• Au lendemain de la  conférence nationale du parti,  c'est au tour des militants communistes de se prononcer sur le choix du candidat du « Front de Gauche » à la prochaine présidentielle. L'occasion de sonder les représentants du fameux « croissant rouge » communiste du Bruaysis sur leur perception du candidat Mélenchon dont les caciques du vieux parti de Thorez ont fait leur favori.


    PAR ARNAUD DÉTHÉE bruay@info-artois.fr

    Thomas Boulard, secrétaire de la section de Divion : « Je ne crois pas à l'homme providentiel ».- Encore sous le coup du score calamiteux de Marie-George Buffet à l'élection présidentielle de 2007 (1, 93 %, ndlr), le secrétaire est un chaud partisan de la construction d'un Front de gauche porteur de « nouvelles pratiques, pour plus de justice sociale et un meilleur partage des richesses ».

    Problème, la candidature Mélenchon telle qu'elle a été « vendue aux militants » est pour lui aux antipodes de cette conception. « Le PC est tombé dans le piège stratégique de la personnalisation. On a raté le rendez-vous de la construction du Front de gauche en privilégiant le candidat avant les idées. Car l'objectif de Mélenchon, c'est d'abord d'être candidat... On est face à un choix qui nous a été imposé pour des calculs politiciens de partage des circonscriptions. Ça me dérange. Je ne crois pas à l'homme providentiel même si j'ai conscience que le parti est encore traumatisé par le score de 2007 et qu'il faut jouer la carte médiatique pour peser plus à gauche. Les adhérents de ma section sont partagés entre cette résignation-là et le désir de mettre d'abord les idées communistes en avant, même s'il ne faut pas forcément s'arc-bouter sur le parti, qui n'est qu'un outil... Je vais voter mais je ne serai pas complice de cette méthode. » Frédéric Stanislawski, secrétaire de la section de Marles-les-Mines : « un candidat communiste serait légitime ».- Le candidat a beau être médiatique et s'être attiré les faveurs du bureau national, Frédéric Stanislawski n'en démord pas : Jean-Luc Mélenchon ne réussira pas son « OPA » sur le PC ! Pour lui, le parti puise dans son histoire et son nombre d'élus toute légitimité pour présenter un candidat communiste « pur jus » à la présidentielle. « Je considère que les instances du parti se sont emballées. Le choix Mélenchon n'a pas encore été validé par la base, il convient donc de rester prudent. J'estime que le poids du PC au sein du Front de gauche doit conduire à une candidature communiste. La force de Mélenchon, c'est d'être médiatique, c'est un atout que notre parti n'a peut-être plus, mais c'est aussi un ancien socialiste et quelqu'un qui parle trop de lui. Il n'est pas notre représentant. Je maintiens que le candidat doit être un vrai communiste. Ce serait juste et judicieux. Je pense à André Chassaigne, à même de nous représenter. Maintenant, si Mélenchon, qui est quand même ancré à gauche, propose un programme en adéquation avec nos idées, pourquoi pas... Mais le PC ne disparaîtra jamais. Ni son nom, ni son identité. On y veillera ! » Daniel Lefebvre, secrétaire de la section d'Houdain : « On a déjà été les dindons de la farce ».- À Houdain, la section a devancé le calendrier en procédant au vote le 6 juin, dès le lendemain de la conférence nationale. Et c'est finalement André Chassaigne qui a été plébiscité « à plus de 50 % », indique Daniel Lefebvre, qui reprend à son compte la fameuse maxime « Chat échaudé craint l'eau froide » dès qu'il est question de Jean-Luc Mélenchon : « J'ai encore en mémoire les multiples tentatives de programme commun dont le PC a été le dindon de la farce. Avec le PS, puis avec Bové. Il nous a tourné le dos quand il a compris que nous n'en voulions pas comme candidat. Je crains que ça ne soit la même chose avec Mélenchon, qui est d'abord le candidat des médias. Ça sent le pétard mouillé... Je me méfie de ses intentions réelles. Si le vote vient toutefois confirmer celui de la conférence nationale, à savoir que le choix se porte sur lui, la section d'Houdain fera campagne pour Mélenchon. Nous serons loyaux. En espérant que son programme tienne compte de nos aspirations. » André Delcourt, secrétaire de la section de Calonne-Ricouart : Hors du parti, point de salut.- Communiste rouge vif devant l'éternel, l'indéboulonnable maire et secrétaire de section de Calonne n'accepte pas que la direction du PC ait pu accorder ses faveurs à Jean-Luc Mélenchon, un non communiste. Un sacrilège qui, à en croire l'élu, nostalgique du grand parti de la classe ouvrière, risque de porter un nouveau coup dur au PC. « Je ne suis pas d'accord avec cette cuisine. Promouvoir un candidat comme Mélenchon, c'est se tirer une balle dans le pied. Ici, le PC et ses idées sont bien vivants, mes résultats électoraux le prouvent. Moi, je vote Chassaigne et j'ai passé la consigne à la section. Les adhérents doivent envoyer leur bulletin directement à la fédération de Lens. Moi, j'aurais aimé que le parti désigne Alain Bocquet, un vrai communiste. Un candidat hors parti, ça ne vaut rien. Les programmes d'union ne nous ont jamais rien apporté. On va devoir s'incliner face au choix qui a été fait, j'en ai peur. »

    http://www.nordeclair.fr/Locales/Bethune/2011/06/16/jean-luc-melenchon-pas-la-tasse-de-the-d.shtml


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  • Yannis Al Mahdi, de la Section de Saint-Priest, explique ses raisons de voter pour la candidature d’André Chassaigne.

    Lorsque que fût annoncée en 2008, la volonté de créer un rassemblement politique entre le PCF et des dissidents PS et NPA je n’ai pas caché mon enthousiasme face à l’espoir de l’émergence d’une dynamique politique capable de mettre fin au bipartisme du système UMPS.

    Ce « Front de gauche » devait être la meilleure arme, (certes forgée dans l’urgence mais à améliorer sans cesse !) d’une conquête du pouvoir (par les urnes) pour le peuple, par le peuple et pour appliquer des programmes populaires qui à défaut d’être communistes seraient au moins anti-capitalistes, afin de ne pas effrayer le citoyen lambda potentiellement intéressé par la démarche.

    Cette matérialisation du slogan « l’Union fait la force », 1er argument pilier de cette stratégie, avait tout pour plaire. Le Front de gauche passait à la télé prendre les restes que laissait Besancenot, Jean-Luc Mélenchon était un combattant acharné des débats, et enfin le PCF découvrit l’outil internet. Ces petites bonnes nouvelles donnaient du baume au cœur des militants de terrain qui annonçaient qu’au Front de Gauche à la différence des autres ont faisait de la politique autrement. (2ème argument pilier de la stratégie)  En définitive l’abstentionniste (surtout des quartiers populaires) n’avait plus aucunes raisons valables de déserter les bureaux de vote.

    On a vendu du rêve…

    3 ans et 3 élections plus tard, c’est le verre à moitié vide ou à moitié plein !  Certes le Front de Gauche a grappillé quelques élus, les résultats sont analysés à la loupe, on se réjouit de gains en quelques dixièmes de pourcentage, des adhésions sont faites avec de grandes disparités en fonction des régions. Mais il n’en demeure pas moins que la dynamique populaire est inexistante et que le fameux rassemblement (mis à part l’Auvergne et le Limousin) ne s’est limité qu’à un accord électoral entre un cartel d’organisations politiques déséquilibrées quasi groupusculaires avec comme architecte suprême et avocat médiatique : Jean-Luc Mélenchon.

