• OBAMA, une victoire prévisible, mais par un vote pas si démocratique

    OBAMA, une victoire prévisible, mais par un vote pas si démocratique
     

    Sur les panneaux et pancartes : (sans) Espoir. Votez Obama, l'autre est encore pire. Oui nous pouvons (mais nous ne l'avons pas fait). Le changement (en un homme politique ordinaire), Obama : "2008 me manque…" 

    Le système politique étatsunien se trouve dans les mains du big business et des lobbyistes. Ceci ne peut qu'inspirer une appréhension autrement plus réaliste des mécanismes de la société américaine que ceux qui veulent la lire à partir d’une grille de lecture dite européenne, cela au moment où le système politique européen connaît précisément une forme d’américanisation, avec son alternance entre «droite» et son «centre gauche» comme cela est le cas en France.

    Le système électoral états-unien comporte de nombreux dysfonctionnements. On ne l'envie pas si l'on se demande s'il est nécessaire de féliciter "la démocratie la plus vénérée du monde" ?

    L'intensité de la campagne présidentielle américaine, notamment avec le sprint final Obama-Romney, a donné l'impression d'une démocratie solide et mûre. Mais il ne faut pas s'y tromper, cette solidité n'est pas nécessairement souhaitée par tous. Il s'agit d'une démocratie à la mesure des Américains, des calvinistes et des individualistes, parfaitement en phase avec un système qui n'est pas si démocratique si on le compare à d'autres.

    Un nombre grandissant d'Américains font preuve d'apathie électorale 

    Les candidats n'ayant pas besoin de toucher tout le pays pour remporter une élection. En 1960, rappelait Adam Liptak dimanche 4 novembre dans le New York Times, Richard Nixon a parcouru les 50 Etats, tandis que le vainqueur, John F. Kennedy, en a visité 49. Lors de cette élection, les candidats se sont centrés sur seulement 10 Etats.

    Ils ont fait porter leurs principaux efforts sur la Floride, l'Ohio et la Virginie, qui représentent 8 % de la population : Obama et Romney y ont passé les deux tiers de leur campagne. Certains comtés de l'Ohio, souligne Liptak, ont reçu plus d'attention que la Californie, l'Oregon et l'Etat de Washington réunis.

    Résultat, dans les Etats négligés, près de 70 % des électeurs ne votent pas, tandis que dans ceux que les candidats ont parcourus en tous sens, la participation atteint cette même proportion. Si la démocratie aux Etats-Unis est indirecte – on vote non pas pour un candidat, mais pour de grands électeurs –, la conquête de ces délégués la rend d'autant moins démocratique.

    Peu importe les enjeux de l'élection si la validité du vote est entachée de tant de suspicion 

    Pour le comprendre, il faut savoir qui contrôle le vote électronique. Victoria Collier, dans la revue Harper's, explique comment la fourniture du logiciel et du matériel utilisés pour le vote électronique est confiée en sous-traitance à des sociétés privées, ce qui serait un scandale politique dans d'autres pays.

    Le contrôle technologique est assuré par les frères Bob et Todd Urosevich, à la tête d'Electro Systems& Software. Le 7 novembre, ils ont fourni les machines de 20 Etats où ont voté plus de 26 millions de personnes. L'autre entreprise dominante est Sequoia, qui a livré les machines à 4 Etats, où il y a eu 9 millions de votants.

    Les frères Urosevich ont également racheté une autre entreprise dominante sur le marché du vote électronique. Le logiciel a été développé par Jeffrey Dean, tandis qu'il purgeait une peine de prison pour escroquerie (23 chefs d'accusation). Il avait mis au point l'impression des bulletins de vote avec son associé John Elder, un trafiquant de drogue. Voilà à qui l'on a confié une bonne partie du destin des Etats-Unis et du reste du monde.

    Après la victoire d'Obama, doit-on célébrer la démocratie la plus vénérée du monde ? Nullement. Car enfin, entendons nous bien, malgré ses dysfonctionnements, la démocratie mexicaine est plus sûre et plus fiable pour la majorité des citoyens, même si elle reste perfectible.
     

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