• "Travail de nuit, travail du dimanche, pourquoi pas le travail des enfants?", un article de Nicole Labelle

    Depuis quelques jours, nous sommes abreuvés de déclaration valorisant la « liberté » de travailler la nuit et le dimanche.

    Les médias se font l’écho de tous les défenseurs de « liberté » de travailler quand on le veut ! Mais quand on pose la question autrement, 94 % des français ne veulent pas travailler le dimanche.

    Est-ce que le débat sur la « liberté de travailler » le dimanche n’est pas un prétexte qui vise à cacher la nécessité d’apporter de vraies réponses aux salariés du commerce par de véritables augmentations de salaires et l’amélioration des conditions de travail, alors que les moyens existent? Par exemple, en 2012, Leroy-Merlin a réalisé un chiffre d’affaires de plus de 5 milliards.

    Le travail du dimanche généralisé, c’est la « porte ouverte » à la déréglementation pour tous. La preuve, maintenant le patronat mène campagne pour le travail de nuit. En fait, le but du patronat c’est de discréditer les syndicats et de casser le code du travail qui représente encore des limites à l’exploitation effrénée des salariés. Pourquoi demain ne pas refaire travailler les enfants, pourquoi ne pas remettre en cause le congé de maternité, le congé de maladie, la limite du temps de travail?

    Où sera la liberté de choisir pour les salariés et de quelles compensations bénéficieront-ils lorsque l’ouverture dominicale des commerces sera généralisée ? D’ailleurs, il existe déjà des endroits où les salariés sont obligés de travailler le dimanche sans majoration de salaire.

    De plus, il est faux de dire que le travail dominical serait bon pour l’emploi et pour l’économie. Lorsqu’un consommateur n’a que 10 € à dépenser, même si les magasins sont ouverts 24h/24h et 7j/7j, il n’aura toujours que 10 € à dépenser.

    De plus, les éventuels emplois créés sont très souvent extrêmement précaires.

    Enfin, ne devons-nous pas préserver un temps partagé entre chacun des membres de notre société, d’un temps dégagé des obligations professionnelles, où le temps des enfants correspond à celui des parents, où il y a des plages de temps où nous pouvons nous retrouver entre amis, en famille ?…

    Revendiquons la « liberté » de vivre dignement dans une société où la priorité doit être l’Humain d’abord et non le profit maximum pour quelques uns !

    http://le-chiffon-rouge-pcf-morlaix.over-blog.com


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  • Compte pénibilité pour les retraites, un recul de plus

    11 Octobre 2013 , Rédigé par Le Mantois et Partout ailleurs  

    L'Assemblée nationale l'a voté ce jeudi 10 octobre. "Une avancée historique", s'enthousiasme Marisol Touraine ministre des affaires sociales, elle qui n'a jamais enduré des conditions pénibles pour vivre et bosser.

    Voyons de plus près de ce qu'il en est de ladite avancée historique qui permet aux travailleurs d'engranger des points "en fonction du temps passé en situation de pénibilité".

     

    D'abord, ce compte personnel permet aussi de se reconvertir et de travailler à temps partiel:

    - Oui, bonjour patron, j'ai passé 30 ans à m'accrocher à un marteau-piqueur. J'ai le dos en compote et suis un peu sourd d'oreilles. Avant de prendre ma retraite, je désirerai me reconvertir dans l'informatique.

    - Bon, je vais vous licencier et vous envoyer à Pôle emploi.

    - Bonjour monsieur Peugeot, j'ai bossé 30 ans à la chaîne, nuit et jour et même le dimanche pour mettre du beurre dans les épinards. Avant de partir à la retraite, avec mes points pénibilités à quoi j'ai droit?

    - Je vais vous mettre en temps partiel, avec une baisse de salaire équivalente à votre temps de travail.

    Coucou l'avancée historique!

     

    Mais admettons qu'un travailleur se soit accroché presque jusqu'au bout à un boulot des plus pénibles. Quoi que dit la loi en nombre de points accumulés?

    Déjà, on n'engrange dans sa lourde musette de turbin pénible que 1 point par trimestre, soit 4 points par an et c'est le patron qui sera chargé de remplir la fiche pénibilité. Quand on connaît l'humanité des chefs d'entreprises?

    Ensuite, un décret fixera le seuil pour partir plus tôt. Et la petite souris nous informe qu'au lieu de partir à 63 ans, le travailleur gagnera un an ou deux. Bonjour l'avancée sociale!

    Enfin, les critères de pénibilité ont été fixés entre "partenaires sociaux"  (patronat-CFDT-CGC-CFTC). Ainsi des dangers majeurs pour la santé au travail, comme l'exposition à la radioactivité ou à des risques psychosociaux, ont été écartés.

    Le gouvernement claironne que quelque 300 000 salariés vont bénéficier de points de pénibilités à partir du 1er janvier 2015. Quand on sait que 1 travailleur su 5 est soumis à des conditions de travail pénible, on est très loin du compte.

     

    "Nous avons obtenu une conquête sociale qui va notamment permettre à ces salariés, comme les caissières, d'accéder à la formation", se félicite Jean-Louis Malys, chargé des retraites à la CFDT. Pile poil comme Marisol Tourainer, ministre des affaires sociales.

    C'est vrai qu'il y a encore de la place pour reconvertir des dirigeants de la CFDT comme inspecteur des affaires sociales. Et sans aucun point de pénibilité. Rien qu'en signant des torchons avec le partronat et le gouvernement.