    Les 2 dérives qu’on voulait éviter à tous prix dans cette nouvelle manière de faire de la politique risquent de devenir les 2 piliers du Front de Gauche.  Un rassemblement uniquement électoral pour se partager des places entre petites formations recyclées au lieu d’une dynamique populaire. Une personnalisation du Front de Gauche au lieu d’un message et d’un programme politique claire et compréhensible par tous.  Ces 2 piliers sont articulés juste pour faire un honorable 5% de suffrages aux présidentielles et reconduire un groupe de députés à l’Assemblée, afin de « peser » sur la gôche, en étant la gôche de la gauche de la gôche historique.

    Quelle déception !

    Je ne suis pas d’avis de mettre un terme sec et définitif au Front de Gauche à quelques mois d’une grande échéance électorale structurante de la vie politique. Il est nécessaire d’en donner une réorientation, un second souffle, une deuxième chance à partir des expériences qui ont pu aboutir à des résultats concrets.

    Le meilleur atout que possède actuellement le Front de Gauche est cette force de frappe que représentent le PCF et son réseau de militants qui est sur le terrain et en prise avec la réalité.  C’est la raison pour laquelle il est important et primordial que les militants aient leur mot à dire.  Et ça l’est encore plus puisqu’un militant n’est pas un simple électeur, il participe à la diffusion de nos idées et à une lutte contre l’hégémonie idéologique du système dans notre société. Il n’y aura aucun changement politique, sans basculement de l’idéologie dominante.

    A l’heure où tout le monde à une petite larme versée au sujet des quartiers populaires en annonçant qu’il faut aller à leur reconquête comme si on évoquait une espèce de safari électoral, ne doit on pas inverser ce discours et même ces pratiques en faisant en sorte que ce soit les quartiers populaires qui partent à la conquête du Politique ? Le Front de Gauche est il en capacité d’impulser cette dynamique qui permet de faire émerger la riposte face au Capital à partir de là où se concentrent les victimes directes de ce système ?   Pour le moment il est évident que non !

    Le conservatisme partisan, les veilles pratiques politiciennes et même parfois le copinage préfèrent nommer « rassemblement du front de gauche » les petits accords entre ex-(…) pour le recyclage politique des ratés de la petite bourgeoisie des organisations partisanes, incapables par eux même de briller au sein du système UMPS saturé par une foule de prétendants au partage du gâteau.  Ainsi la négociation pour mettre untel (ou unetelle-s) sur tel secteur en titulaire/suppléant pour que « ça fasse Front de Gauche » est prioritaire sur l’avis des militants de ce secteur et même pire parait plus moderne et progressiste que de travailler (même avec d’autres organisations) à l’émergence d’une conscience de classe dans les fameux quartiers populaires et d’un rassemblement dans des objectifs de luttes. On préfère parler de conquête, j’espère qu’on n’en viendra pas aux croisades…

    Je précise que ne suis pas de ceux qui crachent sur le PG ou la démarche courageuse de Jean Luc Melenchon de quitter le PS pour participer à une autre dynamique.  J’exprime simplement une crainte face aux arguments invoqués par des responsables du PCF pour que l’on favorise le candidat Melenchon :  1.Il faut mieux Mélenchon à 5 % que Chassaigne à 3 %, (en citant comme sources des sondages, c’est un bon revirement d’analyse si maintenant on ne se fie qu’aux sondages !) 2.Mélenchon passe à la télé, pas André Chassaigne !

    Certains poussent même le vice politique en vertu stratégique en argumentant « De toute façon on est grillé pour 2012, vaut mieux laisser Mélenchon se casser la gueule comme ça il ne nous fera plus chier ! ».   Ce qui est un profond manque de respect et de sincérité pour le camarade Mélenchon, qui s’il est désigné pour la présidentielle aura tout mon soutien pour faire évoluer un maximum de consciences et obtenir un score le plus haut possible. (Je ne m’attarde pas sur la menace de disparition du Front  de Gauche…)

    Il est nécessaire de rappeler que dans la grande masse des citoyens, il y a un rejet et une indignation face aux partis politiques et à la personnalisation.  Il n’est plus possible de gouverner ou de faire campagne à coup de buzzs et de coups de gueule.  Rappelons, qu’inconsciemment, dans une grande masse de citoyens JL Mélenchon est déjà le dirigeant d’un parti nommé « Front de Gauche ».

    Une candidature d’André Chassaigne aura le mérite de prouver que nous ne sommes pas dans la personnalisation et JL Mélenchon non plus. Elle permettra de tester la solidité et la confiance des autres partenaires du Front de Gauche. Sont ils dans l’urgence, le médiatique ? Ou le travail de long terme ?  Seront-ils dans la sincérité du rassemblement avec une démarche collective et de terrain que porte Chassaigne ? Ou dans la négociation de place et le besoin de reconnaissance ?

    La particularité d’André Chassaigne est qu’il n’est pas dirigeant d’un parti politique composant le Front de Gauche. Malgré l’absence de soutien de la part de la direction du PCF il est parvenu à devenir une candidature crédible. Son expérience en tant que ex-président de l’ANECR lui a consolidé une image d’homme de terrain.

    Le contexte et la situation de notre pays sont alarmants et chacun l’a bien compris sans que l’on doive s’attarder sur des constats incessants. Au delà du Front de Gauche la société entière est en attente de bouleversements. Allons-nous choisir la bonne direction : l’électoralisme ou la dynamique populaire ?

    Sachons que des émergences et des poches de résistances peuvent se produire, se produisent déjà et vont se produire en dehors du PCF et du Front de Gauche, et même de tout autre parti dans l’échiquier politique officiel.  Allons-nous ouvrir les yeux et changer de paradigme ou continuer avec nos routines et reproduire un nouveau rendez-vous manqué ?


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  • Parti Communiste Français

    Par Michel Mengneau

    Toutes ressemblances avec des lieux, des personnages existant ou ayant existé seraient tout à fait fortuites, ceci est une fiction…quoique !

    Il y a une ferme à vendre à la pointe du Raz.

    Super…, dans un paysage magnifique battu par les vents un bidouilleur y avait implanté une porcherie industrielle. Avec le vent qui balaie sans cesse ce bout de terre privilégié on sentait la présence du cochon jusqu’à Douarnenez. Et s’il n’y avait que cela, l’azote, en surabondance du fait de méthodes culturales productivistes ayant pour résultat un épandage de lisier trop souvent répété, s’était écoulée à la mer et avait rendu la baie d’Audierne toute verte infestée d’algues invasives, l’ulve de son vrai nom.

    Dans un premier temps, au lieu de diminuer le nombre de ces pauvres bêtes serrées dans leur univers concentrationnaire et de remplacer les caillebotis par de la paille on a avancé l’idée de la méthanisation du lisier. En soit, l’idée de méthanisation n’est pas mauvaise mais on a oublié que le lisier était trop liquide donc on a rajouté du maïs qui n’étant pas bio apporta aussi une dose d’azote conséquente dans le composte qui résulte de la fabrication du méthane, on tournait en rond en quelque sorte. D’autant que l’on utilisait aussi la méthanisation pour se débarrasser de l’algue verte ramassée à grand frais. Finalement, en plus du désastre écologique, toutes ces inhérences avaient un coût exorbitant laissé au bon soin du lampiste qui non content de manger un cochon dégueulasse saturé d’antibiotique et autres cochonneries antibactériennes devait aussi payer la note par le biais de ses impôts. Alors le bon peuple en a eu marre et a gueulé !

    C’est rare, mais ça été efficace car l’empoisonneur a mis les clés sur la porte et a décampé, la ferme est donc à vendre.

