• Gaza/Israël

    15 Novembre 2012 des israéliens manifestent à Jérusalem

    Gaza/Israël : La vraie cible de Nétanyahou ? ses adversaires politiques.


    La décision d'Israel de tuer Ahmed Jaabri était la folie complète. Jaabri s'occupait d'imposer les engagements de cesser-le-feu recents. Il envoyait ses troupes sur le terrain pour arrêter les tirs de roquettes et était d'accord pour chercher à obtenir un cessez-le feu
    de longue durée. Jaabri était aussi l'interlocuteur principal des services de renseignement égyptiens dans négociations en vue du cessez-le-feu. Maintenant, à qui vont ils pouvoir parler? Qui peut demander aux Égyptiens de continuer à modérer nos rapports avec Gaza? Maintenant le gouvernement et le peuple de Israel se retrouvent face à un barrage massif de roquettes et ils nous ont acheté le ticket d'entrée à Cast Lead II (plon durci 2). Que dieu nous aide tous. C'est ce que je vais dire à la télé à Londre.


    Message de Gershon Baskin qui rentre du Caire où il venait de contribuer à obtenir l'accord de "cease-fire" il y a deux jours.
     
    La vraie cible de Nétanyahou ? Ses adversaires politiques !

     

    La guerre contre le Hamas à Gaza torpille les espoirs électoraux de tous les adversaires du Premier ministre actuel Benyamin Nétanyahou, affirme Ha'Aretz. Les législatives israéliennes sont prévues le 22 janvier 2013.

     

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    [Le chef de la branche armée du Hamas tué le 14 novembre lors d'un raid israélien] Ahmed Al-Jaabari jouait un rôle de sous-traitant ; c'était lui qui était chargé d'assurer la sécurité d'Israël à Gaza. Une notion qui peut paraître absurde alors que, depuis quelques heures, on nous le dépeint comme un "maître terroriste", le "chef d'état-major de la terreur" ou "notre Ben Laden".

     

    Pourtant, il en a bel et bien été ainsi depuis cinq ans et demi. Israël exigeait du Hamas qu'il respecte la trêve au Sud et qu'il l'impose à la mosaïque de mouvements armés présents dans la bande de Gaza. Et l'homme responsable de cette politique n'était autre qu'Ahmed Al-Jaabari.

     

    En échange de ce calme toujours fragile, Israël finançait le régime du Hamas. Ses camions blindés apportaient leur flot de shekels [la monnaie israélienne] aux banques de Gaza, tandis que l'Etat hébreu continuait de fournir des infrastructures et des moyens médicaux à la population.

     

    Jabaari avait également été un partenaire d'Israël dans les négociations pour la libération de Gilad Shalit. C'était lui qui avait garanti le bien-être du soldat prisonnier et sa sécurité, et qui avait veillé à ce qu'il rentre chez lui à l'automne 2011.

     

    Aujourd'hui, Israël affirme que son sous-traitant n'a pas rempli sa part du contrat et qu'il n'a pas assuré le calme promis à la frontière Sud. On ne cesse maintenant de lui reprocher le fait que le Hamas n'est pas parvenu à contrôler les autres mouvements, alors qu'une escalade n'est pas dans son intérêt.

     

    Tu as échoué, tu es mort !

    Jaabari ayant été officiellement mis en garde (dans Ha'Aretz, [les deux reporters] Amos Harel et Avi Issacharoff ont signalé la semaine dernière que la campagne d'assassinats de dirigeants du Hamas risquait de reprendre), il a été exécuté le 14 novembre, action qu'Israël s'est empressé de revendiquer. Le message est aussi simple que limpide : tu as échoué, tu es mort. Ou, comme aime à le dire le ministre de la Défense Ehoud Barak : "Au Moyen-Orient, les faibles n'ont pas droit à une seconde chance."

     

    L'assassinat de Jaabari entrera dans l'Histoire comme une opération militaire tape-à-l'œil de plus déclenchée par un gouvernement sortant à la veille d'une échéance électorale. Le conflit extérieur permet à un gouvernement de se consolider sur le plan intérieur parce que l'opinion publique se rassemble derrière l'armée, alors que les problèmes sociaux et économiques se trouvent rejetés à l'arrière-plan.

     

    Une recette que l'on connaît depuis 1955, quand [le fondateur de l'Etat d'israël] David Ben Gourion, rentré de sa retraite dans le kibboutz de Sde Boker, avait lancé les forces israéliennes dans une action de représailles à Gaza, ce qui avait valu au Mapaï, son parti, de remporter les élections.

     

    Depuis, chaque fois que le parti au pouvoir se sent menacé dans l'isoloir, il pose son doigt sur la détente. Les exemples nous sont familiers : le lancement du missile Shavit 2 en 1961, en pleine affaire Lavon [les services israéliens avaient organisé des attentats antioccidentaux en Egypte afin de discréditer le régime de Nasser] ; le bombardement du réacteur irakien Osirak en 1981 ; l'opération Raisins de la colère au Liban en 1996, et l'opération Plomb durci à Gaza avant les élections de 2009. Dans ces deux derniers cas, les opérations militaires ont abouti à une défaite électorale.

     

    Torpiller Ehoud Olmert

    L'opération actuellement en cours, dite Colonne de nuée [ou Pilier de défense], appartient à cette catégorie. Le Premier ministre Benyamin Nétanyahou espère neutraliser tous ses rivaux potentiels, et le ministre de la Défense Ehoud Barak se bat pour récolter assez de voix afin de revenir à la Knesset.

     

    Cette offensive contre le Hamas a torpillé les espoirs électoraux d'Ehoud Olmert l'indécis [l'ex-Premier-ministre centriste, 2006-2009], dont les fidèles attendaient qu'il annonce sa candidature le soir du 14 novembre en brandissant un programme axé sur la "question sociale et économique".

     

    Quand tonne le canon, on ne voit plus que Nétanyahou et Barak sur nos écrans, et tous les autres politiciens ne peuvent que les applaudir. Le 22 janvier [date prévue des élections législatives en Israël], le résultat politique de l'opération sera évident. En revanche, ses conséquences stratégiques sont plus complexes : Israël va devoir se trouver un nouveau sous-traitant à la place d'Ahmed Jaabari pour surveiller la frontière Sud.

    Ha'Aretz

    Courrier International

    http://www.mleray.info/article-gaza-112485509.html


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  • Mobilisation de l’opinion dans toute la France contre l’agression militaire israélienne sur Gaza

    Lieux de rassemblements et appel unitaire

    La mobilisation contre les crimes commis à Gaza prend de l’ampleur :Contre l’agression militaire israélienne sur Gaza

    - A Paris : Samedi 17 novembre à 15h   place de l’Opéra

    En province, de nombreux lieux de rassemblements :

    - Nantes : vendredi 16 à 17h30 Carrefour des trams : 50 otages/Commerce
    - Lannion : vendredi 16 à 18h Mairie de Lannion
    - Rouen : vendredi 16 Métro Palais de Justice

    - Montpellier : samedi 17/11/2012 à 16h place de la comédie
    - Boulogne sur mer : samedi 17/11 à 12 heures
    - Lyon : samedi 17/11 14 H Pont de la Guillotière
    - Marseille : samedi 17/11 à 14h devant la préfecture
    - Belfort : samedi 17/11 à 14h30 Place Corbis
    - Orléans : samedi 17/11 15h place Jeanne d’ arc
    - Pau : samedi 17 à midi devant la préfecture
    - Toulouse : samedi 17/11 à 17h Place du Capitole
    - Strasbourg : samedi 17/11 à 16 h Place Kléber -Nîmes : samedi 17/11 à 15 h devant Carré d’Art

    - Angers : lundi 19/11 à 18 place du ralliement

    Les élus sont invités à manifester avec leur écharpe

     

    L’Appel unitaire :

    Depuis plusieurs jours, l’armée israélienne a intensifié bombardements et incursions sur le territoire palestinien de la bande de Gaza, causant la mort de plusieurs civils Palestiniens, dont des enfants.