     

    Les députés du front de gauche se sont abstenus. Peut-ête se sont-ils trompés de bouton après tout. Oui, parce qu'en séance, ils ont estimé qu'avec cette réforme les salariés "auront juste la possibilité de partir à 60 ans".

    http://le-blog-de-roger-colombier.over-blog.com


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  • Politique - le 11 Octobre 2013

    Municipales

    Le PCF marseillais choisit la

    « co-construction »

    Marseille, correspondant régional. Les militants ont approuvé une stratégie qui conduit le Front de gauche à prendre l’initiative d’une liste de « large rassemblement populaire », distincte de celle du PS.

    Le choix des communistes marseillais a été franc et massif. Appelés à se prononcer sur leur stratégie en vue de l’élection municipale, 92,5 % des votants (pour 68 % de participation) ont voté « pour ». Pour une liste autonome du Front de gauche ? Non, car ce n’est pas en ces termes que la question était posée. Le bulletin de vote explicitait une démarche consistant à « ouvrir le chantier d’un large rassemblement populaire à tous ceux et celles qui aspirent à un vrai changement », à « lancer un appel aux Marseillaises et Marseillais » à « présenter un projet alternatif à la hauteur des besoins sociaux, des attentes démocratiques et des nécessités écologiques pour Marseille » et à « lancer la réflexion sur les critères qui permettront de travailler aux candidatures pour des listes qui refléteront cette démarche ».

    Jean-Marc Coppola, chef de file des communistes, a explicité, hier, le sens de cette démarche : « Nous ne cherchons pas le rassemblement autour du Front de gauche, nous cherchons un rassemblement autour de projets. » Il a plaidé pour un « travail de co-construction » avec des collectifs citoyens, associations, syndicalistes. « Nous avons d’ailleurs engagé des rencontres pour examiner les convergences sur le projet ainsi que sur la constitution de listes », a-t-il ajouté. Aux assises du Front de gauche, le 28 septembre, des militants du Sursaut démocratique (rassemblant des « déçus » des Verts et du PS ainsi que des « alter » et des membres du Mouvement du 1er juin contre les violences dans les quartiers) avaient dit leur volonté de construire ensemble. Appel entendu, puisqu’il y aura bien à gauche une liste distincte de celle présentée par le PS.

    Christophe Deroubaix


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  • Rapport de la Croix-Rouge : La crise humanitaire en Europe

    Le nouveau rapport de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge n’a rien de réjouissant. Le titre de son introduction plante le décor : « Cinq ans après – de mal en pis ». Depuis le rapport d'octobre 2009, la crise s’est approfondie, et ses effets se font sentir encore plus durement.

    Quentin Vanbaelen

    « Par rapport à 2009, peut-on lire dans le rapport, des millions de personnes supplémentaires doivent faire la queue pour se nourrir et n’ont pas de quoi acheter des médicaments ou se faire soigner. » 3,5 millions d’européens ont ainsi reçu de l’aide alimentaire de la Croix-Rouge en 2012. Aujourd’hui, le rapport indique que 12 % des parents sondés ont avoué que leurs enfants devaient régulièrement se passer d’un des repas de la journée. En Espagne, 26,3 % des personnes ayant fait appel à l’aide de la Croix-Rouge ont moins de trois repas riches en protéines par semaine, et 43,2 % ne peuvent pas se permettre de se chauffer durant l’hiver.

    Ces problèmes ont bien évidemment des conséquences importantes sur l’état de santé de la population. Celui-ci se détériore d’autant plus en raison des coupes dans les budgets des États : « Les conséquences des coupes dans les dépenses de santé se font durement sentir, un nombre croissant de personnes se tournant vers les dispensaires et les centres sociaux de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge pour obtenir un traitement ou une aide financière pour acheter des médicaments. »

    Les travailleurs pauvres

    La crise humanitaire européenne est là. La crise économique, mais aussi des mesures d’austérité, en sont responsables. Car, si, auparavant, l’aide d’urgence de la Croix-Rouge tendait à être réservée à des gens exclus de l’emploi et de la sécurité sociale, aujourd’hui, ni l’un ni l’autre ne sont garants d’un minimum de dignité.

    Dans l’introduction du rapport, Anitta Underlin, directrice de la zone Europe de la Fédération, souligne l’émergence d’ « un nouveau groupe de personnes vulnérables, les travailleurs pauvres, qui demandent de l’aide à la Croix-Rouge et au Croissant-Rouge en fin de mois quand ils doivent faire un choix entre acheter de la nourriture ou payer leurs charges – avec le risque de voir l’électricité́ ou le gaz coupé s’ils ne peuvent pas payer ces services ou d’être expulsés s’ils ne peuvent pas rembourser leur prêt hypothécaire. » Un constat qui fait écho à ce que de nombreuses organisations dénoncent dans le cadre du fameux « modèle allemand » et de ses mini-jobs. 600 000 travailleurs allemands ont ainsi dû faire appel à de l’aide supplémentaire pour payer leurs factures en août 2012, selon la Croix-Rouge.

