• Après avoir gelé les salaires et imposé une demi-heure de travail supplémentaire aux salariés du secteur privé, le gouvernement portugais (dirigé par le Parti social démocrate, de centre-droit) a décidé de supprimer quatre jours fériés. Parmi ces journées autrefois chômées : le 1er décembre, jour de l’instauration de la première République portugaise, une commémoration qui avait survécu aux quarante années de dictature… Pas à celle des marchés financiers.

    Quand certains s’interrogent déjà sur les conséquences économiques pour les activités de loisir, d’autres se demandent ce qu’une partie des salariés vont bien pouvoir faire pendant ces quatre jours supplémentaires : les carnets de commande de nombreuses entreprises sont en berne. Dans une pétition publiée le 2 janvier, une cinquantaine d’historiens ont manifesté leur colère parlant de « violence antisociale ».

    Au Portugal, 10 % des salariés sont au Smic, et perçoivent un salaire de 500 euros par mois.

    5 ULs CGT - Front Solidaire


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  • Difficile d'avoir des chiffres précis : entre 70 et 120.000 personnes vivraient à l'année dans des campings aujourd'hui en France. C'est rarement un choix. Plutôt la seule façon qu'ils ont trouvé pour se loger. Une proposition de loi, votée à l'Assemblée à l'unanimité en novembre et qui sera présentée dans quelques semaines au Sénat, suscite chez eux une vive inquiétude.

    Dans un camping de l'Essonne, où des salariés logent à la semaine, mais aussi quelques "locataires" à l'année© Radio France Mathilde Lemaire

    La vie au camping n'est pas toujours synonyme de vacances, loisirs et détente. Le camping à la ferme de Boissy-sous-saint-Yon dans l'Essonne en est la preuve. La plupart des occupants sont là, dans leurs caravanes, du lundi au vendredi, le temps de leur semaine de travail en région parisienne. Ce sont souvent des ouvriers qui rentrent en région dans leur famille le week-end. Mais de plus en plus, le propriétaire est aussi sollicité pour accueillir sur son terrain des familles, de jeunes apprentis, ou des quinquagénaires pour qui le camping est une vraie solution de logement.

    "J'ai environ un coup de téléphone par semaine de personnes qui se trouvent dans la précarité. Elles ont été expulsées ou bien n'ont plus de quoi payer leur loyer dans le parc privé. Leurs demandes de HLM sont refusées ou en attente. Ces personnes n'ont alors pas le choix : plutôt que de finir par dormir dans leur voiture ou sous les ponts, elles optent pour la solution "caravane" ou "mobile home", un moindre mal pour elles " raconte Raymond proriétaire depuis 25 ans de ce camping. Raymond a un grand coeur. Souvent il ferme les yeux sur les factures impayées de ces occupants en grande difficulté. Mais d'autres propriétaires de camping seraient bien moins généreux. Certains profiteraient du fait que la demande est de de plus en plus importante, pour imposer des loyers surévalués.

    Pour Maurice, 58 ans, la vie au camping dure ainsi depuis 3 ans. "J'ai un micro-onde pour des repas chauds, les douches et les commodités à quelques mètres de ma caravane, un chauffage d'appoint électrique, c'est pas formidable mais étant donné ma situation financière, je n'ai pas le choix" raconte-t-il. Maurice est chauffeur routier. A cause d'un grave problème à la jambe, il a été déclaré inapte. La sécurité sociale lui verse quelques centaines d'euros chaque mois. Assez pour se payer une location de 220 euros par mois charges comprises au camping, mais pas assez pour prendre un appartement. Les loyers sont devenus inaccessibles pour lui. Même un studio cela lui couterait les deux tiers de ses revenus. Inimaginable !

    Ils seraient donc plusieurs dizaines de millliers comme Maurice à ainsi vivre à l'année dans des campings par nécessité. Mais pour le député UMP Jean-Louis Léonard, auteur de la loi votée en novembre à l'Assemblée, "ces chiffres sont erronnés". "Les personnes qui vivent ainsi dans des caravanes ou des mobile home par nécessité sont des exceptions. Les autres le sont par choix" explique le parlementaire pour qui "un camping ne doit pas être un habitat permanent". "Les maires ont un vrai souci aujourd'hui. Certains parcs résidentiels de loisirs n'ont plus de loisirs que le nom, et sont devenus des repères de vieux mobile home dans lesquels des personnes se sont installées illégallement dans des conditions souvent inacceptables. Cela s'apparente à des bidonvilles. On ne peut pas laisser faire cela plus longtemps" ajoute Jean-Louis Léonard.

    Des propos qui ulcèrent les associations de lutte contre la pauvreté. Elles dénoncent une chasse aux pauvres et une méconnaissance grave de la situation du logement et du mal logement en France. "Quand on a des loyers qui augmentent de 50 % en 10 ans, et des charges qui explosent, on a des personnes à tous petits revenus qui sont renvoyées vers de mauvaises solutions. C'est vrai le camping est une mauvaise solution, mais c'est toujours mieux que la rue. Alors oui c'est triste de constater que les campings sont devenus un amortisseur de la crise. Mais croit-on qu'on va régler les choses en expulsant ces campeurs à l'année? Non au contraire on va les pousser à migrer vers des terrains vagues ou sous les ponts. Ce qu'il faudrait ce sont de vraies solutions de relogement. Et sur ca, la proposition de loi UMP ne dit rien" s'insurge Christophe Robert, le délégué général adjoint de la fondation Abbé Pierre.

    A l'Assemblée en novembre, cette loi sur les campings a été votée à l'unanimité, avec les voix de la gauche donc. Mais les députés PS n'auraient pas saisi tous les aspects du texte. "Ils seraient passés à travers" commente le sénateur PS Thierry Repentin, conseiller de François Hollande sur les questions de logement. "Si comme prévu le texte est présenté dans les prochaines semaines au Sénat, nous devrions reprendre la main et empêcher qu'il ne soit au final adopté" conclut-il. Les associations l'espèrent très fort.

    http://www.franceinfo.fr/societe-sans-abris/le-plus-france-info/vers-la-fin-du-camping-a-l-annee-des-milliers-de-francais-inquiets-488987-2012-01


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  • Comment le système oriente le vote vers ses candidats

    Nous sommes en démocratie parait-il. Pourtant, les grands médias favorisent ostensiblement la pensée unique et les candidats qui la véhiculent tandis que les instituts de sondages travestissent les intentions de vote.

    En démocratie, c'est le peuple qui décide. En théorie.

    Selon des principes que notre pays agite régulièrement sous le nez de certains dirigeants étrangers, ce sont les citoyens qui choisissent leurs représentants, en fonction de leur programme, ou interviennent directement sur des choix primordiaux lors de référendums. Ce sont des principes que notre pays a bien du mal à s'appliquer à lui-même !

    TCE : le peuple a t-il le droit de donner son avis ?

    Avant de jeter un oeil sur l'actualité des élections qui approchent, rappelons-nous du référendum de 2005 sur le Traité Constitutionnel Européen : les français avaient clairement et massivement rejeté la proposition de constitution européenne. Cela malgré une campagne unanime et agressive en faveur du OUI des médias nationaux (sauf l'Humanité !), presse écrite, radio et télévision, et le soutien total des forces politiques du système, UMP, Modem, PS et Verts.

    Malgré ce vote négatif du peuple français, il n'aura fallu qu'un peu moins de deux ans pour que les défenseurs de l'intégration capitaliste de l'Europe violent la souveraineté nationale en faisant ratifier par les parlementaires cette constitution, rebaptisée "Traité de Lisbonne", à peine quelques mois après l'élection de Nicolas Sarkozy en 2007. N'oublions pas ce moment, cette trahison, dont est responsable la droite française, depuis l'UMP jusqu'aux "centristes" de Bayrou et Morin, avec la complicité d'élus socialistes comme Jack Lang ! Un Jack Lang, soit dit en passant, qui reste une figure du PS malgré ses rapprochements avec l'UMP et qui vient d'être officiellement investi candidat PS aux Législatives dans les Vosges.

    Avec l'adoption du Traité de Lisbonne, c'est la souveraineté du peuple sur la constitution qui a été violée et, avec elle, un des principes fondamentaux de la démocratie.

    A noter que d'autres ont eu à subir de pareils mésaventures, comme les irlandais, que leur gouvernement a fait voter deux fois car le premier vote était négatif et que cela ne convenait pas à la bourgeoisie irlandaise.

    Pensée unique sur toutes les chaînes

    Un autre aspect de la démocratie, c'est de permettre aux citoyens de se forger une opinion, en leur âme et conscience.

    Pour cela, il est nécessaire que le débat démocratique s'installe, que les programmes s'affrontent. En toute équité.

    Sur cet aspect aussi, la démocratie française est dangereusement grippée et n'a rien a envié aux régimes dictatoriaux qu'elle simule de dénoncer ! A la télévison française, comme dans la presse, c'est la pensée unique !

    Par exemple, depuis 2008 et l'effondrement du pilier financier du capitalisme, les seules personnes qui ont voie au chapître dans les médias sont des défenseurs de l'orthodoxie libérale qui prônent tous rigueur, austérité et désendettement. Ces "experts" habilités par les médias sont en général payés par de grands groupes économiques, des banques ou des fonds de pension : question indépendance et expertise, on fait plus neutre, non ?

    Le débat sur la crise et ses origines ou sur la façon de s'en sortir est ainsi faussé, tronqué, orienté. Les rares fois où un projet un peu différent est avancé, les journalistes le balaient d'un revers de main ou le caricaturent, en renvoyant la "vérité" vers les paroles d'évangile des experts accrédités par les milieux financiers.