    Une nouvelle étape a été franchie par le gouvernement israélien en assassinant Ahmad Jabbari, chef de la branche militaire du Hamas.

    Aujourd’hui, l’Etat d’Israël a officiellement annoncé et repris ses opérations militaires contre Gaza, infligeant à nouveau bombardements morts et destructions à la population gazaouie, soumise à un blocus illégal et inhumain depuis 2007. Ceci entraîne des répliques qui touchent aussi des civils israéliens.

    Nous déplorons toutes les victimes civiles, mais nous considérons qu’Israël en rompant le cessez le feu et déclenchant l’agression en porte la responsabilité.

    Nul n’a oublié les massacres perpétrés par la même armée israélienne lors de l’offensive « Plomb Durci » de 2008-2009, se soldant par la mort de près de 1500 Palestiniens et que les mêmes prétextes avaient été invoqués par le gouvernement israélien pour justifier cette attaque meurtrière. C’était, comme aujourd’hui, la veille d’une échéance électorale en Israël. Et comme en 2008, les attaques de l’armée israélienne se poursuivent aujourd’hui malgré un accord de cessez-le-feu obtenu grâce à la médiation égyptienne, et respecté par les Palestiniens jusqu’à l’assassinat du responsable du Hamas.

    Benyamin Netanyahou, qui a annoncé l’alliance de son parti avec celui du leader d’extrême droite Avigdor Lieberman, utilise à l’évidence cette attaque contre la bande de Gaza pour des considérations électorales. Ce gouvernement œuvre aussi méthodiquement à torpiller la démarche palestinienne à l’ONU. Il clame haut et fort sa volonté de renverser l’autorité palestinienne, voire de liquider sa direction si la Palestine devient membre de l’ONU.

    Le Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens condamne les assassinats dits ciblés et les attaques contre la population assiégée de Gaza.

    Le collectif appelle le gouvernement français à faire pression sur Israël afin que ce déferlement de violence meurtrière cesse, qu’Israël lève immédiatement le blocus de la bande de Gaza et réponde positivement à la légitime demande palestinienne d’adhésion à l’ONU.

    Préserver les chances de la paix, suppose de la part de la communauté internationale comme du gouvernement français, de mettre fin à l’impunité d’Israël. Ceci passe par des sanctions et non par des primes à l’occupation comme le fait régulièrement l’Union européenne.

    Le collectif national appelle à un rassemblement de solidarité avec Gaza Samedi 17 novembre à 15h place de la Bastille

    sur les mots d’ordre suivant :

    - Arrêt des bombardements sur Gaza
    - Levée immédiate du blocus de Gaza
    - Un Etat palestinien admis à l’ONU
    - Halte à l’impunité d’Israël : des sanctions immédiates

    Signataires du CNPJDPI Agir Contre le Colonialisme Aujourd’hui (ACCA) - Alliance for Freedom and Dignity (AFD) - Alternative Libertaire (AL) - Américains contre la guerre (AAW) - Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF) - Association des Tunisiens en France (ATF) - Association France Palestine Solidarité (AFPS) - Association Nationale des Elus Communistes et Républicains (ANECR) - Association pour la Taxation des Transactions et pour l’Aide aux Citoyens (ATTAC) - Association pour les Jumelages entre les camps de réfugiés Palestiniens et les villes Françaises (AJPF) - Association Républicaine des Anciens Combattants (ARAC) - Association Universitaire pour le Respect du Droit International en Palestine (AURDIP) - Campagne Civile Internationale pour la Protection du Peuple Palestinien (CCIPPP) - Cedetim / IPAM - Collectif des Musulmans de France (CMF) - Collectif Faty Koumba : association des libertés, droits de l’Homme et non-violence - Collectif interuniversitaire pour la coopération avec les Universités Palestiniennes (CICUP) - Collectif Judéo-Arabe et Citoyen pour la Paix (CJACP) - Collectif Paix Palestine Israël (CPPI Saint-Denis) - Comité de Vigilance pour une Paix Réelle au Proche-Orient (CVPR PO) - Comité Justice et Paix en Palestine et au Proche-Orient du 5e arrt (CJPP5) - Confédération Générale du Travail (CGT) - Confédération paysanne - Droit-Solidarité - Europe-Ecologie / les Verts (EE-LV) - Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR) - Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique (FASE) - Fédération Syndicale Unitaire (FSU) – Gauche Anticapitaliste (GA) - Gauche Unitaire (GU) - Génération Palestine - La Courneuve-Palestine - Le Mouvement de la Paix - Les Alternatifs - Les Femmes en noir - Ligue Internationale des Femmes pour la Paix et la Liberté, section française de la Women’s International League for Peace and Liberty (WILPF) (LIFPL) - Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples (MRAP) - Mouvement Jeunes Communistes de France (MJCF) - Mouvement Politique d’Education populaire (M’PEP) - Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) - Organisation de Femmes Egalité - Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF) - Parti Communiste Français (PCF) - Parti de Gauche (PG) - Participation et Spiritualité Musulmanes (PSM) - Une Autre Voix Juive (UAVJ) - Union des Travailleurs Immigrés Tunisiens (UTIT) - Union Juive Française pour la Paix (UJFP) - Union Nationale des Etudiants de France (UNEF) - Union syndicale Solidaires


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  • « En Israël, les élections se gagnent avec les chars »
     

    Par Denis Sieffert & Erwan Manac’h

    Les vraies raisons de l’offensive israélienne sur la bande de Gaza, deux mois avant les élections législatives, sont à chercher dans la politique intérieure israélienne. L’analyse d’un journaliste gazaoui. Trois ans après les bombardements israéliens violents sur la bande de Gaza, l’armée est de nouveau passée à l’offensive, mercredi 14 novembre, après plusieurs semaines d’escalade des tensions israélo-palestiniennes. Selon « Wissam », journaliste gazaoui, les raisons de cette nouvelle opération israélienne sur la bande de Gaza sont à chercher dans la politique intérieure israélienne.

    Politis : Quelle est l’origine de cette nouvelle escalade de la violence ?

    Vendredi dernier, une patrouille israélienne à la frontière de la bande de Gaza a été la cible d’une attaque à l’explosif revendiquée par le FPLP. Un officier israélien, chef opérateur d’une branche de l’armée israélienne, a été grièvement blessé dans l’attaque. Depuis, Israël conditionne psychologiquement sa population à une montée de violence sur la bande de Gaza. Les échanges, entre les tirs de roquettes et les contre-attaques israéliennes, ont duré 3-4 jours par la suite. Il y a toujours de la violence autour de la frontière. Les Palestiniens attaquent les militaires dans une zone géographique assez limitée, sans cibler les principales villes du sud d’Israël. Depuis 2005, les attentats-suicides ont cessé. Les Israéliens évitent habituellement toute attaque contre des dirigeants du Hamas. En tuant mercredi Ahmed Jabari, dans un raid aérien, ils ont rompu avec cette attitude. Ces derniers jours, les Égyptiens ont déployé des efforts diplomatiques auprès des Américains ou en lien direct avec Israël, pour faire respecter ces « règles du jeu ». Israël semblait plutôt prêt hier matin à les accepter et le Hamas a fait tout ce qui était possible pour imposer la trêve sur les autres forces palestiniennes, jusqu’à mercredi.

    Les tirs de roquettes ne sont pas le fait du Hamas ?

