• Hugo Chavez rentre au Venezuela sans mettre un terme à la vacance du pouvoir

    Hugo Chavez rentre au Venezuela sans mettre un terme à la vacance du pouvoir

    LE MONDE | 19.02.2013 à 12h36 

      Par Marie Delcas - Bogota, correspondante


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    Hugo Chavez est rentré. Après soixante-douze jours de convalescence à Cuba, le président vénézuélien a atterri dans son pays, lundi 18 février. Il a été transporté à l'hôpital militaire Carlos Arvelo, à Caracas. Aucune image de son arrivée n'a été diffusée. Dans les rangs de l'opposition, les spéculations vont bon train.

    Au petit matin, un tweet donne la nouvelle. Il est parti du compte d'Hugo Chavez : "Nous sommes arrivés de nouveau dans notre patrie vénézuélienne. Merci mon Dieu !! Merci mon peuple aimé !! Nous continuerons ici le traitement." Suivi par plus de 4 millions de sympathisants, le compte Twitter du chef de l'Etat (@chavezcandanga) était silencieux depuis le 1er novembre 2012.

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    Dès l'annonce de la nouvelle, les partisans de M. Chavez sont descendus dans la rue par centaines pour célébrer, euphoriques, le retour de leur chef de file adoré. "Volvió, volvió, volvió" (il est rentré, rentré, rentré), chante la petite foule réunie au pied de l'hôpital. C'était le slogan qui avait accompagné le retour de M. Chavez au pouvoir, après la tentative de coup d'Etat du 11 avril 2002.

    Selon le ministre des communications, Ernesto Villegas, "le président bataille pour sa santé, il est pleinement conscient et fait face à ses responsabilités". Depuis le 10 janvier, date à laquelle le président Chavez aurait dû prêter serment pour un nouveau mandat de six ans, le gouvernement ne cesse de répéter qu'il est aux commandes. "C'est le chef de l'Etat en exercice qui est rentré, le commandant des forces armées, le leader de la révolution bolivarienne", a déclaré ainsi le vice-président Nicolas Maduro, qui assure l'intérim.

    "PREUVE DE VIE"

    Au pouvoir depuis 1999, Hugo Chavez a été réélu le 7 octobre 2012. Ses compatriotes le savent atteint d'un cancer depuis juin 2011. En décembre 2012, juste avant de repartir à La Havane pour une nouvelle opération, il les a appelés à "voter Nicolas Maduro" si une nouvelle présidentielle devait être organisée.

    C'est dire que M. Chavez était conscient des risques que cette opération, la quatrième en dix-huit mois, impliquait. Au vu des problèmes de santé du président, la Cour suprême autorise le report sine die de la cérémonie d'investiture. Et l'incertitude concernant l'état de santé du président s'installe. Vendredi, le gouvernement diffusait des photos de M. Chavez sur son lit d'hôpital, entouré de ses deux filles. C'est la première "preuve de vie" en deux mois.

    Pourquoi est-il rentré ? Ses partisans veulent croire qu'il va guérir. "Hugo Chavez est plus fort que le cancer", explique à la télévision une vieille dame émue aux larmes qui tient sur son coeur un portrait usé du président. Les opposants continuent, eux, de douter. "Le retour d'Hugo Chavez ne nous dit rien de son état de santé", rappelle Fanny Rojas, de la Table d'unité démocratique (MUD), qui réunit les différents partis d'opposition. Elle est convaincue que M. Chavez, condamné par la maladie, est rentré mourir dans son pays.

    EXIGENCE DE "TRANSPARENCE" DE L'OPPOSITION

    Rafael Marquina, un médecin cubain exilé à Miami à l'origine de nombreuses rumeurs sur l'état de santé du président vénézuélien, n'affirmait-il pas il y a quelques jours que la médecine cubaine n'avait plus rien à offrir à Hugo Chavez ? Trois jours avant le retour du président, Jorge Arreaza, ministre des technologies et gendre de M. Chavez, mentionnait des "soins palliatifs". L'opposition a réitéré son exigence de "transparence" concernant la situation médicale du chef de l'Etat.

    Beaucoup d'opposants sont convaincus que M. Chavez va prêter serment et immédiatement démissionner. Aux termes de la Constitution, une présidentielle devrait alors être organisée dans un délai de trente jours. Selon le politologue Fernando Giraldo, "Hugo Chavez est rentré pour être le chef de campagne de Maduro". L'analyste Luis Vicente Leon considère que "la présence de M. Chavez au Venezuela renforce le transfert émotionnel vers Nicolas Maduro".

    Citant une source de la Cour suprême, l'Agence France-Presse affirmait, lundi, que "tout est prêt pour la cérémonie d'investiture d'Hugo Chavez". Interrogé, le ministre Villegas a évité de se prononcer sur une éventuelle démission de M. Chavez. Critiquant les "élucubrations" de la presse, il a affirmé que "la seule vérité c'est qu'Hugo Chavez est rentré au pays". C'est également l'avis de Bernabé Gutierrez, dirigeant d'Action démocratique (opposition), qui juge "prématuré et dangereux" de spéculer sur l'avenir.

    http://www.lemonde.fr


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