• Envoyé par Gisèle Cailloux

     

    Objet : André CHASSAIGNE : la candidature qui peut faire bouger la gauche

    Les 16, 17, 18 juin : Lors de la conférence nationale, pliant devant l’exigence démocratie, la direction a accepté un bulletin comportant toutes les candidatures.  Les pressions ne vont pas manquer sur les communistes d’ici le vote. Ainsi soyons sûrs que nous allons entendre en long et en travers l’argument suivant : « Si les communistes choisissaient André Chassaigne, l'accord actuel du Front de Gauche serait remis en cause et notre entrée en campagne serait retardée. Par ailleurs pour parvenir à un nouvel accord que faudrait-il faire ? Laisser le double ou le triple des circonscriptions à nos partenaires ? » 

     

    Ceux qui ne cèdent pas à ce qu’il faut bien appeler un chantage seront accusés d’occulter cet aspect.

    Mais qui a occulté dans le parti la candidature d’André Chassaigne?

    Qui n’a jamais posé publiquement la question au Parti de gauche : « que faite vous si Mélenchon n’est pas choisi ? »

    Avant le Conseil national d’avril, Pierre Laurent dans le Rhône disait « si Jean-Luc Mélenchon n’est pas élu à la conférence nationale, ce n’est pas possible vis-à-vis de nos partenaires, ils n’accepteront pas ».

    MAIS SI CHOISIR ANDRE CHASSAIGNE, C’ÉTAIT PRÉCISEMMENT MIEUX SERVIR LE FRONT DE GAUCHE ? 

     

    VOYONS POURQUOI ? 

     

    Quelle ambition et quels contenus d’une campagne des communistes et du Front de gauche?

    Les luttes et les élections présidentielles et législatives s’inscrivent dans un contexte inédit. Celui d’une formidable crise économique, sociale, politique, culturelle, de société et de civilisation.  

    Mais toutes les politiques menées depuis 30 ans visant  à « sauver le système », au lieu de chercher à le dépasser, ont conduit à l'aggravation formidable de cette crise systémique avec le tournant de 2008-2011.  

    Pourtant, de cette réalité, du neuf peut sortir pour les peuples. Le Parti communiste a, avec d’autres, une responsabilité déterminante par son analyse, son projet original, son action et sa démarche de rassemblement pour contribuer à sortir de  la crise, à maîtriser les marchés, à dépasser le capitalisme.

    Des atouts existent. Les révolutions conservatrices menées par les droites et l’extrême droite dans le monde prévalent mais on assiste aussi à des résistances et des expériences voient le jour (retraite, référendum sur le TCE, marche des précaires à Lisbonne, mobilisations de type nouveau en Espagne, révolutions dans le monde arabe et latino-américain…). Elles réactualisent  les questions d'une transformation radicale et du rôle des forces qui y contribuent.

    Dans cette période, que voulons-nous pour notre peuple, notre pays, l’Europe et le monde ?

     La lancinante  question  des moyens pour répondre aux urgences sociales, nous l'avons  affrontée durant la campagne des cantonales. Elle se pose encore plus fortement pour les élections nationales de 2012. La contestation est plus indispensable que jamais. Mais plus encore qu'hier n’avons-nous pas à développer, de façon originale à gauche, un débat sur le choix de société ?

    Une société où économie, social, culture, écologie, santé, éducation,… sont tournés vers l’émancipation de chacun, de tous et maîtrisés par tous. Le champ du rassemblement est considérable : l’ensemble du salariat, des plus précaires aux plus qualifiés exploités, toutes générations confondues, et tous les autres dominés, femmes, jeunes, personnes âgées, populations issues de l’immigration !

    Quel type de campagnes  et quel but proposons-nous ?

     Le but de notre campagne pour la présidentielle, c’est la progression  de nos idées alternatives et  son impact sur la gauche, et pour la suite,  bien au-delà d'une amélioration limitée du pourcentage électoral. 

     

    Une répartition des richesses et un étatisme correcteur du marché n’ont pas suffi hier. Ils  sont inefficaces aujourd'hui si l’on ne s’attaque pas à la façon de produire les richesses et au crédit. 

     

    C’est pourtant le cœur du projet de Jean-Luc Mélenchon et de ce qu’il retient du programme partagé, outre l’agitation populiste. C’est une différence majeure entre nous, avec  aussi  le suivisme de l’OTAN en Libye, le nucléaire, l’Europe, le rôle de la monnaie et des banques…

    La confrontation des idées au sein du Front de Gauche fait émerger divergences et convergences. 

     

    La pratique actuelle de ne vouloir retenir que les convergences affaiblit le programme et le rassemblement en gommant la richesse des avis alternatifs : faisons le pari de l’intelligence de l’intervention populaire pour choisir entre les meilleurs arguments. 

     

    Les expériences en Allemagne (Die Linke) comme en Espagne (Izquierda Unida) parce qu’elles ont  absorbé  le courant communiste  dans un rassemblement intégrateur, en s’accordant sur un minimum, n’ont-elles pas conduit au final à l'effacement des partis communistes et au renforcement de la droite et des sociaux libéraux ?

    Ces contradictions sur le fond  comme sur la forme du rassemblement concernent le Front de gauche comme l’ensemble de la gauche. Elles supposent, pour être surmontées, l’intervention des luttes, le refus de toutes formes de ralliement, la main tendue à toute la gauche dans le débat critique. 

     

    Tout cela doit se traduire dans la campagne sous peine de se couper de l’électorat de gauche dans son ensemble.

    Quelles luttes pour parvenir à dépasser ces contradictions et faire vivre notre démarche ?

     La campagne « contre la vie chère », à condition d'être impulsée et suivie dans la durée pour ne pas être un leurre, peut contribuer à cela. En la déclinant sur l’exigence d’augmenter les salaires, les retraites et les  pensions, d’accéder au logement de qualité pour tous, à un système de protection sociale régénéré, à un bon emploi et une bonne formation pour chacun-e, avec les moyens du crédit (Fonds régionaux, Pôle public, BCE, FMI) et la conquête de pouvoirs nouveaux, cette campagne participera à des avancées immédiates et aux prises de conscience d’autres possibles. Par exemple, une réorientation profonde de la construction européenne avec, notamment, la création monétaire par la BCE pour financer les services publics, via un Fonds de développement social européen.

    N’est ce pas, d’ailleurs, l’engagement des communistes lors de leur dernier congrès de mettre en œuvre une démarche de fronts de luttes, d’idées et d’actions  et non un cartel de la gauche de la gauche ? 

     

    Ne sommes nous pas, là, face à une opposition entre deux conceptions du front de gauche ? 