    Non. Les récentes attaques étaient revendiquées par le Jihad islamique, le FPLP et les Comités de Résistance Populaire. Le Hamas a arrêté certains tirs de roquettes par la force armée. Il a fait emprisonner des militants de telle ou telle force pour pouvoir respecter leurs engagements. Le Hamas cherchait à établir une situation calme sur Gaza, car il a un accord avec le mouvement des Frères musulmans égyptiens. Ces derniers ont besoin de temps pour prendre un rôle régional important.

    Pourquoi Israël attaque-t-il donc le Hamas ?

    Le pouvoir israélien a reçu beaucoup de critiques sur l’état de son armée à Gaza et ses performances, à deux mois des élections législatives (du 22 janvier 2013, Ndlr). Israël a toujours été un État dans lequel les élections se gagnent avec les chars. Celui qui apparaît comme le protecteur d’Israël est élu. Netanyahu est connu comme un homme qui parle beaucoup, mais agit peu. Il est très critiqué pour ses positions lors des élections américaines (en faveur de Mitt Romney) et il fait face à une situation sociale et économique critique en Israël, avec la crise. Il a toujours menacé d’une guerre contre l’Iran, la Syrie, etc. Mais il ne peut pas attaquer l’Iran, car il est bloqué par Barack Obama. Il ne peut pas non plus attaquer le Liban, notamment à cause de la force du Hezbollah, qui a provoqué Israël dernièrement en envoyant un drone au-dessus de son sol. Cela a provoqué un scandale en Israël, car le ciel était un point de force de son armée.

    Israël s’attaque donc au Hamas qui est plus faible...

    Oui , ils ont testé récemment les Égyptiens et je crois qu’ils ont obtenu des garanties des Américains que les Frères musulmans réagiront verbalement, mais que cela n’aura pas de conséquences sur le terrain militaire.


    Dernière minute

    Des sources hospitalières palestiniennes dénombraient jeudi midi 15 tués et une centaine de blessés dans les bombardements lancés mercredi soir sur la bande de Gaza. Israël annonçait de son côté la mort de 3 personnes après un tir de roquettes sur un immeuble de Kyriat Malachi, dans le sud d’Israël. L’armée menace désormais d’une offensive terrestre.

    politis.fr


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  •  Dans le silence médiatique occidental, la répression par la monarchie réactionnaire Koweïtienne des « plus grandes manifestations de l'histoire du pays »

    kuwait.jpgLes « plus grandes manifestations de l'histoire du Koweit » réprimées par la monarchie réactionnaire Koweitienne


    Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

    Alors que la guerre civile Syrienne, alimentée par les ingérences étrangères, occupe le devant de la scène médiatique, le silence est quasi-total sur les mouvements de protestation populaire qui secouent les dictatures du Golfe : Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis et désormais Koweït.

     

    Le 21 octobre dernier, ce sont ne centaine de milliers de manifestants – 200 000 selon les organisateurs – qui sont venus exprimer leur lassitude des méthodes anti-démocratiques du régime koweïtien. La plus grande manifestation de l'histoire du petit émirat pétrolier.

     

    Le régime a répondu par la violence. Une trentaine de blessés, victimes des gaz lacrymogènes et des coups de matraques, pour une centaine d'interpellations.

     

    Pourquoi de telles manifestations dans un pays hâtivement présenté comme la seule « démocratie » du Golfe ?

     

    En réalité, le Koweït reste une monarchie autoritaire dirigé par une dynastie, les Al-Sabah, régnant sur le pays depuis 250 ans. L'émir dispose du pouvoir exécutif et garde le droit de dissoudre, et même de suspendre le Parlement.

     

    Ce fut le cas dix ans entre 1976 et 1991, au moment où l'Irak de Saddam Hussein envahit un État où toute apparence de légalité parlementaire avait été suspendue depuis plus de six ans.

     

    Jusqu'en 2005, seuls 10% de la population avait la possibilité de voter. Outre les étrangers représentant la moitié de la population résidente ainsi que les Bédouins, les femmes n'avaient pas encore acquis le droit de vote.

     

    Dans ce richissime émirat pétrolier, les travailleurs – immigrés pour 80% d'entre eux – disposent de droits réduits au minimum : interdiction de la grève dans le secteur public, interdiction d'organiser un syndicat dans le secteur privé tandis que les immigrés sont soumis au principe du parrainage (kafala), qui les place entièrement à la merci légale de leur « parrain » local.

     

    Les manifestations qui touchent le pays depuis le début du mois d'octobre ne concernent pas directement ces populations immigrés, qui ont connu des poussées de révolte en 2008.

     

    Elles mobilisent surtout les couches moyennes ainsi qu'une partie importante de la jeunesse du pays, se ralliant derrière les fractions islamistes et libérales de l'élite du pays, sur des revendications de réformes démocratiques.

     

    Les élections de février 2012 avaient vu la victoire de l'opposition, avec 34 sièges sur 50 – dont 23 pour les islamistes. Une élection annulée en octobre par l'émir, qui a aussitôt dissous le Parlement. La quatrième fois en six ans.

     

    L'émir a convoqué de nouvelles élections anticipées en décembre prochain selon une nouvelle loi électorale qui devrait minorer le poids de l'opposition parlementaire.

     

    Après la manifestation du 21 octobre, les mouvements de protestation n'ont pas faibli. Ils étaient encore plusieurs milliers ce dimanche 4 novembre, alors que la monarchie avait menacé d'envoyer l'armée pour mater le mouvement.

     

    Les forces spéciales et des véhicules armés ont bloqué ce dimanche les voies conduisant au point de rassemblement pendant que les forces de l'ordre tiraient sur les manifestants à coups de gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes.

     

    Du côté des puissances occidentales, la rhétorique des « droits de l'Homme » s'arrêtent là où commence celle des contrats d'armements juteux. Allié majeur de l'OTAN dans la région, hier contre l'Irak, aujourd'hui contre l'Iran, le Koweït multiplie les achats d'équipements militaires lourds.

     

    En juillet 2012, il commandait 60 missiles Patriot sol-sol dirigés vers l'Iran. La France, tiendrait la corde pour vendre de 15 à 30 « Rafale » au Koweït, dans un paquet régional qui engloberait deux autres régimes autoritaires: le Qatar et les Émirats arabes unis. En 2009, Nicolas Sarkozy avait en 2009 réalisé une visite-éclair au Koweit comme VRP de luxe de Dassault.

     

    Désormais, c'est au tour de François Hollande de multiplier les visites de courtoisie avec les monarques réactionnaires d'Arabie saoudite et du Bahreïn, ainsi qu'avec les représentants de l’État sioniste, pour préparer le démantèlement de la Syrie. Tout en taisant la moindre critique sur la répression féroce sévissant dans les pays du Golfe.

     

    Le « changement ce n'est pas encore pour maintenant », dans les États obscurantistes du Golfe comme ailleurs.


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  • La Turquie est déjà en guerre contre la Syrie, selon les communistes turcs (TKP)

    tr}tkp4La Turquie est en guerre

     

    Article de Kemal Okuyan dans le quotidien soL du Parti communiste de Turquie (TKP)

     

    Traduction MA pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/


    Il n'y a aucune définition communément acceptée de la guerre. C'est vrai également en termes de droit international. Des concepts purement descriptifs comme ceux d'« état de guerre » et « déclaration de guerre » sont insuffisants. Quel type de conflit armé peut-on entendre comme une guerre ou alors définir par un concept moins « fort » ? Cela ne se base pas sur des critères objectifs mais sur les diverses approches des parties impliquées.

     

    Tandis que certains définissent la guerre comme une lutte armée menée par un seul État ou un groupe d’État pour imposer leurs intérêts à un autre État ou groupe d’État, d'autres considèrent que des critères comme un état de guerre permanent et la « mobilisation totale » qu'elle implique, entrent également en ligne de compte.

     

    La loi 2941 sur la Mobilisation et l'état de guerre, dans son article 3, définit la guerre selon la loi turque : « Une lutte armée nécessitant la mobilisation de toutes les forces et toutes les ressources de l’État, matérielles ou morales, en particulier les Forces armées, sans aucune restriction, afin de préserver la continuité de l’État et de réaliser les objectifs fixés par la nation ».

     

    Le problème ne peut pas être résolu, car cet article a été écrit avec l'état d'esprit d'un coach d'une équipe sportive qui essaie de motiver ses joueurs en les sermonnant : « Les gars, il va falloir mettre le paquet ! ». Par ailleurs, il n'est pas facile de savoir comment toutes les ressources d'un pays vont pouvoir être mobilisées.

     

    En dépit du flou qui entoure ces définitions, tant au niveau du droit national qu'international, si l'on observe l'évolution de la situation, on peut être assuré que la Turquie mène actuellement une guerre avec des forces limitées mais avec une mission simple : renverser le gouvernement légitime en Syrie.

     

    Ceux qui avaient des doutes sur le déroulement des incidents ont vu leurs doutes confirmés. Le dessein de la Turquie, derrière les échanges de tirs à Akçakale et Yayladağ pendant trois jours et les barrages d'artillerie qui ont suivi de la part de l'armée Turque, est devenu évident.

     

    La Turquie est engagée dans une guerre non-déclarée contre la Syrie. Et la Turquie intervient activement dans le conflit armé en cours en territoire syrien. Basés en Turquie depuis un bon bout de temps, des groupes armés ont établi une relation directe avec l'armée turque ainsi qu'avec les services de renseignements turcs. Ces derniers jours, des tirs d'artillerie continus visent depuis la Turquie des cibles en Syrie.

     

    Est-on en guerre ou non ?

     

    La stratégie de l'AKP (Parti de la justice et du développement) est évidente : après avoir apporté un soutien logistique et livré des informations secrètes aux milices combattantes sunnites, la Turquie a commencé à mettre la pression sur l'armée Syrienne en faisant parler son artillerie. La Turquie intensifie les offensives et essaie de prendre l'initiative dans cette guerre non-déclarée en attendant que la Syrie riposte. La Turquie essaie d'unir les opposants au gouvernement Syrien, qui ont besoin du soutien provenant des Forces armées turques, sous le commandement de l'AKP. Un élément important dans cette stratégie est de créer une zone tampon au moment opportun.

     

    Si la Turquie riposte, alors, cela sera un prétexte pour faire entrer l'OTAN dans la danse. Dans le cas d'une intervention de l'OTAN, à côté d'une guerre potentielle au sol, des raids aériens et la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne seront des stratégies militaires plausibles.

     

    Il semble entendu que le premier ministre Recep Tayyip Erdoğan et le ministre des Affaires Etrangères Ahmet Davutoğlu vont obtenir une forme de consensus, qu'apparemment ils ne pouvaient pas trouver ni en Turquie ni à l'étranger après l'incident d'Akçakale incident, cette fois par la « manipulation ».

     

    La société turque, d'une certaine façon, pense que « nous ne sommes pas encore en guerre ». Mais les derniers événements prouvent que c'est une illusion.


    Les États-unis et les forces Européennes cherchent une issue en Syrie, une issue qui pourrait alléger le fardeau sur les épaules, dans une certaine mesure tout du moins. Il semble que le gouvernement AKP ait trouvé la formule qui leur convient.

     

    Nous savons que l'AKP est dans une impasse. Pourtant, l'AKP est en mesure de plonger dans la région et les peuples de la région dans la guerre. Ce cabinet belliciste, qui est devenu intransigeant après la résolution sur la Syrie*, doit être mis en échec. Deux-tiers des Turcs sont contre la guerre, il ont un certain pouvoir. Mais tant que nous prendrons les salves d'artilleries au sérieux, et non comme des tirs anodins, comparables à ceux d'un match de volley ou de tennis.

     

    *La résolution sur la Syrie a été adoptée par le parlement turc après un bombardement non-authentifié provenant du territoire syrien. Elle autorise les actions militaires en Syrie.


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  •  Voici la dépêche de l’AFP qui fait état d’une manifestation citoyenne à Benghazi. Notons que Benghazi est la zone la mieux maîtrisée du pays par le gouvernement et que néanmoins comme l’indique la dépêche il y a eu ces derniers mois de nombreuses attaques contre les intérêts étrangers et contre les forces de sécurité qui a culminé avec l’assassinat de l’ambassadeur des États-Unis et d’autres fonctionnaires sans que visiblement les assassins subissent un châtiment légal.

    Cet assassinat n’a donc pas été un coup de tonnerre dans un ciel serein mais bien le point culminant d’une situation qui met Benghazi aux mains de terroristes d’Al Qaida. Que les bandes armées qui font régner la terreur dans tout le pays puisse s’attaquer aux intérêts étrangers dans ce qui est la quasi capitale de la rébellion montre à contrario la situation réelle du pays et le fait que le gouvernement n’a aucun pouvoir sur les dites bandes armées. La manifestation n’a en rien attaqué leur potentiel de nuisance, elle paraît une tentative du gouvernement de restaurer l’image d’une Libye dont tous les observateurs reconnaissent qu’elle est à feu et à sang et avec de vastes territoires devenus de non droit.

    Nous avons déjà eu droit à l’image d’un processus électoral qui marquait la victoire des “laïques” et des modérés sur les terroristes et extrémistes. En fait on peut craindre légitimement qu’il s’agisse d’opérations marketing, des sortes de villages Potemkine (les villages que le prince Potemkine bâtissait à chaque visite de la tzarine pour lui faire croire que tout allait bien) des images plaquées sur une réalité désastreuse.

    Note de Danielle Bleitrach


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    BENGHAZI (Libye) – Des centaines de manifestants ont délogé vendredi soir le groupe salafiste d’Ansar al-Charia de la caserne qu’il occupait au centre de Benghazi, dans l’est de la Libye, et ont mis le feu à l’installation militaire, a constaté un journaliste de l’AFP.

    Sous la pression des manifestants, les membres du groupe qui avait été montré du doigt dans l’attaque du consulat américain, ont tiré en l’air avant de quitter la caserne qui a été envahie par des centaines d’habitants de Benghazi qui protestaient contre les milices hors la loi.

    Aux cris de "Le sang des martyrs n’a pas été versé en vain", les manifestants sont entrés dans la caserne qui a été saccagée, pillée et incendiée, selon un correspondant de l’AFP.

    "Cette brigade était un grand problème pour nous et pour tout le monde. C’était un foyer d’extrémistes", s’est félicité un des manifestants, Taoufik Mohamed 32 ans.

    Auparavant, des dizaines de milliers de Libyens avaient manifesté à Benghazi contre les milices armées, dix jours après l’attaque du consulat américain du 11 septembre 2012 qui avait coûté la vie à l’ambassadeur des États-Unis, Chris Stevens et trois autres Américains.

    "La mort de l’ambassadeur était l’étincelle qui a mis le feu", a estimé Adallah, un jeune manifestant.

    Avant de se diriger vers la caserne d’Ansar al-Charia (les partisans de la loi islamique), les manifestants avaient déjà délogé une autre milice qui avait élu domicile dans un bâtiment de la sécurité libyenne dans le centre de la ville.

    Selon des témoins, Ansar al-Charia a évacué aussi l’hôpital al-Jala qu’elle contrôlait, sous la pression des manifestants. La police militaire a pu prendre possession par la suite du bâtiment.

    Au moins quatre autres installations publiques ont été désertées par des milices à l’arrivée des manifestants.

