• L’Europe qu’ils veulent…

    Bleitrach 52Il suffit de reprendre les textes publiés ici et dans changement de société. Depuis 2007 je tente d’expliquer que la crise est systémique et que de ce fait elle va exiger des solutions « politiques »…


    Parce que le système financier était complètement vérolé, il a fallu donner de l’argent à fonds perdus sans le moindre contrôle. On a nationalisé non les banques mais leurs dettes et ce, dans le silence général, personne pour proposer la dite nationalisation, le contrôle sur cette nationalisation de la dette… La dette est devenue souveraine…


    Il est vrai que nous avons conservé une certaine prévention contre les nationalisations telles que les a pratiquées Mitterrand, le rachat très cher des « monopoles » industriels et financiers, les ex-propriétaires sont devenus usuriers de toute l’Europe, ce qui fait que la « crise » grecque est devenue la nôtre entre nos usuriers et nos marchands d’armes.


    Des nationalisations qui ont rimé avec  les licenciements massifs, les grandes compagnies comme Suez et EDF envoyées recoloniser le tiers monde et s’illustrant par leurs prévarications.


    Puis de nouveau les privatisations contre le franc symbolique par la gauche avec des ministres déjà plus tout à fait communistes. Ces nationalisations-là ont produit le groupe de milliardaires qui entoure Sarkozy, elles ont fait le malheur des salariés confrontés au « management » de la mise en concurrence, elles ont enfin fait de la France un pays usurier et marchand d’armes quasi exclusivement.


    On a accru les dépenses militaires durant le même temps et ce, dans le silence général voir l’approbation des expéditions de l’OTAN… ce qui accroît encore la dette pour le seul bénéfice des marchands d’armes… Et ça continue, le budget militaire est le seul qui ne connaisse aucune restriction…


    Il faut refuser de continuer à payer leur dette et prendre conscience du fait qu’ils sont lancés dans une course pour éviter ce refus populaire, l’Europe qu’ils veulent c’est celle qui musèlera les peuples comme le nazisme sut le faire en d’autres temps.


    Il faut nationaliser, que la nation s’approprie sans remboursement ce qu’elle a déjà plusieurs fois payé, mais il faut également développer un véritable contrôle sur ces nationalisations, en transformer les logiques de gestion. Et cela passe par l’intervention des représentants du peuple, des salariés et des usagers.


    Il faut refuser les expéditions militaires, en finir avec cette France belliciste et marchand d’armes, dénoncer l’OTAN et le nucléaire militaire avant toute chose.


    Ces propositions sont de simples bon sens et pour faire face à ce qui se mettait en place, il fallait de la démocratie, encore de la démocratie toujours de la démocratie. Pas seulement des institutions qui témoignent aujourd’hui de leur carence à exprimer les besoins du peuple, mais penser les institutions par rapport à l’urgence: ce qui développe et organise l’intervention populaire.


    On est allé a contrario de cette exigence démocratique. C’était prévisible. Il suffisait de voir que ceux qui allaient payer étaient les peuples et pour éviter qu’ils se rebellent il y avait comme solutions :


    - Empêcher la démocratie, l’intervention populaire et pour cela aller plus avant dans une direction: toujours plus d’Europe, toujours plus de gouvernement direct du capital. Sous le prétexte désormais que les institutions européennes sont ce qu’elles sont, une machine néo-libérale qui conduit à la récession, il n’est vu qu’une solution à la gribouille, aller vers plus d’Europe sous la direction du gardien du temple néo-libéral parce que « maître de la concurrence », l’Allemagne.


    - Entraîner syndicats et partis de gauche vers le consensus et là encore utiliser l’Europe, le bipartisme, l’aspiration vers le haut des dirigeants syndicaux à l’intérieur de syndicats de collaboration et détruire partout ce qu’il restait de partis communistes quitte à mener un combat identifiant communisme et nazisme.


    Ces tendances que nul ne remet réellement en cause combinées avec la Constitution de la Ve République ont vidé la vie politique française de toute incidence démocratique en s’appuyant sur des médias devenus système de propagande autour du consensus européen, néolibéral et belliciste.


    Pour une part internet et ses rumeurs nauséabondes venant en contrepoint de cette propagande. Là encore grâce à Jospin on a achevé la mise à mort en créant le quinquennat et de fait en subordonnant un peu plus toute la vie politique française à l’élection présidentielle, en transformant le débat démocratique en clientélisme autour du candidat que les dits médias définissent comme le seul crédible.


    Pour accroître l’effet de légitimité on laisse le discours dénonciateur à l’extrême-droite qui le dévie vers les boucs émissaires, l’ennemi intérieur. Ou alors c’est la faute au chinois, aux iraniens, à tous ceux contre lesquels on va un jour détruire notre stock d’armes. L’extrême droite joue à la fois l’objet de répulsion que chacun manipule pour truquer ce qu’il reste d’élection et en même temps d’éclaireur pour nous inciter à réclamer une dictature qui mettra au pas les immigrés, les étrangers, les malades mentaux, etc…


    C’est dans ce contexte que l’on a détruit les syndicats et le parti communiste avec la complicité active de ses dirigeants et promu comme candidat quelqu’un qui vote les expéditions de l’OTAN et ne remet surtout pas en cause l’euro.


    Résultat nous sommes devant des élections qui sont vidées de leur sens à la base par l’absence d’alternative réelle et au sommet par la destruction du pouvoir des institutions françaises. Il y a eu la destruction de la monnaie, du volant permettant de diriger l’économie, il y a eu la négation du vote sur la constitution, nous sommes à une nouvelle étape avec la fin de la citoyenneté et le pouvoir directement dévolu aux banques et financiers comme déjà en Grèce et en Italie.


    C’est aussi simple que cela et vous êtes pris dans une logique contre laquelle vous n’avez pas voulu combattre, il ne vous reste plus qu’à trouver des boucs émissaires dans vos voisins, dans les pauvres gens qui n’ont rien fait…


    Et mener campagne pour un quelconque des complices de ce mauvais coup qui aurait dû être dénoncé depuis août 2007.


    Quand prendrez-vous conscience et refuserez de vous laisser avoir par cette sinistre comédie ?


    Est-ce qu’il n’est pas déjà trop tard, ce qui est sûr c’est qu’il faudrait une volonté politique, une capacité de combat, des perspectives claires dont je ne vois nulle part la moindre trace.


    Danielle Bleitrach


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