• Réélection de Barack Obama : une bonne nouvelle ?

    Réélection de Barack Obama : une bonne nouvelle ?

    Réélection de Barack Obama : une bonne nouvelle ? C'est fait ! Le président démocrate des Etats-Unis a été réélu avec une avance de plus d'un million de voix sur son principal adversaire, le républicain Mitt Romney.

    On l'oublie souvent, notamment dans nos médias, mais l'élection américaine ce n'est pas un duel entre deux forces politiques.D'autres candidats sont présents allant de l'extrême-droite chrétienne aux Verts (Jill Stein), des Libertariens (Gary Earl Johnson) aux socialistes (Stewart Alexander).

    Le système électoral américain favorise largement le vote utile avec son système de "grands électeurs". Il suffit d'être en tête dans un état de la Fédération pour en arracher l'intégralité des sièges de grands électeurs de l'état.

    De ce fait, seuls les deux grands partis, républicain et démocrate, captent les voix de l'immense majorité des électeurs. En tout cas, de ceux qui votent, soit moins d'un électeur inscrit sur deux ! L'abstention est aussi un mal américain.

    Un système qui fait rêver les tenants du bipartisme en Europe comme en France ! Idéal pour verrouiller le système politique d'un pays et se partager pour l'éternité le pouvoir !

    Le système américain est d'autant plus vérrouillé que les lobbies financent sans limite les campagnes de ces deux partis et accentuent ainsi la puissance médiatique de ces deux forces. Ces lobbies sont souvent des groupes financiers ou industriels. Certains financent les deux camps (on ne sait jamais !).

    Au final, les campagnes de Barack Obama et de Mitt Romney auront coûté la bagatelle d'un milliard de dollars chacune ! Deux fois le budget du Conseil général de l'Eure !

    Autant dire que l'un comme l'autre sont dépendants des financements privés donc, forcément, influencés par ces lobbies.

    Même si Barack Obama bénéficie du soutien de la principale centrale syndicale étatsunienne, l'AFL-CIO, son bilan politique reste jusqu'à présent plutôt centriste pour ce qui concerne les affaires intérieures et clairement militariste à l'étranger.

    OTAN et présence militaire de l'Empire

    A l'international, Barack Obama et son équipe ont mené une politique finalement assez classique de soutien aux multinationales américaines, notamment en maintenant la présence militaire US à travers le monde.

    Le budget de la défense américain est le plus élevé au monde. Il fait vivre un gros lobbie militaro-industriel et permet de maintenir la pression américaine sur des états qui refusent l'autorité américaine et, éventuellement, sur ceux qui voudraient prendre un peu d'indépendance.

    Avec Barack Obama, non seulement la prison de Guantanamo n'a pas fermé, bien qu'illégale aux yeux de la loi américaine même ! mais les cas de tortures par des soldats américains sur des prisonniers se sont multipliés en Iraq comme en Afghanistan ! D'ailleurs, les troupes étatsuniennes sont toujours présentes dans ces pays, malgré les engagements du candidat Obama en 2008.

    Ces dernières années, les Etats-Unis sont intervenus indirectement dans les conflits libyens, soudanais et syriens. Ils maintiennent un blocus de Cuba vieux de 50 ans (et illégal pour l'ONU). Ils continuent de soutenir Israël et sa politique de colonisation raciale de la Palestine ou les monarchies islamo-conservatrices du Golfe mais menacent l'Iran. Droits de l'Homme et démocraties ne sont que des cache-sexes pour couvrir ces actions.

    Bref ! A l'étranger, Barack Obama mène une politique impérialiste, c'est-à-dire une politique agressive au service de la défense des intérêts économiques de sa bourgeoisie.

    Politique sociale modérée

    En politique intérieure, Barack Obama s'est vu attirer les foudres des puissants milieux réactionnaires et anti-fédéralistes, notamment du tea-party, en instaurant un embryon de protection sociale généralisée. Le nouveau système permet de garantir une couverture santé à 32 millions d'Américains qui en sont dépourvus. Il reste néanmoins bien en deçà des promesses électorales de Barack Obama car elle n'inclut pas, notamment, de régime public universel ni même d'assurance publique, et laissera 5 % des résidents américains (23 millions de personnes) sans aucune couverture maladie (contre 15 % avant la réforme).

    Sorti de ce projet social, le bilan intérieur de Barack Obama ne diffère pas de son prédécesseur !

    Depuis 2008 et l'effondrement boursier, la pauvreté progresse, les expulsions de familles qui ne peuvent plus payer leurs crédits se multiplient, encore aujourd'hui. La moralisation du capitalisme qu'il défendait en 2008 avec Nicolas Sarkozy est restée lettre morte.

    Sur un plan environnemental, les Etats-Unis autorisent les forages par fracturation pour le gaz de schiste, technique dont on connait l'extrême nocivité écologique. On sait ce qu'il est advenu des sanctions demandées contre les compagnies pétrolières après la pollution des côtes de Louisiane en avril 2010 : rien !

    Globalement, en politique intérieure, hormi son programme de protection sociale, Barack Obama se présente comme un président qui continue de mener une politique libérale, au service de ses financeurs électoraux, les grands groupes économiques et financiers.

    Alors ? Doit-on se féliciter de l'élection de Barack Obama ?

    Jean-Luc Mélenchon qualifiait hier le président démocrate de "moins pire" des candidats.

    Choisir entre Romney et Obama, c'est choisir entre Le Pen et Chirac en 2002.

    Je reprendrai donc cette formule de Mélenchon ainsi que le proverbe qui dit "de deux maux, il faut choisir le moindre".

    http://andree-oger-pour-deputee.over-blog.com


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