    Selon un journaliste de l’AFP, des centaines d’habitants se sont dirigés vers une autre caserne située dans la région d’al-Hawari à une quinzaine de km du centre de Benghazi, occupée par la brigade de Raf allah Sahati, un autre groupe salafiste jihadiste.

    Vers 00H00 locale (22H00 GMT) des membres de ce groupe tiraient en l’air pour tenter de disperser les manifestants, dont certains étaient armés.

    L’attaque contre le consulat américain, déclenchée lors d’une manifestation contre le film anti-islam produit aux États-Unis, a illustré l’incapacité des autorités à assurer la sécurité dans le pays ainsi que la montée en puissance de groupes islamistes radicaux en Libye.

    Benghazi, la deuxième ville de Libye, d’où était partie en 2011 la contestation contre le régime de Kadhafi, a été le théâtre ces derniers mois de plusieurs attaques contre des intérêts occidentaux et d’assassinats de responsables de la sécurité.

    (©AFP / 22 septembre 2012 00h14)


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  • Arabie Saoudite : le silence complice des bourgeoisies occidentales sur les révoltes populaires

    Les manifestations contre la dynastie des Al Saoud notamment dans les provinces orientales se poursuivent et se ressemblent. Chaque manifestation se termine par une répression sanglante. Cette violence exercée sur des manifestants pacifiques se fait à huis clos. Le silence des États-Unis, de l’Europe et de leurs médias sur ces exactions est impressionnant. Leur complicité avec ce Royaume moyenâgeux est totale. Les richesses pétrolières enfouies sous le sable de l’Arabie, le rôle de défenseur des intérêts impériaux de l’impérialisme américain font de cet État féodal un "ami" de toutes les bourgeoisies occidentales et l’ennemi de tous les travailleurs et de tous les peuples qui aspirent à se libérer du joug des régimes d’un autre âge et de leurs protecteurs impérialistes.

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    Une dynastie bien protégée

    « Nous ne sommes pas la Tunisie, ni l’Égypte, ni... » répètent souvent le régime saoudien et ses médias. Certes la contestation en Arabie Saoudite n’a ni l’ampleur ni la portée des soulèvements populaires en Tunisie, en Égypte, à Bahreïn ou au Yémen. Mais le peuple saoudien, comme l’ensemble des peuples arabes, aspire lui aussi à se débarrasser de la dynastie des Al Saoud et à se réapproprier sa fabuleuse richesse pétrolière. Il sait également que cette richesse est la plus convoitée et la plus protégée au monde. La famille royale qui possède tous les pouvoirs, n’est en fait qu’un instrument entre les mains de l’impérialisme américain qui l’utilise conformément à ses propres intérêts. Le pétrole reste encore une ressource économique vitale pour la bourgeoisie américaine, d’autant plus que ses propres réserves ne cessent de diminuer.

    Les compagnies pétrolières des États-Unis étaient présentes sur le sol saoudien dès 1933 avec la Standard Oil of California (Socal) qui formera un groupe avec Texas Oil Company (Texaco) et Mobil [1]. A la fin de la deuxième guerre mondiale, la mainmise américaine sur le pétrole saoudien est totale avec la création d’Arabian American Oil Company (Aramco). Pour parachever leur domination et protéger les puits de pétrole saoudiens, une base de l’US Air Force est créée à Dhahran dans l’est du pays. Il est donc très difficile pour le peuple de l’Arabie Saoudite d’affronter dans ces conditions l’un des régimes les plus protégés et les plus cruels au monde.

    Fanatisme religieux et cynisme politique

    Cette cruauté du régime saoudien plonge ses racines dans les sources même du pouvoir des Al Saoud. Il faut revenir au XVIIIème siècle et plus exactement à l’époque de Mohammad Ibn Abdel Wahhâb (1703-1792), prêcheur fanatique, et le "mithaq" (pacte) qu’il a conclu en 1744 avec Mohammad Ibn Saoud, un émir qui rackettait ses propres sujets et ambitionnait de soumettre les autres tribus à son autorité, pour comprendre les origines despotiques du pouvoir saoudien actuel.

    La violence de l’ultra-dogmatisme d’Ibn Abdel Wahhâb se manifestait non seulement dans ses discours (inégalité homme/femme, rigorisme des rapports sociaux etc.), mais surtout dans les châtiments corporels : lapidation à mort de l’adultère, amputation des voleurs, exécutions publiques, etc. Il s’agit à la fois d’une doctrine et d’une pratique. Les sanctions découlent directement des normes et préceptes avancés par Abdel Wahhâb. Cette mise en pratique des prêches et les effets des châtiments cruels ont effrayé les chefs religieux. Contraint de quitter son oasis natale, Abdel Wahhâb se réfugia dans les bras d’Ibn Saoud, émir de la province de Najd. Ensemble ils ont créé le wahhabisme. Mais Ibn Saoud a su mettre le talent, la ferveur et l’énergie d’Abdel Wahhâb au service de ses ambitions personnelles : la religion au service de la politique. Le prêcheur du désert est devenu le serviteur exclusif de l’émir et donne ainsi une justification et une couverture religieuse aux ambitions politiques de son protecteur. Le wahhabisme est la rencontre entre le fanatisme religieux et le cynisme politique.

    La dynastie des Al Saoud qui gouverne aujourd’hui l’Arabie Saoudite est née de cette alliance confessionnelle et politique. La découverte du pétrole dans les années trente n’a fait que renforcer cette instrumentalisation de la religion. L’Islam est utilisé comme idéologie de légitimation pour perpétuer le pouvoir et les privilèges du clan des Al Saoud.

    Toute contestation est noyée dans le sang

    La religion et le pétrole sont des armes dont se sert cette monarchie d’un autre âge pour étouffer et éliminer toute contestation. Les châtiments cruels et inhumains sont régulièrement prononcés par les tribunaux saoudiens. Le nombre d’hommes et de femmes décapités dans ce pays ami des États-Unis et de l’Europe ne cesse d’augmenter [2]. En Arabie Saoudite, les manifestations sont strictement interdites comme d’ailleurs les partis politiques, les syndicats et les associations. Aucune critique du roi et aucune opposition à son gouvernement ne sont tolérées dans cette monarchie absolutiste choyée et protégée par les bourgeoisies occidentales. Toute protestation et toute critique sont condamnées et considérées par le pouvoir comme contraire à L’Islam.

    Pourtant, depuis les soulèvements populaires dans le monde arabe, l’Arabie Saoudite est le théâtre de manifestations récurrentes nonobstant l’appareil répressif sophistiqué du régime et sa cruauté. Craignant la contagion des soulèvements tunisien et égyptien à la péninsule, la caste au pouvoir a distribué sous forme d’avantages divers l’équivalent de 130 milliards de dollars pour taire la protestation et calmer la colère qui montait dans tout le pays. Mais le peuple saoudien, à l’instar des peuples arabes, aspire profondément au changement. Les manifestations, même d’une manière sporadique, se poursuivent. La répression est devenue encore plus brutale. Personne ne connaît avec précision le nombre de victimes tombées sous les balles de la police saoudienne formée et armée par les États-Unis. La tuerie se déroule à huis clos !

    Le régime saoudien au service des bourgeoisies occidentales

    Les médias bourgeois, "profondément attachés aux droits de l’homme", se taisent lâchement sur les massacres des Al Saoud. Les assassinats des manifestants pacifiques sont occultés et souvent justifiés. Les contestataires qui défient courageusement, au prix de leur vie, l’ordre moyenâgeux saoudien, sont présentés par les gouvernements occidentaux et leurs médias comme des "terroristes" ou comme des "chiites manipulés par l’Iran". Le même discours est tenu par le régime saoudien qui parle de complot iranien qui vise à déstabiliser toute la région. « Les chiites sont des demi-juifs cachés » [3] disait Nayef ben Abdul-Aziz al Saoud, prince héritier et ministre de l’Intérieur d’Arabie Saoudite, demi-frère de l’actuel roi Abdallah, décédé le 16 juin 2012 et remplacé par le prince Salman, ministre de la Défense.

