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    Le capitalisme du médicament
    lundi, 11 février 2013 / Michel Peyret /

    Ancien député PCF de Gironde

    Je viens de découvrir qu’un des médicaments que je prends depuis plusieurs années est un médicament dangereux. Je suis en conséquence très attentif à ce que dit Philippe Even dans une interview au Nouvel Observateur sur les causes de cette situation. Bien évidemment, Philippe Even ne dit pas comment il convient d’en finir avec ce système :
    « Le capitalisme est devenu essentiellement spéculatif, visant la rentabilité immédiate. Les managers des firmes ont exigé 20% de rendement par an, se condamnant à des politiques de court terme absolument antinomiques avec la découverte de nouveaux médicaments qui demande au moins dix ans. Alors, pour gagner de plus en plus d’argent, l’industrie a tenté d’aliter la France entière en élargissant la définition des maladies. »
    Mais les lecteurs qui me connaissent savent très bien ce que je peux préconiser.

    « L’entreprise médicale menace la santé »

    Véritable contre-pouvoir à la vox pharmacia et à son inflation de faux messages sanitaires, le guide du médicament des professeurs Philippe Even et Bernard Debré – 900 pages – sorti le 13 septembre, marque une avancée spectaculaire dans la liste des ouvrages mis à la disposition des médecins et de leurs patients. C’est aussi le travail d’expertise critique et indépendant manquant, qu’auraient dû faire depuis 20 ans les autorités sanitaires. Quatre mille médicaments de la pharmacopée française sont ainsi expertisés, pour un résultat sidérant : Philippe Even et Bernard Debré estiment que l’Etat jette 15 milliards par la fenêtre chaque année et pour des médicaments inutiles ou dangereux… voire les deux. Une piste de travail pour François Hollande en quête de 30 milliards à économiser en 2013. Entretien.

     

    Nos pharmacies sont encombrées de pilules qui ne servent à rien et peuvent même être mortelles. C’est ce qu’affirment les professeurs Even et Debré dans un livre de 900 pages où ils évaluent 4000 médicaments. Explications avec Philippe Even

    Le Nouvel Observateur Vous établissez qu’il y a en pharmacie 60% de médicaments inutiles. Mais avant toute critique, ne doit-on pas d’abord reconnaître à l’industrie pharmaceutique des avancées majeures ?

     

    Philippe Even Oui, cela a été vrai de 1950 à 1990. Elle a inventé, développé et commercialisé presque tous les grands médicaments qui ont changé notre vie. Les antibiotiques et les vaccins ont supprimé la mortalité infantile dans les pays occidentaux et d’un seul coup allongé notre médiane de vie de dix ans. Ensuite, les grands traitements des maladies d’après 50 ans – cancers, maladies cardiaques, maladies inflammatoires et autre diabète – l’ont encore allongée de cinq ans.

    De cette industrie, vous dites qu’elle est devenue « stérile et profondément pervertie ». Comment en est-on arrivé là ?

    L’industrie a mangé son pain blanc avant 1990, en découvrant ce qu’il était facile de découvrir. Vous preniez n’importe quelle plante et n’importe quel organe, vous le faisiez bouillir à petit feu et il en sortait un médicament. Mais, soudainement, la biologie s’est terriblement complexifiée. On n’étudie plus un organe mais ses cellules et ses dizaines de milliers de molécules. Les découvertes sont toujours nombreuses mais ponctuelles. On avance, mais pas à pas. C’est pourquoi les nouveaux médicaments n’ont, eux aussi, que des applications ponctuelles.
    Ainsi, ces vingt dernières années, pas un seul traitement de grande envergure n’a été découvert, c’est-à-dire qui soit à la fois très actif et qui concerne un grand nombre de malades. L’industrie pharmaceutique n’a commercialisé qu’une vingtaine de molécules très efficaces, mais sur de petits créneaux comme certaines sous-variétés de cancers. Lentes et difficiles, les découvertes ne se font plus désormais que dans les laboratoires universitaires. L’industrie a décroché, elle a abandonné les recherches devenues trop complexes. Les petits marchés étant beaucoup plus étroits qu’autrefois, cela l’oblige, pour maintenir ses bénéfices sacro-saints, à vendre ses molécules à des prix nettement supérieurs aux prix d’autrefois ; parfois 100.000 euros par an et par malade.

    Y a-t-il tout de même des cas où de telles dépenses se justifient ?

    Oui. Par exemple en cancérologie, quand on utilise le Mabthera, le Glivec, l’Herceptin, l’Iressa. Et dans les maladies immunologiques, la Cyclosporine, les interferons, le Kinéret, l’Enbrel, l’Humira. Mais à l’inverse, des dizaines de médicaments n’ont aucune efficacité notable et comportent des risques majeurs. Et ceux-là sont beaucoup plus nombreux, tel l’Avastin, un anticancéreux, pourtant largement prescrit.

    Comment les entreprises du médicament réagissent-elles face à cette pénurie de molécules nouvelles ?

    Le capitalisme est devenu essentiellement spéculatif, visant la rentabilité immédiate. Les managers des firmes ont exigé 20% de rendement par an, se condamnant à des politiques de court terme absolument antinomiques avec la découverte de nouveaux médicaments qui demande au moins dix ans. Alors, pour gagner de plus en plus d’argent, l’industrie a tenté d’aliter la France entière en élargissant la définition des maladies. Nous sommes ainsi tous devenus des hypertendus, des diabétiques, des hypercholestérolémiques, des artériels, des ostéoporotiques et des fous en puissance.

    Les laboratoires, avec l’appui de nombreux spécialistes complices, ont multiplié les traitements préventifs donnés pendant dix à trente ans à des gens sains pour prévenir des pathologies qu’ils n’auront jamais. Un pactole dont le meilleur exemple est celui des statines, pour lutter contre le cholestérol. Le principe de précaution devrait s’appliquer d’abord au principe de précaution lui-même. L’industrie a inventé des maladies qui n’existent pas et médicalisé les difficultés psychologiques et physiques courantes de l’existence. Enfin, elle a développé les « me too » : comme les brevets de ses grandes molécules tombaient dans le domaine public et devenaient la proie des génériqueurs, elle a sorti en rafales tous les cinq ou six ans des quasi-copies relookées et « remarketées » de ses anciennes molécules baptisées de « deuxième » ou « troisième » génération.

    Et les médecins prescrivent souvent en priorité ces « nouveautés ». Or vous expliquez qu’elles sont souvent plus chères et jamais plus efficaces. Que certaines ont même des effets secondaires graves que ne présentent pas les médicaments de première génération.

    En effet la totalité des ces « me too » n’a pas le moindre intérêt. Mais avec l’impardonnable accord de l’Etat on a accepté des prix et des remboursements égaux ou supérieurs à ceux des molécules originales. La copie de « la Joconde » plus chère que la Joconde elle-même ! Scandale d’Etat. Exemples : il y a 5 molécules pour traiter l’hypertension artérielle et 150 « me too ». Et pour les 108 médicaments d’excellence, 400 « me to », plus 1000 génériques ! Et ce n’est pas tout : les firmes ont une politique de dénigrement des anciennes molécules car elles ne rapportent plus rien financièrement.

    Par exemple ?

    Les meilleurs exemples, ce sont les antiasthmatiques. Mais aussi les antidiabétiques oraux : les plus efficaces, ce sont la metformine sortie en 1959 et certains sulfamides datant de 1956. Ils sont la base du traitement. Mais à 0,1 ou 0,2 euro par jour, ils ne rapportent plus rien à l’industrie qui voit lui échapper un marché en pleine expansion car il y a aujourd’hui quatre fois plus de diabétiques qu’il y a dix ans. Alors sont sortis en rafales 8 nouveaux médicaments : l’Avandia, l’Actos, le Byetta et plusieurs gliptines. Plus dangereux voire mortels. Infiniment moins efficaces et beaucoup plus chers : jusqu’à 6 euros par jour, soit 60 fois le prix de la metformine. « L’entreprise médicale menace la santé », écrivait déjà Ivan Illich, le grand critique de la société industrielle, en 1975.

    Mais comment l’Etat en est-il arrivé à jouer ainsi contre les intérêts des patients et la nécessité de réduire les dépenses médicales ?

