• La récompense pour notre travail.

    Selon un tableau de l'OCDE (année de référence: 2010), qui compile les données de ses pays membres sur le "Nombre moyen d'heures annuelles ouvrées par personne ayant un emploi", on découvre que le pays le plus industrialisé d'Europe, le poumon économique de l'Union, bref l'Allemagne, a fait bossé ses employé(e)s en moyenne 1'409 heures. Soit 32 heures de plus que leurs voisins Hollandais qui, avec 1'377 heures de boulot en 2010, seraient les plus fainéants d'Europe. La Norvège rejoint le tiercé perdant en affichant 1'414 heures de boulot.

    Les Danois ont sués 1'542 heures

    ;Les Français : 1'562 heures

    ;Les Autrichiens: 1'587 heures.

    Ensuite j'ai choisi un petit quatuor de pays ayant fait travaillé leurs employés entre 1'600 et 1'700 heures

    :Luxembourg (1'616); Royaume-Uni (1'647); Espagne (1'663) et l'Irlande (1'664);

    Les Portugais auront eu plus de temps pour la "Sagres-Super Bock", que les Italiens pour le "Chianti" (1'714 h contre 1'778 heures), tandis que le plombier Polonais sera resté 1'919 heures avec sa tuyauterie.

    Quant aux Suisses, les chiffres concernant 2010 se trouvent sur le site du BFS:http://www.bfs.admin.ch/bfs/portal/fr/index/themen/03/02/blank/key/arbeitszeit0/normale_arbeitszeit.htmlqui nous indique que les Helvètes ont travaillé, en moyenne, 1'944 heures pendant l'année 2010.

    Pour en finir avec ces chiffres de l'OCDE, je vous présente le trio vainqueur des plus gros bosseurs:

    Troisième: Il nous vient d'Amérique du Sud. Ses communautés autogérées ont hérissé bien des poils, et lui auront valu un coup d'état orchestré par la CIA, suivi d'une dictature militaire.Aujourd'hui, Pinochet n'est plus qu'un triste souvenir, et il semblerait que son gouvernement fasse toujours la nique au capitalisme. J'ai nommé, avec 2'068 heures annuelles travaillées, le Chili.

    A la deuxième place, Il nous vient du Sud-Est de l'Europe, et après avoir fait le bonheur des philosophes de toutes les nations, des historiens et des antiquaires, Il s'apprête à faire subir la calvitie précoce à tous les banquiers et financiers européens. Les Grecs sont-ils des Penseurs et des doux rêveurs? En 2010, Ils auront trimé 2'109 heures.

    Premier au tableau de l'OCDE, la Corée avec 2'352 heures de travail. Sud ou Nord n'étant pas précisé, difficile de dire "travaux forcés".2'352 heures, cela laisse une marge de manœuvre confortable au "Seco" et à "EconomieSuisse" pour trouver le moyen de combler notre retard sur les  Coréens.


    Une étude de l'Office Fédéral de la Statistique, rendue publique récemment, nous apprend que la Suisse serait "Vice-championne d'Europe du travail" pour reprendre les termes du "20 minutes".82,8% est le chiffre correspondant au "taux d'activité chez les 15-64 ans" en Suisse, un taux supérieur de 11,6 point à celui de l'UE (71,2%).

    Il n'y a pas très longtemps, la même Union Européenne annonçait que le taux de chômage dans la zone "Euro" avoisinait les 11%, tandis que 25% de sa population était menacée par la précarité…Chez nous, nos élus bombent le torse devant nos 3% de chômeurs alors que 17,2% des 15-64 ans seraient sans travail…


    Bref, l'interprétation de toute une série d'indicateurs économiques fait de la Suisse le petit paradis du patron. Et, en guise de remerciement, et de gratitude envers toutes, et tous, les employé-e-s de notre pays, une certaine Droite propose d'élever l'âge de la retraite à 70 ans.Mais pourquoi tant d'acharnement, et de poids sur les épaules, des employés-ouvriers Suisses?Ne travaillons-nous pas déjà suffisamment?


    Une connaissance me disait dernièrement qu'une étude de l'OCDE (encore) avait porté sur le rendement des ouvriers européens et, après de savants calculs, qu'il en était ressorti que l'employé Suisse avait un rendement horaire inférieur à celui d'un Allemand, et qu'un ouvrier Français rapportait plus à son patron en 39 heures hebdomadaire qu'un Suisse en 43 heures…(Je n'ai pas trouvé la référence, donc une certaine prudence est de mise.)


    Autre rumeur officieuse: Entre les murs des bâtiments "Paul-Henri Spaak" et "Résidence Palace", tous deux à Bruxelles, résonnerait l'écho d'un murmure qui trahit le fantasme des dirigeants européens de voir le terme: "Retraite" supprimé du vocabulaire socio-économique de l'UE.Un souhait qui prendrait presque le chemin de la concrétisation dans nos vertes contrées.


    Petite anticipation de série "Z":

    Au rythme où ça va, le p'tit Dylan (4 ans) sera encore actif dans 76 ans, professionnellement parlant.Une aide à domicile viendra tous les matins pour l'aider à se préparer plus rapidement.Atteinte de Parkinson, l'infirmière sera malheureusement plus efficace dans le toilettage que dans l'habillage, ce dont Dylan ne pourra profiter au vu de l'état avancé de sa metallopause (cheveux en argent, dents en Or et testicules en plomb).

    Pour se rendre sur son lieu de travail, il devra utiliser un module individuel de transport, un fauteuil propulsé par énergie électromagnétique, dont les frais de locations seront directement prélevés sur son salaire pour être versés dans les caisses du gouvernement Impérial du Royaume de Brabeck.Avant de pouvoir quitter son logement, l'aide-infirmière devra s'assurer que la main gauche de son "patient" est bien insérée dans une sorte de boîtier-réceptacle fixé à l'extrémité de l'accoudoir, ceci afin que le Centre de Surveillance des Mouvements Citoyen (CSMC) puisse accéder et traiter les informations et données personnelles et professionnelles contenues dans la micro-puce HD-RFID-7.1 que le citoyen "DJ.TaK 1800-41.0128.0823.01.967" a dû "s'implanter", il y a une cinquantaine d'années, contre une prime bonus mensuelle de 22,85 Eurofrancs CB.Un modeste montant qui lui permet tout juste d'acheter 1 litre d'eau pure importée de Saturne par la multisidérale G.N.W (God NesBrabeck Water).

    Durant la période de 12 heures pendant laquelle Dylan sera sur son lieu de travail, un système de survie intégré au fauteuil, et géré par le consortium "KingVasela-MerckFuhrer Healthcare", dont G.N.N (God NesBrabeck Nutrition) est le principal actionnaire, régulera les "constantes" physiologique et endocriniennes du patient, contrôlera la présence de particules atmosphériques toxiques et d'isotopes radioactifs dans l'organisme, tout en s'assurant que le rendement de l'ouvrier "DJ.Tak 1800 (…) soit optimal.

    Le cas échéant, KV-MF Healthcare peut interagir directement dans le corps de l'employé, par l'intermédiaire des milliers de nano-puces, implantées dans le corps de Norrin, en leur ordonnant de stimuler le système immunitaire du porteur ou de synthétiser telle ou telle substance antitoxique, vitaminée ou dopante.En arrivant sur son poste de travail, et pour de ne pas "froisser" les clients, le "Modificateur physiologique" s'enclenchera automatiquement et projettera une image holographique de Dylan enregistrée il y a une cinquantaine d'années de cela. Tandis qu'une interface neuronale assurera les compétences et l'excellence de "l'employé".Dernièrement, un centre de ravitaillement ambulatoire (un Tea-room, quoi) a frôlé la faillite par la faute des serveuses atteintes de la maladie d'Alzheimer.Il y a bien eu une tentative de rébellion en 2057 lors de la mise en service des premiers Centres de Contrôles Citoyens dans les Départements de Freysinger et de Poggia.

    L'armée avait même dû intervenir.Mais le projet "C cube" fut maintenu malgré la colère populaire, et rebaptisé "CSMC" quelques années plus tard.De nos jours, en 2088, les manifestants qui s'opposent C.S.M.C., jugeant leurs méthodes liberticides, sont "neutralisés" avec une effrayante rapidité depuis que le G.N.E.E.D (God Nesbrabeck Electric & Energetic Department) chapeaute le système.N'importe qui pouvant, dès lors, être "débranché" à n'importe quel moment.


    Aujourd'hui, Dylan aura droit à sa pause hebdomadaire de 15 minutes qu'il prendra devant "la seule machine qui sait faire le café comme il l'aime". Sauf que son "Assistant Médical Automatisé" lui a formellement interdit d'en consommer.Pendant que son "Mug" se remplit d'une infusion saveur "Menthe-Verveine", Dylan observe, avec une certaine tristesse une petite plaque "commémorative" apposée sur le mur, à la droite du distributeur de boissons chaudes, sur laquelle quelques mots ont été gravés au laser."Ici est tombé, Alexandre. Sacrifié pour la gloire et la Prospérité de son Impérator."

    Mort en attendant son café.

    Sous la petite plaque, un formidable élan de solidarité a permis aux employés de fixer une petite étagère sur laquelle repose, scellé dans un récipient en verre, le dernier Mug d'Alexandre. Celui qu'il n'a pu consommer. C'était en Septembre 2072, et il fut le premier à décéder sur son lieu de travail. Beaucoup d'autres l'imitèrent.

    Depuis cette date, la présence d'un aumônier est obligatoire dans toutes les grandes entreprises, ceci afin de parer au plus pressé et d'offrir les derniers sacrements aux employés-ouvriers qui ont la mauvaise idée de mourir sur leur lieu de travail. Un véhicule correspondant aux normes en vigueur pour le transport des cadavres est aussi à disposition, contre rémunération bien sur.


    Un léger "Bing" retentit, annonçant que la boisson est prête à la consommation. Dylan saisit le gobelet chauffé à point et s'en retourne vers poste de travail en se demandant, comme il le fait jour après jour:"Etait-ce cela la promesse de la Vie?"


    NEMo


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