• Positionnement du M’PEP pour les élections de 2012.

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    J. Nikonoff et J.L. Mélenchon à la fête de l'Humanité 2011.

     

     

    Positionnement du M'PEP pour les élections 2012 adopté par son congrès extraordinaire  des 14 et 15 janvier 2012

     

    Introduction et résumé

    1.- Lors de son 1er congrès, qui s’est tenu du 28 au 30 janvier 2011, une résolution a été votée par les congressistes. Elle précisait :

    « Dans le cas où le Front de gauche ne s’ouvrirait pas à d’autres forces politiques de la gauche radicale, qu’il ne clarifierait pas sa position sur la crise de l’Union européenne, et n’engagerait pas un large débat sur la nécessaire sortie de l’euro, laissant ainsi le chemin libre au Front national et à des gaullistes de droite, le M’PEP n’écartera pas l’hypothèse de présenter ses propres candidates et candidats aux élections présidentielle et législative de 2012. Il prendra la décision lors d’un congrès extraordinaire début 2012.  »

    Le Front de gauche a refusé la participation du M’PEP au motif qu’il « porte deux revendications qui, pour le coup, diffèrent franchement du programme du Front de gauche : la sortie de l’euro et de l’Union européenne. […] Il s’agit d’une divergence majeure. Et on voit bien du coup qu’il serait impossible à notre candidat d’assumer cette contradiction interne au Front de gauche pendant la campagne. C’est toute la cohérence de cette dernière qui serait fragilisée ».

    Le M’PEP est parfaitement conscient de la divergence qui existe entre nos organisations sur la question européenne. Néanmoins, nous avons proposé que les représentants du M’PEP, lors des réunions publiques organisées par le Front de gauche, expliquent pourquoi, malgré cette divergence, ils soutenaient le Front de gauche et appelaient à voter pour lui. Comme nous l’avons d’ailleurs fait en participant, avec le Front de gauche, aux campagnes des européennes en 2009 et régionales en 2010. En procédant de la sorte, le candidat du Front de gauche n’avait pas besoin de répondre, nulle incohérence n’était à craindre dans la campagne du Front de gauche. En outre, un grand nombre de sympathisants du Front de gauche se prononcent en faveur d’une sortie de l’euro. Les rejeter est contreproductif sur le plan politique et électoral, et entrave la capacité de rassemblement du Front de gauche.

    Une annexe donne plus bas tous les éléments d’explication sur les relations entre le M’PEP et le Front de gauche.

    2.- Le présent texte a été soumis à la discussion de tous les adhérents du M’PEP après avoir été adopté par le Conseil national du M’PEP lors de sa réunion des 8 et 9 octobre 2011. Il a été ensuite amendé lors du congrès extraordinaire des 14 et 15 janvier 2011. Un texte spécifique a précisé les modalités de ce débat et l’organisation du congrès.

    3.- Le M’PEP rappelle que son objectif, à terme, est de sortir de l’Union européenne pour construire une véritable union de tous les peuples et de toutes les nations d’Europe dans une perspective internationaliste (à 49 et pas simplement à 27), et même au-delà de l’Europe, débarrassée des politiques néolibérales. La sortie de l’Union européenne est donc à la fois un objectif et un moyen. La sortie de l’euro comme monnaie unique et la construction d’une monnaie commune, et des pratiques de désobéissance européenne, sont des actions indispensables vers cet objectif.

    4.- Si le FDG est un espace politique en construction, alors un équilibre doit être trouvé pour que s’y expriment toutes les toutes les sensibilités se réclamant de la vraie gauche. La crainte que le Front de gauche se présente devant les citoyens avec des points de vue différenciés sur des sujets importants comme l’analyse de l’Union européenne, troublant les électeurs, n’est pas fondée de notre point de vue. Nous sommes au contraire certains que les électeurs apprécieraient que le Front de gauche soit véritablement un front et qu’il accepte davantage de diversité et de pluralisme. Ce ne serait pas un handicap, mais un atout, un signe d’ouverture.