    Parce que, comme le disent officiellement et dans les mêmes termes l’ONU et les parlements américain et britannique, « l’industrie est une pieuvre infiltrant toutes les instances décisionnelles nationales et internationales, les gouvernements, les grandes administrations, les institutions, les sociétés savantes médicales et les médias ». Voilà pourquoi nos commissions d’évaluation tournent en rond, laissant passer des molécules inefficaces et dangereuses alors qu’elles savent que les essais cliniques réalisés par l’industrie sont biaisés, truqués, mensongers, masquant les dangers, amplifiant les effets positifs.
    Quant à la pharmacovigilance qui devrait permettre de suivre attentivement les médicaments pour repérer les accidents, il s’agit davantage d’une pharmaco-somnolence, ce que l’affaire du Médiator a bien illustré. Les accidents seraient-ils quand même repérés que le dossier du médicament tournerait indéfiniment entre les différentes commissions comme une boule dans un flipper.

    Dans votre guide, vous pointez les vraies dépenses de l’industrie. Ce n’est pas du tout ce qu’on croit.

    En effet, car quoi qu’elle prétende, elle dépense 5% – seulement – pour la recherche, 15% pour le développement, 10% pour la fabrication entièrement sous-traitée en Inde ou au Brésil. L’industrie de la santé est parmi les plus lucratives. Où est la morale ? Elle n’y parvient que par un marketing et un trafic d’influence pour lesquels elle n’investit pas moins de 45% de son chiffre d’affaires ! A Washington, 600 lobbyistes s’affairent, presque autant à Bruxelles, plusieurs dizaines à l’Assemblée nationale à Paris. Elle tient aussi la presse professionnelle, et dans toutes les langues, via les grandes agences telles Cégédim et Business Média – présente dans 80 pays et qui emploie 20.000 personnes.

    Plus grave, l’industrie centre ses efforts sur les maladies fréquentes des pays riches, avec une préférence pour les traitements préventifs des « malades » chroniques.
    Ce qui intéresse un manager, ce n’est pas de traiter une maladie mais de s’ouvrir un grand marché. L’industrie du médicament sacrifie les pays pauvres, c’est-à-dire les trois quarts de la planète où on meurt encore avant 40 ans faute d’antibiotiques et de vaccins. Trois millions d’enfants africains décèdent ainsi chaque année.

    Vous exposez avec précision la façon dont les études sont biaisées, qu’en est-il exactement ?

    C’est le problème des essais pré-cliniques et cliniques. Les premiers sont effectués dès lors qu’une molécule est mise au jour par un laboratoire universitaire et attire l’intérêt de l’industrie pharmaceutique. Ce choix ne se fonde jamais sur des questions de santé publiques mais exclusivement sur l’ampleur du marché et la probabilité de développement rapide de la molécule. L’industrie parle alors de molécule fertile ou mature. Les recherches sur une molécule dont le créneau est trop mince ou dont le développement apparaît trop long, sont abandonnées. Les dirigeants des grands laboratoires misent au « pif », à l’intuition. Une fois sélectionnée, la molécule est soumise à des essais dits pré-cliniques pendant deux ou trois ans. Au cours de cette phase, on observe sa toxicité et son efficacité chez l’animal. Environ 90% des molécules testées durant cette étape doivent être rejetées, car trop peu efficaces ou trop toxiques. Les plus convaincantes vont être alors étudiées chez l’homme pendant quatre à huit ans par des essais cliniques. J’affirme, avec beaucoup d’autres que tous sont biaisés, filtrés, interprétés, truqués.

    Ce sont les laboratoires eux-mêmes qui définissent le nombre de malades à recruter, selon la confiance qu’ils accordent à l’efficacité de la molécule. Moins la molécule leur semble efficace, plus ils sont contraints de recruter un nombre élevé de patients, pour espérer atteindre un niveau de signification statistique. Mais même le choix de ces malades est biaisé.

    Comment cela ?

    Les critères d’inclusion, définis par les laboratoires, visent à recruter des personnes plus jeunes et moins malades que dans la vie réelle. Ensuite, des médecins sont rémunérés au nombre de malades qu’ils recrutent. De cinq à dix mille dollars. Ils leur arrivent de ne pas respecter les critères pour réunir le plus grand nombre de malades possible. Comme les médecins des hôpitaux universitaires sont trop exigeants et très contrôlés par des comités d’éthiques, l’industrie s’adresse de plus en plus aux CRO (Clinical Research Organisation), organismes financés par des laboratoires et chargés de recruter pour elle les malades, de préférence dans des pays low-cost : Europe de l’Est, Afrique, Asie ou Amérique du Sud. Plus le nombre de pays est important, plus le marché est internationalisé et in fine rentable. Les essais peuvent se dérouler ainsi dans 5 à 30 pays différents, suivis par 100 à 500 médecins. Les résultats bruts sont envoyés aux laboratoires. L’industrie pharmaceutique les façonne ensuite.

    Et dans le plus grand secret.

    Exactement. Les médecins de la firme s’attachent alors à mettre en exergue des résultats positifs, à les magnifier, quitte à masquer des effets secondaires qui pourraient faire de l’ombre à un marché lucratif. Les accidents cardiaques du Vioxx en sont un bon exemple : ils étaient connus par la firme dès 1999. Elle ne les a pas communiqués à l’agence du médicament américaine et trois ou quatre ans plus tard, les accidents cardiaques se sont multipliés. C’est la firme elle-même qui retire alors le médicament en espérant qu’on ne parlerait plus de ces accidents. Les victimes – on estime qu’il y a eu entre dix mille et quarante mille morts – ont alors porté plainte. La firme a été condamnée à leur payer 4,7 milliards de dollars. En France, trois malades seulement ont pu être indemnisés à hauteur de 400.000 mille euros au total.

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    Il est important que l’industrie pharmaceutique subventionne les recherches universitaires sur le médicament mais il est inacceptable que ceux qui ont menés les recherches soient, après coup, les évaluateurs du médicament. Ils ne peuvent être juges et parties. À la fois, experts sur la qualité du médicament et portes voix de l’industrie pharmaceutique. Je ne vous donnerai pas les noms, mais parmi les universitaires, tout le monde les connaît. Ce devrait être aujourd’hui l’heure d’un Grenelle du médicament pour remettre à plat toutes ces dérives et parvenir à faire travailler ensemble l’industrie et la recherche publique. Il faut que l’Etat finance fortement cette démarche sur le CIR (crédit impôt recherche). Sinon la France restera la lanterne rouge des découvertes de médicaments et entièrement dépendante de l’étranger pour soigner ses malades.

    Comment avez-vous tenté d’alerter les autorités publiques et l’opinion ?

    J’étais professeur de thérapeutique en 1966. Je suis resté inconscient pendant des années de la façon dont se déroulaient les choses. J’utilisais les médicaments sans savoir comment ils ont été découverts, ce qui est la situation de 90% de mes collègues. En 1981, j’ai été nommé par le gouvernement membre de la commission ministérielle de l’autorisation des médicaments. Là, j’ai commencé à comprendre comment se déroulait réellement les choses. Et à le dire. On m’a alors écarté de la commission.

    J’ai ensuite rempli d’autres fonctions. J’ai été Doyen de la faculté Necker et je ne me suis intéressé de nouveau aux médicaments, qu’une fois libre de publier et de m’exprimer sur ce problème. J’ai été en contact avec d’autres collègues américains tels Marcia Angell et Jérôme Kassirer, tous deux anciens rédacteurs en chef du New England Journal of Medecine, le plus prestigieux journal de médecine au monde. Je n’ai rencontré en France aucun écho malgré quatre livres et la traduction de celui de Marcia Angell. C’est alors qu’est arrivée Jeanne d’Arc, Irène Frachon, qui a déclenché le scandale du Mediator et réveillé les médias et les politiques. D’où ma décision d’écrire ce livre avec Bernard Debré. Le Président Sarkozy nous avait chargé Bernard Debré et moi-même d’un rapport sur les leçons à tirer de l’affaire du Mediator. Ce livre en est le prolongement.

    Dans un entretien accordé à « BoOks » en avril 2009, vous expliquiez justement à quel point vous avez été vous-même naïf...