     

    Et non pas entre deux personnalités.

    La candidature d’André Chassaigne est porteuse de cette visée rassembleuse, avec ce contenu et une nouvelle pratique politique. Elle permet ce débat.

    Elle peut être  librement choisie par les communistes comme le permet le bulletin de vote adopté à 80% par la Conférence nationale.

    Tous ces enjeux ne disparaîtront  pas en 2012.

    Ils devront être évalués lors de notre prochain congrès. Il s'agira de porter une visée et une démarche politique pour un PCF renforcé, démocratique, rassemblé,  utile au rassemblement le plus large et aux luttes. Donc enfin transformé ! 

     

    Jean-Jacques BLANC, Frédéric BOCCARA, Paul BOCCARA, Alain BOLLA, Stéphane BONNERY, Gisèle CAILLOUX, Jean-Louis CAILLOUX, Yves DIMICOLI, Thierry DOULAUD, Denis DURAND, Jean-Marc DURAND, Marie-Thérèse EYCHART, Pierre GARZON, Jean-Louis GIRAUDOU, Anne LAFAURIE, Michèle LEFLON,  Jean MAGNIADAS, Nicolas MARCHAND, Catherine MARTIN, Catherine MILLS, Alain MORIN, Marine ROUSSILLON, Marcel ZAIDNER


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  • Un Commentaire d’André Gerin suite au point de vue de Bob Injey paru sur le site du journal l’humanité

    mercredi 8 juin 2011
     
    Cher(e) Camarade,

    Le point de vue de Bob Injey intitulé "Gerin, Chassaigne et le Front de gauche" est paru sur le site Internet du journal l’Humanité. Tu trouveras ce texte ci-dessous ainsi que le commentaire que je viens d’y apporter.

    Fraternellement

    Par André Gerin

    Il faut rester serein lorsque nous parlons de l’avenir du parti communiste français. Trois jours avant le Conseil national d’avril, j’ai posé la question suivante à Pierre Laurent : « si Jean-Luc Mélenchon n’est pas élu à la conférence nationale, que se passe-t-il ? » sa réponse fut immédiate : « Ce n’est pas possible vis-à-vis de nos partenaires, ils n’accepteront pas ».

    J’avais la confirmation que le préalable d’un accord était la candidature de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle sinon plus de Front de gauche. Dans ces conditions, où est la loyauté quand, dès janvier, Pierre Laurent dément s’être rangé derrière la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Tout ce qui s’est passé depuis prouve exactement le contraire.

    Il est temps d’écouter, de respecter la souveraineté des communistes, ce qu’à commencé à faire la Conférence nationale en décidant d’effectuer une sorte de primaire avec, en particulier, la candidature d’André Chassaigne mise au vote des communistes.

    En proposant de soutenir Jean-Luc Mélenchon avec 63,6 %, la Conférence a produit un acte faible. Je n’ai pas vu de frissons ni d’enthousiasme dans la salle.

    Je n’arrive pas du tout de me faire à l’idée d’un illusoire accord global pour désigner un ex-dirigeant socialiste qui mènerait la campagne des présidentielles pour les communistes ; un ex-dirigeant du PS, fidèle parmi les fidèles de François Mitterrand, bien silencieux sur les privatisations sous le gouvernement Jospin et sur toutes les impasses qui ont été faites sur le programme partagé.

    Les communistes sont majoritairement attachés à l’avenir du Parti communiste français. Pour beaucoup d’entres-eux, ils utilisent le Front de gauche par défaut et même à reculons.

    Avec mon franc-parler, j’ai l’habitude d’être loyal et direct. Les logiques d’appareil, nous avons déjà donné surtout lorsque nous laissons de côté des dizaines de milliers de militants communistes qui ont quitté le Parti communiste ces 15 dernières années. Je respecte le point de vue de Bob Injey mais je pense surtout que nous avons besoin de respecter les communistes en adultes. Ils n’ont pas besoin de prêt-à-porter ni de maître-à-penser.

    J’espère, et c’est mon combat, que Jean-Luc Mélenchon, s’il est élu, soit le plus mal élu possible, et Surtout, que la souveraineté des communistes soit respectée, renforcée après cette consultation.

    Nous avons besoin, plus que jamais, de retrouver la confrontation, le débat, le respect mutuel, de sortir de la pensée unique.

    André GERIN

    Mardi 7 juin 2011

    GÉRIN, CHASSAIGNE ET LE FRONT DE GAUCHE

    Au lendemain de la conférence nationale, où il avait annoncé le retrait de sa candidature, André Gérin vient d’apporter son soutien à André Chassaigne avec un objectif clairement exprimé : « Si Jean-Luc Mélenchon n’est pas désigné, il n’y aura plus de Front de gauche ».

    Le procédé n’est pas loyal à l’égard d’André Chassaigne qui place son action dans la démarche du Front de Gauche. Ses propos lors de la conférence traduisent sa volonté de maintenir sa candidature pour répondre à celle des communistes de pouvoir choisir, en aucun cas pour « en finir avec le Front de Gauche ».

    Certes si les communistes choisissaient André Chassaigne, l’accord actuel du Front de Gauche serait remis en cause et notre entrée en campagne serait retardée. Par ailleurs pour parvenir à un nouveau accord que faudrait-il faire ? Laisser le double ou le triple des circonscriptions à nos partenaires ? Il est dommage que les camarades qui le soutiennent sincèrement occultent cet aspect.

    Le procédé d’ André Gérin est aussi bien peu respectueux des délégués à la conférence nationale. De manière très large ils ont exprimé la volonté que tous les noms figurent sur le bulletin de vote. Avec ce retrait, beaucoup de communistes qui veulent pouvoir décider sur des noms, mais au-delà sur des orientations stratégiques, peuvent légitimement considérer qu’on cherche à les instrumentaliser.

    Et effectivement la déclaration d’André Gérin pointe la réalité de l’enjeu du vote des communistes les 16, 17 et 18 juin. Ce n’est pas le choix d’un individu, mais bien celui de la mise en œuvre d’une orientation stratégique, celle du Front de Gauche.

    Cette petite manœuvre politicienne tente de dévoyer une réalité : les communistes sont très majoritairement attachés à la réussite du Front de Gauche.

    En proposant aux communistes de soutenir Jean Luc Mélenchon à la présidentielle, les délégués ont produit un acte fort. En décidant que le PCF désigne ses candidats dans 80% des circonscriptions, nos partenaires respectent la place du PCF.

    Ce choix d’un accord équilibré, présidentielle et législatives, permet de prolonger et d’amplifier la dynamique engagée depuis 2009.