    C’est cette même propagande et cette même complicité des bourgeoisies américaines et européennes qui ont conduit, entre autres, à l’intervention saoudienne à Bahreïn le 14 mars 2011 pour mater ces "chiites manipulés par l’Iran" et ces "demi-juifs cachés" afin de sauver une autre dynastie, celle des Al Khalifa, au pouvoir depuis des siècles [4]. Ce sont donc les gouvernements et les classes dominantes américaines et européennes qui ont permis à l’Arabie Saoudite de briser le soulèvement populaire à Bahreïn et de maintenir une véritable dictature au pouvoir. Les victimes de ces interventions et ingérences étrangères sont toujours les mêmes : des hommes et des femmes qui se sont soulevés pour une société meilleure et qui ont vu leur révolte confisquée par l’impérialisme et ses auxiliaires régionaux. Dans cette guerre menée contre les aspirations à la démocratie et à la dignité des masses arabes opprimées, l’Arabie Saoudite, soutenue par les États-Unis et l’Europe, joue un rôle majeur. Elle est le rempart contre tout changement démocratique et progressiste dans le monde arabe. Elle est l’incarnation de la contre-révolution.

    Par contre, en Syrie, l’occident impérialiste et ses serviteurs locaux comme l’Arabie Saoudite parlent plutôt "de combattants pour la démocratie", "de révolutionnaires", "de rebelles" pour désigner en fait des hommes armés, entraînés, dirigés et financés par les États-Unis, l’Europe, la Turquie et bien sûr "la grande démocratie" qu’est l’Arabie Saoudite ! Il faut, vaille que vaille, installer à Damas un pouvoir servile à leur botte comme en Libye.

    Un pouvoir fissuré

    Mais le pouvoir saoudien aussi puissant soit-il connaît des fissures qui ne cessent de s’élargir. La dynastie des Al Saoud est contestée dans tout le pays. Elle ne tient sa "légitimité" que de la répression et de la protection de la bourgeoisie américaine. Au sein même de la famille régnante, des rivalités entre princes, clans et autres réseaux plus ou moins formels se font jour quant à la succession du roi Abdallah (88 ans). Une crise de succession pourrait être, pour l’avenir du régime, un facteur sinon d’instabilité du moins d’incertitude. A cela s’ajoutent des problèmes d’ordre économique, conséquences d’une concentration excessive des richesses entre les mains de la famille royale et de l’élite des affaires qui lui est liée. Les politiques libérales préparées par les experts du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale avec la complicité du pouvoir ont dégradé, entre autres, la situation du marché du travail notamment pour les jeunes saoudiens. En Arabie Saoudite, pays riche, les jeunes peinent à trouver du travail !

    Le contraste est violent entre une gérontocratie qui vit dans un luxe suranné et une jeunesse frustrée à qui le pouvoir, pour la calmer, jette quelques miettes de cette fabuleuse richesse dont regorge le pays. Le Wall Street Journal, porte-parole du capital, laisse passer ces remarques : « L’âge moyen du triumvirat de princes régnants est de 83 ans, alors que 60 % des Saoudiens ont moins de 18 ans. Grâce à la télévision par satellite, à Internet et aux réseaux sociaux, les jeunes sont désormais parfaitement conscients de la corruption des autorités - tout comme ils savent que 40 % des Saoudiens vivent dans la pauvreté et que près de 70 % ne peuvent se payer un logement. Ces Saoudiens vivent des vies dignes du Tiers Monde, ils souffrent d’une éducation lamentable et sont incapables de trouver du travail dans un secteur privé où 90 % des employés sont des étrangers » [5]. Les hommes qui dirigent l’Arabie Saoudite ainsi que leur régime ont fait leur temps. Ils ne correspondent plus à la marche de l’histoire. S’ils sont toujours au pouvoir, c’est essentiellement grâce au soutien indéfectible des bourgeoisies américaines et européennes.

    L’espoir contre l’oppression de la bourgeoisie

    Ainsi va le monde absurde et barbare de la bourgeoisie. Elle méprise les peuples et leur volonté à disposer d’eux-mêmes. Grâce à sa puissance de feu, elle force toutes les nations qui ne peuvent se défendre à se soumettre à ses intérêts. La bourgeoisie est l’ennemie de la paix et du progrès. Elle soutient les régimes les plus rétrogrades et les plus cruels. Son "triomphe" en ex-Yougoslavie, en Irak, en Côte d’Ivoire, en Libye et peut-être demain en Syrie, c’est aussi le triomphe du despotisme, de la corruption et de la misère économique et politique. Les opprimés en Arabie Saoudite comme dans l’ensemble du monde arabe n’ont pas dit leur dernier mot malgré les avancées réelles de la contre-révolution et la prise du pouvoir par les forces réactionnaires et obscurantistes en Tunisie et en Égypte. La révolte gronde toujours. Leur espoir dans une société nouvelle est aussi grand que leur détermination à se débarrasser de leurs oppresseurs et de leurs despotes anciens et nouveaux.

    Mohamed Belaali, le 30 août 2012

    Lu sur son blog

     


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  • Les germes de l'offensive impérialiste contre la Syrie : corruption, néo-libéralisme, « capitalisme parasitaire » et affaiblissement de la base populaire du régime syrien

    bashar-hafez-al-assad.jpgLes germes de l'offensive contre la Syrie

    Article de Kenny Coyle, pour le Morning Star (quotidien du PC Britannique)

     

    Traduction MA pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

     

    La corruption, le néo-libéralisme et le « capitalisme parasitaire » ont affaibli la base de soutien populaire du Parti Baath – mais il s'agit désormais d'une guerre internationale.

     

    Dans les décennies suivant l'arrivée au pouvoir d'Hafez al-Assad, dans les années 1970, le système politique et économique Syrien a semblé garantir la stabilité et l'indépendance du pays.

     

    La version Baathiste du « socialisme Arabe » a maintenu le pays hors de portée des griffes de l'Occident, sa position anti-israélienne en a fait une puissance régionale et Arabe de premier plan et son secteur public a également permis au pays d'améliorer ses conditions de vie et de mener à bien sa modernisation.

     

    Au début des années 1970, Assad renforçait les liens avec l'Union soviétique.

     

    En 1972, il intégrait le Parti communiste syrien (PCS) à son Front national progressiste aux côtés de groupes arabes socialistes, nasséristes et nationalistes.

     

    Du point de vue d'Assad, cela ne renforçait pas seulement la base du régime mais cela était aussi un moyen de transformer des forces potentiellement critiques en alliés subordonnés.

     

    Alors que le PCS a tenté d'utiliser sa légalisation pour pousser dans le sens de transformations sociales plus profondes, son acceptation de l'ordre légal signifiait également qu'il était contraint d’œuvrer dans les limites définies par le Baath.

     

    Bien qu'Assad ait amélioré ses relations avec l'Occident et avec d'autres États arabes – à l'exception de l'Irak, dirigé par un courant rival du Baathisme – l'Union soviétique était devenu un allié proche, militaire et économique, de la Syrie.

     

    Les experts Soviétiques ont classé la Syrie comme un des pays d' « orientation socialiste » et assimilé le parti Baath au courant international des « démocrates révolutionnaires ».

     

    Les deux termes supposaient certaines distinctions importantes entre la Syrie et ce que les Soviétiques estimaient être des États pleinement socialistes. Néanmoins, il était affirmé que le développement social de la Syrie posait les bases d'un développement socialiste.

