• Le sort des SDF dans une civilisation « supérieure "

    Le sort des SDF dans une civilisation « supérieure " En janvier 2012, par grand froid, Eric Hensperger s’était construit un abri protégé du froid dans le Bois de Vincennes, comme beaucoup d’autres SDF. Eric est un des membres fondateurs des Enfants du Canal, une association gérant un centre d’hébergement et un accueil de jour, créée pendant l’occupation des rives du canal Saint-Martin par les Enfants de Don Quichotte en 2007. Le 24 janvier, au petit matin, la mairie de Paris (merci à Monsieur le Maire de Paris Bertrand Delanoë qui se dit… « socialiste » ) aidée de la police nationale et de la BAC se présentent devant l’abri d’Eric et lui demandent de déguerpir. Puis ils se livrent sous ses yeux à la destruction systématique de sa cabane, et jettent ses affaires personnelles, dont ses vêtements chauds, dans une benne. Eric veut s’interposer, puis le ton monte. L’un des responsables de la mairie de Paris se jette alors sur lui, l’immobilise ; il est d’abord placé en garde à vue pendant 23 heures, puis transféré au Palais de Justice et inculpé de menaces ou violences à personnes dépositaires de l’ordre public.

    Son jugement a lieu le 16 MARS à 9H au Tribunal de Grande instance de Paris, île de la Cité.

    Cette affaire est emblématique de la façon dont sont traités sous nos yeux, dans une civilisation qualifiée de « supérieure » par notre ministre de l’Intérieur Monsieur Claude Guéant, les personnes en manque de ressources pour se loger, appelées SDF. Derrière les belles paroles et les généreuses déclarations, derrière les discours officiels, que se passe-t-il en effet ?

    Non seulement la pénurie de moyens, la diminution drastique de tous les budgets alloués à l’hébergement des personnes à la rue,

    Non seulement la fermeture d’une bonne partie des structures d’accueil

    Mais pire :

    Le harcèlement policier, la stigmatisation, les mauvais procès

    La destruction des abris de fortune (squatts, cabanes bricolées ici et là dans les bois ou sous les ponts autoroutiers…) sans proposition de relogement, et y compris par grand froid, et même en l’absence de tout « trouble à l’ordre public » (notion qui arrange bien les élus et la police…Ou comment la misère devient une atteinte à l’ordre…)

    Or ceci constitue une MISE EN DANGER DE LA VIE D’AUTRUI. Ou encore, NON ASSISTANCE À PERSONNE EN DANGER. Deux délits purs et simples. Cette mise en danger va jusqu’à l’atteinte à la vie d’autrui, lorsque l’on sait qu’il y a eu en France l’an dernier près de 200 morts parmi les SDF…

    Où sont aujourd’hui, dans notre « civilisation supérieure », les DROITS de l’HOMME ? Droit au logement, au revenu, à la santé… inscrits dans la Constitution de ce que l’on appelle la République, tout comme dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme rédigée en son temps par les révolutionnaires français de 1789… L’obligation d’hospitalité et de solidarité ? Le respect de la liberté et de la santé de citoyens ?

    Les élus, la police, peuvent-elles tout se permettre ?

    Pouvons-nous tolérer que de victimes de l’exclusion - créée par les politiques mises en place (n’est-ce pas la politique d’austérité et de suppression des emplois publics qui alimente le chômage de masse et par là même jette à la rue des milliers de nos concitoyens ?), ces personnes se voient transformées en délinquants ? Devraient-elles payer de fortes amendes et faire des mois de prison parce qu’elles sont à la rue ?

    Soyons solidaires d’Eric lors de son procès. Venons témoigner. Venons l’appuyer en nous rassemblant devant le TGI entre 9H et 12H.

    Faisons de ce procès injustifiable le PROCES DE L’ÉTAT, de la MAIRIE DE PARIS, incapables d’assurer le couvert à des personnes exclues de l’emploi et de leur logement.

    Un Collectif de précaires, de SDF et de citoyens solidaires, mars 2012 Pour tout contact : 06 79 72 11 24


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