    Micros fermés pour la troisième force politique française

    Le deuxième aspect du débat démocratique, c'est l'accès aux médias des forces politiques françaises.

    Sur cette question, encore une fois, force est de constater que l'équilibre démocratique est loin d'être respecté et que les médias favorisent ostensiblement certaines forces politiques et en minimisent d'autres, selon le dégré de gêne que représentent ces forces pour le système et les groupes économiques qui contrôlent les médias.

    Si l'on regarde les données du CSA (Conseil Supérieur de l'Audiovisuel) concernant le temps de parole des forces politiques dans les médias, étude de septembre dernier (la dernière en date), les chiffres sont clairs :

    Les journaux télévisés des principales chaînes (TF1, France 2, France 3, Canal + et M6) ont ouvert leurs micros 3 heures et 25 minutes au PS, 3 heures et 43 minutes à l'UMP, sans compter 2 heures et 6 minutes au gouvernement contre seulement 20 minutes au PCF et au Front de Gauche ! Un écart de 1 à 10 ! !

    Sur les chaînes d'info en continu (BFM, I-télé et LCI), l'écart est encore plus énorme avec plus de 39 heures pour le PS, plus de 23 heures pour l'UMP contre 27 minutes pour le PCF ! Des écarts de 1 à 50 voire 1 à 80 ! !

    Est-on vraiment dans le cadre d'un débat démocratique ?

    Même le Front National est mieux traité, voir choyé par les médias ! Avec 3 heures et 45 minutes sur les chaînes d'info en continu, le parti de la famille Le Pen a bénéficié de 8 fois plus de temps d'antenne que le PCF !

    Car, le PCF, n'en déplaise à ceux qui le voient mort ou mourant depuis plus de vingt ans, le PCF, donc, est toujours la troisième force politique de France avec 135 000 adhérents, une quarantaine de parlementaires, deux députés européens, des dizaines de conseillers régionaux dont la présidence d'un conseil territorial (la Corse), la présidence de deux conseils généraux (Allier et Val-de-Marne), des centaines de conseillers généraux, des centaines de maires, des milliers de conseillers municipaux.... 4 fois plus d'adhérents que le FN et une réprésentation démocratique incomparable mais 8 fois moins de temps d'antenne ?

    Dis-moi qui j'invite à parler et je te dirai qui je préfère !

    Des sondages faits pour orienter l'opinion publique

    Dernier aspect de cette gigantesque manipulation du débat démocratique : les sondages.

    Beaucoup critiquent la quantité de sondages que publient les médias avant les élections, sondages sur les intentions de vote, sur la popularité de tel ou tel candidat, sur la chance de l'un ou l'autre de gagner ou sur telle ou telle question de la campagne.

    Beaucoup dénoncent aussi l'influence de ces sondages sur les votes des électeurs, l'incitation qu'ils représentent à voter d'abord pour une personne, dans un réflexe de vote utile, plutôt qu'un vote d'adhésion, obtenu après réflexion. Mais n'est-ce pas là finalement le but ? Orienter le choix des électeurs vers une poignée de candidats ?

    Il n'est quà voir l'inconstance de ces sondages et, même, les contradictions entre sondages, parfois à quelques jours d'intervalles et pour le même institut, pour comprendre que ces résultats sont sujet à caution. Sans parler de l'interprétation qui en est faite par les médias !

    Prenons le cas du vote ouvrier, qui fait couler beaucoup d'encre !

    Fin novembre et début décembre, trois sondages ont été publiés à des dates très proches. Un sondage TNS-Sofres le 30 novembre, un IFOP le 1er décembre et un BVA le 6 décembre.  On peut y « observer » le vote ouvrier.

    Surprise ! Les sondeurs ne sont pas d’accord du tout.

    Pour TNS, les ouvriers votent majoritairement pour François Hollande avec 37% des intentions de vote. Marine Le Pen recueille alors 27% des voix suivie par Nicolas Sarkozy à 18%.

    L’IFOP annonce des résultats bien différents. Pour ce sondeur, les ouvriers plébiscitent Marine Le Pen à 37%. En deuxième place on trouve François Hollande et Nicolas Sarkozy à égalité : 17%.

    Donc : 10 points d’écart entre les deux sondages pour le score de Marine Le Pen et 20 points d’écarts pour le score de François Hollande !

    BVA donne également ses propres résultats pour le vote des ouvriers : 33% pour Hollande, 31% pour Le Pen et 13% pour Sarkozy… Pourtant, le 22 novembre dernier ce même institut annonçait des résultats forts différents : 43% du vote ouvrier pour Le Pen, 22% pour Sarkozy et 20% pour Hollande.

    En l’espace de deux semaines, un évènement décisif a du se produire qui a bousculé l’adhésion de la classe la plus nombreuse de notre société. Mais lequel ? Oui, lequel ?

    Est-ce bien sérieux ? Est-ce bien crédible ?

    Il en est de même pour le vote communiste et pour le vote du candidat du Front de Gauche aux Présidentielles.

    Il y a deux semaines, l’IFOP nous expliquait que 2% des 18-24 ans exprimaient une intention de vote Front de Gauche contre 10% pour les 25-34 ans. Cette semaine, la situation serait complètement inversée : 8% des 18-24 ans voteraient Front de Gauche contre 1% pour les 25-34 ans. Un yoyo absolument invraisemblable en moins de 15 jours !

    Alors comment croire dans des sondages qui vont même jusqu'à attribuer des 0 % à certains candidats ?

    Et pourquoi "écouter" ceux-là alors que le gouvernement n'a pas entendu les 70 % de sondés qui refusaient la réforme sur les retraites ? Parait-il qu'ils auraient mal compris cette réforme !? Pourquoi faire confiance au vote des électeurs aux Présidentielles et aux Législatives alors ? Passons directement à une "république d'experts", une technocratie qui ira toujours dans le bon sens, celui des classes dominantes !

    Non respect de la souveraineté populaire et manipulation médiatique du débat démocratique illustrent ce que les communistes appellent le contrôle des instruments de pouvoir par la classe dominante : pouvoir politique, pouvoir policier et judiciaire, pouvoir médiatique.

    Et si jamais les résultats ne convenaient pas, il serait toujours temps de bourrer les urnes, comme en Russie, ou, au pire, de mettre en place un pouvoir militaire ou d'extrême-droite qui purgerait la société de ses éléments déviants pour le compte de la bourgeoisie, comme en Allemagne en 1933 ou au Chili en 1973.

    Heureusement, il nous reste encore la parole et le contact direct avec la population pour apporter le seul discours réellement antisystème ! Eteignez vos télés ! Vous serez plus libres !

    http://andree-oger-pour-deputee.over-blog.com/


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  • Présidentielle 2012, les jeux seraient faits. François Hollande (PS) l'emporte avec 64% des suffrages exprimés contre Nicolas Sarkozy (UMP) qui sombre à 36 %. Il n'est plus besoin d'organiser des élections, les instituts de sondage font le boulot. Sauf que ...

     

     A peine les urnes du second tour de la primaire, organisée par le PS, refroidies que les instituts de sondages (BVA en l'occurrence) proclament le futur président de la République : François Hollande est élu avec 64% des suffrages exprimés par ... 754 sondés contre Nicolas Sarkozy à 36%. François Hollande bénéficie là, des retombées générées par la dynamique des primaires. Pour rendre le résultat du sondage plus crédible, les malins sondeurs ajoutent une pincée de Marine Le Pen à 19% au premier tour, histoire d'affoler le Bobo de gauche, et un zeste de MoDem de François Bayrou (7%), pour rassurer le Bobo "centro-droitier". Le débat serait clos d'avance.Au mois de mai 2012,  nous pourrions donc aller à la pêche à la ligne. Et bien non !

    Le piège de sondomania

    A quelques mois du premier tour, les instituts de sondage créent le climat ,en plantant le décor et en désignant les acteurs principaux. Jusqu'au 26 avril prochain, nous allons avoir notre lot quotidien de sondages jusqu'à l'écœurement. Les sondeurs simplifient la problématique en un débat autour de deux personnalités : le sortant Nicolas Sarkozy et le challenger, forcément François Hollande puisqu'il a été désigné par les socialistes et sympathisants de gauche. La France serait donc bipolaire. C'est bien connu, il n'y a que deux partis en France  (l'UMP et le PS). L'idée généralement défendue est que l'élection du Président de la République serait la rencontre entre le peuple et un individu dans lequel il se reconnaîtrait. Le programme politique, social et économique du candidat n'aurait donc aucune importance. L'exercice démocratique est réduit à "je t'aime moi non plus". Les médias ramènent l'élection à un "match entre Hollande et Sarkozy". N'y aurait-il plus que des journalistes sportifs dans les rédactions ?

    Pour ces mêmes journalistes, le Parti socialiste représenterait à lui tout seul toute la gauche ; exit Le Front de gauche qui regroupe le PCF, le Parti de gauche et la Gauche unitaire (dissident du NPA) et la Fédération pour une alternative sociale et écologique (FASE). Les autres formations comme Lutte Ouvrière, le NPA et Europe Ecologie Les Verts etc., sont marginalisées. Cette gauche singulière est bien plurielle. Les sondeurs l'ont pourtant globalisée en révélant qu'entre le mois de juillet et le mois d'octobre cette "gauche globale" est passée de 41% à 51% des intentions de votes. Mais on ne vous dit pas quels sont les rapports de force entre les différents courants qui irriguent cette gauche. Quel est le poids du Front de Gauche ? Quel est celui de l'Extrême gauche ? Est ce que le NPA va progresser sans la candidature de Olivier Besancenot ? Que proposent ces partis et formations politiques ? Autant de questions auxquelles les instituts de sondages, les journalistes et autres observateurs politiques ne répondent pas car les réponses pourraient donner des idées aux électeurs.