    5.- Malgré le refus du Front de gauche d’accepter l’entrée du M’PEP, notre Mouvement appelle à voter pour son candidat à l’élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon. Il appelle également à voter, en principe, pour les candidats du Front de gauche aux élections législatives. Toutefois, pour présenter ses idées aux citoyens, notamment sur l’Union européenne, et affronter le FN en proposant une alternative de gauche à ses électeurs et favoriser le vote des abstentionnistes, notre Mouvement présentera ses propres candidates et candidats dans 4 circonscriptions. C’est pourquoi nous choisissons celles où se trouvent les principaux dirigeants du Front national ou dans lesquelles ce parti a réalisé ses meilleurs scores.

    I.- LE M’PEP ET L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE DES 22 AVRIL ET 6 MAI 2012

    A.- Le M’PEP appelle à voter pour le candidat du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, dans le cadre d’un soutien critique

    6.- Le Front de gauche représente actuellement le seul rassemblement qui s’affiche à la gauche du Parti socialiste.

    7.- Le Front de gauche est une forme politique en construction qui pourrait constituer les prémisses de la grande force politique de gauche à laquelle le M’PEP veut participer.

    B.- Cependant le M’PEP maintient ses réserves sur la campagne présidentielle et sur le programme du Front de gauche

    8.- Le Front de gauche, en dépit de sa critique de l’élection présidentielle, risque d’inverser dans les faits les priorités politiques. Nous pensons qu’une autre tactique devrait être adoptée : délégitimer l’élection présidentielle et relégitimer l’élection législative. Le Front de gauche devrait rappeler que lors des alternances, c’est bien le Premier ministre, s’appuyant sur sa majorité de l’Assemblée nationale, et non le président de la République, qui a le pouvoir. L’électorat de gauche serait alors moins tenté par le vote utile pour le PS dès le premier tour de l’élection présidentielle.

    9.- L’élection présidentielle pollue le débat sur les idées en lui substituant le débat sur les personnes. Elle accorde un rôle trop important aux grands médias qui sont la propriété des puissances de la finance et de l’armement, et aux sondages, créateurs de prophéties auto-réalisatrices, survalorisant voire générant les modes passagères, les postures et les impostures, les « petites phrases », la théâtralisation de la vie politique, tout en sous-valorisant les questions de fond. Ce mode électoral joue sur l’émotion chez les électeurs, les effets de manche chez les candidates et candidats, les apparences, la fascination pour le verbe.

    10.- L’élection du président de la République au suffrage universel direct et précédant les législatives, favorise la bipolarisation, le bipartisme, lamine les petites formations politiques, réduit la diversité, homogénéise et anesthésie la pensée, et incite par conséquent les candidates et candidats à proposer des programmes attrape-tout pour flatter les uns et les autres dans la perspective du 2ème tour. Ce mode électoral affaiblit la souveraineté populaire. Dans un régime démocratique la souveraineté doit appartenir au peuple qui l’exerce directement ou par l’intermédiaire des représentants qu’il aura mandaté à cet effet, c’est-à-dire les députés, et non à un monarque, même républicain.

    11.- Le M’PEP est prêt à participer à toute réunion publique avec le Front de gauche pour y exposer son point de vue et les raisons pour lesquelles il appelle à voter pour le candidat du Front de gauche. Par ailleurs, le M’PEP participera à toute réunion publique qu’il jugera opportune pour faire connaitre ses positions.

    II.- LE M’PEP ET LES ÉLECTIONS LÉGISLATIVES DES 10 ET 17 JUIN 2012

    A.- Le M’PEP, dans le cadre d’un soutien critique, appelle en principe à voter pour les candidats et candidates du Front de gauche

    12.- Cette position est cohérente avec l’appel à voter pour le candidat du Front de gauche à la présidentielle.

