• Au même titre que la fête des travailleurs, la journée de la femme est d'abord une journée de lutte !  

    Premier mai ou huit mars, l'institutionnalisation des grandes dates du mouvement ouvrier finit par rendre "capitalist friendly" (compatible au capitalisme) des journées de lutte historiquement révolutionnaires.

    Qui se souvient que c'est Philippe Pétain, en pleine Occupation, qui a rendu férié le premier mai ? Jusque là, il s'agissait d'une journée de lutte et de grèves organisée mondialement par les syndicats ouvriers et les partis communistes sous le nom de "fête des travailleurs" avant que le pétainisme ne transforme cette journée en "fête du travail". Un glissement sémantique qui traduit une évolution de contenu pour tenter de briser l'élan des luttes ouvrières et intégrer les travailleurs à un corporatisme qui tentait de faire croire que patrons et ouvriers avaient les mêmes intérêts.

    Cette journée du 8 mars suit le même chemin, celui de l'institutionnalisation, de l'embourgeoisement.

    On voit fleurir les initiatives apolitiques ici ou là avec cadeaux ou fleurs aux collègues femmes dans les entreprises, comme ci désormais le combat pour l'émancipation de la femme se limitait à une attention de la part de son patron ou de son compagnon une fois par an ?

    Le sens du 8 mars et le combat pour l'émancipation de la femme dépassent largement ce cadre consensuel !

    J'ai récemment publié ici une pique contre ces mouvements féministes qui venaient de décrocher la suppression des cases "mademoiselle" et "nom de jeune fille" des documents administratifs comme s'il s'agissait d'une immense victoire pour les femmes françaises. Là aussi, s'il s'agissait du plus gros souci des femmes d'aujourd'hui, la société française serait presque parfaite ! (relire : Grande victoire féministe : on ne pourra plus dire "mademoiselle" ! )

    C'est que la journée du 8 mars est d'abord un rappel. Celui d'une société où les femmes sont aujourd'hui maltraités socialement et servent, parmi les travailleurs, de laboratoire de la précarité, au même titre que les immigrés sans papiers, serais-je tenté de dire.

    Aujourd'hui, les femmes représentent 80 % des contrats précaires et 85 % des temps partiels imposés. Avec les salaires et les conditions de vie qui en découlent, notamment dans le commerce.

    Aujourd'hui, à qualification égale, une femme gagne toujours moins qu'un homme. Pour un temps plein, l'écart de salaire est encore de 20 % !

    Aujourd'hui, les femmes à responsabilité sont moins nombreuses que les hommes. On parle beaucoup de la parité en politique mais il faut aussi noter que seulement 2 % des grands patrons français sont des femmes !

    Et nous pourrions aborder les questions de l'avortement, de l'accès à la contraception, droits qui reculent sous les coups idéologiques et les reculs de la prévention et de la protection sociale. C'est ce que veulent accentuer le Front National et Marine Le Pen en déremboursant l'IVG.

    Nous pourrions parler aussi des reculs sociaux avec la montée des intolérances religieuses, qui renvoient certaines femmes au Moyen-Âge, avec les violences conjugales, toujours présentes, ou avec les charges familiales, toujours supportées en grande partie par les femmes.

    Dans ce déséquilibre hommes - femmes, il y a une part de mentalité, de poids culturel, oui ! Mais pas seulement.

    Les écarts de salaire, les déqualifications ou la précarité majoritairement féminine sont d'abord des sujets économiques. Il s'agit d'exploiter d'avantage les femmes que les hommes comme sont exploités désormais plus les jeunes qui arrivent sur le marché du travail ou comme sont exploités depuis toujours les immigrés qui entrent en France, belges, espagnols ou polonais autrefois, maghrébins, nord africains ou asiatiques aujourd'hui.

    Cela ne date pas d'hier. Karl Marx disait déjà au sujet de l'exploitation accrue des femmes que "la femme est le prolétaire de l'homme". Elle l'est toujours.

    C'est pourquoi, depuis toujours, les communistes se sont battus pour l'égalité réelle entre hommes et femmes. Dès 1925, alors que les femmes n'avaient pas le droit de vote (il faudra attendre 1945 !), le PCF présentait des femmes aux élections municipales. L'élection était de fait invalidée puisque les femmes ne pouvaient exercer de mandats électifs, n'ayant pas le droit de vote ! Ce sera le cas de Augustine Variot à Malakoff. Et c'est en Union Soviétique que siègera pour la première fois une femme dans un gouvernement : il s'agit d'Alexandra Kollontaï, en 1917.

    Russie---23-fevrier-1917---8-mars---marche-des-femmes.jpgAujourd'hui encore, le PCF avec le Front de Gauche considèrent qu'il ne peut y avoir de progrès social sans progrès des droits des femmes, qu'il ne peut y avoir de progrès des libertés et de l'égalité en France sans que progressent les libertés des femmes et l'égalité des sexes. C'est ce qu'a rappelé en meeting Jean-Luc Mélenchon à Rouen mardi soir.

    Car, en bons révolutionnaires, nous n'oublions pas que ce sont des manifestations de femmes qui sont à l'origine des grands mouvements sociaux dont nous nous revendiquons. C'est le cas de la marche de milliers de femmes sur Versailles, les 5 et 6 octobre 1789, qui ramena Louis XVI à Paris et l'obligea à signer l'abolition des privilèges décidée par l'assemblée le 4 août. C'est aussi le cas de la Révolution russe lorsque le 8 mars 1917 (23 février dans le calendrier russe), des milliers de femmes défilent à Saint Pétersbourg pour exiger du pain, le retour de leur mari du Front (on est en pleine guerre mondiale) , la paix et .. la république ! En cinq jours, on passe à la grève générale puis à l'insurrection et, enfin, à la chute du tsar Nicolas II. 

    Et nous n'oublions pas que, quand il y a progrès, il peut y avoir un retour en arrière, préjudiciable à tous. Ainsi, l'extrême-droite allemande, avec Adolf Hitler, retirera dès 1936 le droit de vote des femmes et la possibilité à des femmes d'accéder à des postes à reponsabilités dans la justice et les hôpitaux.

    Droit des femmes et droits des travailleurs sont liés.

    La bataille pour l'égalité des sexes est partie prenante de la lutte des classes entre travailleurs et capitalistes.

    Le 8 mars, comme le 1er mai, sont des jours de lutte ouvrière avant d'être des journées consensuelles.

    Le 8 mars, pourquoi pas ? Mais le combat pour l'égalité des sexes, ce n'est pas qu'une fleur ou une pensée une fois par an, mais un combat quotidien, lié intégralement au combat pour l'émancipation humaine.

    http://andree-oger-pour-deputee.over-blog.com


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  • 8 mars, Journée Internationale de la Femme


    8marsURSS


    Lénine à propos de la Journée internationale des travailleuses en 1921



    Texte repris par http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     


    La journée internationale des travailleuses


     

    Le trait essentiel, fondamental du bolchévisme et de la Révolution d’Octobre, c’est d’amener à la politique ceux qui étaient les plus opprimés sous le régime capitaliste. Les capitalistes les étouffaient, les dupaient et les pillaient aussi bien sous la monarchie que dans les républiques bourgeoises démocratiques. Cette oppression, cette duperie, ce pillage du labeur populaire étaient inévitables tant que subsistait la propriété privée de la terre, des fabriques et usines.