    Fort cher d’ailleurs ! Ce n’est pas que la terre soit la meilleure pour l’agriculture, mais l’emplacement est remarquable, la « fin de la terre » comme on l’a cru longtemps avant que l’on découvre les Amériques. Alors les clients furent nombreux ; on ne fera pas un état exact des diverses situations qui firent que les projets des candidats n’aboutirent pas, mais on peut citer par exemple ce couple qui voulut faire de l’agriculture bio, plus précisément élever des chèvres et des moutons de Ouessant, ce petit mouton noir si bien adapté aux terres ventées. D’abord ils étaient de la ville ce qui est une tare congénitale pour être paysan, ils n’avaient pas le cursus universitaire nécessaire pour planter des poireaux, et pour ne rien arranger leurs parents n’étaient pas nés avant eux ce qui fait que le banquier du Crédit-bœuf les a regardé goguenard, d’autant plus que financer du bio ce n’était pas trop dans le style de la maison, on est plus habitué à financer le super tracteur quatre roues motrices, la moissonneuse avec à bord un ordinateur qu’un chétif troupeaux de chèvres ! A la limite, on aurait peut-être tenté de les aider s’ils avaient écoulé leurs productions dans un restaurant qu’ils auraient tenu en faisant un peu couleur locale. Seulement voilà, ces ignares avaient dit qu’ils ne venaient pas là pour monter une usine à touristes mais pour être en harmonie avec ces lieux encore préservés.

    Pour tout dire, c’est le « Projet », le projet avec un grand « P » qui a remporté le marché. C’est un paysan…euh, non, plutôt un quidam pratiquement plus agriculteur mais tout à fait industriel qui va avoir droit aux subventions et aides de toutes sortes puisque ses propositions sont pleines d’ambitions productivistes et mercantiles en direction du marché de la patate.

    Impressionné par le succès de la patate de sable, la pomme de terre de l’Ile de Ré, un agro-industriel c’était dit qu’en créant un nouveau label qui utiliserait la renommée de la Pointe on allait tout droit vers la fortune. Il avait même déjà trouvé le slogan : « Quand vous en avez ras la patate retrouvez la frite avec la pomme de terre du Raz ! ». Peu importe que la terre soit assez pauvre pour espérer naturellement une récolte abondante, le technicien l’avait dit, on mettra ce qu’il faudra et le rendement sera là. De grosses pulvérisations de produits de chez Monsanto ou Bayer pour arrêter les maladies et tuer les doryphores, et le tour était joué pour produire des centaines de tonnes de ladite patate. La panacée, en somme…

    Evidement, le banquier avait plongé dans le business et l’on a vu tout de suite arriver un super tracteur, un pulvérisateur automoteur, une arracheuse et divers accessoire aratoires modernes et surdimensionnés, le tout pour un investissement conséquent. Peu importe, avec les garanties techniques et productivistes cautionnées par la chambre d’agriculture les risques étaient donc minimes.

    De surcroit pour plus de garantie on prit des plants venant de l’ile de Ré comme cela on était à peu près sur qu’ils étaient habitués au climat marin. Malgré toutes ces débauches de technicité, la première année fut un désastre, le rendement fut tellement minable qu’il mit la communauté scientifique en émoi, on déplaça donc un ingénieur de l’INRA. La sommité trouva vite les causes qui étaient que l’iode et la salinité abondante de l’air été mal appréciées, ce dont a quoi il remédia aussitôt en apportant encore plus de complément à la terre afin de fortifier la plante et d’en assurer le rendement. Ce n’était pas plus compliqué que cela, et effectivement le résultat fit que l’agro-businessman pense s’agrandir pour produire encore plus…

    Pourtant pendant ce temps là, chez nous on a continué à manger des patates qui viennent de cher le Père Loïc. Il n’habite pas loin de la pointe, dans une de ces maisons basses en granit entourées d’un petit muret bas en pierre simplement posée les unes sur les autre. Et derrière ce coupe-vent y pousse une patate magnifique. Alors on va en chercher tout les ans cinquante kilo que l’ancien conditionne soigneusement dans un vieux et solide sac de jute, mais c’est lorsque l’on va payer notre dû qu’autour d’un verre de cidre le Père Loïc nous vante sa patate.

    Comme il dit si bien : j’peux pas en faire cadeaux ! Il faut bien que je donne une petite pièce au jeune Yves qui est si prompte à atteler le têtu cob breton à crinière blonde pour aller ramasser un tombereau de « goémon » pour la fumure. Si par hasard il y avait un peu de maladie, juste un petit coup de bouillie bordelaise sera parfait pour enrayer la chose, quant aux doryphores on les aspergera de savon noir pour tenter de les noyer, mais surtout il faut prendre la précaution de bien ramasser les larves sur le sol afin de limiter les dégâts de cet insecte ravageur. Pour toutes ces raisons, le plus souvent possible, l’ancien échange sa récolte contre autre chose, particulièrement du bois pour la cheminée car les arbres ne poussent pas facilement sur la pointe.

    Mais Père Loïc, c’est qu’elle variété cette patate ? Bé, c’est la patate du Raz, mais pour tout dire, il y pas mal de générations de cela, peut-être même à la fin du XIXème siècle, il paraitrait qu’un habitant d’ici aurait ramené des plants de patate de l’Ile de Ré. Ce ne fut pas facile car ce n’est qu’au bout de pas mal d’années qu’elles se sont vraiment acclimatées, les gars du coin n’ont pas toujours mangé à leur faim avant que cette tubercule donne correctement, maintenant elle est parfaite et à bien le goût et l’odeur de la Pointe…

    En chargeant le sac dans ma vielle brouette en bois je m’imaginais assis devant ma cheminé, pensif, avec un œil sur le diable qui avait le cul dans la braise dans lequel cuisaient doucement quelques patates non pelées en compagnie de gousses d’ail ; et en tournant l’ustensile de façon régulière pour répartir la chaleur mes papilles gustatives s’excitaient d’envies par avance en pensant au régal à venir lorsque je couperai la tubercule chaude en deux pour l’oindre de beurre demi-sel breton, et la mangerai à la petite cuillère, ce qui est le privilège des mets de choix.

    Mais, j’en avait aussi gros sur la patate, le Père Loïc a 82 ans, quand il ne sera plus là, qu’est-ce que je vais manger ?

    http://www.le-ragondin-furieux.blog4ever.com

    Pour ceux qui ne savent pas ce qu’est un diable, c’est un ustensile en terre cuite à large cul plat resserré en haut et muni d’un chapeau. On le met à toucher le feu, garni de pomme de terre avec ou sans ail, ou bien des chataignes. Pour ceux qui servent souvent au patates à l’ail il faut éviter d’y faire cuire des chataignes qui prennent alors le goût de l’ail.

    Il va sans dire que vu son nom cet instrument n’entre pas dans toutes les maisons.....

    http://le-ragondin-furieux.blog4ever.com


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  • <<Le Front de gauche doit entrer rapidement en campagne>>

     Parti Communiste Français

    Après leur conférence nationale des 3,4 et 5 juin, les communistes choisissent, à la fin de la semaine, leur stratégie pour 2012 et leur candidat à la présidentielle.

    Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, précise les enjeux de ce vote.

    La conférence nationale du PCF a adopté à 63,6 % une résolution qui propose la candidature de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle dans le cadre d'un accord global du Front de gauche incluant les législatives et un programme de gouvernement Pour vous, est-ce un résultat satisfaisant ?

    Pierre laurent. Oui, c'est une décision d'une grande valeur. La parole est maintenant aux communistes et je les appelle à s'exprimer massivement les 16, 17 et 18 juin prochains. Le vote de la conférence est le résultat d'un débat extrêmement approfondi. Il doit se poursuivre jusqu'au bout dans le respect de tous, en pesant la portée de nos choix. Les échéances législatives et présidentielle de 2012 sont cru­ciales. La gauche a besoin d'une voix forte dans une situation politique préoccupante. Nicolas Sarkozy tente, semaine après semaine, de créer un climat politique dans lequel les très fortes as­pirations au changement seraient marginalisées. La promotion de l'extrême droite est délibérée. À gauche, le débat n'est pas à la hauteur des attentes, ni à Europe Écologie-les Verts, qui semble pencher vers la candidature de Nicolas Hulot, ni au Parti socialiste qui, depuis l'élimi­nation de Dominique Strauss-Kahn, reste très peu combatif sur le fond. Permettre une entrée en campagne rapide et rassemblée du Front de gauche devient décisif. Les décisions de la conférence nationale en créent les conditions.

