• Loi sur la dépendance : les menaces contre les salariés et les retraités se précisent

    Loi « sur la dépendance » :

    les menaces sur les retraités et les salariés se précisent. 

     

    Le projet de loi de « réforme » de la prise en charge de la « dépendance »    pourrait être déposé par le gouvernement au milieu de l’été. Plusieurs rapports,    discrets, confirment les menaces pour les retraités (hausse de la CSG notamment), les familles, les salariés qui risquent d’être amenés à payer seuls la solidarité nationale.

     

    Le financement actuel de la dépendance, déjà insatisfaisant, est déjà mis en cause par la politique même du    gouvernement.

    Les ressources de département qui assurent l’essentiel du financement de l’APA, l’allocation personnelle    d’autonomie sont gelées. Les versements de l’Etat au titre de la solidarité nationale ne suivent pas la hausse des allocataires.

    La perte continue de pouvoir d’achat des retraités, - 20% en moyenne depuis 1993, aggravée avec la loi Woerth,    pèse lourdement sur les ressources propres des personnes âgées dépendantes. Les familles sont mises à contribution à un niveau de plus en plus insupportable.

    Plutôt que répondre à cette situation, le gouvernement veut l’utiliser, comme Sarkozy l’a d’ailleurs laissé    entendre pour:

    -         ponctionner, encore, les retraités en augmentant les taux de la CSG sur leurs pensions. Comme nous l’avions dénoncé, les retraités ne sont pas épargnés par le pouvoir, comme le Président a tenté de leur faire    croire à propos de la loi Woerth.

    -         mettre la main sur les quelques biens que,    notamment les familles aux revenus modestes, auront durement réussi à rassembler, avec l’extension des remboursements sur succession. Mesurons l’hypocrisie du pouvoir qui sape les ressources du logement social, pousse à l’accession à la propriété pour mieux    saisir les logements à la fin.

    -         développer un nouveau marché au profit des    assurances privées, un nouveau gâchis financier

    La question de la perte d’autonomie est aussi un moyen récurrent de faire glisser vers la prise en charge de la    dépendance des dépenses qui devraient revenir à l’assurance maladie et d’accroître les exonérations de cotisations patronales.

    Un rapport de force existe pour s’opposer à ces projets du gouvernement, les mettre en échec    sans attendre (sans doute en vain) 2012 !

    La prévention et la prise en charge de la dépendance doivent suivre la logique vertueuse du    service public.

    Elles nécessitent une amélioration des politiques de santé publique et des moyens accrus (ex : pour la    médecine du travail, la prévention de la maladie d’Alzeimer…).

    Elles nécessitent un accroissement de l’offre publique de structures adaptées, de formation des aides à domicile,    etc.

    C’est le moyen de lutter contre ceux qui veulent faire du profit sur le dos des    invalides.

    En termes de financement, la prise en charge de la dépendance doit relever    de la solidarité nationale, avec un engagement de l’Etat.

    Médecine du travail :

    Non à l’abrogation de la Loi CROIZAT !      

     

          Par le Groupement National "SAUVONS LA MEDECINE DU    TRAVAIL"

    www.slmt.fr

     

    Après l’échec de la négociation entre partenaires sociaux, après la sanction par le Conseil Constitutionnel d’un texte cavalier    inséré dans une loi sans rapport avec la Médecine du Travail ou la Santé au Travail, après l’adoption rocambolesque par le Sénat d’un copié collé de ce texte présenté par des sénateurs    centristes, la proposition de loi de liquidation de la médecine du travail redevient d’actualité. En effet, sous les pressions conjuguées du Medef dont c’est le texte et de certains élus    obstinément à son service, Bruno Dupuis, conseiller de Xavier  Bertrand, Ministre du Travail, vient d’en annoncer une prochaine présentation le 27 Juin prochain à l’Assemblée Nationale.

