• La politique de la France se fait désormais à la corbeille !

    Les réunions se succèdent dans les palais… mais surtout dans la foulée des évènements qui secouent la corbeille. La corbeille ! non, pas celle de fruits, ni celle de la mariée et pas non plus celle de Corbeille en Essonne… cher ministre de l'économie et des finances !

    Quand nous parlons de corbeille en politique ou en économie, c'est celle des marchés financiers, bien sûr !   Marchés financiers, là où, avant l'informatisation des Bourses − la vitrine des marchés… primaires et secondaires réglementés −, en 1986 (Cf. : Big Bang des Bourses), l'offre et de la demande de capitaux se confortaient par l'intermédiaire de gestes et de cris provenant des commis d'agents de change, qui achetaient ou vendaient pour le compte de leurs clients ou le leur.  

    Aujourd'hui, gestes et cris sont remplacés par des clics, des écrans et… des logiciels informatiques dans les salles de marchés et chez les intermédiaires agréés qui permettent, in fine, une "Cotation Assistée en Continu" (d’où le CAC de 1988) d'actifs devenus sous-jacents (actions, obligations, matières premières, métaux, énergies, quotas, etc.), complétés d'une multitude de produits dérivés (contrats à terme, d'option ou de swap).  

    Corbeille, aujourd'hui totalement électronique et dématérialisée, là où les équilibres entre l'offre et de la demande déterminent les prix. Prix grâce auxquels les acteurs économiques entrepreneuriaux, non spéculateurs ou arbitragistes, obtiennent des financements directs à moyen ou long terme, désintermédiés sur le marché primaire, sous forme d'émissions d'actions ou d'emprunts obligataires, mais aussi de couvertures pour pallier des risques de cours ou de taux.   Bref, la dite corbeille semble avoir gagné la bataille que Charles De Gaulle, dans les années 60, refusait obstinément de lui accorder.  

    Alors, pourquoi aujourd'hui c'est elle qui décide, qui gouverne et mène même les politiques par le bout du nez ?  

    Le fait principal semble être qu'hier la Bourse était compréhensible par tout le monde, même par les politiques − c'est peu dire −, alors qu'aujourd'hui ce n'est plus le cas. Les cours ne sont plus fondés sur la valeur intrinsèque de leur sous-jacent, mais sur les anticipations que se font les marchés du moyen ou long terme, mais aussi et surtout du très, très court terme. Court terme, qui peut aujourd'hui être de l'ordre de la seconde, voire de la nanoseconde (Cf. : les robots-traders, les transactions hautes fréquences, notamment). Ainsi, sans que rien ne change dans une grande entreprise (telles : A&T, Exxon… Air Liquide, etc.), leur cours peut changer de plusieurs points en quelques instants, entraînant par effet mimétique toute une kyrielle de fluctuations identiques dans d'autres valeurs, plus ou moins chaînées de manière logicielle. Tout le monde a remarqué que les cours de Nyse-Euronext fluctuent, au-delà des rumeurs, au gré de l'ouverture de Tokyo, de Singapour, puis de Londres… en attendant, vers 15h30 (heure de Paris) quelle sera l'ouverture de New-York. Et cela, quelle que soit la qualité du sous-jacent !  

    Ainsi, les politiques, souvent moins compétents que le boursicoteur lambda − s'il existe encore − ne peuvent que suivre la corbeille de plusieurs heures, voire de plusieurs jours ou semaines. Mais, jamais l'anticiper !  

    De fait, c'est bien la Corbeille − désormais avec un grand "C" − qui influence la politique, alors que cela devrait, naturellement, être l'inverse. Par son inconsistance mêlée d'incrédibilité et d'incompétence économiques, le politique a redonné à une structure qui ne devait être que technique, un rôle éminemment souverain… car la nature a horreur du vide. De tous les vides, et surtout de celui au plus haut sommet de l'Etat qui, en France, a depuis juillet 2007 provoqué notre faillite.  

    La Corbeille restera maîtresse du jeu tant que les politiques n'auront comme courage que celui de se faire réélire. Comme nous l'a montré Sarkozy lors de ses annonces avec Merkel − ou plutôt de ses effets d'annonce − pour la mise en œuvre d'outils, mais pour dans 2 ou 3 trois ans. C'est-à-dire jamais. Déconcertant ! Inconcevable pour une personne qui prétend depuis 2007 gouverner une partie du monde, si ce n'est le monde entier !  

    Alors, pendant que le chat prépare sa réélection devant force médias et flots de parlottes, la Corbeille danse, spécule, arbitre, vole d'une Place boursière à une autre de manière totalement erratique.  

    Pour conclure, "nos" politiques doivent savoir qu'une économie porteuse d'avenir est une économie de marché dans laquelle les agents économiques ont de la visibilité pour planifier ne serait-ce que leur développement… donc leur création emplois, ou bien malheureusement leur destruction.  

    La Corbeille doit rapidement redevenir la vitrine d'un marché primaire où les entreprises doivent pouvoir financer leur croissance sans craindre qu'une fois sur le marché secondaire − celui des titres d'occasion −, la volatilité des cours soit telle, qu'elle empêche les investisseurs de retrouver de la liquidité, sans perdre en capital.  

    La stabilité à la Corbeille est donc essentielle, car source de visibilité stratégique, propice à toute croissance économique.  

    Les politiques nationaux ont donc à savoir que leur rôle n'est pas uniquement de se faire réélire… S'ils devaient persister dans une telle voie, la Corbeille saura, tôt ou tard, se passer définitivement d'eux. Et cela a déjà commencé !  

    Photo : corbeille du Palais Brongniart (ex-Bourse de Paris).

    http://www.agoravox.fr


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