• Jeunesse expiatoire

    Marx aussi a été jeune !

    Contrats d'avenir sous Sarko, Emplois d'avenir pour Hollande, lointains héritiers des contrats bleus, des emplois-jeunes et autres avatars intermédiaires qui devaient apporter une solution à l'emploi des jeunes, chaque gouvernement se doit de proposer un dispositif visant telle ou telle catégorie des victimes du capitalisme... avec le succès que l'on sait quand on en évalue les résultats.
    Mais dans ce domaine comme dans d'autres l'important est plus d'occuper l'antenne des médias à l'annonce que de les voir enquêter sur la mise en oeuvre et le résultat de l'action.
    En tout état de cause, peut-être faudrait-il s'interroger sur la pertinence d'une telle approche qui fait de la jeunesse une jeunesse nécessairement smicarde -fut-elle formée à bac + 5- et fonctionnaire au rabais dans un statut dont le seul alinéa est au titre de Précarité.
    Ne devrait-on pas souligner un paradoxe compliqué à dépasser quand on prétend faire de la formation une priorité pour ensuite renvoyer une jeunesse formée dans la négation de son utilité ?
    La galère de la jeunesse n'a rien d'inéluctable ; elle est construite dans la double perspective du verrouillage social et de l'accentuation de l'exploitation des travailleurs.
    En instillant sournoisement l'idée que le démarrage dans la vie professionnelle ne peut qu'être difficile, déconnecté de ses envies et de ses compétences on satisfait à l'appétit capitaliste des chantres du "marché du travail" qui considèrent les travailleurs comme des marchandises avec un coût ajustable à coup de licenciements et de pression salariale. Stages parkings, emplois parkings, comme si le passage par l'expérience de la misère était indispensable pour entrevoir l'eventualité d'un bonheur ordinaire.
    Une société qui condamne sa jeunesse au sort désespérant de l'inutilité, ou d'une utilité accessoire se tire une balle dans le pied, et une autre dans la tête.
    La balle dans le pied l'empêche d'avancer, et ce n'est pas par hasard que le même problème de l'emploi des jeunes continue de se poser ; ce n'est pas un problème pour ceux qui en sont les promoteurs, c'est un de leurs outils pour mieux asservir le peuple.
    La balle dans la tête l'empêche de réfléchir, et ce n'est pas par hasard que toutes les mesures sociales libérales me sont qu'emplâtres sur jambes de bois, leur compatibilité avec les "lois du marché" les inféode assez efficacement aux ordres des marchands.
    Pourquoi la jeunesse devrait-elle expier les impérities de ses aînés ? Pour leur faire dire plus tard à leur progéniture : "Tais-toi, moi aussi j'étais passé par là ! ça toujours été comme ça..." ? 

    La conscience qu'il n'y a pas de fatalité à désespérer la jeunesse a toujours inspiré les progressistes.
    L'éducation était au coeur du programme de la Commune de Paris comme elle avait hanté la réflexion de quelques révolutionnaires de 89 et autres philosophes des Lumières. La sortie de la seconde guerre mondiale résonne encore aux accents du Plan Langevin-Wallon... Cette dernière grande contribution des communistes à l'usage de la République dans le domaine éducatif a toujours été d'autant plus évoquée que les gouvernements s'affranchissaient de ses valeurs !

    Ce n'est pas d'un bricolage à la marge dont les jeunes ont besoin aujourd'hui, mais d'un projet de société qui n'isole pas les atomes de société dans des catégories qui leur interdisent la construction moléculaire. Tous les hommes doivent faire société ; jeune et vieux, valide ou bancal, noir ou blanc, homme ou femme, toutes les configurations mélangées possibles et imaginables doivent inspirer le même respect et pouvoir contribuer sans entrave au bonheur commun.

    Petite exigence accessoirement fondamentale : la République Française est laïque et doit de ce fait échapper au fait communautaire.
    Après, qu'il soit de la mosquée, de la synagogue, du temple, de l'église, de la pagode, ou de la cabane du jardin, il importe qu'on range ce qui fait la différence dans l'intime de l'individu à sa place privée, c'est peut-être la fondation du respect qui fait qu'on ne confonde pas croyance et conviction.
    La croyance par nature s'affranchit de l'argumentaire raisonné qui fait la conviction ; c'est peut-être aussi ce qui peut faire la différence entre le militantisme et le prosélytisme, 


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