    B.- Le M’PEP maintient ses réserves sur le programme et la stratégie du Front de gauche

    13.- L’Union européenne, pour nous, est un des piliers de l’ordre néolibéral mondial, au même titre que l’OTAN, le FMI, l’OMC ou la Banque mondiale. C’est une structure de domination et d’aliénation dont il faut s’émanciper. Cette analyse n’est pas encore partagée par le Front de gauche, et cette divergence actuelle a des répercussions sur nombre de sujets par exemple sur la question de l’euro.

    14.- Ce n’est qu’à l’échelle nationale, seul échelon où peut s’exercer par le vote la souveraineté populaire, que peuvent être prises des positions unilatérales par la France pour sortir de la crise. Nous n’opposons pas cette échelle nationale à l’échelle internationale, les mesures devant être prises dans une perspective internationaliste, donc à valeur universelle. La direction du Front de gauche ne partage pas encore cette vision des choses, même si cette idée représente un courant significatif chez ses militants. Il n’existe de projet internationaliste, y compris entre les nations d’Europe, qu’à la condition que l’entité nationale soit reconnue et renforcée, fondement de l’expression démocratique dans chaque pays. À cet égard, le risque de fuite en avant dans le fédéralisme européen apparaît majeur en situation de crise institutionnelle et d’instauration d’un système néolibéral totalitaire. L’Europe fédérale souhaitée non seulement par la droite, mais par une large fraction de la gauche, risque de devenir une Europe des régions (réforme territoriale française, disparition des départements, encouragement aux séparatismes régionaux…). Cette transformation, insidieuse pour l’instant, se fera au détriment des États plus difficiles à manipuler que de simples régions

    15.- La plupart des propositions faites dans le programme du Front de gauche en matière de politique européenne et de lutte contre la crise nécessitent l’accord des 26 autres membres de l’Union européenne, sinon elles seraient annulées par le Conseil constitutionnel car non conformes à la Constitution française actuelle. Si ces pays refusaient les propositions d’une France gouvernée par le Front de gauche élargi, et si le Conseil constitutionnel annulait des décisions du gouvernement ou des lois votées par le Parlement français, le Front de gauche se trouverait en échec et ne pourrait pas appliquer nombre de ses propositions car il n’a pas prévu de plan « B » pour l’instant, en janvier 2012. Il ne resterait alors comme issue qu’un immense soulèvement populaire qui bousculerait la Constitution et les traités.

    16.- Le Front de gauche aurait dû annoncer, dans son programme, les mesures à prendre lorsque ces deux obstacles viendront entraver à coup sûr l’action de la gauche et, de nouveau, susciter une terrible déception comme lors du tournant de la rigueur en 1982-1983. Il existe une exigence de vérité à l’égard des citoyens. Des mesures unilatérales sont donc à envisager si l’un des 26 autres membres de l’Union européenne refuse les propositions d’un gouvernement Front de gauche. En outre, le Front de gauche devrait proposer un référendum pour sortir le traité de Lisbonne de la Constitution française, pour éviter que le Conseil constitutionnel annule des mesures unilatérales prises par la France.

    17.- Pour nous, qui voulons participer à la création d’une grande force politique de gauche, il est indispensable de construire un rassemblement à la gauche du PS et passer devant sur le plan électoral. Chaque élection doit s’inscrire dans cette démarche et constituer une étape vers ce but, clairement annoncée aux citoyens. Ce n’est pas un positionnement clairement exprimé actuellement par le Front de gauche. Nous craignons, en cas de victoire d’un candidat du PS aux élections présidentielles, puis d’une majorité à l’Assemblée nationale, la participation de ministres du Front de gauche ou issus du Front de gauche à un gouvernement « socialiste ». Nous sommes totalement opposés à cette perspective, car en l’état actuel le programme du PS n’est pas de gauche puisqu’il ne propose pas d’alternative à la politique néolibérale mondialisée.

    18.- Comme pour l’élection présidentielle, le M’PEP est prêt à participer à toute réunion publique nationale, régionale, départementale ou de circonscription dès lors qu’il peut y présenter ses motifs de soutenir les candidats du Front de gauche et les propositions qu’il formule.