    Or, un électeur qui a des idées est un électeur dangereux. Son bulletin de vote est une arme redoutable. Car il peut, en deux dimanches, faire basculer un pays dans une autre politique où, par exemple, seul le peuple serait au centre des décisions prises par le gouvernement. Une politique qui prendrait aux plus riches pour donner aux plus démunis et romprait définitivement avec le capitalisme et son avatar ultra-libéral. Imaginez alors la panique sur les places boursières et les agences de notation.

    Pourtant, un sondage IPSOS -paru après la primaire socialiste- révèle que les intentions de vote pour Jean-Luc Mélenchon sont passées de 4,5% en juillet dernier à près de 7% début octobre. Evidemment, il progresse aujourd'hui, comme il pourrait tout aussi bien connaître le mouvement inverse. Mais jusqu'au mois d'avril 2012 de l'eau va passer sous les ponts. Le Front de gauche pourrait bien encore améliorer son score en menant une vraie campagne de terrain, en allant expliquer son programme directement aux électeurs. Même s'il n'est pas présent au second tour, François Hollande devra tenir compte de son poids réel dans l'électorat pour mettre en œuvre sa politique. La vraie primaire à gauche sera donc le premier tour de l'élection le 26 avril prochain. Le PS va refaire le coup du vote utile. Cette idée à de quoi laisser perplexe bon nombre d'électeurs dont je suis. En effet, le premier tour sert à exprimer sa vraie opinion en votant pour le candidat qui correspond aux mieux à ce qu'on pense, à ce dont on a envie pour la société. Au premier tour du scrutin il est donc utile d'exprimer son véritable premier choix. Il permettra de mesurer le rapport de force au sein de la gauche et de peser sur les décisions futures du gouvernement.

    Depuis des décennies, les politiciens, les médias et autres décideurs mettent les électeurs face à des non-choix entre la peste et le choléra (Chirac/Le Pen en 2002) entre c'est ça ou rien (traité de Maastricht en 1992), entre deux produits de grande consommation avec quelques virgules de différence (Sarkozy/Royal en 2007). Et quand le peuple émet un vrai choix (référendum sur le Traité Constitutionnel Européen en 2005), les dirigeants du pays (Nicolas Sarkozy en l'occurrence) s'assoient sur la volonté populaire. Ainsi ils ont fait passer le traité en catimini au Parlement où ils ont une confortable majorité de défenseurs. Il ne faut plus s'étonner, dès lors, des faibles taux de participation aux divers scrutins ni que certains aillent se réfugier dans le vote FN. C'est l'absence d'enjeux politiques et de débats qui alimentent la source de l'extrême droite.

    Enfin, poussons la logique jusqu'au bout, si le Parti Socialiste considère que l'expression en faveur d'un autre candidat que le sien n'est pas utile, il devra se passer de ces voix au second tour. Oui, le bulletin de vote est une arme efficace, la voix de chacun est trop importante, trop précieuse pour laisser à d'autres le soin de décider à sa place de ce qui est bon ou pas pour tous.

    http://www.tousagauche.fr/


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  • Une inflation "officielle" à 2,5 % mais de 6,8 % en réalité !

    Dans son numéro de janvier , le magazine de consommateurs "Que Choisir" a relevé les prix d’un chariot rempli d’une trentaine de produits de marques pour pouvoir comparer les prix d’une enseigne à l’autre et en étudier l'évolution annuelle. Le choix s'est fait sur des produits de grande consommation des rayons épicerie, boissons, ultra frais, surgelés ou encore des rayons hygiène-beauté, entretien, bébé et animaux domestiques.

    Pour cela, "Que choisir" a relevé les prix dans plus de 1.700 grandes surfaces, hypers ou supermarchés, dans pratiquement toute la France. Plus de 120.000 prix ont été décortiqués.

    Prix : une flambée cachée par l'Etat

    Entre 2010, date d’un précédent relevé, et 2011, les prix ont augmenté de 6,8 % !

    Alors que le chariot de produits coûtait en moyenne 46,74 € en 2010, ce chariot est passé à 49,93 € en 2011.

    Comparé à l’inflation officielle calculée par l’Insee qui est de l’ordre de 2,5 % en 2011, c’est plus du double.

    On est donc bien loin des chiffres officiels !

    Comment expliquer ces écarts ? En partie, mais en partie seulement, par la composition du "panier" de produits de l'INSEE qui comprend des produits comme l'automobile dont chacun sait qu'il ne s'agit pas d'un produit de consommation courante ! Nous n'achetons pas de nouvelles voitures chaque mois : pourquoi mettre ce produit dans un indice de consommation quotidienne ?

    Pour "Que Choisir", les plus fortes hausses concernent la viande, surtout la viande bovine, mais aussi le café, l’huile, les produits laitiers, les céréales, les biscuits, les boissons aux fruits et sodas. On atteind même + 23 % pour certaines marques de café, + 15 % pour de l’huile de tournesol ou de colza, + 12 % pour certains desserts lactés ou des pâtes à tartiner aux noisettes.

    Quelques rares baisses sont relevées mais, avec moins de 1 % de diminution, il vaudrait mieux parler de prix qui stagnent. La seule véritable baisse relevée concerne de la charcuterie, des rillettes du Mans, en baisse de 4 %.

    L’envolée des cours de certaines matières premières ces deux dernières années a indiscutablement renchéri le coût de fabrication. C’est le cas pour le café, le blé…

    La question est de savoir si les industriels n’en ont-ils pas profité pour accroître leur prix de vente ? La grande distribution l’affirme, évidemment. L'inénarrable Michel-Edouard Leclerc a été le premier à s'emporter pour dénoncer ces hausses inadmissibles qui viennent amputer le pouvoir d’achat des ménages ! Et, histoire de montrer qu'il agit, il a refusé par exemple de vendre dans ses magasins les produits Lactalis, c’est-à-dire le lait Lactel, le beurre et le camembert Président.

    Mais la grande distribution n'est pas innocente dans ces hausses. "Que choisir" constate que dans un contexte de hausse des prix de fabrication, les grandes surfaces en ont profité pour en rajouter une louche et accuser l’industrie d'être seule responsable. Facile !

    En juin dernier, un rapport remis à Nicolas Sarkozy, le rapport Chalmin, allait dans le même sens : quand les prix augmentent au niveau de la production, la grande distribution profite de l’aubaine pour accroître ses marges. Quand les prix baissent à la production, les prix dans les grandes surfaces baissent rarement, au mieux, ils stagnent.

    C'est le coup (le coût ?) de la baguette de pain : le prix du blé flambe sur les marchés, on nous augmente le prix du pain ; mais quand le prix du blé redescend ? Silence. Les prix du pain, eux, ne redescendent pas.

    Tout cela montre à quel point les consommateurs-travailleurs sont arnaqués par les entreprises privées, de production et de distribution.

    Il fut un temps où existait un contrôle des prix et où l'existence d'un certain nombre d'entreprises publiques entrainait une modération des prix dans le secteur privé. Ce n'est plus le cas aujourd'hui.

    Comment parler de concurrence quand seulement cinq enseignes contrôlent l'essentiel de la grande distribution en France ? Comment parler concurrence dans la téléphonie avec trois gros opérateurs ? Pire avec les ordures ménagères, le traitement et la distribution de l'eau quand il n'y a qu'un fournisseur privé sur votre commune ?...

    Une loi communiste sur les prix alimentaires

    Rémunérer le producteur, agriculteur, artisan ou salarié, et contrôler les marges des intermédiaires sont des objectifs au coeur d'une loi sur l'encadrement des prix alimentaires déposée par les députés communistes à l'automne dernier et que la droite s'est empressée de balayer.

    A coup sûr, les députés communistes se sont engagés à redéposer cette loi dès l'été prochain, en espérant qu'un changement de majorité permette, cette fois-ci, de la faire voter. une raison de plus pour renforcer les effectifs communistes à l'assemblée !

    En attendant, le gouvernement joue sur les chiffres de l'inflation comme sur ceux du chômage. Tronquer les hausses, masquer la réalité, c'est éviter un bilan trop sévère de la politique de la droite et une remise en cause du mode de fonctionnement de cette société capitaliste.

    Les travailleurs, eux, se rendent bien compte du décalage grandissant entre ces discours et la réalité. Pas besoin de vivre dans une dictature politique pour voir mentir nos dirigeants, il suffit de vivre aujourd'hui sous la dictature des marchés et des finances, pour le compte d'une petite poignée de familles immensément riches !

    Lutter contre l'inflation va de pair avec la lutte pour des hausses de salaires et de pensions de retraite.

    Lutter pour amélorer le pouvoir d'achat des français, c'est changer la donne politique, orienter la croissance vers la satisfaction des besoins des populations et non vers celle des exigences des marchés financiers.

    C'est le combat de toujours des communistes. C'est celui de leurs partenaires du Front de Gauche.

    http://andree-oger-pour-deputee.over-blog.com/


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  • SDF-1.png

    Les Invisibles : Lorsque la politique traduit l’archaïsme de la pensée. 

