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Grèce: mobilisation à Athènes
Grèce: mobilisation à Athènes contre la rigueur 2013
Plusieurs milliers de manifestants affluaient ce dimanche soir devant le Parlement dans le centre d'Athènes pour protester contre le budget de rigueur 2013, qui doit être voté dans la nuit.
En colère contre la poursuite des politiques d'austérité, avec des économies budgétaires de plus de neuf milliards d'euros et une récession de -4,5% prévue en 2013, les syndicats du privé GSEE et du public Adedy ont appelé à des manifestations contre les mesures "antipopulaires" du budget. "Arrêtons la catastrophe, organisons le renversement" (du gouvernement), proclamait une banderole du principal parti d'opposition Syriza (gauche radicale). "Qu'on les chasse", lisait-on sur une autre banderole.
L'autre défilé organisé par le Front de lutte des travailleurs (Pame), proche des communistes, devait rejoindre le cortège des syndicats sur la place Syntagma.
9 milliards de coupes budgétaires
Le projet de budget 2013, qui doit en principe être adopté par les députés de la coalition gouvernementale, droite-socialiste-gauche démocratique, qui ne compte plus que 168 députés sur 300, prévoit des économies de plus de 9 milliards d'euros, dont 7,6 milliards proviennent des coupes dans salaires et retraites.
La manifestation intervient quatre jours après l'adoption par le Parlement d'une loi pluriannuelle 2013-2016 fixant le cap de 18 milliards d'euros d'économies budgétaires sur la période, malgré un rassemblement de quelque 70.000 personnes dans les rues opposées à la rigueur.
Grèce: le parlement adopte un nouveau budget de rigueur pour 2013
Le parlement grec a approuvé dans la nuit de dimanche à lundi le budget national pour 2013
"Nous avons besoin de la tranche, car la situation des réserves de l'Etat est limite, le 16 novembre il faut rembourser des bons du Trésor de 5 milliards d'euros", avait dramatisé M. Stournaras devant les députés.
Le leader du Pasok socialiste Evangélos Vénizélos, dont le parti n'est plus que l'ombre de lui-même pour avoir fait adopter des plans d'austérité successifs depuis 2010, a lui aussi soutenu l'austérité.
"La Grèce est arrivée au bout de ses forces" a-t-il dit, en appelant à une résolution du problème de la dette à la veille de la réunion à Bruxelles des ministres des Finances de la zone euro.
Fotis Kouvélis, chef du Dimar, a lui aussi voté ce budget, alors qu'il s'était abstenu sur la loi pluri-annuelle.
Le leader de l'opposition Alexis Tsipras, qui dirige le parti de gauche radicale Syriza, s'est inquiété de la situation de la dette. "La dette n'est pas soutenable, seule Mme Merkel le croit", a-t-il dit, en renouvelant sa proposition "d'un effacement de dette avec clause de croissance".
A quelques jours de grèves et de protestations anti-austérité pan-européennes (le 14 novembre) qui vont surtout toucher les pays du sud de l'Europe, M. Tsipras a appelé à une "solution globale pour l'effacement d'une grande partie de la dette de ces pays".
Dimanche soir, à Athènes, 15.000 personnes, selon la police, ont manifesté dans le calme devant le Parlement sur la place Syntagma, théâtre de manifestations massives depuis 2010 contre les plans successifs d'austérité en échange des prêts UE-FMI.
Ce rassemblement était bien loin de la manifestation de 70.000 personnes la semaine dernière contre la loi-cadre pluriannuelle.
"Nous sommes là pour prouver qu'on ne se résigne pas", a indiqué Olga P., 35 ans, professeur d'anglais dans un lycée public, qui a vu son salaire net mensuel réduit à 960 euros.
Les ministres des Finances de la zone euro se réunissent lundi à Bruxelles pour examiner la situation de la Grèce, son assainissement budgétaire et l'évolution de sa dette.
Avant de décider tout versement à la Grèce, la zone euro attend d'abord le rapport de la troïka (UE, BCE et FMI) qui porte à la fois sur les nouvelles mesures d'économies prises par la Grèce, et sur la trajectoire de sa dette qui explose, s'éloignant ainsi de l'objectif de 120% du PIB d'ici 2020.
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