• Présomption de légitime défense des policiers

    Présomption de légitime défense des policiers : Sarkozy capitule devant le FN

    Présomption de légitime défense des policiers

    En se prononçant ce jeudi pour une "présomption de légitime défense" pour les policiers, Nicolas Sarkozy a fait un pas de plus vers le Front National et ses thèses : avec cette nouvelle proposition, ce n'est rien de moins que l'État de droit qui se trouve brocardé par le candidat UMP.

    En meeting au Raincy (Seine-Saint-Denis), Nicolas Sarkozy a réagi à la mise en examen pour homicide volontaire du policier qui a tué Amine Bentounsi, délinquant multirécidiviste de 29 ans en fuite, samedi à Noisy-le-Sec (alors même que l'autopsie a prouvé que le jeune homme avait été abattu d'une balle dans le dos).

    "Qu'avant même que l'enquête ait eu lieu, il y ait une mise en examen pour homicide involontaire… Je n'ai pas à qualifier cela mais j'ai simplement à dire ma confiance, mon soutien et la compréhension de l'émotion des collègues de ce policier" a-t-il ainsi déclaré. Un soutien qui ressemble tout de même à s'y méprendre avec une remise en question du régime juridique actuel…

    Remise en question explicitée quelques secondes plus tard : "Que la justice dise le droit et nous nous inclinerons, mais je demande que le droit de la légitime défense évolue dans un sens plus protecteur pour les policiers et les gendarmes", a-t-il ajouté, avant d'enfoncer le clou : "Il doit y avoir une présomption de légitime défense car dans un état de droit, on ne peut pas mettre sur le même plan un policier dans l'exercice de ses fonctions et le délinquant", formulant une vision très spécieuse de l'État de droit, une éventuelle présomption de légitime défense du tireur dessinant par reflet une présomption de culpabilité du tué.

    Une "victoire idéologique" du Front National

    Et le l'ex-maire de Neuilly d'entonner son coupler contre la "pien-pensance" et les bobos germanopratins : "Mesdames et messieurs de la bien pensance, c’est vous qui n’intéressez personne, pas la campagne électorale qui n’intéresse personne", a-t-il asséné, avant de poursuivre à propos des électeurs du FN, faisant mine de s'interroger : "Je vous respecte, je vous entends, et d’une certaine façon je vous comprends. Est-ce que cela fait de moi un compagnon de route du FN ?"

    La réponse est venue quelques heures plus tard de la principale intéressée elle-même, Marine Le Pen saluant une "victoire idéologique" du FN : "Je me félicite de la victoire idéologique qui est la mienne. Chaque jour, Nicolas Sarkozy puise dans mon projet", a déclaré la présidente frontiste à des journalistes.

    Pour autant, celle-ci s'est montrée sceptique quant à la sincérité du candidat UMP : "Si je croyais une demi-seconde les promesses de Nicolas Sarkozy, je m'en féliciterais, mais je n'y crois pas" a-t-elle fait valoir, à dix jours du second tour de l'élection présidentielle, en se disant d'ailleurs "très étonnée" de cette déclaration de Nicolas Sarkozy alors que, ayant formulé cette même requête en janvier dernier, elle s'était vu opposer par Claude Guéant qu'on "ne [pouvait] pas donner aux policiers un permis de tirer". Assurément, le camp Sarkozy se révélait plus lucide avant les 17,9% de Marine Le Pen.

    Nima Kargar


    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :