• Grèce: "Stop, nous n'en pouvons plus"

       le 20 Février 2013

    Grèce: "Stop, nous n'en pouvons plus"

     

    Au lendemain de la visite de François Hollande à Athènes, des milliers de manifestants sont descendus dans la rue ce mercredi en Grèce dans le cadre d'une grève générale contre la poursuite de l'austérité dont les créanciers internationaux s'apprêtent à vérifier la mise en oeuvre.

    A Athènes, la police, largement déployée, a estimé les manifestants à quelque 35.000, et à quelque 15.000 à Salonique, deuxième ville de Grèce, dans le nord. La mobilisation visait, selon les centrales syndicales GSEE du privé et Adedy du public, à "répondre aux politiques sans issue et anti-croissance qui ont paupérisé la société et enfoncent l'économie dans la crise". Elle était au niveau de celle de la dernière journée de protestation sociale en novembre.

    "Nous ne survivons qu'à grand peine"

    "Stop, nous n'en pouvons plus", proclamait la banderole centrale du cortège syndical, grossi par les troupes du principal parti d'opposition, le Syriza, de gauche radicale, dont les tracts appelaient à "faire tomber le plus vite possible" le gouvernement. Dans la foule, Panayotis Kolovos, jeune avocat de 25 ans "se considère comme chanceux avec au moins un emploi, même s'il n'est payé que 600 euros". "Nous ne survivons qu'à grand peine", lance-t-il à l'AFP. "Tout le monde autour de moi est sans emploi", affirme Alexandra Papadatou, 28 ans, diplômée d'économie au chômage. Le chômage frappe 27% des actifs, plus de 60% chez les jeunes.

    6 ans de récession

    Comme de coutume, le Front syndical communiste Pame a manifesté à part, sous le slogan "Non aux bagnes modernes", pour dénoncer la dérégulation en cours du marché du travail qui fait baisser les salaires en cascade. Quelques tracteurs figuraient dans son cortège, signal de la colère des agriculteurs, mobilisés dans le centre rural contre un durcissement de leur régime fiscal et le manque de crédit.

    Selon une étude récente, plus de la moitié des foyers est menacée d'insolvabilité. "Toutes ces mesures (d'austérité, ndlr) ont apporté la misère", s'emporte Dimitris Balayannis, un technicien de presse de 51 ans, fraîchement licencié. Dans un pays à l'activité déjà passablement ralentie par six ans de récession, la grève a perturbé les dessertes aériennes domestiques, ferroviaires et urbaines, et maintenu à quai les bateaux desservant les îles, tandis qu'hôpitaux, écoles et administrations ont tourné au ralenti.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :