• " Les Lejaby" à l'Elysée "

    "Il y a de la récupération, mais c'est l'emploi qui compte"

     

    Des salariés de Lejaby à Yssingeaux en Haute-Loire, le 1er février 2012.

    Des salariés de Lejaby à Yssingeaux en Haute-Loire, le 1er février 2012.AFP/JEAN-PHILIPPE KSIAZEK

    "Pour une fois que j'étais invité, c'est vraiment dommage. D'autant que l'occasion ne va pas se représenter de sitôt…" Raymond Vacheron, membre du bureau de la fédération CGT textile, qui a suivi le conflit depuis ses débuts, était déçu vendredi 3 février après-midi. Invité par Nicolas Sarkozy au palais de l'Elysée avec sept salariées de l'entreprise Lejaby, il n'a pas pu faire le déplacement. En cause, une urgence de santé : "J'étais à l'hôpital pour une déchirure que je traîne depuis une semaine, je suis sorti en début d'après-midi vendredi."

    Huit personnes étaient conviées rue du faubourg Saint-Honoré. Elles n'étaient finalement que six à faire le voyage, puisqu'une salariée avait également décliné l'invitation "pour problème personnel". Les responsables syndicaux avaient en outre demandé (ce vendredi matin) que des représentants des autres sites Lejaby ayant fermé puisse se joindre au groupe. En vain. "C'est trop tard", aurait répondu à Maurad Rabhi, secrétaire général de la fédération textile CGT, le ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, Laurent Wauquiez.

     

    "JE NE ME FAIS PAS DE SOUCI POUR CELLES QUI SONT ALLÉES À L'ELYSÉE"

    Jeudi matin, le préfet de la Haute-Loire, Denis Conus, est venu à Yssingeaux pour expliquer aux salariés qu'une délégation serait reçue le lendemain à l'Elysée. C'est le représentant de l'Etat qui a organisé le déplacement, vendredi, en minibus jusqu'à la gare de Saint-Etienne, avant de prendre le TGV pour la capitale.

    A l'Elysée, les "Lejaby" comme ils ont été surnommés par la presse internationale, devaient être reçus par le président Nicolas Sarkozy, aux côtés de membres du gouvernement, de Bernard Arnault (LVMH) et de Vincent Rabeyrin, le repreneur de l'entreprise.

    A Yssingeaux comme à Paris, vendredi, on se disait conscient du risque d'être instrumentalisé : "On sait qu'il y a eu une certaine récupération politique, mais ce qui compte pour nous, c'est l'emploi, indiquait Raymond Vacheron. Des gens, des salariées nous ont dit qu'il ne fallait pas y aller, qu'on allait se faire récupérer. Mais il faut être correct, on lui a quand même écrit deux fois (à Nicolas Sarkozy)."

    "Je ne me fais pas de souci pour celles qui sont allées à l'Elysée. Elles ont un mandat de l'assemblée générale de Lejaby. Et puis, ce sont des solides !", ajoutait le syndicaliste CGT. "Elles savent que leur lutte est un exemple pour toute la France. Elles reçoivent des messages d'encouragement de partout. Elles ont d'ailleurs été surprises par l'impact de leur lutte. Mais surtout, elles ont su montrer que l'on pouvait gagner contre les licenciements", estime Raymond Vacheron.

    Cédric Dedieu

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