• Peut-être aurait-il fallu commencer comme cela? Rassembler au-delà du Front de gauche, un travail de terrain sans stigmatiser l’électorat du Front national. Lire attentivement cet article de l’humanité que l’on peut considérer comme une manière d’autocritique, du moins on peut l’espérer. (Note de Danielle Bleitrach)

     

    Arrivé largement en tête du premier tour, le sortant (PCF) Alain Bocquet devrait être réélu sans difficulté face à la candidate du FN arrivée en deuxième position.

     

    Dans le Nord-Pas-de-Calais, un duel se tiendra bien entre Front de gauche et Front national. Mais c’est dans la 2e circonscription du Nord, autour de Saint-Amand-les-Eaux, qu’il se jouera.

     

    Alain Bocquet 01

     Pas de suspense dans ce combat : le sortant, le communiste Alain Bocquet, par ailleurs maire de la principale ville de la circonscription, est arrivé dimanche largement en tête du premier tour avec 46,6 % des suffrages exprimés quand la candidate suivante, la lepéniste Nathalie Betegnies, n’en recueille que 21,7 %. Et celle-ci ne pourra guère compter sur de forts reports de voix : 17 des 26 maires de la circonscription, de tous bords, ont d’ores et déjà appelé à voter pour Alain Bocquet dimanche prochain.

     

    Aller au-delà du Front de gauche

    Rassembler « tous les démocrates et les républicains » n’a pas posé de grandes difficultés au député. En dehors même des périodes d’élection, c’est, à l’entendre, une priorité. « Je travaille avec tout le monde sans distinction, explique-t-il, syndicalistes, élus, salariés, entreprises. » Alors, quand il est parti en campagne, le thème de « l’union du peuple de France pour l’Humain d’abord » s’est imposé naturellement : « On est allé au-delà du Front de gauche. Face à la crise, face aux politiques libérales, il faut se rassembler, créer des convergences d’intérêts de tous ceux qui font la vie économique et sociale du territoire », indique-t-il.


     La droite grande perdante

    La grande perdante ici, c’est la droite traditionnelle. Avec seulement 6,6 % des voix, l’UMP et sa candidate, Monique Huon, ont vécu une véritable humiliation. Ses électeurs ont sans doute en partie glissé vers l’extrême droite. Mais, selon Alain Bocquet, ce ne sont pas les seuls. Pour lui, « on trouve de tout dans l’électorat FN : les conservateurs représentants de la haute finance, mais aussi le type au RSA qui en a ras le bol, et son voisin parce qu’il en a marre d’avoir un “assisté” à côté de chez lui ».

     

    Reconquérir, pas stigmatiser l’électeur FN

    Le vote FN relèverait souvent de « l’appel au secours ». Et la gauche n’est pas dispensée de responsabilité : « Ils ne se retrouvent pas dans notre combat, et on le mène pour eux. Il ne suffit pas de formuler des propositions générales et généreuses, encore faut-il être entendu et compris. C’est la question de notre lien avec les gens qui est posée. » Alain Bocquet s’était d’ailleurs opposé au choc frontal entre le Front de gauche et le FN, personnifié dans le combat Mélenchon-Le Pen à Hénin-Beaumont. « On ne peut pas reconquérir un électeur FN après l’avoir stigmatisé », estime-t-il. Alors, jusqu’à dimanche, il prévoit de mener campagne avec humilité, « une des qualités d’un révolutionnaire », selon lui.

     

    Adrien Rouchaleou

    URL Article : http://histoireetsociete.wordpress.com/2012/06/14/nord%E2%80%89-alain-bocquet-rassemble-face-au-front-national/


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  • Conseil National du 11 Mai 2012 

     

    dominiquenegriDominique NEGRI, fédération de l’Isère

     

    Une droitisation générale : voilà le bilan de la campagne des présidentielles. Certes, le rejet de Sarkozy a été confirmé au second tour, mais il atteint 48,4% des voix. L’extrême-droite a pu jouer son rôle pour dévoyer la colère populaire. Hollande est élu sur un programme de poursuite de l’austérité, soutenu d’un côté, « sans conditions », par le Front de gauche de l’ex-PS Mélenchon, de l’autre par Bayrou.

     

    Alors où est la victoire de la gauche ? Où est l’espoir de changement ?

    Au sortir de cette campagne, Hollande et sa future majorité bénéficient d’une présomption qu’ils vont mener la moins mauvaise politique possible, sous la pression de l’UE, de l’Allemagne, de la dette publique. La caution du Front de gauche est lourde de conséquences.

    Déjà Hollande s’efforce d’associer les directions syndicales, qui l’ont soutenu sans réserves, à la gestion de la crise. Les gouvernements précédents ont préparé le terrain avec les lois sur le « dialogue social » et la « représentativité syndicale » visant à impliquer les syndicats dans la cogestion et la collaboration de classe.

     

    La raison d’être du PCF devrait l’amener à contrer ce climat de résignation, à mettre en avant les propositions de ruptures dont les luttes ont immédiatement besoin pour résister et gagner.

    C'est-à-dire de faire le contraire de Mélenchon et du Front de gauche !

    Mélenchon renvoie le « changement » aux prochaines élections présidentielles, 2017, 2022 !

    En attendant, il adopte une posture grandiloquente de radicalité mais se contente en fait de surenchérir sur les annonces de Hollande. Le résultat, c’est de faire passer la politique de Hollande comme allant dans le bon sens dans la mesure du possible ! Le Front de gauche se révèle vraiment comme force d’appoint et de canalisation vers la gauche d’alternance.  

     

    Lors du mouvement pour défendre les retraites, la gauche distribuait des tracts contre Sarkozy en marge des manifs.

    Pendant la campagne, Mélenchon a promis le maximum : 60 ans pour tous sans conditions, au minimum au SMIC revalorisé à 1700 euros,… s’il était élu.

    Aujourd’hui, Hollande prévoit un minimum, le retour du droit au départ à 60 ans pour ceux qui ont commencé à 18 ans et justifie de 41 annuités. Il remet en cause en même temps la notion d’annuité validée et promet au patronat de nouvelles exonérations de cotisations au nom de nouveaux « emplois jeunes ».

    Qui d’autre que le PCF devrait défendre, ce que le Front de gauche s’est gardé de faire, le retour aux 37,5 annuités, la fin des exonérations de cotisations sociales (et non leur « modulation »), conditions pour du rassemblement, de la reconstitution du rapport de force pour la retraite à 60 ans ?

     

    Hollande n’a pas du tout l’intention de revenir sur la casse de l’emploi dans la fonction publique opérée par ses prédécesseurs, avec la RGPP. C’est logique, la RGPP s’appuie sur la LOLF co-rédigée en 2000 par la gauche plurielle et la droite (Mélenchon étant ministre). Il faut aujourd’hui les remettre en cause l’une et l’autre, la RGPP et la LOLF.  

     

    Pour la défense et la reconquête des grands services publics, par exemple des transports, nous devons être intransigeants sur la propriété publique, les statuts, les monopoles publics. Mais dans le programme du Front de gauche, la notion de « pôle public » est trompeuse et rentre en fait dans la logique des « autorités de régulation », des appels d’offre, des prestataires privés. Ce n’est pas ma conception du service public.

     

    Sur l’Europe enfin, toute la campagne de Mélenchon et du Front de gauche a abouti à valoriser la position hypocrite de Hollande. La question n’est pas de « renégocier » le nouveau pacte budgétaire mais de rompre avec la mise sous tutelle des budgets nationaux et l’austérité à perpétuité organisée depuis Maastricht. Arrêtez de laisser le FN reprendre et dénaturer les positions du PCF de 1992 contre Maastricht et la monnaie unique !

     

    Voilà les sujets sur lesquels, en tant que direction du Parti, nous devrions discuter. Mais en fait, le CN semble préoccupé principalement de tactiques électoralistes et toutes les décisions sont prises ailleurs.

     

    Le parachutage de Mélenchon dans le Pas-de-Calais oriente nationalement la campagne des législatives. C’est un calcul politicien lamentable. Mélenchon se sert de Le Pen comme faire-valoir. En quoi l’ex-apparatchik socialiste est-il mieux placé que les représentants des militants communistes pour faire reculer la démagogie « sociale » de Le Pen ?

    Nationalement, les partisans du Front de gauche dans notre Parti espèrent gagner des voix en se cachant derrière un socialiste puisqu’ils refusent d’assumer des positions communistes conséquentes.

    Les négociations en cours avec le PS pour gagner de 2 à 5 circonscriptions, grâce à des candidatures uniques de la gauche face au FN, nous déconsidèrent de la même façon.

     

    Battre la droite, faire reculer l’extrême-droite oui ! Mais préparons-nous à nous opposer au pouvoir de Hollande !

    Du moins poussons le débat dans le Parti ! Les procédures décidées unilatéralement (par qui ?) pour décider d’une participation à une majorité de gauche plurielle sont inacceptables. Annulation du congrès statutaire, refus de poser les conditions avant les législatives, puis une consultation de la base en 24 heures chrono !

    Avez-vous peur de faire le pari de l’intelligence des communistes ?


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  • Traité de Maastricht : Le Parti communiste

    s’adresse aux Français (Comité Central du PCF, 18 juin 1992)

    Non-affiche.jpgLe président de la République a annoncé un référendum sur Maastricht. Telle n’était pas tout d’abord son intention. Il ne souhaitait pas vous consulter. Il a cependant dû modifier sa position. Maastricht prévoit de transférer à des organismes européens le droit de prendre des décisions cruciales pour vous et pour la France dans des domaines aussi essentiels que l’économie, la monnaie - donc votre emploi et votre niveau de vie -, vos droits et libertés, la culture, la politique étrangère et la défense de notre pays. C’est donc au peuple de trancher puisqu’il s’agit de sa souveraineté et de son avenir dans l’Europe. C’est ainsi qu’au Danemark, après avoir pris connaissance du traité les citoyens ont majoritairement choisi de le repousser. Dans notre pays, près de 70% des Français se sont déclarés favorables à un référendum. Un million d’entre eux ont utilisé la pétition nationale lancée par le Parti communiste pour exprimer cette exigence.

    Vous voulez pouvoir décider en toute connaissance de cause. Vous avez raison. La démocratie implique que chacun puisse disposer de toutes les informations pour se faire son opinion, qu’il y ait une réelle confrontation des idées, des propositions. Un vrai débat public contradictoire doit avoir lieu, notamment à la télévision. C’est ce que le Parti communiste a proposé, sans obtenir de réponse positive du gouvernement. Dans ces conditions, le journal « l’Humanité » a publié le texte intégral du traité de Maastricht. Partout dans le pays, les militants, les élus communistes tiennent ce texte à votre disposition. Pour vous informer. Pour qu’on puisse en débattre.

    Lors du référendum, vous allez pouvoir dire si oui ou non vous approuvez le traité de Maastricht. Le Parti communiste français appelle à dire « NON », pour rejeter Maastricht et les dangers qu’il implique, afin de créer les conditions pour choisir une autre construction européenne de justice, de démocratie, de paix et d’amitié.

    Les Français ont raison de ne pas se laisser enfermer dans le piège : « Maastricht ou rien ». 56% d’entre eux estiment « qu’on peut être favorable à la construction de l’Europe et opposé au traité de Maastricht ». Les Français ont raison de ne pas se laisser enfermer dans le piège : « Maastricht ou rien ». C’est notre position.