    Quand à ceux qui n’ont même pas d’emploi, leur situation est également de plus en plus difficile : « Parmi les nouveaux groupes vulnérables figurent également les personnes qui ont perdu leur emploi et qui n’ont pas ou plus droit aux indemnités de chômage, les familles monoparentales, les retraités, les jeunes qui ne sont ni aux études ni au travail et les migrants en situation irrégulière. »

    Les chômeurs belges durement touchés

    Dans le rapport, un encadré est spécialement prévu pour la Belgique et le problème du chômage. Le témoignage de Sigrid, de Charleroi, est édifiant. Elle y raconte comment, d’une situation stable où elle et son mari avaient chacun un emploi, sa famille s’est retrouvée à devoir faire appel à l’aide de la Croix-Rouge pour boucler les fins de mois, notamment en achetant des denrées dans les magasins sociaux. « Nous pouvons acheter pour 44 euros chaque mois. Cela peut ne pas sembler beaucoup, mais cela me permet de joindre les deux bouts, d’acheter du lait, des langes, et d’autres choses qui sont très chères au prix plein, raconte Sigrid. Aujourd’hui, nous vivons au jour le jour, comptant chaque euro, et nous avons constamment peur que nos enfants tombent malades… »

    Plus de 24 000 Belges font aujourd’hui appel à l’aide alimentaire de la Croix-Rouge. Nancy Ferroni, de la section belge de l’organisation, explique que les autorités envoient à la Croix-Rouge les gens dans le besoin, et que de plus en plus de chômeurs, retraités et étudiants bénéficient de leur aide. Elle pointe notamment le coût élevé de l’énergie, qui pousse de plus en plus de gens dans la précarité.

    En regard de ces constats, les mesures du gouvernement Di Rupo qui touchent aux allocations de chômage semblent d’autant plus irresponsables.

    En effet, 1 650 000 personnes — 15 % de la population — vivent sous le seuil de pauvreté dans notre pays. « En 2009, nous avons distribué 38 000 colis alimentaires. En 2012, c'est plus de 50 000. Il y a quelques années, le nombre d'épiceries sociales, qui répondent donc à des besoins, a largement augmenté. Aujourd'hui, on a 24 épiceries sociales rien que sur la Wallonie », explique Kathy Stinissen, qui dirige le département aide sociale de la Croix-Rouge.1



    Par ailleurs, chez nous aussi, la santé se dégrade, et de plus en plus de personnes souffrent de dépressions et de troubles mentaux. En cause notamment, le coût des frais de santé. Kathy Stinissen : « C'est très lié évidemment, quand on se trouve dans un situation où l'on est d'une façon ou d'une autre, exclu de la société, on est potentiellement sujet à des problèmes de santé mentale. Et comme la plupart de ces gens n'ont pas les moyens de se soigner, leur situation peut se dégrader. »

    Une réaction urgente est nécessaire

    Face à une telle réalité, une réaction est nécessaire. Une réaction qui passe par la remise en question de la logique dominante du profit maximum. Celle-ci a mené à la crise, et n’a pu apporté, comme solution aux maux qu’elle a causé, qu’une spirale vers le bas. L’austérité, qui enfonce les populations européennes dans une crise humanitaire gravissime, vise à garantir le maintien d’un taux important de profit pour les grandes entreprises et les grands actionnaires. En Europe, aujourd’hui, des gens ont faim, ne peuvent plus se soigner, se chauffer, se loger… Ce sont ces besoins qui doivent devenir la priorité des politiques. Autrement, la catastrophe ne peut qu’empirer.

    La Croix-Rouge met ainsi en évidence le lien entre la précarité croissante et la possible montée de la xénophobie. Laisser la misère s’installer et se généralise et s’en prendre aux migrants pour noyer le poisson, revient à mettre en place un terreau fertile pour les idées d’extrême droite. « Plusieurs Sociétés nationales (de la Croix-Rouge, NdlR) indiquent que les politiques publiques relatives aux migrants se sont durcies pendant la crise économique et que la mise en œuvre des lois existantes est problématique », indique le rapport. Maggie De Block, notre Secrétaire d’État à l’Asile et la Migration, en est un bon exemple. Sa politique inhumaine a fragilisé encore plus les migrants en Belgique, et contribue à alimenter une division malsaine entre Belges et étrangers.

    Ailleurs en Europe, la situation a déjà atteint des proportions alarmantes. En Grèce les néonazis d’Aube Dorée rencontrent un succès croissant, et les ratonnades d’immigrés, de syndicalistes et de communistes, se sont multipliées. N’attendons pas d’en arriver là pour réagir.

    1. www.rtbf.be, 11/10

    Retrouvez ici le résumé du rapport de la Croix-Rouge en français.

    Retrouvez ici le rapport complet (en anglais).

    La Journée internationale de lutte contre la pauvreté

    Le 17 octobre, il y aura déjà plus de 25 ans que la Journée mondiale de lutte contre la pauvreté existe. Dans notre pays, plusieurs associations se manifesteront.

    Le dimanche 13 octobre, le Réseau de lutte contre la pauvreté organise une manifestation à Bruxelles. Rassemblement à 13 heures place Sainte-Catherine à Bruxelles.   

    Le Réseau demande aux politiques d’investir dans la lutte contre la pauvreté au lieu de prendre des mesures inadéquates qui ne font qu’accroître cette même pauvreté (dégressivité des allocations de chômage, suppression de la gratuité du pro deo, fermeture des boutiques de l’emploi…). C’est pourquoi le Réseau déclare qu’il ne peut y avoir de nouvel accord gouvernemental sans un accord pour porter au-dessus du seuil de pauvreté toutes les allocations et tous les revenus qui se situent encore en dessous.   

    Le minimum vital s’élève aujourd’hui à 817,36 euros par mois pour un isolé et à 1 089,82 euros pour un couple. Le seuil de pauvreté européen se situe aujourd’hui, pour notre pays, à 1000 euros par mois pour un isolé et à 2 101 euros pour une famille. La Cour des comptes a calculé en 2008 que l’augmentation des allocations et revenus de remplacement jusqu’au seuil de pauvreté coûterait 1,25 milliard d’euros. Avec une indexation de 20 %, nous en arrivons aujourd’hui à un montant aux alentours du milliard et demi d’euros.   