    Dr Bourgeois Psychiatre

     Ils sont parmi nous les précaires, et ils deviennent insidieusement invisibles. On les rend invisibles. La période actuelle voit déferler en France des textes étrangement consensuels comme s'ils mettaient en acte la face sombre d'un inconscient collectif. Ces textes sont autant de passages à l'acte du politique visant peu ou prou à parfaire l'invisibilité des précaires. Nous allons tenter de cerner ici ce processus et d'en définir le sens. 


    Il fut un temps pas si lointain ou la misère criante des grands exclus avait gardé un impact sur la conscience du corps social, sans jamais arriver cependant à ce que celui-ci débouche sur la mise en place d'un véritable dispositif solidaire, d'une politique cohérente préventive (la lutte contre les facteurs causaux de la pauvreté) et curative (la mise en œuvre de moyens de réadaptation-réhabilitation). Par voie de conséquence, la charité comme expression palliative des mentalités et de l'ordre social complétait la solidarité insuffisante envers le pauvre, cet alter-ego.  


    La société a usé de ses moyens ordinaires pour apaiser la souffrance des exclus et par ailleurs susciter chez le citoyen un mouvement compassionnel assimilant la cause de l'exclusion à une Grande Cause.  L'Abbé Pierre caracola longtemps en tête des personnalités préférées des français. Coluche (les enfoirés show-bizzeux mis à part) et les restaurants du cœur, l'armée du Salut aux relents moralisateurs anglo-saxons, le SDF édenté vendant un  journal de rue au carrefour, renvoient au personnage de l'exclu longtemps resté dans l'imaginaire collectif comme un enjeu émotionnel important, chacun s'en accommodant en s'appuyant sur ses opinions et son registre compassionnel intime. Le monde était binaire et les exclus, même si on ne les fréquentait pas, ne faisaient pas peur aux inclus dans la mesure où ceux-ci pouvaient s'estimer du bon coté de la barrière. Même s'il errait dans les rues, le SDF, l'exclu, avait un visage, il ne laissait pas indifférent mais il n'était pas Moi. S'il nous tendait un miroir, nous ne nous reconnaissions pas en lui. 


    Aujourd'hui, il en est autrement. Dans un contexte où la monté de l'individualisme, la crainte du lendemain liée à la crise vécue comme inéluctable, la banalisation de la violence et la glorification du pouvoir de l'argent façonnent un autre idéal collectif, le personnage de l'exclu dérange le bel ordonnancement social ; il doit disparaître, il est trop inquiétant, il est notre futur. De l'objectif Zéro SDF affiché en son temps par un ancien candidat à la présidentielle[1] (le décryptage du terme pouvait évoquer le souhait d'une solution finale à la Wannsee) aux textes d'inspiration sécuritaire  tout azimuts multipliés par le pouvoir actuel et visant à réduire la supposée capacités de nuisances des sujets hors-normes, il y a comme une continuité fantasmatique (transcendant les clivages politiques), sinon d'action.  Sans admettre des causes sociales à cette croissance exponentielles du nombre des SDF, sans prendre en compte le fait qu'ils sont de plus en plus jeunes, féminins, violents, sans repères,  désespérés, et qu'il y a désormais des mineurs parmi eux, on les traque, on les stigmatise sous prétexte de les responsabiliser. Tout se passe comme si après avoir tenté pendant des années de les apprivoiser (la carotte ou le couvercle sur la cocotte-minute sociale) on leur montrait le bâton pour les faire fuir comme des chiens errants.


    Citons quelques exemples déjà anciens, datant des débuts du quinquennat de N. Sarkozy pour montrer qu'ils n'ont rien réglé, bien sûr :

     -1) Arrêté anti-chiens concernant les SDF: Pour un SDF, son chien est souvent son seul compagnon fiable. Il ne va pas les détrousser la nuit ou pendant qu'ils se retrouvent assommés par l'alcool ou d'autres produits. Il est aussi certes, un peu leur souffre-douleur, voire un instrument de défense ou d'intimidation et à ce titre, il dérange. Par ailleurs la présence d'animaux dans les asiles de nuit complique la tâche des accueillants et contredit les protocoles hygiénistes sourcilleux qui prolifèrent dans tous les lieux médico-sociaux. On est obligé de créer des asiles « bas seuil », c'est-à-dire hors règles car sinon trop de SDF se trouveraient marginalisés de surcroit, exclus des foyers pour exclus. Un comble.

     

     -2) Arrêté anti-regroupement : On traque ainsi les jeunes dans les cages d'escalier des immeubles des cités. Bien sûr, ils taguent les couloirs, ils défoncent les boites à lettres, ils fréquent peu les stades, ils font du bruit, ils traficotent et ils intimident le passant. Ils agressent aussi parfois. Ils créent en fait des microsociétés rebelles, dotés chacune de codes et de valeurs étranges, ils forment un patchwork de tribus jeunes (comme on aurait dit bantoues du temps des colonies) promptes à en découdre sur le parvis de la Défense ou dans les agoras marchandes, promptes à faire flamber les voitures le soir de la Saint Sylvestre. Les amendes qu'ils ne pourront jamais payer puisqu'ils n'ont aucun revenus ou les TIG à visée éducative qu'on ne pourra jamais leur faire exécuter faute d'éducateur-justice en nombre suffisant ne les dissuaderons jamais de se rassembler et d'exprimer à leur manière leur désarroi. Par contre ces textes constituent de nihilo les conditions d'une surmarginalisation. Autrefois ces jeunes se trouvaient en irrégularité quelques minutes par jour (conduite de scooter sans casque, fumette de cannabis, petits vols...), maintenant, ils le seront quelques heures par jour. Ils vont rejoindre la masse des autres invisibles, les sans-papiers, les clandestins, tous ceux qui sont en situation irrégulière 24h/24 et le sont parfois de père en fils. Rien ne changera en apparence si ce n'est que cette irrégularisation chronique s'ancrera davantage dans leur appartenance identitaire et compliquera d'autant leur insertion sociale. 


    -3) Arrêté anti-mendicité, anti-Rom, anti-rave party...Les motifs d'exclusions s'accumulent et se cumulent parfois, ils configurent une constellation floue des exclus. Le problème avec l'ensemble de ces dispositions c'est que, individuellement, elles apportent une réponse immédiate et émotionnelle aux inquiétudes de beaucoup de braves gens, d'autres pauvres victimes de la petite délinquance, d'autres démunis effrayés par plus démunis qu'eux, d'autres futurs exclus qui ne le savent pas encore, mais que globalement elles décrivent de façon contraignante les contours inquiétants d'un néo-monde intolérant que l'on croyait réservé aux films glauques d'anticipation  des années 80. Dans ce contexte de restriction des libertés, l'ouverture de droits, pourtant élémentaires ou vitaux, n'est pas près de voir le jour : droit à la différence, à la santé, à une couverture sociale, au logement, à un revenu, au travail, etc. Ces droits passent à la trappe, sous le « Droit écran » que constitue le droit à la sécurité, qui d'ailleurs n'existe pas. A croire que l'insécurité est entretenue pour polariser l'attention des gens et les distraire des luttes sociales. 


    -4) Arrêté anti-prostitution : L'arsenal policier du gouvernement se met au service d'un Ordre Moral(isateur) et promet un bel avenir à l'épidémie de SIDA. La prostitution, jusqu'à présent, n'était pas interdite par la loi. Elle est devenue officiellement un délit (notion de racolage passif). Ce qui pousse les prostituées à travailler dans une plus grande clandestinité et accroît les risques de violence à leur égard. Elles cumulent souvent les critères d'exclusion : elles sont femmes ou d'une minorité sexuelle, étrangères, sans-papiers, pauvres....Contraintes à une quasi clandestinité, elles perdent le fragile accès aux actions de prévention sanitaire  comme celles prônant l'utilisation systématique du préservatif lors des passes. Leur prise en charge psychologique, sanitaire et sociale péniblement construite par des réseaux de terrain, bénévoles ou subventionnés (tournée des bus, associations communautaire) se retrouve mise en péril. Des techniques policières que l'on aurait voulu croire d'un autre âge sont à nouveau employées, comme les nouvelles mesures contre le proxénétisme suspendant à la délation, la remise ou la suspension de peine pour les prostituées condamnées.  Et à côté de cela combien de scandales d'état impliquant y compris des politiques montrent que sexe et pouvoir gardent des relations étroites. 


    -5) Fermeture de Sangatte (2002, N. Sarkozy étant ministre de Chirac) puis fermeture de la « Jungle de Calais » (E. Besson étant ministre de Sarkozy), expulsion des sans-papiers. On proclamait qu'en fermant les lieux d'accueil pour sans-papiers, on leur ferait quitter la France : Echec sur toute ligne. Les incohérences du système et le manque de moyens a propulsé un grand nombre de demandeurs d'asiles dans des foyers et des centres d'hébergement d'où ils chassaient les autres usagers naturels (femmes battues, sortis récents de psychiatrie, clochards) mais cela ne suffit pas. Alors on a chassé les sans-papiers des Centres d'Hébergement. Cet hiver, les clandestins errent toujours dans nos rues mais on ne les voit plus, ils se sont comme dilués dans le brouillard (ou les fumigènes du stade vélodrome[2]).  Quelques uns de ces clandestins sont recueillis par des citoyens courageux osant braver l'opprobre xénophobe entretenue par le climat sociopolitique actuel. Le parallèle avec les français qui osaient secourir les juifs traqués sous Vichy est certes un peu fort, mais il y a un peu de ça. Et dans ce lot, combien de Docteur PETIOT ?