    Vous avez parlé de « geste fort » à propos du nom de Jean-Luc Mélenchon pour la présidentielle. Que voulez-vous dire ?

    Pierre laurent. Oui, c'est un geste fort. Si les communistes valident cette proposition, cela signifie que les adhérents de la force la plus nombreuse du Front de gauche acceptent un candidat non issu de leurs rangs. Nous pro­posons ce geste unitaire parce que le risque»" est grand que les citoyens soient confinés dans la position de spectateurs du débat politique. Nous voulons au contraire qu'ils en deviennent les acteurs. Le Front de gauche doit servir à leur rendre la parole. Notre ambition est de changer la nature du débat politique en 2012, passer de la question de savoir qui sera élu président de la République à celle de savoir quelle politique, avec quelle majorité, sera mise en œuvre demain. Cela va exiger un effort considérable d'engagement. Après notre vote, nous aurons besoin d'être rassemblés autour du choix ratifié par la majorité. 

    Votre choix en faveur de la désignation de Jean-Luc Mélenchon signifie-t-il qu'un communiste ne pourrait pas représenter le Front de gauche à la présidentielle ?

    Pierre laurent. Les candidatures de Jean-Luc Mé­lenchon et d'André Chassaigne ont toutes les deux leurs qualités. Elles ont permis l'une comme l'autre de faire progresser la construction com­mune. La conférence nationale a opté pour celle de Jean-Luc Mélenchon car elle considère que la proposition d'ensemble incluant la présidentielle et les législatives permet dans ces conditions une entrée immédiate en campagne de toutes les forces du Front de gauche sur un bon programme. Il existe un débat normal chez les communistes pour évaluer si les meilleures conditions de déploiement de la démarche du Front de gauche sont réunies avec cette proposition de la conférence nationale, ou si elles le seraient davantage avec la candidature d'André Chassaigne. Le bulletin de vote permet le débat jusqu'au bout. Mais la proposition de la conférence nationale n'est pas un choix par défaut construit contre une autre proposition, c'est un choix positif qui prendra toute sa valeur avec l'engagement des communistes dans la campagne.

    Avez-vous l'ambition d'élargir le Front de gauche lois de la campagne présidentielle  et législative?

    pierre laurent. L'élargissement du Front de gauche à des organisations nouvelles, des personnalités, est important. Mais cela va au-delà : nous visons l'appropriation populaire du débat politique des échéances de 2012. Un grand nombre de forces

    sont disponibles pour œuvrer à une possible victoire de la gauche, mais elles ne s'engageront qu'en acquérant la conviction que cette victoire va rendre le pouvoir au peuple. Lé Front de gauche ne doit pas être une construction que l'on de­mande aux citoyens de soutenir mais dans laquelle on leur propose de s'investir.

    Comment le PCF envisage-t-il la campagne de manière à la rendre la plus collective possible et à éviter une personnalisation à outrance autour du candidat à la présidentielle ?

    Pierre laurent. C'est l'engagement militant et citoyen massif qui peut changer le caractère de la campagne présidentielle. Le candidat, quel qu'il soit, ne peut pas modifier à lui seul cette situation. :

    Le refus de la présidentialisation fait partie inté­grante de la démarche du Front de gauche. C'est même l'une des grandes propositions du pro­gramme partagé que nous venons d'acter avec nos partenaires. Nous pouvons anticiper cette sortie du présidentialisme par une campagne citoyenne. qui donne d’abord la parole aux syndicalistes, aux acteurs des mouvements sociaux, à toutes celles et ceux qui veulent que la vie change vraiment.

    Les sondages attribuent 5 à 6 % d'intentions de vote à Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle. Pensez-vous que le score puisse être plus Important à l'arrivée ?                    

    Pierre laurent. Arrêtons de commenter les son­dages. La situation est totalement ouverte. Nous vivons au-dessus d'un véritable volcan politique. La colère est énorme et l'insatisfaction profonde à l'égard du débat politique. Il n'y aura pas de statu quo. Le monde est en train de changer, et la France va bouger comme les autres pays. Mais la manière dont ces secousses politiques inévitables se manifesteront n'est pas écrite. Cela peut prendre la forme du meilleur comme du pire. Dans ces conditions, il y a quelque chose de dérisoire à commenter des scénarios présidentiels qui peu­vent s'effondrer en quelques jours. Des millions de gens ne savent toujours pas comment ils se prononceront l'an prochain, et ils cherchent les espaces pour mener un autre débat politique que celui auquel ils assistent. Soyons offensifs.

    Où en êtes-vous de l'accord sur les législatives entre les forces du Front de gauche ?

    Pierre laurent. Une réunion a eu lieu le 9 juin et une autre aujourd'hui. Nous poursuivons les discussions sur la base du mandat donné par la conférence nationale, qui propose une réparti­tion d'environ 80 % des circonscriptions pour le PCF et 20 % à nos partenaires. Nous informons les fédérations communistes en direct, comme nous le faisons depuis le début. Comme pour le reste de l'accord, la validation du mandat de la conférence nationale fait partie intégrante du vote des communistes.

    Entretien réalisé par Sébastienb CREPEL et jean-paul PlÉROT

     

     

     


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  • Parti Communiste Français

    Les délégués présents à la Conférence nationale ont adopté par 63 % des voix la résolution soumise désormais au vote des communistes. Ce texte est plutôt satisfaisant, tant sur l’analyse de la situation sociale et économique que sur les enjeux politiques. Il développe fort bien l’exigence d’une nouvelle pratique politique pour que les Françaises et les Français se réapproprient la politique et prennent en main leur avenir.

    Mais cette résolution conclut de façon surprenante à une seule candidature possible aux présidentielles, réduisant ainsi le Front de gauche à une alliance de sommet et conditionnant sa réussite au choix d’un candidat incontournable.

    La Conférence a cependant décidé à 79 % de faire figurer l’ensemble des candidatures pour l’élection présidentielle sur le bulletin de vote. C’est un énorme progrès démocratique pour notre parti : cette reconnaissance de la souveraineté des communistes est une réponse incontournable à l’exigence convergente d’une majorité de communistes, relayée par de nombreuses fédérations. J’y vois aussi, pour ma part, un atout de poids pour mobiliser le plus grand nombre de communistes à l’issue du vote qui désignera le candidat unique du Front de gauche aux élections présidentielles.

    Depuis, cette avancée a malheureusement motivé beaucoup de fébrilité pour en limiter la portée, et en dévoyant notamment mon point de vue.

    Pourtant, mon positionnement a toujours été sans ambiguïté.

    A chaque fois que j’ai eu l’occasion de m’exprimer sur le sens de mon offre de candidature, que ce soit au 35ème Congrès du Parti Communiste Français le 20 juin 2010, durant la Fête de l’Humanité le 8 septembre 2010, lors du Conseil National du 7 janvier 2011 suivi de l’Assemblée des animateurs de sections le 8 janvier, lors du Conseil national du 8 avril 2011 ou durant la Conférence nationale, j’ai toujours cherché à expliciter ma conception du Front de gauche comme instrument d’une dynamique populaire nouvelle, et appelé à un débat serein et respectueux de toutes les convictions au sein de notre parti, comme au sein du Front de gauche.