    Ce n’est pas rien, mais c’est faisable. En guise de comparaison, la seule déduction des intérêts notionnels pour les entreprises coûte 6 milliards d’euros annuellement aux autorités fédérales. Si on veut que les gens vivement dignement avec une allocation, c’est donc surtout une question de volonté politique. Signez la pétition du Réseau de lutte contre la pauvreté sur son site internet. Plus d’infos sur www.bapn.be, sur www.rwlp.be ou sur www.17octobre.be.

     http://www.ptb.be/nieuws/artikel/rapport-de-la-croix-rouge-la-crise-humanitaire-en-europe.html


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  • Gaz de schiste : les clés de la décision du Conseil constitutionnel et les nouvelles manoeuvres des promoteurs

    Sylvain Lapoix (Reporterre)

    vendredi 11 octobre 2013

    Le Conseil constitutionnel a jugé compatible avec la Constitution la loi de 2011 interdisant la fracturation hydraulique. Voici les clés pour comprendre cette décision. Et aussi ce que préparent les lobbies du gaz de schiste pour revenir à l’assaut.

     

    Ce vendredi 11 octobre à 10 heures, le Conseil constitutionnel a rendu sa décision sur la loi interdisant la fracturation hydraulique : selon les Sages, les articles 1 et 3 visés par la question prioritaire de constitutionnalité sont bel et bien conformes à laconstitution.

    La société Schuepbach, qui avait saisi l’institution, avait avancé quatre « moyens » lors de l’audience : la liberté d’entreprise, deux articles de la Charte de l’environnement et une rupture d’égalité.

    C’est ce dernier qui faisait croire à la plupart des observateurs que le Conseil ne validerait pas la loi. L’entreprise texane, titulaire de deux permis d’exploration des gaz de schiste depuis annulés, faisait valoir qu’il relevait de la discrimination que la technique industrielle de fracturation hydraulique soit interdite pour les activités de forage pétroliers et gaziers alors qu’elle était autorisé dans l’article 1 pour la géothermie.

    Avocat en droit de l’environnement présent à l’audition, maître Alexandre Faro n’était pas convaincu par l’argument : « Ce moyen est absurde : Schuepbach compare ici l’extraction pétrolière et gazière à l’extraction d’eau chaude ! Outre ce fait, le Conseil constitutionnel a pointé que la rupture d’égalité n’avait aucune valeur dans la mesure où les sociétés d’exploration et production d’hydrocarbures et celles qui font de la géothermie ne sont pas sur un même marché, ce qui n’implique donc aucun favoritisme de la part du législateur. »

    Plus intéressant, l’article 5 de la Charte de l’environnement invoqué portait sur le principe de précaution : dans ce cas, l’entreprise invoquait la notion « à l’envers », arguant notamment que l’interdiction temporaire doit se faire à un « coût économiquement acceptable » (le retard pris par Schuepbach étant jugé trop coûteux) et faisait valoir qu’aucune étude ne prouvait la nocivité de la technique. S’il avait été validé, ce point aurait ouvert la voie à bien d’autres contestations réglementaires, mais, là encore, le Conseil constitutionnel a été dans le sens de la loi votée.

    Plus important, et comme le souligne Arnaud Gossement, les Sages ont soulevé le « principe de prévention », affirmant ainsi qu’il ne s’agissait pas de se prémunir contre des risques possibles mais contre des risques avérés.

    L’expérimentation : prochain objectif des lobbies

    La loi du 13 juillet 2011 reste donc d’actualité. Y compris dans son article 2, qui prévoit la création d’une « Commission nationale d’orientation, de suivi et d’évaluation des techniques d’exploration et d’exploitation des hydrocarbures liquides et gazeux ». Et c’est sur cette voie que s’engage déjà le syndicat des entreprises pétrolières, l’Ufip, comme le déclarait son président, Jean-Louis Schilansky, sur le site du NouvelObservateur : « Nous prenons acte de cette décision, mais à partir du moment où la loi est validée, elle doit s’appliquer non seulement dans l’interdiction de la fracturation, mais elle devrait s’appliquer également avec la création d’une commission chargée de définir les conditions d’une expérimentation sous contrôle des pouvoirs publics. »

    Les collectifs anti-gaz de schiste ont d’ores et déjà lancé une pétition pour contrer cette riposte des industriels, appelant François Hollande à abroger le décret de 2012 portant sur la création de cette Commission.

    Corollaire aux expérimentations, la remise du rapport sur les techniques alternatives à la fracturation hydraulique, mené par le député Christian Bataille et le sénateur Jean-Claude Lenoir sera l’occasion de nouveaux débats : bien que le rapport d’étape rendu en juin fut très contesté (y compris par Jean-Claude Chanteguet, auteur du rapport d’information sur la loi), le fait qu’il soit publié au sein de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques lui donnera un point certain dans les débats à venir.

    Autre horizon des débats : les institutions européennes. Alors que le Parlement vient de soumettre un texte exigeant des études d’impact environnemental pour l’exploration et la production par fracturation hydraulique, les institutions pourraient constituer un levier puissant pour réglementer sur les plans sanitaires et industriels à l’échelle du continent. Car, si la France maintient par cet avis l’interdiction de la fracturation hydraulique, la Grande-Bretagne, l’Espagne et surtout la Pologne se pressent pour devenir les prochains champions européens des gaz de schiste.

    Source : Sylvain Lapoix pour Reporterre.

