• Réformer en profondeur la société est une idée partagée

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    L’enquête commandée à TNS-Sofres par l’Association des maires des grandes villes de France (AMGVF) à l’occasion de sa conférence annuelle témoigne tout à la fois de la profondeur des inquiétudes des Français quant à leur avenir, mais aussi de leur colère et de leurs exigences de vrais changements. Par Max Staat

    Et si l’angoisse, la colère mais aussi les attentes des Français étaient plus importantes et plus profondes que ce que d’aucuns voudraient nous faire croire ? Au lendemain de la victoire de la gauche aux élections sénatoriales, la droite, pour se rassurer, a expliqué que cette défaite n’était, en quelque sorte, que le simple résultat mathématique de ses reculs successifs face à la gauche depuis une dizaine d’années aux élections locales. Un peu simpliste. Le malaise est plus profond. Parmi les élus locaux, qui constituaient l’essentiel des grands électeurs, le mécontentement vis-à-vis de la politique gouvernementale envers les collectivités territoriales a été un levier puissant pour sanctionner Nicolas Sarkozy. Mais ce vote traduisait aussi le mal-vivre de la population, ses craintes face à son avenir et aux possibilités, aujourd’hui fragilisées par le gouvernement, des collectivités locales d’y faire face.
    Ainsi, à l’occasion de la onzième conférence annuelle de l’Association des maires des grandes villes de France (AMGVF) qui s’est tenue hier sur le thème : «Urgence économique et sociale, oser de nouvelles réponses», ces élus, qui couvrent tout le spectre des forces politiques, ont commandité un sondage auprès de TNS-Sofres sur la vision des Français de cette problématique. Cette enquête est pleine d’enseignements. Ainsi, elle montre qu’en 2011, 75 % de Français ont l’impression que, depuis quelques années, les gens comme eux vivent moins bien qu’avant. Un chiffre qui n’a jamais été aussi élevé, en progression de 25 points depuis 1981, date où cette question a été posée pour la première fois. Ce sentiment est ressenti par 57 % des électeurs de l’UMP, 90 % de ceux du Front de gauche et 75 % de ceux du PS ou des écologistes. Il touche particulièrement les employés (87 %) et les ouvriers (82 %) et 81 % des jeunes de 25 à 35 ans. Cette perception se construit sur des préoccupations très concrètes. Ainsi, 66 % des personnes interrogées déclarent qu’il y a un risque de chômage pour eux-mêmes ou l’un des leurs. Un chiffre record, là aussi, depuis que la question est posée (1988). Cette crainte frappe 76 % des ouvriers et 70 % des cadres.

    51 % pour transformer la société. D’autres enquêtes, comme celle de l’institut LH2, montrent que les préoccupations sont tout aussi grandes sur le pouvoir d’achat pour 82 % des ménages, sur le logement (66 %), la santé (79 %), les retraites (72 %)… Les politiques du gouvernement ne sont pas jugées aptes à répondre à ces inquiétudes. Bien au contraire. Le renflouement des banques avec de l’argent public en 2008, la soumission aux diktats des marchés financiers, la remise en cause des services publics et de la protection sociale, les plans d’austérité qui visent à réduire toujours plus la dépense publique en exonérant, pour l’essentiel, les détenteurs de capitaux et les contribuables les plus riches alimentent les inquiétudes. D’autant que les prévisions du gouvernement pour 2012 montrent son échec en la matière. Par exemple, en matière de croissance, celui-ci prévoit 1,75 % au lieu des 2 % escomptés, avec ses conséquences négatives sur l’emploi.
    Inquiétude mais aussi mécontentement et exigences, comme en témoigne l’enquête de la Sofres pour l’AMGVF. Ainsi, pour 14 % des sondés (plus 4 points sur 2009), il faut «radicalement transformer la société», pour 37 % (plus 11), il faut «la réformer en profondeur» – soit une majorité de 51 % au total –, auxquels s’ajoutent 25 % (moins 7) pour «l’aménager sur quelques aspects mais sans toucher l’essentiel». L’enquête, qui met en avant des terrains sur lesquels il ne faudrait pas baisser les dépenses publiques, comme la santé (53 %) et l’éducation (48 %), interpelle les collectivités locales sur leur action à un moment où le pouvoir diminue leurs moyens financiers (voir ci-contre). Elle interpelle aussi les forces politiques de gauche à sept mois de la présidentielle, alors qu’une étude parue il y a quelques mois montrait que pour une majorité de Français (62 %) la gauche ne ferait pas mieux que la droite face à la crise. Un défi que les différentes formations de gauche, du PS au Front de gauche en passant par les écologistes, devront relever.

     

    Mobilisation  pour le PEAD. Alors que le nombre de bénéficiaires de l’aide alimentaire devrait augmenter de 10 % à 15 % cette année, la possible disparition du programme européen d’aide aux plus démunis (PEAD) conduit les maires des grandes villes à exiger sa pérennité « alors que son montant ne représente qu’1 % de la PAC ». Les quatre organismes qui en bénéficient (Croix-Rouge, Fédération des banques alimentaires, Restos du cœur et Secours populaire) contribuent par leur implantation locale à en être les relais efficaces. 

    http://pcfbalaruc.over-blog.com/


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