• Quel est le rôle de l'euro aujourd'hui?

    Le constat :

    L'euro a été conçu au service de la domination des marchés financiers et pour rivaliser avec les USA dans l'attraction des capitaux mondiaux, moyennant un taux d'intérêt offert supérieur en permanence à celui de la devise américaine.
    Avec   l'euro,   les   dirigeants   européens   cherchent   à   disputer   aux   USA   le   privilège exorbitant dont ils disposent avec le dollar, qui est, de fait, la monnaie commune (11) .

    L’Euro utilisé pour favoriser les marchés financiers

    La zone euro, avec une BCE "indépendante", cherche à favoriser les marchés financiers. Ainsi   au   nom   de   la   lutte   contre   l’inflation,   elle   rationne     la   création   monétaire susceptible de soutenir l’emploi, la formation et les salaires. Simultanément, avec le pacte de stabilité, les dépenses   publiques sont freinées dans le but de tenir les déficits publics sous la barre de 3% du PIB.

    L'euro a facilité un fort endettement des États membres, à commencer par ceux d'Europe du sud,   en   retard   de   développement.   Cet   argent     a   servi   à   la   spéculation,   immobilière notamment, et a favorisé l'exportation de capitaux et les délocalisations. D'où une croissance réelle   insuffisante,   pauvre   en   emplois,   qui   s'est   effondrée   avec   l'explosion   de   la   bulle spéculative.

    Dans ce contexte,  l'endettement public de ces pays est apparu excessif  par rapport à leurs capacités   réelles   de   remboursement,   déclenchant   une   intense   spéculation   faisant brutalement   remonter   leurs   taux   d'intérêt.  Cela   a   débouché   sur   une   grave   crise   de surendettement public et de vives tensions au sein de la zone euro.

    Des réponses d'ampleur ont été apportées. Mais elles cherchent, avant tout, à rassurer et consolider les marchés financiers, au prix de l'écrasement des dépenses salariales, sociales et des services publics. Elles cassent donc la croissance et l'emploi et rendent encore plus improbable les remboursements. D'où la poursuite de la spéculation contre les pays concernés, dont le défaut de paiement est anticipé, mais aussi contre tout le système de l'euro, avec les risques d'une contagion.

    Le Fonds européen de stabilité financière (FESF) a été mis en place pour tenter d'endiguer cette crise et d'empêcher sa contagion, de concert avec le FMI et la Commission européenne. Il dispose de la garantie des États de la zone euro, ce qui lui permet d'emprunter jusqu'à 440 milliards d'euros sur les marchés financiers et de re-prêter aux États en difficulté avec des conditions punitives.

    Cette logique consiste donc à emprunter encore et toujours plus sur les marchés et donc à encourager leur croissance cancéreuse et leur domination sur le social et le public, au lieu de faire appel à la création monétaire de la BCE. Cela ne peut qu'accentuer les cercles vicieux de la dette contre l'emploi, les salaires, la formation, les services publics...

    11 Cela leur permet de s'endetter énormément auprés du reste du monde et de rembourser en émettant de  nouveaux dollars, en faisant "marcher la planche à billets" (la Fed vient de racheter pour 600 milliards de dollars de bons du Trésor des USA).


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