    19.- Dans certaines circonscriptions, des candidats d’autres organisations de gauche peuvent porter des idées plus proches des nôtres que celles du Front de gauche. De la même façon, des candidats du Front de gauche, de par leur attitude personnelle, peuvent susciter l’opposition du M’PEP. Dans ces cas, les fédérations départementales du M’PEP décideront de la marche à suivre en concertation avec le Conseil national.

    C.- Le M’PEP présentera ses propres candidates et candidats dans 4 circonscriptions où se trouvent les principaux dirigeants du Front national ou dans lesquelles ce parti réalise ses meilleurs scores

    20.- Nous pensons que la situation politique, tant sur le plan national qu’international, justifie pleinement ce choix. La crise du capitalisme financier, l’euro et le libre-échange plongent le monde dans le marasme. Dans l’Union européenne, tous les pays de la zone euro, et au-delà, sont attaqués par les marchés financiers, leurs agences de notation, les politiques de l’Union européenne, du FMI et de la Banque mondiale. Les peuples sont enchaînés par des mesures de rigueur qui ne visent qu’à maintenir la capacité de profit du capitalisme mondialisé et à mettre à genoux les résistants à la dictature financière et libre-échangiste. Les biens communs nationaux sont bradés, les dettes s’accumulent, les salaires sont écrasés, le chômage s’envole, les droits sociaux sont laminés, l’environnement est gravement affecté et l’extrême droite consolide ses positions partout en Europe.

    21.- Cette crise d’une violence inouïe pour des millions de citoyens et dont les coupables sont aussi ceux qui décident et imposent les sanctions, exige une riposte à sa mesure. Le temps n’est plus aux atermoiements, aux figures de style conjuguant le chaud et le froid, aux précautions politiciennes. Le temps est venu de prendre ses responsabilités pour chacune et chacun d’entre nous. Dans ce contexte, le Front de gauche n’assume pas ses responsabilités historiques.

    22.- Le M’PEP a travaillé et mûri des propositions aptes à combattre radicalement la logique libérale et ses aspects les plus destructeurs pour y mettre fin. Elles redonnent la souveraineté au peuple sur les plans politique et monétaire, éradiquant le chômage, s’émancipant de la tutelle des marchés financiers et de l’Union européenne, elles démondialisent et donnent toute leur place aux services publics. Elles ouvrent la voie à une véritable mutation écologique du mode de production et de consommation et à un internationalisme reposant sur l’équilibre des échanges commerciaux et la coopération dans tous les domaines, en particulier sur le plan monétaire par l’adoption d’une monnaie commune et non unique.

    23.- Le temps est donc venu de soumettre les propositions du M’PEP directement au suffrage des citoyens. De créer le débat, franc et sans tabou, dans la population, après l’avoir porté depuis 3 ans au sein des organisations de gauche, partis et associations.

    24.- Cependant, nos candidatures ne sauraient faire courir le risque de la défaite aux députés sortants du Front de gauche. Elles ne devront pas non plus handicaper les candidats du Front de gauche en position éligible.

    25.- Le M’PEP est un mouvement politique qui agit notamment par l’éducation populaire, c’est-à-dire qui travaille pour la formation politique et citoyenne. Or les périodes électorales sont particulièrement propices à la sensibilisation des citoyens grâce aux débats qu’elles suscitent. C’est une des raisons pour lesquelles le M’PEP ne s’est absenté d’aucune élection depuis sa création en mai 2008 et n’a pas l’intention de changer de cap. Le vote est un des moyens d’expression politique essentiels et c’est pourquoi il est important qu’il ne se limite pas à une réaction d’humeur mais qu’il devienne celui d’un citoyen averti et conscient de la dimension collective de son geste. Nous nous emploierons à ce que les élections de 2012 soient des moments de débats et d’implication citoyenne aussi intenses qu’en 2005 lors du référendum sur le traité de constitution européenne et, afin d’aller au bout de cette démarche, nous présenterons des candidats.