    La plupart de mes collègues ont été, comme je l’ai été longtemps, inconscients de la réalité du marché du médicament et sont préoccupés, à juste titre, de leurs recherches et de leurs patients. Donc, d’une façon générale, silence de cathédrale. Mais remarquez qu’ils ne disent pas non plus le contraire. Ils se taisent. Contrairement à un grand nombre de leurs collègues américains et aux grands journaux de médecine anglais et américains qui évoquent ces questions exactement comme moi, depuis des années, à longueur de pages, toutes les semaines. Quelques médecins sont aussi très étroitement liés à l’industrie pharmaceutique et agissent à ses côtés pour qu’elle puisse développer ses marchés.

    Dès 2002, Bernard Kouchner a imposé la déclaration des liens d’intérêts entre les experts et l’industrie pharmaceutique. Les décrets d’application ne sont parus qu’en 2007 et n’ont été que partiellement appliqués.
    Certains médecins se sont déclarés, d’autres pas. Le résultat : beaucoup plus de la moitié des experts de nos commissions ministérielles d’évaluation des médicaments sont très étroitement liés financièrement à l’industrie pharmaceutique. Au point que certains présidents des commissions de l’ancienne Afssaps [devenu Agence de sécurité du médicament ANSM en mai 2012, NDLR] étaient liés par dix à cinquante contrats avec l’industrie pharmaceutique.

    Il s’agit là de contrats personnels de consultance, leur accordant honoraires ou actions en bourse contre leur soutien actif et permanent. En France ces contrats vont de 10.000 à 500.000 euros et aux Etats-Unis de 500.000 à deux millions de dollars. La tentation est grande. Tous ces contrats ne représentent pour l’industrie mondiale qu’une dépense annuelle de quatre ou cinq cent millions de dollars, beaucoup moins d’un millième de son chiffre d’affaire. Les médecins se vendent pour un plat de lentilles.

    Propos recueillis par Anne Crignon et Céline Revel-Dumas
    « Guide des 4000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux »,
    par Bernard Debré et Philippe Even, Cherche Midi, 912 p., 23,80 euros.

    Source : ceci est la version intégrale de l’entretien paru dans "le Nouvel Observateur" du 13 septembre 2012, qui consacre son dossier de la semaine au « Guide des médicaments ».

    Michel Peyret 19 septembre 2012

    http://www.rougemidi.fr/spip.php?article7594


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    Médecines alternatives : les doyens défendent leur pré carré !

     

    C’est avec consternation que nous avons pris connaissance de la volonté commune des doyens de mettre un terme au financement (déjà très maigre) des médecines non-conventionnelles comme l’ostéopathie, l’homéopathie ou l’acupuncture, pourtant de plus en plus prisées par les citoyens. Mais c’est sans doute précisément là que réside la menace aux yeux de ces doyens, apparemment très préoccupés d’éviter la moindre concurrence à la sacrosainte médecine allopathique.

     

    Car, n’est-ce pas là le problème: la médecine chimique et agressive, sans cesse présentée comme « la seule efficace », est en fait en perte de vitesse. Le public, et à raison d’ailleurs, a perdu à ce sujet beaucoup de ses illusions d’antan et est dès lors désireux de revenir aux sources de la vraie médecine, celle d’Hippocrate, celle du « D’abord, ne pas nuire », et non pas celle d’aujourd’hui, largement dénaturée par le profit.

     

    Les motifs évoqués par les doyens, autant d’ailleurs que leur arrogance affichée, ne peuvent, selon nous, laisser indifférent. En effet, prétexter, en se basant sur l’avis du Centre Fédéral d’Expertises des Soins de Santé (KCE), « l’absence de toute démonstration d’efficacité de ces pratiques à l’exception de quelques domaines particuliers du traitement des maux de dos pour l’ostéopathie. » ou encore affirmer comme ils le font que « la médecine qu’ils pratiquent est basée sur des preuves scientifiques », appelle selon nous un devoir d’analyse et d’esprit critique.

     

    Ces mêmes doyens ont-ils oublié que le KCE qui se prétend pourtant indépendant, a déjà rendu de nombreux avis favorables en matière de vaccination (HPV, rotavirus, pneumocoques, etc.)[1] alors que plusieurs experts rédacteurs de ces rapports étaient en conflits d’intérêts notoires avec les fabricants de vaccins et que, de l’aveu même d’une revue d’Evidence Based Medicine comme Minerva[2], tout conflit d’intérêts est de nature à interférer avec le jugement clinique et à nuire à l’intérêt des patients ?

     

    Nieraient-ils aussi le fait que les effets secondaires des médicaments font chaque année plus de 100 000 décès aux Etats-Unis et 18 000 en France[3] ? Combien chez nous ?  Et avec quel coût colossal si on tient compte de tous les gens hospitalisés annuellement suite aux effets secondaires de leurs traitements ?

     

    Nieraient-ils également les résultats particulièrement décevants des chimiothérapies (ultra coûteuses et intégralement remboursées) tels qu’évoqués dans Clinical Oncology en 2004, soit 2,2% dans le meilleur des cas et encore, même pas en termes de guérison mais de « survie à 5 ans »[4] ? Nieraient-ils le résultat d’enquêtes (ex : Université Mc Gill) selon lesquelles 75% des cancérologues refuseraient la chimiothérapie pour eux-mêmes, s’ils avaient un cancer, et qu’ils dissuaderaient aussi leurs proches d’y recourir [5] ?

     

    Ne serait-il pas grand temps que ces responsables se souviennent de qui paient les impôts ?

    Et partant de là, on voit assez mal au nom de quoi les doyens auraient la moindre légitimité pour  se substituer, sur base de pseudos prétextes financiers, à la volonté du public, dans un esprit paternaliste d’arrière-garde.

     

    Ils souhaiteraient que ce soit aux médecins de référer leurs patients à des thérapeutes alternatifs ? Mais comment cela serait-il possible étant donné que ces médecins ne sont pas formés  (qu’ils ne connaissent strictement rien) aux méthodes et mécanismes desdites médecines ??

     

    Et lorsqu’on lit que les comités inter-universitaires d’étudiants en médecine emboîtent docilement le pas aux déclarations de leurs doyens en s’insurgeant, nous citons, contre « le remboursement des pseudo-médecines », nous ne pouvons que déplorer cette méconnaissance totale de l’Histoire des Sciences et de la Médecine avec des succès incontestables à charge de ces thérapies. Une mortalité 5 à 10 fois plus faible lors de la grippe espagnole pour les patients traités homéopathiquement par rapport à ceux traités conventionnellement[6], des succès officiellement constatés de l’homéoprophylaxie contre la leptospirose à Cuba[7] ou encore la méningite à méningocoques au Brésil dans les années 70 et 90 (constatée dans des études officielles financées par les autorités)[8]. Des méthodes nettement plus sures et moins coûteuses que les vaccinations par exemple, et qui sont du reste de plus en plus contestées.

     

    Mais il n’y a pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.

     

    Assimiler à des « placebos » ces médecines qu’ils ne comprennent pas et qui ont pourtant fait leurs preuves chez les animaux et les bébés chez lesquels cet effet placebo est difficile à invoquer, démontre finalement toute l’étroitesse du cursus offert à ces futurs médecins. Et l’avenir n’a pas de quoi nous réjouir… s’ il est un fait certain que la médecine reste facteur de progrès dans des domaines comme l’urgence vitale ou la chirurgie, son bilan dans les maladies chroniques reste plus qu’affligeant et semble avoir fait l’objet d’une certaine « amnésie sélective » de la part des doyens : 80% des + de 65 ans en Belgique souffrent déjà d’au moins une maladie chronique et ils sont 85% chez les + de 75 ans à souffrir… d’au moins 3 maladies chroniques, selon un document des Mutualités Libres intitulé « L’avenir des soins de santé en Belgique »[9].