    Ce choix est de nature à répondre à l’urgence de la situation. Les résultats au Portugal, après la Grèce ou l’Espagne, sont marqués par la force de l’abstention et la victoire de ceux qui prônent plus d’austérité.

    Dans ce contexte notre responsabilité est importante pour ne pas contribuer, nous aussi, à tuer l’espoir par des choix étroits. Le choix de l’accord du Front de Gauche proposé par la conférence nationale est le seul qui puisse contribuer à ouvrir une perspective de rassemblement et d’espoir.

    Bob Injey


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    Parti Communiste Français

    Je veux dire pourquoi je soutiens la candidature d'André Chassaigne.  

    La crise du capitalisme est désormais d'une gravité extrême, mais sa portée demeure sous-estimée à gauche.  

    La situation est grosse du besoin d'un dépassement que cherchent, pour le moment à l'aveugle, les luttes qui de partout se lèvent.  

    La réponse aux urgences doit se conjuguer à la visée d'une nouvelle civilisation.  

    En France, tout est fait pour que cette recherche soit bornée par deux logiques:  

    - Le Front national prône la sortie de l'euro, le protectionnisme, la préférence nationale et la concurrence à mort entre européens;

    - La droite et le PS, de leur côté, d'accord sur le Traité de Lisbonne, rivalisent à la marge avec des petites promesses nationales.  

    Le Front national progresse en instrumentalisant la question sociale. La droite pourrait faire jonction avec lui pour les législatives de 2013. D'où le risque, à gauche, d'un gros vote utile PS dés le 1er tour de la présidentielle.  

    Face à ce piège, il y a débats dans le front de gauche entre deux conceptions du rassemblement. 

    Cela concerne d'abord le Front lui-même :  

    - Pour Mélenchon, ce doit être un cartel d'organisations à but électoraliste pariant sur le jeu personnel médiatisé de son leader et dans lequel, au nom du rassemblement, on tend à minimiser les divergences, avec la perspective ultérieure de former un seul parti ;

    - Nos congrès ont retenu la conception d'un Front de luttes, mettant en débat les différences avec une émulation sur les propositions, à l'appui de la prise en mains par les gens eux-mêmes, jusqu'aux urnes, de grands axes d' un programme transformateur. Cette option me paraît la bonne.  

    C'est tout l'électorat de gauche qu'il faut faire bouger pour bousculer le PS avec des propositions suffisamment aiguisées et cohérentes, à l'opposé d'une campagne qui se contenterait de le cogner avec des options vagues et des effets de manche. 

    Et c'est une mobilisation populaire qui est nécessaire face au FN avec des propositions suffisamment radicales, contre toute démagogie populiste, pour faire échec à son entreprise de séduction des « sans grade » qui cherche à conjuguer toutes les peurs.  

    Un second débat porte sur le contenu.  

    Jean-Luc Mélenchon parle d'un meilleur partage des richesses avec un salaire maximum et l'impôt...comme le PS. Mais on ne l'entend pas sur l'exigence d'une transformation de la production de richesses et de son financement, avec de nouveaux pouvoirs des salariés dans les entreprises, de nouveaux critères du crédit et des investissements. Or, sans ça, impossible de mieux partager aujourd'hui!  

    Mélenchon parle aussi de « sortir du traité de Lisbonne », mais « sans sortir de l'euro »! Mais enfin...On ne peut pas vouloir faire les deux à la fois, c'est contradictoire.  

    Il ne faut pas sortir de l'euro, mais se battre pour imposer une tout autre utilisation de la force de cette monnaie et de la BCE, vers un nouveau traité.  

    Bien plus que ses nombreux inconvénients, ce sont les importants potentiels positifs dont nous priverait cette sortie qui font rejeter cette hypothèse illusoire; notamment, une création monétaire commune beaucoup plus ample que la seule création monétaire nationale si limitée avec la mondialisation.  

    De plus, croyons-nous vraiment que c'est la France toute seule qui arrivera à casser l'hégémonie du dollar? Allons donc... Pourtant, quel besoin d'une monnaie commune mondiale de coopération, comme nous le proposons, à partir des Droits de Tirage Spéciaux du FMI radicalement transformé et démocratisé.  

    L'euro peut y aider si on s'en sert autrement et qu'on réoriente la BCE avec une maitrise sociale du crédit et des banques.  

    Dés 1998, nous avons avancé l'idée d'un pôle public financier et de Fonds publics régionaux. C'est désormais majoritaire à gauche.  

    Mais, il ne s'agit pas de recommencer les nationalisations bancaires de 1982, comme le suggère Mélenchon, et encore moins de constituer un Fonds souverain, comme le propose le PS. Nous voulons un nouveau crédit sélectif pour les investissements encourageant, avec l'intervention populaire et la fiscalité, la création d'emplois et la formation bien rémunérés, contre les placements financiers, jusqu'à conditionner autrement le refinancement des banques par la BCE. C'est dans ce but qu'on nationaliserait.  

    Enfin, avec le PGE, nous proposons un Fonds social et solidaire de développement européen qui utiliserait la création monétaire de la BCE, non pour les créanciers, mais pour une expansion des services publics en Europe. Sans parler du besoin d'une grande coopération avec les peuples arabes, au lieu de l'intervention en Libye.  

    Ces exigences et différences me font soutenir la candidature d’André Chassaigne et demander que le bulletin de vote mentionne les 4 candidats, ce qui est nécessaire si on veut un vote souverain des communistes.


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  • Plongée dans les tempêtes qui agitent les crânes communistes. Les sections du PCF débattent actuellement de leur attitude pour 2012. En clair: décider si Mélenchon aura bien l'appui du parti comme candidat du Front de gauche. Alors que le PCF tient son conseil national ce week-end, afin de «voter sur le bulletin de vote» (sic) qui sera proposé au scrutin militant fin juin, Mediapart s'est plongé dans les synthèses des réunions, «remontées» sur le site internet du parti. C'est l'occasion d'appréhender l'état des sentiments des communistes vis-à-vis de celui qui a déjà le soutien de son parti (Parti de gauche) et de Gauche unitaire (GU), les deux autres forces du cartel antilibéral à la gauche du PS, ainsi que la «préférence» de la direction du PCF, exprimée lors du dernier conseil national en avril dernier.
    Jean-Luc Mélenchon espère qu'au moins la moitié de ces militants communistes feront sa campagne 2012. Quant aux autres, il souhaite seulement que, résignés et pensant très fort aux législatives, ils apprendront progressivement à écrire correctement son nom (une petite moitié des synthèses attestent encore le contraire, en parlant de «Mélanchon»). * Ils s'insurgent contre un choix imposé par la direction, préfèrent Chassaigne et craignent la mort du parti.
     