    26.- Nous mènerons prioritairement la bataille dans des circonscriptions où des dirigeants de premier plan du FN se présentent, ou dans lesquelles il a obtenu ses meilleurs scores. Nous porterons les arguments du M’PEP notamment en faveur d’une vraie sortie de l’euro par la gauche. Il s’agit des circonscriptions suivantes dans lesquelles il n’y a pas de candidat éligible du Front de gauche :

    • 11e circonscription du Pas-de-Calais où Michèle Dessenne, porte-parole du M’PEP, ira affronter Marine Le Pen, n° 1 du FN, sur le terrain des idées. Les co-directeurs de campagne sont Marie Dutro et Jérôme Buresi.
    • 3e circonscription du Var ou 13e circonscription du Rhône, selon l’endroit où Bruno Gollnisch décidera d’aller. Jacques Nikonoff, porte-parole du M’PEP, ira l’affronter. Les directrices de campagne seront Danielle Goussot dans le Var ou Marie-Lou Benoit dans le Rhône.
    • 5ème circonscription de Seine-et-Marne, dans laquelle se trouve le canton de La Ferte-sous-Jouarre qui fait partie des 39 cantons dans lesquels le FN est arrivé en tête aux cantonales de 2011, où Patrice Hemet, secrétaire national du M’PEP, ira l’affronter sur le terrain des idées. Le directeur de campagne est Joël Périchaud.
    • 9e circonscription de l’Hérault, dans laquelle se trouvent des cantons où l’influence du Front national est très forte et où Waldeck Moreau, secrétaire national du M’PEP, sera candidat. Le directeur de campagne est Claude Règle.
    • Le M’PEP ne présentera pas de candidat dans la 1ière circonscription des Pyrénées-Orientales où se trouve pourtant le n° 2 du FN, Louis Aliot. Le candidat communiste Jean Vila, en effet, a obtenu 43% au second tour de la législative en 2007, et nous ne voulons en aucune manière contribuer à affaiblir son score en 2012.

    Le Conseil national du M’PEP prendra les dispositions nécessaires à la présence de candidats du M’PEP au cas où des dirigeants du FN changeraient de circonscription.

    27.- Dans les circonscriptions où il présentera ses propres candidats, le M’PEP mènera campagne sur le thème central de la sortie de l’euro, condition indispensable à la mise en œuvre d’une politique de gauche, thème repris de façon opportuniste par le Front national et délaissé par le Front de gauche. Il ajoutera ses autres priorités stratégiques :

    • La lutte contre l’eurolibéralisme et pour la désobéissance européenne.
    • La suppression du chômage et de la précarité par la mise en place du droit opposable à l’emploi qui permet le recours à la justice ; la revalorisation du travail pour que toute personne puisse en vivre dignement, à savoir se loger, se nourrir, et se soigner ; la relance industrielle ; la démocratisation profonde des organisations productives ; le contrôle du crédit...
    • Le démantèlement des marchés financiers et le rétablissement de la souveraineté monétaire nationale.
    • Des mesures protectionnistes inspirées du cadre internationaliste et universaliste de la Charte de La Havane. Cette charte, qui fut signée en 1948 par 53 États dont la France, se fixait pour finalité le plein-emploi dans chaque pays. Pour y parvenir, elle préconisait l’équilibre des balances des paiements. Des mesures protectionnistes étaient permises pour maintenir cet équilibre. Nous sommes donc loin de prôner le repli sur soi.
    • Un programme de transition permettant une mutation écologique, sociale et démocratique du mode de production et de consommation.
    • Contrer les classes dirigeantes : mener la guerre idéologique.

    Annexe sur les relations entre le M’PEP et le Front de gauche

    Une délégation du M’PEP a rencontré le 7 octobre 2011 les représentants des 7 partis qui composent désormais le Front de gauche (Parti communiste français, Parti de gauche, Gauche unitaire, Fédération pour une alternative sociale et écologique, République et socialisme, Convergence et alternatives, Parti communiste des ouvriers de France).

