• Prêts au débat avec M. Sarkozy

    Par André GRIMALDI, professeur de diabétologie à la Pitié-Salpêtrière, président du Mouvement de défense de l’hôpital public.

     

    « Dans son discours à Bordeaux, Nicolas Sarkozy s’en est pris au Manifeste pour une santé égalitaire et solidaire, dont je suis l’un des auteurs, lui reprochant d’être irresponsable parce qu’il prône la hausse des cotisations sociales. Ce manifeste a été fait pour qu’il y ait un débat sur la santé lors de l’élection présidentielle. Nous disons à M. Sarkozy : “Organisons un débat public : est-ce que, à coût constant, une autre politique de santé est possible ?” Le président veut dépenser moins : ça tombe bien, nous aussi. Concernant les médicaments, je voudrais qu’il m’explique pourquoi les génériques en France coûtent deux fois plus cher qu’en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas ? La différence, c’est 1 milliard d’euros. Sur la disparité des pratiques médicales, on sait que dans des maternités identiques, le taux de césariennes varie de 1 à 3, que pour la pose de simulateurs cardiaques, cela va de 1 à 4, les endoscopies, de 1 à 3, etc. Où est le travail d’évaluation comparative des pratiques pour tenter de réduire ces disparités ? Sur les partenariats public-privé, un rapport de la Cour des comptes montre que cela a été en général des cadeaux au secteur privé, comme le montre le cas emblématique de l’hôpital Sud-Francilien. On pourrait multiplier les exemples. Quand le président parle de maîtrise des coûts publics, cela signifie qu’en réalité, 
il les transfère sur les ménages : c’est de moins en moins la Sécu qui rembourse, et davantage les mutuelles et assurances privées, dont les primes augmentent de 5 % et plus chaque année. À la clé, moins d’égalité, de solidarité. Injuste, ce transfert est aussi coûteux : les frais de gestion des assureurs sont de 28 %, contre 4,6 % pour la Sécu. Nous voulons le transfert inverse : au lieu de payer mutuelles et assurances privées, payons la Sécu ! Le président n’a pas diminué les dépenses, il les a augmentées : les Français paient plus pour la santé, car ils paient plus pour les assurances. Pour un débat sur ces questions avec le président, nous disons donc “chiche ! Quand il veut, où il veut, avec lui, ou son ministre”. »

     

    Voir aussi :Hôpital public en danger, impossible de soigner sans soignants


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