     
    A Sotteville-lès-Rouen, les militants le disent clairement : «Nous alertons sur le fait que les adhérents de base du parti ont le sentiment grandissant d'être dessaisis du choix final. Cela est intolérable!» Dans la section du IXe arrondissement parisien, ils sont «de nombreux camarades» à se sentir «dépossédés de leur capacité de choix» par la direction. «Tout était ficelé d'avance au sommet», «c'est plié», «on nous a mis dans la seringue», estiment les militants. D'autres y vont carrément: «Je pense que les communistes ont été bernés une fois de plus ou une fois de trop»... Bref, «un net désaccord avec la position de P. Laurent», qu'ils assimilent à un «chantage». Toutefois, dans le Territoire de Belfort, un certain «J. J.» note, sans que l'on sache s'il s'en félicite ou le déplore, que «les consultations des adhérents sont relativement récentes (...), l'effacement du PCF devant le PS du candidat Mitterrand s'est fait sans consultation et alors que le PCF avait un score de près de 20%»...
     
    Ils sont plusieurs militants à regretter que L'Humanité n'ait pas davantage fait la promotion du prétendant communiste, André Chassaigne, député n'ayant jamais vraiment réussi à percer le mur médiatique. A Dié, on s'insurge ainsi contre le fait que le quotidien du parti «depuis des mois, assure la promotion de M. Mélenchon, en ne laissant à André que la place pour quelques lignes de temps en temps». Pour d'autres, comme dans beaucoup d'autres sections où la personnalité du député anti-OGM est saluée, «les résultats obtenus par le Front de gauche dans sa région démontrent qu'il n'y a pas de fatalité à ce qu'un communiste puisse incarner le FDG (...) André porte une conception du Front de gauche fondée non sur des appareils et une politique marketing».
     
    Mais à Bobigny, on reconnaît que si «les qualités d'André Chassaigne sont reconnues», elles sont «“malheureusement invisibles” dans le paysage politique actuel». A l'AG départementale de la Nièvre, on constate enfin qu'une candidature d'André Chassaigne «n'aurait aucune raison de faire mieux que celle de Marie-George Buffet en 2007 ou Robert Hue en 2002, où nous avions déjà de bons candidats, un bon programme, et où nous avions fait une bonne campagne. “Il faut changer quelque chose”, dira un camarade». A Béziers, l'hypothèse d'un abandon d'une candidature communiste, «indispensable à de bons résultats aux élections législatives dans la foulée», ne passe pas. Une telle absence «peut mener à terme à la disparition du PCF et renforcerait la politique européenne, soutenue peu ou prou par les sociaux-démocrates».
     
    A Charleville-Mézières, on craint «à l'unanimité» et en majuscules «une dissolution du PCF au sein d'une nouvelle formation comparable à Die Linke. Or, nous estimons que c'est D'UN PCF RENFORCE ET AFFIRME, tant dans ses propositions que dans son idéologie, QU'A BESOIN LE PEUPLE FRANCAIS».
     
    A Montargis en revanche, on fait aussi son autocritique: «Ce qui est dramatique dans le PCF, c'est que depuis 7-8 ans, personne n'ait émergé médiatiquement.» Dans la Nièvre, des camarades «s'inquiètent des conséquences possibles pour les municipales de 2014, dans un département où la quasi-totalité de nos élu-es sont élu-es sur des listes d'union PS-PCF». Un autre a du mal à imaginer la suite: «Si le Front de gauche c'est “l'indépendance” (terme du reste très inexact) systématique par rapport au PS, alors on fait des listes Front de gauche au 1er tour des municipales en 2014 et on disparaît de la quasi-totalité des municipalités.» * Les pro-Mélenchon, par conviction ou par réalisme.
     
    A Toulouse Sud, majoritairement pro-Mélenchon, on estime que «quand Mélenchon parle, ça fait avancer nos idées». A La Cadière aussi, «à l'unanimité moins un camarade qui souhaite encore réfléchir», on considère qu'une telle candidature «n'aboutit pas à un effacement du PCF. Cela démontre, au contraire, son intention de créer les meilleures conditions pour le triomphe d'une gauche bien ancrée à gauche». Même tonalité à La Courneuve, où l'on pense «qu'il ne faut pas forcément un communiste si l'on ne veut pas être hégémonique dans le Front de gauche et ne pas apparaître fermés comme certains, sinon on finira en groupuscule». A Vitry, Mélenchon plaît, notamment en raison de sa verve: «Aux présidentielles c'est plus le langage qui plaît aux gens, et dans ce cadre, un très bon candidat peut être disqualifié.»
     
    D'autres sont joueurs («On n'a pas grand-chose à perdre») ou unitaires et motivés («Lui, c'est une personnalité médiatique. Nous, c'est le nombre et le dévouement»). Plus mesurés, certains jugent l'eurodéputé «capable», d'autres «méfiants sans être opposés», ou «mitigés car tout n'est pas à jeter». Bien que très sceptiques, les communistes de la Nièvre admettent que «la candidature de J.-L. Mélenchon est déjà “actée” dans la population et que tout “retour en arrière” pourrait avoir des conséquences désastreuses pour l'image du PCF (qui serait alors désigné comme le responsable de la division), et pour la candidature qui suivrait». A Foix, on veut «garder à l'esprit qu'aujourd'hui les choses fonctionnent à l'image. On ne peut pas faire abstraction de la dimension médiatique». Pour un camarade de Paris 15 Garibaldi, «il faut se garder de faire la fine bouche sur Mélenchon». Pour une autre intervenante, «on n'est pas dans une situation idéale, mais, compte tenu de la réalité et de l'expérience de 2007, accepter la candidature de Mélenchon est la seule solution possible. Si on choisissait Chassaigne, ce serait la mort du Front de gauche».
     
    Du côté de Faucigny, «beaucoup» estiment aussi que «ne pas retenir la candidature de J.-L. Mélenchon, ce serait mettre fin au mouvement Front de gauche. Le PCF est la force comptant le plus de militants, cela lui donne une grande responsabilité». Son de cloche similaire dans le Gard, malgré une très nette préférence pour André Chassaigne, «très apprécié dans notre section». Mais, pour une «grande majorité des camarades», «la raison nous amène à pouvoir envisager une candidature Mélenchon. Ne pas reproduire le fiasco des comités antilibéraux, garder l'union, et la nécessité d'une couverture médiatique que Mélenchon peut apporter». Un militant du Vaucluse remporte la palme de la formule qui résume l'ambivalence des sentiments communistes, à l'égard du co-président du PG: «Mélanchon a un gros défaut, il n'est pas communiste. Il a un atout, il n'est pas communiste...»
     