     

    Nous voyons parfois, dans les Centre-Médico-psychologiques, des malades mentaux maintenus en situation de clandestinité par le système (ni expulsables, ni intégrables), épaulés et exploités à la fois par des compatriotes peu scrupuleux, en règle eux. De plus, sous prétexte de bonne pratique, sous la pression des lobbies pharmaceutiques, on  a détruit le système d‘assistance et de collecte pour redistribution de médicaments non utilisés.  (http://www.humanite.fr/node/31189) Les Autorisations provisoires de séjour ne protègent pas mieux les malades. Elles ne leur accordent aucune égalité avec les citoyens français dans l'accès aux soins et aux droits : pas de droit au travail, impossibilité d'obtenir l'AAH et autres minima sociaux. Sans papier, sans droit, sans ressource, la loi surexpose les exclus en les éloignant toujours plus des systèmes de soins et de prévention et en les privant des informations qui leur donneraient les moyens de se protéger efficacement et de se soigner (car il existe encore des dispositions qui leur sont favorables dans la Loi).  

     

    Les sans-papiers sont exclus de la Couverture maladie universelle (CMU), ils sont voués à la protection au rabais de l'Aide Médicale d'Etat, limitée aux soins hospitaliers. Il y a quelques jours, une assistante sociale de l'hôpital général nous téléphonait car un patient schizophrène, un travailleur agricole clandestin en France depuis 1992, en phase paranoïde processuelle ne pouvait obtenir, en pharmacie, les comprimés d'antipsychotiques prescrits par un psychiatre de ville (c'est son frère qui avait payé la consultation).   On nous dit que ces lois protégent les personnes les personnes les plus vulnérables en refoulant les marginaux suspectés d'être des fauteurs de troubles, d'être les seuls responsables de l'insécurité, mais elles privent en fait des droits élémentaires des populations entières.  

     

    Au nom du Droit à la sécurité on oublie tous les autres une fois de plus. A quand la prime pour la dénonciation d'un clandestin, d'un SDF refusant d'aller en centre d'hébergement (où d'ailleurs il n'y a pas de place), d'un jeune qui fume au coin de la rue... Notre début de XXI° siècle ressemble plus au XIX° (ambiance puritaine et normalisatrice victorienne) qu'au XX° siècle. L'ordre moral est en route. Le ménage est fait en apparence mais on met la poussière sous le tapis et c'est comme si on supprimait les cendriers pour combattre le tabagisme en s'étonnant ensuite que les fumeurs jettent leurs mégots à terre[3]. 

     


    -6) Le recours systématique à l'incarcération fait partie de cette annihilation programmée. L'application du décret sur la suspension de peine pour pathologie graves ou grand âge n'est pas suivi d'effets, peut-être est-ce à cause du fait que la plupart des détenus très âgés sont des pédophiles et que cela ferait désordre de les relâcher. À ce jour, peu de personnes ont pu en bénéficier, l'ex-préfet Papon a fait exception ce n'est pas un hasard.

     

    Dans le même temps, la hausse des incarcérations est effrayante et cette augmentation statistique vise en particulier des catégories sociales néocriminalisées qui n'ont rien à gagner à aller en prison comme les parents d'enfants délinquants scolaire, les mineurs (ils sont de plus en plus jeunes à aller en prison), les sans-papiers , les prostituées, toutes populations hyperexposées du point de vue sanitaire, psychique et social.  

     

    Alors qu'il n'y a jamais eu autant de personnes derrière les barreaux, on distille dans les médias l'idée d'un laxisme scandaleux de la justice. Et après on dit qu'il manque de psychiatre en prison !  Chaque incarcération est l'aveu d'un échec de la politique d'intégration. Ce n'est plus une politique d'intégration, c'est une désintégration sociale. On en vient maintenant (C. Guéant, ministre de N. Sarkozy) à créer des règlements supplémentaires susceptibles de dissuader les étudiants d'origine étrangère à venir faire leurs études en France sous prétexte qu'ils seraient en concurrence avec les chômeurs français après l'obtention de leurs diplômes.  (http://www.rue89.com/2011/12/30/etudiants-etrangers-le-troisieme-coup-de...) 

     

    La poursuite de cette logique effrénée de l'enfermement de tous les déviants, quelque ils soient, à travers le programme immobilier de construction de nouvelles prisons, sans numerus clausus, (ce n'est pas comme en médecine) n'est pas le gage d'une amélioration programmée des conditions sanitaires et éducatives de la détention, mais au contraire leur négation au profit d'impératifs sécuritaires. Il existe, parmi les métiers du cinéma, celui de cadreur. La tache de ce professionnel est de veiller à ce que dans le champ de l'objectif, lorsque les moteurs de la camera tournent, rien n'apparaisse de façon indue. En ce sens Nicolas Sarkozy avec sa Loi sur la Sécurité Intérieure fait du cadrage vis à vis de l'exclusion. «Sida : ni Sarkozy, ni Kaposi.» scandait les militants d'Act Up lors d'une manifestation à Paris.  Il est vrai que Le syndrome de Sarkozy, c'est une maladie opportuniste qu'on développe à cause du virus du SIDA (Sécuritaire, Inégalitaire, Démagogique, Anti-tout). Il y a incompatibilité entre des lois répressives et des impératifs de santé publique.


    Aujourd'hui, les dispositions gouvernementales ne sont animées que par des préoccupations sécuritaires. Nicolas Sarkozy s'attaque en premier lieu à des catégories de populations visibles, celles qui sont dans la rue et font désordre : prostituées, usagers de drogues, précaires, malades mentaux[4]. A chacune correspondra bientôt dans le code pénal un arsenal répressif ad hoc pour les rendre invisibles. Le pire à mon sens c'est qu'une Marine Le Pen puisse impunément se déclarer aujourd'hui « candidate des invisibles » sans être contredite. A l'heure où l'image résume la réalité puis la constitue irrémédiablement, en politique comme en sport, dans un reportage sur la guerre en Irak ou dans un film pornographique, ce petit métier, ingrat et autrefois au strict service du réalisateur, est devenu essentiel[5].  

     


    Du temps ou ils pouvaient être visibles (avant d'être visés), les exclus nous ont pourtant beaucoup appris. Ils ont permis de démembrer une partie de la nosographie psychiatrique, de différentier symptômes sociaux et psychiques, de comprendre en quoi l'appropriation dérangeante d'une carapace identitaire par défaut pouvait s'avérer protecteur vis à vis d'effondrements narcissiques majeurs, de décompensation psychosomatiques ou dépressives, ils nous ont permis de théoriser et d'élaborer une stratégie psycho(re)constructive à développer sur la durée et en parallèle aux autres processus désaliénants renarcissisants socialisants ou réhabilitants qui peuvent ramener un mort-vivant vers le monde des vivants, faire céder cette déliaison qui s'affirme comme l'un des processus princeps de l'exclusion.

     

     On a même pu penser qu'après les névroses qui ont participé à la fondation de la psychopathologie via la psychanalyse (XIX° siècle), après les psychoses qui nous ont occupé pendant les 50 dernières années et nous ont obligé à inventer la psychiatrie institutionnelle puis la psychiatrie de secteur, sans parler des psychotropes, la prise en charge des exclus ces autres nous-mêmes carencés du point de vue du narcissisme allaient constituer un enjeu fort : Prise de contact, humanisation de la relation, établissement de la confiance, échanges, sont des étapes indispensables au processus délicat d'orientation vers le soin, psychiatrique si besoin, somatique en tous cas, de ces sujets en déshérence. Et non, c'est tout le contraire qui est fait aujourd'hui. Ludwig Fineltain à propos des Etats-limites, parlait de Styxose, en référence au fleuve mythique (le haïssable) qui séparait dans l'antiquité grecque les deux mondes, celui des vivants et celui des morts. Longtemps les exclus ont ramé sur la barque de Charon emportés par des courants contraires, et les vivants les appelaient, couraient sur la rive.  Maintenant, on voudrait nous laisser croire qu'ils ont définitivement accosté sur l'autre rive et que s'ils nous regardent avec leurs yeux creux c'est qu'ils nous sont hostiles. Le corps social, tout entier occupé à s'agiter pour s'assurer qu'il est encore jeune et du coté des vivants, veut les oublier, les nier, effacer jusqu'à la trace de leur existence[6]. 

     

     Il y a comme un travail de deuil pathologique à l'échelle de tout une communauté vis-à-vis de ses exclus qui se déroule sous nos yeux et le psychiatre est convoqué non pas en tant que soignant ou tisseur de lien, mais en tant que médecin-légiste pour disséquer, disserter sur les causes de la mort avant qu'on ne fasse disparaître le cadavre. D'ailleurs, il n'y a pas de cadavre. Il est invisible. « Pas de cadavre, pas de crime » dit l'aphorisme policier. On constate souvent que les travailleurs sociaux œuvrant dans le champ de l'exclusion, instruments du contrôle social, ont, en quelque sorte intériorisé cette mentalité normative. Pour eux, toute déviance devient intolérable, tout trouble du comportement relève d'un trouble psycho-comportemental (et non pas une d'une sociopathie) et aussitôt la psychiatrie se voit convoquée pour normaliser, réduire la visibilité de la souffrance exprimé, soigner bien sûr mais au prix parfois d'un internement. Tout cela part d'un bon sentiment mais traduit l'intolérance globale et contagieuse du corps social à la souffrance (d'où les dérives euthanasiques), à la souffrance psychique (augmentation du taux des hospitalisations sous contrainte) et à la différence (de l'eugénisme au clonage). L'état d'avancement d'une civilisation est défini par la façon dont elle traite ses morts, et ses malades mentaux (comme disait en substance Lucien Bonnafé).

