• PSA : attaque commerciale des Etats-Unis avec l’appui de l’UE

    La perspective d’une guerre contre l’Iran, dans laquelle la France otanisée, serait contrainte de se faire entraîner, est un moyen pour l’industrie automobile américaine subventionnée de détruire son concurrent PSA. Contrairement à la communication de guerre déversée par les médias, la France n’est ni menacée ni attaquée par l’Iran, mais notre pays vassalisé subit une guerre économique des Etats-Unis, pseudo allié et véritable ennemi. Les salariés de l’industrie automobile française sont les réelles victimes de cette guerre. Notons que la dernière bataille a été livrée par l’Union européenne qui a interdit les paiements par voie bancaire que PSA aurait dû recevoir d’Iran. Cerise européiste sur le gâteau de l’OTAN.

     

    Voilà ce qu’il faut déduire de cet édifiant article d’ARMIN AREFI et des révélations de Fereydoun Khavand, maître de conférences à l’université Paris-V René-Descartes et spécialiste des questions économiques de l’Iran.

     

    Valmy 155

     

    En faisant une croix sur son marché iranien, Peugeot renonce à son premier marché à l’international, regrette le délégué CGT de l’usine d’Aulnay-sous-Bois. © Atta Kenare / AFP

     

    L’Iran a-t-il fait sombrer PSA ?

    La CGT de l’usine d’Aulnay affirme que c’est l’arrêt des ventes à la République islamique qui a fait plonger le groupe. La direction de PSA dément

    http://www.lepoint.fr/economie/l-iran-peut-il-sauver-psa-16-07-2012-1486125_28.php

     

    La République islamique est-elle responsable des maux que connaît actuellement PSA ? Depuis l’annonce, jeudi dernier, d’un plan de suppression de 8 000 postes, ainsi que de la fermeture de l’usine d’Aulnay-sous-Bois, le délégué CGT du site, Jean-Pierre Mercier, ne cesse de répéter que c’est l’arrêt des activités du groupe en Iran qui l’a plombé. « Pour le premier semestre 2012, on constate une baisse des ventes de 240 000 véhicules par rapport à 2011 », affirme au Point.fr le délégué CGT d’Aulnay. « Or, ce chiffre comprend les 200 000 véhicules que Peugeot aurait dû vendre en Iran. »

    Ainsi, d’après le délégué syndical, en retirant les pertes liées au marché iranien, Peugeot ne subit plus qu’une baisse de 40 000 véhicules depuis le début de l’année, soit moins de 1 %. « On est loin des 13 % annoncés par la compagnie », s’insurge Jean-Pierre Mercier. « Si la direction avait expliqué cela, poursuit-il, il lui aurait été bien plus difficile d’annoncer le plan de suppression d’Aulnay ». Une décision d’autant plus dommageable que, d’après Jean-Pierre Mercier, « il ne s’agit pas là d’un problème de compétitivité mais d’une décision politique de ne pas vendre à l’Iran ».

     

    Affaires au pays des mollahs

    Présent en Iran depuis l’époque du shah, Peugeot fait de très bonnes affaires au pays des mollahs. Avec 455 000 véhicules écoulés en 2011, la République islamique représente, derrière la France, le deuxième marché dans le monde pour la marque au lion. Ces voitures - des Peugeot 206 et des 405 - sont livrées en kits de montage, assemblés dans son usine de Vesoul (Haute-Saône) avant d’être expédiés en Iran. Sur place, ils sont montés par Iran Khodro, principal constructeur iranien, qui assure la production et la commercialisation des véhicules. Or cette idylle a été récemment contrariée par les sanctions internationales et européennes sur le programme nucléaire controversé de l’Iran.

    Fin février, le groupe français décide de « geler son activité » en Iran, c’est-à-dire de suspendre provisoirement ses livraisons de kits. « Le renforcement des sanctions contre l’Iran, notamment la collaboration entre les banques iraniennes et occidentales, rendait impossible le financement de ces exportations », explique au Point.fr un porte-parole de PSA. Ainsi, entre le premier semestre de 2011 et celui de 2012, le nombre de véhicules Peugeot vendus en pièces détachées dans le monde a baissé de 31,1 %, dont une grande partie concerne les exportations à l’Iran.

     

    Pression de General Motors

    D’après l’économiste Fereydoun Khavand*, les sanctions européennes ont effectivement rendu difficile la possibilité pour Peugeot d’être payé par voie classique, c’est-à-dire bancaire. Mais ce serait surtout la récente fusion du groupe français avec la firme américaine General Motors (GM, qui est entrée fin février à hauteur de 7 % dans le capitale de PSA, NDLR) qui aurait précipité la décision de rompre avec l’Iran. « Une des conditions de l’accord était bien la rupture des activités avec l’Iran », affirme le spécialiste de l’économie iranienne.

    « Un lobby financier américain, United Against Nuclear Iran (« Unis contre un Iran nucléarisé »), nous a demandé de cesser nos activités en Iran », assure de son côté le porte-parole de PSA. « Mais nous lui avons répondu que cela avait déjà été fait avant l’alliance », précise-t-il. « Concernant la suspension de nos activités avec l’Iran, poursuit-il, c’est uniquement l’impossibilité de financer qui a pesé dans la balance. » Pourtant, une source bien informée affirme au Point.fr que Peugeot a bel et bien dû montrer patte blanche à GM au sujet de l’Iran avant la signature de l’accord. « C’est l’administration Obama (l’État fédéral possède 60 % de GM, NDLR) qui a imposé la rupture des relations avec l’Iran », souligne la source. Au cours de la crise de 2008, GM a notamment bénéficié d’une aide de près de 50 milliards de dollars de la part de Washington.

     

    « Tsunami commercial » (PSA)

    Quoi qu’il en soit, l’alliance avec GM devrait définitivement mettre un terme à la présence de Peugeot en République islamique. « On ne continue pas pour le moment », répond laconiquement le porte-parole, tout en précisant que les premiers effets de l’union entre les deux groupes ne se feraient sentir qu’en 2016. Toutefois, le départ de Peugeot d’Iran pourrait n’avoir qu’un impact relativement limité sur la marque. Selon Le Monde, la perte du marché iranien ne correspondrait en réalité qu’à un manque à gagner pour Peugeot de 640 à 850 millions d’euros. Soit une part dérisoire de son chiffre d’affaires en 2011, qui s’élève à 42,7 milliards d’euros.

    Ainsi, PSA réfute tout lien entre la fermeture d’Aulnay et la cessation de ses activités en Iran, d’autant plus que celle-ci ne touche directement que 115 salariés de Vesoul, qui seront tous reclassés en interne, assure PSA. Pour justifier son plan social, l’entreprise met en avant la baisse des ventes en Europe, ce qui ne comprend donc pas l’arrêt de l’activité en Iran. « Un tsunami commercial s’est abattu sur le marché européen », explique le porte-parole de la marque. Depuis 2007, les ventes de PSA sur le Vieux Continent ont en effet diminué de 23 %. Et cela ne s’est pas arrangé en 2012, avec une baisse de 8 % enregistrée depuis le début de l’année. « Notre problème est que 60 % de nos ventes sont concentrées en Europe du Sud, dans des pays frappés de plein fouet par la crise », explique le porte-parole. Qui conclut : « Le résultat direct est que nos usines en Europe sont sous-utilisées. »

     

    Par ARMIN AREFI * Fereydoun Khavand, maître de conférences à l’université Paris-V René-Descartes et spécialiste des questions économiques de l’Iran.

    http://www.comite-valmy.org/


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