    Dans la section du IXe arrondissement de Paris, plusieurs adhérents, «tout en étant très critiques sur la personnalité, les pratiques et certaines des prises de position de Mélenchon, ont dit se résigner à le choisir, “car aujourd'hui, on ne peut plus faire autrement”. La crainte qu'ils expriment, à l'étape actuelle, est celle de recommencer 2007 et d'être tenus pour responsables de la désunion, puisque Mélenchon, largement appuyé par les médias, maintiendrait sa candidature si les communistes faisaient un autre choix». A Manosque, on se dit «d'accord pour Mélenchon, sous condition (...) Il faut préserver l'avenir». A la section de Dijon, «les camarades accepteront la candidature de Jean-Luc Mélenchon à condition que les répartitions des places aux législatives soit un accord signé, avec 80% des circonscriptions pour le PCF, et qu'un accord politique sur le Programme soit adressé à toute la gauche, électeurs socialistes compris». A Bobigny, si «quelques doutes sont émis sur sa posture d'homme providentiel (...), il ressort un accord majoritaire en faveur de cette candidature, avec des positions argumentées (légitimité médiatique de J.-L. Mélenchon, valeurs communes), mais aussi “par défaut”».
     
    A Valdegour, tout semble dans tout, et vice-versa : «Mis en avant par les médias, ils peuvent aussi le laisser tomber ; il fait du théâtre, mais n'en faut-il pas aussi pour gagner?» A Bègles, la candidature de Mélenchon est vécue «comme prévisible et inévitable», «la plus unitaire». «Il faut un candidat qui soit admis par l'opinion», dit l'un des intervenants. A Montargis, on fait preuve d'un réalisme un brin cynique: «Mélenchon ne va pas être élu, ce n'est pas MITTERRAND. On ne peut pas lui demander d'être communiste. C'est malpoli d'accueillir quelqu'un en disant qu'il doit nous ressembler.» Ou encore: «Celui qui va à la présidentielle va dans une galère. Nous ne devons pas pinailler sur le candidat.» Et enfin: «J'aime autant que ce soit MELENCHON qui prenne une tape sur la gueule plutôt qu'un candidat PC.» * Les anti-Mélenchon, surtout contre le «présidentialisme» Dans la section d'Annonay, le vote a le mérite de la franchise: «9 camarades souhaitent que le PCF parte seul et 10 souhaitent que ce soit un communiste dans le cadre du Front de gauche.» Pour certains mécontents, c'est une relative défiance locale à l'égard des mélenchonistes qui s'exprime.
     
    A Besançon, on dit avoir un «problème avec l'antisocialisme du PG». Certains camarades remarquent ainsi que «les militants du PG sont persuadés d'obtenir un fort score aux élections présidentielles (manque d'expérience politique, etc.)» et pensent qu'«à l'issue de cette élection, le PG sera en perte de puissance». Du côté de Bourg-lès-Valence, on dit aussi sa méfiance: «Sur les cantonales, on a été un peu seuls à militer, les camarades du PG on ne les a pas vus... Et quand j'ai posé la question de la participation à la campagne au PG, il m'a été répondu que dès lors qu'ils n'avaient pas de candidats, ils ne voyaient pas pourquoi ils participeraient à la campagne... Ça pose question pour l'avenir. Le PG représente quoi ? Et comment on peut travailler avec eux...»
     
    Parfois, comme à Cholet, les difficultés locales sont reliées à Mélenchon directement: «Une certaine méfiance est exprimée à l'égard de Jean-Luc Mélenchon et de son aptitude à respecter sa parole, plusieurs pensent qu'il agit réellement pour l'effacement progressif du Parti communiste, puissamment aidé par la campagne médiatique... dans sa stratégie de jouer perso, il n'a pas d'autre choix pour faire grandir son petit parti naissant. On l'a vécu dans la section aux cantonales.» Dans la section jurassienne d'Arbois-Poligny-Mouchard, sur les terres de jeunesse de Mélenchon le syndicaliste lambertiste (qui fut pion et maître-auxiliaire à Mouchard), on se dit surtout «heurté par son attitude dans les cantonales sur Dole et son soutien à Patrick Viverge: celui-là on ne sait toujours pas où il est, puisqu'il n'a pas rejoint le groupe de gauche au conseil général et a déjà voté une fois avec la droite!». Dans le comité départemental du Bas-Rhin, on analyse: «Les grands médias font et défont les hommes politiques et les candidats à la présidentielle, c'est ainsi qu’ils font la part belle à J.-Luc Mélenchon, cela ne signifie pas qu'il soit populaire pour autant. Car “populaire” veut dire “aimé du peuple”. A ce jour, rien ne le prouve.»
     
    Dans la section de Pau-Agglo, on considère malgré tout que «la couverture médiatique de Jean-Luc Melenchon amène des camarades à trouver naturelle la candidature de celui-ci». Dans la Drôme, un camarade s'exclame: «JLM lui, c'est “moi je”, il ne conteste pas le présidentialisme... je crains que ce soit JLM qui tue le FdG...» Mais chez les communistes de la Manche, on trouve en revanche qu'«il joue de sa personne, comme le favorisent les institutions de la Ve. Le système est surtout médiatique et c'est lui qui a le micro. Il est connu, même par des gens qui ne s'intéressent pas trop à la politique. C'est un tribun qui peut faire un score autour de 10% et donc permettre d'aborder les législatives dans des conditions plus favorables.» A Sotteville-lès-Rouen, Mélenchon «apparaît comme un “profiteur” de la situation, un utilisateur de l'outil Front de gauche à des fins personnelles. Le terme de coucou a aussi été utilisé!».
     
    A Montargis, Maryse précise la comparaison: «Mélenchon est un coucou qui se met dans le nid des autres, afin d'y prendre les œufs qui s'y trouvent. Il ne me plaît pas. Il veut prendre la place du PCF.» Chez les communistes de la Nièvre, l'individualisme de l'ancien héraut de l'aile gauche du PS pose problème, de même que certaines divergences idéologiques, revenant très souvent dans les synthèses: «Des doutes sont émis par plusieurs camarades sur la capacité de Mélenchon, s'il est candidat à la Présidentielle, à se sentir engagé par ce texte et à en respecter les termes. Plusieurs camarades relèvent, dans les prises de position publiques de J.-L. Mélenchon, des points de divergence qui doivent être traités dans le programme: concernant la “sortie” du nucléaire, l'intervention militaire en Libye, l'épisode de la péniche au soir du 1er tour des cantonales, etc.»
     