     


    On pourrait ajouter que la façon dont elle secrète, définit et traite ses exclus en général, les pousse vers la mort, en est un autre indice. La question pour tous les travailleurs sociaux dont nous sommes en tant que psychiatres, est de savoir résister à la pression normalisatrice tout en refusant la complaisance et la démagogie. Les nazis avaient créé en Allemagne la notion de sous-homme. En son nom ont été gazés des milliers de malades mentaux (le programme Die Aktion) puis, par la suite et logiquement, des millions d'autres hommes à qui on reprochait d'être différents : tziganes, juifs, homosexuels...

     

    En invisiblisant radicalement ses marginaux une société basée sur la norme (dont le politique n'était que le bras armé) avait repoussé aux marges des franges de plus en plus grandes de sa population. Les nazis avaient commencé par faire disparaître les malades mentaux et les grands tarés (eugénisme actif) puis en cercles excentriques toutes autres formes de marginalité, c'est à dire in fine de non-conformité au modèle aryen. En France, de façon plus larvée ou plus hypocrite, on a laissé mourir de faim des milliers de malades mentaux, simplement en les faisant disparaître des listes de ceux à qui l'Etat Français devait assistance. Privés des rations caloriques nécessaires puisque les circulaires ministérielles les avait exclus des listes d'ayants droits, ils sont morts en silence et on été enterrés réglementairement dans les fosses communes des hôpitaux psychiatriques. Un bâton numéroté, peint par un obscur patient préposé, les situait un moment, jusqu'à ce que le stock (10 à l'hôpital de Montfavet) étant épuisé, on le réutilise.  

     

    Ainsi sont morts en France, il y a 70 ans, des milliers d'hommes, déjà invisibles et niés (reniés !) avant de mourir, ainsi cet hivers, meurent sans bruit, sans nom et sans image les SDF préalablement invisibilisés. Un SDF qui meurt l'été passe inaperçu, un SDF qui a le mauvais goût de mourir un soir de grand froid sur un trottoir de Paris fait la une (brièvement) du journal télévisé, il devient un fait de société. Par conséquent l'hiver, au moment des grands froids, on les embarque presque de force vers des centres d'hébergement ouverts à la hâte et qui sont, au sens propre, des camps de concentration. Nanterre ou Drancy ? On se demande pourquoi, si ces centres sont utiles, ils ne sont pas ouverts en permanence car alors qu'on traîne manu militari, et sous l'œil des caméras, les SDF engourdis par le froid et l'alcool vers ces abris provisoires, le reste de l'année on refuse de mettre en jeu les moyens nécessaires à la pérennisation des Centre d'Hébergement et de Réinsertion Sociale. On constate que même les passages à l'acte d'apparence compassionnels trouvent une signification politique. Le risque  (ou le but ?) de telles déportation de miséreux, c'est que désormais ils se cachent davantage ils plongent vers une plus grande invisibilité sociale, en prélude à quel nouvel holocauste ? 

     

    Il serait bon de travailler sur la notion de limite : -A partir de quand une conduite est-elle l'expression normale, attendue, d'une souffrance psychique (ou physique) dont la cause est extérieure à l'individu et identifiable et, en corollaire a partir de quoi peut on définir qu'un comportement relève réellement d'un désordre mental ?-Quelles sont les limites de la psychiatrie convoquée au chevet des exclus ? Imprégnés malgré eux de l'ambiance sécuritaire actuelle, les travailleurs sociaux, dont les psychiatres sont, pour partie, en viennent à ne plus tolérer, eux non plus, la déviance. Dès lors la tentation de psychiatriser des comportements aberrants ou dérangeants peut être lue comme l'expression d'un sourd processus d'exclusion de son champ d'intervention des exclus les plus exclus : c'est l'exil asilaire comme passage à l'acte.


    Cette surexclusion rampante trace donc des limites à la psychiatrie puisque l'exclusion en deviendrait une maladie. Maladie mentale ou maladie sociale ? -Si le rôle de la psychiatrie de secteur a évidemment à voir avec la prise en charge des exclus, comme de tous citoyens, il faut sans cesse rappeler que l'exclusion n'est pas une maladie même si la maladie mentale exclue et aliène et que si la psychiatrie ne peut se désintéresser des personnes précaires, c'est plus par une mission de coordination et d'orientation, d'imprégnation diffuse des travailleurs sociaux par la culture psy qu'elle agira dans un sens désaliénant : En acceptant les marginaux en son sein, c'est à dire en les cataloguant comme psy, elle contribuera à en recruter d'autres, en tache d'huile (cf. Die Aktion). En les rejetant en bloc elle ignorera 35% de sa file active[7]. La marge de manœuvre est donc étroite. En ce sens la préoccupation humaniste de la psychiatrie à devenir une psychiatrie citoyenne  rencontre la problématique des travailleurs sociaux ; c'était le sens du rapport PIEL-ROELANDT quasi mort-né ou tératogène (la Loi du 4 mars 2002) selon les lectures qu'on en a pu faire.

     

     Comment faire ? 

     

    Nous allons juste indiquer quelques pistes.-Remettre le fait psychiatrique à sa simple place dans la trajectoire vitale d'un individu et ainsi relativiser les connexions de la psychiatrie aux réseaux de prise en charge d'un sujet,-Ne pas méconnaître le rôle que peut jouer un contexte socio-économique déstabilisant dans la genèse de troubles du comportement,-Indiquer sans cesse (et à ses propres yeux car la tentation existe aussi pour les psychiatres) que la réponse ne doit pas court-circuiter l'élaboration de la demande et ne doit pas être exclusivement psychiatrique. La notion d'espace transitionnel comme espace à contenu thérapeutique (ou à contenu évolutif pour rester plus large) est à réinventer, -Dans un processus d'exclusion, faire la part des choses entre la problématique psychique (névrose d'échec par exemple) et la problématique sociale,-Déstigmatiser le malade mental comme le précaire, et réciproquement, tout en gardant à l'esprit que, paradoxalement pour un précaire, l'étiquette de malade mental sera un moins identitaire et un plus social puisqu'elle lui octroie des droits nouveaux.-Etre une ressource et non plus un déversoir. L'hôpital psychiatrique gardera sa place dans la topographie mentale de la communauté s'il conserve la maîtrise de la hauteur de ses murs et de la forme de ses portes.

     

    Ainsi, l'intervenant psychiatrique se métapositionnera et contribuera ainsi à dialectiser la relation trouble exclus-inclus jusqu'à forcer chacun à se positionner et à reprendre l'initiative. La notion symbolique d'une éventuelle psychiatrisation pourra trianguler la perception d'une situation de crise par ses deux protagonistes : le marginal et le réhabilitateur en risque de burn out. Ni marginaux, ni recentrés, interstitiels, les exclus infiltrent notre société et la cimentent dans ses fonctionnements les plus rétrogrades. Si le contraire de marginalisation c'est « recentrage », alors la mission de la psychiatrie et des travailleurs sociaux est d'aider les exclus à se recentrer par eux-mêmes (c'est la différence entre un processus actif et un processus passif) dans le monde qu'ils ont choisit et non dans l'alternative illusoire qu'on leur impose « pour leur bien » hors la rue : la conformité, la prison ou l'asile.

     

    Dr Bourgeois

    blog Mediapart 

    Sur Cri du peuple 1871 : http://www.mleray.info/article-invisibles-96172605.html

     


    [1] L. Jospin durant la campagne présidentielle 2002 

     

    [2] La traite des jeunes sportifs, arrachés encore mineurs à leur pays, achetés donc vendus est un autre scandale. 

    [3] Ces dispositions évoquent les coups de balais et les palissades érigées à la hâte, couvertes de peinture fraîche disposées sur le trajet allant de l'aéroport au centre ville lorsque le Pape est annoncé dans un pays sous-développé, ou bien les monceaux de pots de fleurs et les plantes vertes que l'on dispose en hâte dans les couloirs de nos hôpitaux lors de la visite éclair d'un directeur d'ARS ou d'un ministre. Dès qu'il est parti, on remballe le tout et la misère de nos hôpitaux réapparaît. 

    [4] La psychiatrie et le champ socio-réhabilitateur se montrent poreux et sensibles aux miasmes politiques alors qu'au départ il s'agissait de faire évoluer le politique dans un sens humaniste. La crise des références théoriques du soin psychiatrique a été provoquée par le mouvement historique de désaliénation qui les a contaminés par des critères importés du lexique sociologique ; cette déconstruction de leur discipline est de la responsabilité des psychiatres. Cet éclatement conceptuel était alors la bienvenue dans une perspective de transversalité des disciplines, il a permis des avancées notables en son temps mais, retour de bâton, sa récupération péjorative par une politique affranchie du socle humaniste autorise aujourd'hui cette dérive excluante. 

    [5] Autrefois dans l'Egypte ancienne on brisait au burin les cartouches contenant le nom des défunts honnis, ce qui avait pour effet, croyait-on, de les précipiter dans l'enfer. Il semble bien que la politique actuelle participe du même processus archaïque de dénégation. 

