• Plus de 20 000 étudiants néerlandais manifestent à la Haye

    Plus de 20 000 étudiants néerlandais manifestent à la Haye pour lutter contre la hausse des frais de scolarité et pour défendre l'université publique saignée par le gouvernement


    Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

    ImageIls étaient plus de 20 000 étudiants et enseignants à manifester à la Haye contre les coupes massives du gouvernement dans le budget de l'enseignement supérieur, pour ce qui constitue une des manifestations étudiantes les plus importantes de ces vingt dernières années. 


    Des cours annulés par les universités elles-mêmes affrétant des bus pour transporter leurs étudiants à la manifestation. Plusieurs milliers de professeurs, maîtres de conférences venant de tous les Pays-bas se joindre aux revendications étudiantes. Des trains et tramways bondés inondant la paisible capitale Hollandaise de dizaines de milliers d'étudiants déterminés à faire entendre leur voix

    La manifestation de ce vendredi 21 janvier fut à la hauteur des inquiétudes et de la colère suscitées par l'annonce du plan gouvernement de coupes massives dans le budget de l'éducation.

    Le gouvernement néerlandais de droite entend réduire de 370 millions d'euros les budgets de l'éducation dans le cadre du plan de réduction générale des dépenses publiques prenant comme prétexte la dette créée par le plan de renflouement des banques et de la grande industrie.

    Les conséquences immédiates dans l'enseignement supérieur seront une hausse des frais de scolarité et une baisse du financement public des universités, aboutissant à une sélection sociale accrue et à une dégradation accélérée de la qualité des cours dans les universités publiques. 

    « Celui qui est riche pourra être éduqué »: hausse des frais de scolarité régressive et sélection sociale 

    « Celui qui est riche pourra être éduqué ». Un des nombreux slogans brandis par les manifestants est bien conforme à la réalité de la hausse des frais de scolarité qui concernerait, pour l'instant, les étudiants redoublant pour la deuxième fois. Ceux-ci se verraient contraints de payer 3 000 euros supplémentaires par an. 

    Comme le rappelait le président du syndicat étudiant ISO, cela concerne près de 70 000 étudiants, soit plus de 10% de la population estudiantine néerlandaise. 

    Par ailleurs, étant donné que statistiquement ce sont les étudiants des milieux les plus populaires qui tendent à redoubler leurs études – notamment à travers la nécessité de se salarier pour les financer – cette mesure contribuera à leur fermer la porte des universités. 

    Les universités publiques saignées: des licenciements et de la sélection à l'entrée à la privatisation rampante du supérieur 

    Le projet gouvernement prévoit également de supprimer 6 000 euros de fonds publics par étudiant scolarisé, laissant les universités devant une crise de financement. 

    A court-terme, les universités seront contraintes d'accentuer la sélection à l'entrée de leurs établissements et surtout d'entreprendre des plans de licenciement sans précédent. Selon l'Association des universités des Pays-Bas (VSNU), les universités devront se séparer l'an prochain de 2 500 professeurs et maîtres de conférences et en tout de 7 000 membres de leur personnel. 

    A moyen-terme, la question du financement privé et l'augmentation généralisée des frais de scolarité sont la seule issue vers laquelle le gouvernement désire diriger les universités publiques, dans la lignée du processus de Bologne conduit par l'Union européenne et visant à la privatisation des universités et à leur transformation en machine de reproduction des classes dominantes. 

    Si vous voulez tuer votre Université publique, déclarez qu'elle a la rage que vous lui avez inoculé!

    Comme le faisait remarquer avec ironie le président de la VSNU en s'adressant à la foule: « Un gouvernement qui affirme que le système éducatif n'est pas assez bon et qui le rend encore moins bon – c'est quelque chose que je ne comprends pas ». 

    Pour mieux tuer l'université publique, non seulement on déclare qu'elle a la rage, mais on lui inocule la rage. Telle est la stratégie mise en œuvre par l'ensemble des gouvernements d'Europe, qu'ils soient libéraux-conservateurs ou sociaux-démocrates, pour se conformer aux desseins d'une Union européenne au service du patronat. 

    En Hollande comme dans le reste de l'Europe, les étudiants disent: 

    Non à la casse de leur avenir! 

    Non à l'éducation au service du capital et des plus riches! 

    Oui à une éducation publique, gratuite et de qualité pour tous!



    Cf le compte-rendu d'autres manifestations estudiantines en Europe et dans le monde:

    AUTRICHE: 20 000 étudiants et professeurs manifestent à Vienne contre les coupes dans le budget de l'Education prévues par le gouvernement de « coalition nationale » 

    GRANDE-BRETAGNE: Malgré le vote au Parlement du projet gouvernemental instituant une université de classe, l'inédite mobilisation des étudiants britanniques ne faiblit pas 

    ITALIE: Les étudiants à l'avant-garde de la lutte contre la politique du gouvernement Berlusconi en Italie: absence de convergence des luttes et responsabilité des communistes 

    PORTO-RICO: L'Université de Porto-Rico en grève depuis un mois: chronique d'une lutte pour le droit à l'éducation dans un pays sous tutelle états-unienne

     


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