• La « règle d'or » ou le mensonge érigé en méthode de de gouvernement

    La « règle d'or » ou le mensonge érigé en méthode de de gouvernement : Colonnes ouvertes à Alain Hayot

    Le débat actuel sur la « règle d’or » que les gouvernements européens dont le nôtre, veulent inscrire dans leurs La « règle d'or » ou le mensonge érigé en méthode de de gouvernement constitutions pour mieux contraindre les peuples à l’austérité, est fondé sur un mensonge originel : les dettes publiques qui ont atteint des niveaux record seraient à l’origine de la crise financière dans laquelle nous nous trouvons. Pour sortir donc de la dite crise il faudrait imposer aux États des cures d’amaigrissements à la hauteur de leurs dettes.

    Plus le mensonge est énorme plus il a de chances de prendre parait-il. C’est ainsi qu’un relatif consensus, qui va de la droite à une partie de la gauche socialiste et écologiste admet cette thèse comme le postulat de départ de toute politique économique et sociale.

    Et pourtant cette thèse est fausse !

    Henri Gueno, que l’on peut difficilement qualifier d’économiste marxiste reconnaît dans un entretien au « Monde » que l’origine de la crise se trouve non dans l’endettement des États mais dans l’accélération brutale de la main mise d’une économie financière purement spéculative au détriment d’une économie normale qui reconnaît-il devrait être fondée sur le travail productif. Des économistes libéraux commencent même à s’inquiéter des conséquences sur la croissance de la mise en cause des politiques publiques destinées à répondre aux besoins sociaux, éducatifs ou sanitaires. Certains d’entre eux réclament même la nationalisation du système bancaire.

    Mais poussons le raisonnement : pourquoi les dettes publiques ont atteint de tels sommets ?

    Parce que les États, inspirés par les directives européennes et celle du FMI, ont délibérément développé des politiques de soumission aux marchés financiers : obligation de recourir à eux pour financer leurs politiques au détriment des banques centrales et réduction drastique des prélèvements obligatoires sur le capital. Au fond, les gouvernements européens de Blair à Zapatero, de Merkel à Papandréou, de Berlusconi à Sarkozy ont systématiquement privatisé les profits et à l’inverse ils ont socialisé les dettes.

    Et voilà comment le cycle infernal s’est mis en place : les banques et autres fonds ont privilégié les placements spéculatifs au détriment d’une croissance réelle, la baisse de celle-ci a affaibli les budgets publics, déjà en diminution du fait d’une fiscalité qui épargne les riches. Les États ont donc été obligés d’emprunter de plus en plus et à des taux léoniens sur les marchés financiers lesquels exigent, sous la menace de leurs agences de notations une austérité accrue qui elle-même va entrainer une récession encore plus grave etc., etc., etc…

    Et si on rappelait une autre règle d’or : l’emprunt n’a jamais été mauvais en soi. Tout dépend pourquoi on emprunte : investir utilement pour l’avenir ou bien payer les intérêts d’une dette totalement intoxiquée par le système spéculatif imposé par des banques dont la maîtrise a totalement échappé à la puissance publique.

    Le problème est donc de soustraire l’économie à la domination financière et de la réorienter vers des finalités productives, sociales, écologiques et culturelles. Mais cela relève d’une autre politique, clairement orientée à Gauche, s’appuyant sur un pôle public financier, une réforme fiscale juste et un nouveau mode de développement, durable, solidaire et humain.

    La Marseillaise, le 13 septembre 2011


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