    [6] L'archipel du Goulag dispersait jadis sur toute l'étendue de l'ex-URSS ses camps voués à l'invisibilité et à l'anonymat des relégués. Là-bas on mourrait sans bruit, sans image, sans nom et sans histoire. Aujourd'hui un archipel de ghettos dorés pour riches, gardé par des milices, s'étale insolemment au soleil, un archipel de structures de soin moderne est semé sur le territoire français mais les pauvres, exclus de la fête, errent dans les interstices entre ces bulles-mirages, éclairées, comme autrefois, dans les romans de Dickens, l'orphelin errait sous la neige le soir de Noël, ébloui par les lumières du sapin des bourgeois, mais le ventre désespérément vide.[7] E. PIEL in reh@b',  santé mentale-thérapeutiques & réhabilitation psychosociale, p. 4, janvier 2003, N°3.


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  • Tva sociale, un putch contre la sécu

    Tva sociale, un putch contre la sécu Le putsch contre la Sécurité sociale se prépare pour le 18 janvier. Les ministres se sont répandus pour annoncer que la TVA sociale était dans le sac. A quoi sert le « sommet » du 18 janvier ? A entériner ce que le chef des patrons a décidé ? Casser la protection sociale parce qu’elle permet de résister à la crise, faire payer aux salariés, actifs, chômeurs et retraités, la dette des banquiers et des grands industriels, voilà le coup que perpètre Sarkozy. Indignons-nous, ripostons, agissons dès le 18 janvier !

    Si le mot « social » a un sens, c’est grâce à la Sécurité sociale.

    Sur quoi repose-t-elle ? Sur les cotisations des patrons et des salariés, de façon qu’en plus du salaire direct - celui du bas de la feuille de paie - la solidarité sociale s’organise selon la Constitution française en vigueur (1958, préambule de 1946 intégré) :

    10. La nation assure à l’individu et à la famille les conditions nécessaires à leur développement. 11. Elle garantit à tous, notamment à l’enfant, à la mère et aux vieux travailleurs, la protection de la santé, la sécurité matérielle, le repos et les loisirs. Tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l’incapacité de travailler a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence. 12. La Nation proclame la solidarité et l’égalité de tous les Français devant les charges qui résultent des calamités nationales.

    Et la Nation, au sortir de l’occupation nazie à laquelle ont collaboré l’extrême droite française et l’immense majorité du patronat national, a décidé que la solidarité s’organiserait dans la Sécurité sociale, pour la maladie, la maternité, la famille, l’invalidité, le décès, l’accident du travail, le chômage, la vieillesse. Revenir dessus, c’est un putsch antisocial !

    Quand le patronat commande au gouvernement, qui lui-même singe l’extrême droite, la Sécurité sociale est attaquée. D’où la « TVA sociale ».

    Le coup de la TVA sociale est très simple :
     Le patronat présente ses propres cotisations comme des charges sociales qu’il ne veut plus payer. Pour préserver ses profits. La TVA sociale, c’est l’égoïsme glacé de la bourgeoisie.
     Le patronat présente le travail à l’inverse de ce qu’il est, créateur de richesse : pour lui, c’est un coût.
     Le patronat exige du gouvernement qu’il soit exonéré de ses cotisations et qu’elles soient transférées sur le dos et des contribuables et de tous les consommateurs, puisqu’il s’agirait d’une TVA sur toutes les marchandises.

    Ecraser l’emploi et les salaires, c’est-à-dire faire payer à la classe populaire la facture de la crise, suppose de la part des capitalistes que l’outil de résistance à la crise, la Sécurité sociale, soit désarmé !

    Voilà pourquoi, bien avant l’échéance de l’élection présidentielle au suffrage universel, le patronat et son gouvernement se dépêchent d’alourdir la facture de la crise :
     Le Medef exige un transfert de cotisations au frais des patrons de 30 milliards sur le dos des salariés, et eux seuls.
     Le gouvernement, au moyen d’un chômage inédit depuis la grande crise de 1929, se sert de cette arme dissuasive contre les salaires et l’emploi stable.
     Comme tous deux savent que leur crise va rebondir. Cette crise, celle du système financier sur lequel ils ont bâti l’Union européenne, l’euro et la mondialisation, ils en anticipent les effets par l’affrontement contre ce qui fait le socle social national, la protection sociale solidaire.

    http://bellaciao.org/fr/


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  • Lettre ouverte et écorchée à tous ceux qui estiment qu’avec 456 euros par mois nous parasiterions la société française

    Voilà encore une erreur de Pôle Emploi qui va me pénaliser à l’approche de Noël.

    Ils ne m’ont jamais aidé à trouver un emploi, un remplacement, un stage, une formation et en bonne citoyenne bienveillante qui ne doit pas manifester trop d’acrimonie, être contente d’être dans un système qui a pensé la question sociale, je souris souvent même quand je réclame un droit, un dû.

    Je suis même emplie de bienveillance parce que j’entends leur mal être depuis le remaniement et la fusion Assedic ANPE. Je lis les livres des conseillères qui dénoncent et du coup je ne peux pas leur en vouloir.

    Voilà près de quatre ans, un grand employeur qui a signé la charte de la diversité dans le cadre de la promotion de l’égalité des chances m’a fait chuter socialement dans l’irrespect le plus total de mon intégrité morale et du droit du travail à géométrie variable visiblement. De professeur que j’étais, je me suis retrouvée au RMI à l’époque. Depuis ce moment-là, j’ai cherché, cherché, cherché du travail, me suis réorientée et reconvertie sans l’aide de Pôle Emploi.

    J’ai fini par décrocher la possibilité de vivre un an d’un travail intelligent et épanouissant. J’accédais même au régime d’intermittence. Fin octobre approchait et je savais que j’arriverais en fin de droit, je n’ai pas su réalimenter l’accès à l’intermittence, je redoutais le retour aux minima sociaux mais me consolais en me disant c’est mieux que rien, au moins survivre, payer le loyer, ne pas tomber plus bas, ne pas se retrouver comme tant de naufragés du capital à la rue. Une femme à la rue comme tant d’autres qui s’abimerait sous les regards d’indifférence.

    J’ai l’énergie de la joie et du désespoir. De ces fils et filles d’ouvriers qui savent ce que c’est la crise depuis l’enfance, qui savent qu’avec peu on fait parfois beaucoup, qui n’ont rien contre le travail qui peut rendre digne et enthousiaste. Il existe bien celui-là non ?

    Avec cette énergie, j’ai cherché, cherché, cherché du travail, tantôt j’étais trop diplômée, tantôt pas assez dans le domaine ultra pointu requis alors qu’en quelques jours un salarié de la boîte en question aurait su sûrement utiliser mes neurones pour m’apprendre vite et au mieux les savoir-faire requis. C’est comme si on oubliait que l’apprentissage sur le tas, au vif du sujet valait aussi tous les diplômes et n’est souvent pas une perte de temps mais un atout pour une entreprise.

    Fin octobre pointait le bout de son nez et je ne voyais rien venir et j’étais déjà fatiguée d’avoir envoyé partout aux quatre coins de la France et même en Allemagne et même jusqu’en Chine des candidatures pour enfin poser mon balluchon de précarité, m’ancrer mieux dans une vie sociale, citoyenne comme ils disent et économique. Rien. Des petits plans peut-être, des contrats aidés ? Non même pas ça, je n’y accédais pas. On est d’ailleurs nombreux à ne pas y accéder : pas assez ceci, pas assez cela.

    Alors j’ai anticipé ma demande de dossier d’ASS pour percevoir les 456 euros de minima sociaux qui me permettraient au moins de faire patienter le propriétaire de mon appartement. J’ai écrit une fois, deux fois, trois fois à Pôle emploi pour avoir le dossier. On m’a dit pas maintenant, demandez-le plus tard, c’est trop tôt puis on m’a dit on vous a déjà envoyé un dossier, puis vous ne nous avez pas renvoyé le dossier de demande d’allocation retour à l’emploi qui nous permettrait d’obtenir un rejet qui serait la preuve que vous avez droit peut-être après examen aux 456 euros d’ASS. Mais je n’avais rien reçu de Pôle emploi aucun dossier. Ce matin, je téléphone, on me dit venez chercher le dossier, ce même dossier que je demande depuis fin octobre, ce même dossier qui est censé être parti le 10 novembre et nous sommes le 24 novembre.

    Alors doucement je me suis laissée glisser au sol parce que je n’en peux plus, j’ai posé mon front contre le faux parquet froid de mon appartement et j’ai pleuré bruyamment comme une petite fille de bientôt quarante ans pourtant. Pleurer de ne pas avoir en même temps déposé un dossier de RSA, la même somme mais une autre administration la CAF parce que je sens que je vais me faire entourlouper par Pôle Emploi, que la CAF ne paiera que si Pôle Emploi refuse et que le temps que tout ceci se passe décembre sera là, Noël arrivera et à Noël c’est toujours plus terrible et humiliant de ne pas avoir un sou. J’ai pleuré aussi parce qu’avec tous mes jolis diplômes de 3e cycle, mes expériences multiples, mon énergie de vouloir bien faire, je reste dans mon jeu de l’oie de la précarité, celui dans lequel on est toujours le dindon de la farce. Ces oies qui se font traiter de noms d’oiseaux par des secrétaires d’état, des ministres, des Wauquiez, des clubs de pensée qui pensent réellement qu’on abuse le système social français quand on surnage à peine avec 456 euros par mois.

    Il paraît que je suis belle, intelligente et drôle. Ça me fait une belle jambe. Que doivent vivre ceux qu’on trouve laids, bêtes et fades ?

