• Sarkozy à Villepinte

    Sarkozy à Villepinte tente de re-relancer sa campagne

    Sarkozy à Villepinte

    Le président candidat a organisé un meeting très mis en scène à Villepinte. Son but premier, attaquer François Hollande et présenter quelques lignes de son programme, pour tenter d’endiguer sa chute dans les sondages.

    C’est qu’il ne vaut mieux pas s’appuyer sur son bilan, qui fait qu'à une quarantaine de jours du premier tour, Nicolas Sarkozy est donné très largement battu. Alors il tape à tout va sans grande cohérence : contre les bonus exorbitants et les assistés, contre le communautarisme, contre "certains syndicats" et "corps intermédiaires" qui poussent à l’immobilisme… Et surtout contre François Hollande et la gauche. Un discours clairement positionné à droite.

    Avant lui se sont succédés à la tribune des ténors de l’UMP et quelques peoples en fin de parcours pour chauffer la sale. A dix heures, l'ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a donné le coup d'envoi de la manifestation : "Nous sommes tous rassemblés ici derrière le président, derrière celui (...) qui grâce à son courage, à son autorité, est capable de nous aider à protéger la France que nous aimons, à bâtir une France forte". "M. Hollande, vous faites perdre du temps à l'Europe et vous inquiétez les grands partenaires européens, qui refusent de vous recevoir", a raillé ensuite le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire.

    Avant même de débuter, la démonstration de force de Villepinte a souffert d'un premier revers, l'échec du président-candidat à rassembler totalement la droite et le centre autour de lui, illustré par la défection surprise de Rama Yade et l'annonce de l'absence de Jean-Louis Borloo après le vote du Parti radical en faveur d'un soutien très relatif à Nicolas Sarkozy.

    L’UMP a en tout cas pensé au public du candidat, et a affrété une dizaine de TGV spéciaux et environ 700 bus avec l'ambition de remplir le Parc des expositions de "plus de 60000 personnes".

    Les réactions à gauche

    A l'issue du très droitier discours de Nicolas Sarkozy à Villepinte, les réactions à gauche n'ont pas tardé à tomber et vont toutes dans le même sens, fustigeant un Nicolas Sarkozy fuyant tout explication sur son bilan et jouant des divisions, notamment en excitant les Français contre les "corps intermédiaires", pour mieux revendiquer le titre auto-décerné de "candidat du peuple".

    • Pour Pierre Laurent, secrétaire national du Parti Communiste, "Nicolas Sarkozy a ignoré les grandes urgences sociales du pays : logement, salaires, emploi et école n'ont pas une seule fois été évoqués. Et quand le chef de l'État a parlé du social, c'est pour fustiger les chômeurs, les immigrés et les syndicats". Et celui-ci de prédire que cette politique anti-sociale "le condamne à perdre".
    • Dans un communiqué intitulé "Docteur Le Pen ou Mister Sarkozy à Villepinte?", Alexis Corbière, animateur de la campagne du Front de Gauche, dénonce pour sa part un "show très théâtralisé", dans lequel "Nicolas Sarkozy a excité des gens survoltés par la xénophobie", soulignant le fait qu'aient été "particulièrement hués les mots de « syndicats », « assistanat », « étrangers », mais aussi, les chômeurs montrés parfois comme des fraudeurs, la gauche, les pseudo menaces sur les cantines scolaires et aussi les 35 heures accusées de « détruire le travail » ", y voyant une "inquiétante illustration du programme conjoint entre l’UMP et le FN qui se forge jour après jour durant cette campagne".
    • Alors que l'entourage de Nicolas Sarkozy nous promettait depuis quelques jours que celui-ci allait véritablement "renverser la table", Delphine Batho, porte-parole de François Hollande, dénonce "un discours sans idées nouvelles", qui "s'adressait aux militants de l'UMP qui ont rempli la salle grâce aux renforts de cars et de TGV, mais pas aux Français." Pour elle, seule nouveauté, "Nicolas Sarkozy fait désormais de l'Europe le bouc-émissaire de son bilan. Venant de celui qui met en avant le soutien de tous les conservateurs européens et qui reproche à François Hollande de vouloir renégocier le traité d'austérité, prétendre remettre en cause tous les traités de l'Union européenne est particulièrement cocasse", souligne Delphine Batho en allusion à l'assertion par Nicolas Sarkozy qu'au cours de ces cinq années, il avait "tout donné à la France" et tout essayé face à la crise. Et Najat Vallaud-Belkacem, autre porte-parole du candidat socialiste, d'enfoncer le clou : "Toujours sans projet, Nicolas Sarkozy continue de se défausser de ses responsabilités à Villepinte : c'est l'aveu de faiblesse de la France forte."

    Raymond Kargar


    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :