• Manifestation sans précédent en Israël pour la justice sociale

     

    Manifestation sans précédent en Israël pour la justice sociale

     

    Le Printemps israélien a démarré en plein été. Deux cent mille manifestants à Tel Aviv, plus de 300 000 dans l'ensemble d'Israël ont descendus dans les rues des villes israéliennes samedi soir pour protester contre la vie chère.

    C'est le plus grand rassemblement à avoir eu lieu depuis que des centaines de jeunes Israéliens ont installé des tentes sur le boulevard Rothschild dans le nord de Tel Aviv le mois dernier pour protester contre le coût inabordable du logement.

    Les autres villes avaient rapidement vu apparaître elles aussi des campements de protestataires, et le mouvement s'est transformé en une grande vague de protestations populaires contre la flambée du coût de la vie. Les manifestants se plaignent non seulement des prix de l'immobilier mais aussi de ceux des produits alimentaires de base, de la garde d'enfants, ou encore des impôts sur l'essence.

    «Un nouveau pays», «Israël est dans la rue», titrait en page de couverture et en bleu et blanc -les couleurs nationales-, Yédiot Aharonot, principal quotidien du pays.


    «Netanyahu et ses ministres ne pourront pas ignorer ce cri, parce qu’il exprime une force qui menace leur maintien au pouvoir», estime son éditorialiste-vedette Nahoum Barnéa.

    «Il me semble qu’il s’agit de la plus grande manifestation de défiance qui ait jamais été organisée dans les rues de Tel-Aviv», enchérit Sima Kadmon, spécialiste des questions politiques du journal.

    Plutôt laïc, plutôt de gauche mais dépassant largement ces deux catégories, le mouvement est venu de la base. «Le peuple s’est levé», titre de son côté en Une le Maariv (populaire) sur une photo aérienne montrant des rues bondées de manifestants.
    «Le peuple d'Israël»

    «Ni gauche, ni droite, ni centre, ni marginaux. C’est le peuple d’Israël qui est mécontent de la vie ici, des charges pesant sur lui, du système injuste qui permet à une minorité de festoyer sur le compte des masses écrasées», écrit Ben Caspit dans un éditorial.

    Les représentants du mouvement de contestation sociale en Israël déclenché à la mi-juillet entendent durcir leur lutte pour exprimer leur colère contre le vote par le Parlement d'une loi sur le logement présentée par le gouvernement.

    Cette loi a été votée en troisième et dernière lecture mercredi en début d'après-midi par 57 voix contre 45, a-t-on appris de source parlementaire.

    En vertu de cette loi, une "sous-commission nationale de la construction" sera chargée d'examiner et d'approuver les projets de logements.

    Cette commission comprendra notamment des représentants du bureau du Premier ministre et du ministère de l'Intérieur. Mais les dirigeants de la protestation craignent qu'elle ne favorise les chantiers destinés aux logements de luxe plutôt qu'à l'habitat à bas prix.

    Avant le vote du texte, le président de l'association des étudiants Yitzhik Shmuli a averti à la radio militaire que la protestation allait se durcir car "cette loi ne permet pas de proposer des logements abordables, comme le réclament des centaines de milliers d'Israéliens qui manifestent ou nous soutiennent".

    L'Association pour la protection de la nature a aussi mis en garde à la radio contre cette loi qui raccourcit la procédure de la construction et risque de mettre ainsi en péril l'environnement.

    Des centaines de manifestants ont bloqué une dizaine de carrefours routiers à travers le pays, et six personnes ont été interpellées.

    "Netanyahu et son gouvernement sont sourds à la voix du peuple", a déclaré à la radio publique Yotam Brum, un dirigeant des étudiants.

    Installés dans des campements dans plusieurs villes, les chefs de la "révolte des tentes" ont poursuivi leurs discussions pour fixer leurs revendications et les présenter au Premier ministre.

    Le quotidien Jerusalem Post publie pour sa part un sondage selon lequel un "parti social" représentant le mouvement de contestation pourrait, s'il était créé, obtenir 20 sièges au Parlement (sur 120).

    Depuis la mi-juillet, une foule d'Israéliens participent à la "révolte des tentes" contre l'explosion des prix des logements à l'achat et à la location.

    Le mouvement, qui regroupe une quarantaine d’organisations sociales, dénonce aussi la politique de privatisations à outrance menée par les différents gouvernements d’Israël pendant des décennies, qui dégraderait le service public.


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