     

    Dans le Soir du jeudi 31 janvier dernier, on pouvait lire l’avis du Dr Jacques de Toeuf, président de l’Absym, et opposé à tout remboursement de ces pratiques. Fait intéressant, il lâchait notamment à ce sujet « Quand il s’agit de médecins, on espère qu’ils ne sont pas exclusifs ni intégristes. Mais quand ce ne sont pas des médecins, nous trouvons qu’ils n’ont pas à se mêler de ça. »[10]

     

    Un intégrisme qui ne semble hélas pas déranger lorsqu’il s’agit des sacrosaintes vaccinations que personne n’a le droit de questionner. Selon les tenants de cette médecine allopathique érigée au rang de religion, seules leurs méthodes seraient prouvées et scientifiquement établies. Ah bon ? Cela méritait bien qu’on reprenne les propos éclairants du Dr Arlette Blanchy, docteur en médecine vétérinaire et également homéopathe, sur la RTBF le 24 mai 2011 :

     

    « Si on demande le même niveau d’efficacité et d’ « idéal » qu’on exige de la part des remèdes homéopathiques, on se rend compte que seulement 11% des médicaments classiques répondraient aux critères exigés pour l’homéopathie. » [11]




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    Fin de l'accès égalitaire à la santé

     

    Tourtaux 202

     Docteur Jacques Lacaze 

    Le gouvernement du général de Gaulle de la Libération a instauré le système de sécurité sociale. C'est le Ministre communiste Ambroise Croizat qui en a été le maître d'œuvre. C'est un système généreux qui est considéré encore comme faisant partie de notre quotidien. Rappelons que son principe est que chacun cotise en fonction de ses ressources (selon ses moyens) et reçoive en fonction de son état de santé (selon ses besoins). Il a permis à des générations de personnes dans notre pays d'au moins restaurer leur santé.

     

    Mais il a permis aussi à l'industrie pharmaceutique de se développer et de passer des petits laboratoires issus d'officines à la grande industrie multinationale. L'essor de la pharmacie s'est aussi fait au rythme des découvertes de grands médicaments durant globalement ce qu'on a appelé les 30 glorieuses (de la Libération aux années 70). Les bénéfices de l'industrie pharmaceutique ont été fabuleux. Cette industrie s'est progressivement instituée comme véritable pilote du système de distribution des soins appelé faussement système de santé. Cette véritable dictature des médicaments industriels était la seule façon pour le système économique en place, le système capitaliste de s'implanter dans le marché des soins et de la santé. De se reproduire dans ce secteur en quelque sorte, comme il s'est reproduit à la campagne par le tout chimique ..... Au dépend de notre santé.

     

    Comme chacun le sait la sécurité sociale est affublée d'un trou à géométrie variable qui tel le monstre du loch-ness nous est régulièrement rappelé pour justifier des atteintes au système de sécurité sociale, actuellement quasi vidé de ses possibilités. Bref, elle sa fonction de financement de l'industrie pharmaceutique connaît des difficultés. Aussi, cette industrie développe son volet médicaments grands public avec pub à la télé.

     

    Mais, ce qui est moins connu, c'est qu'elle connaît une grave crise liée au fait qu'elle ne trouve plus de nouveaux médicaments. Hors notre système économique est basé sur la croissance qui implique « l'innovation » permanente et toujours de nouveaux « produits » sur le sacro-saint marché. En réponse, d'une part, elle recycle les anciens médicaments, avec de nouveaux look et elle s'installe dans les biotechnologies. Et dans ce domaine les prix sont astronomiques. Ce qui a des conséquences sur le système de remboursement.

     

    Mais nos économistes et nos dirigeants politiques sont plein d'imagination.

     

    Le Professeur Claude Le Pen, professeur d'économie de la santé à l'Université Paris Dauphine pose la question: « Va-t-on en France soigner les malades en fonction de la valeur économique des années qui leur restent à vivre ? » L’accès à un traitement dépendra-t-il du prix qu’une agence publique ou qu’une commission d’experts voudra bien accorder à la vie des patients ? Sous prétexte que les médicaments nouveaux et innovants sont souvent (très) chers, les réservera-t-on à ceux qui, non seulement, en tirent un bénéfice, mais, en plus, en tirent un bénéfice économiquement « suffisant » ?

     

    La réponse est oui!

     

    Les économistes de la santé et les autorités sanitaires d'outre-manche ont déjà tranché: une année de vie vaut 30 000 livres (environ 36 000euros)! Pour le commun des mortels anglais, le coût des prestations de santé et donc de la pharmacie ne doit pas excéder ce chiffre. Mais bien entendu, ceux qui peuvent se payer jets privés, châteaux, Rolls Royce bref les riches se foutent complètement de ces limites ....

     

    Le professeur Claude Le Pen signale que « les lois de financement de la sécurité sociale pour 2008 et 2012 ont introduit la notion « d’évaluations médico-économiques » dans l’appréciation de « l’efficience » d’un nouveau médicament. Si pour l’heure la prise en considération de ce critère n’a pas encore valeur d’obligation, son introduction signe un changement de philosophie majeure ». Bien entendu personne n'en a pris conscience.

     

     

    Le Parlement français a adopté « une disposition législative exigeant que les laboratoires pharmaceutiques mettant sur le marché des médicaments plus efficaces et plus chers que les produits existants produisent des « évaluations médico-économiques » afin d’en établir « l’efficience ». En clair, souligne l'économiste de la santé il faut que les laboratoires prouvent que le rapport entre le coût monétaire du traitement et le bénéfice sanitaire pour les patients (dans sa double dimension quantitative et qualitative) est acceptable. Et cela passe ... par une monétarisation de la vie humaine, ou, pire encore, des années de vie humaines. Car si nous avons tous une seule et même vie, nous avons tous des espérances de vie différentes et la valorisation économique de ces dernières est fortement discriminante à l’encontre des plus âgés et des plus malades dont le « reste à vivre » est par définition plus faible que celui des patients jeunes et pas trop souffrants. Va-t-on vers la mise en place d'un système d'euthanasie? La question est désormais posée par le cours actuel des choses.

     

    Pour Claude Le Pen, « cette disposition est passée relativement inaperçue (en dehors des milieux concernés) en raison de son ambiguïté (que veut vraiment dire l’expression « médico-économique » ?), de son apparent bon sens (« pourquoi payer cher des produits qui n’apportent pas grand-chose ? ») Et de la cible officiellement désignée, les labos pharmaceutiques. Sauf qu'en l’occurrence (et au terme même de la loi) les produits concernés sont précisément ceux qui apportent quelque chose de réel et de prouvé ; sauf que ce sont les patients, et notamment ceux atteints de cancer ou de pathologies rares, qui risquent d’être les plus sures victimes de dispositions insuffisamment réfléchies ».

     

    Sous le nom de NICE, existe en Grande Bretagne une valeur monétaire de la vie humaine: 30 000 livres. Elle peut atteindre 100 000 livres si la maladie est ultra rare. Pour ce faire, il a fallu que le produit innovant permette une survie d'au moins un an! C'est très british!

     

    C'est la particularité du système anglais qui autorise cette conception, par ailleurs très contestée en Angleterre même.

     

    Le principe en France (constitution) est l'égalité de tous devant la loi, et celui de la protection sociale, pour chaque citoyen de ce pays, comme je le rappelle au début de cet article est de chacun selon ses moyens a chacun selon ses besoins. C'est le principe même de la société communiste utopique qu'a proposé un certain Karl Marx et qui n'a connu aucune réalisation réelle sur notre planète bleue. Le même Merx disait que cette société devrait établir le principe que la liberté de chacun était la condition de la liberté de tous.

     

    Bref, nous allons à grand pas vers la société anglo saxonne ou absolument tout est obtenu en fonction de sa bourse.

     

    Time is money. Mais c'est notre temps de vie qui est en question. C'est notre civilisation moderne fondée par la Révolution Française: Liberté Egalité Fraternité qui est attaqué dans ses racines même (cela fait longtemps que dans la pratique notre devise nationale est lettre morte!)

    Yes I can! Saurons-nous arrêter cette dérive et revenir à nos valeurs ?

     

    Jacques Lacaze

    http://www.jacques-lacaze.com/article-fin-de-l-acces-egalitaire-a-la-sante-114759727.html


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  • Travailler plus et cotiser plus, pour vivre moins bien et moins longtemps

    Sur la question des retraites : le MEDEF demande des efforts aux salariés et entend faire reculer l’âge de départ. Il est aujourd’hui démontré qu’un travailleur qui part plus tard en retraite voit son espérance de vie raccourcie d’autant qu’il y a un lien avec son niveau de pension. Le but caché du patronat et des fonds de pensions est bien de nous faire cotiser toute notre vie et de tout mettre en place pour que nous en profitions au minimum. Alors comme dit Jean-Pierre Pernaut de TF1-la voix du capital : « c’est comment chez nos voisins européens ? », alors faisons une comparaison comparable, « la situation en Allemagne est-elle meilleure pour les travailleurs retraités ? »

     

    Le spécialiste des retraites au sein du groupe parlementaire « Die Linke » (le Parti de Gauche en Allemagne), Matthias Birkwald, avait souligné dans un communiqué qu'en Allemagne « le recul de l'âge de la retraite à 67 ans avait été justifié par un allongement de l'espérance de vie ». L'Allemagne est le pays d’Europe qui compte le plus d'habitants au-delà de 65 ans (20,6%) et l'âge de la retraite y est passé graduellement de 65 à 67 ans, en vertu d'une réforme adoptée en 2007, sans contestation des syndicats, par le gouvernement de coalition de l'époque qui rassemblait sociaux-démocrates et conservateurs libéraux.

     

    Toutefois, pour contredire le « camarade » Matthias Birkwald, l'espérance de vie des Allemands aux revenus les plus faibles et aux emplois les plus précaires, a fortement chuté depuis dix ans, selon des nouveaux chiffres du gouvernement fédéral. Même si l'espérance de vie moyenne continue d'augmenter en Allemagne, celle des personnes les plus précarisées par l’emploi et le revenu, est passée de 77,5 ans à 75,5 ans entre 2001 et 2010 sur le territoire de l’ex Allemagne de l’ouest. Ces chiffres officiels ont été obtenus par le groupe parlementaire de Die Linke, à la suite d'une question écrite au gouvernement.

     

    Aussi, c’est encore plus grave dans les Länder de l’ancienne Allemagne de l'Est, où la chute de l'espérance de vie des travailleurs pauvres, qui perçoivent des salaires inférieurs (moins de 75% du revenu moyen des ouvriers allemands), est encore plus marquée: car elle passe de 77,9 ans à 74,1 ans, sur la même période.

     

    Les chiffres publiés lundi dernier montrent aussi que seulement 26,4% des personnes âgées de 60 à 64 ans occupaient en mars 2012 un emploi soumis à cotisations sociales et moins de 19% de ces 26.4% occupaient un emploi à temps plein. Le « camarade » Birkwald a compris son erreur de 2011, ces chiffres signifient que l'augmentation de l'âge de la retraite n’est qu’un coup de plus des capitalistes, et il a admis que « cela ne représente rien d'autre qu'un grand plan de réduction des pensions de retraites qui touche avant tout les plus faibles revenus et ceux qui occupent les emplois les plus pénibles »

     

    15 janvier 2012

    Cellule Ouvrière du Bassin Minier Ouest

    comibase@gmail.com


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  • Pollutions chimiques

    Les spermatozoïdes, une espèce en voie de disparition ?

    Par Nolwenn Weiler (7 décembre 2012)

    La part moyenne de spermatozoïdes chez les hommes de 35 ans a diminué de plus de 30 % depuis deux décennies, révèle une étude française de l’Institut de veille sanitaire (INVS) – publiée le 5 décembre sur le site de la revue Human Reproduction. De 73,6 millions par millilitres de sperme en 1989, leur nombre est passé à 49,9 millions en 2005. Réalisée sur un échantillon très large (26 000 hommes), cette étude met clairement en évidence le phénomène. En plus de son assise statistique, l’échantillon est proche de la population générale car non sélectionné sur des critères de fertilité. Il reflète la diversité géographique de la France métropolitaine, et la période étudiée est longue (plus de 15 ans).

    Se dirige-t-on vers une stérilité masculine généralisée ? Le taux de spermatozoïdes moyen des Français reste supérieur à celui en deçà duquel un homme est considéré comme stérile (15 à 20 millions/ml). La régularité du déclin – presque 2% par an – est cependant inquiétante. Quelles sont les causes de cette baisse de fertilité ? L’étude de l’INVS a été conçue pour analyser la qualité du sperme et non les facteurs de la diminution du nombre de spermatozoïdes. « S’il faut rester ouvert sur les différentes explications possibles, l’étude est plutôt en faveur de l’hypothèse d’un effet des perturbateurs endocriniens », explique l’épidémiologiste de l’INVS Joëlle le Moal, citée par Le Monde.

    Les perturbateurs endocriniens, ce sont ces substances chimiques, présents dans de nombreux produits, qui miment l’action des hormones. Et peuvent avoir des effets très nocifs sur l’organisme, même à faible dose : malformations des organes sexuels, puberté précoce, cancers... Nous côtoyons tous les jours des perturbateurs endocriniens : pesticides sur les fruits et légumes traités, phtalates ou bisphénols qui entrent dans la composition des plastiques et emballages, notamment des produits alimentaires.

    La dégradation de la concentration et la qualité du sperme expliquent sans doute, au moins partiellement, les soucis de fertilité auxquels sont confrontés un nombre croissant de couples. « Certains indicateurs laissent en effet penser que celle-ci tend vers la baisse. Une étude démographique montre par exemple que le nombre de femmes déclarant une incapacité à concevoir était de 3,6 % en 1978, 6,3 % en 1988 et 11,9 % en 1994 » soulignaient des chercheurs de l’Inserm en février 2012. « Plusieurs facteurs sont susceptibles d’influencer la fertilité » poursuivaient-ils, « l’exposition in utero à des facteurs reprotoxiques, des facteurs environnementaux (métaux lourds, perturbateurs endocriniens, pollution atmosphérique) ou encore comportementaux (surpoids - qui peut aussi en partie être causé par les polluants chimiques - tabagisme durant la vie intra-utérine ou à l’âge adulte) ou encore les facteurs infectieux ».

    http://www.bastamag.net/article2827.html


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  • Ce mercredi dans l'Humanité : quand la mutuelle devient un luxe

    Quand la mutuelle devient un luxeFaute de moyens, de plus en plus de personnes sont obligés de renoncer à l'adhésion à une complémentaire et à se soigner. Les associations de solidarité sont face à un phénomène nouveau et inquiétant. Lire à ce sujet, le point de vue de Léonora Tréhel, présidente de la Mutualité Française d'Ile-de-France : "Nous avons un rôle d'intérêt général".

    « Plus personne ne peut le contester : près de 15 % de la population déclare ne pas accéder aux soins. La déconnexion entre les coûts des soins et la prise en charge par l’assurance maladie conduit à ce que le prix des couvertures complémentaires devienne de plus en plus prohibitif. Souscrire une complémentaire, aujourd’hui, représente un effort financier de plus en plus lourd. Nous le déplorons. Le renoncement aux soins, si grave sur le plan humain, social, et d’un point de vue économique, renforce les inégalités. Dans ce contexte, le mouvement mutualiste est un acteur majeur de la lutte pour l’accès aux soins.
    Pour autant, les taxes et les contraintes réglementaires qui pèsent sur les mutuelles les empêchent de redistribuer les cotisations au niveau où elles le souhaiteraient. On nous met sur un pied d’égalité avec les assureurs lucratifs en matière d’obligations réglementaires et prudentielles, alors que nous assumons aussi un rôle d’intérêt général. Le modèle mutualiste n’est pas lucratif. On ne fait pas d’argent avec les cotisations et la santé de nos membres, mais nous participons à la solidarité entre les générations, entre les malades et les bien portants. Les mutuelles n’ont ni trésor caché ni bas de laine. Les cotisations que nous collectons sont toujours calculées au plus juste afin d’assurer les remboursements des prestations, la prévention et l’accompagnement social des adhérents.
    La Mutualité, c’est la recherche de l’intérêt général et de l’utilité sociale. Mais force est de constater que le désengagement de l’assurance maladie et la politique agressive des assurances privées contribuent à la marchandisation de la santé et au recul des valeurs de solidarité portées par le couple Sécurité sociale-Mutualité. Pour faciliter l’accès aux soins et la régulation des dépenses de santé, la Mutualité revendique des réseaux de soins qui permettraient de limiter les restes à charge. Il n’y a pas de fatalité à l’aggravation de notre protection sociale. Nous ne devons pas accepter que soit détricotée la solidarité nationale. La santé a besoin de ressources supplémentaires et de ressources solidaires. »


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  • Thérapie génique : l’enfumage des « grandes découvertes »

    Thérapie génique

    Christian Vélot | Chercheur en génétique moléculaire

    Comme tous les ans, à quelques semaines du Téléthon, on a eu le droit à l’annonce d’une « grande découverte » qui n’a pour but, à la veille de la grand-messe annuelle de « télécharité », que d’inciter les heureux donateurs à mettre la main au portefeuille.