    Certes, j’ai donné mon sentiment quelques jours avant la Conférence nationale sur le besoin qu’exprimaient les communistes de se voir offrir un choix sur l’ensemble des candidats ayant fait acte de candidature lors du Conseil national du 8 avril. C’est qu’il s’agissait, de mon point de vue, d’un engagement élémentaire pour une organisation comme le Parti Communiste Français, qui place le respect des valeurs démocratiques au cœur de ses statuts et de ses résolutions.

    J’ai par ailleurs, à plusieurs reprises, assuré que je m’en remettrai sur ce point au choix de la Conférence nationale de notre Parti en application de nos statuts, avant le vote des militants prévu les 16, 17 et 18 juin prochain. C’est ce que j’ai fait.

    Ma proposition de candidature est donc restée inchangée sur le fond comme sur la forme. J’ai redit, lors de la Conférence nationale, les deux priorités que je plaçais au cœur de ma démarche :

    Le besoin pour le Front de gauche, comme outil de rassemblement à gauche, de faire monter dans l’ensemble du peuple de France, l’exigence de mesures indispensables pour un changement réel dans notre pays, et pour améliorer la vie du plus grand nombre. Je pense plus particulièrement à la maîtrise financière et au carcan européen.

    La nécessité pour le Front de gauche d’être le moyen d’implication populaire dans le débat politique, le lieu d’élaboration collective des contenus de la transformation sociale et écologique. Cet enjeu essentiel exige de rompre avec le formatage des pratiques politiques actuelles, qui jouent sur la personnalisation et la médiatisation artificielle au détriment d’une démarche novatrice d’implication du plus grand nombre.

    Malgré cette volonté de clarté continue sur ma démarche, au service de la volonté de rassemblement au sein du Front de gauche exprimé par notre parti, le débat légitime qui anime les communistes sur les différentes propositions soumises au vote s’est quelquefois égaré depuis la Conférence nationale. Allant chercher dans le registre du manichéisme, agitant la menace que ma désignation briserait le Front de gauche, des argumentaires simplistes essaient de faire renaître des clivages que nous avions alors réussi à surmonter. Ils sont en décalage profond avec la teneur des échanges des communistes. De même, des réactions insistent désormais sur le caractère « déplacé » des soutiens de certains militants communistes à ma candidature. Il y a quelques semaines, j’étais caricaturé en « marionnette au service de la direction ». Voilà que je serais subitement devenu un fossoyeur instrumentalisé par une autre « partie » des militants communistes.

    Est-ce ainsi, par des accusations répétées, que nous concevons le respect des convictions, des engagements et de la parole de chaque militant communiste au sein de notre maison commune ? Ou s’agit-il simplement de faire diversion pour déplacer le débat sur les interprétations fantaisistes des uns et des autres ?

    Ces jugements à l’emporte-pièce se situent à l’opposé de notre volonté de rassembler tous les communistes dans la perspective d’un engagement total de tous dans les échéances à venir. Je le redis avec force : il n’y pas de bons ou de mauvais communistes. Les convictions des uns et des autres ne méritent ni raccourcis ni interprétations.

    Pour alimenter la réflexion décisive des adhérents de notre parti sur les choix pour 2012, il n’est pas nécessaire de les infantiliser ! Je crois qu’avec leurs valeurs, leurs convictions, leur expérience, ils méritent mieux que des échanges fondés sur la stigmatisation et le chantage.

    Quant à l’argument disant que ma candidature ferait courir un risque à l’accord législatif, il me semble, pour le moins, fallacieux. Cela voudrait dire que cet accord n’a été réfléchi et discuté que dans le cadre d’une seule possibilité de candidature à la présidentielle. Or, cela n’a jamais été donné comme cela. Affirmer aujourd’hui cette condition reviendrai a posteriori à dire que mon offre de candidature était construite sur un leurre. Quel mépris pour mon engagement et plus largement pour celui de tant de communistes ! Cette référence à un corsetage de l’accord législatif avec les autres forces du Front de Gauche s’apparente à une forme de pression envers les communistes, il écarte aussi le débat de fond sur la conception du Front de Gauche.

    Nous pouvons difficilement nous engager à construire du neuf avec de telles pratiques dans l’exercice démocratique au sein de notre parti. Alors que le choix très majoritaire des délégués à la Conférence nationale a été fait pour garantir la souveraineté des communistes sur leur choix, il est totalement contre-productif d’essayer désormais de les diviser en jetant de tels doutes. Pis encore, ce type d’argument est à l’opposé de l’éthique même de notre rassemblement, fondé sur la transparence d’une démarche collective et citoyenne.

    Je le répète, mon offre de candidature ne souffre d’aucune sorte d’instrumentalisation. Elle est dépassionnée, sincère, dénuée de considérations boutiquières sur les agissements supposés des uns et des autres. Je crois d’ailleurs m’être astreint quant à moi à la plus grande transparence sur le sens de ma démarche et sur ma conception du rassemblement au sein du Front de Gauche, comme du rôle que doit tenir notre parti dans ce cadre collectif, et sur mon attitude si ma candidature n’était pas retenue.

    Je le réaffirme, c’est au service du Front de Gauche et de sa réussite que s’inscrit ma candidature. Je m’engage à porter le programme populaire et partagé et une ambition commune sur les législatives, dans le respect des partenaires et avec une pleine existence du PCF. Aussi, j’appelle les communistes à se prononcer librement, en conscience, sur les choix qui leur sont offerts. J’appelle solennellement tous les communistes à s’investir, quel que soit leur choix, lors du vote des 16, 17 et 18 juin… et bien évidemment après !

    De : André Chassaigne

    mardi 14 juin 2011


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  •       

    La vie du Parti    PCF-OUTILS.jpg

          

    Ils ont de la suite dans les idées : 3 députés communistes sur 13 (1), M.G. Buffet, R. Muzeau et C. Sandrier, viennent de signer un texte de soutien à Mélenchon.
                     JL Mélenchon, ce candidat préféré de nos 3 députés, considère pourtant le Front de Gauche comme une étape pour constituer un nouveau parti issu de la fusion des partis PCF, PG et GU ( plus quelques autres petites organisations qui s’y joindraient).

      

    Comprendre cette attitude il faut remonter au congrès de 2008 et se souvenir que :

      

     ........Roland Muzeau, actuel président du groupe communiste avait porté dans le 92 un amendement lors du congrès de 2008 sous le titre « la métamorphose ».    Il y proposait l‘abandon du parti communiste, la création d’une autre formation politique à gauche de la gauche. Cet amendement indiquait que pendant une certaine période    transitoire, les anciens communistes auraient la double appartenance politique.

     

    .........Jean Claude    Sandrier, lui, avait signé un texte national intitulé « Nommer clairement ce que nous voulons » (HQ 10.11.08), avec François Auguste, Nicole Borvo, Joël Canapa, Sophie Celton, Patrice Cohen-Séat, Jean-Marc Coppola, Marie-Claire Culié, Pierre Dharréville, Michel Duffour, Elisabeth Gauthier, Brigitte Gonthier-Maurin, Joëlle Greder, Fabienne Haloui, Alain Hayot, Gérard Mazet, Gérard Piel, Marjolaine Rauze, Gilles Ravache, Richard Sheehan.    

    Ce texte portait deux idées    

    a) Changer le nom du parti. Le communisme étant un sigle porteur de « l’ancien ». 

    b) Transformer le parti pour faire la place à d’autres cultures politiques.
    P.Cohen Seat était l’animateur de ce courant. Dans L'Huma du 21/06/2008 nous pouvions prendre connaissance de son intervention lors d’un débat à Aubagne, avec des représentants de PRS et des comités antilibéraux où il indiquait « La construction d'un front peut être une étape avant d'aller plus loin... » 

     

     ..........Marie Georges Buffet , lors de la conférence nationale des 3/4/5 juin 2011, explique aux délégués que l’effacement de l’étiquette PCF candidat du Front de Gauche au profit d’une étiquette Front de Gauche soutenu par les PCF, PG GU…permettrait une plus grande dynamique électorale !

