• Manisfestation à Aulnay

    Manisfestation à Aulnay : contre la saignée des emplois, le 93 se rebelle ce samedi

    Manisfestation à Aulnay

    PSA, Air France, Sanofi... les plans sociaux qui frappent les salariés partout en France seront particulièrement dévastateurs en Seine-Saint-Denis. Samedi, 
les travailleurs feront front commun lors d’un meeting intersyndical à Aulnay.

    Stopper l’hémorragie : ce sera le mot d’ordre du grand meeting intersyndical (CGT, CFDT, FO, Unsa, FSU, Solidaires) et interprofessionnel qui aura lieu samedi à la cité des 3 000 à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). PSA, Air France, Sanofi, Presstalis et d’autres salariés menacés seront présents pour faire front ensemble face à la casse de leurs emplois. Dans un département qui connaît déjà un chômage à 12,2 %, la multiplication des plans sociaux qui s’annonce risque d’aggraver un peu plus une situation économique et sociale déjà sinistrée. Après avoir perdu un tiers de ses emplois industriels entre 1999 et 2009 (dernières données en date de l’Insee), la Seine-Saint-Denis est aujourd’hui menacée de voir l’usine Citroën d’Aulnay et ses 3 300 emplois disparaître d’ici à 2014. Trois fois plus si l’on compte les emplois induits. « Environ 15 % de notre activité est directement liée à l’usine PSA d’Aulnay », explique par exemple Stéphane Bertazzo, délégué CGT chez MA France, sous-traitant dans l’emboutissage d’éléments de carrosserie, qui compte environ 300 salariés et 75 intérimaires.

    De nombreux sous-traitants concernés

    Mais l’équipementier fournit également d’autres sites d’assemblage du groupe, et pourrait donc être d’autant plus sensible à la baisse de production globale initiée par PSA. « La direction nous dit qu’il n’y aura pas de réduction d’effectifs, mais, depuis la rentrée, on a déjà une baisse d’activité : les équipes qui tournaient en vendredi-samedi-dimanche ont été redispatchées en semaine », affirme Stéphane Bertazzo, qui explique que sa hiérarchie a déjà prévu de ne pas remplacer les départs en retraite et « pousse à la rupture conventionnelle ». Bosch, Valeo, Delphi, ESG France, Mecarectif… De nombreux sous-traitants, et une grande partie des 9 000 salariés de l’industrie automobile du 93, seront impactés – plus ou moins directement selon les cas – par la fermeture de l’usine PSA d’Aulnay.

    L’autre plan social d’envergure qui devrait lourdement peser sur l’emploi séquano-dionysien se profile du côté du département voisin du Val-d’Oise : environ deux tiers des 5 122 suppressions d’emplois prévues par la direction d’Air France à l’horizon 2015 devraient s’effectuer sur l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, limitrophe du 93. « Et un emploi Air France, c’est cinq emplois induits », affirme le porte-parole de la CGT Air France David Ricatte, qui précise que ce chiffrage ne tient pas compte des personnels extérieurs à l’exploitation de Roissy, comme les fabricants d’uniformes ou d’équipements professionnels. « On ressent déjà les effets de l’annonce des suppressions d’emplois, Air France répercute la baisse de 20 % des coûts prévue dans son plan sur les sous-traitants », explique Serge Nybelen, secrétaire général de l’union locale CGT de Roissy. « Le phénomène de redécoupage des marchés pour tirer les coûts à la baisse s’accélère », observe-t-il, déplorant les conséquences délétères sur les statuts, les salaires et les effectifs de ces reprises de marché.

    Des salariés écœurés

    Le centre de production Sanofi de Romainville, spécialisé dans la fabrication d’antibiotiques et de corticostéroïdes, est quant à lui promis à la fermeture fin 2013, malgré les 8,8 milliards d’euros de bénéfices engrangés par le géant pharmaceutique en 2011. Si le volume d’effectifs directement touchés est moindre – environ 250 salariés y travaillent encore –, la CGT estime que ce sont à peu près autant d’emplois induits, dans le nettoyage, la restauration collective, la maintenance ou l’installation de tuyauterie en inox, dont l’industrie chimique est fortement consommatrice, qui sont menacés. Avec cette fermeture, les salariés sont également écœurés de voir leurs savoir-faire en chimie disparaître. « On n’est pas allé à l’école pour coller des étiquettes sur des boîtes », dénonce Amine Tamsamani, délégué CGT à Romainville, qui fustige le projet de reprise du site par un sous-traitant de Sanofi, Fareva. « Par rapport aux salaires chez Sanofi, c’est 20 000 euros en moins sur un an », estime le syndicaliste. Du côté de Presstalis, plus de 1 000 emplois risquent d’être supprimés au niveau national, avec un impact encore inconnu sur les dépôts de Bobigny et de Stains. Mais si le réseau de distribution de la presse venait à disparaître, la survie de plusieurs journaux, dont celle de l’Humanité, se verrait menacée. Avec le meeting de samedi, l’intersyndicale du 93 compte bien amorcer la riposte : « Il n’y a pas de fatalité à voir les usines fermer les unes après les autres ! Il faut changer de politique industrielle en France », affirme-t-elle dans un communiqué.


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