    Je n’ai plus l’énergie ce matin. Wauquiez qui nous traitait de parasite cet été, aimerait-il lire la pile de candidatures envoyées. Les espoirs et les projections fatigantes qu’on construit. On se dit : il faudra chercher un appartement à 1000 km de chez moi, je n’aurai plus d’amis, plus de toubib de confiance, plus mes épiciers du quartier mais j’aurai un vrai travail, on postule, on espère, on est parfois convoqué, on fait son grand numéro de charme. Et rien. On recommence à l’est, à l’ouest, au sud, au nord, à chaque fois on s’imagine la vie qui va avec et… rien. Pendant ce temps-là ce garçon que vous venez enfin de rencontrer avec qui vous êtes bien, se pose des questions. Pourquoi tu veux partir si loin si tu m’aimes ? On se sent infidèle alors qu’on voudrait juste un travail pour retrouver l’énergie, le capital suffisant pour l’inviter au restau de temps en temps, revenir vers lui moins abattue par la précarité. Je sais que certains copains la vivent mieux que moi, ils me traitent même d’aliénée, disent que le travail c’est l’aliénation, que mon féminisme c’est de l’aliénation que je souhaiterais troquer un mec, un mari contre un patron quand je leur explique que pour moi le travail c’est aussi un facteur d’émancipation. Je ne sais plus quoi dire, quoi penser, je pleure la tête contre le plancher, rassembler tous les papiers pour ce fichu dossier me paraît être l’ascension de l’Everest pour 456 euros. En fait, j’ai honte, je voudrais pouvoir leur dire : gardez-la votre aumône, expliquez-nous comment on peut vivre avec ça ? Expliquez-nous pourquoi tout l’été je n’ai pas pu être reçue comme il faut par une conseillère Pôle Emploi, que j’ai dû trouver auprès d’amis des conseils pour ma recherche d’emploi, ma stratégie. J’ai mal partout, j’appelle l’amoureux pour lui dire que j’ai besoin de lui, que je n’arriverai pas à aller à Pôle Emploi seule ce matin parce que je suis fatiguée, à bout, humiliée et que c’est injuste d’avoir appris au téléphone qu’ils mettront trois semaines à traiter un dossier qu’ils prétendaient avoir envoyé le 10 novembre et qui n’est jamais parti ou arrivé. On est le 23 novembre, si je dépose le dossier aujourd’hui, dans trois semaines ils me diront si je peux prétendre à la solution de précarité A dite ASS, si c’est rejeté il faudra donner ce refus à la CAF qui examinera la solution B dite RSA. On aura perdu un mois et Noël sera là. J’appelle l’amoureux, il est sur messagerie. J’envoie un SMS : tu pourrais m’accompagner à Pôle Emploi ce matin, je suis tellement fatiguée, j’ai besoin de toi.

    On a mis sa fierté de côté mais l’amoureux est au travail, il finira son chantier en début d’après midi. On s’appelle, ça capte mal alors ça crée de la zizanie. On préfère lui renvoyer un texto qui dit : t’inquiète c’est pas grave.

    Je me retrouve accroupie la tête contre le canapé, où est passée ma belle énergie qui amuse les copains et les amoureux au début ? celle qui fait bouger des montagnes parfois.

    Alors je me relève, je rassemble les papiers. Je relance un employeur par mail que je suis allée voir sans être convoquée pour lui montrer à quel point j’aimerais bien travailler chez lui. J’en rappelle un autre en prenant une voix énergique. Je finis par retrouver les papiers qu’il faudra pour le dossier ASS et je m’aperçois que je n’ai travaillé que 4 ans et demi dans les 10 dernières années parce que j’avais pris deux ans de disponibilité à l’époque. Et il faut avoir travaillé au minimum 5 ans dans les 10 dernières années pour prétendre aux ASS la solution A. Alors je serai recalée de la solution A, ne vaut-il pas mieux que j’anticipe la solution B pour avoir un tampon daté de la CAF qui du coup prendra cette date comme début possible de mon retour à la précarité dans leur tunnel à eux, le tunnel B ? Oui ça mérite réflexion. Mais je suis si fatigué, le rimmel a coulé partout, j’ai le dos qui craque et j’ai la fatigue des jours de règle.

    Germaniste, femme de communication, j’ai le goût du contact et du travail bien mené. Capable de prendre des initiatives, j’aime aussi le travail en équipe et mener à bien une pleurnicherie déclenchée par Pôle Emploi et ce manque de tendre.

    Ne vous arrêtez pas aux diplômes, il y en a toujours trop ou pas assez, à 39 ans j’ai acquis une maturité et une autorité naturelle qui me permettront de rassembler mes esprits, mais à 39 ans il arrive encore qu’on me demande à la SNCF si j’ai la carte 12-25. Alors vous voyez !

    Rassurer l’employeur on n’est ni trop vieille, ni trop jeune, ni trop mieux que lui. Et moi, là, qui me rassurerait un peu ? il faut cocher A et B, se relever, se remaquiller et recommencer le cirque de l’aliénation comme disent mes petits copains d’extrême gauche qui hériteront ou ont déjà hérité de la maison de papa-maman et ne pas parler de mon nom de famille qui ne rassure pas l’employeur. Et ne pas écrire ça ici parce que c’est de la victimisation rien que d’en parler, et rien que d’y penser !

    Il s’est immolé là-bas. Ce chômeur de Tunisie. Ici nous nous consumons dans une petite mort lente où tout ce qui fait notre beauté et notre grâce se dissout dans la solution A ou B.

    Sommes-nous des parasites ?

    Nadia Mokaddem
    Montpellier, 24 novembre 2011.

    http://juralib.noblogs.org/


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    Une enquête de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) publiée fin 2011 révèle qu’en Ile-de-France, un enfant sur cinq vit dans une famille pauvre. Ce qui signifie, pour un foyer comptant deux adultes et deux enfants, un revenu mensuel à peine plus elevé que le SMIC. Ces chiffres révèlent aussi qu’un tiers de ces enfants en situation de pauvreté vit dans des familles percevant le RSA.

    Autre enseignement de l’étude : la répartition spatiale des familles pauvres en Ile-de-France. « Un nombre restreint de communes, situées essentiellement en Seine-Saint-Denis, héberge une part très importante des enfants des familles pauvres d’Ile-de-France. » Les chiffres publiés par Eurostat, agence européenne de la statistique, sur le reste du pays ne sont pas plus réjouissants :


    entre 2007 et 2010, le nombre d’enfants pauvres de moins de 6 ans a crû de près d’un tiers en France, passant de 714 000 à 927 000. Si on prend les enfants de moins de 16 ans, leur taux de pauvreté est passé de 15 % à 18,4 %. Ils sont désormais 2,15 millions. En 2007, Nicolas Sarkozy promettait, la main sur le cœur, de diviser par trois la pauvreté en France...


    Voir l’enquête de l’Insee

     

    source


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    TVA socialeLe gouvernement confirme sa mise en place avant l’élection présidentielle

    Xavier Bertrand, ministre du Travail, confirme ce mardi 3 janvier la mise en place par le gouvernement d’une TVA sociale. Pour Xavier Bertrand, cette mesure est prise « dans l’intérêt de baisser les charges sur le travail. »

    Le ministre du Travail, interrogé sur France 2 a précisé qu’il pense « que c’est l’intérêt de notre pays, c’est l’intérêt des emplois. »

    La TVA sociale consisterait à alléger les cotisations salariales et patronales pour les transférer sur la TVA en augmentant celle-ci de plusieurs points.

    D’après Xavier Bertrand, il y a « trop de charges sur le travail en France ». D’après lui, pour 100 euros de salaire brut en Allemagne, les « charges » étaient de 39 euros en Allemagne et de 50 euros en France.

    Il a ajouté qu’il « préfère de beaucoup que les importations qui pendant longtemps ont pénalisé le financement de la protection sociale financent la protection sociale aujourd’hui. »

    Le ministre du Travail a affirmé que « si le pays n’était pas en campagne électorale, beaucoup de socialistes diraient que c’est une bonne idée. »

    Valérie Pécresse, ministre du Budget et porte-parole du gouvernement, déclarait à son tour, un peu plus tard dans la matinée, sur l’antenne de France Info : « la TVA sociale pour créer de l’emploi en France et pour éviter que des produits importés ne soient vendus chez nous à bas coûts, nous allons la faire et nous allons la faire avant l’élection présidentielle. »

    Elle a confirmé qu’elle serait « proposée aux syndicats lors du sommet social » programmé le 18 janvier à l’Elysée.

    La grande arnaque de la "TVA sociale"

    Les patrons rêvaient de ne plus payer de cotisations pour financer la protection sociale, Nicolas Sarkozy s’appête à le faire en créant un nouvel impôt, la "TVA sociale", plombant le pouvoir d’achat et ouvrant la voie à la privatisation de la Sécurité sociale.

    Pour L’Humanité du 3 janvier 2012 (pages 2 et 3), ce "recours a la fiscalité modifierait la nature de la Sécu : cela ouvrirait la voie à son étatisation complète, soumettrait son financement aux arbitrages des gouvernements […]".

    Le quotidien y décrypte la "TVA sociale" en 6 points :

    1- De la cotisation sociale à l’impôt

    2 - Nouvel habillage pour une vieille recette, la baisse du "coût" du travail

    3 - Salaires et pouvoir d’achat seront amputés à proportion du nombre de points de TVA

    4 - Le chantage toujours répété aux délocalisations pour justifier le recul social

    5 - Déshabiller la Sécurité sociale pour gaver l’assurance privée : Sarkozy copie Reagan

    6 - D’autres piste pour la compétitivité et pour la sécurité sociale


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