    L’essence du bolchévisme, du pouvoir soviétique est de remettre tout le pouvoir d’Etat entre les mains des masses laborieuses exploitées, en dévoilant la duperie et l’hypocrisie de la démocratie bourgeoise, en abolissant la propriété de la terre, des fabriques et des usines. Ce sont ces masses qui prennent en main la politique, c'est-à-dire l’édification de la société nouvelle. C’est une œuvre difficile, les masses sont abruties et accablées par le capitalisme, mais il n’existe pas, il ne peut exister d’autre issue à l’esclavage salarié, à l’esclavage capitaliste.


    On ne saurait amener les masses à la vie politique sans y attirer les femmes. Car en régime capitaliste, les femmes, la moitié de l’espèce humaine, sont doublement exploitées. L’ouvrière et la paysanne sont opprimées par le capital, et par surcroît, mêmes dans les républiques bourgeoises les plus démocratiques, premièrement elles ne jouissent pas de tous les droits, car la loi ne leur confère pas l’égalité avec les hommes ; deuxièmement, et c’est là l’essentiel, elles restent confinées dans « l’esclavage domestique », elles sont les « esclaves du foyer » accablés par les travaux ménagers, les plus mesquins, ingrats, durs et abrutissants, et en général par les tâches domestiques et familiales individuelles.


    La révolution bolchévique, soviétique, coupe les racines de l’oppression et de l’inégalité des femmes de façon extrêmement profonde, comme aucun parti et aucune révolution au monde n’ont osé les couper. Chez nous, en Russie soviétique, il n’existe pas trace de l’inégalité des femmes par rapport aux hommes au regard de la loi. Le régime des soviets a totalement aboli l’inégalité odieuse, basse, hypocrite dans le droit matrimonial et familial, l’inégalité touchant l’enfant.


    Ce n’est là que le premier pas vers l’émancipation de la femme. Aucun des pays bourgeois, même parmi les républiques les plus démocratiques n’a osé faire ce premier pas. On n’a pas osé, par crainte de la « sacro-sainte propriété privée ».


    Le deuxième pas et le principal a été l’abolition de la propriété privée de la terre, des fabriques et des usines. C’est cela et cela seul qui fraye la voie de l’émancipation complète et véritable de la femme, l’abolition de « l’esclavage domestique » grâce à la substitution de la grande économie collective à l’économie domestique individuelle.


    Cette transition est difficile ; il s’agit de refondre « l’ordre des choses » le plus enraciné, coutumier, routinier, endurci ( à la vérité, c’est plutôt une monstruosité, une barbarie). Mais cette transition est entreprise, l’impulsion est donnée, nous sommes engagés dans la nouvelle voie.


    En cette journée internationale des ouvrières, on entendra dans les innombrables réunions des ouvrières de tous les pays du monde, saluer la Russie soviétique qui a amorcé une œuvre incroyablement dure et difficile, une grande œuvre universelle de libération véritable. Des appels galvanisants inciteront à ne pas perdre courage face à la réaction bourgeoise furieuse, souvent même sauvage. Plus un pays bourgeois est « libre » ou « démocratique », et plus les bandes capitalistes sévissent avec fureur et sauvagerie contre la révolution des ouvriers ; c’est le cas pour la république démocratique des Etats-Unis d’Amérique. Mais la masse ouvrière s’est déjà réveillée. La guerre impérialiste a définitivement éveillé les masses endormies, somnolentes, inertes de l’Amérique, de l’Europe et de l’Asie arriérée.


    La glace est brisée dans toutes les parties du monde.


    L’affranchissement des peuples du joug impérialiste, l’affranchissement des ouvriers et des ouvrières du joug capitaliste avance irrésistiblement. Des dizaines et des centaines de millions d’ouvriers et de paysans, d’ouvrières et de paysannes ont fait progresser cette œuvre. Voilà pourquoi l’affranchissement du travail délivré de la servitude capitaliste triomphera dans le monde entier.


    4 mars 1921. Publié dans la Pravda du 8 mars 1921.


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  • Marcelle jeune princesse de 25 ans...


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  • Les gouvernements d’Europe, avec l’appui du FMI, ont pris prétexte de la crise de la dette publique pour démanteler ou tenter de démanteler les acquis sociaux obtenus par les salarié.es et les chômeurs depuis plusieurs décennies.

    Si les politiques d’austérité concernent à des degrés divers tous les pays de l’Union européenne, elles touchent pour l’instant, sous leurs formes les plus violentes, des pays où le droit à l’emploi des femmes est, encore moins qu’ailleurs, reconnu comme une évidence, et toujours considéré comme subordonné à leur rôle familial. C’est le cas des pays d’Europe du Sud, la Grèce, l’Espagne, le Portugal, l’Italie, mais aussi de l’Irlande ou de la Grande-Bretagne. À l’autre extrémité des modèles économiques européens, c’est aussi le cas en Allemagne, pays non endetté mais où une politique très brutale d’austérité salariale et de précarisation de l’emploi a été menée depuis plusieurs années par les différents gouvernements, fragilisant encore plus la situation des femmes dans une société où l’absence de services publics de la petite enfance et l’idéologie patriarcale les empêchent d’accéder à l’autonomie.

    Aujourd’hui, les politiques néolibérales menées en Europe ont des conséquences plus dures pour les femmes, à différents titres. Elles sont majoritaires parmi les travailleurs qui touchent le salaire minimum – quand il en existe un – et donc la diminution de celui-ci, de 22 % en Grèce, les pénalise tout particulièrement. Leur situation est encore pire quand elles sont à temps partiel : les emplois à temps partiel ont vu leur nombre exploser en Allemagne au cours de la dernière période, et une disposition du dernier plan d’austérité adopté en Grèce prévoit pour tous les emplois la possibilité de passage à temps partiel sur décision de l’employeur. Si, au début de la crise en 2008, le chômage a frappé davantage les hommes en raison des licenciements dans des secteurs majoritairement masculins (bâtiment, automobile, finance), ce n’est plus le cas aujourd’hui : le taux de chômage des femmes dans la plupart des pays tend à redevenir supérieur à celui des hommes : elles sont non seulement victimes des licenciements et des délocalisations dans différents secteurs mais aussi des effets directs de la précarité comme le non-renouvellement des CDD. Elles sont spécifiquement exposées à la remise en cause des systèmes d’indemnisation du chômage (seule la moitié des femmes au chômage y a accès en Allemagne) et à la diminution des pensions de retraite, alors que dans tous les pays d’Europe elles touchent déjà des retraites largement inférieures à celles des hommes.

    Enfin, les femmes sont particulièrement touchées par les coupures dans les dépenses publiques et le démantèlement des services publics. Elles le sont comme salariées – majoritaires dans les emplois, surtout du bas de l’échelle, de l’éducation, de la santé, des administrations : tous ces secteurs connaissent des suppressions d’emplois massives comme en Grèce, des diminutions de salaires parfois avec augmentation du temps de travail comme en Espagne.

    Elles le sont comme usagères, en raison de la division sexuelle et sociale du travail qui fait peser sur elles la quasi-totalité des tâches et des responsabilités familiales : elles payent ces dégradations des services publics d’une augmentation de leur charge domestique et parentale et d’une dégradation du partage des tâches.