    Cette fois-ci, je suis tombé sur un article intitulé « UniQure commercialisera la première thérapie génique en Europe ». Comme toujours, l’avancée se révèle être du pipeau.

    Regardons un peu : on nous dit d’abord pompeusement que « l’Europe vient de donner son feu vert au premier médicament de thérapie génique », puis que « l’Europe a exigé de nouvelles études durant trois ans avant d’accepter “dans des circonstances exceptionnelles” ce produit, qui pourrait coûter 1,2 million d’euros par patient… »

    Le traitement en question est donc loin d’être une réalité tant sur le plan technique (impossible à réaliser à une grande échelle : la maladie visée par le traitement en question ne concerne qu’une à deux personnes sur un million), que sur le plan financier. Qui pourra se le payer ? Donnez, donnez au Télethon, vous le paierez au centuple !

    Le patient finance la recherche, paie (très cher) le traitement, et l’industrie pharmaceutique s’enrichit, le tout avec la bénédiction des Etats et de l’Europe.

    On est donc, comme toujours, à des années lumières des promesses de la thérapie génique. Mais le but est de continuer à faire croire que le miracle est possible et qu’on s’en rapproche.

    Une vision obsolète et simpliste du vivant

    C’est exactement la même démarche qu’avec les plantes génétiquement modifiées (PGM), où on nous annonce depuis des années la fabrication de plantes qui pousseront dans le désert, qui fixeront l’azote de l’air. Tout cela relève du fantasme absolu : croire que l’on pourra surmonter des phénomènes aussi complexes, dont on ne connaît rien – ou pas grand-chose – des mécanismes intimes, en introduisant un, deux, trois, ou cinq gènes dans une plante, c’est croire au père Noël, mais c’est vendeur…

    Dans les faits, la quasi-totalité des plantes génétiquement modifiées cultivées à la surface de la planète ou qui font l’objet de demandes d’autorisation, sont toujours des plantes conçues pour accumuler des pesticides (insecticides et/ou herbicides) et rien d’autre.

    Ces deux technologies (thérapie génique et PGM) reposent sur une vision totalement obsolète et simpliste du vivant où les gènes tout puissants seraient des entités indépendantes, où toute la complexité des interactions géniques et du métabolisme sont niées, où tous les phénomènes épigénétiques sont ignorés. Ce champ relativement récent de la recherche en biologie étudie notamment comment les produits de l’ADN, constitutif des gènes, peuvent avoir un rôle fondamental et spécifique en rapport avec l’environnement, indépendamment de celui de l’ADN lui-même.

    Ajouter un bout d’ADN n’est pas anodin

    Récemment, des prétendus scientifiques qui réagissaient à l’étude du professeur Séralini sur le maïs OGM NK603 se sont offusqués des résultats de cette étude au prétexte qu’« intuitivement, on ne puisse imaginer » ou qu’« il est scientifiquement peu vraisemblable“qu’un bout d’ADN inséré dans de l’ADN puisse donner de tels effets (tumeurs mammaires et perturbation hépatorénale sévère).

    Ces scientifiques porteurs du gène de l’intuition n’ont de connaissance de la génétique que la génétique ‘ à la bourrin ’ de Monsanto : on ajoute un bout d’ADN dans un génome et il fera ce qu’on attend de lui, sans interférer avec le reste du génome et de l’organisme...

    Or, l’étude de Séralini, quoi qu’en pensent ses détracteurs – qu’il s’agisse d’experts autoproclamés ou d’agences d’évaluation juges et parties qui ne veulent pas se désavouer – montre pourtant une chute importante dans l’aliment OGM du taux de deux métabolites (acide caféique et acide férulique).

    Il s’agit justement de composés secondaires de la voie métabolique dans laquelle est impliquée l’enzyme codée par le transgène introduit dans ce maïs (et dans 80% des OGM cultivés à la surface de la planète !).

    Un peu d’humilité face au vivant

    C’est cette chute d’acides caféique et férulique qui pourrait expliquer (au regard d’autres études publiées précédemment) l’apparition des nombreuses tumeurs mammaires chez les femelles et des problèmes hépatiques chez les mâles.

    Un effet spécifique de l’OGM avait déjà été observé il y a quelques années par Arpad Pusztai du Rowett Research Institute (Ecosse), spécialiste mondial des lectines, sur le rat consommant une pomme de terre transgénique (article paru dans The Lancet en 1999).

    Comme celle de Gilles-Eric Séralini, son étude a fait l’objet d’un lynchage en règle de la part des mêmes scientistes qui prétendent représenter LA communauté scientifique.

    Tout ceci montre à quel point on ne connaît rien – ou pas grand-chose – du fonctionnement du vivant. On ne maîtrisera jamais avec un ou deux gènes manipulés dans un tube à essai ce que la nature maîtrise avec des milliers, et qu’elle a mis des centaines de millions d’années à élaborer. Mais l’humilité ne fait visiblement pas partie de la formation d’un certain nombre de scientifiques qui prétendent pouvoir ‘ maîtriser le vivant ’ à défaut de le comprendre.

    Ce concept du ‘ gène tout-puissant ’ – et la vision mécanistique et réductrice du vivant qui en découle – a été institutionnalisé en 1976 avec le lancement de la première entreprise de biotech. Il constitue le fondement économique et légal sur lequel s’appuie encore aujourd’hui toute l’industrie de la biotechnologie.

    La technoscience du vivant est une religion. Ses curés sont prêts à tout pour que les fidèles abusés continuent à cracher au bassinet, en espérant que le miracle promis se produise. Et ce sont ces mêmes curés qui prétendent incarner la ‘ vraie science ’ et lutter contre tous les charlatanismes….

    http://www.rue89.com/rue89-planete/


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  • Les chirurgiens libéraux et les internes en grève se sentent mal aimés

    Les chirurgiens libéraux et les internes en grève

    Manifestation d'internes en octobre 2012

    Grève de riches et grève de pauvres. Les chirurgiens des cliniques d'un côté, les internes de l'hopital public de l'autre, étaient en grève ce lundi. Les premiers se battent pour leurs hauts revenus et leurs dépassements d'honoraires. Les autres pour leurs conditions de travail et faire respecter le droit du travail.

    Stigmatisés par le gouvernement, voilà le sentiment commun que ressentent ces deux mouvements lancés le même jour mais qui recouvrent des préoccupations très différentes. La ministre de la Santé Marisol Touraine a tenté de de répondre aux revendications de ces deux branches de professionnels de la Santé.

    A la manière du mouvement des Piegons, les chirurgiens libéraux en grève, s'estiment lésés par le nouvel accord sur les dépassements d'honoraires, qu'ils jugent trop restrictif et contraignant. En cause, le plafond des dépassements d'honoraires abusifs (tout de même fixé à 150% du tarif Sécu, ce qui laisse de la marge), qu'ils aimeraient voir réhausser. Ils réclament aussi une augmentation de 25% de leurs actes pour éviter d'avoir recours aux dépassements d'honoraires.

    Ces praticiens gagnent pourtant déjà bien leur vie, selon des chiffres donnés par l'AFP:

    • 11.400 euros en moyenne pour les chirurgiens
    • 12.400 euros pour les radiologues
    • 16.000 euros pour les anesthésistes-réanimateurs libéraux (plus de 31.000 euros pour les 25% les plus payés).

    Mais pas assez selon eux, au vu leurs longues années d'études (bac +12, voire +15 pour les chirurgiens), leurs charges élevées (fourniture de consommables pour des opérations), le risque de leur activité (d'où l'importance de leurs primes d'assurance).

