• Le roi est mort...

    Vous trouverez ci-dessous les articles d’une série consacrée aux pouvoirs politique, marchand et médiatique sur fond de campagne présidentielle et d’affaire DSK… Bonne lecture…

     

    « Le roi est mort. Vive le roi ! »… Telle était la formule visant à faire comprendre au bon peuple que derrière la vanité du corps putrescible du roi se cachait l’éternité du mythe monarchique…

     

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    Le corps du roi

    Si notre monarchie républicaine actuelle ne se nourrit plus d’hérédité (encore que…), son caractère éminemment présidentiel l’inscrit d’emblée dans un champ symbolique où l’onction du suffrage universel fait office de sacre (républicain ?)… Il va sans dire que pour Sarkozy, le costume de la Vème est    définitivement trop grand et cela fait bien longtemps (« Rappelle-toi Cécilia… ») que la chair a pris le pas sur l’esprit.

    La descendance du    roi

    Le fait même que son entrée en campagne coïncide et/ou se confonde avec une mise en scène de la paternité sonne comme un aveu d’impuissance à n’être autre chose qu’une simple comédie humaine. Au final, la vie privée n’est pas convoquée ici pour éclipser le naufrage de l’action publique ; elle est revendiquée et surexposée pour substituer le roi dramaturge au roi thaumaturge.

    La fin du roi

    Hallucinante dégringolade d’un pouvoir passé de l’illusion du politique à la politique comme illusion ; du libéralisme assumé à l’opium dramaturgique… Un bien triste sire en somme…

    Nicolas MARJAULT

    La chute du roi... (2)

    Après « Le roi est mort » publié vendredi dernier, vous trouverez ci-dessous le second article d’une série consacrée aux pouvoirs politique, marchand et médiatique sur fond de campagne présidentielle et d’affaire DSK… Bonne lecture…

     

    Le roi est mort… Vive la    reine ? »

    Dominique Strauss-Kahn abdique à l’insu de son plein gré et Christine Lagarde arrive à la rescousse surfant tant bien que mal sur son tapis voleur…

    « Le bal des menteurs » (Daniel    Leconte, 2010)

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    Le FMI a tout du bûcher des vanités… Avec là encore, comme un arrière-goût de nausée… Nos éditorialistes et essayistes hollywoodiens ont beau nous conter fleurette, leurs romances n’ont que l’apparence de la moralité… Ici, on brûle sans vergogne ce que l’on a hier adoré au nom de la constance du taux de profit… Ici, on fait payer aux peuples les fastes de la dérégulation financière… Ici, les subprimes d’hier font les coupes budgétaires de demain…

    « Le bal des vampires » (Roman    Polanski, 1967)

    A partir de là, peu importe que notre DSK soudainement très national saigne à blanc Grecs et Irlandais et prémédite le même modus operandi pour les Portugais… Ce crime là paie et ce, quelque soit la main qui tient le pistolet… A la tête du FMI, DSK ou Lagarde sont malheureusement parfaitement interchangeables pour sonner la curée…

    Le bal des    hypocrites

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    Ceux qui vomissent aujourd’hui Mister Hyde n’ont même pas la décence de reconnaître qu’hier, ils taisaient ses frasques pour mieux louer les talents vertueux de l’économiste bourreau… Vacuité politique de ceux qui n’ont pour seule éthique que le rapport de force du moment… L’adieu à Jekyll sera donc à la mesure de leur reniement… Lécher, lâcher, lyncher ; ainsi font, font, font les marionnettes du    capital…

    Le bal    tragique

    Nous savions déjà que le présidentialisme de la Vème République était parfaitement obsolète ; nous savons maintenant qu’il est aussi mortifère pour la démocratie. La chute du roi « DSK », c’est aussi le maintien d’une République en forme de monarchie… Et après, l’on s’étonne que les victimes soient sans visage et sans voix…

    Nicolas MARJAULT

    L'habit fait le roi... (3)

    Après « Le roi est mort » publié le 20 mai et « La chute du roi », le 23 mai dernier, vous trouverez ci-dessous le troisième article d’une série consacrée aux pouvoirs politique, marchand et médiatique sur fond de campagne présidentielle et d’affaire DSK… Bonne lecture…

     

    Président(e), ministre, député(e)… Objet politique ou produit marchand ? Une chose est sûre, l’effondrement du politique dans la marchandise passe de fait par la case media.