    A Angers, on juge que «J.-L. Mélenchon ne respectera pas les accords politiques passés (...) il veut se servir du PCF pour construire son parti (...) On est dans une “stratégie électoraliste avec concessions idéologiques”». A Montargis, on va même jusqu'à trouver qu'«il prend publiquement des positions qui ne sont pas toujours compatibles avec les valeurs portées ou les positions défendues par le PCF». Et on y va carrément: «II surfe sur le populisme comme en témoignent ses attaques répétées contre les journalistes, attaques qui se situent sur la forme et non sur le fond comme le faisait G. Marchais en son temps et à qui on le compare trop souvent!» Un militant de Vitry parvient encore à renchérir: «Mélenchon est sur le même niveau d'argumentation politique que Marine Le Pen. Ce n'est évidemment pas le même, mais c'est le pendant.»
     
    Quelle campagne mèneront-ils ? C'est bien la question de la mobilisation des troupes communistes dans la campagne de Mélenchon qui est en jeu. A Saint-Césaire, on rechigne ainsi devant celui qui «dit beaucoup “Je”», jugé «trop autoritaire»: «Il ne fera pas le rassemblement et il risque d'y avoir une déception parmi les soldats communistes, qui sont les plus nombreux.» Idem dans la Drôme, où l'on précise que «sur le Diois, il ne faudra pas compter sur les camarades pour aller coller les affiches de JLM... A Romans non plus il n'y aura pas grand-monde pour mener la campagne...».
     
    A Aubervilliers, certains soutiennent Mélenchon comme la corde le pendu («C'est un bon choix parce que le personnage est médiatique. Sans avoir aucune illusion sur l'homme, jugé populiste, cabot, etc.») et d'autres vont «même jusqu'à dire qu'ils ne feront pas la campagne s'il est le candidat du Front de gauche». D'autres pensent «qu'il faut au contraire occuper le terrain et se servir de cette candidature pour exister au moment des présidentielles. Dans un contexte général où l'expression politique est polarisée par l'UMP, le PS et le Front national, déserter cette élection reviendrait localement à un suicide politique». Mais beaucoup de communistes font preuve de davantage de volonté. Ainsi à Toulouse Sud, un intervenant voit sa remarque retranscrite comme suit: «Arche de Noé = F de G : on y est et on y reste. Projet politique partagé avec le PG : on ne sera pas d'accord sur tout puisque nous sommes deux partis différents.» Un autre pense possible «de “cadrer” fermement la campagne par un dispositif collectif, des échanges permanents avec le candidat, et par une entière autonomie d'expression du PCF, qui ne devra pas hésiter à s'exprimer publiquement en cas de problème».
     
    On retrouve le même rêve de fil à la patte dans l'assemblée de Nord-Mayenne, où l'on pense au nerf de la guerre avant tout: «Il faudra également être attentif sur les financements de la campagne électorale : pas question que le parti règle à lui seul la facture.» Avant d'ajouter: «S'il devait être candidat (“par malheur”, selon certains camarades), il faudrait le contrôler de très près et continuer de porter une parole communiste.» On comprend mieux ce que Jean-Luc Mélenchon voulait dire quand, lors de ses vœux à la presse en janvier dernier, il déclarait: «Je ne suis pas plus pressé d'être candidat que le Christ ne l'était de monter sur la croix.»
     

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  •  Le pouls de la société pris à coeurs battants

    Que ce soit lors de l'initiaive contre la vie chère devant le ministère des Finances ou lors des débats de la Conférence nationle, les délégués décrivent la campagne qu'ils veulent voir menée.

    Parti Communiste Français

    Des communistes à l'écoute de là société.
    Leur Conférence nationale, militante, a commencé vendredi par une initiative sur la vie chère. Une délégation du PCF a remis 25000 pétitions au ministère de l'Économie . Devant l'immeuble, au micro, les militants se succèdent. Une délégation du Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) amène au pot 500 signatures.  L'Ariège également. La fédération de ce département où 25 % de la population vit sous le seuil de pauvreté a organisé une vente de cerises à prix coûtant. Laurent, de Dordogne, décrit un territoire où le revenu moyen est de 850 euros. Sa propre grand-mère, quatre-vingt-six ans, doit vendre sa maison. Elle n'arrive plus à joindre les deux bouts et. devra emménager dans un studio.

    La campagne est utile. Elle permet d'entrer en contact avec ceux qui se sont éloignés de la politique, « L'un des symptômes de la paupérisation, c'est l'abstention. » Départ pour Montreuil, le lieu de la Conférence nationale. La plénière est studieuse. À un moment, samedi, les micros se taisent. C'est au tour des militants de se réunir. Pas un ne rentrera chez lui sans avoir pris la parole. Autour des tables, par petits groupes, les militants s'assemblent en « ruches ». Cette campagne sur la vie chère « touche le quotidien des gens », glane-t-on. Les propositions montent : augmentation des salaires, blocage des loyers... « et des charges », la précision est de taille, insiste Pedro, de Loire-Atlantique. Les « camarades proposent de renforcer . les services publics, par une nationalisation de l'énergie, de l'eau».

    À d'autres tables, on parle du type de campagne présidentielle et législative que les communistes entendent mener avec les autres, organisations du Front de gauche. Ils privilégient la proximité, la hiérarchisation des propositions et les propos simples. « On pourrait mener campagne sur quelques points, comme on le fait sur la vie chère. Il faut un travail d'éducation populaire », souhaite Coralie, de la Vienne. Attention à l'entre-soi : «Il nous faut des mots simples, pas de ceux que connaissent les seuls com munistes, prévient-elle. Beaucoup de gens ne comprennent absolument pas ce qu'est la planification écologique. » Daniel, de Seine-et-Mame, insiste pour qu'on « défende deux-trois grandes idées », par exemple que « 30 % du PIB va aux revenus du capital, 14 % à la protection sociale », appuie-t-il. Mais. de bonnes propositions ne suffisent pas. Comment toucher les citoyens ? « Avec une candidature Front de gauche, il faut rêver pour que les communistes passent dans les médias », lance Rima, de Paris. «Il faut se saisir des murs de la ville », dit-elle. Comment faire venir les citoyens dans nos réunions? «Il n'ya que les vieux qui viennent dans les débats qu'on organise sur les jeunes », s'amuse-t- elle. Pourtant, les «jeunes tiennent un discours très politique, mais ne font pas le lien avec les partis ». Un chantier à ouvrir. Pierre, du bassin d'Arcachon, emporte l'adhésion: «II faut partir des luttes. »Car, on touche beaucoup plus facilement les gens « quand il y a une fermeture de classe, ou la renégociation du contrat municipal de l'eau ».

    Pour les militants communistes, l'Europe sera bien au cœur de la bataille de 2012. « Parce que l'Union européenne est au cœur de choix stratégiques, lesquels privilégient le capital au peuple », affirme Françoise, de l'Essonne. « C'est un débat formidable, indispensable mais exigeant pour relever la tête et construire une autre Europe. Comme en 2005, ce pacte est passé en catimini. Il nous faut le révéler, le mettre entre les mains "des citoyens. » Florian, du Doubs, revendique le besoin d'afficher la désobéissance contre les directives européennes en attendant de transformer l'Europe. «De Maastricht à Lisbonne, en passant par le traité constitutionnel européen, les communistes ont construit un projet social alternatif pour l'Europe avec lequel les gens sont  d'accord, mais ils nous prennent pour de doux rêveurs, affirme le jeune militant. La désobéissance européenne est le moyen de mettre l'institution en crise et d'avancer. » Les propositions fusent : un salaire minimum européen, une Sécurité sociale européenne et plus largement une procédure de convergence vers le haut, la transformation de la monnaie unique en monnaie de coopération et non de domination au service de la finance... Beaucoup d'interventions ont porté sur le besoin de se démarquer du Front national, qui propose la sortie de l'euro.

    Dans l'Europe en crise, les peuples se lèvent : le mouvement social en Grèce, le refus des Islandais de payer pour les banques, les euromanifs, et les « indignados » en Espagne. Partout, le mot d'ordre commun est «le refus de l'austérité, mais l'indignation ne suffira pas. Il faut une alternative politique », affirme Jean-Jacques, des Pyrénées-Atlantiques. « La parole de la France est importante en Europe », souligne Pierre, de la Haute-Vienne. « En 2012, si la France remet sur la table le chantier européen, on enclenche un espoir pour l'Europe. »
    Mais attention : « Les évolutions idéologiques des socialistes ont été rapides en trente ans: la rupture de 1983 a succédé à 1'espoir de 1981, rap-
    pelle Jean-Jacques. Le Parti socialiste ne conduit pas la même politique avec un Parti communiste fort qu'avec un Parti communiste faible. »

     

       


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  • Parti Communiste Français

    Nous devons être utiles pour que Sarkozy soit battu et pour que soient mises en œuvre par la gauche des réponses nettes aux souffrances du peuple de France. Pour cela, soyons porteurs de l’indignation et les meilleurs relais des colères et des luttes.

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  • Parti Communiste Français  Je retranscris ici le contenu de mon intervention orale devant la Conférence nationale du Parti Communiste Français, samedi 4 juin.

      Durant cette conférence nationale, nos réflexions et nos choix doivent être conduits par trois exigences :

    Nous devons être utiles pour que Sarkozy soit battu et pour que soient mises en œuvre par la gauche des réponses nettes aux souffrances du peuple de France. Pour cela, soyons porteurs de l’indignation et les meilleurs relais des colères et des luttes. Nous voulons le succès du Front de gauche et son renforcement pour imposer à toute la gauche les exigences fortes de transformation sociale. Notre rassemblement doit être incontournable dans le paysage politique français et peser sur les choix politiques. Le Parti Communiste Français est un outil indispensable, avec ses valeurs propres, qu’il nous faut préserver et développer. La France a besoin d’un grand parti révolutionnaire. Ses analyses sont un rempart contre tous les opportunismes, de droite comme de gauche.

      C’est sur la base de ces trois exigences qu’il nous faut prendre nos décisions. Je vois pour ma part deux priorités que j’ai placées au cœur de ma candidature :

    Ne pas se limiter à la recherche d’un résultat électoral, aussi bon soit-il, comme expression d’un simple positionnement protestataire. Au-delà du rapport des forces issu des urnes, il faut dès aujourd’hui faire monter dans l’ensemble du peuple de gauche, et bien au-delà, l’exigence des mesures qui sont indispensables pour une changement réel dans notre pays et pour améliorer la vie du plus grand nombre. Je pense plus particulièrement à la maîtrise financière sans laquelle aucun changement n’est possible. Sortir du formatage stérile de la vie politique : la personnalisation extrême, par une médiatisation artificielle faite de buzz et coups de gueule, est illusoire. Elle sera balayée par le vote utile. Bien au contraire, la dynamique du Front de gauche doit s’appuyer sur l’implication du plus grand nombre, à l’opposé d’une politique spectacle aujourd’hui massivement rejetée. Soyons donc en rupture nette avec des pratiques politiques qui sont d’un autre temps en initiant une démarche complètement nouvelle et en la rendant visible.

      La Conférence nationale doit, selon moi, répondre à deux questions prioritaires :

    1) Qu’est-ce que nous pouvons faire avancer, concrètement, précisément, dans toute la gauche, sans attendre le résultat du 1er tour des présidentielles ? Par nos initiatives, nos mobilisations, en étant acteurs des luttes, nous avons la grande responsabilité de faire bouger les consciences. C’est essentiel. Et, c’est indispensable pour arracher dès aujourd’hui l’engagement de toute la gauche sur des mesures fortes qui changeront réellement la vie des gens. Soyons les meilleurs artisans d’avancées concrètes. Faisons en sorte « que nos idées s’emparent des masses ».

    2) Comment les communistes seront-ils aussi les meilleurs artisans du succès électoral du Front de gauche ? Il faut tout faire pour que la mobilisation dans nos rangs soit la plus complète possible, et quel que soit le candidat choisi. Il existe chez les communistes un risque de rupture si on ne les laisse pas décider. Ils ne doivent pas se sentir frustrés de leur choix, infantilisés par une décision qui serait prise par les seuls délégués de la Conférence nationale. Mais c’est à la Conférence nationale d’en décider par le choix d’un bulletin de vote incluant ou pas les différents candidats à la candidature. Je n’ai jamais été dans le clivage et je me soumettrai à la décision majoritaire des délégués. C’est à eux de dire, en toute conscience, s’ils souhaitent le maintien de plusieurs candidats.

      En conclusion, j’affirme solennellement que je serai un artisan déterminé, actif, de la réussite du Front de gauche et de ses candidats communs aux élections présidentielle et législatives : bien évidemment dans le respect du choix majoritaire des communistes, mais aussi parce que je crois vraiment à l’utilité de notre rassemblement pour le peuple de France. La région Auvergne, où je suis élu, en a fait une démonstration éclatante aux élections régionales et cantonales dans le respect des différents partenaires. Je m’impliquerai donc totalement dans notre campagne collective, qui doit être citoyenne, large, à millions de voix. Je le ferai avec conviction, sans ambiguïté, en militant communiste actif, et en militant du Front de gauche.

    De :

    André Chassaigne


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  • Parti Communiste Français

    Interview au JDD ce 6 Juin 2011.

