• La France craint d'être la prochaine victime de la crise de la dette

    Après l'Italie, la France craint d'être la prochaine victime de la crise de la dette, les marchés et Bruxelles ne semblant pas convaincus par le nouveau plan de rigueur du gouvernement face à la dégradation de la situation économique.

    "Après la Grèce et l'Italie, la France ?", titrait vendredi le quotidien Le Monde en constatant que le taux des emprunts d'Etat à 10 ans de la France, 3,4%, est désormais près de deux fois supérieur à celui accordé à l'Allemagne, même s'il reste encore deux fois inférieur à celui de Rome.

    Bien que France et Allemagne disposent toutes les deux de la meilleure note possible attribuée par les agences financières -un "triple A"-, la perception des deux pays par les investisseurs est de fait bien différente.

    "Ne nous faisons pas d'illusions : sur les marchés, la dette (française) n'est déjà plus AAA", a constaté Jacques Attali, ex-conseiller du président Mitterrand.

    La diffusion "par erreur" jeudi d'une note de Standard et Poor's sur un prochain abaissement de la note de la deuxième économie de la zone euro a accentué la nervosité sur les marchés.

    L'incident intervient quelques semaines après le coup de canif de l'agence Moody's, qui s'est donné trois mois pour déterminer si la perspective "stable" attachée à la note de la France restait justifiée.

    La Commission européenne a accru le pessimisme ambiant en estimant jeudi que le nouveau plan de rigueur annoncé trois jours auparavant par le gouvernement français ne suffirait pas à ramener le déficit public à 3% du PIB en 2013 et a demandé à Paris des "mesures supplémentaires".

    Ce plan, qui table sur sept milliards d'euros d'économies ou de nouvelles recettes d'ici à fin 2012 et s'ajoute à un précédent plan de 12 milliards décidé fin août, se fonde principalement sur une accélération de la réforme des retraites, une hausse ciblée de la TVA et de l'impôt sur les sociétés.

    Le compte n'y est pourtant pas aux yeux de Bruxelles, qui prévoit une croissance française pour les deux ans à venir (0,6% en 2012, 1,4% en 2013) encore plus faible que ce qu'envisage le gouvernement (1% et 2%).

    Ce dernier a répondu en réaffirmant sa "détermination totale" à "respecter la trajectoire intangible de réduction des déficits publics qu’il s’est fixée".

    La ministre du Budget Valérie Pécresse a exclu cependant un troisième plan de rigueur avant l'élection présidentielle d'avril-mai 2012, assurant avoir mis en réserve "six milliards de crédits en cas d'accident de croissance" pendant l'année.

    Face à cette méfiance des marchés financiers, qui pourrait encore s'accroître à l'approche de la présidentielle, le gouvernement de la Banque de France Christian Noyer a appelé vendredi au "consensus politique".

    "Il est important qu'un consensus politique général se dégage en France pour rester sur cette ligne stratégique de retour à l'équilibre budgétaire en 2016, car c'est le coeur de notre crédibilité", a-t-il jugé.

    La dette et les déficits publics sont dorénavant considérés par les Français comme les problèmes les plus importants pour le pays, devant l'emploi et le pouvoir d'achat.

    Fort de ce constat, Nicolas Sarkozy fait depuis quelques mois de la rigueur budgétaire et du maintien du "triple A" la clé de sa réélection face au socialiste François Hollande, dont la droite pilonne les propositions jugées "ruineuses", comme la création de nouveaux postes d'enseignants.

    Celui-ci accuse en retour Nicolas Sarkozy d'avoir augmenté l'endettement de la France (1.700 milliards d'euros, 86% du PIB) en laissant "filer 500 milliards d'euros de dettes sur son quinquennat" par une politique de "cadeaux fiscaux" aux grandes entreprises et aux ménages les plus aisés.

    Si Nicolas Sarkozy reste largement perdant dans les sondages face à François Hollande, il enregistre depuis quelques semaines une remontée de sa popularité qui semble valider sa stratégie.

    http://news.fr.msn.com/m6-actualite/


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