    Pourtant des résistances existent. À l’initiative de militantes du réseau grec de la Marche mondiale des femmes, l’« Initiative des Femmes contre la Dette et les Mesures d’Austérité » à Thessalonique, capitale de la Grèce du Nord, a inauguré sa première apparition publique en organisant une manifestation pour le 8 mars 2011. En Italie, des mouvements féministes sont passés de la révolte contre les gouvernements Berlusconi et l’image des femmes dans les médias, à la mobilisation contre les politiques d’austérité du gouvernement Monti. En Espagne, en Grande-Bretagne, au Portugal, les femmes sont massivement de toutes les grèves et les manifestations contre l’austérité. Reste à fédérer ces résistances…

    Licencions Sarkozy et restons vigilantes… !

    Ce n’est pas le retrait de la mention Mademoiselle dans les formulaires administratifs, mesure symbolique qui ne peut que satisfaire les féministes, qui pourra exonérer Nicolas Sarkozy de sa politique sociale et économique, néfaste pour l’ensemble des travailleurs, particulièrement pour les femmes.

    Les femmes, toujours les premières exposées...

    On peut résumer la politique économique des gouvernements Sarkozy en peu de mots : rigueur et austérité pour les salarié.es, cadeaux aux riches, aux banques et au patronat.

    Les principales attaques se sont concentrées sur les services publics : en 2007 le plan HPST (hôpital, patients, santé et territoires), en 2008 la RGPP (révision générale des politiques publiques). Résultats : diminution massive des postes de travail, transferts de pans entiers de services au privé, restriction et dégradation de l’offre de services publics.

    • Faut-il rappeler que l’État est un des plus importants employeurs de personnel féminin (éducation, santé, services sociaux, administrations) ? Toute détérioration dans ce domaine nuit en priorité aux femmes.
    • Les femmes qui sont encore majoritairement chargées des soins à la famille (enfants, parents, conjoint) sont particulièrement sensibles au maintien des services collectifs. Toute disparition de ces derniers risque de les éloigner de l’emploi et/ou de dégrader fortement leurs conditions de vie. En dix ans, le nombre d’enfants de 2 ans scolarisés dans le secteur public a été divisé par deux au profit souvent de « jardins d’éveil » payants ou d’une prise en charge familiale.

    Ces dix dernières années plus de 150 CIVG ont été supprimés et combien d’autres sont menacés ; parallèlement le statut même des médecins contractuels pratiquant des IVG est dévalorisé. Les nombreuses et récentes luttes locales pour maintenir ici une école ou un poste d’institutrice, là un CIVG ou une maternité, révèlent l’ampleur des destructions mais aussi la demande et les résistances à ces disparitions.

    Les dernières mesures de la réforme des retraites (dont l’allongement de la durée de cotisation et le recul des bornes d’âge) ne peuvent que renforcer les inégalités hommesfemmes.

    Rappelons que l’écart entre les retraites des hommes et des femmes est de 40 %. Compte tenu des carrières plus courtes des femmes et du travail à temps partiel massivement féminisé, ces nouveaux dispositifs ne peuvent que renforcer les inégalités de genre.

    La gestion de la précarité est tout aussi problématique. Le RSA (2009) remplaçant le RMI et l’API (allocation de parent isolé, majoritairement attribuée aux femmes) incite à prendre des emplois de mauvaise qualité, à temps partiel contraint et non qualifié, le plus souvent occupés par des femmes, tout particulièrement dans les services à la personne.

    Par ailleurs le RSA est une prestation attribuée au couple qui ne peut qu’encourager les femmes à travailler moins, voire à se retirer du marché du travail, pour éviter de perdre le bénéfice de l’allocation à la famille.

    L’obsession du pouvoir a été de supprimer la loi des 35 heures. D’assouplissement en défiscalisation et exonérations de cotisations sociales des heures supplémentaires, il y est quasiment arrivé. Les entreprises peuvent même s’affranchir des accords de branche. In fine, la France compte désormais près de trois millions de précaires, trois millions de salarié.es à temps partiel dont une majorité de femmes, cinq millions de chômeurs.

    Les nombreuses autres décisions vont dans le même sens « libéral » et discriminatoire : signature du traité de Lisbonne, renforcement des liens avec l’Église catholique et le Vatican, lois sur l’immigration, TVA sociale… Quelles que soient ses promesses (même l’égalité salariale entre hommes et femmes en 2014 !), Sarkozy est disqualifié et ne mérite qu’une chose : le licenciement !

    Les femmes doivent se mobiliser…

    Mais la « gauche », qui devrait arriver au pouvoir, répondra-t-elle aux attentes et aux besoins des femmes ? Le collectif Féministes en mouvement qui rassemble de nombreuses associations sous l’égide d’Osez le féminisme a lancé un appel avec dix mesures prioritaires pour atteindre l’égalité, avec lesquelles nous ne pouvons qu’être d’accord. Il semble cependant que ce collectif se soit limité dans ses ambitions.

    Peut-être pour ne pas trop heurter le PS qui, comme Hollande l’a promis, s’apprête à faire de l’austérité son maître mot. Pourtant, l’expérience de 1981 a montré que sans notre mobilisation, nos revendications essentielles seront sacrifiées.

    Pour une réelle égalité entre hommes et femmes, nous devons nous orienter vers une rupture avec la logique des marchés et du profit. Il faut revoir tous les dispositifs sur la santé et pas simplement augmenter le nombre de CIVG.

    Il faut des embauches massives pour enrayer le chômage et pour répondre aux besoins de la population en services publics de santé, d’éducation, de transports, de logements… Il faut une réduction massive du temps de travail, sans annualisation, avec des contrats à temps complet. C’est la seule façon d’imposer une réelle répartition des tâches ménagères et familiales, d’avancer vers une société plus redistributive, plus égalitaire, où chacun.e puisse s’épanouir.

    Ces choix de société devront être imposés, nous le savons. Et pour cela, nous avons besoin d’un mouvement féministe unitaire et pluraliste, indépendant de l’État, des partis politiques, des syndicats et des pouvoirs religieux et dont la priorité sera de défendre les intérêts des femmes qui veulent remettre en cause l’oppression patriarcale ; et, parmi elles, tout particulièrement celles qui subissent à la fois l’oppression de classe, de genre et le racisme.

    http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article24491


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  • Journée Internationale des Femmes 2012

    Déclaration de la Marche Mondiale des Femmes

     par Marche mondiale des femmes

     

    Ce 8 mars, nous, les femmes de la Marche Mondiale des Femmes, continuons à marcher, à résister et à construire un monde pour nous, les autres, les peuples, les êtres vivants et la nature. Ces actions affrontent toujours les revers du paradigme mortel du capitalisme – avec ses fausses solutions aux crises – et d’une idéologie fondamentaliste conservatrice.

    On traverse une crise du système capitaliste, raciste et patriarcal qui impose, pour se supporter, des « mesures d’austérité » terribles qui nous obligent à nous, les peuples, à payer pour une crise que nous n’avons pas provoquée : ces sont des coupes budgétaires de tous les services sociaux, réductions des salaires et des pensions de retraite, encouragement de la guerre et avancée de la commercialisation de tous les domaines de la vie. Nous, les femmes, nous payons le prix le plus élevé : nous sommes les premières à être licenciées et, en plus des tâches domestiques les plus courantes, nous sommes obligées d’ assumer les fonctions couvertes auparavant par les services sociaux. Ce type de mesures supportent le poids de l’idéologie patriarcale, capitaliste et raciste et sont l’expression des politiques qui suscitent notre retour à la maison, qui stimulent également le développement de la prostitution et la vente des femmes, la recrudescence de la violence envers les femmes, le trafic et les migrations.

