• Grèce : la zone euro a donné deux semaines pour éviter la contagion

     
     Parti Communiste FrançaisLe nouveau ministre grec des Finances Evangeos Veizeos arrive à une réunion de l'Eurogroup à Luxembourg le 20 juin 2011 © AFP  Georges Gobet
     

    La zone euro a donné lundi deux semaines à la Grèce pour adopter un nouveau plan d'austérité très impopulaire si elle veut obtenir l'argent frais dont elle a besoin pour éviter une faillite qui provoquerait une onde de choc mondiale.

     

    Les ministres des Finances de la zone euro se retrouveront le dimanche 3 juillet pour finaliser l'aide à la Grèce, a annoncé lundi leur chef de file, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, espérant que d'ici là le Parlement grec aurait entériné un nouveau train de mesures d'économies et de privatisations.

     

    Lors d'une première réunion dimanche à Luxembourg, les ministres européens ont en effet repoussé le déblocage de la prochaine tranche des 110 milliards d'euros de prêts promis l'an dernier à Athènes avec le Fonds monétaire international, dans le cadre d'un premier plan de sauvetage.

     

    Ils exigent avant cela que le Parlement grec adopte, le 28 juin, un nouveau train de mesures d'économies et de privatisations.

     
     Parti Communiste FrançaisLes ministres des finances français et britanniques Christine Lagarde et George Osborne avec le président de la BCE Jean Claude Trichet à Luxembourg le 20 juin 2011 © AFP  Georges Gobet
     

    Parallèlement, ils ont fait miroiter des aides supplémentaires à plus long terme, qui pourraient représenter une centaine de milliards d'euros et dont les grandes lignes sont aussi attendues pour début juillet.

     

    Mais cela reste une déception pour Athènes, qui espérait l'annonce immédiate d'un déblocage des fonds.

     

    "On augmente la pression", a reconnu lundi le Belge Didier Reynders, c'est "aussi parce qu'il y a des précédents, on a connu des statistiques fausses en Grèce, on a connu beaucoup d'hésitations".

     

    L'Allemand Wolfgang Schäuble a insisté sur "la responsabilité de la Grèce", et Jean-Claude Juncker sur le caractère "crucial" du vote du Parlement grec sur le plan d'austérité, très contesté dans les rues d'Athènes et qui a forcé le Premier ministre socialiste Georges Papandréou à remanier son gouvernement.

     

    Confronté à une fronde au sein de son propre parti et au refus persistant de l'opposition d'accepter l'union nationale, il se soumettra dès mardi soir à un vote de confiance afin de verrouiller sa fragile majorité.

     

    Georges Papandréou a réaffirmé lundi à Bruxelles que son pays était "déterminé" à faire les réformes nécessaires. Mais selon une source diplomatique européenne, son nouveau ministre des Finances Evangélos Vénizélos a émis le souhait à Luxembourg de réaménagements dans le plan d'austérité négocié. "Il s'est heurté à une fin de non-recevoir", indique cette source.

     

    M. Papandréou a ensuite rencontré dans la soirée le président de la Commission européenne José Manuel Barroso.

     

    La Grèce doit prendre "des décisions difficiles", a admis M. Barroso mais, a-t-il ajouté, "il n'y a pas d'autres choix".

     

    "Ce n'est pas le temps de faiblir", a insisté M. Barroso en appelant les autorités grecques à "redoubler d'efforts pour le bien du peuple grec et pour toute l'Europe".

     

    Le vote d'un nouveau train de mesures d'économies et de privatisations par le Parlement grec, attendu le 28 juin, sera "crucial", a estimé M. Barroso.

     
     Parti Communiste FrançaisLa dette grecque en chiffres et dates © AFP 
     

    Les experts de la "troïka" (FMI, Commission et Banque centrale européenne) doivent en tout cas retourner mardi et mercredi à Athènes. Ils devront "vérifier que nous avons la même compréhension du texte qui sera soumis au Parlement d'ici fin juin", a commenté le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn.

     

    Ce dernier se dit "certain que la Grèce sera capable de prendre les décisions nécessaires, parce que l'autre solution serait pire".

     

    L'autre solution, c'est un défaut de paiement d'Athènes, qui provoquerait de graves turbulences bien au-delà du pays lui-même.

     

    L'incertitude sur le plan grec a déjà fait baisser l'euro face au dollar lundi.

     

    Mais "échouer à prendre des mesures déterminées (contre la crise de la dette) pourrait rapidement étendre les tensions jusqu'au coeur de la zone euro et entraîner d'importantes répercussions mondiales", a prévenu le FMI dans un rapport.

     

    Beaucoup craignent un "nouveau Lehman Brothers", en référence à la banque américaine dont la faillite mi-septembre 2008 avait déclenché la crise financière mondiale.

     

    "Si l'on devait laisser partir un pays vers le défaut, on sait très bien que la contagion serait de même ampleur, et pas seulement comme on le croit dans quelques pays: y compris dans mon pays, au Benelux, en France, en Allemagne, on verrait les conséquences comme on les a vues il y a trois ans", a averti Didier Reynders.

    http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=c694d57a6948ca09ae2a95628a5beaaf

     

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