     

    Autrement dit, l’effacement du parti serait un atout. 

    Selon cette thèse un    candidat PCF Front de Gauche ne pourrait donc pas rassembler autant qu’un candidat intitulé F de G. Cette réponse fait suite à l’inquiétude exprimé par plusieurs camarades lors de cette conférence sur le pacte conclu avec le PG et la GU. Ce pacte prévoit que nos candidats aux législatives seront des candidats Front de Gauche soutenus par le PCF, le PG et la GU (et éventuellement d’autres) au détriment de l’étiquette plus significative de candidats PCF soutenu par le Front de Gauche, Ainsi pour les électeurs, plus rien ne distinguera    les 70 à 80% de candidats PCF des 20 à 30 % autres (PG, GU ….).

     

     Outre que c’est totalement contraire à la réalité que démontre A. Chassaigne et plein d’autres candidats qui s’affichent PCF, candidats du Front de Gauche, ce n’est pas respectueux du choix de congrès des communistes qui ont choisi à la fois le parti communiste et les fronts de lutte. 

      

     Récidive ! Déjà le 9 juin 2006, devant le Conseil National du PCF, MGB affirmait : Il nous faut poursuivre cette    démarche des collectifs anti-libéraux, (2) afin que puisse durablement exister dans ce pays une force crédible capable de porter    le changement ». C’était révélateur de l’opinion de la Secrétaire nationale sur le parti dont elle etait la première dirigeante. Déjà, elle considérait que le PCF ne pouvait pas être une force crédible capable de porter le changement » !

     

    (1) Le PCF compte actuellement 13 députés, Gremetz ayant démissionné et quatre l'ayant quitté pour rejoindre diverses organisations de gauche.

     

    (2) Déjà Jean Luc Mélechon alors membre du PS et du « club PRS » était dans les collectifs antilibéraux où il s’était proposé comme candidat sauveur, s’opposant notamment à une candidature de Francis Wurtz


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  • Par Stéphane Bonnéry, Responsable des questions éducatives au PCF, Enseignant-chercheur en Sciences de l’éducation
    Ce sont ces questions, dans les forums du programme populaire partagé, sur lesquelles les communistes ont pu converger avec bien d’autres. Mais malgré les efforts, ne nous le cachons pas, la confrontation est encore insuffisante à gauche. Probablement parce que règne trop souvent depuis des décennies l’idée que pour chasser la droite, le « vote utile » et le rassemblement passent par le plus petit dénominateur commun des propositions, et donc par un débat d’idée qui devient tabou de peur qu’il ne soit diviseur. Pour un parti politique et les rassemblements auxquels il participe, ce serait un problème que de ne porter, d’élections en élections, que le minimum commun, et de se priver de cette tribune pour porter une alternative ambitieuse.
    L’analyse que les communistes portent à la réflexion collective, c’est que si l’école et le collège ont les difficultés à faire apprendre tous les élèves c’est parce que depuis le début ils n’étaient pas assez uniques, résultat d’un compromis entre démocratisation et sélection. C’est pour repenser l’école (les programmes et objectifs, les moyens en recherche et formation...) sur le modèle des enfants qui n’ont que l’école pour s’approprier les savoirs savants, qu’il faut transformer l’école. Tous en profiteront. Les familles populaires d’abord, mais aussi ceux dont la famille, si l’école avait les moyens de le prendre en charge, n’aurait plus à faire l’école à la maison ou dans des cours particuliers ou n’aurait plus à scolariser dans le privé.
     
     
      Parmi les candidats communistes à la candidature qui s’inscrivent dans la dynamique du front de gauche, André Chassaigne porte cette idée du besoin d’une nouvelle phase de démocratisation scolaire dans un cadre d’égalité nationale.
     
    Ainsi, il priorise dans la démarche le fait de conduire un débat en lien avec les luttes, sans être uniquement tourné vers les échéances électorales à court terme. Des idées peuvent devenir majoritaires et bousculer le carcan dans lequel la Ve République et les « décideurs » enferment le débat. Rarement s’est exprimée aussi fort l’aspiration à une société qui ne soit pas soumise au profit, comme à une école de l’émancipation et de l’armement intellectuel de tous. La crainte légitime de la division à gauche ne doit pas empêcher de construire une réponse politique à ces aspirations. L’ambition portée est de nature à tirer tout vers le haut : les contenus, la démarche, le rassemblement !
     
    C’est dans cette optique que les communistes tendent la main de façon critique, exigeante et constructive à la fois, dans toute la gauche, et à commencer dans les fronts de luttes et dans le front de gauche.
     
    C’est d’autant plus nécessaire que cette démarche n’est pour l’instant pas partagée par tous.
    Suffit-il de dire qu’une fois élu, les choses seront réglées, qu’il n’est pas besoin de dire ni pour quoi faire précisément, ni comment on va trouver et imposer le financement ? L’expérience de 1997 à 2002 devrait servir de leçon.
     
    Quel que soit le candidat choisi, nous ferons tous pour le mieux possible. Avant cela, il me semble qu’il y a un devoir de transparence comme responsable de contribuer à la réflexion et de dire pourquoi la candidature d’André Chassaigne me semble revêtir plusieurs avantages par rapport à celle de Mélenchon.
     
    D’abord, sur la démarche, l’expérience de Chassaigne en matière de rassemblement sur le terrain et à l’Assemblée ont fait la preuve qu’il savait mettre sa pugnacité au service non pas de lui seul, mais du collectif en intégrant les analyses et propositions du travail collectif. C’est le gage d’une mobilisation maximale de toutes les forces militantes qui composent le front de gauche. C’est encore le gage de donner le signal qu’au-delà des élections, nous souhaitons construire une appropriation populaire des questions politiques, contre la délégation de pouvoir. Le comportement de Mélenchon correspond bien moins avec ce profil. Cela pose question quand des idées ultra-minoritaires dans les forums partagés font l’objet de tentatives d’imposition d’en haut dans le PPP, notamment sur le renoncement à défendre le collège unique ou la promotion du socle commun.
     
    Ensuite, l’accès aux médias est un argument qui a été discuté. Notre défi, quand la campagne officielle aura commencé et que le temps de parole sera décompté, ne sera plus d’accéder aux médias. Ce sera ce qu’on y dira. D’autant qu’avec la pression du « vote utile » au premier tour, l’enjeu de la présidentielle me semble bien moins être le score quel que soit le candidat, que la tribune d’idées que cela offre pour la législative et surtout pour la suite : il me semble utile de ne pas prendre les élections uniquement sous l’aspect électoraliste (même si les scores comptent, bien sûr), mais aussi pour les luttes qu’elles sont l’occasion de traduire en politique, pour les idées qu’elles peuvent faire grandir. Le PCF et les fronts auxquels il participe ont tout à gagner en pensant les campagnes d’action et d’idées dans la durée, pour convaincre du lien entre urgence sociale et cheminement vers une autre société.
    De même, on ne demande pas à un candidat d’être un spécialiste de toutes les questions mais l’expérience qu’a André Chassaigne en tant qu’ancien professeur de SVT et principal de collège seront un atout dans ces campagnes où les questions d’éducation et de formation vont être parmi les questions clés, avec l’emploi, le pouvoir d’achat, la santé, l’Europe et la finance. L’expérience montre que malgré cette connaissance, André Chassaigne écoute et tient compte des apports des groupes de travail et du débat collectif.
     