    Photo : francetvinfo

    Lire aussi : Gaz de schiste : la loi comportait une faille géothermique

    http://www.reporterre.net/spip.php?article4837


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  • Retraites : des manifestants attendent des députés qu’ils « se trompent encore de bouton »

    s'informerAu cours de la nuit dernière, un vote imprévu de l’Assemblée a supprimé du projet de réforme des retraites le report de six mois de la revalorisation annuelle. Des députés socialistes qui avaient mêlé leurs voix à celles de l’opposition ont permis ce résultat. Le gouvernement, qui attendait 800 millions de cette mesure subit un échec, même si ces députés socialistes ont affirmé depuis s’être trompés en appuyant sur le mauvais bouton.

    Les députés du Front de gauche ont jugé que leurs collègues socialistes qui ont voté de la sorte n’avaient pas fait une « erreur technique » mais exprimé leur « malaise ».

    Le gouvernement veut faire procéder à un nouveau vote.

    L’allongement à 43 ans de la durée des cotisations n’avait pas été adopté sans contestation dans la majorité. En effet, de l’aveu-même du ministre de l’Économie, cette disposition ne permettra pas de départ à la retraite avant 66 ans. Refusant cette régression sociale, huit députés socialistes avaient voté contre, avec ceux du Front de Gauche et des écologistes.

    Le débat à l’Assemblée nationale se déroule au moment où les confédérations CGT et FO, rejointes par la FSU et les Solidaires se mobilisent contre le projet, FO demandant même son retrait. Un rassemblement est organisé sur le pont de la Concorde, devant le Palais Bourbon, le 15 octobre, jour du vote annoncé comme solennel.

    En prélude à cette manifestation, plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés à Paris dans la journée, à l’appel des mêmes syndicats. Ils ont brocardé les députés en espérant que, le 15 octobre, ils « se trompent encore de bouton ».


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  • Retraites : dans la nuit, les députés ont accepté d’allonger la durée de cotisation

    Retraites Assemblée adopte les 43 ans

    Ls'informera discussion sur le projet de réforme des retraites baptisé « projet de loi garantissant l’avenir et la justice du système de retraites »  a commencé lundi après-midi à l’Assemblée nationale et doit s’achever le 15 octobre. Cette nuit, par 101 voix contre 64, les députés ont accepté d’allonger la durée de cotisation. C’est l’article 2, cœur du projet, qui porte cette durée à 43 ans pour retraite à taux plein, ce qui, mécaniquement retardera de plusieurs années l’âge de départ.

    Le Front de Gauche, les écologistes et huit socialistes, comme Jérôme Guedj, Pascal Cherki ou Barbara Romagnan, ont voté contre, ainsi que la droite.

    Christian Paul, député PS, a assuré que « pour beaucoup de Français concernés par cette réforme, la vie réelle au travail n’atteindra pas 43 ans ». Il faisait ainsi allusion à des des mesures liées à la pénibilité, à la situation de femmes ou de jeunes.

    La droite a demandé un nouveau report de l’âge légal à 65 ans et une remise en cause des régimes spéciaux.

    L’UMP et l’UDI ont relevé les « contradictions » du gouvernement, qui valide par son projet les réformes de 2003 et de 2010, après les avoir dénoncées. André Chassaigne (PC) également, qui a tancé les socialistes « qui manifestaient à nos côtés il y a trois ans » notamment contre l’allongement de la durée de cotisation. Il a d’ailleurs assuré que, pour les élus communistes, il n’était pas question d’avoir « le doigt sur la couture du pantalon ».

    http://parti-ouvrier-independant.fr


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  • L’enfer grec au JT de France 2

    par Frédéric Lemaire, le 9 octobre 2013

    Il est bien rare que les journaux télévisés des grandes chaînes se donnent la peine d’enquêter sur les tenants et aboutissants de la crise économique et sociale qui ravage la Grèce depuis plus de 4 ans. Cela renvoie à l’évidence aux modes de hiérarchisation de l’information, reléguant au dernier rang l’information sociale et internationale. On pourrait dès lors se réjouir que le JT de France 2 du 17 septembre programme un reportage sur la situation en Grèce. On aurait tort, car à bien y regarder, cette « enquête » a moins relevé de l’information… que d’une succession de clichés sur la Grèce mis en image.

    Une fois n’est pas coutume, le JT de France 2 du mardi 17 septembre réservait une place importante à l’information internationale. Il faut dire que l’actualité s’y prêtait, avec une fusillade aux États-Unis et le relèvement du Costa Concordia en Italie : l’occasion pour David Pujadas de dresser le portrait psychologique de l’ancien militaire « violent, paranoïaque mais aussi serviable » qui a tué « 12 personnes avec 3 armes » et de montrer des images « impressionnantes  » du cargo italien, reporter sur place à l’appui.

    À ces sujets spectaculaires venait s’ajouter une information économique qui ne l’était pas moins : la publication par le Figaro des chiffres de la dette française, prétexte à un grand moment de « pédagogie » journalistique en temps de crise [1].

    « Imaginons la dette publique de la France en billets de 100 comme celui-ci » commence un journaliste venu prêter la réplique au présentateur vedette, « Il y a 2 ans, on avait tenté la comparaison avec l’Arc de triomphe […] Eh bien, l’an prochain, la dette […] dépassera l’Arc de triomphe d’un étage ! »

    Il poursuit sur fond d’un compteur qui défile frénétiquement [2] : « Pour prendre la mesure de cette progression, David, il faut regarder le compteur de la dette. Il tourne, jour et nuit, à la vitesse de 3 000 euros par seconde ! Cela fait 6 ans que ce rythme est constant. Rien ne semble pouvoir l’arrêter. » Une mise en scène grotesque qui semble ne servir qu’un objectif : effrayer le spectateur quant à l’effroyable augmentation de la dette publique.

