• L'obsession du triple A

    L'obsession du triple A

    Une agence de notation menace la note AAA de la France pile-poil au moment où le gouvernement fait avaliser son budget d'austérité par ses députés UMP et Nouveau Centre à l'Assemblée nationale.

    L'agence de notation Moody's, émanation des marchés spéculatifs, menace de dégrader la note de la France. De AAA, celle-ci descendrait d'un cran à AA+, une baisse apparemment modique mais qui aurait d'importantes conséquences pour notre économie car ce serait le signal qu'attendent les banques pour augmenter les taux d'intérêts des prêts accordés à notre pays. Une hausse de 1 % de ces taux et ce sont des centaines de millions d'euros supplémentaires à rembourser aux banques. Une vraie manne pour les banques ! Une vraie catastrophe pour nos services publics et les citoyens puisque ce serait à nouveau l'occasion d'une cure d'amaigrissement de la Fonction publique.

    Avec les abaissements successifs de la note de la Grèce, les prêts accordés à ce pays ont vu leurs taux d'intérêts gonflés scandaleusement, enfonçant à chaque fois un peu plus ce pays dans la crise en allourdissant sa dette.

    La France va t-elle suivre le chemin de la Grèce ?

    Il y a un an, François Fillon dénonçaient ceux qui parlaient d'un budget d'austérité. Pour l'an prochain, c'est désormais le terme officiel. La France est donc les deux pieds dans la rigueur.

    L'objectif du gouvernement est, officiellement, de réduire la dette publique. Pour cela, d'énormes économies ont été imposées aux services de l'Etat, aux aides aux collectivités locales, aux investissements, etc... Les effectifs de l'Etat et de nombreux services publics fondent d'année en année avec le mécanisme de non remplacement d'un départ en retraite sur deux.

    Les résultats sont loin d'être à la hauteur du discours ! La croissance patine, les services de l'Etat atteignent un niveau qui les rendra bientôt incapables d'assumer leurs fonctions (dixit le parlement !) et la dette... continue de croître.

    Les solutions choisies ne semblent pas être les bonnes ! ? Pourtant, pour 2012, le gouvernement continue !

    Ce sera donc à nouveau un tour de vis dans les dépenses de l'Etat (Adieu investissements !), des suppressions de postes de fonctionnaires par dizaines de milliers (Adieu emplois pour les jeunes !) et de nouvelles taxes, comme celles sur les mutuelles (Adieu protection sociale des modestes !) ou sur les boissons gazeuses. Par exemple.

    C'est après tout ce que demande Laurence Parisot, la patronne des patrons du MEDEF, exige du gouvernement !

    Pour elle, il conviendrait notamment de "voter un budget conforme à nos engagements vis-à-vis de Bruxelles" ce qui, selon elle, semble bien engagé, ou encore de "montrer nos capacités à avancer dans nos réformes structurelles". "Ce qui peut faire douter les investisseurs sur notre pays, c'est sa capacité à se réformer. Or je pense que nous sommes tout à fait capables de nous réformer", a-t-elle poursuivi mardi, en citant la réforme des retraites comme un exemple de la capacité de la France à se réformer.

    La réforme, selon le patronat et la droite : on voit à quoi elle mène et quels intérêts elle sert !

    A l'inverse, peut-être faudrait-il se poser la question du sens des notes données par ces agences privées de notation ?

    Jusque dans les années 70, chaque état pouvait emprunter à sa banque centrale (la Banque de France dans notre cas) à un taux quasiment nul. C'est depuis Giscard que la France doit désormais emprunter aux banques privées de l'argent que celles-ci empruntent... à la Banque de France en faisant payer au passage des intérêts à l'Etat !

    Revenir à un financement de l'Etat par un pôle financier public permettrait de sortir des contraintes imposées par les marchés et les agences de notation.

    Annuler tout ou partie de la dette auprès des banques privée, comme l'ont fait l'Islande et la Bolivie, et comme vient de le décider la Hongrie, cela redonnerait de l'air aux finances publiques et ferait payer la crise à ceux qui en sont responsables.

    Ensuite, revenir sur des avantages fiscaux offerts aux plus riches ces dernières années, comme le bouclier fiscal ou les exonérations de charges sociales, et renouer avec un barême de l'Impôt sur le Revenu plus fort pour les hauts revenus, cela redonnerait aussi de la marge aux finances de l'Etat et à celles de la Sécu.

    Enfin, avec ces nouvelles ressources, l'Etat pourrait envisager une politique d'investissements productifs, de recherche et d'amélioration des services publics, notamment par l'embauche, qui permettraient à notre économie de renouer avec une croissance actuellement nulle et de renouer avec la création d'emplois.

    Ces changements d'orientation politiques et financiers ne se feront pas avec la droite au pouvoir. Avec les déclarations de François Hollande sur les retraites ou sur l'austérité, on peut craindre également que le parti socialiste se limite à une gestion de la pénurie.

    Seul le développement d'un mouvement social et politique progressiste et offensif permettra une réelle prise en compte des intérêts du peuple dans les choix actuels. Autour du Parti communiste, avec le Front de Gauche, et avec les forces sociales et syndicales, nous avons la possibilité d'accroître la pression sur ce système au service du capital.

    C'est en faisant le choix de politiques en rupture avec les dogmes libéraux et le discours dominant, à gauche et à droite, sur "la crise" que nous pourrons infléchir l'évolution de cette société. La lutte des classes continue, en défaveur des classes populaires et laborieuses... faute de volonté des travailleurs d'y participer.

    Prenons notre destin en main et relevons le flambeau des luttes sociales qui ont permis à nos parents et nos grands parents d'arracher les avantages sociaux et le niveau de vie que la droite et les privilégiés tentent de nous raboter depuis vingt ans !

    http://andree-oger-pour-deputee.over-blog.com/


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