    Le document n’a pas changé. Il consacre le transfert de la prévention médicale des risques professionnels aux employeurs. Il ne    propose rien pour éviter la disparition de la médecine du travail, et fournit aux managers tous les moyens pour gérer la santé des salariés au plus près des intérêts patronaux, fondés sur    l’objectif de rentabilité à court terme.  

    Le pseudo paritarisme de façade concernant la gouvernance des services interentreprises de santé au travail (SIST) s’est vite    révélé être un leurre. En effet, il consacre une présidence alternée permettant à un représentant des salariés d’appliquer la politique définie par l’Assemblée Générale des employeurs adhérents    du SIST. Cette tromperie, qui a permis un premier vote sans opposition au Sénat, abusera-t-elle également les députés ? C’est pour obtenir l’adoption de la partie législative du programme du    Medef que les employeurs et leur lobby tentent, une fois de plus, de faire adopter cette loi. Ils insistent pour que soient légalisées les dispositions qu’ils ont conçues et déjà en partie mises    en place malgré leur actuelle illégalité.

    La quasi-totalité des SIST fonctionne illégalement en « privilégiant certains examens médicaux … examens d’embauche, de    reprise, nécessitant une surveillance renforcée » au détriment de la surveillance régulière de tous les travailleurs, abandonnée au profit d’urgences décidées par les seuls employeurs,    car ce sont eux qui déterminent quels salariés doivent bénéficier d’une« surveillance médicale renforcée ». C’est la pénurie de médecins du travail qu’ils ont organisée avec les    gouvernements depuis plus de 20 ans qui leur permet de justifier l’abandon des prestations qu’ils doivent réglementairement fournir aux salariés. Ainsi, les maxima réglementaires concernant les    effectifs de salariés surveillés par médecin (actuellement 3300) sont explicitement dépassés (souvent plus de 5000).

    La proposition de loi qui prévoit de remplacer ces obligations par des « contrats d’objectifs négociés »    permettrait de légaliser ces abandons. Certains grands SIST anticipent aujourd’hui ces futurs « contrats d’objectifs » pour obtenir du gouvernement les dérogations régularisant    leur situation.

     

    Cette proposition de loi permettrait aussi le recours à des médecins non spécialistes en médecine du travail pour assurer la    surveillance médicale de certains risques professionnels ou pour certains salariés. Elle légaliserait les « expériences », autorisées par le ministère du travail, qui    consistent à charger des infirmiers dits « de santé au travail » de fonctions médicales. Le prêt de main-d’œuvre qui permettrait à un SIST de fournir un « Intervenant en Prévention    des Risques Professionnels » sans protection ni indépendance à un employeur adhérent pour intervenir pour son propre compte, et sans nécessité de lien avec l’activité médicale, serait    légalisé. La rédaction des fiches d’entreprise (documents légalement sous la responsabilité du Médecin du Travail) par des IPRP ou des infirmières sans statut de salarié protégé, sans aucune    garantie d’indépendance, serait encouragée de façon à « soulager la charge des médecins du travail ». Il serait donc demandé à ces derniers de signer ces fiches et d’attester de    l’innocuité de conditions de travail dont ils n’auraient pas été les témoins directs. Le Législateur, si ce texte était voté, en arriverait à demander aux médecins du travail d’établir des    certificats de complaisance, ce qui serait contraire aux règles déontologiques qui s’imposent à tous les médecins. La promulgation de la loi permettrait de légitimer    un train de textes réglementaires avalisant le reste du programme du Medef, tel que proposé aux organisations syndicales en 2009 et  unanimement refusé par    elles. Ce serait notamment le cas, par exemple, des dispositions prévues pour favoriser le licenciement des salariés malades et la limitation de la durée de leurs arrêts de travail. Lors des    « Assises de la simplification du droit », le 29/4/2011, F. Lefebvre, secrétaire d’Etat au Commerce et à l’Artisanat, a présenté, parmi les « 80 mesures pour    simplifier la vie des entreprises et soutenir leur compétitivité », la fiche n°19. Il s’agit du copié collé du projet de protocole d’accord proposé par le Medef le 29/9/2009. Elle    prévoit que, sur signalement du médecin conseil de la Sécurité Sociale, le salarié, dont l’arrêt serait prolongé, devrait subir une visite de pré reprise obligatoire durant la suspension de son    contrat de travail, laquelle remplacerait le premier examen de reprise de travail. Ainsi, dès son retour d’arrêt de travail, le salarié présentant une restriction d’aptitude, quelle qu’en soit    l’importance, pourrait se voir signifier une inaptitude définitive à son poste et à tout emploi de l’entreprise, suivie dans les 3 semaines de son licenciement, sans possibilité de recours    réel.