    Et lorsque David Pujadas l’interroge sur les raisons de ce qui ne peut apparaître que comme une gabegie, notre pédagogue libéral livre une explication qui aurait toute sa place dans les colonnes du quotidien de Serge Dassault : la dette a d’abord augmenté à cause des «  déficits en tous genres », mais aussi des «  aides à la Grèce, à l’Irlande, et au Portugal ». Manière de dire que, non seulement, les Français dépenseraient trop, mais qu’ils seraient ponctionnés par ces pays européens que les médias anglophones avaient baptisés « PIGS » (acronyme pour désigner le Portugal, l’Irlande, la Grèce et l’Espagne, signifiant « porcs » en anglais).

    Miracle du pluralisme politique et idéologique : les sauvetages bancaires ne sont à aucun moment mentionnés, pas davantage que les aides – directes ou indirectes – aux entreprises (« prime à la casse » entre mille exemples), ni d’ailleurs les effets récessifs des politiques d’austérité, qui ont déjà laminé l’économie grecque – un fait reconnu par le FMI lui-même – mais qui n’est manifestement pas arrivé jusqu’aux oreilles de David Pujadas…

    Sans ces éléments du débat sur la question de la dette publique (mais également sur les effets des politiques d’austérité, qui prétendent s’attaquer à cette dette), la conclusion de ce petit numéro de pédagogie, même sous-entendue, semble claire : il ne reste qu’une seule solution, se serrer la ceinture… et s’assurer que les Grecs, Portugais et Irlandais ne jettent pas « notre » argent par les fenêtres.

    L’enfer grec…

    Contrôler ce que les Grecs ont fait de l’argent versé gracieusement par les contribuables français, c’est précisément l’objectif que semble se fixer le reportage qui suit le petit numéro de Pujadas et de son acolyte [3].

    Un reportage réalisé en Grèce avec le soutien d’Alexia Kefalas, une correspondante multicarte bien connue d’Acrimed [4], et qui annonce d’emblée la couleur : « À une heure de bateau d’Athènes, cette île est fidèle au cliché : eau turquoise, pêche artisanale, églises orthodoxes et des habitants qui rechignent à payer ce qu’ils doivent à l’État. »

    Car c’est pour l’essentiel de clichés que sera composé ce reportage qu’un Jean Quatremer, thuriféraire permanent de l’Union européenne et contempteur régulier du peuple grec, n’aurait pas renié.

    Il suffit de suivre en caméra cachée notre Tintin grec, en immersion dans ce haut lieu de corruption qu’est Égine, débusquer un à un les commerçants fraudeurs : « Les commerçants affichent vite la couleur. Vous prenez la carte ? Non, seulement en espèces. La machine ne marche pas, les banques nous prennent notre argent, seulement du cash. » Pour éviter les commissions bancaires ? Plutôt pour frauder, d’après l’envoyée spéciale.

    Chez le glacier, si « la vendeuse fait son addition sur une calculette » c’est, croit savoir notre infiltrée, « pour ne pas laisser de traces écrites de ses ventes et reverser moins de TVA à l’État. » Décidément « les mauvaises habitudes ont la vie dure  ». Enfin, dans les stations-service, « pas moyen d’avoir de ticket de caisse, les paiements en espèces sont appréciés. La comptabilité de la gérante semble sommaire ». Encore la fraude.

    Certes reconnaît la voix off, « beaucoup de restaurateurs ont préféré se mettre en règle. Leur TVA a été réduite de 10 %, et il y a la peur du gendarme. » Mais pour les autres commerçants c’est, nous dit l’envoyée de France 2, fraude à tous les étages. La conclusion, même sous-entendue, semble s’imposer : la Grèce est décidément toujours la championne de la fraude fiscale, pas étonnant que les recettes de l’État ne suivent pas et que la dette publique s’accumule.

    Or, si le non-paiement de la TVA par les professionnels est sans doute une réalité en Grèce, il s’inscrit cependant dans un contexte particulier dont l’omission donne une vision complètement faussée des pratiques décrites : avec d’une part, la hausse de la TVA jusqu’à pas moins de 27 % (quand dans le même temps la taxation sur les bénéfices distribuées des sociétés est tombée de 25% en 2009 à 10 % à partir de janvier 2013) ; de l’autre, l’anéantissement de la consommation à cause des politiques d’austérité imposées à la Grèce par la troïka, qui est la première cause de la faiblesse des recettes fiscales.

    Dès lors, pourquoi mettre l’accent sur le non-paiement de la TVA par les petits commerçants, facteur secondaire (certes plus répandu et plus visible en période de crise), plutôt que de rappeler le contexte général dans lequel il s’inscrit, et qui conditionne très largement la baisse des recettes fiscales ? Un contexte certes plus prosaïque… et qui ne flatte aucun cliché sur la Grèce.

    Mais l’explication ne s’arrête pas là. Le reporter de France 2 s’attache à rassurer les spectateurs inquietés par les dangereux fraudeurs grecs (dont les méfaits pèseraient sur la dette française, comme cela a été précisé auparavant par Pujadas) : le gouvernement a réussi à atteindre l’équilibre en compensant la baisse des recettes fiscales par des coupes dans les dépenses, et d’évoquer les suppressions des « avantages » des fonctionnaires à venir en citant le « congé ophtalmique, un repos de six jours accordé aux fonctionnaires qui travaillent sur ordinateur ».

    Là encore, pourquoi citer un dérisoire « congé opthalmique » plutôt que la suppression de 5000 postes et la mise en disponibilité de 25 000 fonctionnaires, mesure d’une brutalité sans précédent, si ce n’est pour justifier la suppression de ce qui n’est vu que comme « privilèges » ? Si ce n’est pour flatter le cliché du fonctionnaire grec bouffi d’« avantages », alors que les salaires dans la fonction publique ont subi des ponctions de 25 à 40 % de 2010 à 2012 ?

