• La dépendance, un sujet de débat qui intéresse

    "L’Humour est la politesse du désespoir..."

    Organisée par le gouvernement, la réunion de la région Picardie sur la perte d’autonomie a fait salle comble.  Au cœur des discussions : le problème du financement et celui de la formation des personnels.

    C’est à Amiens que se tenait mercredi le troisième débat public sur la dépendance. Le nombre de personnes présentes dans la salle, plusieurs centaines, suffit à démontrer l’enjeu que recouvre la réforme à venir. Principal enseignement des échanges : l’épineuse question du financement. «Les départements supportent deux tiers du financement de l’APA», illustre Jean-Paul Douet, vice-président PS du conseil général de la Somme, en charge de l’autonomie. Pour sa collègue de la Somme, Isabelle Demaison, «il faut donc réfléchir à une prise en charge nationale et équitable». Si quelques-uns, peu nombreux, partagent l’idée d’une hausse de la CSG ou la création d’une seconde journée de solidarité, la proposition de créer un cinquième risque de la Sécurité sociale, ardemment défendue par le député de la Somme Maxime Gremetz, a remporté une certaine adhésion. Comme en témoigne l’argumentaire de Pierre Jouanny, responsable du service de médecine gériatrique du CHU d’Amiens : «Tous les problèmes de dépendance sont secondaires : c’est le fait de la maladie et non de l’âge. J’ai donc du mal à comprendre que les conséquences de la maladie ne soient pas prises en charge de la même manière.» Un point de vue naturellement partagé par les usagers, qui sont de plus en plus taxés. «Attention, il ne faudrait pas trop charger la barque du reste à charge, témoigne ainsi un membre du Ciss (association de patients) de Picardie. Quand il faut placer un proche dans un établissement, cela dépasse souvent les 1 000 euros.»

    La question de la formation des personnels a été elle aussi très prégnante. «Aujourd’hui, il est évident qu’on demande une meilleure qualité de prise en charge à domicile. Mais pour cela, il faut former le personnel, donc mieux le payer. Or beaucoup d’associations n’arrivent à équilibrer leurs budgets que par des emplois aidés. On est dans une injonction paradoxale : si on n’obtient pas de financement supplémentaire, nous n’aurons pas de service à la hauteur du discours que nous portons actuellement», explique Thierry d’Amecourt, directeur de l’Uriopss (regroupement d’associations œuvrant dans le sanitaire et social) Picardie.

    Alexandra Chaignon


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