• Les chirurgiens libéraux et les internes en grève

    Les chirurgiens libéraux et les internes en grève se sentent mal aimés

    Les chirurgiens libéraux et les internes en grève

    Manifestation d'internes en octobre 2012

    Grève de riches et grève de pauvres. Les chirurgiens des cliniques d'un côté, les internes de l'hopital public de l'autre, étaient en grève ce lundi. Les premiers se battent pour leurs hauts revenus et leurs dépassements d'honoraires. Les autres pour leurs conditions de travail et faire respecter le droit du travail.

    Stigmatisés par le gouvernement, voilà le sentiment commun que ressentent ces deux mouvements lancés le même jour mais qui recouvrent des préoccupations très différentes. La ministre de la Santé Marisol Touraine a tenté de de répondre aux revendications de ces deux branches de professionnels de la Santé.

    A la manière du mouvement des Piegons, les chirurgiens libéraux en grève, s'estiment lésés par le nouvel accord sur les dépassements d'honoraires, qu'ils jugent trop restrictif et contraignant. En cause, le plafond des dépassements d'honoraires abusifs (tout de même fixé à 150% du tarif Sécu, ce qui laisse de la marge), qu'ils aimeraient voir réhausser. Ils réclament aussi une augmentation de 25% de leurs actes pour éviter d'avoir recours aux dépassements d'honoraires.

    Ces praticiens gagnent pourtant déjà bien leur vie, selon des chiffres donnés par l'AFP:

    • 11.400 euros en moyenne pour les chirurgiens
    • 12.400 euros pour les radiologues
    • 16.000 euros pour les anesthésistes-réanimateurs libéraux (plus de 31.000 euros pour les 25% les plus payés).

    Mais pas assez selon eux, au vu leurs longues années d'études (bac +12, voire +15 pour les chirurgiens), leurs charges élevées (fourniture de consommables pour des opérations), le risque de leur activité (d'où l'importance de leurs primes d'assurance).

    Pas de dépassements excessifs

    Pour Marisol Touraine, pas question de revenir sur l'accord signé le 25 octobre par les trois syndicats de médecins majoritaires (CSMF, SML, MG France). "Il y a unanimité pour considérer qu'il faut dire clairement que les 5% de médecins qui pratiquent des tarifs qui ne sont pas défendables doivent pouvoir être sanctionnés."

    La ministre de la Santé s'est en revanche dite prête à "regarder comment peser sur les assurances que contractent les chirurgiens", "de plus en plus chères", même si il y a "peu de procès, beaucoup moins que ce que l'on imagine", selon elle.

    Scénario catastrophe

    Philippe Cuq. Le coprésident du Bloc, qui appelait à la grève ce lundi, entrevoit le scénario catastrophe. Selon lui, "dans les trois ans qui viennent, le système va arrêter la pratique de la chirurgie libérale" si l'accord s'applique.

    Les internes eux-aussi en grève sont loin des salaires de leurs confrères chirurgiens libéraux. Secrétaire du syndicat d'internes Isnih, Mikael Agopiantz évoque "le ras-le-bol des futures générations de médecins". Etre interne, c'est "1.500 euros par mois, bac+6 et 70 heures par semaine." Une récente étude de ce syndicat dénonçait une "main d'oeuvre corvéable et bon marché pour faire tourner les hôpitaux".

    "Les jeunes médecins doivent être décideurs de leur avenir et être intégrés aux négociations conventionnelles", a repris Mikael Agopiantz à l'AFP avant d'être reçu par le ministère de la Santé. Aux internes, qui manifestaient devant son ministère ce lundi après-midi, Marisol Touraine leur a répété "ici clairement, le gouvernement n'a jamais eu et n'a pas le projet de limiter la liberté d'installation" des médecins.

    Corvéable à merci

    Mais la grogne semble plus générale, à en croire la colère qui s'exprime sur les réseaux sociaux. L'exemple ici des tweets de Mel036, qui, sur son profil, se présente ainsi: "Travaille bénévolement dans un CHU comme secrétaire-standardiste-archiveuse-aide soignante, bref je suis Externe en médecine, DCEM4."

    Communiqué du SMG: Des médecins contre les dépassements des honoraires…

    http://alterondes35.org/local/cache-vignettes/L318xH86/logo_syndicat_medecine_generale-ac8e0.jpg

    Les médecins du Syndicat de la Médecine Générale refusent de s'associer à un mouvement corporatiste qui fait des dépassements d'honoraires son principal cheval de bataille. 

    Les dépassements d'honoraires ont explosé, passant de 900 millions d'euros en 1990 à 2,5 milliards d'euros en 2010.

     

    Conséquence, près de 25 % des patients repoussent ou renoncent à leurs soins.

     

    Ce sont les plus précaires, les chômeurs, les femme isolées, les jeunes qui sont le plus touchés par cette santé à deux vitesses.

     

    Nous demandons l'interdiction pur et simple des dépassements d'honoraires. 

     

    Gouvernements et syndicats libéraux se sont entendus pendant des dizaines d'années pour accepter un blocage du tarif des actes en échange "du droit" au dépassement des honoraires. 

     

    Hypocritement, ils se plaignent aujourd'hui de ce blocage. La rediscussion -indispensable- du montant des actes, doit se faire dans le cadre de la solidarité, et du même droit aux soins de qualité pour tous et toutes. Des actes revalorisés, dans le cadre d'un remboursement à 100% par la Sécurité Sociale, voilà ce qu'il faut pour assurer le droit aux soins pour tous. 

     

    Pour tout contact :

    Dr Prouhet Frank

    médecin généraliste à Canteleu

    06 62 11 51 36

    http://bulletindestravailleurs.over-blog.com


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