    Mais ce n’est pas tout : la Grèce, rappelle la voix off, a promis de privatiser de nombreuses entreprises publiques. Si « la société de chemins de fer est à vendre depuis plus de deux ans » expliquent les journalistes de France 2, c’est parce que « la compagnie a été longtemps déficitaire, ses 2600 cheminots sont parmi les agents publics les mieux lotis du pays, et les syndicats sont omniprésents. »

    Et le reportage de préciser que si « trois pays ont timidement montré leur intérêt pour les trains grecs », leurs velléités de rachat pourraient bien être remises en question à cause de l’activisme des syndicats. Qu’ont-ils à dire pour leur défense ? « Les drapeaux noirs c’est nous qui les avons mis dans toutes les gares, parce que les cheminots refusent la privatisation ». On en saura pas plus sur le fond de cette opposition, si ce n’est qu’il s’agit d’une lutte déjà résignée : « Ils vont faire ce qu’ils ont fait avec la télévision nationale. Un jour, ils ont tout arrêté, c’était l’écran noir. Les journaux disent que c’est ce qui nous attend aussi ».

    À ce moment, le spectateur ne manque pas de s’interroger sur la logique de ces syndicalistes archaïques qui préfèrent attendre une « fin tragique » plutôt que d’accepter la privatisation. L’illustration parfaite des propos du « philosophe » grec que citait Jean Quatremer dans un de ses mémorables articles : « Les Grecs ne sont pas du tout rationnels. Ils ne raisonnent pas comme les Européens de l’Ouest […] Notre structure mentale est restée d’une certaine manière atrophiée, focalisée sur les problèmes du moment. » [5].

    Mais comment évoquer un mouvement syndical sans interview-trottoir d’usagers excédés ? Ceux-ci, « exaspérés par l’état du réseau et les retards », ne s’y trompent pas : « Je suis pour la privatisation à 100 % pour que ça fonctionne correctement » explique cet homme. « Il faut privatiser pour que ça marche mieux, qu’ils ne perdent plus d’argent, que ce ne soit pas l’État qui paie et donc, nous » dit cette femme. Enfin, objectivité oblige, un avis plus nuancé : « Si on privatise cela risque tout de même d’augmenter les prix. »

    Quoi qu’il en soit, rappelle en conclusion le reporter de France 2, les privatisations ont du plomb dans l’aile : « Le patron de l’organisme chargé de gérer les ventes, vient d’être limogé pour corruption il y a 15 jours, résultat Bruxelles propose elle-même de gérer ces privatisations. » Une ingérence d’exception qui semble presque s’imposer face à l’incurie qui, décidément, règne en Grèce…

    Conclusion

    La Grèce occupe à bien des égards une position centrale dans le débat d’idées sur la crise européenne. Au moins deux « récits » de la crise grecque sont en concurrence pour expliquer la situation économique et sociale catastrophique dans laquelle le pays est plongé : le premier consiste à pointer le laxisme, l’incurie ou la corruption des Grecs et de leurs élites pour mieux rejeter la responsabilité de la destruction de l’économie grecque sur la Grèce elle-même.

    La seconde tend à expliquer que d’autres facteurs sont en jeu, comme l’effet récessif des politiques d’austérité imposée à la Grèce. Si la seconde pointe le caractère inadapté des « remèdes » qui lui sont imposés, la première a tendance à les justifier. Ce n’est pas le rôle d’Acrimed d’entrer dans ce débat, qui renvoie à des divergences politiques et idéologiques qui dépassent de loin la question des médias. Cela ne devrait pas non plus être le rôle d’un journal télévisé ; et pourtant force est de constater que cette « enquête » du JT de France 2 sur la Grèce affiche très clairement un parti pris.

    Frédéric Lemaire

    Notes

    [1] Ce moment de bravoure est consultable ici.

    [2] Il s’agit là d’une stratégie très courante. Voir par exemple l’émission joliment intitulée « La France en faillite » diffusée début 2009.

    [3] Le reportage est consultable ici.

    [4] Voir notamment « Le ’’chantage grec’’ s’invite au comptoir d’Yves Calvi » et « Les mobilisations en Grèce selon les J.T. de France 2 ».

    [5] Voir « L’Union (européenne) fait l’unanimité ».

    http://www.acrimed.org/article4156.html


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  • Encore espérer après Brignoles ?

    mardi, 8 octobre 2013 / Charles Hoareau

    L’élection partielle de Brignoles secoue l’actualité de ce lundi.
    Coup de tonnerre imprévisible ou conséquence attendue d’années de renoncements politiques sur le plan économique et de mise en œuvre de choix qui bafouent la souveraineté populaire ?
    Coup de tonnerre sans doute, mais imprévisible certainement pas.

    Situer la cause du mal, comme on l’entend ici ou là, à la division à « gauche » au 1er tour (sans même revenir sur la pertinence du classement à "gauche" d’EELV) alors que dans notre constitution, ce tour est justement celui de l’expression de l’identité des forces en présence, tandis que le 2ème est celui des alliances et des compromis éventuels, est totalement hors de propos. Comment justifier le pluralisme politique quand dans les moments forts de débat que sont les élections, on le nierait par des listes de « rassemblement » qui gomment forcément les raisons de ce pluralisme ?

    Chercher à comprendre ce qui s’est passé à Brignoles ne veut certainement pas dire excuser.
    Un des éléments du vote FN est l’absence de perspective politique.

