• Présidentielle 2012 : à six jours du premier tour...

     

    photo-jlA six jours de la « Présidentielle »…

    L’analyse de Jean Lévy

    Nous sommes à moins d'une semaine de l'échéance électorale.

    Après des semaines de campagne, sans anticiper sur les résultats, nous pouvons exposer ici quelques réflexions.

    Il y a deux mois, les commentaires médiatiques se concentraient sur le score que pourrait réaliser Marine Le Pen, « sacrée » « troisième homme » ( !), à quelques % de Nicolas Sarkozy et François Hollande, ce dernier placé toujours en tête dans les sondages.

    François Bayrou montait régulièrement, se positionnant  en quatrième position.

    Aujourd'hui, les choses ont bien changé.

    Certes, les candidats du PS et de l'UMP gardent largement l'avantage et s'équilibrent à 1 ou 2% près, autour de 28%. Mais le fait nouveau et imprévu, c'est « l'ascension » de Jean-Luc Mélenchon, qui de 10, 11% à mi-février, est grimpé à 16, 17% à mi-avril. 

    Il est ainsi devenu le « troisième homme », à la place de la candidate du FN, alors que le président du Modem redescendait au-dessous de 10%.

    Rappelons que le candidat du Front de gauche était crédité de 5 à 6%, fin 2011.

    Que signifient ces changements, pour beaucoup inattendus ?

    Il y a une mobilisation populaire, qui se cristallise, semaine après semaine, autour de Mélenchon. Ses meetings débordent dans la rue. Le rassemblement de la Bastille, le 14 mars, a accentué le phénomène, tout comme ceux de Toulouse et de Marseille.

    Quoique on pense de la personne de Jean-Luc Mélenchon et les réactions passionnées et contradictoires qu'elle suscite parmi les militants, qui font acte de foi du communisme, la percée du leader du Front de Gauche constitue l'évènement de la campagne.

    C'est à ce titre qu'il doit être examiné sous tous ses aspects.

    Alors que l'abstention atteint encore des sommets (les sondages la chiffrent à 30%, contre 15% en 2007), la montée de Mélenchon ne s'effectue pas au détriment de François Hollande (ni, bien sûr, de Nicolas Sarkozy, ni de Bayrou). On peut légitimement penser que nombre d'électeurs, tentés par l'abstention, considérant PS et UMP comme un même bonnet, rose ou bleu, se tournent aujourd'hui vers un vote « Front de Gauche »,

    Exprimant ainsi  leur colère et leur rejet d'un « système » qui les broie, davantage chaque jour.

    C'est sous ce jour qu'il faut analyser la nouvelle situation.

    Depuis des mois et des mois, il était visible que des millions de Français rejetaient la politique suivie par le président de la République et sa majorité. Et parallèlement, les sondages indiquaient clairement que les programmes du PS et de l'UMP étaient perçus dans une large part de l'opinion, comme proches, voire similaire.

    Etat d'esprit fort justifié, qui alimentait la tendance croissante à l'abstention.

    Durant toute une période, Martine Le Pen, à qui les médias étaient largement ouverts, semblait cristalliser sur son nom, un large secteur du mécontentement populaire. A tel point, que des instituts de sondages évoquait l'hypothèse d'un  « 22 avril 2002 à l'envers » avec la présidente du Front national au second tour...

    Aujourd'hui, c'est le vote « Mélenchon » qui exprime, en grande partie,  cette volonté de changement.

    Des camarades, face à ce scénario non prévu, nous mettent en garde : « Mélenchon, c'est une roue de secours du capital ! », « Mélenchon vous trahira comme un bon social- démocrate qu'il est ! ».  Et de prédire une immense désillusion des couches populaires face à cette situation.

    Mais pourquoi s'attarder outre mesure sur la personne de Jean-Luc Mélenchon, sur son attitude passée, sur le flou réel de ses propositions, concernant l'Union européenne notamment. C'est vrai, certes, sur ce terrain décisif : ne pas dire que l'UE impose une politique d'austérité renforcée,  contraire en tous points aux revendications du Front de Gauche, c'est cacher la vérité, c'est mentir aux électeurs.

    Cependant, l'essentiel est-il lié à telle ou telle personnalité ?

    A celle de Mélenchon entre autres ?

    Les changements attendus dépendront uniquement de la mobilisation populaire, des luttes sociales et politiques, qui devront s'exprimer dès le lendemain du second tour des présidentielles.

    Sans cette mobilisation, sans ces luttes, rien n'est possible.

    La question est donc : quelle situation est la plus propice à l'éclosion d'un mouvement social ? Nous pensons qu'un score élevé, le plus élevé possible, du candidat du Front de Gauche peut permettre (nous n'écrivons pas « permettra »...), cette perspective, du fait -nouveau- de l'espoir et de la confiance contenu dans ce vote.

    A condition, bien entendu, de  « tout mettre sur la table » : dénoncer et combattre la politique de François Hollande et du PS, aussi européenne que celle de Sarkozy, « mettre la pression », tant sur Mélenchon que sur le PCF, pour que ceux-ci ne s'aventurent pas sur le chemin du soutien (même « critique »), voire de la participation à un gouvernement socialiste.

    Le Premier mai, qui se situe entre les deux tours, pourra être le premier jalon de cette nouvelle bataille sociale. Nicolas Sarkozy en voie d'être éliminé, le combat devra continuer en se renforçant chaque jour.

    Une mobilisation populaire massive sur des mots d'ordre de lutte clairs ouvrirait alors de nouvelles perspectives.

    Telle est la condition du changement.

    http://eldiablo.over-blog.org/                                                                                       J.L.


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