    Vous avez finalement choisi de maintenir votre candidature. Pourquoi ?

    Il y avait une très forte demande de la part de nombreux délégués communistes. La preuve en est c’est que le bulletin de vote proposant différentes candidatures a été voté à 80%. C’était incontournable pour que les communistes puissent se mobiliser derrière le candidat qui sera retenu au final. Si l’on n’avait pas soumis au vote ma candidature, cela aurait créé beaucoup de frustration et de déception, avec le sentiment que la décision était prise d’en haut.

    Avant cette conférence, il y avait un accord global entre le PCF et le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon concernant les législatives et la présidentielle. Ne craignez-vous pas que votre candidature fasse éclater cet accord et donc le Front de gauche ?

    Si le Front de gauche s’appuyait uniquement sur une candidature incontournable qui serait celle de Jean-Luc Mélenchon se serait dramatique. Cela voudrait dire que le rassemblement ne tiendrait pas longtemps. Quel que soit le candidat (choisi), le rassemblement continuera et je m’investirai sans arrières pensées.

    "Il y a toujours la possibilité d’une surprise"

    Pensez-vous faire campagne différemment de Jean-Luc Mélenchon ?

    Aujourd’hui, dans la grande masse des citoyens, il y a une forme d’indignation et de rejet qui se manifeste par rapport à la politique institutionnalisée, super médiatisée autour de personnalités. Le Front de gauche devrait montrer une autre façon de faire de la politique, très collective, un peu comme ce qui s’est passé lors du traité constitutionnel européen. Il n’y a pas ce qui savent et ceux qui ne savent pas. Jean-Luc Mélenchon est dans le formatage politique en ce sens qu’on veut nous obliger à réduire la politique à des personnalités. Sa campagne est faite sur des prestations télévisées, sur des buzz, sur des coups de gueules. Cela peut paraître séduisant car médiatique mais je pense que cela ne correspond plus aux attentes d’aujourd’hui.

    Vous espérez devancer Jean-Luc Mélenchon lors du vote des militants du PCF ?

    Je ne pense pas que la question se pose comme cela. Il y a eu un choix majoritaire à la conférence nationale (qui s’est prononcée très largement en faveur de Jean-Luc Mélenchon, tout en laissant le choix aux militants entre plusieurs candidats, ndlr) qui est le reflet de ce que pensent majoritairement les communistes. Mais si je maintiens ma candidature, c’est que je pense qu’elle pourrait mieux porter le discours collectif. Il y a toujours la possibilité d’une surprise et de remporter le vote.


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  • Parti Communiste Français

    La conférence nationale du PCF, qui s’est tenue les 3, 4 et 5 juin à Montreuil, a apporté des éléments positifs pour l’avenir du PCF.

    Dans ces conditions, j’ai retiré ma candidature pour permettre que les communistes se rassemblent en votant massivement pour la candidature d’André Chassaigne.

    La décision unilatérale des dirigeants pour imposer Jean-Luc Mélenchon, ex-dirigeant socialiste, comme candidat aux présidentielles, est très loin de faire l’unanimité. Les militants, les adhérents ont exprimé leurs critiques sur les oukases réalisés dans leur dos, se sentant dépossédés de leur souveraineté.

    Contre toute attente la conférence nationale a décidé de présenter plusieurs candidatures au vote des adhérents.

    Cela veut dire que la partie n’est pas jouée. Les communistes auront le dernier mot pour choisir le candidat.

    Il est possible que Jean-Luc Mélenchon soit mal ou pas élu du tout. Il peut être placé en deuxième position derrière André Chassaigne.

    Les 16, 17 et 18 juin, la mobilisation pour le vote sera déterminante. Dans tous les cas, ce sont les communistes qui auront le dernier mot. Nous aurons certainement des surprises.

    Si Jean-Luc Mélenchon n’est pas désigné, il n’y aura plus de Front de gauche. Le scénario construit depuis des mois sera complètement remis en question. Nous allons assister à un petit séisme politique place du Colonel Fabien qui a inventé l’idée d’un accord global pour tenter de faire passer la pilule, Jean-Luc Mélenchon étant la condition sine qua non pour aboutir à ce "fameux accord".

    En désignant André Chassaigne, les communistes prendront une décision inédite qui permettra d’ouvrir une nouvelle page pour l’avenir du PCF.

    André GERIN

    Mélenchon annule son déplacement prévu à Montreuil….

     Dimanche 5 juin

     

    Tout devait se passer comme prévu entre la direction du PCF et Jean-Luc Mélenchon.

    Pierre Laurent se prononçait pour la candidature du dirigeant médiatique du PG la veille du conseil national du PCF les 7 et 8 Avril Le Conseil National se prononçait largement pour Mélenchon

    L’Humanité et le site national du PCF mettait en avant les compte-rendu de sections et fédérations favorables à Mélenchon pour créer un courant sur sa candidature

    et la conférence nationale allait parfaire le processus en votant massivement pour Mélenchon, conduisant Chassaigne à se retirer le vote des communistes étaient alors un plébiscite pour la stratégie en plein succès de la direction nationale 

    Pierre Laurent avait donc bien raison de répondre à tous les médias « il y aura un candidat soutenu par le PCF aux présidentielles, Jean-Luc Mélenchon » 

    Jean-Luc Mélenchon avait déjà organisé son arrivée triomphante à la conférence nationale du PCF, ovationné par les délégués venant de le désigner, bras dessus bras dessous sur sa gauche avec Pierre Laurent, sur sa droite avec Marie-Georges Buffet... 

     

    Mais que s’est-il passé ? 

     

    Si le conseil national a bien voté à 75% pour Mélenchon (avec 7% d’abstentions et ... 46% d’absents !), la conférence ne lui accorde qu’un résultat étonnamment bas de 64% (avec 3% d’abstentions et 16% d’absents...), et surtout, la direction a du se résoudre à un vote ouvert avec l’ensemble des candidats, vote demandé par plus de la moitié des interventions... 

    Si entre les 126 votants du conseil national et les 672 de la conférence, Mélenchon perd déjà 11%... on se demande ce qu’aurait donné un cumul des votes des conférences fédérales, et encore plus ce que donnera le vote des communistes eux-mêmes... a 10% de moins par niveau de délégation, Mélenchon se retrouve minoritaire largement à la base ! 

    André Gerin, qui a annoncé se retirer pour permettre le rassemblement des communistes, avait bien raison d’interroger la direction nationale, "faut-il prévoir un second tour si aucun candidat n’obtient la majorité..." 

    Dans ce contexte, pas d’ovation pour Mélenchon, il a du faire annuler son déplacement à Montreuil...

    http://www.pcfbassin


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