    Nous dénonçons l’imposition continue d’accords de libre échange qui essaient de transformer les biens communs tels que la santé, l’éducation et l’eau en marchandises et entraîner ainsi un marché d’exploitation de la main d’œuvre bon marché dans les pays du sud. Nous rejetons la culture de la consommation qui appauvrit les communautés, générant de la dépendance et dévastant les productions locales.
    Nous nous solidarisons avec les femmes en lutte de l’Europe, spécialement de la Grèce, mais aussi du Portugal, la Galice, l’État Espagnol, l’Italie et la Macédoine, qui s’organisent pour résister à l’offensive néolibérale et rétrograde promue par les institutions financières et politiques et par leurs propres gouvernements, qui sont au service des intérêts des compagnies transnationales. Nous nous solidarisons aussi avec toutes les femmes du sud qui affrontent des famines, des appauvrissements, de l’esclavage au travail et de la violence, mais qui continuent à construire leur résistance.

    Nous dénonçons l’avancée de la militarisation partout dans le monde, comme stratégie de contrôle de nos corps, nos vies, nos mouvements et nos territoires, et comme garantie pour le néocolonialisme, pour le nouveau pillage et l’appropriation du capital de ressources naturelles, ainsi que pour entretenir l’enrichissement de l’industrie de l’armement face à la crise. Nous constatons avec crainte la menace du retour du militarisme et l’autoritarisme comme valeurs de la société dans différents pays du monde, tels que : la Tunisie, la Libye et l’Égypte au Proche-Orient, où les femmes et les peuples sont toujours en lutte contre toute forme de dictature intégriste et pour obtenir une démocratie réelle ; en Palestine où les femmes luttent contre le colonialisme et le sionisme ; dans différents pays africains – tels que le Sénégal, où le gouvernement se sert de la force de l’armée pour des intérêts électoraux, ou le Mali, où les groupes armés terrorisent la population civile avec la lutte pour le contrôle de la région du nord ; au Honduras, Mexique, Guatemala et en Colombie, où il existe des processus de ré-militarisation ; et dans des divers pays de l’Asie et l’Océanie, où la présence des militaires des États-Unis est renforcée.

    Nous nous solidarisons avec les femmes et les peuples en résistance et en lutte de tous les territoires qui sont en guerre, sous le contrôle militaire ou qui risquent de l’être, ou qui subissent l’impact néfaste d’une présence militaire étrangère. Malgré tout cela, nous, les femmes, continuons à défendre nos territoires, nos corps et notre terre de l’exploitation des armées régulières et irrégulières, étatiques ou privées.

    Nous dénonçons la stratégie conjointe des médias globalisés, qui cherchent à revitaliser les dogmes et les valeurs conservatrices et qui mettent en danger les acquis et les progrès des femmes dans le monde. Les espaces de participation sont clôturés, la protestation est criminalisée et notre droit de décider de nos corps est miné. Notre autodétermination reproductive est menacée là où on l’avait déjà conquise, comme par exemple dans des divers pays de l’Europe (tels que le Portugal et l’Espagne) et de l’Amérique du Nord, où l’avortement est légalisé, mais où ce droit se voit attaqué dans la pratique par des coupures des budgets publics qui visent les hôpitaux et les services d’interruption de grossesse. Dans beaucoup d’autres pays de l’Amérique Latine et l’Asie-Océanie, les femmes qui avortent sont toujours criminalisées, tels qu’au Brésil, au Japon et à Vanuatu. Au Mexique, l’avortement est légalisé dans le District Fédéral, mais criminalisé dans le reste du pays. Au Honduras, la pilule du lendemain a été interdite. Au Nicaragua, l’avortement est devenu un délit même dans des situations de risque pour la vie de la mère ou de viol, à partir d’une réforme constitutionnelle. La Russie suit l’exemple, avec la femme du président en tête des campagnes pour interdire l’avortement en toute situation. Des groupes auto-surnommés « pro-vie » défendent en réalité la mort des femmes, nous insultent et insultent les professionnelles de santé de l’Amérique du Nord, font pression sur le parlement pour réviser la loi en Afrique du Sud et empêchent tout débat au Pakistan.

    Nous nous solidarisons avec toutes les femmes qui continuent à lutter et à affronter les revers de la police, des services publics et de la justice injuste, ainsi qu’avec celles qui subissent des violences.

    Face à ces situations, nous sommes dans les rues, nous avons des alternatives et nous les vivons. Nous réitérons que nous allons continuer à nous renforcer, à partir de nos corps et nos territoires, en résistance et en défense des mêmes, tout en soulignant nos rêves de transformation structurelle de nos vies et en marchant tant que toutes les femmes ne seront pas libres !

    Nous lançons un appel à l’articulation de nos mouvements et à l’alliance avec les autres mouvements, puisque c’est la seule forme pour construire un monde libre.

    Dans le Monde, 8 mars 2012

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  • arton2050-d2fd6.jpg En France, la moitié des salariés sont des femmes. Aux inégalités de salaires et de carrières persistantes, qui se répercutent au moment de la retraite, s’ajoutent des violences sexistes et sexuelles : chaque année 3 000 viols sont perpétrés sur le lieu de travail, souvent dans une quasi-impunité. Des associations et des syndicalistes se mobilisent sur ce sujet encore tabou.

    « À travail égal, salaire égal ! » Le slogan date de… 1972. Quarante ans plus tard, on est évidemment loin du compte. En 2008, les écarts salariaux moyens entre hommes et femmes sont de 23,6 % dans le secteur privé et de 17 % dans la fonction publique d’État. Et à l’heure où sonne la retraite, les femmes perçoivent, en moyenne, 40 % de moins que les hommes. La structure même de l’emploi explique en grande partie ces différences de revenus. Puisque les messieurs ont des carrières plus complètes – les trois quarts des temps partiels sont occupés par des femmes – et davantage d’emplois qualifiés, donc mieux payés.

    La lutte contre les temps partiels imposés, dont le nombre a explosé depuis les années 1990, apparaît cruciale. Les syndicats doivent aussi faire de la lutte contre les inégalités hommes/femmes une question prioritaire. C’est loin d’être le cas aujourd’hui. « Il y a des accords de principe, mais peu de bagarres sont menées, souligne Annick Coupé, de l’Union syndicale Solidaires. Il semble que ce soit toujours moins grave pour une femme d’avoir un salaire réduit. »

    Des inégalités peu combattues

    En 2008, au moment, où débute la crise, des négociations sont menées entre les syndicats et le patronat. Les mesures d’aides au chômage partiel sont activées. « C’est très bien. Il fallait le faire, commente Annick Coupé. Mais qui s’est déjà posé la question des salaires amputés des caissières, par exemple ? Qui s’est demandé comment, elles, bouclent leurs fins de mois ? Il est encore très ancré que les salaires des femmes viennent en appoint. »

    Divers textes, arrachés au fil des années, mentionnent l’obligation pour les partenaires sociaux de négocier sur ces questions. En 1983, est imposé le rapport annuel de situation comparée (RSC) [1]] entre les hommes et les femmes, pour les entreprises de plus de 300 salariés du secteur privé. À partir de 2001, direction et syndicats sont tenus de négocier sur l’égalité professionnelle.