    Cette proposition de loi ne comporte aucune des dispositions nécessaires au maintien et à la modernisation de la surveillance    médicale des risques professionnels. Elle n’existe que pour légaliser le programme de destruction voulu par le Medef. D’ailleurs, son propre rapporteur, Guy Lefrand, député UMP de l’Eure et    médecin, n’a-t-il pas déclaré à la Commission de réflexion sur la souffrance au travail : « La santé au travail doit être gérée par [le    ministère de] la Santé. » ? N’a-t-il pas proposéque « ce médecin ne soit plus rémunéré par les entreprises mais par un fonds auquel    celles-ci abonderaient et qui serait géré par les ARS (Agences Régionales de Santé) » ? N’a-t-il pas précisé qu’ainsi «Les médecins du travail seraient peut-être moins nombreux    mais plus efficaces» ? Si le député Lefrand évite de préciser pour quelles tâches, c’est peut    être dans l’espoir qu’ils jouent enfin leur «rôle de filtre entre le salarié et l’entreprise ». Quoi qu’il en soit,selon lui, «Il faut redonner un rôle beaucoup plus important au généraliste, et qu’il s’approprie une part de la médecine du travail[pour les] 2 millions de salariés qui travaillent à domicile (emplois services) ». Le rapporteur est en phase avec le Medef et J.F. Copé,    lequel, dans la même commission, assignait à la médecine du travail 2 actions principales :

          1-     La «visite d’aptitude    lors de l’entrée dans la vie professionnelle», sans doute pour exercer le «filtre» du rapporteur. Le Medef, plus pragmatique, définit l’aptitude en cause « comme l’absence de    contre-indication physique ou psychique à la tenue, par le salarié, du poste de travail actuel ou envisagé » (Medef Sept 09). Cette action de sélection que les employeurs n’avaient pas    encore réussi à imposer aux médecins du travail, le Gouvernement et sa Majorité tentent de l’imposer par la Loi.

          2-       Le «bilan de suivi    en milieu de carrière » pour proposer « une requalification et une réorientation » du salarié. Le Medef parle plus clairement de l’inaptitude qui «se définit    comme l’existence de contre-indication physique ou psychique entraînant une restriction pour le salarié de remplir une ou plusieurs tâches liées à son poste de travail » (Medef Sept    09).

    C’est la légalisation de cette conception de la santé au travail (qui impliquerait également la lutte contre l’absentéisme et la    consommation d’alcool et de drogues illicites) que le Medef et certains élus veulent obtenir par la loi. C’est aussi ce qu’attendent, avec impatience, les marchands de santé au travail,    lesquels  se pressent aux portes des SIST, de leurs directions et de leur chambre syndicale (le CISME) pour proposer dans le même service : Assurance Complémentaire de santé,    Prévoyance, Contrôle de l’absentéisme, et Surveillance des Risques Professionnels et de Santé Publique Cette marchandisation de la santé des salariés, et notamment de leur santé au travail, n’est    pas acceptable. Elle ne doit pas être acceptée.

    Le 10 juin 2011

         Groupement National SAUVONS LA MEDECINE DU TRAVAIL

    www.slmt.fr


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