    Les communistes pour l’Europe ? Oui. Avec des millions d’entre vous, nous sommes attachés à la paix, à la solidarité entre les peuples, à la justice, à la démocratie, au progrès social. Nous aimons la France. Nous voulons qu’elle soit libre, souveraine, et toute notre action a pour but qu’on y vive mieux dans la démocratie. Inséparablement, nous refusons catégoriquement que notre pays soit replié sur lui-même, et hostile à ce qui lui est extérieur. Nous ne voulons pas non plus que la France s’enferme dans un petit « club » de pays riches et dominateurs face aux quatre cinquièmes de l’humanité confrontés à la faim et au sous-développement. Pour nous comme pour les peuples, qui manifestent partout de différentes façons leur attachement à leur identité et à leur souveraineté nationales, la nation est loin d’être une notion périmée. Nous en avons une conception moderne, indissociable de la prise en compte de la nécessité des coopérations internationales qu’exige notre époque. Nous considérons depuis longtemps comme une réalité la participation de la France à la Communauté européenne qui s’est établie au cours des dernières décennies à partir du Marché commun. Nous avons depuis longtemps décidé d’agir pour transformer celle-ci afin qu’elle réponde aux aspirations à la démocratie, au progrès social et à la paix des peuples européens. Maastricht vise à aggraver tous les traits négatifs de la construction européenne actuelle pour aller à marche forcée vers une Europe supranationale imposant aux peuples les volontés des multinationales. Nous, nous proposons une autre construction européenne.

    Nous voulons une Europe qui aide les nations à valoriser leurs atouts, à élever les droits sociaux et démocratiques, et qui sauvegarde la capacité d’initiative de chacune d’entre elles. Comme beaucoup d’entre vous, nous estimons qu’à notre époque les coopérations sont indispensables, notamment sur notre continent européen. Elles nécessitent des initiatives, des accords politiques et de sécurité, des échanges culturels, des coopérations de services publics, des dispositifs communs, tels que des programmes en matière de technologie, de recherche, de préservation de l’environnement, des coproductions industrielles, une politique commune agricole repensée… Un instrument de coopération monétaire qui ne supplante pas les monnaies nationales, favorise l’indépendance à l’égard du dollar et du mark est nécessaire. Il devrait permettre de financer des projets communs conduisant à des créations d’emplois, au développement de la recherche, de la production, des services. Au plan des institutions, le Parlement national doit pouvoir intervenir et exercer un contrôle effectif sur l’action européenne du gouvernement et que son avis soit déterminant pour tout ce qui concerne les intérêts fondamentaux et la souveraineté nationale. Avec des prérogatives élargies, le Parlement européen doit pouvoir contrôler la Commission de Bruxelles. Les travailleurs et les citoyens doivent avoir un droit réel d’intervention sur les questions européennes et internationales.

    C’est pourquoi notre parti - qui continue à préciser et enrichir ses propositions dans ces différents domaines - soumet à votre réflexion et au dialogue l’idée d’un nouveau projet européen. Il est fondé sur la mise en commun, entre nations libres et partenaires, d’atouts complémentaires pour faire avancer le progrès économique, social, technologique. Il s’agit d’une construction européenne moderne, répondant aux exigences de solidarité avec le tiers-monde, et préservant les possibilités de coopération de la France partout où elle a des amitiés et des intérêts. Concernant les coopérations européennes au-delà de la Communauté, le PCF se prononce pour une institution fondée sur les principes initiaux du processus d’Helsinki, et appelant l’intervention des citoyens et des peuples.

     

    Alors que le traité de Maastricht prévoit qu’il ne peut entrer en vigueur que lorsque les douze pays de la Communauté l’auront ratifié, nous considérons que sa non-ratification par le Danemark devrait conduire à le déclarer invalidé et inapplicable et ouvrir la possibilité d’engager en France un vaste débat afin d’aller vers la proposition d’accords européens radicalement nouveaux, émanant cette fois de notre peuple lui-même. Le président de la République s’y refuse. C’est une tout autre voie qu’avec la droite il vous propose d’emprunter : celle de l’acceptation d’une Europe fondée sur la soumission aux multinationales et les abandons de souveraineté.

    Maastricht, c’est en effet tout le contraire de l’Europe de justice, de progrès, de démocratie, de solidarité et de paix à laquelle vous aspirez.

     

    Vous voulez une Europe de progrès social, avec une France développant l’emploi, les formations pour tous, et améliorant les conditions d’existence de notre peuple… Maastricht, c’est une monnaie unique privant la France de la possibilité de maîtriser son économie, sa politique sociale. C’est l’organisation d’un contrôle sévère de la politique économique budgétaire, fiscale de notre pays - y compris en ce qui concerne les budgets des collectivités avec de graves conséquences sur la vie quotidienne -, afin qu’elle se plie en tous points aux volontés des grands capitalistes européens : les salaires tirés vers le bas, les acquis sociaux réduits, la mise en cause des institutions locales, nos services publics démantelés, ainsi que les statuts et la Sécurité sociale, la précarité accrue, le travail de nuit pour les femmes, les suppressions d’emplois facilitées, l’élimination de deux exploitations agricoles sur trois.

    Vous voulez une Europe démocratique… Selon le président de la Commission européenne, Jacques Delors, avec Maastricht, 80% des décisions les plus importantes concernant la politique de notre pays pourraient être prises par des autorités européennes. Toutes les instances locales ou nationales que vous élisez seraient « court-circuitées ». Tout serait décidé sans vous, loin de vous, et, c’est à craindre, contre vous ! Non seulement des organismes européens non élus pourraient décider contre l’avis des parlementaires que vous élisez, mais des mesures pourraient être imposées à notre pays dès lors qu’elles seraient approuvées par la majorité d’autres Etats de la Communauté.

    Vous voulez une Europe des libertés et des droits de l’homme… Avec Maastricht, la France ne pourrait plus avoir sa propre politique en matière de citoyenneté et de droit d’asile. La libération totale des mouvements de capitaux et le démantèlement des douanes, c’est aussi la liberté totale pour « l’argent sale », avec le profit que pourraient en tirer l’empire de la mafia et l’ignoble marché de la drogue. Quant à « l’Europe des polices », ce serait l’alignement des règles judiciaires et policières sur celles de l’Allemagne.

    Vous voulez une Europe de la paix et de l’amitié entre les peuples… Maastricht c’est l’Europe totalement livrée à la guerre économique, la mise en concurrence des pays sous la pression des organismes chargés de faire respecter les intérêts des multinationales. Les experts favorables au traité prédisent eux-mêmes des tensions, voire des « explosions », et l’exacerbation des nationalismes. Maastricht, c’est aussi l’application par tous d’une politique étrangère commune, l’armement nucléaire français placé sous contrôle européen, avec le poids croissant de l’Allemagne, dans le cadre d’une défense commune « pilier européen de l’Alliance Atlantique » dominée par les Etats-Unis. C’est le développement des « forces d’intervention » et le risque d’être entraînés dans des aventures décidées par d’autres.

    Vous voulez une Europe capable de défendre les intérêts des peuples européens, notamment, en matière économique, face aux Etats-Unis, au Japon… C’est pour préparer la mise en œuvre de Maastricht que la réforme de la Politique agricole commune veut imposer aux agriculteurs français de réduire leur production, de mettre 15% des terres en friche tandis que les producteurs américains sont autorisés à exporter à plein régime en Europe. C’est encore en prévision de Maastricht que l’accord conclu par la Communauté européenne sur l’automobile supprime des protections du marché européen contre les importations excessives de voitures japonaises.

     

    Vous voulez une Europe généreuse, fraternelle, œuvrant dans le monde à la solution des grands problèmes de notre temps… Maastricht c’est une Europe égoïste à l’égard des peuples d’Europe de l’Est et du tiers-monde ; une Europe contribuant à imposer dans le monde le nouvel ordre américain aux conséquences dramatiques pour les peuples.

    Déjà vous avez pu vérifier la réalité des dangers que représente cette Europe « libérale » dont Maastricht vise à hâter la construction. C’est en son nom que l’on sacrifie notre sidérurgie, nos chantiers navals, notre industrie textile, que des menaces pèsent sur l’industrie aéronautique, les arsenaux, l’automobile, la culture, l’éducation… que l’on sacrifie vos conditions de vie, l’environnement, en considérant notamment l’eau et les déchets comme des marchandises rentables ; que l’on a mutilé durement notre agriculture, abandonné des secteurs de pointe, attaqué nos services publics, que vos droits et vos acquis sont menacés ou mis en cause.

    Mais rien n’est joué. Notre peuple a le pouvoir de dire non à Maastricht tout comme à la révision constitutionnelle qui l’accompagne. VOUS avez le pouvoir de dire non.

    Parmi les Français qui voteront non au référendum, il y aura des électeurs ne se réclamant pas de la gauche - notamment des hommes et des femmes qui se revendiquent du gaullisme. S’agissant de la France, ce ne sera pas la première fois que nous nous retrouverons côte à côte.

    Dans le respect de l’identité de tous ceux qui disent « NON » à une France dominée dans une Europe supranationale à partir de motivations différentes des siennes, le Parti communiste s’adresse naturellement aux millions d’hommes, de femmes, de jeunes, attachés à ces valeurs de gauche que sont la justice, la démocratie, la paix, la solidarité. Nous nous adressons à toutes celles et à tous ceux qui dans la diversité de leurs sensibilités ont exprimé - notamment lors des élections de mars dernier - leur exigence d’un changement de politique conforme à leurs aspirations, aux besoins de notre peuple. Electeurs communistes, socialistes, ou ne se reconnaissant dans aucun parti, militants associatifs, syndicalistes, antiracistes, pacifistes, écologistes, défenseurs des droits de l’homme, croyants sensibles à toutes les solidarités humaines, toutes et tous vous avez de bonnes raisons de dire « NON » à ce traité de Maastricht qui, comme le proclame Giscard d’Estaing « organise une Europe libérale » conforme à ses vœux.

    Cette Europe tout entière soumise à la loi des multinationales, ce n’est pas l’Europe que vous voulez. La France subissant une politique toujours plus à droite, conformément aux orientations de Maastricht, ce n’est pas ce que vous voulez. La campagne commune menée par des ministres et des dirigeants du Parti socialiste avec des responsables de la droite pro-Maastricht vous inquiète. Comme nous, vous voyez la droite affirmer ses ambitions. Maastricht ratifié à l’automne, et les partis de droite au pouvoir en mars prochain pour mener la politique d’ultra-droite définie par Maastricht : tel est le scénario envisagé.

     

    Ensemble, nous pouvons déjouer ces calculs.

     

    Dire « NON » ensemble à Maastricht, ce sera repousser le danger qui pèse sur notre peuple et préserver ainsi sa possibilité d’élaborer lui-même la proposition d’accords européens radicalement nouveaux pour une autre construction européenne, de justice, de démocratie, de paix et d’amitié.

    Dire « NON » ensemble à Maastricht, ce sera appuyer les forces démocratiques et progressistes européennes qui combattent elles aussi l’Europe de l’argent-roi, ce sera contribuer à faire grandir les forces des peuples pour une autre Europe, et créer des conditions plus favorables pour leur action.

    Dire « NON » ensemble à Maastricht, ce sera s’opposer à la droite et aux alliances avec elle, ce sera faire grandir l’opposition de gauche à la politique actuelle, à la droite et à l’extrême droite et contribuer ainsi à ouvrir une issue neuve, à gauche, dans notre pays.

    Discutons-en. Echangeons nos idées, nos propositions. Adressons-nous à celles et ceux qui nous entourent et qui comme nous ont tout intérêt à dire « NON » à Maastricht pour choisir une autre construction européenne.

    Pour œuvrer avec vous à ce rassemblement vous pouvez compter sur le Parti communiste français. C’est avec confiance et détermination qu’il engage toutes ses forces dans la campagne pour le « NON » au référendum.

    Paris, le 18 juin 1992.

    Le Comité central du PCF.


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    Intervention de Paul Barbazange au CN du PCF (11 mai 2012)

    Depuis ce matin, l'outil de production est à nouveau sous la protection des travailleurs de FRALIB et des militants de l'union départementale CGT des Bouches du Rhône. C'est un rude coup porté aux nervis, au trust UNILEVER dans une bataille qui dure depuis près de 600 jours. Leurs capacités politiques, leur présence dans les meeting de Mélenchon puis de Hollande leur ont permis celà. C'est notre bataille pour la réindustrialisation écologique qui est en jeu. Ils ont besoin de tout notre soutien dans le combat de classe. Il nous faut gagner, là et sur tous les autres dossiers d'une urgence dramatique pour les chômeurs, les précaires, les travailleurs pauvres, au delà tous les exploités.

     

    Pendant mes réunions de la campagne des présidentielles j'ai vu monter la question du smic à 1700€ brut immédiatement. La présence constante, organisée des communistes n'y a pas été pour rien. Avons nous été assez à la hauteur dans l'action, dans la propagande nationale sur cette question? Il y a maintenant un chemin immense à faire puisque pour le moment F. Hollande n' en est qu'à une table ronde cet été, au paiement prioritaire de la dette et " à voir un coup de pouce si....". Ce n'est pas d'un coup de pouce qu'il s'agit; 250 € de plus tout de suite. Tout va se jouer là dessus.

     

    La continuation de la politique européenne du capital, l'austérité sans fin ou des ruptures décisives. Les deux traités MES et budget ne peuvent pas être amendés ils doivent être totalement boulversés.Nous pouvons progresser porteurs de ces objectifs gagner des points aux législatives. Il y a pourtant une contition, un parti communiste sur ces revendications et solutions politiques au niveau exigé par la crise du capitalisme mondialisé. Un PCF présent, animateur du Front de gauche n'acceptant aucun effacement, aucune dilution. Encore moins sa disparition dans un quelconque rassemblement.

     

    D'autres questions sont en débat : le non paiement aux banques des dettes que nous avons déjà payées.. affaire centrale. Pour qui l'Europe est-elle gouvernée?. C'est bien une rupture avec l'organisation actuelle de l'Europe capitaliste qui est à conquérir. Le cadre national reste d'une validité première. Sur ce terrain avons nous été efficaces face à Le Pen père et fille?

     

    Donc pas d'effacement en quoi que ce soit, idéologie, actions, combat électoral du PCF. C'est sur cette appréciation que nous avons travaillé dans l'Hérault l'éventuel parachutage de Mélencon dans la 2ème circonscription ( Montpellier où il aurait remplacé un PG local, R. Revol) certains ont alors rappelé que nous ne l'avons jamais vu dans le département pour un compte rendu de mandat (il est notre député européen!).C'est au camarades concernés d'émettre leur opinion. Pour exister médiatiquement pour diriger le Front de gauche Mélenchon a besoin de ça... Depuis il a jeté son dévolu sur le Pas de Calais. Hervé Poly s'est exprimé devant nous, donc acte. Il reste que comme par hasard J L Mélenchon passe de l'Hérault au Pas de Calais, deux départements dans lequel le PCF résiste, deux des départements peu nombreux dans lequel le PCF a manifesté contre l'austéritré en janvier 2012.

     

    Toujours le Parti...

     

    Je suis alors interrompu par la présidente de séance qui me rappelle que je dépasse les quatre minutes.

     

    Je termine. Bien qu'inscrit dès le début de séance, je n'ai pu parler au précédent CN! Toujours le Parti et le travail patient démocratique des organisations communistes et des militants. Labourer en profondeur. Je trouve la proposition de calendrier de débattre en trois jours à partir du 18 juin de la participation au gouvernement totalement anti démocratique. Ce n'est pas parce qu'on a fait de erreurs précipitées qu'il faut les reconduire à l'identique. Il faut du temps matériel pour réunir les communistes et leur permettre de discuter sur le fond : participation éventuelle, rapport des forces réel, international et non local et positionnements de luttes.

    PCF Béziers


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  • Serge Desbrosses et Sylvie Lefèvre — candidats du Front   de gauche aux législatives — ont présenté les points essentiels de leur programme.  Photo Y. M. B. (CLP)

    Serge Desbrosses et Sylvie Lefèvre — candidats du Front de gauche aux législatives — ont présenté les points essentiels de leur programme. Photo Y. M. B. (CLP)

    Serge Desbrosses et Sylvie Lefèvre candidats P.C.F du Front de Gauche étaient à Saint Léger sous Beuvray jeudi soir

    Jeudi soir, Serge Desbrosses, candidat titulaire, et Sylvie Lefevre, candidate remplaçante, dans la 3 e circonscription de Saône-et-Loire pour les élections législatives du 10 juin, avaient convié les habitants pour une réunion publique à la mairie de Saint-Léger-sous-Beuvray.

    Lors de la réunion de Saint-Léger-sous-Beuvray, Serge Desbrosses et Sylvie Lévêque ont présenté le programme du Front de gauche dont le cœur est : « L’humain d’abord : battre la droite et le FN pour une gauche du courage ; donner des réponses pour sortir de la crise ; avoir des député(e)s déterminés à affronter le pouvoir de l’argent et des élu(e)s au service de la population et à son écoute ». Au cours de cette réunion, de nombreuses propositions ont été discutées avec les participants avec le problème des transports, les voies ferrées, l’utilisation des canaux, la RCEA. L’emploi a tenu une place importante avec, entre autres, la relocalisation des emplois, la reconstruction d’un tissu industriel diversifié.

    Les problèmes de santé seront abordés et les participants déplorent le manque de lits, la disparition des médecins dans les campagnes et, point important dans ce domaine, les problèmes des pharmacies de garde les dimanches. Les services publics avec, en particulier, la remise à plat des services de police et de gendarmerie seront également traités.

    D’autres réunions publiques sont au programme des deux responsables : le 15 mai à Mesvres (18 heures) ; le 18 à Verdun-sur-le-Doubs (19 heures) ; le 21 à Lucenay (19 heures) ; le 23 à Couches (18 h 30) ; le 29 à Autun (19 heures) le 31 à Givry (20 h 15) et le 7 juin au Creusot (18 heures).

    http://www.lejsl.com


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  • Intervention de Dominique NEGRI (Isère)


    L’élection présidentielle a été réduite à un référendum pour ou contre Sarkozy. Tous les autres candidats ont cherché à se démarquer du bilan de son gouvernement.

    Le rejet de sa politique de casse sociale s’est effectivement exprimé. Alors oui, il faut aller jusqu’au bout et faire barrage à surenchère droitière de Sarkozy. Mais non, le vote Hollande ne doit surtout pas être un vote « sans conditions » mais un vote sans illusions! L’alternance n’amènera pas de changement de cap.

    dominiquenegriLa campagne électorale a été organisée dans le but de détourner l’opinion des analyses, des propositions de rupture dont les travailleurs auront besoin pour affronter la prochaine offensive du capital. 

    La crise n’est pas une crise « financière », due aux « excès » du capitalisme. C’est une crise du capitalisme lui-même. Il avance ses propres solutions : liquidation des acquis sociaux, baisse des salaires d’abord, puis aides publiques massives pour reconstituer le profit des grands groupes (du pur capitalisme monopoliste d’Etat porté par la « gauche »).

    L’UE est l’organisme de coordination de ces politiques dans les différents pays. L’euro est son instrument. La question n’est pas pour nous, communistes, de rentrer dans le mythe de « l’Europe sociale », du soi-disant « modèle social européen ». Elle est de continuer à porter notre opposition fondamentale au Traité de Maastricht. La contestation de ses avatars actuels, « règle d’or » ou MES, ne prend de sens que dans le refus premier de Maastricht.

    Ces positions cruciales, comme tant autres, n’ont pas été portées ces derniers mois, sinon pour être caricaturées. On mesure les conséquences de l’absence de candidat (vraiment) communiste.

    La candidature quasi-imposée de Jean-Luc Mélenchon s’est révélée strictement conforme à ce que nous dénoncions, quelques uns ici, même si, faute d’autre choix électoral, elle a drainé une partie de l’aspiration au changement. Il y a tromperie sur la marchandise.

    Le sénateur mitterrandien honoraire, l’ancien ministre de Jospin s’est servi d’un phrasé révolutionnaire pour mieux esquiver les questions de fond, mieux canaliser vers sa maison-mère Hollande (dès 20h15 dimanche !). Les postures radicales, la façon scandaleuse de singer Georges Marchais ont cherché à masquer les axes réformistes du Front de gauche : l’adhésion à l’UE au nom de l’Europe « sociale », avec cette folle et dangereuse illusion de la réorientation de la BCE, l’insertion totale dans les institutions bourgeoises et l’électoralisme etc.

    La fumeuse 6ème république prétend en finir avec la personnalisation du pouvoir : toute la campagne a été centrée sur le personnage de Mélenchon, au mépris en particulier des communistes.   

    Nationalement depuis des mois, le CN, direction du PCF ne fait qu’enregistrer les décisions des dirigeants autoproclamés du Front de gauche (Mélenchon, Autain, Billard, peut-être MG. Buffet). L’opacité a été totale sur le Comité national de campagne du Front. Mélenchon se permet de convoquer une convention nationale du Front sans même en référer à Pierre Laurent. Mais pour ce dernier, il faudrait que l’on continue à structurer le Front de gauche.

    L’opération est plus subtilement mise en œuvre qu’au moment des collectifs antilibéraux mais elle le même objectif : dissoudre le PCF dans une nouvelle organisation réformiste. Je fais partie de ceux qui s’y opposeront jusqu’au bout.

    Nous avons tous constaté la complaisance, la connivence entre les journalistes et l’insulteur public Mélenchon. Elle me rappelle la phrase du dirigeant marxiste allemand August Bebel : « quand la bourgeoisie me flatte, je cherche l’erreur que j’ai commise ». Sauf que là, il n’y a pas d’erreur.

    Nous allons affronter une période encore plus dure. La droitisation de la vie politique avec la campagne a préparé le terrain. Hollande mènera une politique de droite. Sarkozy lui facilite le travail en glissant vers Le Pen. Le Pen, qui n’est pas du tout « semi-démente », détourne la colère populaire.

    Immédiatement, appelons à battre Sarkozy. Mais refusons toute négociation électoraliste avec le PS pour les législatives, excluons toute participation à une majorité PS.

    C’est la condition pour que nos idées progressent et fassent progresser les luttes, sur une ligne de classe. 


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  • Pierre Laurent à la tribune a gauche Hervé POLY et Bernar

     

    Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, et Isabelle Pasquet, sénatrice des Bouches-du-Rhône, ont reçu ce matin à Paris une délégation de marins des ports de France et de représentants de la Fédération nationale des syndicats maritimes. Alertés sur les menaces qui pèsent sur l'emploi, les droits sociaux et les conditions de travail des marins, Pierre Laurent et Isabelle Pasquet ont confirmé la détermination du PCF et de ses parlementaires à agir avec le Front de gauche pour mettre à l'ordre du jour de la prochaine Assemblée nationale la proposition de loi déposée par le groupe Communiste, républicain et citoyen, le 22 mars dernier au Sénat, visant à imposer le pavillon français de premier registre à toutes les compagnies françaises et communautaires, basées en France, qui opèrent dans les secteurs de navigation exclus du Registre international français (RIF).

    Pierre Laurent et Isabelle Pasquet se sont engagés ont rappelé que le PCF interpelle l'ensemble des formations de gauche pour qu'elles s'engagent sur cette proposition et qu'elles l'inscrivent au rang des premières priorités d'une majorité de gauche à l'Assemblée nationale. Il en va de l'avenir des ports français et de leurs salariés, de l'avenir de la filière française du transport maritime.

     

    Parti communiste français, 

    Paris, le 4 mai 2012.


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  • Je veux faire quatre remarques.

     

    Premièrement: Notre résultat est bon. Il révèle de précieux potentiels pour l'avenir. Il constitue un socle pour développer les luttes et la bataille d'idées pour:

     

    - Tout de suite, virer Sarkozy;

    - Demain, gagner de nombreux députés et faire en sorte que, face à une droite recomposée hyper-populiste,  la gauche réussisse à relever les défis de la sortie de crise.

     

    La mission du Front de gauche doit être, plus que jamais, de contribuer à changer le cours des choses et, donc, à entrer tout de suite dans la bataille face aux pouvoirs en place en faisant avancer à tous les niveaux (entreprises, territoires, État) des exigences de transformations sociales et démocratiques profondes avec des propositions effectivement opérationnelles.

     

    Il faut bannir la posture, proposée au Parti de gauche, du recours pour dans dix ans en pariant sur l'échec des socialistes, au cas ou F. Hollande est élu Président, et en prétendant faire du Front de gauche un outil de cet échec.

     

    Cela reviendrait à fuir la grande bataille qui nous attend.

     

    Deuxièmement : La dimension européenne de ce qui se passe en France devient décisive.

    C'est dans la deuxième puissance de l'euro, en effet, qu'une défaite peut être imposée à Sarkozy et donc, aussi, une déconvenue infligée à la politique conçue avec Merkel, la BCE, la Commission européenne et le FMI pour rassurer les marchés financiers.

     

    F. Hollande a été obligé, en fin de parcours, de parler de « rattrapage du SMIC », question rendue taboue par le « pacte de l'europlus », et de relancer l'idée, un temps remisée, d'un changement d'orientation de la BCE pour la croissance avec des rachats, par elle, de dettes publiques.

    Sarkozy, lui-même, a déclaré, de façon démagogique, que la BCE doit « soutenir la croissance »!

     

    Bref, ça pousse fort dans le peuple! L'esprit de Maastricht peut être bousculé tout de suite en France, alors même que, cependant, l'immense majorité ne veut pas d'une disparition de l'euro.

     

    Cela  confirme combien l'enjeu doit être celui de transformer profondément son utilisation pour une nouvelle croissance sociale, au lieu de le faire éclater avec les replis nationalistes, le protectionnisme et l'accentuation des rivalités intra-européennes.

     

    Il y a une course de vitesse sur ces enjeux avec les forces fascisantes de partout en Europe.

     

    Plus que jamais, il faut mettre en avant nos propositions sur le financement avec :

     

    - En France et ses régions, un pôle bancaire et financier public pour un nouveau type de crédit sécurisant l'emploi, la formation, la progression des salaires et revenus de remplacement;

    - En Europe, une réorientation de la BCE pour soutenir la promotion de ce nouveau crédit et pour financer, par création monétaire, les services publics, via un Fonds social, solidaire et écologique de développement européen.

     

    Notre candidat a fait de belles prestations dans la campagne, mais il n'a pas porté dans leur cohérence ces propositions, pourtant inscrites dans le programme « L'humain d'abord ». D'où, un handicap sur la crédibilité économique qui a pu jouer négativement, les deux dernières semaines précédant le premier tour, avec la pression au vote utile Hollande.

     

    Troisièmement: Nous n'avons pas réussi à briser le pouvoir d'attraction de Le Pen sur des ouvriers déclassés, des employés « prolétarisés », des jeunes en échec et l'empêcher de dévoyer leur protestation.

    Celle-ci s'exprime jusque dans l'illusion de la « préférence nationale » et du protectionnisme avec la peur au ventre de la mondialisation, de l'Europe. La peur au ventre, aussi, face à la révolution technologique qui, soumise aux exigences de rentabilité financière, engendre la pénurie d'emplois, le « décrochage » des salariés insuffisamment formés et une mise en concurrence si effrénée entre travailleurs qu'il est facile de rendre les immigrés responsables du chômage, des difficultés de la protection sociale et des services publics.

     

    Cette rage peut être d'autant plus dévoyée par le FN que ces couches populaires humiliées, reléguées dans un péri-urbain déserté par les services publics, ne perçoivent aucune alternative progressiste suffisamment crédible et radicale.

     

    Le vote FN se structure idéologiquement, certes moins en Ile de France qu'ailleurs.

     

    Il nous faut donc, plus que jamais, avec nos propositions, nous adresser à ses électeurs salariés et chômeurs, et non donner à penser que nous diabolisons leur méprise. Il faut leur « tendre la main », comme, en avril 1936, M. Thorez tendait la sienne aux « anciens combattants devenus croix de feu » parce que « fils du peuple ».

     

    Quatrièmement: en conclusion, il faut clairement appeler à voter Hollande et entrer sans attendre dans la bagarre pour des choix immédiats rompant avec l'austérité.

    Nous devons être toujours dans la mêlée avec les salariés, sans jamais perdre le contact avec le PS qui les influence. Pas un contact de ralliement, comme cela a malheureusement été la règle depuis les années 1980, mais un contact de participation de combat, sans jamais lâcher sur nos idées, pour aider au développement des luttes en toutes circonstances et bousculer le PS hors du social-libéralisme en l'amenant à se prononcer pour des transformations sociales significatives.

     

    Pour l'heure, nous ne disposons pas de toutes les données permettant de répondre définitivement à la question d'une future participation ou non à un futur gouvernement d'union cherchant à rompre avec l'austérité, si l'occasion s'en présente.

     

    Gardons-nous de décréter par avance que rien ne pourra changer tout de suite au lendemain des législatives. Car, comment motiver le vote pour nos candidats à ces élections si nous donnons à penser qu'il ne permettra pas, tout de suite, de commencer à changer?


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  • Le 6 mai, une victoire de la gauche est possible et nous la souhaitons la plus ample possible.

     

    Cela, la situation, la crise, la poussée d'une extrême droite désormais à l'affut du pouvoir dans une démarche de recomposition,  nous place, toute la gauche, le PS, mais nous aussi, devant le défi d'une victoire de gauche réussie.

     

    La question principale va donc être comment faire, comment agir pour qu'il n'y ait pas une nouvelle déception qui ouvrirait la porte à un pouvoir autoritaire fascisant.

     

    Il y a une difficulté évidente avec, dans son état actuel, le programme de Hollande.

     

    Mais on ne peut pas se contenter de constater le problème. Ni miser sur un échec en imaginant pouvoir apparaître comme un recours.

     

    Nous sommes, nous allons être, dans la campagne des législatives et après, devant un défi historique, vital de bataille pour faire bouger la situation, pour une perspective immédiate, des changements immédiats, pour la prise en main populaire et à gauche de mesures  conditionnant une réussite, notamment au niveau des moyens financiers, des pouvoirs et de l'Europe. Nos résultats, le nombre d'élus vont déterminer beaucoup de choses, pour une bataille qu'il faudra de toutes façons continuer.

     

    Je suis donc préoccupé par l'évolution récente du discours de Jean-Luc Mélenchon sur l'hypothèse stratégique du Front de gauche comme recours, qui peut être désastreuse pour les législatives.

     

    Je cite quelques déclarations faites les derniers jours avant le 1er tour:

     

    « Les Echos », le 20 avril: « J'ai un projet politique. Mon intention est que nous soyons au pouvoir dans dix ans... Nous sommes le recours à gauche. »

     

    « 20mn », le 20 avril: « Le PS laisse entendre qu’on va s’accorder, dans les couloirs, mais non. On ne se partage avec personne. C’est la vie qui va trancher. La crise du capitalisme est loin d’être finie, la crise écologique est toujours là. Je suis absolument certain qu’inéluctablement nous serons au pouvoir avant dix ans. »

     

    Discours Porte de Versailles le 19 avril: « Nous serons et pour toujours la force autonome, indépendante, qui ne s'arrangera avec personne d'autre qu'avec le peuple lui-même et qu'avec son propre programme. »

     

    Cette stratégie renvoyant la perspective dans 10 ans et prétendant rassembler une majorité de gauche autour du seul Front de gauche et de son programme, face au PS, est illusoire et dangereuse.

    Ce n'est pas la stratégie qui a présidé à la constitution du Front de gauche.

     

    Mais elle peut flatter les réticences à l'union avec le PS d'une partie des nôtres, l'illusion qu'on pourrait construire seuls, sans chercher à faire bouger le PS, un rassemblement majoritaire transformateur. On ne doit pas ouvrir une polémique, mais on doit en parler, en débattre.

     

    Ça concerne la question du gouvernement;  je suis d'accord avec la proposition faite par Pierre de considérer la question comme ouverte, et non pas fermée d'avance; de ne décider dans un sens ou un autre qu'après le 2eme tour des législatives; fermer par avance serait aussi à affaiblir l'utilité du vote aux législatives (je pense que l'affirmation répétée par Mélenchon qu'il ne participerait à aucun gouvernement que le sien, a peut-être fixé un électorat d'extrême gauche, mais aussi facilité les retours finaux au « vote utile »).

     

    Nous avons envie que les choses changent; nous sommes conscients que le programme de Hollande ne s'en donne pas les  moyens; mais nous ne devons pas nous résigner à cette perspective d'échec; et personne ne peut dire ce qu'il en sera après les législatives; c'est seulement à ce moment-là qu'on pourra évaluer nos moyens de peser, et le positionnement le plus efficace pour des luttes offensives.


    Avec la question du programme, cette question des luttes sera décisive: où leur serons-nous les plus utiles, quelle sera la décision la plus stimulante pour le mouvement populaire? Je pense qu'il serait utile de prévoir sur cette question une consultation spécifique de militants et dirigeants syndicaux.

     

    Sur les éléments de contenus, insistons, en lien avec les objectifs sociaux,  sur ce qui est décisif, les enjeux de moyens: moyens financiers, pouvoirs sur les entreprises et les banques, contenu d'une réorientation européenne.

     

    Enfin oui il faut continuer le Front de gauche, dans une nouvelle période qui n'est plus la campagne présidentielle et face aux défis nouveaux: prenons le temps de réfléchir, de débattre:


    Pour une stratégie de rassemblement populaire et de la gauche, de lutte pour les réformes radicales nécessaires; et non pas un cavalier seul dans l'attente d'une modification du rapport de force à gauche.

     

    - Pour un Front de gauche ne se limitant pas à une machine électorale, encore moins présidentielle;  soyons conformes à l'esprit de la 6eme république: cherchons un fonctionnement sans présidentialisation; cherchons les formes favorisant la participation la plus large, sans faire du Front de gauche un parti; pas de fusion qui réduirait l'efficacité du « front »; et respect par tous d'une autonomie effective de chacun.

     

    Et dans l'intérêt du Front de gauche, occupons-nous du parti, de son travail idéologique et de propositions, de ses transformations et ouvrons grand nos portes avec des initiatives de renforcement.


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