    Cinq ans plus tard, en 2006, apparaît l’engagement de réduire les écarts salariaux. Des mesures permettant de supprimer les écarts de rémunération doivent être prises avant le 31 décembre 2010. Et, depuis le 1er janvier dernier, les entreprises d’au moins 50 salariés doivent disposer d’un accord collectif sur l’égalité professionnelle ou, au minimum, d’un plan d’action.

    Mais ce dernier impératif n’est, pas plus que les précédents, assorti de mesures réellement coercitives. « Si rien n’a été mise en place au moment où passe l’inspecteur du travail, l’employeur a six mois pour remédier à la situation. Au terme de ce délai, il peut-être condamné à des pénalités financières d’un montant maximum de 1% de la masse salariale... mais cela reste à apprécier par l’inspecteur », regrette Annick Coupé.

    Décontamination mentale

    L’emploi des femmes pâtit aussi de la très inégale répartition de l’exercice des responsabilités familiales. « Les hommes n’assurent que 35 % des tâches domestiques, et cette proportion n’évolue que très lentement : le ratio n’a augmenté que de 3 % entre 1986 et 1999 ! », rappelle Annick Coupé. Elle souhaiterait que syndicats, patronat et pouvoirs publics encouragent davantage les hommes à prendre leurs congés paternité et parental. « Alors que les hommes en couple restent, pour 90 % d’entre eux, à temps plein quel que soit le nombre de leurs enfants, les femmes ne sont plus que 68 % à travailler à temps complet avec un enfant et seulement 39 % avec plusieurs enfants », détaille l’Observatoire des inégalités.

    Selon Dominique Meda, sociologue, interviewée par nos confrères d’Alternatives économiques, il faudrait aussi « soumettre l’ensemble de la société à une grande "décontamination", à une radiographie de tous les stéréotypes de genre qui expliquent, de proche en proche, l’ensemble des inégalités : petites filles moins encouragées dans les petites classes, stéréotypes sur les métiers "féminins" et "masculins" véhiculés par les familles, le corps enseignant et les médias tout au long de la scolarité, préjugés sur les rôles familiaux qui font obstacle à un partage égal des responsabilités professionnelles… »

    3 000 viols au travail par an

    Très répandues dans le monde du travail, et le plus souvent impunies, les violences sexistes et sexuelles participent elles aussi à une persistance des inégalités, en même temps qu’elles les génèrent. Le seul sondage national sur ce sujet date de 1991 [2]. 19 % des femmes actives déclarent alors avoir été victimes ou témoins de harcèlement sexuel au cours de leur vie. Seize ans plus tard, en 2007, une enquête de l’Insee montre que près de 5 % des viols dont les femmes sont victimes se produisent sur le lieu de travail. Soit environ 3 000 par an.

    Sur les 400 dossiers suivis en 2010 par l’Association européenne de lutte contre les violences sexuelles et sexistes au travail (AVFT), on relève 37 % de harcèlement sexuel, 36 % d’agressions sexuelles et 17 % de viols. « Sachant que, dans la plupart des cas, il y a cumul d’infractions », souligne Marilyn Baldeck, juriste et déléguée générale de l’association.

    Dans 80 % des cas, l’agresseur est un supérieur hiérarchique. Les 20 % restant sont commis par des collègues. Tous les corps de métiers sont concernés : bâtiment, bibliothèque, consulat, groupe de cosmétique, café, secteur aéronautique, armée, ministères... font partie des nombreux secteurs répertoriés par l’association en 2011.

    Impunité pour tous, ou presque

    « Je savais que ça existait, mais quand ça m’est tombé dessus, je n’ai rien compris », raconte Julie, 27 ans, secrétaire dans un hôpital. « Un soir, alors que je m’apprêtais à quitter le boulot, mon supérieur hiérarchique m’a passé la main sous le tee-shirt, il m’a touché les seins, et le bas du ventre. » Très en colère, et décidée à faire respecter ses droits, elle est allée porter plainte au commissariat, où elle a été très bien reçue. « Mieux que par ma direction, note-elle, qui m’a dit que j’avais sans doute mal interprété son geste et qu’il valait mieux que je me taise. »

    Convoquée à plusieurs reprises au commissariat, puis soumise à une expertise psychologique, Julie a finalement reçu, huit mois après avoir porté plainte, la notification de classement sans suite de sa plainte, pour « preuves insuffisantes ». Pour le moment, son agresseur continue tranquillement d’aller au travail. Alors qu’elle a été arrêtée plusieurs mois, et a subi, à la suite de cette agression, divers soucis familiaux. Qu’elles dénoncent des viols, des agressions sexuelles ou du harcèlement sexuel, les femmes sont bien souvent punies plutôt que félicitées d’avoir osé parler. Leur contrat de travail est rompu, pour diverses raisons : démission, licenciement suite à une déclaration d’inaptitude par la médecine du travail, licenciement pour faute (!), etc.

    « Les harceleurs agissent parce qu’ils ont une quasi-certitude d’impunité, regrette Marilyn Baldeck. En 2009, il y a eu 78 condamnations pour harcèlement sexuel. Dont 25 % cumulés avec des agressions sexuelles. » Et selon les juristes de l’AVFT, ce très faible pourcentage de condamnations est directement lié à la définition même de l’infraction, trop évasive. « La loi ne dit pas ce qu’est le harcèlement. Il est écrit : “Le fait de harceler autrui dans le but d’obtenir des faveurs de nature sexuelle.” Mais les violences sont beaucoup plus larges que les comportements visant à coucher. Ce devrait être tout ce qui gâche la vie des victimes, peu importe l’intention du harceleur ! » Dans la législation européenne, dont la France est censée devoir s’inspirer, l’intentionnalité de l’auteur n’est pas requise. Les effets du comportement dénoncé peuvent suffire à caractériser l’infraction.

    Des délits qui ne sont pas des blagues

    Attouchements, obligation à regarder des sites pornographiques, confidences intimes, blagues qui ne font rire que ceux qui les formulent, agressions, viols… Les comportements pouvant plomber la vie des femmes au travail sont divers et variés. « Mais le mal-être généré n’est pas exprimé par les femmes, constate Annick Coupé. Elles sont convaincues de ne pas être normales. Elles se débrouillent avec ce qui leur arrive. »

    Et les syndicats ne sont pas assez présents à leurs côtés. « Nous avons trop souvent tendance à renvoyer les personnes qui s’adressent à nous vers des associations. Ou, pire, à minimiser le problème. Ce qui nous décrédibilise totalement », ajoute Christophe Dague, de la CFDT, en charge du programme Respectées. Instauré en 2009, le dispositif propose formations et sensibilisations des militants : délégués syndicaux, délégués du personnel, conseillers prud’hommes, conseillers du salarié…

    « L’objectif est que ces militants soient identifiés comme aidants par les victimes et qu’ils fassent de la prévention », explique Christophe Dague. À Solidaires, la formation des délégués syndicaux devrait commencer cette année. « Il s’agit de rappeler que cela existe et dire que ce n’est pas extra-syndical. Seule la vigilance collective peut être efficace. C’est trop compliqué pour les victimes de se défendre seules, explique Annick Coupé. Mais cette première prise de conscience rencontre beaucoup de résistance. Trop d’entre nous restent persuadés qu’il s’agit d’une affaire privée. »

    Responsabilité de l’employeur

    Au sein des comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), dans les commissions égalité, en tant que délégués syndicaux ou délégués du personnel, chacun peut, à son échelle, faire de la prévention. « Nommer les infractions est un préalable indispensable », explique Frank Mikula, président de l’Union des navigants de l’aviation civile (Unac). C’est l’objet du bulletin édité par le syndicat et qui a été distribué en 2011 aux 15 000 stewards et hôtesses de l’air d’Air France. « Avec, en plus, la formation de nos délégués, nous espérons agir en amont des violences, en plus de pouvoir accueillir les victimes. »

    « Nous entendons aussi mettre les employeurs face à leurs responsabilités, insiste Frank Mikula. Une hôtesse de l’air d’une cinquantaine d’années est venue me raconter il y a peu qu’elle s’était plainte à son manager du fait que son commandant de bord lui avait posé la main sur les cuisses. “ À ton âge, du devrais être flattée”, lui a-t-il rétorqué. C’est absolument scandaleux ! Je suis allée voir la direction des ressources humaines pour qu’ils se rendent compte que le défaut de formation et d’information de leurs équipes est grave, et qu’il faut y remédier ! »

    Dans le code du travail, il est précisé que l’employeur doit prendre des mesures pour prévenir le harcèlement et les agressions sexuelles et sexistes. « Et tout le monde a des prérogatives statutaires et légales sur ces questions, reprend Marilyn Baldeck. Le médecin du travail peut exiger de l’employeur qu’il trouve une solution. L’inspecteur du travail peut saisir le procureur et diligenter une enquête. Mais cela n’a jamais été une priorité et, en plus, ces deux corps sont en train de disparaître purement et simplement. »

    Tolérance zéro

    Pour Annick Coupé, il est important de « rappeler les souffrances vécues » pour éclairer les uns et les autres. L’instauration de la tolérance zéro semble aussi indispensable. « Il faut faire des rappels à la règle réguliers, reprend Christophe Dague. Les agresseurs savent mesurer leurs risques. Si le cadre d’équipe dit et répète que ce ne sera pas toléré. S’il précise que les sanctions seront immédiates, licenciement inclus, les gars ont – curieusement – moins de pulsions sexuelles irrépressibles… »

    « Le monde du travail doit participer à la transformation de notre société vers plus d’égalité entre les hommes et les femmes », insiste Annick Coupé. Les acteurs associatifs et syndicaux qui ont entamé ce long mais indispensable travail concèdent que cela prend du temps… et que ce n’est jamais gagné. Raison de plus pour s’y mettre au plus vite.

    Nolwenn Weiler

    Photo : BNCTONY via Flickr

    Participez à notre colloque : Pour ne pas perdre sa vie à la gagner ! Transformer le travail, un enjeu politique (consulter le programme)

    Notes

    [1] [Télécharger le rapportwww.travail-emploi-sante.gou...

    [2] Sondage Louis Harris.

     

    http://www.bastamag.net/article2050.html


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  • La prolétaire du prolétaireLes travailleuses sont-elles des travailleurs comme les autres ? Si on regarde de près l’histoire du mouvement ouvrier, au départ le projet d’émancipation des travailleurs avait prévu de laisser les bonnes femmes aux fourneaux. Pourtant, en 1846, Flora Tristan faisait déjà de la libération de la femme une priorité. Non seulement, disait-elle, la femme est « traitée en paria » par le prêtre, le législateur, le philosophe, mais elle est aussi la « prolétaire du prolétaire », la domestique du mâle travailleur. Et c’est pas parce que le prolo appelle son épouse « ma bourgeoise » qu’il faut croire qu’il est l’exploité de la maison ! Flora Tristan affirmait aussi que « l’oubli et le mépris des droits naturels » de la femme sont les « seules causes des malheurs du monde » et en appelait fissa à une déclaration des droits de la femme.

    Mais le siècle de la bourgeoisie triomphante véhicule surtout les préjugés masculins et beaucoup de socialistes restent crânement misogynes. C’est le cas du gravissime Joseph Proudhon. Lui, qui n’a pas peur de penser que « la femme a été donnée à l’homme pour lui servir d’auxiliaire » et qu’elle ne « hait point être un peu violentée voire même violée », s’offusque « au nom de la morale publique » que la socialiste Jeanne Deroin fasse de la politique et prétende accéder à la députation. Faute de le gifler comme il le mérite, quelques écrivaines croisent la plume avec lui comme Juliette Lambert avec son pamphlet, Idées anti-proudhoniennes sur l’Amour, la Femme et le Mariage ou Jenny d’Héricourt dans son petit essai, La Femme affranchie.

    À sa fondation, en 1864, la Première Internationale est truffée de proudhoniens barbus aussi obtus que leur maître sur la question des gonzesses. Le jeune Eugène Varlin, qui s’est battu dans des grèves aux côtés de ses collègues relieuses, a du mal à faire entendre la simple évidence : « À travail égal, salaire égal ». Le salaire féminin à l’époque est la moitié de celui des hommes… rassurez-vous, il est aujourd’hui seulement de 20 % à 30 % inférieur, on voit le progrès ! Le discours ouvrier paternaliste et phallocratique est de dire que l’usine est un lieu dégradant pour la femme mais aussi que, dans le jeu établi par les capitalistes, le travail des femmes cause un préjudice aux travailleurs en tirant les salaires vers le bas.

    Durant la révolution industrielle, les femmes constituent à peu près un tiers de la population active industrielle et sont enrôlées principalement dans le secteur textile, d’où cette formule entendue dans un congrès ouvrier : « À l’homme, le bois et les métaux. À la femme, la famille et les tissus. » En 1869, à Lyon les ouvrières-tisseuses de la soie, dites ovalistes, se mettent en grève de leur propre initiative contre leurs conditions d’exploitation et la domination à la fois féodale et masculine dans les ateliers. Cette première grève féminine marque les esprits. À la même époque, Karl Marx écrivait à un collègue : « Quiconque sait un peu d’histoire n’ignore pas que de grands bouleversements sociaux sont impossibles sans le ferment féminin. Le progrès social se mesure exactement à la position sociale du beau sexe (les laides comprises). » Ach, ce Marx, kolossal humour et pourtant il n’a jamais assisté à un spectacle de Jean-Marie Bigard !

    « Quand les femmes s’en mêlent , écrit Jules Vallès, quand la ménagère pousse son homme, quand elle arrache le drapeau noir qui flotte sur la marmite pour le planter entre deux pavés, c’est que le soleil se lèvera sur une ville en révolte. » Avec la Commune, les femmes entrent dans la mêlée. La femme de lettres André Léo (oui c’est une femme) et la blanquiste Paule Minck, la Russe Élisabeth Dmitrieff, la confectionneuse Octavie Tardif, l’admirable Louise Michel, la Bretonne Nathalie Lemel, la femme Moussu, la citoyenne Anna Jaclard bataillent pour l’éducation des petites filles et la conquête des droits sociaux. Pourtant l’égalité civique ne sera jamais décrétée durant ces 72 jours d’utopie pourtant très législative. Ces femmes furent tour à tour cantinières, propagandistes, pédagogues, ambulancières et combattantes. En retour, les Versaillais les gratifieront de la légende noire des « pétroleuses », « ces êtres chimériques, analogues aux salamandres et aux elfes » (Prosper-Olivier Lissagaray), munis de torches et de bouteilles d’essence foutant le feu au hasard. Comme quoi, il peut y avoir plusieurs sortes de femmes au foyer.

    http://www.cqfd-journal.org/La-proletaire-du-proletaire


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  • Longtemps, j'ai refusé toute idée de séduction, jusqu'à ce que l'on pense de moi que je suis plutôt un bon copain.

