ERT. Le personnel continue de diffuser de leur studio et la radiodiffusion en streaming peut être suivie sur la page d’accueil du site EBU. Ou sur Greek crisis.( note du messager)
L’ EBU accède aux flux et les retransmet par satellite pour donner au public de l’Europe un service d’accès aux médias et au contenu des nouvelles de l’ERT.
Une fenêtre s’est ouverte dans le black-out imposé par le gouvernement grec à la télévision nationale ERT. Depuis mercredi à la mi-journée, les employés de la chaîne de service public ont repris la diffusion d’émissions sur internet. Un acte de résistance, puisque les quelque 2600 membres du personnel sont désormais au chômage et ne sont plus payés.
Ce chemin de traverse passe par Genève, où se trouve le siège de l’Union européenne de radio-télévision (UER). En collaboration avec les techniciens de l’ERT, l’organisation a mis en place un canal de diffusion par satellite. Des camions installés à proximité des locaux de la télévision à Athènes et à Thessalonique émettent des signaux qui sont récupérés à Genève et retransmis en streaming sur le site de l’institution (www.ebu.ch).
Hier, les journalistes de l’ERT ont ainsi pu commenter en direct la crise politique et les manifestions provoquées par l’arrêt brutal, mardi soir, des programmes de leur antenne. Débats, interviews et analyses se sont succédé toute la journée. On pouvait également voir en continu des images de la foule massée devant le siège de l’ERT à Athènes. Interrogée par le site bastamag.net, la rédactrice en chef du journal télévisé de la chaîne grecque, Nicky Tselika, a déclaré: «Notre objectif est de continuer à transmettre nos programmes par tous les moyens.»
Selon l’UER, les employés doivent en partie utiliser leur matériel personnel, notamment informatique, depuis que les forces de l’ordre ont confisqué certains équipements. «Quand une télévision de service public subit une attaque d’une telle violence, nous faisons tout notre possible pour la soutenir», explique Benjamin Steward, chargé de communication à l’UER. «En poursuivant leur travail, les employés de l’ERT font preuve d’un esprit de service public admirable», ajoute-t-il.
Dès mardi, l’organisation basée à Genève a vivement dénoncé la décision du gouvernement grec d’Antonis Samaras. Hier, son président Jean-Paul Philippot a également appelé la Commission européenne à s’engager pour le rétablissement des signaux TV. «La fermeture de l’ERT prive les citoyens grecs d’un espace public où peut s’exprimer le débat démocratique, pendant une période difficile de transformation radicale», relève-t-il dans un communiqué.