    Surtout, sur le contenu, ses prises de position montrent la volonté de relever avec sérieux le défi de travailler à faire émerger une réponse progressiste aux questions qui vont modeler l’avenir. Il pourra faire de la fenêtre médiatique présidentielle une tribune pour des arguments utiles aux législatives. Tandis que les prises de position de Mélenchon contre le collège unique est de nature à brouiller le message de ce que les députés communistes et du front de gauche doivent porter sur le besoin d’un collège et d’une école primaire encore plus égalitaire, à l’instar de ce qu’ils ont déjà défendu par exemple depuis 2005 en proposant un contre-projet de loi pour une culture commune alternatif au socle minimal. C’est mettre tout le front de gauche dans une situation compliquée que de devoir militer dans les quartiers populaires et devant les établissements scolaires pendant les campagnes avec des jeunes qui auraient entendu à la télévision qu’on les assigne à une unique orientation en voie professionnelle dès la 4ème. Ces divergences ont besoin d’être débattues, pour être dépassées et pour chercher des convergences.
     
    Les communistes n’ont pas toutes les réponses. Mais c’est de la responsabilité dont a toujours sur faire preuve le PCF que de relever le défi de construire des alternatives qui contribuent au rassemblement : voilà l’équation à résoudre, ne pas fuir les aspérités du débat, ne pas en faire des fossés infranchissables entre les composantes de la gauche, faire les choix moins en fonction d’intérêts de carrière ou de boutique mais de ce qui est de nature à dessiner un avenir. Des candidats à la candidature, André Chassaigne me semble réaliser la meilleure alchimie de ces exigences.
    Ces choix pour porter un projet éducatif en phase avec un projet de société ne concernent pas uniquement les élections de 2012. Elles sont déjà en jeu dans les élections sénatoriales de septembre et le seront encore pour les municipales et territoriales de 2014, pour l’égalité effective des établissements scolaires sur le territoire national, contre la réforme actuelle rendant les établissements autonomes financièrement (chantage aux collectivités pour remplacer les enseignants par des contractuels payés localement) et inégaux sur les objectifs (écoles hors du programme complet en étant centrées sur le socle minimal).
      

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  • a-copie-16

    me réveiller d’un mauvais rêve...

     

    J’ai lu la résolution et les débats de la conférence. J’ai parcouru les discours de Jacques Chabalier et de Pierre Laurent. J’ai scruté les détails du bulletin de    vote qui nous est soumis. J’ai essayé de réfléchir. Ce travail m’a permis de mesurer les dégâts que l’âge a infligé à mes capacités de compréhension. Qu’est-ce que je vois ? 

    On nous demande de voter sur notre candidature à la présidence de la République. Fort bien. Nous devons choisir entre deux communistes dont les conceptions    diffèrent. C’est de bonne démocratie. Nous pouvons même, si ça ne nous convient pas, voter blanc. Juste proposition. Mais, et là ma vieille connaissance d’un Parti auquel j’appartiens depuis près    de 67 ans vacille, la direction appuyée par la majorité de la Conférence nationale, nous offre avec insistance, une alternative étrange. 

    Pour faire court : "Camarades, ne votez pas pour un communiste, même s’il s’inscrit dans la perspective du Front de gauche ! Apportez massivement vos voix    et votre confiance à un ancien dirigeant socialiste, même si son programme diffère du notre ! 

    Même s’il approuve la guerre coloniale en Lybie ! 

    Même si son objectif est la substitution à son profit d’un vague mouvement d’une gauche imprécise à notre Parti ! " 

    A l’appui de cette thèse, on invoque des avantages tirés d’une négociation de bas niveau sur la répartition des sièges aux législatives. C’est de la politique,    ça ?

          

    J’espère bien, le matin du 19 juin, après le vote, me réveiller d’un mauvais rêve

    . Les communistes auront voté communiste.

          

    Jacques FRANCK Paris 17° Vétéran du PCF


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  • Intervention assemblée générale du 16 juin 2011 à Hyères.

     

    andre-chassaigne.jpg

                

    http://pcfcuers.over-blog.com/

           

    Chers et chères camarades,      

    Dès sa création, à l’initiative du PCF, j’ai été partisan du Front de Gauche en tant qu’outil de rassemblement des forces de progrès pour modifier le    rapport de force à gauche et pour répondre de manière collective et efficace aux aspirations populaires.      

    Quel fût mon désarroi lorsque je me suis retrouvé seul à défendre ce concept à Cuers, contre une majorité rangée derrière le PS au premier tour de l’élection    régionale en 2010…Mais cela est du passé.      

    Aujourd’hui, après les cantonales de mars dernier, je soutiens toujours ce Front de Gauche pour préparer les échéances 2012 ( présidentielle et législatives    ).      

    Néanmoins, ma démarche n’occulte pas les difficultés objectives qui font obstacle à un affichage du FdG en toute transparence et en toute loyauté    de la part des forces qui le composent.      

    En clair, il nous appartient d’appréhender comment le FdG a évolué dans les couloirs des appareils politiques nationaux  depuis sa    création.      

    Lors de son congrès, le PG n’a pas hésité à ratifier la candidature de J-L Mélenchon pour représenter le FdG à l’élection présidentielle. Depuis, l’édile est le    chouchou des médias.

    Sans mot dire, la direction du PCF s’est engouffrée dans cette brèche nonobstant les autres candidatures et notamment celle d’André Chassaigne.      

    Lors du C.N du 8 avril dernier, dans son rapport introductif, Pierre Laurent secrétaire national affirmait tout de go sa préférence pour J-L M en pesant    explicitement sur les débats.      

    Alors que les travaux du C.N venaient à peine de commencer, les médias dont le Monde lançaient sur le net : «  le PC a choisi son candidat en la personne    de J-L M. »  

    Il en découla un malaise chez bon nombre d’adhérents(es) comme nous avons pu le ressentir lors de notre réunion de section à Carnoules.      

    La suite donna raison à la Fédération varoise avec un résultat de vote secret sans équivoque réalisé auprès des adhérents souverains. 86% d’entre eux se prononçant    pour un bulletin comportant les noms de tous les candidats, exigence de la démocratie avant la conférence nationale.      

    Puis vint la conférence nationale des 3,4 et 5 juin derniers pour traiter des points portant sur :      

    L’état d’avancée de l’accord sur le programme populaire et partagé

    L’accord politique sur la gouvernance de campagne et sa conception

    L’accord sur les législatives

    L’état de réflexion sur la candidature à l’élection présidentielle.      

    Là encore, avant même que ne débutent les travaux, Pierre Laurent déclarait sur RTL que seule la candidature de J-L M était envisageable et que la    conférence allait la confirmer.      

    Pour avoir suivi la conf par internet interposé, j’ai pu, comme de nombreux camarades, bien percevoir l’évolution des travaux qui ont obligé la direction à revoir    sa copie.      

    Chacun sait que si la résolution a été votée à 63% des votants, 80% des conférenciers ont obligé la direction à rédigé un bulletin de vote comprenant tous les noms    des candidats potentiels pour représenter le FdG ou le PCF de façon autonome.

    C’est une avancée importante pour la démocratie interne et pour le respect de tous les adhérents qui constituent les fondations de notre    parti.      

    Trois candidatures restent en lice après le retrait de celle d’André Gérin : J-L Mélenchon, André Chassaigne et Emmanuel Dang Tran.      

    Aujourd’hui, je reste partisan de cet outil que représente le Front de Gauche. Il a pour vocation à s’élargir à d’autres composantes politiques ainsi qu’au    mouvement social.      

    Pour ma part, le comportement de J-L M, invité par tous les médias ferme cette option d’ouverture.      

    Son ton de matamore, son moralisme excessif, son sens exclusif de l’émotionnel, son omnipotence naturelle et sa façon de vouloir régler des comptes avec ses ex    camarades du PS, n’en font pas à mes yeux, le meilleur candidat pour représenter le FdG.      

