• Jean-François Copé sonne à son tour la charge contre le RSA

    Le secrétaire général de l'UMP propose d'imposer aux bénéficiaires "entre cinq et dix heures" de travail par semaine.

    Jean-François Copé (c) AfpJean-François Copé (c) Afp
      

    L'offensive anti-RSA de l'UMP entre dans sa seconde phase. Après Laurent Wauquiez le mois dernier, c'est au tour de Jean-François Copé de rouvrir la polémique en proposant mardi 7 juin que certains des bénéficiaires du RSA travaillent "entre cinq et dix heures par semaine" au service d'une collectivité, sans quoi ils pourraient le voir progressivement diminuer.

    "Dans le domaine de la justice sociale, il y a besoin d'un correctif au dispositif du RSA, en faisant la part des choses entre des situations différentes", affirme le secrétaire général du parti présidentiel, dans un entretien à La Voix du Nord.

    Le Revenu de solidarité active a pourtant été créé et voté par la majorité actuelle. C'est un engagement de campagne de Nicolas Sarkozy. Le RSA est versé à des personnes qui travaillent déjà et dont les revenus sont limités. Il remplace le revenu minimum d’insertion (RMI), l’allocation de parent isolé (API) et certaines aides forfaitaires temporaires comme la prime de retour à l’emploi. Son montant dépend de la situation familiale et des revenus du travail.

    "Travailler entre cinq et dix heures par semaine"

    Mais selon Jean-François Copé, "il y a des gens dont on sait qu'ils sont dans une situation de précarité extrême et de désespérance, qui ont des problèmes de santé, des troubles psychologiques. Ceux-là ont besoin d'un accompagnement et de solidarité".

    "Pour les autres, l'idée est de tout faire pour les aider à retrouver un emploi. Nous voulons leur proposer, dans le cadre d'un contrat unique d'insertion, de travailler entre cinq et dix heures par semaine au service de la collectivité de résidence: la commune, l'intercommunalité, le département ou la région. Et en cas de refus, il pourrait y avoir une diminution progressive du RSA", ajoute-t-il.

    Ces heures de travail seraient consacrées à "des activités d'utilité sociale, par exemple l'accompagnement de sorties d'école ou de personnes âgées, des projets environnementaux et civiques", explique Jean-François Copé, qui ne dit pas si ces activités se substitueront à des emplois existants.

    "C'est un élément de valorisation et d'insertion pour les personnes, et c'est un premier pas dans le retour vers l'emploi. Voilà une des pistes que nous ouvrons. Nous ferons mercredi avec Marc-Philippe Daubresse d'autres propositions pour une politique sociale plus juste et plus efficace", ajoute-t-il.

    "Masquer des obligations non tenues ?"

    Laurent Wauquiez, ministre des Affaires européennes et chef de file de la droite sociale à l'UMP, avait le premier proposé de revoir le dispositif du Revenu de solidarité active, s'attirant ainsi de nombreuses critiques, à gauche mais aussi à droite.

    Secrétaire général adjoint de l'UMP, Marc-Philippe Daubresse organise le 8 juin une convention de son parti sur le thème de la justice sociale. Martin Hirsch, ancien haut-commissaire aux solidarités actives et père du RSA, sera présent. Sur son blog hebergé sur le site du Nouvel Observateur, il explique les arguments qu'il compte mettre en avant lors de ses 6 minutes de temps de parole. "Et si cette volonté d'imposer des obligations nouvelles aux citoyens n'était qu'un moyen de masquer des obligations non tenues?", demande-t-il.

    Le Nouvel Observateur avec AFP


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