    Pas de dépassements excessifs

    Pour Marisol Touraine, pas question de revenir sur l'accord signé le 25 octobre par les trois syndicats de médecins majoritaires (CSMF, SML, MG France). "Il y a unanimité pour considérer qu'il faut dire clairement que les 5% de médecins qui pratiquent des tarifs qui ne sont pas défendables doivent pouvoir être sanctionnés."

    La ministre de la Santé s'est en revanche dite prête à "regarder comment peser sur les assurances que contractent les chirurgiens", "de plus en plus chères", même si il y a "peu de procès, beaucoup moins que ce que l'on imagine", selon elle.

    Scénario catastrophe

    Philippe Cuq. Le coprésident du Bloc, qui appelait à la grève ce lundi, entrevoit le scénario catastrophe. Selon lui, "dans les trois ans qui viennent, le système va arrêter la pratique de la chirurgie libérale" si l'accord s'applique.

    Les internes eux-aussi en grève sont loin des salaires de leurs confrères chirurgiens libéraux. Secrétaire du syndicat d'internes Isnih, Mikael Agopiantz évoque "le ras-le-bol des futures générations de médecins". Etre interne, c'est "1.500 euros par mois, bac+6 et 70 heures par semaine." Une récente étude de ce syndicat dénonçait une "main d'oeuvre corvéable et bon marché pour faire tourner les hôpitaux".

    "Les jeunes médecins doivent être décideurs de leur avenir et être intégrés aux négociations conventionnelles", a repris Mikael Agopiantz à l'AFP avant d'être reçu par le ministère de la Santé. Aux internes, qui manifestaient devant son ministère ce lundi après-midi, Marisol Touraine leur a répété "ici clairement, le gouvernement n'a jamais eu et n'a pas le projet de limiter la liberté d'installation" des médecins.

    Corvéable à merci

    Mais la grogne semble plus générale, à en croire la colère qui s'exprime sur les réseaux sociaux. L'exemple ici des tweets de Mel036, qui, sur son profil, se présente ainsi: "Travaille bénévolement dans un CHU comme secrétaire-standardiste-archiveuse-aide soignante, bref je suis Externe en médecine, DCEM4."

    Communiqué du SMG: Des médecins contre les dépassements des honoraires…

    http://alterondes35.org/local/cache-vignettes/L318xH86/logo_syndicat_medecine_generale-ac8e0.jpg

    Les médecins du Syndicat de la Médecine Générale refusent de s'associer à un mouvement corporatiste qui fait des dépassements d'honoraires son principal cheval de bataille. 

    Les dépassements d'honoraires ont explosé, passant de 900 millions d'euros en 1990 à 2,5 milliards d'euros en 2010.

     

    Conséquence, près de 25 % des patients repoussent ou renoncent à leurs soins.

     

    Ce sont les plus précaires, les chômeurs, les femme isolées, les jeunes qui sont le plus touchés par cette santé à deux vitesses.

     

    Nous demandons l'interdiction pur et simple des dépassements d'honoraires. 

     

    Gouvernements et syndicats libéraux se sont entendus pendant des dizaines d'années pour accepter un blocage du tarif des actes en échange "du droit" au dépassement des honoraires. 

     

    Hypocritement, ils se plaignent aujourd'hui de ce blocage. La rediscussion -indispensable- du montant des actes, doit se faire dans le cadre de la solidarité, et du même droit aux soins de qualité pour tous et toutes. Des actes revalorisés, dans le cadre d'un remboursement à 100% par la Sécurité Sociale, voilà ce qu'il faut pour assurer le droit aux soins pour tous. 

     

    Pour tout contact :

    Dr Prouhet Frank

    médecin généraliste à Canteleu

    06 62 11 51 36

    http://bulletindestravailleurs.over-blog.com


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    La balance penche dangereusement du coté des profits

     LE FINANCEMENT DE LA SECURITE SOCIALE

    Tout porte à croire que le gouvernement prépare une réforme du financement de la sécurité sociale concernant l’assurance maladie, la retraite, les allocations familiales, en envisageant de libérer progressivement le patronat de la cotisation sociale pour le remplacer par des taxes ou impôts que paieraient les contribuables que nous sommes.

    Le premier exemple vient de nous être annoncé avec l’annonce d’une augmentation de 0,3 % de la cotisation  CSG des retraités.

    L’idée gouvernementale étant de réduire l’endettement de la Sécurité sociale et les déficits constatés chaque année, conformément à la règle d’or décrétée par le traité européen, véritable arme de destruction des droits sociaux, par la pratique d’une austérité mortifère pour le monde du travail.

    Les causes des déficits sont connus ; comme chacun sait, les recettes se sont dégradées à cause des pertes d’emplois, de la précarité des emplois, du chômage massif qui atteint plus de 10 %, de l’abaissement des salaires et des exonérations patronales insuffisamment compensées par les  gouvernement successifs, ainsi que le fait qu’une partie du salaire distribué en participation et en intéressement n’est pas toujours pas sujet à cotisation.

    On peut donc dire que les déficits des comptes de la Sécurité sociale proviennent en grande partie de la baisse du prix de la force de travail. Le salaire en baisse en est l’expression, que celui-ci soit directement versé aux intéressés ou en salaire socialisé que chacune et chacun reçoit au moment de la retraite ou en prestations de santé. La baisse du dit-coût du travail entraine les pires difficultés pour la solidarité nationale .

    La Sécurité sociale est donc en difficulté à cause de rentrées financières insuffisantes par le fait que le patronat et la droite ont réussi à réduire ce qu’ils appellent le coût du travail : une entreprise qu’ils mènent depuis la naissance de la sécurité sociale sous le prétexte de charges qui étouffent l’entreprise : cela entraine un prix de la force travail toujours plus faible par la pression que le capital exerce par  le chantage à l’emploi et aux bas salaires. Ne voit- on pas des salariés très qualifiés payés au SMIC et sans reconnaissance de leur qualification. Ne voyons-nous pas des jeunes exploités de manière éhontée dans des entreprises où ils sont payés à coup de fronde pour ainsi dire.

    Rappelons que le coût du travail n’est que le salaire notifié sur la feuille de paie avec les prestations sociales : santé, chômage, retraite inscrits en cotisations sociales.

    Ainsi, quand le patronat exige de réduire le coût du travail, il fait pression pour réduire les salaires et les prestations sociales. Cela lui rapporte un profit plus grand :  c'est-à-dire la partie de la valeur totale des marchandises ou des services dans lesquelles est incorporé le surtravail, le travail impayé du salarié.

    Cette définition mérite d’être dite et répétée sans cesse quand un patron indique que les charges sociales sont trop élevées et que son entreprise n’est pas  compétitive. Ainsi il réclamera toujours des alignements sur d’autres entreprises, dans les pays émergents particulièrement, où encore dans des pays sans règle sociale, comme en Pologne et en Roumanie où les salaires sont particulièrement bas.

    A y regarder de plus près, on peut se rendre compte, que les baisses salariales constatées dans notre pays pour rendre les entreprises compétitives ont surtout servies pour alimenter les actionnaires : plus de 10 % de la valeur ajoutée est passée en une vingtaine d’années des poches des salariés au portefeuille bien garni des actionnaires des grands groupes industriels et financiers.

    Voilà l’arnaque qui s’est produite et qui fait en sorte que notre Sécurité sociale ne reçoit pas la part qui lui revient de la création de richesse pour payer cette solidarité mise en place en 1945 par Croizat ministre du travail et de la Sécurité Sociale.

    L’enjeu est donc la cotisation.

    C’est la bataille du MEDEF de la faire disparaitre de ses comptes et de l’intégrer dans ses profits.

    Le premier accroc fut l’exonération de cotisations sociale sur l’intéressement et la participation.

    La mise en place de la CSG par Rocard fut le  second accroc, c’est le plus grave car il touchait à la construction financière mise en place à la libération qui visait à ce que la cotisation sociale soit pris sur le produit du travail et de la création des richesses par les salariés avec une cotisation reposant sur l’assiette salariale payée conjointement par les salariés et l’entreprise.

    Le troisième accroc  fut l’exonération des cotisations dites patronales sur les salaires jusqu’à un 1,6 Smic et que compense le gouvernement en le prenant sur les recettes fiscales, donc l’impôt.