    - Il est clair pour de plus en plus de gens qu’il n’y a guère de différence dans les choix économiques et sociaux entre ce gouvernement et le précédent. Ne pas le dire clairement, ne pas se situer dans une opposition progressiste à ce gouvernement, expose les forces qui se réclament du camp du progrès à être jetées dans le même camp que ceux qui bafouent les droits du monde du travail. A Brignoles, le soutien affirmé du PS (jusque dans sa direction nationale) au candidat PCF, les bandeaux siglés du poing et de la rose portant son nom, loin de rassembler (la preuve !) ont grandement contribué à jeter le PCF et le Front de gauche dans le camp de ce gouvernement de toutes les attaques.et de tous les reculs sociaux. Voter contre (et surtout ne pas voter pour puisqu’il y a eu 2/3 de refus de vote) le candidat de « gauche » était perçu comme désapprouver le gouvernement.

    - L’UE est de plus en plus dictatoriale pour faire passer partout sur son territoire des plans d’austérité afin de faire grandir les profits du capital. La désormais tristement célèbre « troïka » fait partout des ravages sans que ni l’UMP, ni le PS ne trouvent à redire. A contrario le FN, avec son discours sur la souveraineté nationale séduit. La question de la sortie de l’Euro et de l’UE a certainement pesé dans le scrutin de Brignoles.

    - Dans ces conditions, s’entêter à répéter et répéter encore en tapant du pied « Europe sociale » sans se poser la question de la crédibilité de ce mot d’ordre (ce qui revient à dire « si le peuple n’est pas content, il faut changer de peuple ») contribue aussi au résultat de ce premier tour de Brignoles.

    Où est aujourd’hui l’opposition résolue à ce gouvernement de régression sociale ?
    A gauche ? Le PCF et le Front de gauche réfutent la notion même d’opposition !
    Au NPA sans réelle implantation populaire, groupusculaire et en plein désarroi suite aux nombreuses scissions dont il a été récemment le théâtre ?

    Où est aujourd’hui l’opposition frontale à cette alliance ouest européenne du capital dont on voudrait nous faire croire qu’elle peut constituer un jour un progrès pour les peuples ?

    Ne trouvant pas de réponse à ces questions essentielles, à Brignoles et ailleurs le peuple se réfugie dans le nationalisme et se trompe de colère. Des années de pouvoir cultivant l’individualisme comme une vertu opposée à la solidarité renommée "collectivisme" et la banalisation continue du racisme ont fait le reste.

    Le gouvernement peut-il changer de cap ? Prendre des mesures de progrès social ? Si on se réfère à ce qui se passe et s’est passé dans un passé plus ou moins récent en France et dans le monde, [1] OUI.

    Oui si un mouvement politique et social résolu et « ferme sur les prix » ouvre des perspectives dans lesquelles le monde du travail pourra se reconnaître. Justice sociale, politique de paix, souveraineté populaire, protectionnisme au service d’un internationalisme de progrès en lutte contre le dumping social mondial doivent être non seulement nos priorités mais sont aussi le moyen de sortir de cette situation.
    Rouges Vifs 13,avec d’autres, y travaille modestement mais opiniâtrement.

    Assurément aujourd’hui l’espoir passe plus par la rue que par les urnes.
    Pour l’instant.

    [1] de la lutte des colombiens à celle des brésiliens en passant par les portugais ou en France celle des FRALIB

    http://rougemidi.fr/spip.php?article8133

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  • La Fédération syndicale mondiale (FSM) exprime sa colère face à la tragédie de Lampedusa : « Le coupable, c'est la mondialisation capitaliste »

    fsmLe bureau régional européen de la Fédération syndicale mondiale s'exprime sur les migrants africains naufragés au large de l'île italienne de Lampedusa

     

    Traduction JC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

    Le bureau régional de la FSM exprime sa peine et son indignation face à la mort tragique d'un certain nombre de réfugiés économiques, après que leur navire transportant plusieurs centaines de migrants africains s'est échoué au large de l'île italienne de Lampedusa, causant la mort de plus de 300 d'entre eux.

     

    L'Humanité traverse une période particulièrement difficile, rude; une période caractérisée par l'approfondissement de la crise mondiale du système capitaliste, dont les conséquences sont l'augmentation des inégalités socio-économiques et de l'exploitation, la montée de la pauvreté et du chômage, forçant des millions de pauvres et de personnes désespérées à émigrer.

     

    Dans le même temps, le Nouvel ordre mondial impérialiste n'hésite pas à recourir à la guerre et à la destruction pour imposer ses intérêts géopolitiques particuliers, cultivant et fomentant conflits et manœuvres de déstabilisation, visant uniquement au contrôle des ressources naturelles mondiales, servant les intérêts des plus puissants États industriels ainsi que de leurs multi-nationales.

     

    Il est par conséquent évident que les causes du phénomène migratoire à l'ère moderne doivent être trouvées dans le système capitaliste lui-même. C'est le résultat de conditions socio-économiques créées par la mise en œuvre forcée de la mondialisation néo-libérale.

     

    Le besoin pour les travailleurs de favoriser leur coordination dans un front contre cette globalisation anarchique et le néo-libéralisme est plus que jamais impérieux. Le mouvement syndical sur des positions de classe en Europe, avec la FSM, se saisit de l'organisation et du rassemblement des forces ouvrières pour mener des batailles salariales jusqu'à la lutte finale, et poser les conditions préalables à un monde où l'émigration ne devrait plus être la seule option ou alternative pour tout travailleur, pour une société juste qui abolirait l'exploitation de l'Homme par l'Homme.


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