    Ce virtuel objet du    désir

    Prenons à titre d’exemple cet autre objet du désir médiatique qu’est le football et arrêtons-nous deux secondes sur la finale de la dernière coupe du monde (Espagne – Pays-Bas, 2010) … Sur 103 ralentis, 32 concernaient des fautes… Ici non seulement la camera se substitue au juge (en l’occurrence, l’arbitre) mais elle réduit le jeu à l’anti-jeu, le sport à ses fautes… Bien évidemment loupes et gros plans accentuent encore cette économie de l’individu contre l’éthique d’un sport collectif… Au final, le court-termisme de la course à l’audience achève de dissoudre le réel dans l’impératif marchand…

    What    else ?

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    Rictus, pathos, petites phrases, poses expressives… Un simple coup d’œil sur le moindre reportage politique, la moindre interview, le moindre débat suffit pour se convaincre de la dissolution du sens dans le filtre du marketing… Qu’il s’agisse de la marche des idées ou de la course d’un ballon, l’information comme impératif démocratique est vampirisée par les logiques commerciales de la communication…

    Règles du    « je »…

    A l’heure où la réalité ne cesse de nous être présentée comme le produit de la fatalité, la gauche, elle-même, finit par se conformer aux règles d’un jeu qui ne vise qu’à reproduire l’ordre social. Le « nous », le long, le dissensuel n’ont plus cours sur les plateaux de télévision… Hier matin, sur France Inter, le chroniqueur économique Philippe Lefébure justifiait le soutien de Martine Aubry à la candidature de Christine Lagarde au FMI par « la    présidentialisation » de la première secrétaire du Parti Socialiste…

    Clones…

    Le jeu médiatique produit donc de l’anti-jeu politique… Règne du « je », mise en scène des corps et des décors, focalisation sur ce qui peut et doit faire événement dans l’instant présent… A l’ère du benchmarking, les politiques ne s’opposent plus, ils se concurrencent… Et à la fin, ce sont toujours les mêmes qui gagnent…

    Nicolas MARJAULT

    La Fabrique des Rois... (4)

    Après « Le roi est mort » publié le 20 mai, « La chute du roi » le 23 et « L’ habit fait le roi » le 26, vous trouverez ci-dessous le quatrième et dernier article d’une série consacrée aux pouvoirs politique, marchand et médiatique sur fond de campagne présidentielle et d’affaire DSK… Bonne lecture…

     

    Parfois et contre toutes attentes, les médias de masse – de préférence publics ou indépendants des grands groupes financiers ou industriels – jouent un rôle subversif… Si, si, je vous assure... Ainsi, en va-t-il de ce subtil détournement de la télé-réalité par la BBC : « The Street that cut everything », émission qu’il faudrait traduire par « La Rue sans service    public »…

    Apocalypse    now…

    Le principe est simple : 52 personnes, 6 semaines, plongées dans le monde rêvé des Sarkozy, Berlusconi et Merkel…    Le Fameux Monde Idéal selon Lagarde… Evidemment, au bout de six semaines, ceux qui avaient vomi la fiscalité locale toujours trop pesante, toujours trop injuste finissent par pousser « un énorme soupir de soulagement » lorsque le camion des éboueurs parcourt à nouveau la chaussée ou lorsque les éclairages publics daignent à nouveau s’allumer (Virginie Malingre, « Le Monde.fr »)… Une saine piqûre de rappel contre la tentation du populisme antifiscal d’un côté et la légende dorée du libéralisme de l’autre…

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    Si Versailles m’était conté…

    Ici, c’est bien le réel fantasmé par la fiction qui finit par réhabiliter l’urgence du politique… Comme quoi, bannir les médias par principe n’a aucun sens mais avoir pleinement conscience de leur rôle non négligeable dans « la fabrique du consentement » demeure, à n’en pas douter, une nécessité démocratique (Noam Chomsky, Edward Herman, « La Fabrique du consentement », Agone, 2008). Toute médiatisation constitue donc bien une narration, une « poétique du savoir » pour reprendre l’expression de Jacques Rancière (« Les Noms de l’Histoire », Seuil, 1992). On peut donc écrire une histoire au service des rois (une Histoire pour sujets) comme rendre compte des combats du grand nombre (une Histoire pour citoyens)… Tout ceci est affaire de choix et donc de rapports de force… On peut s’éterniser sur les planches de Deauville (G8) ou squatter la place de la Puerta del Sol… Chacun voit Madrid à sa porte…

    Contre le    fétichisme…

    Et dans ce domaine comme dans bien d’autres, sans appropriation sociale, sans transparence publique des choix mis en oeuvre, sans éducation aux médias et sans formation professionnelle indépendante des lobbies privés, disons que nous ne sommes pas sortis du « fétichisme de la    marchandise » (Karl Marx, « Le Capital », Livre 1, Tome 1, 1867)…

    Nicolas MARJAULT

      

    http://particommuniste79.over-blog.org/

          


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