     

    Les évolutions ultérieures en Syrie et ailleurs – à plusieurs reprises, les auteurs soviétiques ont parlé également de l’Égypte, l'Algérie et l'Irak dans des termes idylliques analogues – ont démontré combien il était aisé d'inverser un tel processus. Par la suite, ces mêmes pays ont opté pour une orientation capitaliste sous couvert de régimes réactionnaires anti-démocratiques.

     

    Et pourtant, tout au long des années 1960 et 1970, il semblait y avoir des raisons d'être optimiste.

     

    Un rapport du Congrès américain notait que « dans les années 1960, la réforme agraire, la nationalisation des industries de base et la transformation socialiste de l'économie ont eu un impact sur le rythme et l'ampleur du développement économique. La croissance de l'économie, mesurée par le PIB aux prix du marché en dollars constants de 1980, a été en moyenne de 9,7% par an pendant les années 1970 ».

     

    Malgré les performances exceptionnelles des années 1970, à partir du début des années 1980 des signes avant-coureurs s'étaient déjà fait jour.

     

    Se développait, en parallèle à l'existence du secteur public, une forme particulière de développement capitaliste se nourrissant des appels d'offre publics lucratifs et détournant des fonds par la corruption et le marché noir.

     

    Qualifiés par les marxistes de « bourgeoisie bureaucratique » ou de « bourgeoisie parasitaire », ces capitalistes clientélistes ont usé de leurs réseaux personnels et de leurs soutiens politiques pour amasser des fortunes.

     

    Notant des évolutions similaires dans leur propre pays, les communistes sud-africains ont décrit de façon imagée cette couche économique comme celle des « tenderpreneurs » [NdT : jeu de mot en anglais à partir de tender, marché public et d'entrepreneur].

     

    En juin 1984, le membre du Politburo du PCS Khalid Hammami écrivait dans la Revue marxiste mondiale que dans son pays « la bourgeoisie parasitaire était en plein essor et la corruption monnaie courante. Les cercles dirigeants sont méfiants et inquiets de toute initiative ou activité indépendante qui viendrait des masses ».

     

    Cette vision est renforcée, selon un point de vue différent, par une étude récente réalisée par Jihad Yazigi, éditeur du magazine d'affaires Syria Report.

     

    Il défend l'idée que dans le passé les avancées dans le secteur public ont permis au gouvernement Syrien d'acquérir une immense légitimité auprès des gens du peuple mais qu'elle a laissé place à « la désillusion depuis lors, après trois décennies de désinvestissement de l'Etat, de libéralisation du commerce, de mépris pour l'agriculture et les zones rurales, et de priorité mise sur le secteur des services ».

     

    Yazigi fait remarquer que les efforts réalisés par Bashar al-Assad pour ouvrir l'économie ont également eu un impact négatif, puisque les accords de libre-échange et les réductions de droits de douane ont permis à la masse des produits étrangers d'écraser les producteurs locaux.

     

    Parmi ceux qui ont été les plus durement frappés, les fermiers dans les zones rurales, touchés par la sécheresse mais aussi par les coupes dans les subventions publiques, qui « ont réduit la part de l'agriculture dans le PIB de 25 à 19% en moins d'une décennie. »

     

    Les problèmes économiques actuels de la Syrie ont été aggravés par la croissance explosive des secteurs non-productifs du secteur privé, la « bourgeoisie parasitaire » contre laquelle Hammami nous mettait en garde.

     

    L'économie marxiste Qadri Jamil estime que la corruption représente entre 20 et 40% du PIB syrien, nourrie par les contrats publics et l'exploitation des ressources de l’État, par exemple par la vente de biens subventionnés sur le marché noir.

     

    Les proches et la famille de Bashar al-Assad en ont certainement été des bénéficiaires.

     

    L'homme le plus riche du pays, Rami Makhlouf, est le cousin maternel d'Assad et possède des actifs allant de l'immobilier au principal opérateur de téléphone mobile du pays. Tous ces secteurs d'activité sont fortement tributaires des autorisations et des licences accordées par l’État.

     

    Le chômage croissant – en particulier parmi les jeunes – la progression de la pauvreté et l'émergence visible d'une classe d’affairiste liée au pouvoir ont été des causes internes essentielles des troubles Syriens ainsi que des revendications portant sur une plus grande liberté politique.

     

    Toutefois, les tentatives dans le passé pour pousser le parti Baath et le pays sur la voie des réformes politiques et du rajeunissement économique ont été vaines et le régime d'Assad a répondu mollement, et seulement après les manifestations de masse qui ont éclaté en 2011.

     

    Depuis que la lutte a changé de nature, passant des manifestations civiles à la lutte armée, les doléances et revendications légitimes des manifestations initiales et les propositions de réforme d'Assad ont été rayées de l'ordre du jour.

     

    Au lieu de cela, les vraies lignes de fractures sont tracées autour de questions d'importance régionale. La Syrie est un point d'appui fondamental dans la résistance à l'hégémonie américaine au Moyen-Orient, par les liens étroits qu'elle entretient avec le Hezbollah au Liban et avec l'Iran.

     

    Il ne s'agit pas de réhabiliter l'ensemble de l'histoire de la politique étrangère de la Syrie. Hafez al-Assad est intervenu dans la guerre civile libanaise aux côtés des forces Maronites de droite en 1976 contre les Palestiniens et la gauche libanaise.

     

    La Syrie a continué à occuper une bonne partie du Nord-Liban jusqu'en 2005. L'ingérence du « grand frère » Syrien au Liban a créé un énorme ressentiment qui perdure.

     

    Dans la première guerre du Golfe de 1990-91, la Syrie a soutenu les États-Unis contre son voisin l'Irak. Le secrétaire d’État James Baker était à l'époque régulièrement invité à Damas.

     

    Malgré tout, la Syrie a suivi en général une ligne indépendante au niveau international.

     

    Désormais, les États-Unis perçoivent une occasion de changer la donne et de revendiquer une Syrie post-Assad, qui serait leur État client.

     

    La stratégie américaine actuelle esquive l'intervention directe, optant plutôt par le recours à des forces agissant par procuration.

     

    Le chroniqueur du Washington Post David Ignatius, bien informé généralement, écrivait le 19 juillet dernier que « la CIA travaille avec l'opposition Syrienne depuis des semaines, avec des directives non-létales, qui permet aux États-Unis de juger des groupes qu'il faut aider, dans le commandement et le contrôle des opérations. Des dizaines d'officiers de renseignement israéliens agissent également le long de la frontière Syrienne, tout en faisant profil bas ».

     

    Ce en quoi consiste les directives létales et non-létales de la CIA est un point discutable, en particulier si on prend en compte les compte-rendus crédibles sur l'engagement direct de l'agence dans l'armement de milices triées sur le volet au sein de l'Armée syrienne libre. A côté des suspects habituels – les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne – la coalition internationale anti-Assad repose sur des partenaires plus improbables en apparence.

     

    L'Arabie saoudite, qui fait face actuellement à des mouvements de protestation touchant sa population chiite, aimerait voir un régime pro-Riyad s'installer à Damas, privant ainsi l'Iran d'un allié essentiel.

     

    Le gouvernement islamiste turc a assidûment courtisé la direction des Frères musulmans et reste la base logistique principale du commandement de l'Armée syrienne libre. En outre, il souhaiterait neutraliser les mouvements nationaux kurdes de Syrie, qui soutiennent la minorité kurde vivant en Turquie.

     

    Israël continue à occuper des territoires non seulement palestiniens, mais aussi syriens et libanais. Israël s'est emparé des plateaux du Golan après la guerre de 1967 et la région abrite désormais certaines des technologies israéliennes d'espionnage les plus sophistiquées. Damas ne se trouve qu'à 50 km de là.