    Aurai-il l’intention de continuer, pour la parachever, le travail de F. Mitterand qui constitua à affaiblir le PCF ?...La question mérite d’être    posée.      

    Alors, contrairement à ce que souhaite le PG et son Président, le PCF n’a pas vocation à disparaître ou à se diluer dans un espèce de Die Linke à la française dont    rêve J-L M et son parti.      

    Le PCF a vocation à se renforcer, à être une offre politique pour nos concitoyens en souffrance sociale.

    A mon avis, son rayonnement peut s’inscrire dans la conception que nous avons du FdG, une conception dynamique, unitaire et porteuse d’espoir.      

    Une conception qui met l’humain au centre de décisions pour recréer de la confiance chez tous ceux et celles qui fuient les urnes depuis des années, notamment dans    les milieux populaires et chez les jeunes.      

    Cette conception est opposée à celle que porte le pseudo représentant auto proclamé du FdG, pollué par son passé et sa culture de l’hégémonie, cette personne qui se    sert de l’outil que nous avons forgé ensemble pour mener une OPA sur le PCF.      

    C’est la raison fondamentale pour laquelle je souhaite poursuivre sur la voie du rassemblement en dehors de tout préalable et de tout chantage.      

    C’est la raison pour laquelle, j’affirme haut et fort que la candidature d’André Chassaigne vaut autant sinon plus que celle de Mélenchon car elle représente le    mouvement de façon plus collective.      

    C’est la raison pour laquelle je voterai pour celui qui a fait le meilleur score national avec 14,5% dans sa région, j’ai nommé André Chassaigne.      

    Ensuite, il nous appartiendra de respecter l’expression démocratique pour nous mettre au service des citoyens en portant nos propositions en les faisant inscrire    dans le marbre du programme populaire et partagé. Il appartiendra aussi à nos partenaires de respecter ces décisions.      

    Ce programme se doit d’être ambitieux, révolutionnaire pour rompre avec la social-démocratie et pour permettre une alternative authentique à la politique de la    droite au service exclusif du Medef et de l’argent ROI !!...Car jamais les avancées sociales n’ont été aussi importantes que lorsqu’il y a eu un PCF fort avec des positions de lutte de    classe claires et partagées.

          

    Jean-Marie Bernardi.


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    Si j’en crois l’Huma du 30 mai dernier, qui reprend les propos d’un camarade de Marseille et en fait un titre, André Chassaigne serait le candidat du cœur, et J-L Mélenchon celui de la raison, sous-entendu le bon. Cela me conduit à quelques remarques

     

    Une première d’ordre général : l’opposition entre le cœur et la raison.

    Cette opposition me semble factice. Pour avancer et agir, les humains et en particulier les militants, ont besoin du cœur ET de la raison. Les deux sont nécessaires, c’est ainsi que naît la conviction. Et pour plagier Robespierre, dans un important discours sur la Terreur et la Vertu, j’estime que sans la raison le cœur est impuissant, sans le cœur la raison est funeste.

    Donc J-L Mélenchon serait le « candidat de la raison ». Pour moi (comme pour tout le monde d’après l’Huma) il n’est pas le candidat du cœur, mais il n’est pas non plus le candidat de la raison, il est même celui de la déraison.Ensuite, quatre remarques plus spécifiques.

     

    1er aspect : que signifie être le « candidat de la raison » ?

    Ne s’agit-il pas, pour ceux qui le soutiennent, de celui qui serait apte à obtenir le meilleur résultat électoral immédiat ? J’ai le sentiment que les tenants de la candidature de J-L Mélenchon, considèrent comme une évidence, que dans le cadre du système électoral que nous subissons, un candidat communiste, (celui du cœur), ne peut, par principe, obtenir un bon résultat et qu’il doit donc laisser la place à un non communiste (candidat de la raison). Pour seuls arguments, ils citent à l’envie les 3,3 % de Robert Hue et les 1,8 % de M-G Buffet. A l’encontre de ces chiffres on peut choisir les 22 % de J. Duclos en 1969 (le PS obtenait lui 5 %) ou même les 16 % de G. Marchais, ou les presque 10 % de R. Hue en 1995. Je constate simplement que la participation, de 1997 à 2002, au gouvernement Jospin (qui n’a pas répondu aux attentes des Français), n’a jamais fait l’objet d’une véritable analyse. N’a pas été faite, non plus, l’analyse du fonctionnement des CUAL, et des conditions dans lesquelles le choix de M-G Buffet, pourtant soutenu par la majorité des participants aux CUAL, a été ensuite refusé au nom du principe du double consensus. Sa candidature, au titre du parti, a été décidée, très tardivement, presque à contrecœur.

    Je ne tirerai pas de conclusion définitive de ces résultats très divers. Cette diversité prouve simplementque l’essentiel n’est pas dans le système électoral,mais dans la capacité à développer des idées de rupture avec le capitalisme, à être compris des citoyens, à les aider à entrer dans l’actionet dans le vote pour un vrai changement.

    Mais je m’interroge : nos dirigeants ont-ils encore confiance dans l’avenir d’un parti communiste en France ?… Je crains fort que la réponse soit négative.

     

    2ème aspect : sur le programme.

    Nous avons avec J-L Mélenchon des différends très sérieux, très lourds : deux exemples parmi d’autres.

    - Sur l’énergie. Cette question mérite un débat serein et approfondi. Or, avant tout débat, J- M Mélenchon se place immédiatement aux côtés des ayatollahs de l’antinucléaire.

    - Sur la question, véritablement fondatrice du parti communiste, de la lutte pour la paix.

    Au Conseil de l’Europe, J-L Mélenchon, a voté la guerre néocoloniale en Libye, avec toutes les droites et la social-démocratie, à la différence d’autres membres du groupe GUE/NGL. La décision préalable de l’ONU de déclencher cette guerre, les pratiques politiques insupportables de Kadhafi n’y changent rien, sauf à considérer que Saddam Hussein était lui un personnage très recommandable, ou bien que nous avons eu tort de nous opposer à la guerre du Golfe en 1991.

     

    3ème aspect : sur les institutions.

    Depuis 1958, nous n’avons cesse de combattre un régime ultra présidentiel, presque monarchique, Nous n’avons cesse de combattre la personnalisation du pouvoir. Or là aussi, J-L Mélenchon, en contradiction avec ses déclarations sur une 6ème République, utilise à fond la personnalisation, et sa présence dans les médias apparaît chez certains camarades comme l’argument décisif en sa faveur. Allons-nous laisser les médias nous imposer le candidat de leur choix ?

     

    4ème et dernier aspect : rassembler les communistes.

    Au-delà des divergences d’analyse sur tel ou tel point, sur telle ou telle prise de position, il est important de rassembler les communistes autant que faire se peut. Dans ces conditions, qui peut rassembler ? La candidature de Dang-Tran ne le permet pas. Celle d’André Gérin ne le permettait pas non plus. A ce propos, il faut noter la décision hautement responsable d’André Gérin qui a retiré sa candidature au profit d’André Chassaigne. Quant à la candidature de J-L Mélenchon, elle divise profondément.

    Un seul choix rassemble, celui d’André Chassaigne. Il a toutes les compétences pour conduire une campagne sans effets de manches, sans effets de tribune, une campagne ancrée dans le peuple, proche de ceux qui souffrent.

     

    Je fais le choix de soutenir cette candidature qui seule peut motiver et mobiliser l’immense majorité des camarades. J’appelle à faire de même toutes celles et tous ceux qui pensent que l’option communiste n’est pas morte, que le peuple de France à besoin d’un parti communiste. Après des années de renoncements et de reculs idéologiques, cette candidature marquera un vrai début de redressement.

     

    Robert MalclèsCellule Fora Tristan, Section de Nimes, Fédération du Gard


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