    Axe NunUne grande partie de ma vie d'adulte, je me suis appliquée à ne porter que des chaussures sans talon, des pulls informes, des pantalons et non des jupes, les cheveux courts, des coupes amples, des couleurs ternes, et surtout, j'ai réussi à me convaincre que c'était par goût. Le goût du sobre, le rejet de la mode, la nécessité de n'exister que sur le registre mental, de ne jamais incorporer ma pensée. Bien sûr, un bon fond féministe m'a permis de justifier ce genre de choix politiquement, comme refus de subir la dictature de la futilité et de l'apparence. Jusqu'à ne pas me reconnaître dans un miroir. Mais cela me rassurait. Et me donnait l'illusion que je pouvais réussir à exister en dehors de mon statut de femme, dans un strict rapport d'égalité, désincarné, asexué.
    Mon modèle de femme ultime était Sigourney Weaver, pour sa capacité à être la survivante et non la victime hurlante dans la série des Aliens, mais aussi et surtout pour sa petite phrase dans Half Moon Street, quand, refusant les fanfreluches et autres accessoires si typiquement féminins, elle déclare du haut de son tailleur pantalon : je le séduirai avec mon esprit.

    Je pensais que je pouvais m'affranchir de mon genre, de mon physique, de ma féminité, car cela m'apparaissait comme un carcan, de la même manière que j'avais fait mienne la chute de la fable du papillon : pour vivre heureux, vivons cachés.

    La vérité, c'est que j'avais peur. Comme ont peur bien d'autres femmes qui, comme moi, ont subi un jour la concupiscence de l'homme et en ont déduit, largement aidées en ce sens par le contrôle social, que la meilleure façon de ne pas avoir de pépins, c'est encore de ne rien faire pour les attirer, à commencer par vivre dans une bonne grosse burka mentale, dans le déni, le refus et surtout, la négation de soi.
    Parce que, finalement, j'avais parfaitement bien intériorisé ce savoir commun qui laisse entendre qu'une femme qui se fait chopper, elle l'a bien un peu cherché. Parce qu'elle a traîné au mauvais endroit, au mauvais moment, parce qu'elle a peint ses lèvres de la couleur de sa vulve, parce qu'elle a montré une cheville évocatrice que surmonte un mollet bien galbé, parce que la chevelure dansante appelle à l'empoignade, parce que la robe qui souligne sa taille et magnifie ses fesses est un hymne à l'enculade, parce que ses seins qui l'empêchent de courir sont arrogants sous le tissu trop tendu de sa chemise cintrée, parce qu'une femme séduisante et épanouie est forcément un appeau à bites. Parce que nous savons toutes et on nous le rappelle sans cesse, qu'il nous suffit de ne pas être des saintes pour que tout mâle normalement constitué ait une irrépressible envie de nous fourrer son pénis dans notre vagin sans nous demander notre avis. Et c'est tout.

    Bien sûr, rien n'est jamais dit aussi crûment que cela. À la place, on utilisera des formules alambiquées qui tournent en rond autour du concept franchement fallacieux de la crédibilité de la victime. Parce que finalement, nous le savons toutes : au bout du bout du bout, en cas de viol, il nous faudra prouver que nous sommes suffisamment tempérantes, effacées, ternes pour ne pas avoir provoqué la concupiscence du mâle.
    Concupiscence.
    Probablement le mot le plus moche de la langue française.

    L'autre vérité, c'est que nous sommes soumises ainsi à une double contrainte indépassable : assumer notre féminité pour nous libérer, pour exister dans une société terriblement superficielle où l'apparence prime et où la réussite sociale est grandement conditionnée par notre capacité à séduire les autres ; et être capable de prouver, en cas d'agression, que nous sommes totalement irréprochables dans notre comportement, non seulement au moment des faits, mais dans l'ensemble de notre vie quotidienne, que nous n'arborons habituellement aucun signe ostentatoire de sensualité, que rien dans notre comportement n'aurait pu attiser le désir ou nourrir le fantasme.
    Un peu comme si l'on soupçonnait par défaut le piéton qui se fait renverser de s'être jeté intentionnellement sous les roues ou qu'il doive systématiquement prouver qu'il n'était pas en train de piéger l'automobiliste ou d'attirer les voitures.
    En fait, il nous incombe la charge de prouver que nous sommes victimes et non incitatrices à la dépravation, que nous avons subi et non provoqué.
    Présumées coupables, jusqu'à preuve du contraire.
    Comme dans certains pays où l'on ne condamne jamais l'homme, mais où l'on peut éventuellement liquider la femme pour laver l'honneur de la famille.

    Le dernier rebondissement de l'affaire DSK ne raconte jamais rien d'autre que l'histoire éternelle de la femme pécheresse, tentatrice, manipulatrice et coupable par défaut de la chute de l'homme. Qu'importe si l'homme en question avait un lourd passif dans les affaires de mœurs des plus éloquentes, ce qui compte c'est l'idée, finalement, que si la femme n'est pas une sainte, c'est qu'elle est forcément une catin et que ce simple retournement suffit à absoudre l'homme de tout soupçon de viol. Car peut-on parler de viol quand la victime n'est pas une blanche colombe, n'est-ce pas elle-même qui a provoqué, qui a cherché, qui a peut-être même forcé ?
    Tout ce battage écœurant me fait penser aussi à ces étranges glissements sémantiques qui faisaient qu'au temps de ma grand-mère, on disait des filles-mères qu'elles avaient été séduites par un homme, qu'elles étaient par défaut considérées comme des traînées, des filles de petite vertu à la cuisse légère. Alors que le plus souvent, il s'agissait surtout de jeunes nigaudes qui ne couraient pas assez vite. J'y pense parce que ma grand-mère en était une, justement, de ces filles-mères, de ces jeunettes qui jetaient l’opprobre sur la famille et qui avaient bien de la chance quand elles trouvaient ensuite un brave gars (ou un sale type, quelle importance!) pas très regardant sur la fraîcheur de la fleur et assez bon pour reconnaître le bâtard. J'y pense parce que la honte était toujours du côté de la fille, pas du séducteur. J'y pense parce que je me souviens avec quelle énergie ma grand-mère a expié son grand péché en devenant une grenouille de bénitier absolument irréprochable. J'y pense aussi parce que c'est elle qui m'a inculqué cette négation de la séduction, de la féminité, de la fanfreluche, de la fantaisie, de tout ce qui sort littéralement des clous de la bien-pensance, jusqu'à ce que l'on dise d'elle, bien des années après, qu'elle était une sainte femme...

    Comprendre tout cela m'a pris tellement de temps. Exister malgré tout cela a été tellement long.
    Et là, je me dis que depuis tout ce temps, que l'on parle d'Ève ou de ma grand-mère, nous n'avons pas avancé d'un pouce.
    Que nous n'avons toujours que deux destins possibles : la bonne sœur ou la putain.
     
