• Les marchés dopés par l'annonce des banques centrales

    Les marchés ont unanimement salué la décision annoncée mercredi par les grandes banques centrales d'agir ensemble pour soulager les tensions financières.

    Les marchés ont unanimement salué la décision annoncée mercredi par les grandes banques centrales d'agir ensemble pour soulager les tensions financières. AFP/YOSHIKAZU TSUNO

    Shanghaï, qui avait terminé mercredi en baisse de 3,27 % dans un marché inquiet de l'aggravation de la crise de la dette européenne et du ralentissement de la croissance de l'économie chinoise, a ouvert en hausse de 2,38 %. Tokyo gagnait 2,47 %. L'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes bondissait de 208,32 points à 8 642,93 points, après avoir terminé la séance mercredi en recul de 0,51 %.

    Les marchés ont unanimement salué la décision annoncée mercredi par les grandes banques centrales d'agir ensemble pour soulager les tensions financières alors que la crise de la dette n'a cessé d'empirer et menace désormais tous les pays de la zone euro ainsi que l'économie mondiale. "Cela montre que les banques centrales ont la volonté de travailler ensemble pour traiter la crise de la dette souveraine", notait Stan Shamu, analyste chez IG Markets en Australie. Pour Yoshihiro Okumura, chez Chibagin Asset Management, l'action des banques centrales est une "surprise (qui) illustre l'urgence" dans laquelle se trouve la zone euro, a-t-il dit à Dow Jones Newswires.

    La Banque centrale européenne (BCE), la Réserve fédérale américaine (Fed), la Banque du Canada, la Banque d'Angleterre, la Banque du Japon et la Banque nationale suisse ont notamment convenu de faciliter et étendre jusqu'en février 2013 les échange de devises (swap) entre elles.

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    Trois questions sur l'union sacrée des banques centrales

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    Une fois de plus, les banques centrales des grandes puissances économiques mondiales ont agréablement surpris les marchés. La BCE, la Réserve fédérale américaine (Fed), la Banque du Canada, la Banque d'Angleterre, la Banque du Japon et la Banque nationale suisse ont annoncé mercredi des mesures concertées pour prévenir tout manque de liquidité dans le système financier international.

    Cette annonce a ravi les places financières européennes. Après un début de séance difficile, le CAC 40 s'est envolé dans l'après-midi pour terminer en hausse de 4,22% mercredi. La Bourse de Milan a elle clôturé sur un bond de 4,38%, la Bourse de Madrid s'est adjugée 3,96%, celle de Francfort 4,98% tandis que la Bourse de Londres a gagné 3,16%. Même la Bourse d'Athènes a fini en hausse (+3,13%).

    Qu'ont annoncé les banques centrales?

    Elles ont convenu d'abaisser d'un demi-point, à compter du 5 décembre, le coût des swaps de liquidité en dollar en cours. En outre, les accords sont prolongés jusqu'au 1er février 2013.Concrètement: la fourniture de dollars par la BCE et d'autres banques centrales aux banques privées se fera désormais à un coût réduit de 0,50% par rapport à aujourd'hui, grâce à un nouveau calcul de leur taux d'intérêt.

    Ces opérations concertées en dollars entre banques centrales avaient déjà été pratiquées pendant la crise financière en 2008 et 2009. Elles ont repris en septembre dernier face aux difficultés des banques européennes. Mais elles n'ont rencontré presque aucun succès. La dernière opération menée par la BCE n'a attiré que deux établissements bancaires de la zone euro, au taux de 1,08%, pour un montant de 352 millions de dollars. A titre de comparaison, la dernière opération hebdomadaire de refinancement en euros pratiquée par la BCE pour les banques européennes a attiré près de 200 établissements pour un volume de 265 milliards d'euros. "Ces opérations en dollars n'ont pas eu de succès car le coût d'emprunt était trop élevé, explique Jean-François Robin, stratégiste chez Natixis. Aujourd'hui, cela devient beaucoup plus intéressant."

    Autre annonce: des accords de swap bilatéraux (échange de devises) seront désormais possibles de façon à ce qu'une banque puisse se refinancer dans sa propre monnaie si nécessaire. La BCE pourra par exemple échanger des euros contre des yens avec la Banque du Japon, et fournir de la monnaie japonaise aux banques européennes qui en auraient besoin.

    A quoi servent ces mesures?

    Les accords de swap bilatéraux n'ont pour le moment pas grand intérêt: il n'y a actuellement pas de besoin d'offrir des liquidités en devises autres que le dollar. C'est surtout une mesure préventive, pour que de telles opérations puissent être mises en place rapidement si le besoin s'en faisait sentir. La baisse du coût auquel les banques peuvent se refinancer en dollar, en revanche, offre une véritable bouffée d'oxygène aux banques européennes. Ces dernières, victimes de la défiance des banques américaines vis-à-vis de la crise de la zone euro, rencontrent depuis plusieurs mois de grandes difficultés à emprunter des dollars sur le marché interbancaire. Or elles sont très exposées au dollar puisqu'une grande partie de leurs activités s'effectue dans la monnaie de l'Oncle Sam (activités d'investissements sur les marchés, prêts aux entreprises pour l'achat de produits comme le pétrole, etc.). La mesure annoncée par les banques centrale a ainsi nettement soulagé la pression qui pesait sur les valeurs du secteur: à la Bourse de Paris, Crédit Agricole s'est adjugé 8,37% mercredi, Société Générale 4,63% et BNP Paribas également 4,63%. L'apaisement a aussi profité au marché interbancaire: l'Euribor à trois mois, principal taux en zone euro, s'est replié à 1,473%, contre 1,477% la veille.

    Cette action résout-elle la crise de la zone euro?

    "L'annonce des banques centrales est un véritable soulagement, cela devrait calmer significativement la panique concernant les banques européennes et empêcher un effondrement du crédit", estime Jean-François Robin. En clair: cela résout la crise de liquidités à laquelle sont confrontées les banques européennes et écarte le risque d'un credit crunch. Mais les craintes sur leur solvabilité restent entières. Car les racines de la crise en zone euro, à savoir des dettes publiques élevées et des perspectives de croissance quasi-nulles, sont elles toujours irrésolues. Il y a donc fort à parier que le soulagement enregistré sur le marché obligataire mercredi n'est que temporaire. En l'absence d'avancées politiques pour résoudre la crise et d'une action plus incisive de la BCE, les tensions sur les taux des pays de la zone euro devraient resurgir.

    Authors: Foxy Trading Club


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