• Législatives en Algérie : large victoire du FLN

    Législatives en Algérie : large victoire du FLN

    Les élections législatives en Algérie ont été largement remportées par l'alliance présidentielle. Les islamistes connaissent eux un important revers, une première depuis le début du Printemps arabe. Les femmes entrent enfin en nombre à l'assemblée, leur représentativité au parlement passe de 7 à 31 %.

    Ces sept derniers mois, les partis islamistes ont accédé au pouvoir par la voie des urnes après avoir remporté les élections en Tunisie, pays ayant initié en janvier 2011 le Printemps arabe, puis au Maroc et en Égypte. Mais en Algérie, le Front de Libération Nationale (FLN, parti présidentiel) a largement gagné le scrutin avec 220 sièges sur 462, tandis que son allié le Rassemblement national démocratique (RND) du Premier ministre Ahmed Ouyahia a décroché la seconde place avec 68 sièges.

    Ces deux partis, membres d'une Alliance présidentielle depuis 2004, remportent donc la majorité absolue de la nouvelle assemblée, selon des résultats officiels encore provisoires, alors qu'ils avaient dû pour cela s'allier dans l'assemblée sortante aux islamistes du Mouvement de la Société pour la Paix (MSP). Ce dernier avait quitté ce groupement en janvier pour former l'Alliance de l'Algérie Verte (AVV) avec deux autres formations islamistes Al-Islah (Réforme) et Ennhada (Renaissance), qui n'a remporté que 48 sièges lors du scrutin de jeudi. L'ensemble de six des sept formations islamistes en lice, dont l'AVV, totalisent 59 sièges, au lieu de 66 comme initialement annoncé.

    L'AVV a dénoncé dans un communiqué, avant l'annonce des résultats par le ministre de l'Intérieur Daho Ould Kablia, "une grande manipulation" du scrutin et une "exagération illogique" des chiffres rendus publics "en faveur des partis de l'administration". Cette "pratique" risque d'"expose(r) le peuple à des dangers dont nous n'assumons pas la responsabilité", a ajouté l'AVV, qui a l'intention de déposer des recours auprès du Conseil Constitutionnel.

    Le taux de participation a été dans le pays de 42,36% contre 35,67% en 2007. En tout, la nouvelle assemblée comprend 26 partis politiques et 19 députés indépendants, contre 21 partis et 33 indépendants dans la précédente, qui était moins nombreuse avec 389 élus.

    • A gauche

    Le Front des Forces Socialistes (FFS) du leader historique Hocine Aït Ahmed a remporté 21 sièges, surtout en Kabylie, talonné par le Parti des Travailleurs (PT, extrême gauche) avec 20 sièges. Le FFS avait pourtant boycotté la vie électorale pendant plus de dix ans tandis que son rival en Kabylie, le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) a, lui, boycotté le scrutin. C'est d'ailleurs le FFS qui s'est taillé la part du lion dans la région contestataire de l'est. Mais avec le taux le plus faible de participation, moins de 20%.

    • Près d'un tiers de femmes

    Autre fait notable, la nouvelle assemblée comptera 145 femmes contre 30 dans la précédente. Cent quarante-cinq femmes ont été élues aux élections législatives tenues jeudi, à la faveur d'une loi votée en novembre 2011 sur leur représentativité au parlement, passant ainsi de 7% au sein de l'assemblée sortante à 31,39% dans la nouvelle chambre. Les candidates aux législatives ont bénéficié d'une réforme présidentielle imposant aux partis un quota féminin de 20 à 50% des sièges sur leur liste sous peine d'être éliminés du scrutin. Cette loi avait suscité de vives polémiques de la part de députés hommes qui la considérait injuste envers eux.
    Jeudi, 7.700 femmes se sont présentées sur 24.916 candidats pour briguer une partie des 462 sièges de la future Assemblée.


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