    Par Agnès Maillard

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  • Parti Communiste FrançaisUn groupe de femmes de ménage a hué Dominique Strauss-Kahn à son arrivée au tribunal de New York r«shame on you!» (honte sur vous ))  : Les femmes de chambres avaient organisé une manifestation de soutien à la victime présumée, Nafissatou Diallo, en criant «shame on you!» (honte sur vous L’audience très formelle ne durant que quelques minutes pour permettre au présumé accusé de crimes sexuels de plaider non coupable et assumer une "relation sexuelle consentie" et faire un pas de plus vers un procès dans cette affaire hyper médiatisée.

    Une question cependant se pose : Allons nous nous diriger vers un procès social impliquant un syndicat de personnel de nettoyage. ?

     

    En France la situation des invisibles avait été évoquée par Florence Aubenas dans un de ces ouvrage : Florence Aubenas avait redonné un peu de visibilité à un monde invisible par son récit. « IL y a Françoise à la grosse voix rassurante de cow-boy, Philippe le gentil qui aime se balader à Intermarché, Marilou... Les "filles", comme s’appellent entre elles les femmes de ménage, sont une population corvéable à merci, vulnérable à l’excès, usée jusqu’à la corde. Pour autant, ce monde transparent ne se plaint jamais.» Malgré sa dureté le récit n’’est jamais misérabiliste. Florence Aubenas séparait la précarité de la domesticité : Les femmes veulent du respect dans leur vie de femme.

     

    Rappelons que : Les personnels de nettoyages des hommes et des femmes avec une majorité de femmes seraient exploités, compressés, lessivés en connaissant des conditions de travail qi pourraient relever du siècle dernier soit de l’esclavage moderne rappelant la domesticité. Cette souffrance sociale se manifeste par des horaires décalés, le manque d’effectifs, la mobilité.

     

    Entre flexibilité, abus de pouvoir, grignotages à petit feu des horaires, dégraissages à petites doses, cadences infernales, produits corrosifs

    Dans le nettoyage le travail s’effectue quand le bureau sont vides : Soit avant 8 heures et après 17 heures, les salariés travaillent quelques heures par jour ou par semaine, le temps partiel subi est y fréquent et pour joindre les deux bouts les salariés cumulent les emplois et les employeurs. Il n’est pas rare pour une personne de nettoyage de n’avoir pas obtenu de plein temps. Pensons à ceux qui nettoient les bureaux où nous bossons : Ils sont là entre 5 heures et 8h30 du matin, Et de 17 H 30 à 21 heures le soir. Les accidents du travail y restent fréquents car les salariés ne sont pas toujours équipes notamment de chaussures de sécurité, la santé est mise à mal et le mal au dos y est monnaie courante ; Les agressions seraient nombreuses notamment dans les hôtels car les clients regardent ces femmes dans la domesticité. C’est pour cela qu’un syndicat aurait proposé : un boitier anti-agression pour protéger les femmes de chambre.

    Rappelons les grèves intervenues notamment par les travailleuses sans papiers Nombreuses dans cette profession.. Martine Lozano militante associative         

    De : MARTINE LOZANO


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  • Théorie marxiste

    Je ne sais évidemment pas ce qu’a fait ou pas DSK. PERSONNE ne sait, sauf lui et elle. Je ne parlerai donc pas de lui. J’imagine que la justice américaine va faire son travail. Et je m’en tiens là pour l’instant.  

    Je suis cependant assez choquée , en tant que femme, et militante, par certains propos sur tels forums, telles pages Facebook... révélés à l’occasion de discussions sur cette triste affaire. 

    Je me sens donc un peu obligée de jeter ces quelques remarques à la volée : 

    Oui, on peut être "moche", ou "vieille", ou les deux, et être victime de viol ou de tentative de viol. 

    Oui, un homme peut avoir recours à des services sexuels tarifés, aller voir des prostituées et ne pas être pour autant un violeur. 

    Oui, on peut être "propre sur soi" , même aller à l’église , à la mosquée ou au temple, aimer ses enfants, et être un véritable pourri avec les femmes, ou les enfants des autres. 

    Oui on peut être un "séducteur", "aimer les femmes" et aussi connaître les limites de base, et respecter les femmes, et ne pas être un violeur. 

    Oui , on doit avoir le droit de se défendre contre tout type d’agression ou de crime sexuel quel qu’il soit et quel que soit l’auteur. 

    Oui, l’histoire criminelle de l’humanité est pleine de gens dont "on n’aurait pas dit que" ou "pas cru que..." mais qui pourtant ont...

     

    Il ne faut pas tout mélanger, sinon on minimise la spécificité du viol, qui n’est pas seulement un acte sexuel "un peu forcé", une pulsion de cul qui part en vrille. Minimisant le viol, on agresse une seconde fois les victimes. 

    Le viol, c’est autre chose. 

    Viol de guerre, viol sur les esclaves, viol au détour d’un parking sombre, viol "punitif" en réunion, viol "pour rire" en tre "copains bourrés dans une soirée"... etc 

    Une prostituée peut se faire violer par son "client". 

    Une femme mariée peut se faire violer par son mari. 

    Etc. 

    L’agression sexuelle, et a fortiori le viol, sont des actes gravissimes, des crimes odieux dont sont victimes nombre de femmes et d’enfants , mais aussi des hommes d’ailleurs, dans tous les pays du monde.

     Par ailleurs, j’ai relevé une propension inquiétante (selon moi) à juger en faveur de tel ou tel sur la base de purs stéréotypes :

     Non, rien ne préserve PERSONNE a priori de la bestialité, de la violence, de la lâcheté, du mensonge...

     Non, il n’y a pas non plus dans la vie "des gens qui font" et "des gens qui ne font pas "par nature"".

     Il n’y a pas de "prédestination" ni génétique, ni divine ni d’aucune sorte, à être ou ne pas être un monstre.

     Au pire y a t il des facteurs sociaux ou familiaux favorisants certaines pathologies, quand elles existent (car on peut être un violeur et ne pas pour autant être "fou").

     Les chômeurs du Pas de Calais ne sont pas plus "alcooliques" que "violeurs de leurs enfants" (Outreau) par "nature".

     Les jeunes hommes d’origine maghrébine ne sont pas plus "dealers" ni les Rroms "voleurs" ni les personnes de confession juive "intéressées par l’argent" par "nature" non plus.

     Les "fat cats" de Wall Street ou du FMI ne sont pas plus innocents de toute perversion par "nature" que spécialement "violeurs" par nature non plus.

     Les "pauvres" ne sont pas par nature "meilleurs" que les "riches", et inversement. Les Noirs ne sont pas meilleurs ni pires par essence que les Blancs.

     Etc.

     C’est bien ce que relevait d’ailleurs Foucault quand il parlait du triple parricide de Pierre Rivière : cela interroge toujours les "autres", mais n’oublions pas qu’au fronton du Tribunal où sont jugés les plus épouvantables criminels, il est bien écrit "liberté ÉGALITÉ fraternité" et que c’est une forme de mystère.

    Après avoir lu et présenté le mémoire écrit par Pierre rivière sur son triple crime, Foucault dira encore :

    "Ce texte dans la beauté duquel les uns verront une preuve de raison (donc la raison de condamner à mort), les autres un signe de folie (donc la raison de l’enfermer à vie)." 

    Ce ne sont vraiment pas des sujets dont on devrait pouvoir parler à la légère, sans savoir, encore moins sur le mode de la plaisanterie ou de la polémique...

    De : La Louve

    http://osemy.blogspot.com/


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