     

    Dans une interview publiée dans le Miami Herald le 17 juillet, un haut responsable des services de renseignement israéliens, se trouvant à la frontière avec la Syrie, admettait qu’Israël réunissait des détails essentiels sur le déroulement du conflit.

     

    « Nous savons, jusqu'aux noms des commandements de bataillons, ce qui se passe en Syrie », déclarait le responsable. « Ce sont des informations que nous partageons avec nos partenaires ».

     

    On ne peut que devenir qui sont ces « partenaires », mais on peut raisonnablement supposer que, directement ou indirectement, ces informations militaires sensibles sont envoyées aux milices rebelles afin de leur permettre de coordonner leurs attaques.

     

    La gauche en Grande-Bretagne, quelles que soient les critiques qu'elles puissent nourrir sur le gouvernement Assad, ne doit pas avoir beaucoup d'illusions sur qui sont les bénéficiaires actuels de la « révolution Syrienne ».


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  • http://www.newsteps-travel.com/images2/aleppo02.jpg

     

     Faut-il parce qu'on condamne les assauts impérialistes en Syrie être taxé de suppôt d'Al Assad ou parce qu'on dénonce le despotisme du régime se voir étiqueter pro-impérialiste?


    Et si cela n'était pas plutôt le révélateur de la dimension internationale de la perte des repères de classe qui conduisent à naviguer non pas par l'analyse et la réflexion traçant une route mais à l'estime, par les sentiments qui comme le gouvernail ne donnent le cap qu'à partir des choix de l'officier de quart.


    Le point nodal de la crise c'est comme à chaque fois que les rivalités inter impérialistes ou l'hégémonie d'un potentat local est contesté par un plus vaste, ce sont les peuples qui trinquent. D'ailleurs, tout refus de voir les tenants des impérialismes locaux garder la main voit les peuples (à l'initiative pour leur droit, ou manipulé pour l'intérêt de cause antipopulaires) subir les foudres de l'impérialisme dominant (depuis F. Franco en Espagne jusqu'à ce jour, l'expérience a nourrie bien des crimes parfois même au nom de l'humanitaire, de la démocratie ou plus prosaïquement et régulièrement de la lutte contre le communisme).


    Dans cette équation des fausses inconnues se bousculent pour rompre l'équilibre et peser pour faire basculer du coté de l'instabilité durable toute la région.


    C'est le moyen pour l'Otan de permettre aux monopoles du pétrole et du gaz et minerais (mais aussi en visant l'arme de l'eau) de mettre sous contrôle les ressources naturelles et de construire un encerclement des pays d'orient vécu comme une menace par le capital…et comme des gisements de profits convoités.


    L'Irak d'abord avec la question koweïtienne puis la Libye et le Mali ont démontré combien c'était bien l'impérialisme (ses têtes de pont franco britanniques) qui tirait les ficelles dont celles d'Al Qaïda qui a pour les premiers l'intérêt de jouer le rôle de l'épouvantail à l'extérieur et de mater les peuples des zones que l'Otan lui laisse mandat d'administrer pour interdire toute contestation populaire.


    On peut à la limite dire que la stratégie du capital est de remplacer ses dictateurs usés par des structures plus en phase avec les besoins de coercition d'un capitalisme en crise, usant pour cela de la stratégie que les E. U. ont utilisée en son temps pour garder la main en Amérique latine ou du Sud comme pour financer les réactions en Afghanistan en armant et portant le talibanisme. Le sort de la famille Kadhafi ressemble par trop de point à celui de Noriega au Panama et c'est celui qui est promis au clan Al Assad. Ben Ali qui a été serviable coule des jours heureux du coté du Golfe persique et Pinochet a pu crever dans son lit. Toujours elle : cette stratégie et ses pratiques des Chicago boys avec à la clé des prix Nobel de la paix pour les émissaires du capital qui réussissent la normalisation.


    La situation de la syrie est tragiquement simple : l'agression impérialiste a conduit à une guerre civile où une des factions est maintenant officiellement armée et encadrée par l'Otan et l'autre dispose des moyens de répression qui lui avaient été fournis par ceux là même qui veulent le dézinguer. Et au milieu des peuples partitionnés par la géographie coloniale, avec des droits déjà plus que réduits, maintenant sommés de choisir voir parfois n'ayant d'autre solution que de s'armer pour se défendre face à la faction la plus belliqueuse du lieu ou du moment.


    Le rôle dédié à des sanctuaires de l'esprit et des valeurs démocratiques que sont l'Arabie de la maison Saoud, le Qatar et les émirats du Golfe ou encore celui de la 8ème flotte de l'Otan en son navire amiral à Tel Aviv montre comment se pratique la stratégie locale de ce que Jack London avait appelé le "talon de fer".


    Devant l'échec de sa stratégie première, l'impérialisme pour à la fois récupérer des forces sous la contrainte et jouer au plan international la carte du rejet culturel, tente la carte de la confessionnalisation du conflit.


    Dans une région ou l'histoire coloniale et l'histoire tout court est traversé d'affrontement de d'opposition communautaire, raviver ces lignes de crises est aussi irresponsable que de remettre en cause les frontières.


    Irresponsable, mais n'est-ce pas ce que font toutes les interventions dans la région depuis 1967 ? C'est dans ce cadre qu'il faut voir la déclaration de l'avocat d'affaire commis du grand capital et ex président de la République avec sa déclaration avec le chef des "insurgés" syriens. N'y voir qu'un jeu a usage interne (qui existe) participe de cette cécité dénoncé plus haut.


    Le VRP du reaganisme et thatchérisme en France est dans son rôle et c'est sur ce terrain qu'il est à combattre. C'est ainsi qu'on aidera le peuple syrien et tous les peuples de la région aux prises avec les forces multiples de la réaction.

    Par canaille le rouge


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  • Oui, ils ont tous suivi l'étoile du Berger (on peut dire aussi celle de Fabius, notre très distingué ministre des affaires étrangères). Ils ont donc aterri en France, entre le 24 mai et le 11 juillet, pour se rendre à l'Elysée. Après c'était fermé pour causes de vacances. Ah, ces grands qui prennent des loisirs, quand les petits n'en prennent pas ou très peu: encore un miracle de la politique, non?

      Donc, pour en revenir à nos moutons, pardon à nos rois mages, ils sont venus dans la patrie des droits de l'Homme comme on dit sans rire de notre pays. Attention, ils n'étaient pas trois, comme Balthazar, Melchior et Gaspard pour Jésus, mais le double pour rendre visite à François Hollande. Lui ont-ils apporté de l'encens, de la myrrhe et d'autres babioles? Le communiqué des Affaires étrangères ne le dit pas.

      Il y a eu donc le souverain du Barhein, celui du Maroc, le premier ministre du Quatar, le fils du potentat de l'Arabie saoudite, le prince héritier d'Abu Dhabi et le roi de Jordanie, tous bien connu soit pour avoir dans leurs geôles des prisonniers politiques, soit de faire tirer sur leurs peuples mais d'être très riches, soit de fomenter l'intégrisme musulman partout dans le monde, soit de considérer la femme pire qu'un esclave, soit toutes ces bonnes chose à la fois. Bref d'être des monarchies absolues et de droit divin, comme avant 1789 en France.

     

      Ah, le changement de politique en affaires étrangères, par comparaison avec Sarko, pour les droits de l'homme dans le monde, il n'y a que ça de vrai!

     

      Ci-dessous, le père François de l'Elysée et le père du Barhein, en toute franche camaraderie, pris sur le site officiel du royaume du second. Mais c'est peut-être une photo trafiquée, puisque le 23 juillet, il n'y a eu aucun communiqué de l'Elysée à ce sujet.

     

     http://le-blog-de-roger-colombier.over-blog.com/


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