    Au 15 janvier 2012, notre Mouvement n’avait toujours pas reçu de réponse directe malgré sa demande d’une réponse dans des délais raisonnables, et en tout état de cause avant le 15 décembre 2011, date de la fin des congrès des fédérations départementales du M’PEP. Nous le regrettons vivement. Néanmoins, les dirigeants du PG ont élaboré une réponse concernant l’entrée éventuelle du M’PEP dans le Front de gauche qu’ils ont remise aux six autres organisations membres du Front de gauche et diffusée à leurs adhérents.

    À notre grand étonnement, alors que plusieurs dirigeants du PG, dont Jean-Luc Mélenchon lui-même, avaient pris position publiquement en faveur de l’entrée du M’PEP dans le Front de gauche, le contenu de ce document est à l’exact opposé. Tous les arguments développés militent pour rejeter l’entrée du M’PEP dans le Front de gauche. Ce double langage a suscité des interrogations parmi les organisations membres du Front de gauche, les militants, et entretiennent la confusion notamment au niveau local.

    Dans la conclusion de son texte, le PG explique que « Le M’PEP ne peut revendiquer son intégration au Front de gauche en la conditionnant à la promotion tout au long de la campagne de positions non pas supplémentaires mais différentes voir contradictoires avec celles défendues par l’ensemble de ses composantes actuelles. Voilà ce que le Front de gauche va répondre au M’PEP ».

    Deux raisons sont avancées pour justifier le refus de faire entrer le M’PEP dans le Front de gauche.

    a)- Concernant l’analyse du programme du Front de gauche réalisée par le M’PEP, le PG estime qu’il « s’agissait davantage, tant dans la forme que dans le fond, d’une dénonciation en règle […] gratuitement polémique parfois, que de l’approche constructive que l’on peut attendre d’un mouvement souhaitant devenir membre du Front de gauche… »

    • Pour lire l’analyse par le M’PEP du texte diffusé le 8 juin 2011 par le Front de gauche et intitulé « Ce que nous voulons : l’humain d’abord ! », sous-titré « Front de gauche – Programme populaire et partagé », cliquez ci-dessous :
      http://www.m-pep.org/spip.php?article2083

    Le M’PEP avait demandé à participer à l’élaboration du programme du Front de gauche. Il n’a pas été invité. Son analyse du programme du Front de gauche a fait apparaître les nombreuses convergences qui existent entre ce programme et les propositions du M’PEP. En revanche, le M’PEP a considéré que ce programme n’était pas à la hauteur des enjeux contemporains. Cette critique est cependant restée courtoise et n’a jamais pris de tour polémique. Aucune réunion de travail n’a pu ensuite se tenir sur les amendements proposés par le M’PEP au programme du Front de gauche. Dès lors que le dialogue ne peut se tenir entre organisations, il se développe nécessairement publiquement.

    b)- Pour le PG, « Le M’PEP porte deux revendications qui, pour le coup, diffèrent franchement du programme du Front de gauche : la sortie de l’euro et de l’Union européenne. […] Il s’agit d’une divergence majeure. Et on voit bien du coup qu’il serait impossible à notre candidat d’assumer cette contradiction interne au Front de gauche pendant la campagne. C’est toute la cohérence de cette dernière qui serait fragilisée ».

    Le M’PEP est parfaitement conscient de la divergence qui existe entre nos organisations sur la question européenne. Néanmoins, nous avons proposé que les représentants du M’PEP, lors des réunions publiques organisées par le Front de gauche, expliquent pourquoi, malgré cette divergence, ils soutenaient le Front de gauche et appelaient à voter pour lui. Comme nous l’avons d’ailleurs fait en participant, avec le Front de gauche, aux campagnes des européennes en 2009 et régionales en 2010. En procédant de la sorte, le candidat du Front de gauche n’avait pas besoin de répondre, nulle incohérence n’était à craindre dans la campagne du Front de gauche. En outre, un grand nombre de sympathisants du Front de gauche se prononcent en faveur d’une sortie de l’euro par la gauche. Les rejeter est contreproductif sur le plan politique et électoral, et entrave la capacité de rassemblement du Front de gauche.


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