    On peut aussi rajouter l’exonération de cotisations sociales mis en place par Sarkozy concernant les heures supplémentaires que vient de supprimer à juste raison le gouvernement.

    Des centaines de milliards d’euros ont ainsi été détournés de la Sécurité sociale et l’on s’étonnera alors de sa situation financière déficitaire quand on déshabille celle-ci pour habiller le patronat et ses actionnaires.

    Voilà donc le sujet qui nous intéresse en ce moment : le financement.

    Le rapport Gallois, qui va sortir début novembre, annonce selon les indiscrétions, qu’il faudrait un choc de compétitivité et donc de s’en prendre au prix de la force de travail, c'est-à-dire les cotisations sociales dont je répète qu’elles sont une partie du salaire que le travailleur et sa famille reçoit, c'est-à-dire le salaire socialisé.

    Le gouvernement ferait ainsi une faute lourde en sanctionnant les salariés et les retraités pour servir les profits.

    Ainsi est évoqué de rendre caduques toutes cotisations jusqu’à 2, 4 Smic concernant les allocations familiales, ce qui veut dire que le patronat ne paierait plus la part entreprise et l’empocherait pour ses profits.

    En 1945,Ambroise Croizat ministre de la Sécurité sociale et Pierre Laroque directeur de la Sécurité sociale ont considéré que le financement de la Sécurité sociale devait reposer sur les richesses créées, le fait de l’orienter vers l’impôt pour l’assurance maladie (CSG ou TVA), c’est la remise en cause de ce principe de partage de la valeur ajoutée entre le capital et le travail qui est ciblé.

    Ailleurs, à cette époque, dans les pays européens et notamment anglo-saxons, l’impôt été pris comme base de financement : les résultats sont là et aujourd’hui : ce sont les systèmes assurantiels qui ont pris la relève comme en Grande Bretagne avec toutes les inégalités sociales comme résultantes.

    Il faut donc restaurer la solidarité en matière de prestations sociales par la cotisation des salariés et des entreprises en sachant moduler les taux en fonction du rôle que joue l’entreprise dans la création d’emploi et dans sa politique salariale positive.

    La CSG et la TVA Sociale sont donc les moyens pour substituer à la cotisation l’impôt. Il faut être net sur cette question : la CSG et la TVA Sociale sont antinomiques avec la solidarité, elles préparent l’assurance privée.

    Il faut aussi en finir avec les pratiques de dumping social et la France, au lieu de chercher son salut dans la réduction du « coût du travail » ;  le gouvernement ferait bien de mettre à l’ordre du jour de la Communauté européenne une véritable charte des droits du travail et donc la mise en avant que les richesses créées doivent être prioritairement mis dans le bien être social plutôt que dans le bien être des actionnaires.

    La CGT a des propositions et notamment une Sécurité sociale professionnelle qui protège les salariés dès leur accès au travail et y compris lors de leur retraite.

    Bernard LAMIRAND

    Qu'est devenue la Sécurité sociale?   

     

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    Elle est loin l’époque d'Ambroise Croizat, où la Sécurité sociale remboursait à 95% des médicaments ! Aujourd’hui la Sécurité sociale rembourse officiellement les dépenses de santé à 75%, mais ce chiffre cache de grandes disparités.

    Hormis les affections de longue durée (ALD), prises en charge à 100 % par l’assurance maladie, les soins courants ne sont aujourd’hui remboursés qu’à hauteur de 55 %.

    Cette tendance s’est renforcée au fil des ans avec l’accumulation de différents frais restant à la charge des patients ou de leur complémentaire santé. Les dépassements d’honoraires des médecins en font largement partie, puisqu’ils représentent aujourd’hui 2,4milliards d’euros par an.

    Dans certaines villes, comme Paris, ils peuvent atteindre 150 % du tarif opposable, soit 70 euros pour une consultation de spécialiste, au lieu de 28 euros en secteur 1. Dans certaines villes

    les honoraires peuvent représenter cinq fois les tarifs de la « Sécu » !

    A sa création du forfait hospitalier, en 1983, il était de 20 francs, soit 3,05 euros.

    Depuis le 1er janvier 2010, il s’élève à 18 euros par jour, après être passé de 13 à 14 euros en 2005, suite à la réforme de l’assurance maladie de 2004, puis à 15 euros en 2006 et à 16 euros en 2007.

    En moins de trente ans, la hausse du forfait hospitalier aura été de 490 % en euros courants !

    A cela s’ajoutent les franchises instaurées en 2004, que les contrats solidaires et responsables ne sont pas autorisés à rembourser.

    Les malades doivent donc s’acquitter de 1 euro à chaque consultation ainsi que pour chaque acte de biologie, excepté à l’hôpital. Autres franchises créées en janvier 2008 : 50 centimes par boîte de médicaments et 2 euros par transport sanitaire, cette dernière étant plafonnée à 4 euros par jour.

    Pour l’ensemble des franchises, la participation de l’assuré est limitée à 50 euros par an.

    Seules les femmes enceintes, les enfants et les bénéficiaires de la couverture maladie universelle (CMU) sont exonérés de ces participations.

    Mais dans le cas des femmes enceintes, il s'agissait de compenser les fermetures de maternités pour des raison budgétaites, décision dont l'actualité montre toute la nocivité.

    Les personnes souffrant d’une ALD sont, quant à elles, touchées de plein fouet.

    De fait, « la charge financière pèse plus fortement sur les individus malades ou à faibles revenus et peut les contraindre à renoncer à des soins utiles », a déploré l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes) dans une étude sur les comportements d’achat de médicaments, suite à la mise en œuvre des franchises de 2008.

    En 2012, la question du renoncement aux soins est devenue centrale.

    la question financière est la principale cause de renoncement aux soins, marque de la baisse générale du pouvoir d'achat des salariés et de la montée de la précarité.

    La Sécurité Sociale est à reconstruire d'urgence ! Il y va de la justice sociale et de la santé publique !

    La prédation financière des spéculateurs et la cupidité patronale doivent reculer devant l'intérêt général !

     

    croizat-invention-sociale.jpg 

    Sources: blog de l'Union locale CGT de Dieppe, à lire icilink
              blog de El Diablo, à lire icilink

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  • Dépassements d'honoraire: l'attrape couillons

      La revue de presse matinale des radios

     

    Même le Figaro en perd sa prose dans cet accord soit disant historique paraphé entre syndicats de toubibs et Assurance maladie, c'est dire.


    En effet, cet accord mirifique pose la définition de "tarif acceptable", pas pour le toubib, mais par celui obligé de le consulter. Le gouvernement et l'Assurance maladie le revendiquaient au-delà de 2,5 fois le tarif Sécu, soit dans le cadre d'un consultation chez un spécialiste (remboursée 28 euros) dépassant 70 euros. A partir de ce critère, il y aurait des sanctions. Oui, mais dans le merveilleux accord signé, certes le seuil de 150% est toujours acté, mais ce ne sera pas «le seul critère d'appréciation d'une pratique tarifaire excessive». Bref, il y aura autant de définitions de l'abus qu'il existe de médecins pratiquant des dépassements, à discuter dans une nébuleuse regroupant Assurance maladie et toubibs.


    La CSMF, principal syndicat de médecins, proposait de majorer de 10 euros les tarifs de consultations des personnes de plus de 80 ans pour les médecins participant au «contrat d'accès aux soins» et ceux en secteur 1, majoration directement versée par l'Assurance-maladie. Cette dernière accorde 5 euros pour les patients âgé de 85 ans à partir du 1er juillet 2013, et 80 ans au 1er juillet 2013. Pourquoi donc, les vieux passeront-ils plus de temps dans le cabinet du médecin que les autres patients, c'est à dire plus d'un quart d'heure, montre en main? Et puis, pourquoi cette barre de 80 ans, entre vieux et jeunes retraités? Allez, vite l'égalité pour tous et 5 euros pour tous, tous ce sont les toubibs. Et peu importe les comptes de la Sécu.


     Marisol Touraine, ministre de la Santé, parle sur toutes les ondes et les plateaux télé pour dire que cet accord sur les dépassements d'honoraires est très très bon. Ah bon...

    http://le-blog-de-roger-colombier.over-blog.com


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