• Lettre du secrétaire-général du PC Espagnol

     Lettre du secrétaire-général du PC Espagnol aux militants du PCE à propos du « mouvement de    rébellion » dit du 15 mai et des mobilisations dans diverses villes d'Espagne

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    Lettre de José Luis Centella, secrétaire-général du PC Espagnol, aux    militants du PCE 

    Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/ 

    Chers camarades,

     Ces jours-ci se développent un mouvement de rébellion qui depuis les manifestations du 15 mai mobilise des milliers de personnes    qui protestent contre la situation de crise que nous subissons et les sorties que nous imposent le gouvernement et les institutions de l'UE suivant les diktats du capital financier-spéculatif qui    cherchent seulement à maintenir son taux de profit au détriment des travailleurs et des couches populaires. 

    La réalité de ce mouvement est très plurielle et diverse. Malgré le fait que, de façon intéressée, les médias mettent en avant    les positions minoritaires, les attitudes anti-partis, abstentionnistes et mettent l'accent sur son caractère anti-système, avec toute la connotation péjorative que ces médias y mettent, l'essentiel est que ses propositions politiques, ses propositions pour sortir de la crise sont celles qu'en tant que Parti communiste (PCE), Jeunesse communiste (UJCE) et Izquierda Unida (IU) nous avons porté dès son déclenchement. Ainsi, on pointe les coupables (les banques et/ou les marchés), on dénonce ceux qui avec leurs politiques nous font payer la crise et nous privent de nos    droits de citoyens (le PSOE et le Parti populaire) et on exige un système électoral plus juste et un changement de système qui redonne sa dignité à la politique et garantisse les droits des  citoyens. 

    En ce sens, j'estime nécessaire de revenir sur certaines réflexions concernant la situation actuelle. 

    Le succès de la mobilisation du 15 mai dernier a surpris en premier lieu ceux qui l'avaient convoqué, les militants de diverses    organisations, parmi lesquelles les nôtres (PCE, UJCE, IU).

    Mais surtout elle a surpris les partis et les représentants du système qui devenaient de plus en plus nerveux au fur et à mesure    que les rassemblements se renforçaient. Cela a surpris également certains militants qui ne parviennent pas à comprendre les aspects positifs de cette mobilisation et peuvent en venir à le    disqualifier et ni plus ni moins qu'à le rejeter, ce qui les place dans un sectarisme qui nous isole du peuple. 

    Nous devons avoir en tête que lorsqu'une partie du peuple descend dans la rue pour manifester sa colère et pour protester contre    les banques, les grands patrons, le bi-partisme, identifiés comme les coupables de la crise sociale et économique, le devoir de tout révolutionnaire est de l'écouter, de le respecter, de    l'analyser et de lui apporter une réponse... 

    Mais dans ce cas, c'est que, au-delà du dire, nous et particulièrement l'UJCE participons activement au mouvement. Quand cela    fait des mois qu'on appelle à des mobilisations, lorsque celles-ci commencent à se produire, nous ne pouvons pas en rester en-dehors, au contraire nous devons considérer que nous sommes sur la    voie d'atteindre notre objectif, que commencent à se mobiliser la jeunesse, les femmes, doublement exploitées, les chômeurs, les retraités, ceux qu'on a mis à la porte de chez eux, les éternels    précaires, en définitive toutes les couches sociales qui paient une crise qu'ils n'ont pas causé, que commence à prendre forme un mouvement qui affronte la crise. 

    Il est vrai qu'existent des contradictions, la décision de continuer la mobilisation avec installations de tentes à la Puerta    del Sol et dans d'autres lieux d'Espagne pour donner une suite à la mobilisation s'est révélé une sage décision, la réponse arrogante et myope du gouvernement central et local de déloger la    Puerta del Sol, la plus grosse erreur que l'on pouvait commettre si ce que l'on cherchait était de dissoudre le mouvement et le réduire à l'état d'anecdote. La réponse citoyenne a surpris la    classe politique dirigeante qui ne sait plus comment réagir (pour la première fois dans l'histoire de ce pays, on pouvait voir les unités anti-émeutes expliquant « gentiment » à ceux    qui voulaient rejoindre la manifestation de la Puerta del Sol que celle-ci était interdite). 

    Le mouvement est contradictoire car, comme nous    le disions, il est hétérogène et pluriel, ce qui a résisté depuis dimanche peut être l'avant-garde d'un mouvement de masse beaucoup plus large ou peut finir par devenir un point de référence    minoritaire et testimonial, les mobilisations convoquées pour samedi peuvent être un baromètre de ce que nous disons. En tout cas, il paraît clair que moins l'on tentera de « corseter »    le mouvement, dans un sens ou dans un autre, plus il y aura de possibilités que se consolide un mouvement de masses, si au contraire les gens perçoivent que l'on cherche à manipuler à des fins    particulières (aussi légitimes puissent-elles être), ils feront sûrement machine arrière. Ecouter, respecter, analyser et apporter des réponses à ceux qui se lancent dans la lutte, telle est    nôtre tâche en ces moments-ci. 

    Pour nous, l'essentiel est d'impliquer dans la    mobilisation le plus grand nombre de secteurs touchés par la crise et transformer la mobilisation de samedi en une démonstration de force de ceux d'en bas, il faut faire descendre des centaines    de milliers de personnes dans la rue et réfléchir, après, pour voir comment elles s'orientent et se maintiennent dans le temps sans, et cela est fondamental, nous l'approprier ou le manipuler,    nous faisons partie du mouvement, rien de plus. 

    De façon naturelle, nous verrons que nombreux    sont les travailleurs et les citoyens qui peuvent trouver un point de référence en notre parti, si nous sommes capables de gagner leur confiance, en démontrant concrètement que nous sommes    différents, que nous ne faisons pas partie de la « classe politique », mais que nous faisons partie de la classe ouvrière et comme tels, nous avons les mêmes intérêts que ceux qui    descendent dans la rue ces derniers jours, nous sommes partie prenante de la mobilisation. 

    Pour cela, nous devons nous impliquer dans la    consolidation de cette dynamique mobilisatrice, comme une lutte politique et sociale qui contribue à construire une alternative au système capitaliste coupable de cette    crise. 

    A partir de ces réflexions, avec sincérité,    loyauté et sens de l'unité, je désire lancer un appel aux militants du Parti, à ses sympathisants et amis pour qu'ils rejoignent la mobilisation et contribuent à lui apporter une perspective    d'avenir. 

    De la même manière, nous devons discuter avec    les camarades qui se méfient de la politique, non pour les combattre, mais pour les convaincre, non pour les affronter mais pour rechercher la synthèse et construire ensemble    l'avenir. 

    D'autre part, tout en travaillant à la    mobilisation sociale, nous ne pouvons pas oublier le travail propre du Parti et reconnaître la nécessité de réactiver, une fois passées les élections municipales et régionales, la campagne du PCE    contre la crise et pour la défense de l'unité de la gauche autour d'une ALTERNATIVE SOCIALE et ANTI-CAPITALISTE pour sortir de la crise à partir de la certitude que nos propositions contiennent    des éléments fondamentaux pour apporter des réponses aux questions que posent les milliers de citoyens qui continuent la mobilisation.

    José Luis Centella, secrétaire-général du PC Espagnol


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