ 13.000 nantis.

    Donc, plus de souci à se faire : grâce au nouveau gouvernement, son versement annuel est pérennisé sur la mandature. Mais son montant reste inchangé. Et on rappelle en passant que les chômeurs à l'ASS perçoivent invariablement le minimum de 152,45 € car la composition de leur foyer n'est pas prise en compte, contrairement aux allocataires du RSA "socle". Mais si, parmi ces derniers, certains ont un peu travaillé et que la somme de leurs revenus dépasse le montant de leur RSA, la prime leur est sucrée, ce qui n'est pas le cas des allocataires de l'ASS exerçant un petit boulot. Comme toujours, selon le bon vieux principe du "diviser pour mieux régner", aucune homogénéité n'est recherchée.

    La charité au rabais

    La prime de Noël a été attribuée pour la première fois en 1998 par le gouvernement Jospin sous la pression de mouvements de chômeurs. Au début, elle était ouverte à tous les privés d'emploi. Puis elle a été rapidement restreinte aux plus pauvres d'entre eux, allocataires de minima sociaux comme l'ASS ou le RMI, répertoriés en tant que tels à l'Assedic ou à la CAF le mois précédant son virement — à signaler que celui-ci est toujours effectué à la dernière minute (aux alentours du 20 décembre) et que cette somme, censée permettre d'affronter un peu plus dignement les fêtes de fin d'année, sert pour beaucoup à payer des arriérés de factures...

    Quand on est très pauvre, Noël renforce le sentiment d'exclusion et n'inspire plus grand chose, sinon de la tristesse. Comble de l'ironie, depuis 14 ans, alors que le coût de la vie a explosé, cette prime n'a jamais été revalorisée. Paradoxalement, seul Nicolas Sarkozy avait fait un geste fin 2008, la portant «exceptionnellement» à 220 € pour une personne seule afin de «compenser le retard» sur l'inflation. Mais ensuite, plus rien. Les associations de chômeurs continuent de réclamer son augmentation ainsi que l'élargissement du champ de ses bénéficiaires : en vain.

    Si 1.000 francs représentaient encore quelque chose en 2000, douze ans après, 152 € n'est plus qu'une somme dérisoire. Le gouvernement "socialiste" a certes pérennisé l'aumône, mais il garde les yeux fermés sur la flambée des prix et du coût des charges incompressibles qui frappent durement les plus pauvres. Peut-être ne souhaite-t-il pas fâcher cette partie de l'opinion qui pense toujours que les chômeurs en fin de droits sont des bienheureux, et déploie une mesquinerie impressionnante à l'évocation du versement de cette prime — exemple ici en commentaires.

    SH
    http://www.actuchomage.org

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